Politiques et actions pour éradiquer la faim et la malnutrition

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1 Politiques et actions pour éradiquer la faim et la malnutrition Document de travail Ce document de travail a été rédigé par un comité qui y a intégré les contributions d un large éventail d organisations et de personnes. La liste des membres du comité de rédaction se trouve page xx. La ratification des documents par les organisations membres du comité de rédaction est en cours. La liste des signataires sera publiée sur le site web Les organisations et les individus sont invités à signer une lettre ouverte et le résumé du document de travail. La lettre et le résumé, ainsi que ce document de travail, sont en ligne. Pour signer, voir la liste des signataires et télécharger les documents en anglais, français et espagnol, rendez vous sur Vos commentaires, propositions supplémentaires, et toutes autres réactions sont les bienvenus. Veuillez écrire à info@eradicatehunger.org Novembre

2 Table des matières Résumé Historique du document Pourquoi le changement est il nécessaire? Vision L accès à une alimentation durable Vers un approvisionnement à petite échelle en aliments écologiques Le remaniement de la recherche agricole La réduction des pertes après récoltes L accès aux territoires et aux richesses naturelles. Réformes agraires et aquatiques associées L accès aux ressources génétiques et aux savoirs associés L environnement, le changement climatique et les agro carburants Changement climatique Les agro carburants et les politiques énergétiques Les marchés, le commerce, les politiques de prix et les subventions Des politiques de prix et de marchés adéquates Réglementer et démanteler les grandes firmes nationales et multinationales de l industrie agroalimentaire Les accords commerciaux internationaux Les réglementations sanitaires et phytosanitaires Assurer l accès à une alimentation adéquate Résoudre l insécurité alimentaire urbaine Assurer des conditions de travail décentes aux travailleurs salariés Jouir d une sécurité sociale Les réglementations, les campagnes publiques d éducation et le soutien à une alimentation saine et nutritive L aide d urgence et les actions humanitaires Les mécanismes de soutien des peuples dans les zones de conflit La finance, la dette et l aide au développement La finance Les politiques financières et l annulation de la dette L aide au développement La gouvernance au niveau national et international Le rôle des Etats Le rôle des institutions internationales ANNEXE Le comité de rédaction

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4 Résumé 1. Contexte du document de travail Le document de travail fournit des proposition pour les politiques et actions en vue d éradiquer la faim et la malnutrition. Il est fondé sur les expériences et le travail politique des mouvements sociaux, des organisations non gouvernementales (ONG) ainsi que d autres organisations du monde entier au cours des dernières décennies et actuellement. Il s appuie largement sur le concept de la souveraineté alimentaire qui inclut le droit fondamental à une alimentation adéquate. Ces politiques et actions ont été préparées dans le but d informer les gouvernements, institutions et autres organisations, qui se sont engagés à éradiquer la faim et la malnutrition. Elles peuvent également être utiles dans les débats sur ces questions clé au sein et entre les gouvernements, institutions, mouvements sociaux et ONGs. Elles peuvent également être utilisées par les mouvements sociaux, organisations et personnes individuelles dans toutes les régions comme une contribution à leurs propres propositions aux niveaux local, national, régional et mondial. 2. Pourquoi les changements sont ils nécessaires Plus d un milliard de personnes ont faim parce qu elles n ont pas les moyens de produire leurs aliments eux mêmes ou de les acheter. La majorité de ceux qui souffrent de la faim sont des petits producteurs alimentaires ruraux, des travailleurs et leurs familles, qui ne sont pas en mesure de produire assez de nourriture ou d avoir suffisamment de revenus provenant de leur production ou de leur travail pour satisfaire leurs besoins alimentaires et de santé. Les femmes en particulier sont plus durement frappées. Elles constituent les principales fournisseuses d aliments pour leurs familles et leurs communautés, jouent un rôle important dans la production, la transformation et la préparation des aliments. Et pourtant, elles sont soumises à de multiples formes de discriminations sociale, économique et culturelle, qui les empêchent d avoir la parité dans l accès à l alimentation et dans le contrôle sur les ressources productives et les richesses naturelles. La faim et la malnutrition sont des problèmes structurels chroniques qui s aggravent avec les crises des prix alimentaires, financières, énergétiques et climatiques. La crise des prix alimentaires a particulièrement frappé fort ceux qui dépendent des marchés affectés par l évolution des prix mondiaux pour leur accès à l alimentation. Non seulement, la plupart des gouvernements et des organisations internationales n ont pas réussi à réduire la faim et la pauvreté et n ont pas réussi à tirer parti des solutions trouvées pour aller de l avant, (par exemple : l Evaluation internationale des Connaissances, des Sciences et des Technologies Agricoles pour le Développement IAASTD), mais ils ont par contre adopté et mis en œuvre des politiques qui ont intensifié le problème. Il est urgent de changer les structures de pouvoir et les politiques économiques qui ont causé les crises actuelles. 3. Vision Les actions en vue d éradiquer la faim et la malnutrition doivent être fondées sur une vision du monde où: 4

5 La souveraineté alimentaire est reconnue et mise en œuvre par toutes les communautés, peuples, Etats et Organisations internationales ; Tous les peuples, sociétés et Etats déterminent leurs propres systèmes alimentaires et disposent de politiques assurant la disponibilité d une alimentation suffisante, de bonne qualité, abordable, saine et culturellement appropriée; Les droits des femmes et leur contribution cruciale à l approvisionnement alimentaire sont reconnus et respectés et elles sont représentées dans tous les organes de décision; Les milieux terrestre et marin ainsi que la biodiversité sont conservés et réhabilités en se basant sur une gestion écologique et durable de la terre, des sols, de l eau, des mers, des semences, du bétail et des organismes aquatiques; La diversité des savoirs traditionnels, des aliments, des langues et des cultures est reconnue et respectée; La façon dont les populations s organisent et s expriment est acceptée et le pouvoir des peuples de décider de leur patrimoine matériel, naturel et spirituel est défendu; Afin de réaliser cette vision, une série de politiques et d actions sont proposées pour traiter les questions clé nécessaires à l éradication de la faim et de la malnutrition. Elles sont résumées ci après. 4. Approvisionnement alimentaire durable On devrait passer d une agriculture industrielle et à usage intensif d intrants, d une pêche industrielle et d un élevage intensif à une production alimentaire écologique et à petite échelle qui garantisse les moyens d existence locaux et renforce les organisations et les communautés. Un approvisionnement alimentaire écologique conserve la nature, réhabilite et de valorise les savoirs locaux et traditionnels, utilise des technologies appropriées et socialement justes et bannit les OGM. Il maximise la contribution des écosystèmes et améliore la résistance et l adaptation des systèmes de production et de récolte, particulièrement importantes face aux changements climatiques. La conversion vers une production alimentaire écologique à petite échelle nécessite un soutien. Les systèmes de recherche ont besoin d être revus et d utiliser des méthodes participatives et inclusives. Les pertes post récolte devraient être minimisées. Un approvisionnement alimentaire durable nécessite également que l égalité entre les hommes et les femmes soit au cœur d une véritable réforme agraire et aquatique et que les petits fournisseurs alimentaires locaux les femmes et les hommes, et particulièrement les jeunes, les petits paysans et pêcheurs, les pastoralistes, les peuples autochtones et les travailleurs puissent jouir de la sécurité d accès et de contrôle sur leurs territoires, leurs terres, leur eau, leurs zones de pêche, leurs variétés de semences, races de bétail et ressources de pêche. Cet accès devrait être respecté par l Etat et les acteurs de la société, conformément aux lois coutumières, aux droits de gouvernance et de jouissance de ces ressources. L accès aux ressources considérées jusqu ici de propriété commune ne peut en aucun cas être privatisé pour qu une minorité privilégiée puisse en tirer profit. Environnement, changement climatique et agrocarburants La production alimentaire est de plus en plus vulnérable à cause du changement climatique, de la destruction des écosystèmes, de la perte de la biodiversité, de la reconversion des terres et de la production d agrocarburants. C est pourquoi, les systèmes écologiques adaptables cités ci dessus, qui sont plus résilients aux chocs environnementaux, doivent constituer la base d un approvisionnement alimentaire qui protège de l environnement. Non seulement ces systèmes permettent d améliorer l approvisionnement alimentaire, mais ils régénèrent aussi le carbone dans le sol et restaurent et les habitats naturels et développés pour la sécurité de l eau. 5

6 Les systèmes de production doivent minimiser les émissions de gaz à effet de serre (GES). Dans tous les pays ces émissions doivent être maintenues ou réduites à un niveau durable (environ 1 tonne de CO2 par habitant et par an). La façon la plus efficace de réduire les GES dans la production alimentaire est d avoir une production et une consommation locale, de réduire l utilisation d engrais chimiques, de combustibles fossiles et d augmenter l efficacité énergétique en utilisant des technologies et des systèmes d énergies alternatives décentralisés. Afin que les populations et les communautés puissent faire face efficacement au changement climatique d une façon durable, les pays du Nord doivent payer aux pays du Sud une compensation et des réparations d un montant au moins égal à 1% de leur PIB annuel. Un moratoire immédiat sur la production, le commerce et la consommation des agro carburants est exigé, ainsi qu une évaluation en profondeur de leurs coûts sociaux et environnementaux. Et ceci, parce qu en général l utilisation des agro carburants industriels ne réduit pas les émissions de gaz à effet de serre. D autre part, la production d agrocarburants à l échelle industrielle et aux mains des grandes entreprises accapare les terres destinées à la production alimentaire tout en déplaçant les communautés locales. 5. Marchés, commerce, politique des prix et subventions On a besoin de nouvelles politiques de marché, commerciales et des prix ainsi que de subventions réorientées donnant la priorité à la production et à la consommation locale et nationale, et aux besoins alimentaires des populations. De même, des systèmes d acquisition gouvernementaux et des stocks d aliments de propriété et de gestion publiques, des politiques de gestion des approvisionnements et une réglementation des marchés saine, sont essentiels afin de garantir des prix justes et stables pour les petits producteurs alimentaires, tout en évitant la spéculation, l accumulation et l escalade des prix alimentaires. Les gouvernements et les institutions internationales ne devraient pas financer et faciliter les opérations des entreprises agro alimentaires, mais devraient élaborer et promulguer des lois pour réduire leur pouvoir et, à court terme, les rendre socialement, économiquement et environnementalement responsables vis à vis du public. Il y a urgence pour de nouvelles réglementations commerciales internationales. Elles devraient être fondées sur le droit pour chaque peuple et gouvernement de décider de leurs niveaux d autosuffisance, de protection du marché et d aides pour une production alimentaire durable destinée à la consommation nationale. Les négociations en cours à l Organisation mondiale du Commerce (OMC), sur les Accords de libre échange (FTAs ALEs) et sur les Accords de partenariat économique (EPAs APEs) doivent être stoppées et tous les accords commerciaux et d investissements ayant un impact négatif sur les systèmes alimentaire locaux et nationaux devraient être révoqués. Il est également urgent de prévenir le dumping des importations à bas prix et d interdire toutes les subventions directes ou indirectes des exportations. Les subventions, si elles sont disponibles, devraient être octroyées à l approvisionnement alimentaire écologique et local qui crée des emplois, protège l environnement et renforce les économies locales et nationales. 6

7 6. Assurer l accès à une alimentation adéquate En plus des mesures déjà signalées, il est fondamental d assurer un travail décent pour tous et des protections sociales universelles, en particulier pour les personnes les plus vulnérables. L insécurité alimentaire en milieu urbain est également un problème sérieux qui ne peut être résolu en dehors de la crise affectant le milieu rural. La faim et la malnutrition dans les zones urbaines peuvent être réduites par un approvisionnement alimentaire durable grâce aux petites exploitations agricoles et jardins urbains et périurbains tout en construisant des «liens ville campagne» où les villes sont nourries grâce à une production alimentaire durable provenant des régions environnantes. Toutes ces mesures permettront de réduire de façon drastique les besoins d aide alimentaire d urgence et d actions humanitaires. Cependant, il est encore nécessaire à court terme de mettre en place des actions d aide alimentaire d urgence. Or, les ressources nécessaires doivent être disponibles en quantité suffisante et de sorte à ne pas porter préjudice aux économies et structures locales. La paix fondée sur les droits juridiques, civils et politiques est une condition préalable à toute solution durable pour en finir avec les guerres, les occupations et les conflits. Un aide spéciale est nécessaire pour les populations vivant dans des zones de conflit afin de leur permettre de maintenir la production alimentaire et d assurer leur accès à une alimentation. 7. Financement, dette et aide au développement La spéculation et le commerce des produits dérivés dans les secteurs sensibles comme l alimentation, la pêche, l eau, les conditions atmosphériques et le climat doivent être sévèrement pénalisés et interdits. Les organismes financiers et les conglomérats ne devraient pas devenir too big to fail (trop grands pour faire faillite). L annulation inconditionnelle de la dette extérieure des pays du Sud et le démantèlement immédiat des programmes d ajustement structurel (SAPs PAS) ainsi que des autres régimes de politiques néolibérales sont cruciaux. Il est également important que les pays du Nord remboursent aux pays du Sud leur énorme dette écologique et compensent leur exploitation historique de ces derniers. Les donateurs d aide doivent immédiatement tenir leurs promesses de payer au moins 0,7% de leur Produit intérieur brut (PIB) au titre de l aide au développement, sans conditions, mis à part le fait que que les programmes financés doivent être basés sur les priorités et les projets des populations et des communautés du pays recevant l aide, de telle sorte que cela ne crée pas une dépendance. Il faut supprimer le pouvoir des institutions financières multilatérales et des IFIs sur l aide au développement et les crédits. Les programmes et les mécanismes d aide doivent être soumis à une surveillance démocratique et publique au niveau national et sous national. 8. Gouvernance L approvisionnement alimentaire au niveau mondial et les richesses naturelles utiles à la production alimentaire devraient être gouvernés par des forums multilatéraux transparents et responsables ainsi que par des accords régionaux et internationaux élaborés, mis en œuvre et contrôlés démocratiquement avec l entière participation des organisations populaires et des Etats. Les Etats devraient promulguer des politiques et décider d actions visant à soutenir les mesures signalées ci dessus qui vont mettre en place la souveraineté alimentaire et permettre la 7

8 concrétisation progressive du droit humain à une alimentation adéquate. En outre, les fournisseurs d aliments, leurs communautés et leurs organisations, doivent bénéficier du droit à l information sur les politiques, technologies, programmes et accords, de façon appropriée et accessible. Toutes les institutions internationales, en particulier les agences onusiennes pour l agriculture et l alimentation basées à Rome, ainsi que le Groupe consultatif pour la recherche agricole internationale (CGIAR), doivent aider les Etats à formuler et mettre en pratique les politiques nécessaires pour traiter efficacement le problème de la faim et mettre en œuvre la souveraineté alimentaire. Elles devraient également faire en sorte que les Etats aient des espacespolitiques et le pouvoir d intervenirpour limiter et réguler les opérations des grandes entreprises, ainsi que pour protéger leurs systèmes alimentaires et économiques nationaux contre les marchés internationaux et les accords commerciaux etd investissement. Les agences onusiennes en particulier devraient,, mettre en œuvre activement les recommandations de la Conférence internationale sur la Réforme agraire et le Développement rural (ICARRD CIRADR) et de l IAASTD ; promouvoir l adoption de la Convention 169 de l Organisation Internationale du Travail (OIT) sur les Peuples Autochtones ; faire appliquer la Déclaration des Nations unies sur les Droits des Peuples Autochtones (DDPA NU) ; faire appliquer la Convention des Nations unies sur le Droit de la Mer (CDM NU) ; et soutenir l élaboration de conventions internationales qui défendent les droits des petits fournisseurs d aliments, y compris les communautés de pêcheurs et les pastoralistes, en accord avec la Déclaration des Droits des Peuples Auto et la Convention internationale proposée sur les Droits de Paysannes et des Paysans. 1. Historique du document Ce document de travail présente des propositions de politiques et d actions destinées à éradiquer la faim et la malnutrition. Il est basé sur les expériences et le travail politique de mouvements sociaux, d organisations de la société civile (OSC), d organisations non gouvernementales (ONG) et autres personnes ou collectifs du monde entier. Ces propositions sont conçues pour informer les gouvernements, les institutions nationales, régionales et internationales ainsi que les autres acteurs engagés en vue d éradiquer la faim et la malnutrition. Elles peuvent aussi contribuer aux discussions sur les problématiques de la faim et de la malnutrition entre les gouvernements, les institutions, les mouvements sociaux et les ONG, et au sein de ces différentes structures Elles peuvent également être utilisées par les mouvements sociaux, les organisations et les personnes de toutes les régions comme contributions à leurs propres propositions d actions et de politiques concrètes aux niveaux local, national, régional et mondial. Ce document est largement basé sur le cadre de la souveraineté alimentaire 1 qui embrasse le droit fondamental à une alimentation adéquate 2 La proposition de la souveraineté alimentaire a été 1 La souveraineté alimentaire place ceux qui produisent, distribuent et consomment les aliments locaux au cœur des systèmes alimentaires, en lieu et place des exigences des marchés et des grandes firmes qui réduisent l alimentation à des biens et à des composants commercialisables au niveau international. Elle localise les systèmes alimentaires et valorise les connaissances et les compétences des producteurs alimentaires à petite échelle. Elle fonctionne en harmonie avec la nature. Pour d autres informations sur la souveraineté alimentaire, voir les rapports de Nyéléni 2007 : Forum pour la souveraineté alimentaire. 8

9 lancée lors du Sommet Mondial sur l Alimentation de 1996 et elle est devenue depuis lors l approche centrale de nombreux mouvements sociaux et ONG qui travaillent sur l agriculture 3, la pêche, le pastoralisme, les droits à l alimentation et d autres thèmes apparentés. Les conférences parallèles des OSC/ONG organisées par le Comité International de Planification pour la Souveraineté Alimentaire (CIP) 4, ou son précurseur lors des Sommets Mondiaux sur l Alimentation de 1996 et 2002, le Forum Terra Preta en 2008, et Nyéléni 2007 : Forum pour la Souveraineté Alimentaire 5, ainsi que beaucoup d autres événements nationaux, régionaux et internationaux, ont joué un rôle central pour consolider le consensus sur la souveraineté alimentaire parmi les mouvements sociaux et les OSC. Ils ont aussi inspiré de nombreuses actions visant à soutenir sa réalisation concrète dans le monde entier. L implication des femmes et des hommes, des paysans et des petites exploitations familiales, des pêcheurs, des pastoralistes, des peuples indigènes, des habitants des forêts et des autres producteurs alimentaires à petite échelle, des ouvriers, des pauvres urbains et ruraux qui souffrent réellement de la faim et de la malnutrition, est indispensable à la réalisation des changements politiques et pratiques nécessaires à l éradication de la faim et de la malnutrition à long terme. Ce document présente une analyse et des propositions de politiques et d actions basées sur leurs réalités et leurs exigences, et susceptibles de résoudre ce problème. Lors de l élaboration de ce document, nous avons pris soin de tenir compte des opinions d un large éventail de mouvements sociaux et d ONG qui représentent et/ou travaillent avec les petits producteurs d'aliments, les ouvriers et les pauvres urbains et ruraux. Il s agit d un document de travail qui est ouvert aux commentaires Pourquoi le changement est il nécessaire? Un milliard de personnes ont faim parce qu elles n ont ni les moyens de produire leur alimentation ni de l acheter. La majorité de ces affamés sont des petits producteurs alimentaires 7 et des travailleurs 2 Le droit humain fondamental à une alimentation adéquate a été clarifié et son contenu interprété à la demande du Sommet Mondial sur l Alimentation de 1996, ce qui a déclenché le processus d élaboration d un ensemble de Directives Volontaires pour la réalisation du droit à une alimentation adéquate, soutenues et préparées par les Etats membres et approuvées par le Conseil de la FAO en Voir Commentaire Général N 12 sur le Droit à une alimentation adéquate, préparé et adopté par la Commission de l ONU sur les Droits Economiques, Sociaux et Culturels, 1999, UN.Doc. 3 Par conséquent, dans ce document, le mot «agriculture» est utilisé dans son sens large et fait donc référence à de multiples types/systèmes de production, récolte et cueillette alimentaires (culture de la terre, élevage de bétail, pastoralisme, pêche, aquaculture, ramassage de produits de la forêt, etc.). 4 Pour davantage d informations sur le CIP pour la souveraineté alimentaire, voir 5 Voir la Déclaration de Nyéléni et le rapport de synthèse sur 6 Ce document a été rédigé par un comité mis sur pied par le CIP au moyen de plusieurs séries de consultations/discussions avec les principaux mouvements sociaux, réseaux, associations, OSC, universitaires et chercheurs qui travaillent sur les droits alimentaires et la faim. La première version, en anglais, français et espagnol, a été discutée au sein du comité et envoyée à un large éventail d organisations et de personnes en mai Sur base de leurs réactions, une seconde version préliminaire a été préparée et envoyée en septembre 2009 ; le comité de rédaction s est réuni en octobre 2009 et a travaillé sur une troisième version qui a également été diffusée pour recueillir les commentaires et l approbation des parties prenantes ; ce document de travail est la quatrième version. 7 Ce terme a été utilisé consciemment dans ce document pour englober des formes diverses de production, de 9

10 qui ne parviennent pas à générer des revenus suffisants par leur production et leur travail pour satisfaire leurs besoins alimentaires et de santé. En même temps, l alimentation produite localement vendue sur les marchés locaux nourrit la grande majorité de la population du monde. La faim et la malnutrition sont des problèmes chroniques et structurels qui s aggravent à cause des crises des prix alimentaires, financière et climatique. Malgré les centaines de millions de dollars déversées dans l aide au développement, l aide alimentaire et le développement agricole au cours des 60 dernières années, le nombre de personnes qui manquent de liquidités et de ressources, qui ont faim et sont sous alimentées a continué d'augmenter. La récente crise des prix alimentaires a exacerbé la faim et a frappé particulièrement fort ceux qui dépendent des marchés sous influence internationale pour leur accès à l alimentation. Par ailleurs, même si les prix alimentaires chutent, l alimentation ne deviendra pas automatiquement plus accessible à tous. Au contraire, il est probable que le problème de la faim s aggravera au fur et à mesure que la crise financière et économique éliminera des emplois et détruira les revenus réels tout en épuisant les réserves financières de très nombreux pays. Les femmes représentent un pourcentage extrêmement élevé des personnes défavorisées, pauvres, sous alimentées et affamées dans notre société. Sur le milliard 20 millions de personnes dans le monde qui ont faim, environ 60% sont des femmes. Les femmes pauvres urbaines et rurales assument une lourde charge de travail domestique et productif pour assurer le bien être et satisfaire les besoins alimentaires de leurs familles. Cependant, à cause des discriminations socioculturelles dont elles sont les victimes dans de nombreuses communautés, les femmes sont souvent les dernières à manger, ou alors elles consomment de la nourriture moins nutritive. Eelles ne partagent pas non plus les privilèges des hommes en matière d accès aux moyens de production. Les crises alimentaire et financière mondiales ont aggravé la situation alimentaire et nutritionnelle des femmes. Les guerres et les conflits aggravent les risques pour les femmes en limitant leur mobilité, nécessaire à l approvisionnement alimentaire. Elles représentent des risques spécifiques pour les femmes enceintes ou en train d'allaiter.. Crises récurrentes et multiples Le monde est aux prises avec des crises multiples : économico financière, alimentaire, environnementale climatique et des combustibles fossiles. Ces crises sont étroitement liées par leurs causes et leurs effets, et sont récurrentes ; Elles se sont déjà produites par le passé et se produiront encore avec des conséquences de plus en plus graves à moins que nous ne nous attaquions à leurs causes profondes. Les réponses apportées par les gouvernements et les institutions internationales comme les agences de l ONU, les institutions financières internationales (IFI) et les compagnies multinationales (CM) créent autant, voire davantage, de problèmes que les crises elles mêmes. Elles ont le potentiel d exacerber les impacts des crises tout en renforçant les conditions qui les rendent récurrentes. La crise alimentaire mondiale n est pas provoquée par des pénuries alimentaires et elle n est pas une crise pour tout le monde : la production de céréales en 2007 a atteint le niveau record de 2,3 milliards de tonnes, 4% de plus qu en 2006, et depuis Même si la population mondiale a doublé, la production mondiale de céréales a triplé. Les pauvres du monde n ont jamais eu aussi faim transformation et d approvisionnement alimentaires 10

11 qu en 2008, qui était pourtant une année de récoltes records et de bénéfices sans précédent pour les principales entreprises de l industrie agroalimentaire du monde entier. Alors que les dirigeants du monde et les institutions financières internationales déclaraient une crise alimentaire mondiale, les principaux négociants en céréales, les producteurs et les marchands d huile de palme, d alimentation animale, de volaille et de produits de la mer, les fournisseurs d intrants agricoles (semences, pesticides, engrais et machines), ainsi que les transformateurs et les détaillants alimentaires engrangeaient des bénéfices énormes, aussi bien en 2007 qu en La plupart des pénuries alimentaires en (par exemple celles auxquelles les pays importateurs alimentaires nets ont été confrontés ) ont été déclenchées par la manipulation des stocks de produits alimentaires de base due à la spéculation et au commerce sur des marchés mondiaux déréglementés. En fait, la constitution de stocks et l accaparement spéculatifs, l achat et la vente de contrats à terme sur la production agricole et de produits dérivés agricoles, ainsi que la financiarisation 8 de l alimentation et de l agriculture sont devenus de graves menaces pour la sécurité alimentaire dans notre monde financièrement globalisé. Ces situations sont les résultats directs de plusieurs décennies de régimes politiques néolibéraux qui ont accéléré la mondialisation financière et économique. Les politiques néolibérales ont transformé les structures, les institutions et les systèmes économiques nationaux et internationaux pour les assujettir aux grandes multinationales et les rendre compatibles avec le capitalisme de marché. Alors que la faim et la pauvreté ont des dimensions sociales nationales, la cause profonde de la crise alimentaire mondiale est le contrôle croissant exercé par les compagnies multinationales sur l agriculture, l alimentation, l énergie et les finances. Le pouvoir des grandes firmes a été systématiquement consolidé par la plupart des gouvernements à travers l aide au développement, le commerce et les accords d investissement. Il a aussi été renforcé par des institutions telles que le Fonds Monétaire International (FMI), la Banque Mondiale, les banques de développement régionales et l Organisation Mondiale du Commerce (OMC), au moyen des Programmes d Ajustement Structurels (PAS), des paquets de réformes économiques, des règles et des accords commerciaux mondiaux néolibéraux. Par conséquent, les systèmes agricoles et alimentaires sont dominés par un complexe industriel agroalimentaire globalisé et hautement centralisé. Ce complexe est composé des grandes firmes marchandes de céréales, de semences, de produits chimiques et d engrais. Il s'étend aux secteurs de la de transformation et de la distribution des aliments ainsi qu'à certains produits financiers. L'ensemble de ces firmes domine les marchés locaux et nationaux, et contrôle de plus en plus les ressources productives du monde : les terres, le travail, l eau, les intrants, les semences, les crédits, les gènes, la technologie, les connaissances, l équipement et les investissements. Cette consolidation du pouvoir des grands firmes a non seulement préparé le terrain de la crise alimentaire mondiale, mais nous a aussi rendus extrêmement vulnérables face aux chocs environnementaux, énergétiques et économiques. Tragiquement, le pouvoir des grandes firmes et leur mode opératoire en matière de commerce et et d investissements se sont construits grâce aux politiques et aux fonds publics 8 Le terme «financiarisation» décrit un système ou un processus économique qui tente de réduire toute valeur échangée (qu elle soit tangible, intangible, future ou actuelle) à un instrument financier ou à un produit dérivé d un instrument financier. L intention originale de la financiarisation est de pouvoir réduire tout produit du travail ou service à un instrument financier échangeable, comme une devise par exemple, et de faciliter ainsi sa commercialisation sur les marchés financiers. 11

12 destinés à soutenir la production, la distribution, le commerce, l aide au développement et la recherche agricole 9 internationale. Une histoire de politiques toxiques Une des évolutions les plus importantes depuis la seconde guerre mondiale a été la Révolution Verte. Son objectif était de «moderniser» l agriculture du tiers monde à travers l implantation de semences hybrides et à haut rendement, l utilisation de pesticides, d herbicides et d engrais chimiques, de machines et de systèmes d irrigation modernes, des connaissances «scientifiques» et des nouvelles technologies. A l aide des systèmes de promotion agricole financés par des fonds publics, les paquets technologiques de la Révolution Verte ont fait l objet d une promotion agressive parmi les paysans du Sud. Pour inciter ces derniers à passer de la pluriculture traditionnelle diversifiée aux monocultures modernes, le «progrès» et les paquets technologiques ont été accompagnés de prêts et d incitants La Révolution Verte a préparé le terrain à la prise de contrôle monopolistique des multinationales de l industrie agro alimentaire sur les semences, les intrants agricoles et les technologies modernes. Un tel contrôle a provoqué l érosion massive des variétés végétales locales et de la biodiversité, la pollution chimique des terres, des bassins hydrographiques et des nappes phréatiques, ainsi que la perte de fertilité des sols. Bien que les rendements aient été plus élevés au début, ils ne pouvaient et ne peuvent toujours pas être maintenus sans l utilisation d intrants chimiques coûteux. Par conséquent, de nombreux petits exploitants agricoles sont tombés dans des cercles vicieux d endettement et ont fini par être chassés des terres qu ils avaient données en garantie de leurs emprunts multiples. La concentration des terres agricoles entre les mains des élites locales s est consolidée tandis que de nombreux petits exploitants agricoles se suicidaient de désespoir. La soi disante Révolution Bleue, permise par les gouvernements du sud pour augmenter les recettes des exportations et soutenir la pêche industrielle et les firmes qui lui étaient associées, a eu des impacts similaires sur les activités de pêche locale. Elle a favorisé les moteurs à haute technologie et à haute consommation de carburant, la modernisation des techniques de pêche, l utilisation d engins de pêche destructeurs tels que les lumières, les filets coulissants, les chaluts de fond, etc. Elle a implanté les monocultures aquatiques industrielles qui utilisent des hormones et d autres produits chimiques dans l élevage du poisson, tout en détruisant la biodiversité et les écosystèmes aquatiques lors de leur conversion en fermes d aquaculture. Ces pratiques ont dévasté les zones côtières, provoqué l épuisement des stocks de poisson, vidé les zones de reproduction naturelles utilisées par les petits pêcheurs et réduit la nourriture disponible pour les consommateurs de poisson. A la suite de la «révolution bleue», les petits pêcheurs n ont plus bénéficié que d une attention limitée, ce qui a provoqué la marginalisation des pêcheurs de subsistance pourtant les plus vulnérables. Simultanément, la Banque Mondiale et le FMI commencèrent à moderniser les systèmes économiques et financiers des pays en voie de développement au moyen de paquets de réformes politiques néolibérales appelés Politiques d Ajustement Structurel (PAS). Ces PAS institutionnalisaient la privatisation, la libéralisation et la déréglementation. Ils firent reculer les investissements publics et les subventions destinées aux groupes vulnérables, démantelèrent la sécurité sociale, privatisèrent la terre, l eau et les services de base. Ils réduirent considérablement les droits de douane sur les importations, déréglementèrent les marchés agricoles, démantelèrent les offices de commercialisation nationaux, et éliminèrent les prix garantis pour les producteurs agricoles. Ils 9 Le terme agricole est utilisé ici dans son sens large et fait référence à des types/systèmes multiples de production alimentaire: culture de la terre, élevage, pastoralisme, pêche, aquaculture, etc. 12

13 introduirent les régimes de propriété intellectuelle privatisés et détruirent les systèmes de recherche et de promotion agricole nationaux dans les pays en voie de développement. Par l application des régimes de propriété privée, les PAS facilitèrent la concentration de la terre, de la richesse et des ressources entre les mains des élites nationales et internationales. Le pouvoir des grandes firmes se trouva encore davantage consolidé en 1995 par l établissement de l OMC et, depuis lors, par les accords de libre échange (ALE) qui donnent priorité aux profits des sociétés sur les besoins locaux et nationaux. L offensive néolibérale a été dévastatrice pour les petits producteurs alimentaires du monde. Elle a aggravé les crises agraires et de la pêche, accéléré les migrations de détresse et considérablement augmenté la pauvreté et la faim urbaines et rurales. L accès des petits producteurs alimentaires et des communautés autochtones aux ressources de première nécessité a été considérablement érodé et le nombre de paysans sans terre augmente à un rythme sans précédent. Les petits pêcheurs ont été chassés des communautés côtières par le développement sous ses diverses formes : construction de ports, de stations balnéaires, d aires marines protégées. Parfois, c'est la création de zones de sécurité côtière ou de zones tampons qui les a forcés à se déplacer. Ces pêcheurs se sont retrouvés au chômage et sans revenu, ce qui a aggravé encore la faim et la pauvreté. Les terres, les forêts, l eau, les variétés végétales, les animaux et les autres ressources génétiques ont été transformés en biens commerciaux ; Les semences et les races de bétail sont de plus en plus brevetés par les entreprises privées de génie génétique ; Les patrimoines locaux et autochtones construits par les communautés au fil des générations sont bio piratés par les firmes pharmaceutiques et de cosmétiques. La dernière mode est celle des agro carburants. Cultivés soi disant pour réduire l utilisation de combustibles fossiles, leur développement conduit à des accaparements massifs de terres. Il, déclenche de violents conflits fonciers et des pénuries alimentaires tout en plongeant encore plus profondément dans la pauvreté et la faim les paysans et les pasteurs chassés de leurs terres. Pour anticiper leurs propres pénuries alimentaires, les pays riches achètent les bonnes terres productives aux pays pauvres. Ils font cela en dépit du manque de nourriture et de la violence liée au problème d'accès à la terre dans ces pays. Malgré de nombreux plans d action et politiques conçus par des experts internationaux pour les institutions internationales, la faim et la pauvreté n ont cessé d augmenter. Les violations systématiques et massives du droit à l alimentation et des autres droits humains qui y sont liés sont au cœur de la faim et de la pauvreté persistantes et croissantes. Des décennies de politiques internationales mal inspirées n ont réussi ni à créer ni à maintenir un environnement qui aide les Etats à respecter, protéger et concrétiser le droit humain à une alimentation adéquate. Dans certains cas, les gouvernements n ont délibérément pas respecté leurs obligations légales de faire respecter le droit à une alimentation adéquate, particulièrement lorsqu il s agit de garantir l accès aux ressources productives ou l accès à l alimentation à chaque habitant de leurs pays. La libéralisation du commerce tous azimuts, la privatisation des services de base et des ressources naturelles communes, le démantèlement ou la limitation des systèmes de distribution publics et les réformes économiques qui créent du chômage violent systématiquement le droit à une alimentation adéquate. A travers l OMC, les ALE et les réformes économiques néolibérales, les gouvernements ont choisi d honorer leurs 13

14 engagements vis à vis des grandes firmes et des marchés plutôt que leurs obligations juridiques et morales d assurer le respect des droits de leurs peuples. L échec des efforts internationaux Aujourd hui 10, le nombre de personnes affamées atteint un milliard vingt millions et dépasse pour la première fois dans l histoire la barre du milliard. Cela signifie non seulement que l objectif du Sommet Mondial sur l Alimentation de 1996 de réduire de moitié le nombre d affamés d ici 2015 ne sera pas atteint, mais aussi, et c est plus alarmant, que le nombre de personnes souffrant de la faim augmente d environ 4 millions par an. Nonobstant, la déclaration du sommet du G20 en novembre 2008 sur la crise financière a réaffirmé les engagements des gouvernements à déréguler l économie mondiale par la libéralisation du commerce, des régimes d investissements et des marchés financiers. Le Rapport de la Banque Mondiale sur le Développement Mondial (RDM) : l Agriculture pour le Développement, publié en octobre 2007 présente une stratégie visant à intégrer toute la production agricole dans un paradigme de marché. Prétextant de la nécessité d augmenter la productivité agricole et de répondre à de nouvelles demandes des consommateurs, comme les agro carburants, elle argumente que les petits producteurs d'aliments doivent être incorporés dans des chaînes de valeur appartenant à l industrie agroalimentaire et aux grands capitaux financiers, Le Cadre Global d Action (CGA) développé par le Groupe de Travail de Haut Niveau sur la Crise Mondiale de la Sécurité Alimentaire défend certaines politiques positives. Par exemple, il énonce l importance de l agriculture à petite échelle, de systèmes de production alimentaire durables, et le soutien à ceux ci, ainsi qu un changement de paradigme dans l aménagement des zones urbaines. Malheureusement, en même temps, le CGA défend aussi des politiques et des actions qui aggraveront la faim, la malnutrition et la pauvreté, exacerberont le changement climatique et détruiront la biodiversité et la fertilité des sols. Il propose en effet entre autres d intensifier la libéralisation du commerce, l agriculture non durable qui a recours de manière intensive aux intrants chimiques et de donner plus de pouvoir aux grandes firmes et à la Banque Mondiale. La plupart des gouvernements et des institutions internationales ne s engagent pas à se démarquer des politiques libérales et à favoriser un changement systémique. Au lieu de cela, les crises actuelles sont utilisées pour renforcer et approfondir le pouvoir des grandes firmes et leur gestion des richesses naturelles et de l alimentation du monde. La biotechnologie et les semences génétiquement modifiées (GM) sont présentées comme des solutions à la faim et à la malnutrition dans le cadre de la «prochaine révolution verte». L Alliance pour une Révolution Verte en Afrique (AGRA) tente de remaquiller la première révolution verte en une version 21 ème siècle prétendument pensée pour aider l Afrique à surmonter la pauvreté, la faim et la malnutrition. Conçue et promue par (entre autres) les fondations Gates et Rockefeller, AGRA remplacera les semences locales par des variétés développées pour les monocultures industrielles tout en poussant l Afrique à utiliser des engrais chimiques en masse. Dans le même temps, la pression est mise sur les gouvernements pour que les réglementations existantes soient modifiées afin que de nouvelles variétés de semences commerciales, probablement GM, puissent être mises sur le marché sans qu'elles aient été 10 Voir l Etat de l Insécurité Alimentaire (SOFI) 2009, FAO 14

15 suffisamment testées dans les conditions locales et sans que des systèmes de réparation et de responsabilité adéquats n'aient été mis en place. Lorsque les pays sont entrés dans le système des Nations Unies, ils ont automatiquement signé la Charte des Nations Unies. Cette charte établit les droits de l homme comme un des piliers des objectifs et du travail des NU. Ces droits ont été décrits ensuite dans la Déclaration Universelle des Droits de l Homme adoptée par l Assemblée Générale des NU en et le droit à une alimentation adéquate comme partie intégrante du droit à un niveau de vie adéquat y est inclut. La DUDH et les deux Pactes Internationaux qui ont suivi en 1996, le Pacte International relatif aux droits civils et politiques (PIDCP) et le Pacte International relatif aux droits économiques, sociaux et culturels (PIDESC) constituent la Déclaration Internationale des Droits de l Homme. Outre l approfondissement des droits contenus dans la DUDH, ces deux pactes établissent aussi pour les Etats qui les ratifient l'obligation juridiquement contraignante de mettre en place des politiques et des programmes totalement en conformité avec ces textes, qui comprennent le droit à une alimentation adéquate et le droit à ne pas avoir faim. Selon l interprétation jurisprudentielle du Comité de l ONU sur les DESC en 1999, cela signifie l accès pour tous à «une nourriture quantitativement et qualitativement adéquate et suffisante pour satisfaire les besoins nutritifs des personnes de façons durables et ce sans compromettre la jouissance d autres droits humains. Cette nourriture doit être dépourvue de substances dangereuses, et doit être acceptable dans une culture donnée». En outre, dans de nombreuses conférences/sommets mondiaux depuis 1974 (comme la Conférence Mondiale sur l Alimentation de 1974, les Sommets Mondiaux sur l Alimentation de 1996 et 2002, le Sommet du Millénaire de 2000 et la Conférence de Haut Niveau sur la Sécurité Alimentaire Mondiale de 2008), les gouvernements ont décidé d éliminer (1974) ou de réduire de moitié la faim dans le monde d ici Les gouvernements ont aussi adopté plusieurs plans et programmes d action destinés à combattre la faim et la pauvreté. Le temps d une nouvelle réflexion Les mouvements sociaux, les organisations populaires et leurs alliés ont toujours signalé l urgence d une révision systémique des politiques économiques, financières, sociales et environnementales, et d une nouvelle réflexion pour résoudre les problèmes de la pauvreté et de la faim de manière durable. Ils ont fait des propositions d actions basées sur des pratiques éprouvées qui situent avec justesse les causes de la faim et de la malnutrition, ainsi que leurs solutions, dans les relations de pouvoir iniques de l économie et de la société dans son ensemble. Il est absolument fondamental de donner plus de pouvoir aux femmes pour résoudre les problèmes de la faim et de la malnutrition, et cela doit être un élément central de cette nouvelle réflexion. Les femmes et leurs enfants représentent la majorité de ceux qui ont faim et sont sous alimentés dans le monde. Pourtant, leurs besoins nutritionnels devraient être la plus haute priorité, particulièrement au cours de la période qui s étend de la préconception jusqu aux 24 mois de l enfant environ, puisqu il s agit de la période critique pour jeter les bases d une bonne santé tout au long de la vie. Les femmes sont aussi les principales productrices d'aliments pour nourrir leurs familles et leurs communautés. Elles jouent des rôles fondamentaux dans la production, la transformation et la préparation alimentaires. Cependant, les femmes subissent de multiples formes de discriminations sociales, économiques et culturelles qui les empêchent de jouir de l égalité d accès à l alimentation et au contrôle des ressources productives et des richesses naturelles.. 15

16 La Banque Mondiale, la FAO et d autres institutions des NU ont commandité ensemble l Evaluation Internationale des Connaissances Agricoles, Scientifiques et Technologiques pour le développement (IAASTD) qui a présenté son rapport en mai L IAASTD conclut qu à moins que l agriculture et la façon dont la société traite l alimentation, l agriculture, l élevage et la pêche ne changent fondamentalement, il ne sera pas possible de nourrir la population mondiale de 9 milliards de personnes prévue pour 2050, ni d assurer l équité et de préserver la planète. Le rapport et les résultats de l IAASTD ont été approuvés par 58 gouvernements. Le rapport conteste l agriculture industrielle et l alimentation GM en tant que solutions aux crises sociales et écologiques provoquées par les agricultures industrielles à usage intensif d intrants chimiques. Il critique l obsession du marché caractéristique de l économie néolibérale, et l approche étroite du développement agricole basée sur la stimulation de la productivité de monocultures commerciales plutôt que sur l intégration holistique de la sécurité écologique, alimentaire et nutritionnelle. Reconnaissant les menaces qui pèsent sur l approvisionnement alimentaire du futur, l IAASTD confirme que les méthodes d agriculture et d élevage agroécologiques rendent l agriculture plus pérenne, capable de s'adapter aux évolutions futures et d éliminer la faim et la pauvreté rurale à long terme. En effet, l'agroécologie, caractérisée par la diversité biologique qui est pratiquée de manière durable par les petits producteurs alimentaires, et notamment par les femmes améliore les fonctions des écosystèmes,, Ce type de nouvelle réflexion doit être développé et consolidé. Cependant, peu d institutions internationales et de gouvernements ont fait référence à l IAASTD dans leurs délibérations sur la crise alimentaire. C est peut être parce que les 22 conclusions de l IAASTD sont «gênantes» ; Elles ne défendent pas les technologies brevetées qui apporteront du profit aux grandes firmes agroalimentaires. Le cadre de la souveraineté alimentaire, développé par les mouvements sociaux est le fer de lance de la nouvelle réflexion sur les moyens d éradiquer la faim et la malnutrition. La souveraineté alimentaire défend les droits des peuples et des communautés à une alimentation adéquate et à produire leur propre alimentation. La souveraineté alimentaire place ceux qui produisent, distribuent et consomment les aliments locaux au cœur des systèmes alimentaires, en lieu et place des exigences des marchés et des grandes firmes qui réduisent l alimentation à des biens et à des composants commercialisables au niveau international. Elle est en harmonie avec la nature. Dans le cadre de la souveraineté alimentaire, les contributions, connaissances et compétences des femmes et des hommes, des paysans et des agriculteurs familiaux travaillant à petite échelle, des pasteurs, des petits pêcheurs, des habitants des forêts, des peuples autochtones, des travailleurs agricoles et de la pêche, y compris les migrants, et des autres petits producteurs alimentaires, qui cultivent, soignent, récoltent et transforment la nourriture sont valorisées et leurs droits sont respectés Vision Les actions destinées à éradiquer la faim et la malnutrition doivent être basées sur une vision du monde où personne n a faim et où : 11 Pour davantage d information sur la souveraineté alimentaire, voir les rapports de Nyéléni 2007 : forum pour la souveraineté alimentaire. 16

17 La souveraineté alimentaire est reconnue et mise en œuvre par les communautés, les peuples, les états et les organismes internationaux. Tous les peuples, les sociétés, les nations et les Etats déterminent leurs propres systèmes alimentaires et ont des politiques qui assurent la disponibilité d une alimentation de bonne qualité en quantité suffisante, abordable, saine et culturellement appropriée. Les droits des femmes et leur contribution essentielle à l approvisionnement alimentaire sont reconnus et respectés et les femmes sont représentées dans tous les organes décisionnels. Les environnements terrestres et aquatiques et la biodiversité sont conservés et restaurés sur base d une gestion écologique durable de la terre, des sols, de l eau, des mers, des semences, du bétail et des organismes aquatiques. La diversité des connaissances, des aliments, des langues et des cultures traditionnelles est valorisée et respectée. Les modes d organisation et d expression des peuples sont respectés et leur pouvoir de prendre des décisions au sujet de leurs patrimoines matériels, naturels et spirituels est protégé. Pour réaliser cette vision, une série de politiques et d actions est proposée afin de résoudre les problèmes principaux qui doivent être abordés pour éradiquer la faim et la malnutrition. De fortes pressions populaires sont indispensables dans la lutte contre la faim, la malnutrition et la pauvreté. L organisation et la mobilisation des syndicats, des organisations paysannes, des communautés de petits pêcheurs, des peuples autochtones, des travailleurs ruraux sans terre, des femmes, des pasteurs, des jeunes et des autres mouvements sociaux représentatifs qui jouent déjà un rôle clé dans cette bataille doivent être renforcées. Ils sensibilisent leurs propres organisations et la société dans son ensemble quant aux actions qui doivent être entreprises pour réaliser le droit à une alimentation adéquate et la souveraineté alimentaire, sachant que c est le point de départ du changement. Ils doivent se coordonner plus efficacement entre eux et construire des alliances à plusieurs niveaux avec les autres acteurs de la société, les gouvernements et les institutions régionales et internationales. Les propositions présentées dans ce document sont formulées essentiellement à l attention des Etats, des gouvernements, des institutions internationales et multilatérales, qui ont les obligations légales, la capacité et le pouvoir de mettre en place les structures et les mesures susceptibles d éradiquer la faim et la malnutrition et d empêcher leur récurrence. Pour atteindre ces objectifs, des actes de charité ponctuels ou des systèmes d aumônes ne sont pas adéquats ; leur réalisation exige des Etats et des acteurs institutionnels qu ils respectent le droit à une alimentation adéquate en tant que droit humain fondamental et en tant que pré requis à la jouissance de tous les autres droits. 4. L accès à une alimentation durable La production paysanne, le pastoralisme et la pêche artisanale sont les plus grands secteurs économiques du monde en termes de nombre de personnes impliquées. Avec les politiques et les soutiens gouvernementaux appropriés, ils peuvent assurer l approvisionnement alimentaire et être les piliers principaux d économies nationales robustes. Cependant, les politiques économiques 17

18 actuelles tendent à favoriser l agriculture et la pêche industrielles destinées aux marchés mondiaux, dont les principaux bénéficiaires sont les grandes firmes nationales et multinationales. Un approvisionnement alimentaire durable requiert des méthodes de production, de récolte, de pêche, de pastoralisme, de transformation et de distribution localisées, écologiques, diversifiées et à faible usage d intrants externes. Ces méthodes maximisent la contribution des écosystèmes et améliorent la pérennité et l adaptation des systèmes de production et de récolte, particulièrement dans le contexte du changement climatique. Par conséquent, la recherche, le développement et les systèmes de production doivent reposer sur les compétences et les connaissances locales des producteurs d'aliments et de leurs organisations. En effet, ceux ci conservent, développent et gèrent une production alimentaire et des systèmes de récolte localisés et rejettent les technologies qui sapent, menacent ou contaminent notre alimentation et notre environnement, comme les cultures, les organismes aquatiques et les animaux génétiquement modifiés. Pour garantir un approvisionnement durable en aliments, le contrôle et l'accès aux territoires, aux terres, aux zones de pêche, ainsi qu'aux variétés de semences, aux races de bétail, et aux espèces aquatiques, doivent être garantis aux petits producteurs locaux d'aliments.. L'utilisation, l'accès, la gouvernance et les droits de jouissance que ceux ci ont sur ces ressources doivent pleinement être respectés par les Etats et les autres acteurs de la société. Depuis des générations, la pêche et l agriculture à petite échelle, les communautés de pasteurs et les peuples autochtones partagent et protègent les territoires, les terres, l eau et les richesses naturelles dont leur vie dépend. Ils en assurent la pérennité sociale, environnementale et économique de ces ressources, la conservation de la diversité, la consolidation des connaissances traditionnelles et le respect des droits collectifs. Les méthodes de production qui détériorent les fonctions bénéfiques des écosystèmes, qui dépendent de monocultures et d élevages en batterie énergivores, de pratiques de pêches destructrices et d autres méthodes de production industrielles, doivent être bannies ou transformées. En effet, de telles pratiques détruisent l environnement et contribuent au réchauffement climatique de la planète Vers un approvisionnement à petite échelle en aliments écologiques La première priorité des politiques de production et de consommation alimentaire à tous les niveaux doit être de soutenir et protéger la production alimentaire locale destinée aux marchés locaux ainsi que la consommation dans les communautés elles mêmes. L agriculture écologique paysanne et à petite échelle, le pastoralisme et la pêche artisanale sont les fondations d un approvisionnement durable en aliments. Leurs systèmes de production sont diversifiés : ils se caractérisent par de nombreuses cultures, produits et types de bétail différents dans une même zone géographique, ainsi que par une grande variété d espèces aquatiques capturées de manière durable, assurant ainsi la diversité diététique. Ces systèmes de production donne du pouvoir aux femmes et valorisent leur rôle en matière d approvisionnement alimentaire et de reproduction sociale. La production écologique 12 entretient la biodiversité agricole ; Elle est capable de mieux résister et de s'adapter au changement climatique et à d autres chocs ; Elle régénère et maintient le carbone dans 12 Définition de la Production Ecologique: Un système de production agricole, d élevage, de production aquatique et de pêche qui conserve les ressources naturelles (air, sols, eau, biodiversité) grâce à leur utilisation durable, en restaurant et valorisant les connaissances locales et traditionnelles et en utilisant des 18

19 le sol, améliore la qualité de l eau et restaure les habitats qu'ils soient naturels ou façonnés de la main de l'homme. La transition vers la souveraineté alimentaire exigera un passage à des pratiques écologiques à faible émission de carbone dans l agriculture. Elle nécessite un pastoralisme nomade qui conserve et utilise les pâturages libres de manière durable, maintenant ainsi le carbone dans le sol. Elle supposeune pêche à petite échelle qui assure une consommation durable des ressources de pêche. Ces systèmes de production s'appuient sur la biodiversité et sur des technologies appropriées, y compris une mécanisation à petite échelle, qui encouragent l innovation et réduisent les travaux pénibles tout en produisant des aliments de bonne qualité sans impact négatif sur l environnement. La biodiversité agricole 13 non seulement est essentielle aux systèmes de production écologiques, mais elle est aussi encore davantage développée par ceux ci. La production écologique repose sur une grande diversité d espèces et de variétés végétales, de races de bétail, d espèces de poissons et d'organismes aquatiques, ainsi que sur de nombreuses autres espèces complémentaires. Elle a été nourrie par des échanges et des sélections réalisés avec soin par les paysans et les jardiniers, les pasteurs et les petits pêcheurs appartenant à des communautés, des pays et des continents différents pendant des millénaires. Elle offre la sécurité contre les adversités futures, qu il s agisse du changement climatique, de la guerre, de l occupation, des progrès industriels, des calamités biotechnologiques ou de l effondrement des écosystèmes. Cependant, la biodiversité agricole est menacée par la production et la récolte industrielle et décline rapidement. La diversité des semences et du bétail, en particulier, diminue à cause des droits de propriété intellectuelle (DPI), des lois, des politiques, des contrats commerciaux et des technologies qui facilitent l exercice de monopoles sur les variétés, les races, les espèces et les gènes. Les systèmes de production écologiques sont diversifiés. Ils développent et renouvellent la production tout en respectant les fondements culturels, les connaissances, les pratiques locales et traditionnelles mises en œuvre par les petits producteurs d'aliments les paysans et les agriculteurs familiaux à petite échelle, les pasteurs et les petites communautés de pêcheurs. Ils sont les piliers de la souveraineté alimentaire. Les petits producteurs d'aliments, pris au piège du système de production industriel dominant mais qui veulent changer leur façon de produire, doivent être soutenus pour réduire de plus en plus leurs intrants externes (engrais, pesticides, combustibles fossiles, etc.). Ils doivent aussi être aidés pour préserver les richesses naturelles utilisées dans la production, comme les terres agricoles, les pâturages, les sols, la biodiversité, l eau, les ressources aquatiques, etc. Cette transformation est réalisable par les producteurs d'aliments qui travaillent à petite échelle, mais pas par les systèmes de production et de récolte industriels à grande échelle. 13 technologies socialement justes et appropriées, pour une production et un commerce équitable de nourriture et d autres produits sains aux niveaux local et national, tout en assurant la souveraineté alimentaire et en protégeant les moyens de subsistance et la vie. La biodiversité agricole englobe la variété et la variabilité de tous les animaux terrestres et aquatiques, de toutes les plantes et les micro-organismes (y compris les invertébrés, les insectes, les organismes aquatiques et les autres espèces) qui sont nécessaires pour entretenir les fonctions principales des écosystèmes terrestres et aquatiques, les structures et les processus de production alimentaire ou de soutien à celle-ci. 19

20 La réglementation et la transformation de l agriculture, de l élevage et de la pêche industrialisés, non durables et à grande échelle en systèmes de production écologiques à plus petite échelle est urgente pour éradiquer la faim, établir un système alimentaire équitable et restaurer l environnement 14. L industrie agro alimentaire, l élevage industriel, la pêche et l aquaculture industrielles produisent des matières premières et des ingrédients alimentaires principalement pour les marchés mondiaux. La règle de base est la monoculture et le prélèvement non durable des espèces de poisson,. Ces activités sont protégées par des brevets, des contrats commerciaux, des technologies et des règles commerciales. Elles sont sous le contrôle de quelques grandes firmes et soutenues par les institutions de recherche publiques et privées. Cette protection a permis aux grandes firmes de prendre le contrôle du marché des intrants (semences hautement réactives, hybrides et GM, races de bétail, semences pour l aquaculture; eau ; engrais) et de celui des produits (alimentation humaine et animale, agro carburants, fibres textiles et produits agricoles industriels). Cela leur a aussi donné les moyens de s'emparer des écosystèmes, de surexploiter et de dégrader les ressources naturelles, ce qui a conduit à l érosion des sols, à la perte de la biodiversité, au déboisement, à la désertification, au tarissement des ressources hydriques ainsi qu'à la contamination et à la pollution des plans d eau. Les coûts de ces impacts ne sont jamais internalisés. La production alimentaire locale et l industrie de transformation à petite échelle liée au secteur agricole dans les zones rurales ont le potentiel d offrir des emplois décents aux jeunes et aux femmes. Elles offrent la possibilité de revitaliser les économies agraires, basées sur l'agriculture, la pêche et l'élevage, évitant ainsi les migrations de détresse ou involontaires vers les villes. Propositions de politiques et d actions : Promouvoir et soutenir la production et la récolte de nourriture basée sur les connaissances et caractérisée par la biodiversité, principalement pour les marchés locaux, dans des petites exploitations agricoles paysannes et familiales, des fermes d aquaculture, des plans d eau exploités de manière durable, et des pâturages naturels voués au pastoralisme. Renforcer les marchés locaux pour les aliments produits de manière écologique, en favorisant des systèmes de distribution et de transformation décentralisés qui créent les liens les plus courts possibles entre les consommateurs et les producteurs. Augmenter le soutien aux programmes d étiquetage locaux et spécifiques aux communautés qui permettent d identifier des méthodes de production socialement et écologiquement saines. Promouvoir et soutenir le pastoralisme durable où sont reconnus les systèmes de gestion traditionnels et participatifs qui entretiennent une diversité d espèces et de races de bétail utilisées pour l approvisionnement alimentaire, la production de fibres textiles et le transport. Promouvoir des formes extensives, traditionnelles et à petite échelle d aquaculture d espèces herbivores, destinées aux marchés locaux. Ce type d'aquaculture créée de l emploi, particulièrement pour les femmes dans les communautés rurales. Rejeter l aquaculture industrielle. 14 L IAASTD (Evaluation Internationale des Connaissances, Sciences et Technologies Agricoles pour le Développement) approuvée par 58 gouvernements en 2008, a conclu qu une transition vers les sciences agroécologiques est nécessaire pour éradiquer la faim, réaliser l équité et restaurer l environnement. (Conclusion #7) 20

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