Travaillons ensemble!

Transcription

1 HORLOGERIE ANCIENNE Travaillons ensemble! par joseph flores C et article, qui peut peut-être vous paraître un peu particulier, consiste en une présentation surtout photographique, de l assemblage complet d une montre à répétition heures et quarts, dite «à volonté» (fig. 1). Je reviens encore une fois sur la terminologie qui parfois (souvent...) fausse un peu les débats, tant cette terminologie horlogère est vaste, et non structurée. Très généralement le terme de «À volonté» n est pas ajouté à celui de «répétition» ce qui, a mes yeux, et suivant la pièce en question, me semble être une lacune... je m explique : Si on prend par exemple la définition du dictionnaire de Berner au mot «répétition» on trouve ceci : «Montre à sonnerie, qui indique les heures par une sonnerie lorsqu on actionne un poussoir ou un verrou». Puis d indiquer les différentes sortes de répétitions - à quarts - à cinq minutes - à minutes - à carillon. Cette définition me paraît insuffisante eu égard aux différents systèmes, qui existent, je vous donne quelques exemples : De très nombreuses pendules, qui sonnent heures et demies, ont un dispositif extérieur, poussoir ou ficelle pour tirage, qui permet de DEMANDER l heure à n importe quel moment. Plus précisément, et pour prendre l exemple le plus courant, les pendulettes de voyages disposent pratiquement toutes sur le dessus d un poussoir pour cette fonction. 121

2 Horlogerie Ancienne Fig. 1 : Montre à répétition heures et quarts, à volonté. Voyez la revue n 57 et l article de la page 58 pour constater que plusieurs pièces ont ce poussoir sur le dessus, mais que ce n est pas pour autant que l on peut dire que ces «répétitions à la demande» sont «à volonté»... pourquoi? Parce que ce déclenchement fait bien répéter la sonnerie, mais en prenant son énergie sur celle qui alimente la sonnerie au passage et qu ici, si l utilisateur fait répéter souvent sa pièce, l énergie s épuisera rapidement, et ni l une ni l autre des sonneries, passage et répétition, ne fonctionnera sans de nouveau armer le ressort avec la clef. Il n en est pas de même avec les sonneries à répétition «À VOLONTÉ», voici pourquoi? 122

3 Ça répète autant qu on veut Simplement parce que ce genre de sonnerie comporte son énergie propre et un rouage uniquement pour cette fonction et que l utilisateur, arme cette énergie CHAQUE FOIS qu il demande l heure, si bien qu ici il pourra le faire autant de fois qu il le désire, sans jamais que l énergie s épuise. C est ce que comporte la pièce que je vais assembler avec vous, en espérant que mes explications préalables aient été claires... elles étaient à mes yeux utiles. Le puzzle Voici (fig. 2) l ensemble des pièces qu il va falloir assembler. Si on compte, autant que faire se peut, car dans une montre de très nombreuses pièces ne sont pas démontables telles les tenons ou autres goupilles, ou les roues qui toutes sont composées d au moins 2 pièces, roue et pignon, les nombreuses vis, etc. une montre comme celle-ci compte facilement plus de 200 pièces. Comme il vient d être dit, cette montre comporte donc 2 énergies et 2 corps de rouage, un pour le mouvement de temps et un pour la répétition à la demande et à volonté. Pour cette dernière, s ajoute l ensemble des pièces utiles au comptage et au déclenchement de cette sonnerie, toutes placées sous le cadran. Pour cela il faut déjà dire que la boîte est munie d un poussoir incorporé au pendant, et que c est en appuyant sur la boule de ce pendant que l on arme et déclenche la sonnerie, par l intermédiaire d une tige qui pénètre dans le mouvement (flèche sur la fig. 2). Fig. 2 : Ensemble des pièces. La flèche dans la boîte, indique la tige du pendant qui permet d armer et de déclencher la répétition. 123

4 Horlogerie Ancienne 1 re opération Fig. 3 : 1 re opération d assemblage. La platine de base est vue ici côté ponts et deux parties d éléments ont été placées : Sur la gauche, une pièce nommée «chariot», qui n a rien à voir avec la répétition, mais avec l échappement, qui est à cylindre. Dans ce type d échappement l ensemble coq/balancier/spiral, est positionné sur ce chariot qui permet d ajuster les fonctions de l échappement. On voit ainsi les 2 trous pour les pieds du coq, le pivotement inférieur du balancier, et une vis qui permet de déplacer le chariot pour ajuster très précisément ces fonctions. Platine de base Vis d ajustement des fonctions de l échappement Marteau pour les quarts Chariot Trous pour les pieds du coq Rouage de répétition Pivotement inférieur du balancier Carré du pignon «vite et lent» Sur la droite, vers le bas, se trouve le rouage de répétition composé de 4 roues, plus un pignon, invisible ici, mais qui pivote dans le carré indiqué. Ce carré porte un index dirigé vers une graduation avec les lettres V et L, qui veulent dire «vite et lent». En effet c est par ce moyen que l on ajuste la vitesse de la sonnerie en modifiant la pénétration de l engrenage de ce pignon avec la quatrième roue. Le premier marteau pivote également sous ce pont du rouage de répétition, c est le marteau des quarts. 124

5 Ça répète autant qu on veut 2 e et 3 e opération Un second pont (fig. 4) a été ajouté et il sert de pivotement à : La grande moyenne (ou roue de centre). Le marteau des heures. La 1 re roue du rouage de répétition, mise en place lors de l opération précédente, mais qui n avait pas son pivotement. Le barillet de répétition, dont on voit le ressort. Il manque le couvercle. La denture de ce barillet, invisible ici, engrène avec le pignon de la première roue. Ainsi à ce stade tout le rouage de répétition est en place, mais nous allons voir qu il faut encore de nombreuses pièces, d une disposition fort ingénieuse, pour que le système assure sa fonction. Poursuite de l assemblage avec mise en place d un couvercle pour le barillet de répétition, ainsi que le cliquet et son ressort (fig. 6). Ce cliquet n a comme fonction que celle de permettre à l horloger qui assemble le mouvement, d ajuster l armage du ressort de répétition. Puis c est le barillet du mouvement de temps qui est mis en place. Ce barillet est suspendu, disposition courante à l époque afin de gagner du Barillet suspendu volume et placer un ressort qui Arrêtoir fournisse une bonne énergie. Nous voyons par la suite comment ce barillet est fixé. Remarquons l arrêtoir dit «de Breguet» (fig. 5). Il s agit de 2 roues dentées surmontées de 2 plaques avec arrêts. Une des roues a 15 dents, l autre 20, si bien que c est après 4 tours que les arrêts se rencontrent. Ce système, identique à la Croix de Malte, est plus fiable. Roue de centre Marteau des heures Barillet de répétition Fig. 4 : 2 e opération. Fig. 5 : Arrêtoir. Fig. 6 : 3 e opération. Cliquet de barillet de répétition Couvercle 125

6 Horlogerie Ancienne 4 e opération La platine de base est maintenant vue sur son autre face, (fig. 7) celle dite «cadrature» pour la simple raison que c est sur cette face que vient se placer le cadran, ce qui fait que personne ne voit les nombreuses pièces qui y sont disposées, comme ce sera le cas ici. Les tenons, vis de maintien et autres creusures, vous laissent deviner qu il y en aura quelques unes... Tigerons faisant partie du marteau des heures Rochet et cliquet, avec ressort, pour l armage du ressort du mouvement Tigeron faisant partie du marteau des quarts Ponts pour le pivotement inférieur du rouage Pivotement inférieur du balancier Pivotement inférieur de la roue de cylindre Fig. 7 : 4 e opération. Le maintien du barillet suspendu ce fait par le rochet, plus un pont qui viendra par la suite. Le pivotement inférieur du balancier fait partie intégrante du chariot, ce qui permet au balancier de se déplacer bien perpendiculairement, lors du réglage des fonctions, ses 2 pivots pivotant sur le chariot. Puis ces 3 petites ouvertures rectangulaires, dans lesquelles passent des tigerons, qui font partie des marteaux, permettront à ces marteaux de se mouvoir, par le biais de ce qu on nomme, «levées de marteaux». Enfin 2 ponts de pivotements inférieurs du rouage sont disposés. 126

7 Ça répète autant qu on veut 5 e opération Retour rapide sur la face ponts pour disposer le rouage, le balancier étant bien sûr mis en place ultérieurement, après avoir terminé la partie du mécanisme de répétition. Ici (fig. 8) on voit donc l ensemble des rouages avec à droite de la ligne verticale, le rouage de répétition, et ses 2 marteaux et à gauche celui du mouvement de temps avec : 1) Le barillet. 2) La roue de centre dite aussi «grande moyenne». 3) La roue de petite moyenne. 4) La roue des secondes, dite aussi «roue de champ». 5) La roue d échappement ici «roue de cylindre» Réflexions À mi-parcours de cet assemblage, j ouvre une parenthèse pour exposer un historique très succinct. (voyez aussi ce site com/jjcasalo/amnesie/histoire.htm) Pour savoir l heure, il faut bien sûr regarder les aiguilles, mais il se trouvait anciennement une difficulté : la nuit... Pour y palier on adapta, depuis bien longtemps, des systèmes qui donnaient l heure, ce furent les sonneries au passage. Les horloges de clochers en étaient souvent munies. Lors de la réduction de ces horloges en horloges d appartements, les sonneries continuèrent à être utilisées, mais la nouvelle réduction pour parvenir aux montres, posa des problèmes eu égard au volume de ces nouveaux garde-temps. Pourtant les horlogers, qui n ont jamais manqués d imagination, parvinrent rapidement à intégrer des systèmes de sonneries aux montres, et le premier fut sans doute le réveil et, par exemple, en France, un arrêté de 1646 concernant la réalisation de chefs-d œuvre, exige l ajout d une ou l autre de ces complications, réveil ou sonnerie au passage. Mais la sonnerie au passage ne fait, si j ose dire, que donner l heure, sans qu on la demande, éventuellement les quarts. De plus ce système ne donne pas entière satisfaction, surtout la nuit. En effet, et qui ne l a pas remarqué, lorsque votre pendule sonne la nuit, déjà elle vous réveille, et vous avez souvent des doutes pour savoir si vous avez bien compté depuis le début... Fig. 8 : 5 e opération. 127

8 Horlogerie Ancienne Fig. 9a : Crémaillère des premières répétitions. Pour palier encore à ce léger inconvénient, on plaça, par exemple sur les comtoises, un premier système que l on peut nommer «de répétition» car l horloge sonne de nouveau l heure une ou deux minutes après une première fois, voire on lui adjoint un tirage à ficelle qui permet de déclencher la sonnerie qui va sonner alors l heure la plus proche. Mais comme cela a été précisé en début d article, cette sonnerie prend son énergie sur celle de la sonnerie au passage, d où épuisement plus rapide de cette énergie. L histoire nous dit que c est vers 1676, par 2 horlogers anglais, et chacun de leur côté... : Barlow et Quare «inventent» le système à répétition. Ce fut ensuite durant le XVIII e siècle que le système évolua beaucoup, et c est ainsi que de très nombreuses montres en furent équipées. Le but ici semble bien défini, avec ce système l utilisateur n attend plus que son horloge ou sa montre lui donne l heure, c est lui qui la demande dès qu il le souhaite, et autant de fois qu il le désire, de jour comme de nuit, même au fond de sa poche, et cela sans puiser une énergie utile par ailleurs : La différence est de taille... et c est ce qu on nomme, «Montres à répétition à la demande et à volonté». 6 e opération Fig. 9 : Début assemblage cadrature. Début de l assemblage de la cadrature de répétition, (fig. 9) système qui, automatiquement et en permanence, place les mobiles en position adéquate afin que lorsque l utilisateur demande l heure, celle-ci 2 soit donnée avec justesse et non qu à une heure 1 donnée la montre n en sonne une autre. Pour satisfaire à ces exigences une première 3 pièce est mise en place, que l on nomme généralement «la crémaillère», Roue de 12 car dans les toutes premières répétitions, c était effectivement une pièce à denture telle qu on la voit sur la fig. 9a, reprise de la revue n 58. Cette crémaillère est maintenue librement Crémaillère 128

9 Ça répète autant qu on veut sous la pièce 1 et pivote sous la vis 2. Elle sera mise en action depuis l extérieur de la montre par le poussoir indiqué fig.2, qui agit dans le sens de la flèche placée en haut de cette fig. 9 On voit l extrémité 3 de la crémaillère reliée - on verra que c est par une chaînette - à une roue partiellement dentée, dite «roue de 12» car elle a 12 dents qui, vous le devinez, correspondent aux 12 heures. Cette roue de 12 est positionnée sur un arbre carré qui en fait et l arbre du barillet de répétition, et ce carré arme alors le ressort de répétition lorsqu on agit sur la crémaillère. Sur la fig. 9, une zone est délimitée par un cadre rouge. C est la partie agrandie fig 10. Elle permet de voir l ensemble de ce qu on nomme «la levée de marteau». Ces mêmes pièces se trouvent également pour la levée des heures, conçues pratiquement de la même façon, sinon avec une disposition des ressorts légèrement différente. (cadre bleu fig. 9) Voici la description de la fig. 10, qui est la levée des quarts. Lorsque la levée (seule fig.10a) est actionnée, comme nous allons le voir par la suite, elle agit par l intermédiaire d un doigt invisible ici, sur le marteau des quarts, par le biais du tigeron assujetti au marteau, indiqué fig. 7 et de nouveau ici. Puis ce sont 2 ressorts, une pièce de réglage et une vis qui sont disposés pour permettre un bon fonctionnement de la levée de marteau : 1) Le ressort de position. Il maintien la levée dans sa position, si bien qu elle peut céder de part et d autre, mais elle revient toujours dans sa position. 2) Le ressort de frappe. On le voit sur la photo, il est en appui contre le tigeron assujetti au marteau, et c est lui qui fait frapper le marteau contre les timbres Vis de réglage 3) La pièce dite «de limitation». Cette pièce sert de limitation au marteau. On voit également ici sur la photo, que le tigeron du marteau s appuie contre la pièce et que la vis de réglage, dont la tête est conique, permet un réglage particulièrement précis de la course du marteau, afin que celui-ci effleure pratiquement le timbre, et qu il ne reste pas en contact avec, dans le but de donner un son le plus limpide possible. Fig. 10a : Les levées de marteaux. Levée de marteau Pièce de limitation Ressort de frappe Ressort de position Tigeron du marteau Fig. 10 : Agrandissement. 129

10 Horlogerie Ancienne 7 e et 8 e opération Fig. 11 : 7 e opération Fig. 11a : Étoile/ limaçon. La 7 e opération consiste à placer une pièce qui va permettre de «dire» quelle heure il faut sonner, je cite «le limaçon des heures» (fig. 11 et 11a). Étoile et limaçon des heures 1 Ressort de maintien Ce limaçon est fixé sur une étoile de 12 ailes parfaitement visible sur les photos 11 et 11a, étoile qui changera de position d une aile à chaque heure. Sa position est assurée par un ressort de maintien qui se place entre ses dents. Le bras porteur de cette étoile/limaçon, est maintenu librement et peut pivoter sous la vis 1, ce qui fait que son extrémité 2 peut se déplacer légèrement, et nous verrons la subtilité de cette fonction. La fig. 12 présente un premier essai de fonctionnement, car à ce stade la montre pourrait déjà sonner les heures. Action a été faite sur le poussoir dans le sens de la flèche, la crémaillère c est déplacée dans le même sens mais sa course a été limitée par le palpeur venu buter contre un échelon du limaçon, en fait celui-ci correspondant à 7 heures. Simultanément la partie de la crémaillère accrochée à la roue de 12 a fait tourner celle-ci, ce qui a provoqué un double effet. 1) Armer le ressort de répétition. 2) Faire passer au-delà de la levée de marteau des heures un certain nombre de dents, très précisément 7. On conçoit donc aisément que maintenant toutes les conditions sont remplies pour que la montre sonne. Le ressort de répétition armé fait alors reprendre à la crémaillère sa position initiale et chacune des 7 dents de la roue de 12 soulève le marteau en passant. La montre sonne 7 coups. 130

11 Ça répète autant qu on veut 9 e opération Les montres à répétition et à volonté sont très généralement avec une sonnerie des heures et des quarts, surtout dans les pièces anciennes, celles à minutes sont évidemment moins répandues. Ici nous avons donc vu qu avec ce qui était déjà en place, la montre pouvait sonner les heures, (pour l instant sans les gonds...) mais cette fois il faut y adjoindre les pièces utiles à la sonnerie des quarts. C est ce qui est fait avec la 9 e opération, fig. 13. La pièce des quarts présentée en place et seule est une pièce importante des répétitions, vu ses diverses fonctions. On voit déjà qu elle a 2 fois 3 dents qui sont au contact des 2 levées de marteaux, heures et quarts. Ce point nous indique que les quarts seront donnés par un double coup, afin de bien les démarquer des heures qui sont données que par un seul coup. Cette pièce des quarts est sous tension d un ressort dit «de fonction» qui dès que la pièce se trouve libérée, l a fait basculer, ce que nous comprendrons avec cette partie du fonctionnement. 6h Palpeur à 7h 5h Crémaillère 1h 2h Fig. 12 : 8 e opération. 3 dents pour un 2 e coup des quarts Levée de la pièce des quarts Ressort de fonction de la pièce des quarts 3 dents pour un 1 er coup des quarts Pièce des quarts Bec palpeur des quarts Chaussée Limaçon des quarts Tout ou rien Fig. 13 : 9 e opération. 131

12 Horlogerie Ancienne Toujours fig. 13 remarquons le bec palpeur des quarts non loin de la chaussée sous laquelle se trouve le limaçon des quarts qui compte 4 paliers : Rien (à l heure juste) - 1 er quart - 2 e quart (la demie) - 3 e quart. Puis la levée des quarts, montée sur l arbre du barillet au-dessus de la roue de 12 (fig. 13 et 13a). Enfin, très subtil : le tout ou rien, sur lequel je reviens. 9 e opération : Démonstration Fig. 13a : Levée de la pièce des quarts. Sur la fig. 14 les pièces sont en position pour sonner 1 heure 3/4. Voici comme les choses sont disposées : 1) Action sur le poussoir qui agit sur la crémaillère (flèche 1). 2) Le bec palpeur de la crémaillère, celui des heures, est venu buter contre le premier échelon du limaçon des heures (flèche 2). 3 ) Le bras porteur de l étoile/limaçon des heures a légèrement reculé, nous avons dit qu elle était libre avec un point de pivotement. Ce recul a fait que la pièce des quarts qui était crochée à l extrémité dite «Tout ou rien» c est trouvée libérée (flèche 3). 4) Sous l action du ressort de fonction, (flèche 4), la pièce des quarts a basculé. 5) La course de la pièce des quart a été stoppée par son bec palpeur (flèche 5) venu buter contre le 4 e palier du limaçon des quarts, celui des 3/4 d heures. 6) Les 2 fois 3 dents de la pièce des quarts sont passées au-delà de chacune des levées de marteaux (flèches 6 et 6a). 7) Enfin, on voit que la levée de la pièce des quarts, (flèche 7) montée sur l arbre du barillet a bien évidemment permis le mouvement de la pièce des quarts, ayant tournée simultanément avec la roue de 12, qui elle a fait passée un seule dent au-delà de la levée de marteau des heures. Tout est prêt à fonctionner et dès que l utilisateur relâche le poussoir, le ressort de répétition ayant été armé par l action sur ce poussoir, l arbre du barillet se met à tourner dans le sens inverse des aiguilles d une montre. Dans un premier temps c est la dent de la roue de 12 qui lève le marteau des heures et la montre sonne un coup. Mais l arbre continue de tourner dans le même sens et c est au tour de la levée de la pièce des quarts d entraîner cette pièce et chacun des 2 groupes de dents soulève sa levée respective avec un très léger décalage 132

13 Ça répète autant qu on veut Levée de la pièce des quarts 7 1 Crémaillère Bec palpeur des heures 2 6a 6 5 Bec palpeur des quarts 4 Ressort de fonction 3 Tout ou rien Bras porteur de l étoile/limaçon ce qui fait sonner à la montre des doubles coups, un grave, un aigu, ici ce sont donc 3 doubles coups qui sont sonnés. En fin de course, la pièce des quarts revient se crochée au «tout ou rien» et toutes les pièces se retrouvent dans la position de la fig. 13. Continuellement, lorsque la montre marche, les limaçons vont prendre successivement toutes les positions : celui des quarts avec la chaussée qui fait un tour à l heure et celui des heures que la chaussée va changer d une ailes toutes les heures, qui fait donc un tour en 12 heures. Fig. 15 : Cadrature de répétition en position d assurer la sonnerie de 1h 3/4. 133

14 Horlogerie Ancienne Dernière opération Fig. 16 : Dernière opération. Elle consiste à mettre les gonds en place (et le balancier, ce qui n avait pas été fait jusque là...) ils sont maintenus fermement chacun par 2 vis à têtes bleuies, et on distingue bien sur cette fig. 16 la position des marteaux qui frappent les gonds à un petit centimètre de leur point de fixation. Celui des heures est plus long et plus gros et bien sûr celui des quarts l inverse. Il reste le cadran à poser ainsi que les aiguilles en respectant bien la position de mobiles de la cadrature pour que les aiguilles soient au repère et enfin l emboîtage pour se retrouver à la fig. 1. Fixation du gond des heures Fixation du gond des quarts 134

15 Ça répète autant qu on veut Détails ingénieux Dans les systèmes à répétition à la demande et à volonté, deux détails de fonctionnement méritent d être développés, tant ils apparaissent comme subtils et ingénieux : Le tout ou rien La surprise Le tout ou rien a été évoqué avec les fig. 11, 12, 13, c est un système rien qui fait que si l utilisateur n appuie pas à fond sur le poussoir de la boîte, la montre ne sonnera absolument rien. Grâce à lui la montre sonne obligatoirement l heure et les quarts qu il est, et non seulement une partie. La disposition est telle que c est seulement lorsque le palpeur arrive à fond, c est-à-dire en butant contre le limaçon déplace le bras porteur qui libère la pièce des quarts, et que si cette pièce 1/4 des quarts n est pas libérée, rien ne se passe d ou l expression «Tout ou rien» Tout sonne ou rien, pas de demi mesure... La surprise est un dispositif qui se trouve couplé avec le limaçon des quarts, fixé sous la chaussée (fig. 16, 16a, 16b). Il s agit d une petite plaque de forme adaptée, qui apparaît et disparaît sous le limaçon des quarts (fig. 16 et 16a). Cette pièce est placée librement sous le limaçon où elle pivote sur la chaussée (fig. 16b). Sur cette fig. 16b on distingue 2 choses : 1) Une encoche 2) Un tenon rond L encoche limite le parcours de la plaque et le tenon entraîne l étoile des heures pour la faire changer de position à chaque heure. Voici l utilité et le fonctionnement de dispositif : Entre les 3/4 de l heure et l heure suivante, le tenon rencontre une aile de l étoile et l entraîne pour placer un nouveau palier du limaçon. Il faut simultanément que le palier de rien du limaçon des quarts soit garanti et non pas que la montre sonne une nouvelle heure ou encore les 3/4 de l heure précédente. C est le rôle de la surprise de garantir ça. Lorsque le tenon entraîne l étoile la surprise est sous le limaçon, mais dès que le sommet de la dent de l étoile passera le sommet du ressort de maintien, ce dernier fait sauter l étoile et la dent suivante vient frapper le tenon qui fait apparaître la surprise. Fig. 16, 16a, 16b : La chaussée. demi 3/4 COLLECTION Pièce de collection privée 135