Le passage du désir d enfant à la décision d avoir

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1 Homosexualité et parentalité : du désir d enfant à sa réalisation Cyril Desjeux Doctorant en sociologie au Centre d analyse et d intervention sociologique à l EHESS et à la Sorbonne Paris-Descartes. Allocataire de la bourse de la CNAF Le passage du désir d enfant à la décision d avoir un enfant s inscrit dans un processus qui entre dans une dynamique de négociation entre les différents acteurs concernés. Les modalités d accès à la parentalité se multiplient, laissant place à une pluriparentalité. Dans ce cadre, les parents de même sexe ne seraient pas profondément différents des autres modèles familiaux déjà existants. La question serait moins alors celle de l orientation sexuelle que celle de la filiation et de la manière dont les normes l organisent. La famille homoparentale apparaît progressivement dans le paysage social et tend à redéfinir ce qui, aujourd hui, fait famille (Delaisi de Parseval, 2006). Néanmoins, elle se heurte à des obstacles majeurs. Les rapports sexuels dans une famille composée de deux personnes de même sexe ne peuvent aboutir à une fécondation. Le couple homosexuel peut ainsi être considéré comme «stérile», ce qui constitue une contrainte perçue comme physique pour ces couples mais ne relève pas d emblée de la question sociale ou morale. En France, il n y a pas de reconnaissance juridique de l homoparentalité même si, malgré l interdit juridique pour accéder à la parentalité, des couples de même sexe élèvent des enfants. En effet, «il n existe aucune règle de droit spécifique permettant de protéger l enfant né du désir»de ces deux adultes (Mécary, 2006:91). Ainsi, contrairement à un certain nombre d autres législations européennes, la législation française ne permet pas aux homosexuels d adopter, d avoir recours à une procréation médicalement assistée ou à une mère porteuse. L adoption conjointe d un enfant par deux adultes de même sexe est autorisée aux Pays-Bas, en Suède, au Royaume-Uni, au Danemark, et dernièrement en Belgique. L adoption, au titre de second parent des enfants de la compagne ou du compagnon, est possible au Danemark, en Islande et aux Pays-Bas (dans ce dernier pays, le mariage civil entre personnes de même sexe est légal). Aux Pays-Bas, le partage de l autorité parentale est automatique dans le cas de deux lesbiennes vivant en couple, lorsque l une d elles a donné naissance à un enfant sans père déclaré. Aux Pays-Bas, en Belgique, en Angleterre, au Pays de Galles, en Espagne (1) et au Portugal, la loi n interdit pas aux femmes célibataires ou aux couples de lesbiennes de recourir à l insémination artificielle avec donneur. Enfin, dans l Union européenne, être «mère pour autrui» (mère porteuse) est autorisé au Danemark, en Belgique, aux Pays-Bas, en Finlande, en Grande-Bretagne et en Grèce. Concernant les États-Unis, l adoption par un couple homosexuel est autorisée, mais seulement dans certains États (tels le Vermont et le New Jersey). Par ailleurs, les familles homoparentales émergent progressivement et font l objet de plus en plus d études. Une première vague de chercheurs a souligné la similitude qui existe entre ces familles et celles qui sont hétérosexuelles (Cadoret, 2002 ; Nadaud, 2002) et la manière dont elle peut réactualiser les enjeux œdipiens (Ducousso-Lacaze, 2006). Dans ce même mouvement, certains sociologues rappellent que le terme de famille homoparentale est discutable et n est pas neutre car il met en avant l orientation sexuelle des parents (Descoutures et Singly de, 2005). Aujourd hui, une deuxième vague de chercheurs insiste plus particulièrement sur ce qu il yadenouveau derrière l homoparentalité et son impact sur la norme (Fassin, 2005 ; Déchaux, 2007). Dans ce contexte, avoir un enfant dans un couple homosexuel s inscrit dans une dialectique du même et du différent, du semblable et de l altérité par rapport au modèle de famille déjà existant. Pour mieux cerner les enjeux de cette dialectique, une analyse qualitative du processus de décision d avoir un enfant dans un couple homosexuel (homme et femme) a été menée. Cinq monographies de couples ont été réalisées pouvant constituer les bases d un travail exploratoire sur cette question (encadré 1, p.42). (1) Depuis l été 2005, une loi sur le mariage et l adoption est passée en Espagne. Il serait intéressant de savoir comment, socialement, elle est appliquée. 41 Parentalité

2 Méthodologie Compte tenu du nombre limité de couples interrogés, l objectif était que tous les cinq offrent une certaine diversité de modèles parentaux. Certaines configurations sont d ailleurs analysées à partir de matériaux de seconde main. Par exemple, n ont pas été directement interrogés les couples d hommes qui avaient eu un enfant sans que la mère soit présente. Pour accéder à un certain niveau de récurrence, les entretiens n ont pas été les seuls matériaux utilisés. À partir d autobiographies (*) et de conversations informelles, il a été possible d analyser une plus grande diversité de pratiques et, ainsi, de retrouver des récurrences. L intérêt n était donc pas, en premier lieu, de questionner plusieurs fois la même pratique bien que cela puisse consolider l argumentaire de certaines affirmations, mais d avoir le plus large éventail possible de pratiques. C est sur ce point que s est principalement concentré le travail de recherche pour cette étude, l intérêt majeur de l approche qualitative étant la diversité et non la quantité et la représentativité. En définitive, ce qui est interprétable, ce n est pas tant leur fréquence que la diversité des configurations homoparentales. Présentation des cinq couples Claire Altman, 52 ans, mère adoptive d une fille âgée de 14 ans (cadre de la Fonction publique, habitant une grande ville), en couple depuis dixsept ans avec Sophie, mère adoptive d une fille âgée de 17 ans. Lucien, 48 ans, père biologique d un enfant âgé de 3 ans (gérant d un bar, habitant une grande ville), en couple depuis dix-sept ans avec Marcus (décorateur indépendant), et en coparentalité avec Charlotte, mère biologique (grande ville). Clarisse, 33 ans (assistante de responsable d unité, habitant une grande ville), en couple depuis quatre ans avec Gladis (gestion caisse retraite), mère biologique d un enfant âgé de 9 mois. Édouard, 47 ans (professeur de troisième cycle dans une école d une ville de province), père biologique d un enfant âgé de 4 mois, en couple depuis douze ans avec Thierry (au chômage), et en coparentalité avec Sandra et Pamela. Simone, 58 ans (assistante sociale, habitant une grande ville), mère biologique d un enfant âgé de 25 ans, anciennement en couple avec Françoise (architecte). (*) Altman C., 2005, Deux femmes et un couffin, Paris, Ramsay. Ce travail offre ainsi un panel de pratiques permettant d observer le processus de prise de décision d avoir un enfant dans un couple homosexuel, et les stratégies qui y sont associées. Ce processus est à comprendre dans un réseau de relations, de négociations et d échanges. Ponctué d interactions, il produit une dynamique de relations créées, maintenues, entretenues en fonction des intérêts des acteurs et de leurs contraintes. De cette manière, avoir un enfant dans un couple homosexuel activerait des logiques qui peuvent faire écho au couple hétérosexuel sans pour autant se confondre. Pour comprendre ce mécanisme, l argumentation se déploiera autour de trois axes. Premièrement, on verra comment le désir d enfant s articule autour d un projet individuel ou d un choix de couple. Deuxièmement, nous montrerons comment ce processus de décision est révélateur d une diversité de trajectoires soulignant l hétérogénéité du parcours des parents de même sexe. Troisièmement, la multiplicité des configurations qui peuvent se mettre en place et la manière dont ces familles sont caractéristiques d une pluriparentalité seront étudiés. Un désir d enfant indépendant de la sexualité du parent L expression «désir d enfant» est historiquement datée dans les représentations françaises. Elle apparaît au moment de la loi sur la contraception de Cette loi ferait qu un enfant est «bien parti dans la vie» parce que désiré (Delaisi de Parseval, 2003). Le désir d enfant est-il justifié différemment chez une personne homosexuelle qu hétérosexuelle? Un besoin de transmission Dans les entretiens réalisés, le désir a été justifié par la volonté de «se prolonger». L importance de se prolonger à travers un enfant, en ayant une descendance, est apparue essentielle : «C était important pour moi d avoir un enfant qui soit la chair de ma chair. C est comme si je transmettais une partie de moi» (Lucien). Lucien souligne cet aspect de descendance qui est comme un prolongement de soi et participant ainsi à la pérennisation symbolique d un individu (Ségalen, 2000:198). En transmettant son nom «à la chair de sa chair», Lucien transmet une partie de lui. En outre, la transmission n est pas forcément génétique. Dans sa biographie, Claire Altman explique que le désir d enfant prenait corps non dans la transmission mais dans un besoin d amour : «Je vais à mon tour me reproduire mais les gènes, le front du grand-oncle ou les yeux de la grand-tante, ne sont pas ce que je souhaite par-dessus tout projeter dans l avenir. Au-delà de l amour de moi, de vous, il y a quelque chose de plus grand» (Altman, 2005). Il convient toutefois de distinguer désir et besoin, enfant décidé et enfant désiré. Geneviève Delaisi de Parseval, par une approche ethnopsychiatrique, donne l exemple d un patient qui pense que ses parents se seraient sûrement bien passés de son arrivée trop précoce, mais qu ils désiraient des enfants dans l absolu (Delaisi de Parseval, 2003:100). Et c est peut-être cette nuance qui permet de mieux comprendre Édouard 42 Parentalité

3 et Thierry : «Moi, j avais vraiment envie d avoir un enfant maintenant, j avais envie de revivre. J avais 44 ans et je voulais l avoir rapidement car je commençais à ne plus être tout jeune pour avoir un enfant et c est quelque chose qui me tenait à cœur» (Édouard). À travers ce discours, Édouard se retrouve dans l une des formes de négociation de paternité que décrit Vincenzo Cicchelli : «une négociation interne à l individu faisant le bilan de son passé et anticipant les changements à venir» (Cicchelli, 2003:84). Se voyant avancé dans l âge, Édouard considérait que, bientôt, il ne pourrait plus avoir d enfant. Souhaitant laisser une trace de lui et le temps lui étant compté, il est davantage dans le besoin ; en revanche, Thierry, de dix ans son cadet, n est pas contre l idée d avoir un enfant mais il n est pas dans l «urgence». Des conditions matérielles favorables Cependant, pour qu il y ait désir d enfant, celui-ci doit bénéficier d un contexte favorable. Tout comme dans les situations hétéroparentales décrites par Arnaud Régnier-Loilier (2007), le désir d enfant s inscrit dans des conditions matérielles nécessaires à la venue d un enfant. Contrairement au contexte hétéroparental, la stabilité affective n apparaît pas forcément comme un élément déclencheur du désir d enfant chez les couples interrogés. L analyse des personnes qui sont passées par les petites annonces pour trouver un «partenaire» parental montre qu il est possible de trouver des demandes de coparentalité émanant d homme ou de femme seuls (Desjeux, 2006). En outre, une parentalité et une homosexualité vécues comme une alliance contraignante peuvent minimiser l importance de la stabilité affective : «Si je ne veux pas d enfant, ce n est pas pour rien. C est contraignant. On est obligé de suivre son rythme, et quand on est invité chez des amis, on doit arriver à broder avec... J aime mon rythme de vie et je ne voudrais pas en changer. Pouvoir aller au restaurant quand je veux, aller en discothèque avec de bons camarades de boisson, m occuper de moi tranquillement. J aime sortir et heureusement que l enfant de Lucien est à Bordeaux, sinon je sens qu il empiéterait vite sur mon espace vital» (Marcus). En ayant interrogé le conjoint de Lucien, il paraît évident que celui-ci ne veut pas jouer le rôle de parent. D ailleurs, Lucien le confirme en disant que Marcus n a jamais voulu être père, et ce dernier ne va pas voir l enfant. Dans ce cas, on constate qu il ne s agit pas d un projet de couple, mais davantage d un projet individuel : celui de Lucien. Quant à Marcus, il ne veut pas d enfant et il était contre ce projet. On note ici une séparation entre le couple et le fait d avoir un enfant. C est en poursuivant la recherche de leur satisfaction qu ils s orientent vers la vie de couple et de famille (dans le cas de Lucien, la vie de couple serait séparée de la vie de famille). La distance entre la résidence du père biologique et celle de l enfant (plus de trois cents kilomètres) facilite une relative autonomie du couple vis-à-vis de l enfant. En définitive, le désir d enfant prend racine dans un contexte bien particulier qui rejoint celui du contexte hétéroparental au niveau de l âge et des conditions matérielles, mais qui s en différencie par la moindre importance accordée à la stabilité affective. La famille est considérée comme relevant plus d un ordre du sentimental, de l affectif, de l élection, du culturel, des valeurs que du domaine du biologique. Un désir sous contraintes L une des contraintes qui apparaît dans le processus de décision mais qui ne les différencie pas d un couple hétérosexuel infertile est que les deux personnes constituant le couple sont obligées de faire appel à une tierce personne pour avoir un enfant. Cette tierce personne peut être matérialisée institutionnellement (adoption), physiquement (père ou mère) ou biologiquement (spermatozoïde ou ovule). Le fait qu une tierce unité au couple fasse partie du processus de décision peut produire des relations conflictuelles. La France ne permet pas le recours à une mère porteuse qui serait reconnue comme la mère biologique et juridique. Elle pourrait «donner» son enfant à un couple d hommes ou un couple de femmes en ne s appuyant pas sur un accord juridique, mais sur un accord social. Cependant, pour des couples gays, le recours à une mère pour autrui est exceptionnel : «il apparaît à la très grande majorité des pères interrogés comme inimaginable» (Gratton, 2005: 284). En outre, le recours à une mère porteuse traduit une forme moderne de la parentalité éthiquement discutée : «Le don de sperme est socialement admis pour qu une femme réalise son destin de mère, mais le recours à une mère porteuse disqualifie à la fois la femme qui fait le choix de porter et d abandonner un enfant pour un tiers et l homme qui s approprie cet enfant en le privant d une relation à sa mère, le tout sous couvert d une transaction financière» (Gratton, 2005:283). Avoir un enfant : des trajectoires diversifiées À travers les différents exemples de couple homoparental rencontrés, on constate une diversité de trajectoires qui peuvent amener à avoir un enfant. La méthode «traditionnelle» : le rapport sexuel hétérosexuel En couple lesbien : l absence de père Simone (58 ans) et Françoise (61 ans) ont voulu qu il n y ait pas de père dans l éducation de l enfant. Il y a plus de vingt-cinq ans, Simone a voulu 43 Parentalité

4 avoir un enfant avec Françoise. Aujourd hui, elles sont séparées. Issue d une famille ouvrière, Simone est partie de chez ses parents quand elle avait 18 ans à la suite de son coming out que son père a mal accepté. Peu de temps après, elle rencontre Françoise. Elles décident d avoir un enfant et Simone a alors eu des rapports sexuels avec un homme. Elle le connaissait, mais elle ne lui a pas dit que c était pour être enceinte : «La seule solution qu on voyait était de trouver un homme et que l une de nous deux se sacrifie. Finalement, ça s est réglé par un concours de circonstances. On passait la soirée avec un ami qui ne savait pas qu on était ensemble, il ne savait même pas que j étais lesbienne. Il m a un peu draguée et là on a vu toutes les deux l opportunité d avoir un enfant. Alors ce qui devait arriver, arriva on a fini la soirée ensemble au lit» (Simone, mère biologique d un enfant de 25 ans, anciennement en couple avec Françoise). Aujourd hui, Françoise vit avec une autre femme et Simone aussi. À leur séparation, c est Simone qui a gardé l enfant (âgé aujourd hui de 25 ans) dont elle est la mère biologique. Comme Simone et Françoise, Clarisse (33 ans) et Gladis (26 ans) ont décidé qu il n y aurait pas de père dans l éducation de l enfant. En couple depuis quatre ans, elles se sont rencontrées sur leur lieu de travail. De confession juive, Clarisse n accepte toujours pas son homosexualité et Gladis vit sa première relation homosexuelle (avant, elle fréquentait des hommes). Clarisse prétend se sentir plus «masculine» et avoir un rôle plus «actif» que sa compagne. Après la présentation du couple aux parents, elles ont décidé, il y a deux ans, d essayer d avoir un enfant. Clarisse ne voulant pas être enceinte, c est Gladis qui a eu l enfant en ayant des rapports sexuels avec un homme qu elle connaissait. Ce dernier, ne vivant pas en France et ne voulant pas avoir le rôle de père, a accepté de donner son sperme. Aujourd hui, Clarisse et Gladis ont une fille âgée de 9 mois. Si Clarisse a décidé de ne pas porter l enfant, c est aussi en lien avec son rapport à la grossesse et sa peur de l accouchement. En outre, elles ont choisi de passer par le rapport sexuel pour avoir un enfant parce que l insémination paraissait trop compliquée : «Marie-Estelle a été le fruit d une longue réflexion. On en a parlé pendant un petit moment, évoquant toutes les possibilités. Il y avait l insémination artificielle en Belgique, mais c était un peu trop compliqué car les démarches sont longues et il y a tout un tas d examens psychologiques. C était vraiment très long, et pour les rendez-vous et pour les entretiens. Donc, on a un peu abandonné cette idée. Ensuite, on s est dit qu une insémination artisanale était envisageable. C està-dire qu un ami commun accepterait de mettre son petit sperme dans une éprouvette et ensuite, à l aide d une seringue, sans aiguille, l injecter jusqu à tant que cela prenne. Mais ça aussi on a laissé tomber [ ] on a surtout pensé à la relation sexuelle avec un homme» (Clarisse). Elles ont envisagé les différentes possibilités qui paraissaient envisageables pour qu un couple homosexuel ait un enfant. Puis elles ont choisi celle qui leur paraissait la plus facilement réalisable : le rapport sexuel avec un homme. Clarisse et Gladis considèrent que si le géniteur est un ami, ce risque est suffisamment faible pour qu il n y ait pas de reconnaissance de paternité. En couple gay : un ménage à quatre Un autre exemple est celui de Lucien. Il vit à plus de trois cents kilomètres de Charlotte, la mère avec laquelle il a fait un enfant. Il y a plus de quatre ans, Lucien est passé par l APGL (association des Parents gays et lesbiens) et a rencontré Charlotte (qui est en couple avec Camille) avec qui il a eu des rapports sexuels pour concevoir un enfant, aujourd hui âgé de 3 ans et dont Charlotte a la garde. Alors que traditionnellement l enfant est issu d un rapport sexuel amoureux, dans le cas de Lucien, l acte sexuel est instrumentalisé à une fin. Il n y a aucun sentiment, en terme de croyance, dans le rapport sexuel. En outre, le fait d avoir eu un passé hétérosexuel a permis de rendre ce choix réalisable : «On avait l avantage, Charlotte et moi, d avoir eu un passé hétéro, cela nous paraissait donc assez simple de coucher ensemble» (Lucien). Dans ce sens, le rapport sexuel serait peut-être un moyen de rester en accord avec une certaine norme qui veut qu un enfant soit conçu par la rencontre sexuelle d un homme et d une femme : le rapport sexuel entre un homme et une femme est nécessaire pour procréer. Par ailleurs, le projet d enfant s est défini entre Lucien et Charlotte sans que les conjoints ne jouent un rôle dans sa définition. Comme on l a précisé supra, Marcus n a jamais voulu d enfant et il ne voulait pas que Lucien en ait un. Malgré le désaccord de son conjoint, Lucien a conçu un enfant et, aujourd hui, Lucien va seul voir son fils, le weekend, chez Charlotte qui vit avec Camille. Le recours à l aide médicale à la procréation Un autre parcours possible est celui d Édouard et de Thierry. Ce dernier est actuellement au chômage après avoir travaillé dans la même école qu Édouard. Vers l âge de 43 ans, Édouard décide d avoir un enfant avec Sandra, en couple avec Pamela. Après trois ans de tentatives infructueuses par rapports sexuels, Édouard et Sandra décident de se marier afin d accéder à l insémination avec donneur car Sandra avait les trompes bouchées : «On s est mariés le 7 juin Et le 14 septembre 2003, on a fait le transfert, c est-à-dire prélèvement 44 Parentalité

5 des ovules, prélèvement des spermatozoïdes et fécondation in vitro. Deux jours après, il yaeu réimplantation et on a attendu. Et on nous a dit que quatre embryons avaient marché avec une réimplantation de deux. Pendant trois mois, il y avait donc des jumeaux, puis un embryon a glissé et il n en restait plus qu un. On a eu un peu peur qu il arrive la même chose au deuxième, mais le 7 juin de cette année est née Marie. Donc, tout s est très bien passé» (Édouard). En se mariant, ils contournent le problème résultant du fait qu un couple homosexuel ne puisse pas avoir accès aux procréations médicalement assistées en France (ils auraient également pu faire une déclaration de concubinage depuis plus de deux ans). Thierry et Pamela seront le parrain et la marraine de Marie. Pour l instant, Édouard et Thierry vivent à plus de trois cents kilomètres de Sandra et Pamela qui ont la garde de l enfant. Mais sur le long terme, leur projet à tous les quatre est de vivre dans la même ville. Le recours à l adoption L autobiographie de C. Altman montre une autre trajectoire homoparentale. Le désir d enfant n implique pas obligatoirement un désir de grossesse. Pour sa compagne Sophie, «l adoption a toujours été pour elle le seul recours envisageable» contrairement à Claire qui voulait concrétiser son désir d enfant par une grossesse. Cependant, son hypofertilité (fertilité réduite) a rendu difficile, voire impossible, une grossesse. En 1985, Claire et sa compagne ne connaissent aucune famille homoparentale, tout comme Simone et Françoise (qui ont eu un enfant en 1980). Et c est à cette date qu elles décident pour la première fois d entreprendre des démarches pour avoir un enfant. Au début, le couple mène deux projets parallèles. Sophie se dirige directement vers l adoption et Claire souhaite vivre une grossesse. On voit déjà apparaître deux logiques distinctes : un désir de grossesse pour l une, porter un enfant dans son corps et être mère biologique, alors que pour l autre le désir de grossesse n est pas une nécessité ; elle souhaite avant tout être mère, au moins au sens juridique. L adoption fait aussi apparaître une logique d aide que l on retrouve aussi avec Sophie, comme le précise Claire : «Quelque part, un enfant est né, il est privé d amour, privé de famille. Or on peut faire faire un virage au destin, réparer le malheur et l injustice tout en comblant un désir authentique et profond» (Altman, 2005). Claire commence alors des recherches par petites annonces pour trouver un donneur. Elle a reçu des réponses de la France, du Moyen-Orient, de la Hollande Certaines rencontres sont improbables. Puis, pendant deux ans, elle tente l insémination, qui ne lui permet pas d être fécondée. En dernier recours, elle se tourne également vers l adoption. Pendant ce temps, la procédure d adoption de Sophie a abouti. Elle adopte une petite fille d Amérique latine. Trois ans plus tard, c est au tour de Claire d adopter une fille. Pour contourner l impossibilité juridique d adopter pour des homosexuels, elle ne révèle pas à l assistante sociale et aux psychiatres qu elle vivait avec une femme (qui, en outre, avait déjà une fille). Même si, juridiquement, elles ne pouvaient pas adopter en tant que couple lesbien, Claire et Sophie ont trouvé un moyen d accéder à ce droit en cachant leur orientation sexuelle et le lien affectif qu elles ont l une envers l autre. On peut comprendre leur choix d adoption par la prise en compte de la contrainte d engendrement (hypofertilité) et de filiation (social et juridique). L adoption est alors, pour Claire, une autre forme d engendrement relevant plus de «l immatériel» et du symbolique. L adoption pour les homosexuels est sollicitée officiellement à titre individuel même s il s agit d un projet de couple. «Il nécessite la reconnaissance de compétences de la part des institutions qui éprouvent manifestement de la difficulté à les attribuer à un célibataire, a fortiori s il s agit d un homme et de surcroît s il est homosexuel» (Gratton, 2005:283). Tous ces exemples montrent que la manière d avoir un enfant dans un couple homosexuel se rapproche davantage des couples stériles. La caractéristique principale est sans doute la contrainte d engendrement, les couples stériles étant davantage confrontés à des difficultés liées à l adoption, à la procréation médicalement assistée ou à la recherche d une tierce personne extérieure au couple qui permettra d avoir un enfant. Ce manque d emprise sur le parcours est propice à une forme de «réenchantement» dans le projet d avoir un enfant. Les couples réintroduisent alors une part de magie et de mystère dans leur projet de parentalité. L enfant n est pas uniquement le produit d actes purement médicaux, juridiques ou biologiques, mais ce projet est également porté par un sentiment d amour entre les membres du couple (sauf dans le cas où le conjoint ne fait pas partie du projet) et de tendresse pour cet enfant à venir. En même temps, les familles homoparentales se distinguent des couples hétérosexuels qui sont stériles par davantage de contraintes juridiques. La configuration parentale choisie pour élever un enfant Le premier cas de figure est la famille homoparentale «sans père» ou «sans mère» qui se rapproche ainsi de la famille monoparentale. En même temps, il s en différencie nettement car la famille n est pas constituée d un seul parent, mais 45 Parentalité

6 de deux (le parent biologique et le parent social). Deuxièmement, on retrouve aussi deux modèles de famille homoparentale qui se rapprochent de la famille recomposée. Il peut s agir de celle à «quatre parents» dans le cas de coparentalité ou de celle de type «reconstruite». Une famille «sans père» Pour le cas d une famille «sans père», on peut prendre l exemple de Gladis, mère biologique, et de Clarisse, parent social. Elles ont élaboré le projet ensemble et, d un commun accord, elles ont décidé que le père n aurait qu un rôle de géniteur et qu il ne participerait pas à l éducation de l enfant. Elles ont choisi un homme (connu de Gladis) qui vit aux États-Unis et qui ne désirait pas vraiment d enfant, mais qui était prêt à les aider dans ce projet sans chercher à revendiquer un droit de garde sur l enfant : «C est Gladis qui est la maman, c est elle qui a été enceinte de Marie- Estelle. Elle n a qu une seule maman et c est Gladis. Et moi, je suis l amie de Gladis. Ce que nous voulions, c était qu il n y ait pas de paternité. Enfin, pas vraiment "pas de paternité", mais que le père biologique n ait pas un rôle dans l éducation de l enfant» (Clarisse). C est donc un projet sans père qui a été mis en place dans le sens où le père ne joue pas de rôle dans l éducation. Cependant, Clarisse et Gladis tentent de trouver une entente entre leur logique de couple et la logique des codes du groupe social qui veut qu un enfant ait un père et une mère. La complexité dans cette étape de la décision est la différenciation entre le sexe biologique et le genre, c est-à-dire le sexe social. Néanmoins, les enjeux d éducation et l absence d un des sexes biologiques ne sont pas forcément des freins à la mise en place du projet d avoir un enfant dans la logique propre de ce couple. L anthropologie a eu l occasion de montrer que le modèle de parentalité n est pas universellement basé autour d un père-homme et d une mère-femme. Maurice Godelier précise, en outre, «que les fonctions paternelles et maternelles peuvent être assumées par des personnes sans lien génétique ou autre avec tel enfant, et qu elles ne sont pas nécessairement attachées à un individu de sexe masculin en ce qui concerne la fonction paternelle ou de sexe féminin pour ce qui concerne la fonction maternelle» (Godelier, 2004). Virginie Descoutures et François de Singly ont montré que, dans la famille homoparentale, le parent social homme ou femme peut être l équivalent au «père» (dans la théorie de la fonction paternelle), même si par ailleurs on retrouve certaines dimensions codées socialement comme féminines (Descoutures et Singly, 2005). Une famille «sans mère» Le deuxième modèle, où l un des sexes manque, n apparaît pas empiriquement dans cette étude. Il n a pas été interrogé directement de couples gays où il n y a pas de mère. Cependant, il apparaît important de préciser que cette réalité existe et d en dire quelques mots. Martine Gross a donné l exemple d un couple d hommes qui était allé aux États-Unis pour avoir recours à une mère porteuse. L un des membres du couple a donné son sperme par insémination artificielle. Tant qu ils n étaient pas en France, l enfant n avait pas juridiquement de mère et seul le père biologique était reconnu comme parent. Cependant, la loi française ne permettant pas la maternité pour autrui, le père biologique devait inscrire sur le carnet de naissance le nom de la mère biologique (2). Cela implique que l enfant a bien juridiquement une mère, et celle-ci est alors en droit de faire une demande de garde ou de visite, bien qu elle ne vive pas en France. Actuellement, l enfant vit avec son père biologique et le conjoint de son père. La mère biologique n est pas présente. Dans les conversations informelles qui ont pu être faites, un des membres d un couple d hommes, vivant depuis huit ans avec son conjoint, hésitait à avoir un enfant. Dans l éventualité de ce projet, il ne voudrait pas qu une tierce personne fasse partie de ce projet. La loi ne facilitant pas la possibilité d avoir un enfant pour deux hommes, il envisagerait de recourir à l adoption. Pour lui, le projet serait moins compliqué qu avec une mère en plus. S il avait recours à une mère porteuse, celle-ci pourrait demander la garde de l enfant et elle aurait le soutien de la loi avec elle. Il ne préférerait donc pas prendre ce risque. Une famille «à trois parents ou plus» Édouard et Thierry ont construit un projet de coparentalité avec Sandra et Pamela. Actuellement, chacun est lié à l enfant de différentes manières : «Ilyaunpapa et une maman identifiés qui sont les parents biologiques. C est nous qui étions volontaires et qui voulions les enfants. Et les deux autres, Pamela et Thierry, qui sont dénommés pour l instant parrains, mais on veut arriver au final à une sorte de coparentalité» (Édouard). Par ailleurs, c est à travers cet exemple que les contraintes de filiation sont les plus évidentes, chacun des acteurs devant se positionner différemment dans le processus de décision d avoir un enfant. Il souligne la difficulté pour le parent social (qui n est ni juridiquement ni biologiquement le parent de l enfant) de se positionner dans (2) Ces informations sont tirées de l intervention de Martine Gross le 17 novembre 2005 à la librairie Blue Book à Paris. 46 Parentalité

7 la famille. En effet, le problème se complique lorsque le projet met également en scène le conjoint (pour un couple d hommes) ou la conjointe (pour un couple de femmes) du couple. Comment le parent social peut-il être considéré comme parent? «Pour Pamela, la coparentalité est évidente, elle la [Marie] considère comme son enfant. Elle dit que, si jamais on lui annonce que dans trois ans elle ne voit plus Marie, ça va être dramatique pour elle, et je pense que ça sera aussi dramatique pour l enfant [ ]. Et pour Pamela, s il y avait un statut légal pour le coparent ça serait parfait» (Édouard). Pamela n est ni la mère biologique ni la mère juridique ; pourtant elle exerce une fonction parentale (si ce n est dans la pratique, au moins dans les représentations). On voit que «même lorsque le droit tranche clairement et sans ambiguïté, la tension entre le sang et la volonté est bien présente» (Fine, 2001). Juridiquement et biologiquement, Édouard et Sandra sont les parents de l enfant (Marie). Ce sont eux qui voulaient faire un enfant. Pamela et Thierry sont ou seront des parents sociaux dans le sens où ils joueront un rôle dans l éducation de Marie. Pour définir ce rôle social, ils sont le parrain et la marraine civils de Marie. C est la meilleure reconnaissance juridique qu ils peuvent avoir, le coparent n étant pas reconnu légalement. Ce lien entre le social et le juridique a été montré par Wilfried Rault. Ce dernier a souligné qu il peut y avoir une réappropriation symbolique du pacte civil de solidarité, en particulier en ce qui concerne les couples homoparents. N ayant pas de reconnaissance juridique à un niveau macrosocial, «les parents gays et lesbiens façonnent, à partir de ressources juridiques existantes et d autres ressources, une parenté symbolique à un niveau microsocial» (Rault, 2005:328). Il faut comprendre cet aspect comme un «bricolage» qui leur permet d être en relation avec le droit, principal appareil de légitimation de la société. Néanmoins, on peut noter une asymétrie entre Pamela et Thierry dans leur investissement sur ce projet de coparentalité : «À la différence de Pamela, Thierry dit qu il est là en soutien, qu il est le parrain et qu il n est pas le coparent. Il dit qu il est là pour nous aider. Il y a une sorte de retrait un petit peu supérieur à Pamela, qui s investit plus auprès de Marie. Cependant, tous les mois, il y a un attachement supérieur de la part de Thierry. En gros, il a éclaté en larmes quand on a dû quitter Marie mardi dernier. Il n avait plus du tout envie de partir» (Édouard). On constate un investissement différent de la part des deux parents sociaux. Thierry ne se considère pas un coparent au même titre que Pamela. Cependant, cela ne veut pas dire qu il ne joue aucun rôle dans l éducation de l enfant, et ce rôle peut changer, comme le laisse entendre Édouard. On peut penser que l implication du parent social (Thierry) peut grandir «avec un certain retard sur l initiateur du projet [Édouard], mais il arrive fréquemment qu elle finisse par l égaler, voire la dépasser, peut être par compensation du fait de l absence d un statut» (Gratton, 2005:284). Toutefois, le retrait plus important du côté de Thierry peut s expliquer par la distance : plus de trois cents kilomètres les séparent de Marie. Pamela vit au quotidien avec l enfant, alors que Thierry ne peut voir l enfant que pendant les week-ends, ou les vacances. Le rôle de Pamela semble évident : c est celui de parent social dans le sens où elle joue un rôle dans l éducation, elle y participe directement. On peut noter que «le fonctionnement entre le couple gay et le couple lesbien peut être dissymétrique, la compagne de la mère étant souvent plus impliquée que le compagnon du père» (Gratton, 2005:290). Pamela et Thierry, avec un investissement différent, ont un rôle de parent social, et Édouard et Sandra, un rôle de parent biologique, le tout formant ce qu on pourrait qualifier une «famille à quatre parents». Une famille «recomposée» Dans le cas de Simone, qui était enceinte de Jonathan en 1980, on retrouve une configuration d origine qui était d abord de type «sans père». Elle a fait cet enfant avec le soutien de sa compagne Françoise. Ensemble, elles ont élaboré ce projet comme dans le cas de Clarisse et Gladis. La différence est que Simone et Françoise sont aujourd hui séparées. Chacune a retrouvé une conjointe. C est en ce sens que doit être entendu le terme de «famille reconstruite» sur le modèle hétérosexuel : «Sur un plan physique, c est moi la mère. Mais Françoise a été très présente et nous nous sommes occupées de Jonathan toutes les deux. C était notre projet à nous. Et Jonathan a toujours considéré qu on était toutes les deux sa mère, il n a jamais fait de différence entre nous, il nous appelle toutes les deux Maman. Cela n a pas été facile quand on s est séparées, mais Jonathan avait déjà ans. [Jeanne] c est un peu comme sa belle-mère. Ils s apprécient, mais ce n est pas Françoise ; elle garde bien sa place et n intervient pas dans les décisions que je peux prendre pour Jonathan» (Simone). Dans cette configuration parentale, il existe donc une mère biologique (Simone), une mère sociale (Françoise) et deux «belles-mères» (Jeanne et la compagne de Françoise dont Simone parle plus tard dans l entretien). Françoise et Jeanne ne sont ni mères biologiques ni mères juridiques et, pourtant, leur rôle est légèrement différent. Françoise a un rôle parental proche de celui de la mère biologique, ou identique alors que la bellemère a un rôle davantage lié à «l émergence d une 47 Parentalité

8 parenté additionnelle qui relève de l élection mutuelle et se fonde sur l échange affectif» (Le Gall, 2001:229). Dans le cas de Simone et Françoise, la configuration parentale n est pas figée ; elle peut évoluer dans le temps. Une famille «sans parent social» Il est possible de retrouver un modèle qui se rapproche fortement de la famille nucléaire composée d un père et d une mère avec la famille «sans parent social». Néanmoins, elle se différencie car les parents biologiques ne se confondent pas avec le couple conjugal. Lucien, en couple avec Marcus, a eu un enfant avec Charlotte, en couple avec Camille. Ils se sont aussi inscrits dans un projet de coparentalité. Mais celui-ci prend une forme légèrement différente que le précédent, dans le sens où les conjoints (Marcus et Camille) ne participent pas, ou ne semblent pas participer, au projet : «Martin [son fils] n a qu un papa et qu une maman, chacun des conjoints n a rien à dire sur l enfant. C était notre projet à sa mère et moi, et à personne d autre. Je ne sais pas comment cela se passe avec Charlotte (mère de l enfant) et Camille (compagne de la maman) de leur côté. Mais ce n est pas avec Camille que j ai fait l enfant, c est avec Charlotte. C est elle la mère. [ ] Marcus n a jamais voulu être père et je considère qu il n a aucun rôle à jouer dans ce projet, c est moi le père et pas lui. Et quand je vais voir Martin, j y vais seul. Marcus ne m accompagne pas, cela ne l intéresse pas» (Lucien). Ce qui détermine la parenté pour Lucien, c est le biologique et non le social : il n y a qu une mère et qu un père et les conjoints ne jouent aucun rôle de parent. Le père exprime donc qu il s agit d un projet entre la mère biologique et lui. Toutefois, puisque l enfant vit avec la mère et sa compagne, le discours du père biologique est peut-être (et même sans doute) en décalage avec la pratique en ce qui concerne la conjointe de la mère. Étant présente au quotidien, elle jouerait (de manière directe ou indirecte) un rôle dans l éducation de l enfant : «[Camille] n a pas à intervenir sur le choix de sa mère et de son père. Elle n est pas le parent. Mais je sais qu elle s occupe aussi de Martin avec Charlotte, elle lui fait la toilette le soir pour que Charlotte puisse avoir un peu de temps pour elle et elles lui donnent à manger toutes les deux ensemble. Mais cela s arrête là» (Lucien). Dans les représentations du père, c est une famille à deux parents, sans parent social. Cependant, dans la pratique, il semblerait qu il s agisse plutôt d une famille à trois parents (un père biologique, une mère biologique et une mère sociale). Dans le cas d une famille à quatre parents, on a vu que la distance géographique pouvait jouer un rôle sur l investissement du parent social, mais il peut également jouer un rôle sur l investissement du parent biologique : «J aimerais bien le voir plus souvent et le voir grandir au quotidien, mais c est compliqué à mettre en place. Sa mère s occupe de lui pour le début de sa vie, mais je rentre quand même assez souvent pour contribuer à l éducation de Martin. [ ] Avec la distance, c est évident que je ne suis pas impliqué de la même manière concrètement» (Lucien). Par ailleurs, la coparentalité est le moyen le plus couramment adopté par les couples homosexuels masculins alors qu elle n est qu une option parmi d autres pour les couples homosexuels féminins. On retrouve une asymétrie entre ces couples dans la manière de devenir parent : «La réalité de l homopaternité et de l homomaternité montre des différences d approche entre les gays et les lesbiennes sur le devenir parent, notamment dans les situations de coparentalité où il s agit de trouver sa place en dehors de tout cadre institutionnel» (Gratton, 2005:290). Les hommes et les femmes ne se positionneraient donc pas de la même manière vis-à-vis de l homoparentalité. Une famille «sans parent biologique» Le modèle «sans parent biologique» est celui qui se rapproche le plus des couples hétérosexuels stériles qui passent par l adoption. Pour exemple, nous reprendrons l autobiographie de C. Altman. Aucun des deux parents n est biologiquement lié aux enfants et il n y a pas de père légalement reconnu. Aux yeux de la loi, Claire n est pas la mère de l enfant de Sophie qui a, aujourd hui, 17 ans, et Sophie n est pas la mère de l enfant de Claire qui a, aujourd hui, 14 ans. C est sans doute ce qui peut expliquer le terme de «fausse famille monoparentale» utilisé par C. Altman. «Monoparentale» renvoie à un modèle de type «sans père» où seul l un des parents est juridiquement reconnu et «fausse» implique que Claire et Sophie ont, néanmoins, un rôle dans l éducation vis-à-vis de l enfant qui n est pas le leur juridiquement. Ainsi, elles seraient également parents sociaux. Cela peut se confirmer lorsque l aînée, âgée de 10 ans à l époque, est confrontée à l homophobie en découvrant des inscriptions en lettres rouges, peintes par un collègue de Claire sur les murs d un musée voisin du domicile. Les deux mères réagissent alors ensemble, matérialisant ainsi un investissement des deux parents dans l éducation de l enfant. Les normes de la filiation en débat Ces différents modèles de familles homoparentales soulignent un éclatement et une pluralité des différentes configurations. On comprend alors que 48 Parentalité

9 le nombre de parents peut s additionner, se transformer, se substituer, rappelant l importance des dynamiques familiales aujourd hui. Reflet d une érosion du modèle unique, les familles homoparentales s inscrivent dans le mouvement qui touche la famille depuis ces trente dernières décennies. Tout en se rapprochant des modèles déjà existants, elles s en singularisent aussi, soulignant la diversité des modèles familiaux. Avoir un enfant dans un couple homosexuel participe à un processus d innovation sociale : «innover suppose toujours de prendre le risque de transgresser les règles sociales [ ] : la déviance représente pour les acteurs qui la portent, comme pour les institutions qui l abritent, le principal vecteur du mouvement» (Alter, 2001:3). La transgression apparaît par le fait qu un couple homosexuel qui a un enfant n est pas socialement pleinement légitimé. Les débats sont encore nombreux car, en «défiant» la norme sociale, il crée une «nouvelle forme» de famille. Toutefois, à travers les démarches des enquêtés, il apparaît que ces familles sont composées de certaines caractéristiques déjà connues. L homoparentalité est prise dans ce jeu social : elle reproduit certaines choses déjà connues et elle s appuie sur des référents hétérosexuels. Mais, en parallèle, elle recrée une manière de vivre la famille qui lui est propre. On retrouve aussi un agencement entre les incertitudes et la norme sociale, avec une nouvelle manière de gérer le parrainage. Il sert, dans le cas d Édouard et Thierry, de substitut en attendant que le coparent soit reconnu légalement. Les appellations de «parrain» et de «marraine» traduisent une volonté de consolider des rôles et des statuts : le parent social «a non seulement un titre par rapport à l enfant, mais c est également une façon de donner une identité à l autre sans vraiment dire qui il est» (Mailfert, 2004:43). Socialement et symboliquement, les conjoints existent comme parents en jouant un rôle dans l éducation de l enfant. On voit bien ici qu il existe une confrontation entre la pratique sociale et la norme sociale. L homoparentalité se développe dans un milieu socialement structuré (l hétéroparentalité), mais en même temps le résultat de son développement est, a priori, imprévisible. En définitive, ce processus met en place des configurations qui ne sont pas profondément différentes d un modèle de famille déjà existant dans le paysage social. Les hommes et les femmes hétérosexuels ont aussi un désir d enfant qui dépend d un contexte favorable : ceux qui sont stériles se retrouvent confrontés aux mêmes difficultés d infécondabilité, les familles recomposées doivent également négocier la place des parents biologiques et sociaux, l adoption implique qu il n y ait pas de parent biologique, la monoparentalité fait que l un des sexes est absents En ce sens, la question que posent les parents de même sexe est moins liée à l orientation sexuelle qu à la filiation, c est-à-dire à la possibilité d avoir plusieurs pères et/ou plusieurs mères (Delaisi de Parseval, 2008). Cette multiplicité des figures parentales n est ni historiquement (Fine, 2001), ni anthropologiquement (Cadoret, 2002) nouvelle. Moins que l «homo» parentalité, les parents de même sexe interrogent ainsi les normes de la filiation et plus particulièrement de la «sacralisation» que la société française fait du lien biologique (Fassin, 2006). Ainsi, ce qui est nouveau dans ces configurations familiales, c est leur capacité à «priver les normes non pas de leur caractère normatif, bien sûr, mais de leur normalité» (Descoutures et al., 2008:12). Elles sont révélatrices de la manière dont la famille se construit. 49 Parentalité

10 Références bibliographiques Alter N., 2001, L innovation ordinaire, Paris, PUF. Altman C., 2005, Deux femmes et un couffin, Paris, Ramsay. Cadoret A., 2002, Des parents comme les autres. Homosexualité et parenté, Paris, Odile Jacob. Cicchelli V., 2003, La paternité dans la littérature sociologique, Informations sociales, n 107: Déchaux J.-H., 2007, Sociologie de la famille, Paris, La Découverte, collection «Repères». Delaisi de Parseval G., 2008, Famille à tout prix, Paris, Le Seuil. Delaisi de Parseval G., 2006, Pour introduire le débat. À propos d une histoire d adoption homoparentale, Dialogue, n 173: Delaisi de Parseval G., 2003, Le désir d enfant saisi par la médecine et par la loi, Informations sociales, n 107: Descoutures V., Digoix M., Fassin E. et Rault W. (dir.), 2008, Mariages et homosexualité dans le monde. L arrangement des normes familiales, Paris, Autrement. Descoutures V. et Singly F. (de), 2005, La vie en famille homoparentale, in Homoparentalité, état des lieux, (sous la dir. de Gross M.), Ramonville Saint-Agne, Érès. Desjeux C., 2006, Homosexualité et procréation : les prémices d un matriarcat? Analyse stratégique du processus de décision d avoir un enfant dans un couple homosexuel, Paris, L Harmattan. Ducousso-Lacaze A., 2006, Homoparentalité et coparentalité : réflexion métaphysique, Dialogue, n 173: Fassin E., 2006, Du sacré dans les sociétés démocratiques : le mariage aux États-Unis et la filiation en France, in Homoparentalités. Approches scientifiques et politiques (sous la dir. de Cadoret A., Gross M., Mecary C. et Perreau B.), Paris, PUF. Fassin E., 2005, L inversion de la question homosexuelle, Paris, Amsterdam. Fine A., 2001, Pluriparentalités et système de filiation dans les sociétés occidentales, in Pluriparentalité, (sous la direction de Le Gall D. et Bettahar Y.), Paris, PUF. Godelier M., 2004, Métamorphoses de la parenté, Paris, Fayard. Goffman E., 1973, La mise en scène de la vie quotidienne. La présentation de soi, Paris, Minuit. Gratton E., 2005, Les déclinaisons de la paternité gaye, in Homoparentalités, état des lieux, (sous la direction de Gross M.), Ramonville Saint-Agne, Érès. Le Gall D., 2001, Recompositions homoparentales féminines, in Pluriparentalité (sous la dir. de Le Gall D. et Bettahar Y.), Paris, PUF. Mailfert M., 2004, Homosexualité et parentalité, Socio-anthropologie, n 11 [En ligne] Mécary C., 2006, Quelle protection juridique pour les enfants élevés par deux femmes ou deux hommes? Dialogue, n 173: Nadaud S., 2002, Homoparentalité, une nouvelle chance pour la famille, Paris, Fayard. Rault W., 2005, Construire une légitimité. L appropriation du pacte civil de solidarité par les familles homoparentales, in Homoparentalité, état des lieux (sous la dir. de Gross M.), Ramonville Saint-Agne, Érès. Régnier-Loilier A., 2007, Avoir des enfants en France. Désirs et réalités, Les Cahiers de l INED. Ségalen M., 2000, Sociologie de la famille, Paris, Armand Colin. 50 Parentalité

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