COMPTE RENDU FESTIVAL ALIMENTERRE INGENIEURS SANS FRONTIERES GRENOBLE

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1 COMPTE RENDU FESTIVAL ALIMENTERRE INGENIEURS SANS FRONTIERES GRENOBLE Pendant les mois d octobre et novembre, nous avons relayé la campagne ALIMENTERRE, en organisant notamment des projections-débats. Nous allons présenter rapidement les différentes actions menées avec un collectif d associations dont ISF Grenoble puis nous allons détailler les actions pour lesquelles ISF Grenoble a reçu une subvention de 154 de la part de Grenoble INP. Ces actions ont eu lieu pendant le deuxième semestre Tout d abord, ALIMENTERRE est une campagne internationale d éducation au développement piloté par le CFSI, pour comprendre et agir, expliquer les conditions d une agriculture durable au Nord comme au Sud et encourager les changements de comportement individuels et collectifs. Organisée par 30 pôles régionaux et 400 associations locales, autour de deux temps forts, la Journée mondiale de l alimentation et le Festival de films, cette campagne touche citoyens par an. Nous avons co-organisé 7 projections-débats sur Grenoble avec les associations Artisans du Monde et le CCFD, dont trois particulièrement adressées aux étudiants. Ont été projetés : «Je mange donc je suis», le jeudi 14 octobre (maison des associations) et le jeudi 18 novembre (à l école de Génie Industriel) : c est un petit film très pédagogique qui résume bien la mise en concurrence des agricultures au niveau mondial. Il montre les effets néfastes de la libéralisation totale du marché mettant en concurrence un agriculteur africain qui travaille principalement avec des outils manuels avec un agro-industriel brésilien qui fait travailler des esclaves sur des tracteurs ou européen très mécanisé et subventionné. «Au coeur de la proximité», le jeudi 21 octobre (à la Bifurk) et le jeudi 18 novembre (à l école de Génie industriel) : ce film témoigne du développement d'une agriculture saine et locale et de la vente directe du producteur au consommateur. Les consommateurs s'engagent ainsi à acheter un panier de fruits et légumes par semaine à un producteur, et parfois à aller donner un coup de main à l'agriculteur quand il en a besoin. Cela permet de renouer un lien avec la terre, de savoir d'où vient ce qu'on mange et comment c'est produit. «Food, Inc.», le lundi 8 novembre (au cinéma le Club) : un film d'investigation, qui permet de découvrir ce qu'il y a derrière les belles étiquettes champêtres des supermarchés. Il montre le point auquel en est arrivée l'agro-industrie américaine et les dégâts qui en découlent, que ce soit au niveau de la qualité des produits et de la santé des consommateurs, de la destruction de l'environnement ou de l'asservissement des agriculteurs rendus complètement dépendants des grandes firmes agro-industrielles.

2 Figure 1 : Les intervenants et organisateurs de la projection du film Food Inc Figure 2: Les spectateurs de la projection du film Food Inc. «La légende de la terre dorée», le lundi 15 novembre (à la salle Juliette Bertho) : ce film fournit un témoignage saisissant sur le travail esclave de paysans sans terre au Brésil. Derrière l'agriculture la plus productive du monde, des paysans sans terre qui cherchent du travail sont exploités dans des conditions déplorables. Ils sont retenus de force, mal nourris et mal logés, et sont aussi endettés artificiellement pour être privés de salaire. Avec le Mouvement des Sans Terre, de plus en plus de paysans luttent pour obtenir des terres à cultiver. «Madre(s) Tierra», le vendredi 26 novembre (à EVE sur le campus) : Dans un petit village équatorien au milieu des collines, il y a de moins en moins d'eau et la terre ne produit plus assez pour nourrir tout le monde. Pendant que es hommes partent trouver du travail en ville, les femmes demeurent seules avec leurs enfants pour cultiver les terres. Elles s'organisent pour créer des projets d'économie local qui leur permettent de vivre un peu mieux et de rester sur leurs terres. A la fin de chacune de ces projections un débat a eu lieu avec des intervenants plus ou moins spécialistes du sujet, qui ont pu nous apporter certaines réponses aux nombreuses questions que l'on se pose après ce genre de film. Nous avons ainsi pu discuter avec les réalisateurs des film Madre(s) Tierra et La légende de la Terre dorée, des militants faisant partie de diverses associations qui traitent de ces sujets, mais aussi de profs d'économie, originaires de France et du Burkina Faso. Cette pluralité de connaissances, d'avis et d'opinions qui venaient s'ajouter à ceux du publiques ont rendu ces débats très intéressants.

3 Plus particulièrement, nous avons organisé les projections du jeudi 18 novembre et vendredi 26 novembre. La séance du jeudi 18 novembre, à l école de Génie industriel, s organisait en deux temps. Tout d abord, à 17h le film «Au cœur de la proximité» a été projeté. Une vingtaine de personne étaient présentes lors de cette projection. Il y a ensuite eu un débat de 45 minutes avec l association Jardins d utopie. Cette association ouvre des jardins partagés sur le campus de Grenoble. A la suite de ce film, un 2 nd film était projeté à 19H. Il s agit du film «Je mange donc je suis». Environ 35 personnes étaient présentes lors de cette projection. Figure 3 : Public se réinstallant juste avant la 2 nde projection Pour le débat de cette 2 nde projection, nous avions le plaisir d accueillir Olivier Boissin, professeur d économie à l école de Génie Industriel et Seydou Ouedraougo, docteur en économie, originaire du Burkina Faso, venant spécialement de Clermont Ferrand pour participer au débat. Figure 4: M. Boissin, intervenant sur le film "Je mange donc je suis"

4 Figure 5: M. Ouedraougo, intervenant sur le film "Je mange donc je suis" Ce débat très riche a duré 1h30. Enfin une dernière projection a eu lieu le vendredi 26 novembre à EVE. Il s agissait du film «Madre s Tierra». La réalisatrice du film était présente pour le débat et 20 personnes ont assisté à la séance. En plus de ces projections, nous avons affiché pendant la semaine de la rentrée des vacances de la Toussaint un petit questionnaire, avec chaque jour la réponse à la question précédente et une nouvelle question, du genre "A 1.50 le kilo de pommes, combien revient au producteur français?". Ce questionnaire a été affiché un peu partout dans cinq écoles de Grenoble INP, avec pour but de donner à réfléchir aux étudiants aux questions de l'alimentation et de l'agriculture au niveau local et international, et au poids qu'ils ont eux dans tout cela. On espère qu'ils se poseront un peu plus de questions quant aux produits qu'ils achètent, et au lieu où ils les achètent. Nous avons aussi organisé un repas insolent, une animation gustative et participative illustrant les inégalités Nord-Sud et les interdépendances entre les divers acteurs du monde. C'est un jeu de rôle autour d'un repas, assez caricatural mais qui permet de se rendre compte du fonctionnement du commerce mondial et de vraiment visualiser les inégalités flagrantes qui en découlent. Il s'en suit un débat toujours intéressant, qui permet de confronter les différents points de vue des joueurs quand à ce qu'ils viennent de vivre au cours du jeu. Une vingtaine de personnes ont participé à cette animation.

5 Figure 6: Les échanges entre les différentes régions politiques Figure 7 : Les différents pays ont plus ou moins à manger Figure 8 : Repas convivial en même temps que le debriefing

6 Figure 9 : Au final, des participants plutôt satisfaits!! Nous en avons appris beaucoup au cours de ces différents évènements, notamment sur l'impact des politiques des pays "industrialisés" sur les pays dits du Sud. Et ce qui en ressort quasiment à chaque fois, c'est une nécessité de revenir à un fonctionnement local. On n'a pas forcément besoin de manger des fraises en hivers, ni des tomates toute l'année. Il faut réussir à développer une agriculture respectueuse de l'environnement et des circuits locaux de distributions, qui permettraient aux agriculteurs de vivre de leur travail en court-circuitant les distributeurs comme les grandes surfaces qui imposent leurs conditions, et qui nous permettraient de consommer des produits de qualité et bons pour la santé. De plus, cela permettrait de laisser les pays du Sud gérer leur politique agricole pour nourrir leurs populations plutôt que de sur-nourrir la nôtre, qui n'en a pas vraiment besoin

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