Rapport de fin de Séjour Bourse Explo ra Sup

Transcription

1 Rapport de fin de Séjour Bourse Explo ra Sup Pérou Lima I- Vie pratique Mon stage à Lima est maintenant terminé, et il est temps de rendre compte de ces 6 mois aux prochains qui iront travailler dans ce beau pays qu est le Pérou. Même en stage, j ai rencontré, et j ai surtout trainé avec d autres étudiants. Ainsi, je suis sûr que ce rapport concernera aussi bien les futurs stagiaires que les futurs étudiants en échange universitaire. Vie quotidienne Je suis arrivé en Juillet à Lima, et ce pour 6 mois. Je suis donc arrivé en plein hiver. Même s il ne fait pas froid, l hiver est marqué par la Garua, cette brume ambiante qui fait que durant 4 mois, on ne voit pas un jour le soleil. Ce micro climat est propre à Lima et dès qu on sort de la ville, on peu rapidement profité du soleil. Mais du coup, la vie à Lima est plutôt pesante et morose, car ce temps ne donne vraiment envie de rien faire. A cela, il faut rajouter les 100% d humidité A partir de fin Novembre, avec l été, Lima devient tout de suite une toute autre ville : on peut profiter de la plage, surfer, se poser dans un bar, et il y fait vraiment bon vivre. Question sécurité, j aborde ce point plus tard, mais l impact est à minimiser. Le temps d adaptation à cette ville est un peu long (pour moi, environ 2 mois), mais après 6 mois, on est habitué à ce pays, à son mode de vie, ses avantages comme ses inconvénients. A mon arrivé, j ai été choqué (au sens propre) par l ambiance qui règne dans cette ville : le bruit, le désordre, la circulation. Ici, on est abasourdi par le bruit des klaxons, choqué par les contraventions aux règles de la circulation (il ne doit sûrement pas y en avoir, ce n est pas possible!). Ici tout se négocie. Au début, on se fait très souvent avoir, mais une fois que 2-3 péruviens vous ont dit dans le bus qu on était en train de vous arnaquer sur le prix du billet de bus, on ne se fait plus avoir. Le système de bus justement. On y est forcément confronté. La première chose à savoir est qu il n y a pas de cartes des lignes de bus. Ici, chaque ligne de bus représente une entreprise, donc chaque ligne est indépendante d une autre. Sur chaque bus est écrit les grandes avenues par où il passe, et il faut souvent demander confirmation au «cobrador» sur l itinéraire. Dans un bus, il y a un chauffeur, et un cobrador. Il crie les arrêts, et collecte l argent. Pour une distance de moins de 300m, comptez S/0,5, S/1 pour une distance normale (jusqu à 20min de bus), et S/1,5 au delà. Les règles de prix sont informelles, c est pourquoi au début on se fait souvent avoir, jusqu à comprendre le système. Ici, pas d arrêts

2 de bus, c est à vous de demander ou descendre (Eglise, boulangerie, à l angle de la rue, etc.) ; ni d horaires. La fréquence des bus est bonne, mais gare au trafic. Au Pérou, on ne raisonne pas en distance kilométrique, mais bien en temps A Lima, nombreuses sont les activités à faire, notamment avec tous les musées à voir. Le Pérou est un pays à la culture si riche et si diverse (les Andes, la forêt amazonienne, la côte). Nombreux sont les étudiants qui se mettent au surf à Lima. Des vagues très abordables pour permettre aux débutants, pour S/20 (location d une planche et d une combinaison) de s amuser pendant 1h. Au Pérou, les gens sont par contre très accueillants, n hésiterons pas à vous aider pour vous indiquer un chemin. Attention néanmoins aux mauvaises rencontres à la nuit tombée : les taxis officiels ne sont vraiment pas sûrs, et je ne parle même pas des taxis non officiels Evitez également de prendre le bus après 23h, et surtout, évitez de vous déplacer seul le soir. En réalité, Lima n est pas moins sur que n importe quelle grande ville (même si certains quartiers sont vraiment très dangereux!), mais il faut quand même rester prudent. Il ne faut pas attirer l attention, mais la règle de base est d éviter les quartiers les plus dangereux, et sortir en groupe le soir. Bref, même si cela semble assez stressant et assez oppressant au début, on se rend vite compte que le rythme de vie péruvien est plutôt calme : on aime trainer et attendre le temps qui passe sur un banc, au soleil, en pleine journée, on aime attendre. Il existe même un verbe pour cela, pour vous dire : «huevar». Il y a ici une véritable occupation de l espace publique : à 22h, les péruviens sont dans la rue à manger un sandwich, ou simplement parler. Ils sont beaucoup plus sociables, beaucoup plus ouverts! Logement Pour le logement, il n est pas très compliqué de trouver un logement, à condition d avoir les bonnes adresses. Il faut très rapidement se mettre en contact avec les étudiants déjà au Pérou, avant même d y aller, pour pouvoir récupérer une place dans une colocation. Quand on est en stage, la colocation est une bonne option pour rencontrer du monde et s insérer dans un réseau d étudiants. En général, le prix du loyer est de $200. On peut trouver pour moins également. En fonction des agences, le dépôt de garantie est équivalent à 1 mois de loyer, qu ils rendent assez facilement en règle générale. Lima est la ville la plus chère du pays, donc les loyers sont en conséquence Stage J ai trouvé mon stage par l école, un ancien de l école qui était péruvien. Le rythme de travail et les méthodes de travail sont vraiment différents de ce qu on connaît en France : en premier lieu, la ponctualité. Certes, un péruvien n est jamais à l heure dans la vie quotidienne, mais c est également le cas au travail. Ensuite, (et cela est généralisable à l Amérique du Sud), la productivité n est pas la plus élevée : quand on demande une tâche à faire pour dans 3 jours, ne vous attendez pas à la recevoir avant 10 jours Au début, cela est très frustrant, on a l impression que rien n avance. En réalité, c est à nous de nous fondre dans le moule. A la longue, on s y fait, mais il est vrai que du coup, tout avance moins vite.

3 Santé Sur ce point et heureusement - je n ai pas grand chose à dire. Dans mes frais de scolarités, était incluse une assurance mobilité à l international, avec ISIC. Je ne sais pas très bien comment cela fonctionne, mais je sais qu en cas de problème, tout était couvert. En ce qui concerne le système en lui même, il y a de tout : des hôpitaux très biens mais très chers, qui se trouvent dans les quartiers chics (San Isidro, Miraflores), et d autres hôpitaux qui ressemblent plus à des bâtiments abandonnés qu à des hôpitaux, dans les quartiers plus populaires Il faut donc bien choisir, et surtout, ne pas hésiter à mettre le prix. Si vous consultez simplement un médecin, il peut parfois être préférable de voir un médecin français, car j ai parfois entendu des diagnostics très «étonnants», et l ambassade leur conseillait un contre rendez-vous avec un médecin français. Télécommunications En arrivant, même si le téléphone français fonctionne encore, je conseille néanmoins d acheter le portable le moins cher, avec une carte prépayée. Cette solution est vraiment la plus économique. Et vous pouvez recharger votre téléphone dans n importe quelle grande surface en passant simplement à la caisse. J ai dépensé moins de 10 euros de crédit pour 6 mois. Argent Pas de possibilité d ouvrir un compte en banque sur place. En effet, pour signer des papiers officiels, il faut une autorisation du service des Migrations, ce qui est impossible en tant que stagiaire, et une grande perte de temps. La bureaucratie péruvienne, c est vraiment quelque chose Il suffit de se mettre d accord avec son maitre de stage pour qu il vous paye en liquide et c est bon. Avant de partir, regardez bien les partenariats avec votre banque pour éviter d avoir une commission à chaque retrait : cela va très vite (la BNP est partenaire de ScotiaBank : les retraits sont gratuits dans les distributeurs de la Scotia). Je conseille d avoir une carte gold, si vous ne voulait pas être bloqué pendant 1 semaine sans pouvoir retirer de liquide. Parfois les dépenses vont vite : loyer + dépenses de la semaine peuvent vous faire dépasser votre plafond. C est arrivé à des amis, et il n y a aucune solution Tout se paye en liquide. Au pire, vous pouvez payer avec votre carte de crédit (Visa ou Mastercard, même si Visa est davantage acceptée). En province, tout se fait en liquide, mais il y a rarement des distributeurs. Il faut prendre ses dispositions. ATTENTION : le Pérou est l un des premiers pays en contrefaçon de billets!! Apprenez rapidement à contrôler vos billets : sachez que n importe qui peut vous rendre un faux billet, même s ils ont «une bonne tête» (ils doivent écouler les billets qu ils se sont fait refourgué ). Faites attentions à cela essentiellement en Province. Un autre conseil, vérifiez toujours le rendu de la monnaie, gardez à l esprit qu un cobrador essayera toujours de vous arnaquer Ici, on n a pas peur de parler argent : avant de monter dans un taxi, on négocie sa course. Si vous n évoquez pas le prix, cela se retournera toujours contre vous. Les Européens (appelés

4 ici les gringos), représentent une source de profit : on voudra essayer de vous faire acheter n importe quoi. Démarches administratives Ambassade en France / Service des Migrations à Lima Pour ce qui est du Visa, je cite le mail que l ambassade du Pérou m avait envoyé avant que je parte : «En théorie, vous devez avoir un visa pour travailler au Pérou, mais dans la pratique, cela n est pas nécessaire». Vous pouvez rentrer comme touriste. A la douane, on peut vous donner entre 60 et 183 jours (selon votre tête). N hésitez pas à négocier, car ici, même à la douane, tout se négocie!! Si votre visa touriste est inférieur à votre durée sur le territoire, il vous faudra sortir du pays pour le renouveler («faire le tour du poteau»), ou alors payer une amende de 1$ par jour dépassé (cette situation est la plus économique, mais quand on est au Pérou, il semblerait vraiment dommage de ne pas voyager pour découvrir les pays frontaliers) II- Bilan de ce séjour et suggestions Après 6 mois, en faisant le bilan, je pars content. Triste de quitter ce si beau pays, aux paysages et aux cultures si diverses. Mais en même temps content, car je me dis que j ai profité pleinement de ces 183 jours. En 6 mois, on n a clairement pas le temps de tout voir. Il y alors 2 stratégies : essayer d en faire le maximum quitte à survoler certains sites, ou plutôt se concentrer sur certains lieux et en profiter au maximum. Pour ma part, plutôt que de tout survoler, j ai préféré me concentrer sur certains sites (les plus importants), pour que cela me serve vraiment, pour avoir le temps de m imprégner du lieu. Je dois avouer qu au début, après les 2 premiers mois, j étais beaucoup moins enthousiaste. En effet, j ai eu beaucoup de mal à me faire au «choc de culture». Le mode de vie est si différent, notamment les valeurs. Même si c est n est pas toujours le cas, et pas pour tous les péruviens, ce qui m a choqué est l individualisme des péruviens, ou un manque de politesse ou de respect plutôt. Un principe que je ne peux pas supporter et qui me révoltait au début. Voici une liste non exhaustive d actes individualistes qui sont si courants ici : jeter ses papiers et toutes ses poubelles dans la rue, passer devant tout le monde dans une file d attente, un chauffeur de bus qui n hésite pas à vous dire que son bus va bien là ou vous voulez aller car cela lui augmentera ses ventes alors qu il sait très ben qu il vous induit en erreur, klaxonner dans la rue car on ne supporte pas d attendre, etc. Au début, je ne voyais que cela, et cela avait le don de m énerver. «Individualisme» est peut-être un peu fort, et il faudrait peut-être parler d une mauvaise «éducation» plutôt, car si vous êtes perdu dans la rue, un péruvien sera toujours là pour vous aider. Ils seront également ravis de parler avec un étranger, de vous faire découvrir leur pays, leur quartier, leur rue. Ici, on est très ouvert, très chaleureux. Ce pays donne tant à réfléchir. J étais déjà parti à l étranger pour des voyages plus courts d un mois (Mexique, USA, etc.), mais là, en 6 mois, j ai pu faire de ce pays le mien. Voir une telle pauvreté ne vous laisse pas indifférent, de telles inégalités non plus : certains quartiers ne comptent que des villas, et on y trouve que des blancs, alors que dans d autres quartiers,

5 même la police n ose pas s y aventurer, tant la pauvreté et la misère ont fait exploser la violence. Et pourtant, les péruviens gardent leur simplicité avec les touristes, toujours très chaleureux, prêts à aider, alors même qu ils pourraient nous envier Les plus chaleureux sont d ailleurs ceux qui sont les moins bien lotis généralement. Il suffit de voir en campagne, les gens qui vivent dans des cabanes de terre, au milieu de leurs animaux, et qui veulent quand même vous inviter chez eux à prendre un repas. Cela contraste tellement avec l individualisme français Si je devais repartir, déjà, je le ferais sans hésiter! Après, évidemment, je changerais quelques petites choses. Déjà, je me mettrais directement en colocation avec des étudiants. Cela vous incite à partir en voyage dès le début, à avoir une vie en dehors du stage, à rencontrer du monde, et à surmonter les difficultés qu on rencontre au début, car il y en a forcément, malheureusement (les problèmes de bus comme je disais, etc.) Car étant en stage, il est vraiment bien plus difficile de rencontrer d autres étudiants et la colocation représente un réel atout pour voir du monde... Ensuite, j essaierais de m adapter plus vite au style de vie péruvien. Notamment au travail. Je suis arrivé avec mes habitudes européennes, mais cela n a pas fonctionné, je me suis beaucoup investi et pour rien Je viens au Pérou, c est à moi de m adapter. Et le plus rapidement est le mieux! Je referais tous les voyages que j ai pu faire, j essaierais d en faire plus même, même si cela n est pas évident (question de planning et surtout d argent, d ou l importance de la bourse Explo ra Sup) Des améliorations aux échanges universitaires? Je ne suis pas concerné par cette partie, étant en stage. Pourquoi ne pas mettre en place une plateforme ou autre, qui recense les étudiants qui sont partis dans les différents pays pour qu on les contacte directement afin qu ils donnent leurs bons plans avant qu on parte (ou loger, qui contacter, le réseau de Français sur place, etc.)? Pour ma part, je répondrais volontiers à d autres demandeurs de conseils avant leur départ, car je me rappelle, j avais regretté n avoir aucune information avant de partir (les bons plans logement etc.). Amaury Huard de Verneuil Etudiant à l EMLYON Business School Master in Management 1, Programme Grande Ecole