Conférence : la Dynamique Participative ou la Puissance de l Intelligence collective, au service de l innovation Pédagogique et Technologique

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1 Conférence : la Dynamique Participative ou la Puissance de l Intelligence collective, au service de l innovation Pédagogique et Technologique Introduction Les lycées seront amenés à relever d importants défis dans les années à venir pour réussir la mise en œuvre de réformes dans l enseignement supérieur. Dans le contexte actuel, la plupart des établissements ont épuisé leur marge de manœuvre pour offrir un enseignement qui répond aux besoins d un environnement socio économique en constante évolution. La tâche des dirigeants, des enseignants, des éducateurs, des étudiants, des chercheurs n a jamais été aussi complexe, aujourd hui. Pour assurer la performance du système éducatif, il est urgent de solliciter l ensemble des compétences de tous les acteurs qui composent celui-ci. Il ne s agit plus uniquement d assurer la production de réussites scolaires mais de veiller à ce que le système éducatif reste fécond et en santé. Cela passe par la prise de conscience de tous les acteurs concernés de l importance de contribuer à une mission collective au service du bien commun. Il est urgent de repenser nos manières d être ou d agir ensemble De prendre conscience que certaines solutions proposées alimentent parfois nos problèmes. La dynamique participative est à la fois une démarche de résolution de problème et de prise de décision qui utilise le pouvoir de l intelligence collective en proposant une nouvelle manière d être ensemble. Pour vivre en bonne intelligence collective, seule la bonne volonté ne suffit pas, d autres éléments sont nécessaires. une volonté d entreprendre, ensemble un esprit d ouverture une communication bienveillante (de soi, de l autre, des autres) le sens de la responsabilité individuelle et collective et sociale une conscience individuelle et collective Apprenons à élargir le champ des possibles...et pour cela investir avec confiance les ressources humaines (des ressources capitales qui sommeillent dans la plupart des organisations). Créer des espaces et les conditions spécifiques où l ensemble des acteurs, pourront contribuer à faire émerger des solutions innovantes.

2 Pour vivre en bonne intelligence collective, il est bon à partir d une situation problématique spécifique, ne plus se précipiter sur des solutions toutes faites, mais inviter les acteurs à réfléchir de manière collective et créative à la solution la plus appropriée. Pour solutionner nos difficultés, la logique veut que nous procédions par étapes : 1. analyser le ou les problèmes et rechercher la ou les solutions..(problème : écart qui réside entre la situation actuelle et la situation idéale) 2. choisir sur base d une réflexion préalable (proposition) la solution qui semble être la plus pertinente. 3. passer à l action et mettre en œuvre les décisions. Ces trois temps sont d égale importance et bien qu ils relèvent d une logique élémentaire, nous les ignorons et les escamotons régulièrement. D autre part, les temps de réunion sont trop souvent des moments d épuisants et inefficaces parce qu on privilégie les monologues ennuyants, les non dits aux dialogues constructifs pour aboutir à une décision concertée. Les êtres humains sont riches de leur intelligence, de leur sagesse et de leur créativité

3 Amélioration, décision, coordination On peut distinguer plusieurs raisons de se réunir en équipe : pour informer ou pour célébrer ensemble, mais surtout pour : 1. étudier une situation dans le but de proposer des améliorations ; 2. se concerter pour prendre une décision ; 3. coordonner des actions pour réaliser nos décisions. Chacune de ces raisons de se réunir correspond à un mode de faire spécifique ayant ses propres méthodes et règles de fonctionnement. Mode 1 : Mode 2 : Mode 3 : Proposition Prise de décision Coordination Il convient donc de bien distinguer ces trois façons de faire en réunion que sont le «mode de proposition» où l on prépare une proposition, le «mode de prise de décision» où l on bonifie puis valide la proposition grâce à des objections, et le «mode de coordination» où l on organise et contrôle l exécution de la proposition validée. Idéalement, la mise en œuvre de chaque «mode» est confiée à un groupe spécifique : 1. Le «groupe d amélioration» est constitué de personnes compétentes mandatées (voir les flèches en pointillés) pour étudier une situation problématique et faire une proposition au cercle ci-après. Le groupe est ensuite dissous. 2. Le «cercle de décision» est constitué de tous les membres d une même unité de travail (plus les «doubles liens» s il y en a) : il prend des décisions par consentement. Le cercle se réunit périodiquement. 3. Le «comité de coordination» (aussi appelé comité de direction) est constitué des membres de l encadrement exécutif de l unité de travail : c est la structure de commandement habituelle de l unité. Ce comité a pour mandat de mettre en œuvre les décisions de son cercle et se réunit régulièrement afin d en assurer le suivi. But Etapes 1. Groupe d amélioration formule une proposition 2. Cercle de décision prend une décision 3. Comité de coordination (direction) exécute la décision et en fait le suivi Définir le problème Clarifier la proposition Mesurer le progrès Analyser les causes Décider de la proposition Ajuster le mandat Proposer une solution Promulguer la décision Relancer l action

4 Les 3 règles de base et la 4 e règle La dynamique participative permet de passer d une logique du pouvoir sur l autre à une logique de pouvoir avec l autre grâce à l élaboration d une vision partagée. Garder la tête près du cœur, être bien enraciné et bien centré, entendre et ressentir avec vigilance ce qui gravite autour de soi, agir avec imagination pour exprimer la créativité. 1. Le mode circulaire La conduite d une réunion se veut «efficace» et «économe», c est pourquoi il est important de gérer rigoureusement le temps. Comment rentabiliser le temps de discussion? 1. Tourner en rond pour aller droit au but Lors des réunions, on procède systématiquement par tours de table. L intention de chacun est d ajouter sa pierre à l élaboration collective. Stop aux affrontements d idées, au débat stérile qui ne favorise pas l esprit d équipe C est ainsi que, petit à petit, une véritable «discipline de la prise de parole» s installe lors des séances. 2. Limiter le temps de parole L essentiel se dit en peu de mots. Stop au déluge de mots et à la monopolisation du temps de parole, contre productif dans le cadre d une réunion. 3. Utiliser le pouvoir du silence L alternance des temps de parole et de silence accélère le processus de maturité, de réflexion et créativité propice à l émergence de la résolution. 4. Communication bienveillante. Expression et écoute sans jugement, ni critique Les participants cherchent à écouter et à s exprimer sans jugement ni critique, à unir plutôt qu à séparer. Personne ne réagit directement à ce qu un autre a dit, mais attend son tour dans le cercle pour donner son point de vue. Ce «temps de réflexion» est propice à apaiser les émotions excessives et favorise l emploi des «mots justes» dans la réaction. 5. Reconnaître avec humilité que nos convictions ne sont que des points de vue 6. Ouverture d esprit et de cœur L objectif est de prendre des décisions qui tiennent compte des besoins de chacun et qui s inspirent d une éthique fondée sur le respect. La gestion du temps requiert vigilance, rigueur et engagement. Cette discipline est au service de l émergence de l identité d un groupe à travers un projet qui rassemble chaque membre librement.

5 2. La prise de décision par consentement et principe d équivalence Le principe d équivalence Les personnes présentes n ont pas nécessairement la même formation de base, les mêmes talents ou compétences ni la même fonction au sein de la structure hiérarchique. Cette différence est perçue dans le cadre de la dynamique participative comme une véritable richesse, non plus comme une menace. Notre spécificité ou unicité nous différencie, cependant nous avons tous la même valeur d être. Dans le cadre de la dynamique participative, nous respectons la souveraineté de chaque être humain en lui offrant l opportunité d exercer un pouvoir d influence sur les décisions qui le concernent. Chaque personne a la capacité de faire des choix libres et responsables en ayant la conscience des conséquences, s il est dans un environnement qui permet l expression honnête. Le principe d équivalence implémente une dynamique de liberté et de responsabilité. Le consentement comme mode de prise de décision, signifie qu aucun membre n oppose d objection raisonnable (argumentée) à la prise de cette décision. Une objection est jugée raisonnable si elle bonifie la proposition à l étude ou si elle l élimine complètement. Une bonne décision est celle à laquelle personne n oppose d objection valable, c'est-àdire une décision qui respecte les tolérances de ceux qui auront à vivre avec cette décision. Cette façon de procéder élimine les situations de gagnant/perdant qui minent l énergie des groupes et organisations. Toutes les décisions ne seront pas forcément prises par consentement comme celles que nécessitent la gestion courante. Instaurer des rôles au service de l utilisation efficace du temps de rencontre Pour déployer cette méthodologie le groupe se dote d un animateur et d un secrétaire. L animateur a pour mission de conduire la séance et de faciliter la prise de décision en veillant au respect des principes de fonctionnement de la dynamique participative durant la réunion, le secrétaire est le gardien du temps imparti et s assure que les sujets à l ordre du jour ont été effectivement traités. 3. L élection sans candidat L'élection sans candidat, contrairement à l'élection démocratique, n'exige pas l'établissement préalable d'une liste de candidatures. Elle est utilisée pour élire un membre du cercle à un poste (animateur ou secrétaire) ou pour confier un mandat particulier à quelqu'un ou lorsque le groupe a besoin de faire un choix parmi une liste d'options possibles.

6 La mise en œuvre de ces trois premières règles permet d instaurer une dynamique participative dans votre organisation. Il reste une 4e règle : La gouvernance dynamique nécessite, quant à elle, l articulation de tous les cercles entre eux par l intermédiaire du double lien. 4. Le double lien Ce principe intensifie notablement les liens entre les différents cercles de décision d une même organisation : chaque cercle est représenté au cercle du niveau supérieur par deux membres, qui y participent aux prises de décision : le responsable hiérarchique (appelé le «premier lien»), et un «second lien» élu par le cercle au terme d une élection sans candidat. Le rôle des deux personnes est spécifique et complémentaire. Le déploiement du double lien entre les cercles permet de passer d une dynamique participative à une gouvernance dynamique;

7 PROCESSUS D ÉLECTION SANS CANDIDAT 8. Célébrer et évaluer le processus 1. Clarifier les critères de choix 2. Remplir son bulletin de vote (conscience individuelle) 7. Recueillir les objections et bonifier la candidature Vivre des relations de confiance 3. L animateur demande les arguments de chacun 6. Obtenir le consentement de chaque membre 5. Proposition par un membre du cercle. 4. Possibilité de changer son vote À éviter Demander qui a ou n a pas d intérêt pour le poste Chercher le candidat parfait Élire un candidat pour une période illimitée

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