DES BIBLIOTHEQUES DE QUARTIER A LA MEDIATHEQUE, DES OFFRES DIFFERENCIEES Anne Marinet

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1 De la Ruche à la BMVR Journée d étude, Toulouse, 29 septembre Anne Marinet 1 DES BIBLIOTHEQUES DE QUARTIER A LA MEDIATHEQUE, DES OFFRES DIFFERENCIEES Anne Marinet Anne Marinet est responsable des secteurs Jeunesse de la BMVR de Toulouse Résumé : L hétérogénéité des espaces dans les médiathèques du réseau induit des différences de comportement chez les jeunes usagers, chaque type d espace ayant ses avantages. Pour les publics adolescents, notoirement difficiles à fidéliser, les bibliothèques de Toulouse ont mené plusieurs expériences prometteuses : décloisonnement des espaces avec des collections documentaires communes dans deux annexes, création à la médiathèque centrale d Intermezzo, un espace ciblé adolescents. Une offre informatique spécifique (blog, OPAC jeunesse) complète le dispositif. L exemple de Toulouse est intéressant pour la problématique des tailles de structures très diverses. Nous avons des bibliothèques toutes petites dédiées aux enfants, des bibliothèques de taille moyenne de 800 m², et une grande médiathèque qui offre 8500 m² au public. Quels sont les points communs entre ces bibliothèques? J essaierai d identifier quels effets la taille et l offre de collections peuvent avoir sur les publics. Je ne m étendrai pas sur les actions spécifiques puisqu Arlette Calavia l a fait. Je ne parlerai donc pas de l accueil des classes ou des groupes, mais me centrerai plutôt sur l accueil des publics dans les espaces des bibliothèques. Quelques éléments sur le réseau de la BMVR La médiathèque à Toulouse a été précédée par un réseau d environ 20 bibliothèques de quartier, ce qui est une originalité. C est un réseau dense, avec de petites bibliothèques : certaines font moins de 300 m2, d autres entre 600 et 800 m², et bientôt ouvriront deux nouvelles médiathèques de plus de 1200 m², à Empalot d ici la 2009, au Mirail dans les années Ces petites bibliothèques s inscrivent vraiment dans un territoire identifié, et avec des publics spécifiques plus ou moins caractérisés selon la configuration des quartiers. Elles ont vocation à être des bibliothèques de proximité et à desservir principalement les habitants. Le maillage du territoire est complété aussi par un service de bibliobus, qui sillonne les quartiers non desservis par une bibliothèque, ainsi qu un service de prêt aux collectivités qui fait des dépôts dans diverses structures, associatives pour la majorité, mais aussi dans des institutions, dont beaucoup sont dédiées aux enfants (centres de loisirs, colonies de vacances). Ce maillage du territoire semblait suffire à la municipalité, et l idée de la médiathèque a mis beaucoup de temps à émerger. Elle a quand même vu le jour en 2004, d où un bond quantitatif, comme le soulignait Nic Diament : c est une bibliothèque qui attire à elle seule les 2/3 des abonnés du réseau toulousain aujourd hui. En 2007, il y avait inscrits. Ce chiffre est à mettre en regard avec l importance de la population de Toulouse, qui augmente chaque année. Malgré des inscriptions massives à la bibliothèque, le taux de pénétration est d environ 14%.

2 De la Ruche à la BMVR Journée d étude, Toulouse, 29 septembre Anne Marinet 2 Les statistiques de nos bibliothèques ne fournissent que des données brutes chiffrées, dont il n est pas facile de tirer des conclusions fines, qui indiquent seulement des tendances. Données statistiques Il faut savoir que les bibliothèques de quartier sont majoritairement fréquentées par les jeunes : 53% des inscrits du réseau toulousain ont moins de 18 ans, et sont majoritairement des enfants de moins de 12 ans puisqu ils représentent 43% des inscrits. On peut cependant nuancer ce premier constat, les moins de 12 ans sont bien les plus présents dans les bibliothèques de quartiers, alors que les adolescents ne représentent qu environ 10% du public ; mais si on regarde en chiffres absolus cette tranche d âge des ans, on constate qu ils sont beaucoup plus nombreux à venir à la Médiathèque José Cabanis (3482) que dans les quartiers (2240 dans les annexes). Bien entendu ces chiffres ne prennent en compte que les inscrits et pas du tout les usages d appropriation sur place. Ces toutes premières remarques sont par conséquent très générales. Avec des offres différenciées par la taille, par la composition des collections et par la configuration des lieux, quelles actions peut-on mener pour élargir ces publics, notamment les adolescents, qui sont malgré tout de moins en moins présents dans nos bibliothèques en général? Petites bibliothèques de quartier Nic Diament a présenté les caractéristiques de ces établissements de petite et moyenne taille, qui ont des atouts très évidents. En effet ce sont des lieux de proximité qui facilitent l accessibilité, notamment pour les jeunes enfants. Le fait qu on ait beaucoup de bibliothèques implantées dans les divers quartiers permet cette proximité, cette accessibilité géographique. Ce sont aussi des lieux où est privilégié un accueil personnalisé du public, et notamment du public enfant. Les bibliothécaires jeunesse connaissent bien leur public dans les quartiers, ils les inscrivent directement, les conseillent et les accompagnent souvent dans leurs parcours de lecture. Ensuite on peut dire que ce sont des lieux de convivialité, où beaucoup d échanges sont possibles. Il y a une perméabilité du fait d un espace restreint, d une taille à échelle «humaine», et les propositions d animation offrent des occasions de sociabilité dans ces petites structures. De plus, c est souvent la seule institution culturelle présente dans les quartiers, ouverte à tous notamment le week-end, alors que beaucoup de centres de loisirs sont fermés. Bibliothèques dédiées aux enfants Il en existe trois à Toulouse, qui jouent évidemment un rôle essentiel dans l accueil des publics enfants de moins de 12 ans. La référence emblématique est bien sûr la petite bibliothèque ronde de Clamart 1, par sa taille, par sa configuration qui évoquent un lieu d intimité que l on retrouve dans ces bibliothèques. Malheureusement, les adolescents ne restent pas dans ces bibliothèques. Et où vont-ils? Il y a quand même une limite très évidente, c est l absence d une bibliothèque adulte.

3 De la Ruche à la BMVR Journée d étude, Toulouse, 29 septembre Anne Marinet 3 Bibliothèques mixtes adulte-jeunesse Nous avons aussi dans notre réseau des bibliothèques de quartier avec une section adulte et une section jeunesse dans un même établissement, mais selon un modèle très traditionnel où il y a séparation physique des deux secteurs. On a vu que les enfants étaient nombreux à s inscrire dans ces bibliothèques. L offre en matière de collections est à peu près identique, et on peut dire que les propositions d animation, d accueil de groupes sont les mêmes que dans les bibliothèques uniquement pour la jeunesse. La seule différence, c est l existence d une bibliothèque pour adultes, où les enfants sont censés pouvoir aller facilement. Sauf que le constat est un peu le même : où vont les adolescents? Ils désertent, voire rejettent la section jeunesse. Pour sa part, la section adultes n est pas forcément aussi conviviale, aussi accueillante et il y a quand même déperdition d un lectorat adolescent. On constate donc que, même dans le cas d une proximité des deux secteurs, cette séparation induit quand même des clivages entre les publics. Et les adolescents désertent, même si, au niveau des collections, un effort a été fait pour proposer une offre qui leur soit destinée, que ce soit des romans, voire des albums, qu on appelle «tous publics», des bandes dessinées, des périodiques, et une offre multimédia normalement plus attractive pour des jeunes. Mais ces collections sont souvent situées dans le secteur jeunesse, et sont donc sous-utilisées par rapport à leur destination première. Eviter la différenciation des publics : quelques expériences Comment gagner ou au moins essayer de fidéliser ce public adolescent? Deux bibliothèques implantées dans des quartiers populaires, la bibliothèque de Saint- Exupéry et la bibliothèque des Izards, ont fait des efforts particuliers pour essayer d éviter cette différenciation des publics. Elles ont pour caractéristique un espace unique sur un même plateau, où la circulation des publics est facilitée par la présence d une banque unique de prêts, retours et inscriptions et que les espaces sont largement ouverts. Saint-Exupéry est ensuite l une des premières bibliothèques où on a commencé à mélanger certaines collections documentaires, autour de thématiques telles que la cuisine, le sport, les sciences, l éducation sexuelle par exemple, et où sont présentés et mis en valeur aussi des périodiques pour les adolescents. Aux Izards, une zone spécifique a été proposée pour les adolescents avec des romans, des bandes dessinées, de la presse, et aussi des documentaires regroupés selon certaines thématiques. L expérience a été beaucoup plus systématique dans cette bibliothèque puisqu un personnel référent a développé des axes de collaboration plus spécifiques avec les collèges et les lycées. Et c est vrai que cette collaboration, ce travail, notamment avec les CDI de ces établissements, ont permis d avoir des retombées non négligeables en termes de fréquentation. Les adolescents continuent à venir à la bibliothèque, ils (re)connaissent les bibliothécaires. Mais on peut dire que les retombées sont quand même relativement décevantes également dans ces bibliothèques en raison d autres obstacles culturels et sociaux qui empêchent les jeunes de rester des lecteurs actifs et des usagers de la bibliothèque. Une expérience nouvelle a été développée précisément pour aller plus loin dans ce brassage des publics, parce que la question de la place des adolescents nous paraît essentielle. Dans deux nouvelles bibliothèques de quartier qui ont ouvert récemment, l une fin 2007 et l autre en juin 2008, on a donc programmé le décloisonnement de tous les documentaires en mélangeant les documentaires adultes et jeunesse dans un même secteur.

4 De la Ruche à la BMVR Journée d étude, Toulouse, 29 septembre Anne Marinet 4 L un des objectifs de ce décloisonnement était vraiment de casser ces clivages autour d une offre documentaire globale. Mais aussi d attirer des nouveaux publics qui peuvent y trouver des livres qui les concernent davantage, et peu sensibles aux logiques bibliothéconomiques et aux découpages en secteurs dans nos bibliothèques. Nous souhaitions aussi introduire une certaine cohérence dans la constitution des collections documentaires, en confiant à un même acquéreur un secteur bien déterminé, que ce soit dans la production adulte ou dans la production jeunesse (par exemple sciences et histoire) Enfin privilégier cette offre globale dans nos petites structures, sur un plateau unique, permet une meilleure lisibilité des espaces, en prenant en compte des zones de travail alternant avec des tables de présentation, en facilitant les circulations d un espace à l autre. Chacun a pu observer les réticences des adultes à aller en secteur jeunesse chercher un documentaire, alors qu on peut dire que nombre de documentaires jeunesse offrent une première approche très attractive, par l iconographie, par la clarté du propos, par une approche plus pédagogique, vraiment intéressante pour un adulte un peu curieux ou pressé. Et, Arlette Calavia l a souligné, un enfant jeune peut avoir des passions et s intéresser tout à fait à un livre pour adultes plus complexe, plus riche, parce que cela répondra à ses centres d intérêt. Bien sûr, on n a pas beaucoup de recul sur ces nouveaux lieux mais quelle en est la réception par le public? La bibliothèque des Pradettes a essayé de mesurer les emprunts et leur répartition. Le premier constat, c est que ce sont les adultes qui empruntent massivement des documentaires, les jeunes sont moins lecteurs de documentaires : il y a 78% d adultes qui empruntent ces collections aux Pradettes, et 22% des moins de 18 ans seulement. Deuxième constat, l offre de livres jeunesse profite à tous les publics, ce qui est intéressant à noter, parce qu on s aperçoit que même les adultes, (qui empruntent quand même massivement des livres adultes) prennent également des documents jeunesse pour 14% de leurs emprunts. Ce n est peut-être pas beaucoup, mais comparé à très peu auparavant, quand il y a une séparation des collections, c est un frémissement, et peut-être un indice. Les moins de 12 ans, eux, c est aussi quelque chose d intéressant mais qu il faut peutêtre prendre avec nuance, empruntent 33% de livres pour adultes. Alors est-ce par erreur ou est-ce sciemment, ce sont des points qu il faudra éclairer. On constate que les ans, pour leur part, prennent autant de livres adultes que de livres jeunesse, et les ans davantage de livres adultes, mais aussi 25% de livres jeunesse. Ces premiers constats n ont rien de définitif, et il faudra bien sûr les affiner. Ce qui est observé dans ces deux bibliothèques, c est justement le brassage souhaité et cette cohabitation des publics adulte et jeune, et surtout, dans les deux quartiers, aux Pradettes comme à Croix-Daurade, une fréquentation très familiale. On voit les parents se rendre avec leurs enfants sur les rayonnages des documentaires. La future bibliothèque d Empalot, ainsi que celle du Mirail, proposeront aussi une offre mélangeant les documentaires avec d autres supports. J ajouterai qu à Croix-Daurade, on a ouvert avec un fonds de cinéma, de DVD, ce qui est aussi certainement un élément d attractivité pour les jeunes, et que par ailleurs on a multiplié les accès Internet et implanté aussi un poste de jeu sur place ; la bibliothèque des Pradettes sera prochainement aussi dotée d un fonds de cinéma, parce qu il nous semble qu il faut que ces petites bibliothèques, qui ont une attractivité en soi, par la proximité et l ancrage dans le quartier, ne restent pas sur un schéma traditionnel, mais évoluent aussi en offrant de nouveaux services.

5 De la Ruche à la BMVR Journée d étude, Toulouse, 29 septembre Anne Marinet 5 La médiathèque jeunesse José Cabanis Deux espaces sont dédiés à la jeunesse, d une part la médiathèque jeunesse proprement dite, qui s adresse aux 0-12 ans, et d autre part le département Intermezzo. L espace enfant est situé en rez-de-jardin ; c est un vaste plateau non cloisonné de 1000 m². Cet espace a été subdivisé en secteurs selon les collections, c est traditionnel dans les bibliothèques jeunesse : les romans, les contes, les BD, les documentaires, un coin pour les bébés, un coin pour les parents, des postes multimédia, etc. Les collections sont quantitativement importantes, avec documents offerts en libre-accès sur ce plateau, et évidemment, sur tous les supports (cédéroms, DVD, enregistrements sonores ). Donc une offre massive, et un espace qui a été difficile à habiter au début, parce qu il était assez froid. Nous avons introduit de la couleur, repeint les bacs à albums et les bacs à BD en couleurs vives, ce qui casse un peu la froideur du lieu, introduit des tapis, des coussins pour le coin des petits. Le Piccolo Teatro, quant à lui, est une salle d animation, où l on retrouve une certaine intimité, avec ses grands gradins et son habillage en bois. Comment les enfants s approprient-ils ce lieu? C est la vraie question. Les remontées que nous avons, ce sont parfois celles de parents qui retournent dans leur quartier pour dire «oh là là, cette médiathèque est trop grande, trop vaste, on préfère venir chez vous». C'est-à-dire dans un lieu où ils se sentent accueillis, reconnus, connus. Il est vrai que ce manque de proximité du personnel avec le public est accentué par notre organisation, puisque les inscriptions sont centralisées dans le hall d entrée, à l étage supérieur, et que les équipes tournent sur les pôles. Le personnel n est jamais le même, et les enfants qui viennent de façon même régulière ne reconnaissent pas les bibliothécaires, sauf occasionnellement bien sûr, par les visites de classes, les animations. Cet accueil individualisé dont on a parlé dans les bibliothèques jeunesse est quand même plus difficile à mettre en œuvre à la médiathèque. Cependant, je persiste à penser que ce sentiment d un certain anonymat peut aussi convenir et être recherché par le public. Par exemple les jeunes préadolescents, les 9-12 ans, sont relativement à l aise dans cet espace, parce que finalement ils ne demandent rien, on ne leur demande rien. Ils viennent pour jouer sur les postes multimédia, regarder un film programmé sur les téléviseurs, d une certaine manière ils sont autonomes. On ne vient pas les «embêter» en leur proposant des lectures Cette liberté d aller et venir est appréciée aussi des adultes qui accompagnent les enfants, et on le remarque principalement le dimanche où le public est un petit peu différent, peut-être moins habitué à fréquenter les bibliothèques. On s aperçoit qu il y a des pères qui viennent s installer et se créent une petite bulle d intimité avec leur enfant à la médiathèque, lieu dont le relatif anonymat présente donc un certain attrait. Cette difficulté à établir des relations personnalisées a un peu déconcerté et décontenancé les bibliothécaires, qui avaient l habitude de plus de liens et de «relationnel» avec les enfants, et avaient envie justement de cet accompagnement des enfants, mais je crois qu en fait les missions de la médiathèque, sont quand même un peu différentes de ce seul accueil personnalisé. La taille de la collection en fait une collection de référence, et bon nombre de futurs instituteurs, éducateurs, animateurs, ou autres professionnels de l enfance viennent prendre connaissance de ce lieu, l utiliser à des fins professionnelles, sans que ce soit à proprement parler, un service de référence. Malheureusement nous n en avons pas

6 De la Ruche à la BMVR Journée d étude, Toulouse, 29 septembre Anne Marinet 6 parce que, lorsque la médiathèque a été programmée, il existait au CRL un centre de ressources et qu on ne voulait pas faire double emploi. Comme le centre de ressources a disparu, nous essayons de nous repositionner. Un fonds parentsrofessionnels-enfants (PPE) a été créé, pour les parents qui accompagnent leurs jeunes enfants et les éducateurs. Au-delà des partenariats de proximité de la médiathèque (écoles, centres de loisir etc.), des possibilités de partenariats plus institutionnels se font jour, parce que la médiathèque est identifiée comme un lieu culturel important, y compris la médiathèque des enfants. C est ainsi qu il a pu y avoir des propositions de collaboration avec la Cinémathèque, avec des salons du livre, où la bibliothèque en tant que telle, en tant qu institution culturelle pour les enfants, est sollicitée. Pour évoquer très rapidement le multimédia et les nouvelles technologies, signalons la création d un Opac spécifique jeunesse 2, dans l idée de recréer, à distance, une certaine proximité. Intermezzo, un service original de la Médiathèque de Toulouse Il se trouve qu Intermezzo est situé au deuxième étage, en prise directe avec le secteur de littérature, ce qui n est pas inintéressant même si j aurais souhaité, au moment de la programmation, qu il y ait un lien plus direct avec le secteur jeunesse, ce qui n a pas été possible pour des questions de configuration générale. C est une zone qui volontairement n a pas été désignée «pour adolescents» puisqu on sait que dès qu on affiche le terme «adolescents» ceux-ci s empressent d aller voir ailleurs. On l a intitulée «Intermezzo» avec l idée qu il s agit d un lieu intermédiaire, un lieu de passage, une possibilité offerte aux adolescents mais aussi à d autres publics peut-être de trouver leur miel dans une collection beaucoup plus restreinte. Et là, curieusement, on se retrouve dans la taille d une bibliothèque de quartier, avec 700 m², une offre documentaire variée avec des mélanges de collections adultes et jeunesse, mais aussi des romans, qui sont à la fois pour les adolescents et pour les adultes, enfin toute une offre très sélectionnée, qui n est pas importante quantitativement, (il y a à peu près documents). Et il se trouve que les adolescents viennent. Ils sont présents en lecture sur place, ils sont présents pour aller sur Internet, ils sont présents pour lire des bandes dessinées, des mangas, consulter les périodiques, jouer sur les postes mutimédia. Et puis il y a aussi des adolescents, plutôt des filles très bonnes lectrices, qui ont noué des relations et des liens directs avec les bibliothécaires, et demandent des conseils de lecture. Cela existe même à la médiathèque! Ce qui est intéressant, c est que c est un choix restreint de documents, mais très sélectionnés qui est proposé : non seulement les adolescents y trouvent leur compte, mais aussi certains adultes, les petits lecteurs, les gens qui ont un peu peur de cette énorme masse documentaire de la médiathèque. Il se trouve que les romans par exemple sont empruntés à 50% par des adultes, pas seulement par des jeunes. Le dispositif est complété par des accueils de groupes, des clubs de lecture qui sont l occasion de faire participer davantage les jeunes à des activités, notamment Graines de critiques, qui a lieu à la bibliothèque des enfants et à Intermezzo, et aussi, récemment, un travail avec des lycéens pour le Goncourt des lycéens. Je voudrais juste terminer sur la nouvelle offre qu est le blog 3. A l occasion de Graines de critiques, l idée avait été de créer un blog, mais un peu encadré pour parler des lectures en cours. Ce nouveau blog qui a vu le jour aujourd hui même, me permet une transition avec Thomas Chaimbault qui va nous éclairer sur toutes les possibilités liées

7 De la Ruche à la BMVR Journée d étude, Toulouse, 29 septembre Anne Marinet 7 au web 2.0, aux nouvelles appropriations que les jeunes font de toutes les technologies à distance et qui créent aussi une proximité. Il est difficile de conclure, car les usages des jeunes, enfants et adolescents, sont multiples, et difficiles à cerner, en tout cas en termes objectifs, et je vous ai plutôt livré des impressions ou des retours de mes collègues des bibliothèques de quartier et de la médiathèque. Mais je crois que la question que l on doit se poser, c est celle justement des nouvelles attentes des jeunes et des enfants, parce que la société évolue, les jeunes aussi : quelles offres peut-on apporter pour répondre à ces nouvelles attentes? Je conclurai malgré tout en disant que je reste très attachée à la complémentarité des équipements ; il est pour moi évident que, dans un réseau d une grande ville comme Toulouse, il est important de faire vivre et d offrir au public des petites structures et une grande structure telle que la médiathèque. Notes home&query=%20&index=default&bulletin_name_filter=new_jeu&hitlist_screen=home_.htm l 3