Kit JMJ Curepipe Avek Zezi to lavi nepli parey, Desann

Transcription

1 Pastorale des Jeunes Diocèse de Port-Louis Ile Maurice Mars 2014

2 Introduction «Avek Zezi, to lavi nepli parey. Desann». Tel est le message que nous adressons aux jeunes aujourd hui, à travers ce kit d animation destiné aux animateurs travaillant avec des jeunes de 14 ans et plus. Ce slogan, explicité par le logo de la JMJ Curepipe 2014, traduit un mal social que vivent des jeunes Mauriciens aujourd hui : l individualisme. Et nous avons été heureux de constater que le thème de l individualisme est confirmé par le Pape François à travers ses récents écrits, d une part, lors de la veillée des jeunes clôturant les JMJ de Rio l année dernière et d autre part, dans son exhortation apostolique, «La joie de l Évangile», parue en novembre dernier. De nos jours, des jeunes vivent plus que jamais des moments stressants en pensant à leur avenir à Maurice. Ils ont droit d être en quête d une vie meilleure mais comment y parvenir quand nous savons, impuissants, la manière dont on s y prend pour faire jouer les «tentacules» de la corruption et des passe-droits dans presque toutes les sphères de la vie socio-économique du pays? On tend alors à devenir individualiste pour réussir dans la vie, mais va-t-on réussir sa vie de cette manière? L Equipe d animation de la Pastorale des jeunes et tous ceux qui ont travaillé à la réalisation de ce kit souhaitent aux animateurs d intérioriser le contenu de ces cinq fiches afin de pouvoir les transmettre aux jeunes qui leur sont confiés. Leur enthousiasme, leur dynamisme, leur volonté à organiser et à préparer les rencontres seront des atouts pour permettre aux jeunes de vivre des moments privilégiés entre eux et avec le Christ, Source et figure inspiratrice pour contrer tout élan individualiste en chacun d entre nous. Ce kit s adresse donc principalement aux animateurs des mouvements de jeunes en paroisse, des jeunes de services diocésains et des catéchètes de collèges. Il est souhaitable d avoir une équipe paroissiale, constituée par le curé et les autres membres de l EAP d une paroisse pour voir comment aborder ce kit auprès des jeunes de leur paroisse. Les techniques présentées dans ce kit sont des suggestions et ne doivent en aucun cas limiter la créativité des animateurs qui sont libres de les adapter à leurs besoins tout en respectant l esprit d ensemble de chacune des rencontres. Les jeunes n aiment pas faire du «surplace». En même temps, il faudrait les aider à s asseoir de manière ludique et intelligente pour apprendre à observer, à écouter, à réfléchir, à compatir et à agir. D où le but du dernier dossier qui devrait amener les jeunes à monter un projet, seul ou avec d autres, en vue d aller vers «les périphéries». Quand des jeunes sont convaincus d une bonne cause, ils sont prêts à s investir, à déployer leur générosité et leur audace, et à foncer. Puissionsnous, les adultes, déceler en eux le «ressort» qui va les aider à «desann», pour ne pas dire, à bondir ou à rebondir! Nos remerciements à tous ceux qui ont collaboré à la rédaction de ce kit : Kathleen l Aiguille, Fabiola Mamdy, Dominique L Omelette, Benji Bellerose, Romain Subtil et Gilbert Col, sans oublier le réalisateur du logo, Danilo Pavaday. Rendez-vous en groupes organisés le dimanche 13 avril 2014 à 09h00 au collège St-Joseph, Curepipe! Avec vous au service des jeunes, P. Steves Babooram Responsable diocésain de la Pastorale des jeunes page - 1

3 1 ère rencontre 1 ère rencontre : entrée dans le thème de «la vie avec Jésus». Être témoin que, de saint Paul à nos contemporains, certains ont fait l expérience qu auprès de Jésus, leur vie n est plus la même. De manière douce ou plus «vigoureuse», à tout âge, une conversion est possible. Ensemble, nous découvrons que de Zachée (qui a rencontré Jésus, à Jéricho) aux Mauriciens d aujourd hui, le Christ n a cessé de convertir les cœurs. 2 ème rencontre : la découverte de l individualisme dans ma vie. Comprendre ce qu est l individualisme ; en quoi, par certains côtés, l individualisme me ronge, et notamment à travers l usage des nouvelles technologies de communication. 3 ème rencontre : l individualisme, un problème réel. Prendre conscience que le fait de ne compter que sur soi-même, d être livré à soimême vient en partie de l éducation. Certains modèles proposés aux jeunes ne sont pas source de vie. Pourtant, le message du Pape François nous alerte sur les risques du repli sur soi. 4 ème rencontre : la vie avec Jésus, une vie d entrée en relation. À la source d une rencontre authentique des autres, il y a la rencontre avec Jésus, qui m invite à une vie de confiance envers les autres, une vie «bonne» marquée par la fraternité, la bonté, la solidarité et le partage. 5 ème rencontre : partir avec Jésus, partir en mission vers les «périphéries». Se donner des projets simples (à vivre seul ou en équipe, dans sa paroisse, sa ville ou quelque part dans le pays) de rencontre du Christ en allant à la rencontre des autres. page - 2

4 du parcours : la vie avec Jésus Objectif de la rencontre : L objectif de la rencontre est d entrer dans le thème de «la vie avec Jésus». Être témoin que, de Zachée à nos contemporains, certains ont fait l expérience qu auprès de Jésus, leur vie n est plus la même : de manière douce ou plus «vigoureuse», à tout âge, une conversion est possible. Depuis Zachée jusqu à aujourd hui, plusieurs ont fait le choix de se mettre à la suite de Jésus. Contenu de ce dossier : Depuis 2000 ans, les hommes de ce monde font une expérience personnelle du Christ : les éléments de ce dossier nous en rendent les témoins. Première partie : un temps pour faire connaissance et un temps de prière. (durée : environ 30 mn) Deuxième partie : 3 trames différentes pour donner matière à des sketches, qui constitueront un élément important de la rencontre. (durée : entre 1h et 1h30) Des annexes : différentes ressources qui peuvent appuyer un exposé préparé par l animateur, un temps d échange en groupe, etc. (durée : le temps qu on veut ) Note importante : il convient de ne pas utiliser forcément toutes les ressources qui sont ici données au cours de la rencontre. Le dossier est conçu pour que l animateur choisisse ce qui lui semble le plus pertinent pour les jeunes dont il aura la responsabilité. Aussi, il importe que l animateur parcoure à l avance l ensemble du dossier pour qu il repère les éléments qui lui seront les plus utiles, et se les ré-approprie avant la rencontre en groupe. Pour toute question, selon votre région d appartenance, n hésitez pas à contacter un des membres de l équipe de rédaction : Région Nord Dominique L Omelette domiioshugoki@gmail.com Région Est Benji Bellerose bbellerose@sbcl.mu Région Ouest + Port-Louis Région Sud + P.W. Haut Kathleen L Aiguille kathleen@eveche.org Fabiola Mamdy fabiolamamdy@gmail.com Région P.W. Bas Romain Subtil rom@jesuites.com Bureau diocésain de la pastorale des jeunes: 232, Route Royale, Le Montmartre, Rose-Hill. Pastorale des Jeunes Suze Chelliah eapjmaurice@gmail.com Pastorale des Jeunes P. Steves Babooram steves.babooram@jesuites.com N.B. Le P. Babooram pourra aussi être consulté en rapport avec le Kit de préparation aux JMJ Curepipe page - 3

5 Première partie Soigner l accueil On prendra soin, au début de la première rencontre, de soigner l accueil des jeunes, le fait qu ils puissent faire connaissance s ils ne se sont jamais rencontrés avant. On veillera particulièrement à l accueil des «nouvelles têtes». Quelques chants de mise en ambiance seront les bienvenus, ainsi que quelques icebreakers : des jeux simples visant à ce que chacun puisse au moins dire son prénom, son lieu d habitation, quelques éléments pour se présenter au groupe, etc. À charge, pour les animateurs, de mettre au point en avance ces icebreakers et, d une manière générale, de veiller à l accueil des participants de la rencontre. N hésitons pas à y consacrer un peu de temps! Icebreakers Exemple d icebreaker : l animateur prépare des post-its avec, sur chacun, le nom d un personnage célèbre. Chaque jeune en prend un au hasard, sans lire le nom du personnage écrit dessus, et le colle sur son front! En circulant dans une grande salle, chacun doit trouver le nom de son personnage en posant des questions fermées (réponse seulement par oui ou par non : «est-ce que mon personnage est un homme?» «est-il de nationalité mauricienne?», etc.) aux autres. Il ne faut pas que ces personnages soient «trop faciles» sinon le jeu se termine trop vite Une fois que les personnages sont trouvés (ou au moins la plupart des personnages ), on peut proposer que chacun se présente de manière plus «sérieuse» (prénom, âge, paroisse, qu est-ce que je fais dans la vie, etc.) et éventuellement rajouter s il se trouve un point commun avec le personnage dont il avait le nom collé sur le front pendant le jeu! page - 4

6 Première partie Prier On peut ouvrir le temps de prière par un chant qui invite à se mettre en route derrière le Christ, ou qui demande au Seigneur de nous donner la force qui nous met en route, en chemin, comme Met to lavi an nou, de J. Grégoire. Puis, climat recueilli. Temps de lecture de la Parole de Dieu Lc 5, 1-11 : appel des quatre premiers disciples 1 Or, la foule se pressait autour de Jésus pour écouter la parole de Dieu, tandis qu il se tenait au bord du lac de Génésareth. 2 Il vit deux barques qui se trouvaient au bord du lac ; les pêcheurs en étaient descendus et lavaient leurs filets. 3 Jésus monta dans une des barques qui appartenait à Simon, et lui demanda de s écarter un peu du rivage. Puis il s assit et, de la barque, il enseignait les foules. 4 Quand il eut fini de parler, il dit à Simon : «Avance au large, et jetez vos filets pour la pêche.» 5 Simon lui répondit : «Maître, nous avons peiné toute la nuit sans rien prendre ; mais, sur ta parole, je vais jeter les filets.» 6 Et l ayant fait, ils capturèrent une telle quantité de poissons que leurs filets allaient se déchirer. 7 Ils firent signe à leurs compagnons de l autre barque de venir les aider. Ceux-ci vinrent, et ils remplirent les deux barques, à tel point qu elles enfonçaient. 8 A cette vue, Simon-Pierre tomba aux genoux de Jésus, en disant : «Éloigne-toi de moi, Seigneur, car je suis un homme pécheur.» 9 En effet, un grand effroi l avait saisi, lui et tous ceux qui étaient avec lui, devant la quantité de poissons qu ils avaient pêchés ; 10 et de même Jacques et Jean, fils de Zébédée, les associés de Simon. Jésus dit à Simon : «Sois sans crainte, désormais ce sont des hommes que tu prendras.» 11 Alors ils ramenèrent les barques au rivage et, laissant tout, ils le suivirent. Laisser un temps de silence L animateur peut alors faire remarquer quelques aspects du récit évangélique qui vient d être lu, sans rompre avec le climat de silence : La confiance de Simon (qui deviendra Pierre) qui dit «sur ta parole, je vais jeter les filets». L attitude du Christ, qui souhaite associer ses contemporains à sa mission. Dieu n est pas un être solitaire, il veut être relié aux hommes de son temps! Les fruits de l action de Dieu (les barques s enfoncent tant la pêche a été fructueuse) peuvent susciter l effroi. Cette action ne laisse pas indifférent mais pénètre les cœurs au plus profond. «Laissant tout, ils le suivirent» : suivre Jésus ne se fait pas qu à moitié ou du bout des lèvres. Il s agit bien de tout laisser. À cette condition, nous sommes disciples du Christ!... On peut ensuite inviter les jeunes à un temps d intercessions libres, entrecoupées d un refrain comme Ekout nou lapriyer. Terminer par un Notre Père. page - 5

7 Deuxième partie Le but est de faire expérimenter aux jeunes qu avec Jésus, la vie de leurs aînés a été transformée! Le moyen est de leur faire expérimenter cela sous la forme de sketches. Cette deuxième partie est le «gros morceau» de la rencontre. Cette deuxième partie contient donc 3 textes : comme 3 pistes possibles pour 3 sketches différents À l animateur de choisir parmi ces textes, selon la taille du groupe de jeunes qu il aura en face de lui, son goût personnel pour les textes, ceux dont on pense qu ils «parleront» davantage aux jeunes, etc. Les deux premiers textes sont bibliques : Zachée, dans l Évangile de Luc, et la conversion de Paul, dans les Actes des Apôtres. Il est à souhaiter qu au cours de la rencontre, au moins, un des deux textes bibliques soit choisi pour être lu puis interprété. Le texte 3 est d aujourd hui : Sanjoo Seesurrun livre, en créole, sa découverte du Christ et le rôle qui y a tenu la session Zezi Vre Zom. Pédagogiquement : il conviendra de faire lire, par chaque groupe de jeunes, un des textes. Puis, après échange autour de ce texte, chaque groupe de jeunes aura pour mission d en restituer les points, passages qui leur ont semblé importants, auprès des autres groupes de jeunes. Oralement, ainsi que sous la forme d un sketch. L animateur fait d abord le lien entre ces différents textes et de montrer aux jeunes qu ils n ont pas «rien à voir» les uns avec les autres! Bien que des siècles séparent le temps de Jésus de celui de Sanjoo, ils mettent en lumière des hommes qui font une expérience personnelle du Christ et éprouvent à leur tour le désir de Le suivre. Ensuite, en suscitant un climat de confiance dans le groupe, il invite l un ou l autre des jeunes présents à s exprimer librement pour témoigner, qu «avek Zezi so lavi nepli parey.» page - 6

8 Deuxième partie Texte 1 Zachée. Évangile de Luc 19, 1-10 (trad. : Bible de Jérusalem) 1 Entré dans Jéricho, il traversait la ville. 2 Et voici un homme appelé du nom de Zachée ; c était un chef de publicains, et qui était riche. 3 Et il cherchait à voir qui était Jésus, mais il ne le pouvait à cause de la foule, car il était petit de taille. 4 Il courut donc en avant et monta sur un sycomore pour voir Jésus, qui devait passer par là. 5 Arrivé en cet endroit, Jésus leva les yeux et lui dit : «Zachée, descends vite, car il me faut aujourd hui demeurer chez toi.» 6 Et vite il descendit et le reçut avec joie. 7 Ce que voyant, tous murmuraient et disaient : «il est allé loger chez un homme pécheur!» 8 Mais Zachée, debout, dit au Seigneur : «Voici, Seigneur, je vais donner la moitié de mes biens aux pauvres, et si j ai extorqué quelque chose à quelqu un, je lui rends le quadruple.» 9 Et Jésus lui dit : «Aujourd hui le salut est arrivé pour cette maison, parce que lui aussi est un fils d Abraham. 10 Car le Fils de l homme est venu chercher et sauver ce qui était perdu. Zachée, sur son sycomore, interpellé par Jésus page - 7

9 La conversion de saint Paul sur le chemin de Damas, Le Caravage (vers 1600) Deuxième partie Texte 2 Le récit de la conversion de Paul. Livre des Actes des Apôtres 9, 1-22 (trad. : Bible de Jérusalem) 1 Cependant Saul, ne respirant toujours que menaces et carnage à l égard des disciples du Seigneur, alla trouver le grand prêtre 2 et lui demanda des lettres pour les synagogues de Damas, afin que, s il s y trouvait quelques adeptes de la Voie, hommes ou femmes, il les amenât enchaînés à Jérusalem. 3 Il faisait route et approchait de Damas, quand soudain une lumière venue du ciel l enveloppa de sa clarté. 4 Tombant à terre, il entendit une voix qui lui disait : «Saoul, Saoul, pourquoi me persécutes-tu?» - 5 «Qui es-tu, Seigneur?» demanda-t-il. Et lui : «Je suis Jésus que tu persécutes. 6 Mais relève-toi, entre dans la ville, et l on te dira ce que tu dois faire.» 7 Ses compagnons de route s étaient arrêtés, muets de stupeur : ils entendaient bien la voix, mais sans voir personne. 8 Saul se releva de terre, mais, quoiqu il eût les yeux ouverts, il ne voyait rien. On le conduisait par la main pour le faire entrer à Damas. 9 Trois jours durant, il resta sans voir, ne mangeant et ne buvant rien. 10 Il y avait à Damas un disciple du nom d Ananie. Le Seigneur l appela dans une vision : «Ananie!» - «Me voici, Seigneur», répondit-il. 11 «Pars, reprit le Seigneur, va dans la rue Droite et demande, dans la maison de Judas, un nommé Saul de Tarse. Car le voilà qui prie 12 et qui a vu un homme du nom d Ananie entrer et lui imposer les mains pour lui rendre la vue.» 13 Ananie répondit : «Seigneur, j ai entendu beaucoup de monde parler de cet homme et dire tout le mal qu il a fait à tes saints à Jérusalem. 14Et il est ici avec pleins pouvoirs des grands prêtres pour enchaîner tous ceux qui invoquent ton nom.» 15 Mais le Seigneur lui dit : «Va, car cet homme m est un instrument de choix pour porter mon nom devant les nations païennes, les rois et les Israélites. 16 Moi-même, en effet, je lui montrerai tout ce qu il lui faudra souffrir pour mon nom.» 17 Alors Ananie partit, entra dans la maison, imposa les mains à Saul et lui dit : «Saoul, mon frère, celui qui m envoie, c est le Seigneur, ce Jésus qui t est apparu sur le chemin par où tu venais ; et c est afin que tu recouvres la vue et sois rempli de l Esprit Saint.» 18 Aussitôt il lui tomba des yeux comme des écailles, et il recouvra la vue. Sur-le-champ il fut baptisé ; 19 puis il prit de la nourriture et les forces lui revinrent. Il passa quelques jours avec les disciples à Damas, 20 et aussitôt il se mit à prêcher Jésus dans les synagogues, proclamant qu il est le Fils de Dieu. 21 Tous ceux qui l entendaient étaient stupéfaits et disaient : «N est-ce pas là celui qui, à Jérusalem, s acharnait sur ceux qui invoquent ce nom, et n est-il pas venu ici tout exprès pour les amener enchaînés aux grands prêtres?» 22 Mais Saul gagnait toujours en force et confondait les Juifs de Damas en démontrant que Jésus est bien le Christ. page - 8

10 Deuxième partie Texte 3 Témoignage de Sanjoo Seesurrun : «Mo enn zom mari ere» Sanjoo Seesurrun, né dans une famille hindoue, est marié à une catholique. Pendant des années, ce non-pratiquant mènera sa vie à sa seule convenance. Donnant priorité à la fête, aux amis, à l alcool, au détriment de sa famille. Sa vie prendra une autre tournure. Sanjoo, c est aujourd hui Jean-Baptiste, chrétien pratiquant. Témoignage. Ti pou dir moi, lane dernie ki zordi mo pou enn zom batize. Ki mo pou appel Jean-Baptiste e ki mo ti pou mari kontan priye, al lames, zame mo ti pou kroir. Ti pou dir moi ki zordi mo ti pou angaze dan mouvman «Charismatique», dan Zezi Vre Zom, dan group lapriyer dan mo kartie, zame mo pa ti pou kroir. Pourtan, zordi mo kroir ki ena enn Bondie ki kontan moi kouma mo été. Mo rekonet bann erer monn fer. Monn demann pardon. Mo fer zefor pou pa retonbe. Et sirtou, mo enn zom mari ere. Boukou pli ere ki mo ti ete avan. Pourtan, momem boug ki ena inpe moins ki enn an, mo ti lans mo piti enn kout Labib kan li ti donn moi sa liv-la pou mo lir. Sa zour-la, zot ti pe pare pou al lames. Moi, mo ti pe zoure, fer tapaz, fer vilin ankor enn foi. Mo garson dir moi an plas mo pe zoure, al lir Labib. Mo dir li, «mo larelizion mem mo pa ankor fini kone, ki Labib li pe vinn koz ar moi!» Kinn pase dan mo latet, dan mo leker pou ki sa zour-la, kan mo fam ek mo bann garson inn al lames, monn koumans santi moi tiraye. Mo al lames-la, ou mo pa ale? Kinn pase pou ki sa zour-la, mo inn pas enn linz lor moi ek monn fini par al legliz Pourtan, samem kinn arive. Sa zour-la, dan fon legliz, enn premie zafer inn tous moi. Lames ti an kreol. Monn konpran tou. Monn apresie parol mon Per ti pe dir. Monn anvi, par momem, revinn lames. Sa period lamem ti pe pran non pour fer sesion ZVZ. Kifer monn donn mo non, mo pa tro kone. Me monn fer li. Sis semenn apre sesion ZVZ inn komanse, mo touzour pa pe konpran nanie. Pourtan, sak semenn mo ti pe kontinie ale. Sak semenn mo ti ena lespwar mo pou konpran kitzoz. Alor, lor siziem semenn, monn leve. Devan tou dimounn monn dir : «Mo pa konn lir, ekrir franse ek angle, mo pa pe konpran.» Lor setiem semenn, Bernard, enn kamarad, appel moi. Li fer moi lir enn fraz an kreol ki dir : «Bondie kontan toi» Lir kreol inn redonn moi konfians. Landemin gramatin, mo desid pou pran enn Labib an kreol ki bann zanfan ti gagn kado pou zot batem. Mo koumans lir. Depi gramatin ziska de zer edmi tanto, mo ti lir 85 paz. Sa moman-la, mo santi ki Bondie inn fer enn mirak dan mo lavi. Mo kontign mo sesion ZVZ. Mo pli a lez. Mo kapav reponn bann kestion an kreol. Oui, mo rekonet ki sesion ZVZ inn amenn enn gran zafer dan mo lavi. Grass a sa parkour-la, mo rekonet ki ena enn Bondie dan mo lavi. Enn Bondie ki kontan moi kouma so zanfan. Apre lafin nou sesion ZVZ an novam 2012, monn kontinie al lames. Personn pann dir moi ki mo bizin batize. Me momem, letan mo trouv lezot al kominie, mo koumans sagrin. Kifer pa moi? Enn zour, apre lames, mo al get mon Per. Monn pran mo desizion. Mo pou vinn kretien. Kot ti pour kroir? Zordi, boukou zafer inn sanze dan mo lavi. Monn aret fime. Monn aret boir kouma avan. Aster seki inportan dan mo lavi se mo fam, mo kat garson, mo legliz, mo travay. Mo nepli atase ek larzan, travay kouma fou, sorti al diskotek ek kamarad, fer tam-tam. Par kont, dan mardi mo fer port-a-port dan kartie ek enn group. Nou fer lapriyer, nou ed nou prosin, ekplik zot la Parol. Mo finn osi fer parti nwayo karismatik dan Rosaire. Zordi mo fyer mo dan sa kominote-la. Mo marse latet ot. Get ki kalite dimounn mo ti ete, e seki mo ete zordi! Aster mo respekte lezot. A komanse par mo fam ek mo zanfan. Mo respekte momem osi. Zezi inn sanz mo lavi a 200%. page - 9

11 Vers la prochaine rencontre Ce soir, nous nous sommes mis en route vers notre rassemblement du Dimanche des Rameaux, à Curepipe, le 13 avril prochain. Ensemble, nous avons fait Église, en apprenant à nous connaître et à faire connaissance, nous avons prié avec les disciples qui se sont mis en route derrière le Christ. Puis nous avons découvert que, depuis 2000 ans, ce Christ n avait pas cessé d appeler, à travers les siècles, les époques, les lieux Aujourd hui encore, des hommes et des femmes choisissent de «desann», comme Zachée de son sycomore mais aussi de leur bulle. En effet, il ne s agit pas que de descendre de l arbre. Sanjoo, devenu Jean- Baptiste (texte 3) est lui «descendu» de ses enfermements, de ce qui le coupait de sa femme, de sa famille «Ne restez pas sur le balcon, soyez des protagonistes du changement» nous enjoignait le pape François à Rio! Nous le retrouverons au cours des rencontres à venir D ici là, laissons-nous habiter joyeusement par le souvenir de ces hommes et de ces femmes dont nous avons lu ou vu jouer le témoignage de foi selon lequel avek Zezi, «zot» lavi nepli parey Avant de découvrir que Jésus est présent dans notre vie, nous reconnaîtrons que nous sommes souvent repliés sur notre cocon et que parfois, nous oublions de lui faire de la place C est ce que nous aborderons lors de la prochaine étape en essayant de comprendre ce qu est l individualisme. page - 10

12 Annexe 1 Annexes Nous livrons ici des annexes : nous avons là trois documents (tous les trois extraits de la revue Croire, éditée par le groupe Bayard. Numéro 286, mars-avril 2013) qui pourront être repris par l animateur, selon le temps personnel dont il disposera, le goût personnel qu il leur trouve. Surtout, il les soumettra aux jeunes s il trouve que c est opportun pour eux-mêmes! Premier document : Une fresque, du Giotto, peintre italien, qui date du XIIIème siècle. Elle représente François d Assise, en conflit avec son père. Il sera utile d associer cette fresque à la lecture qu en fait Régis Burnet, historien de l art, que nous indiquons ci-dessous. François renonce à tout bien terrestre (fresque du Giotto, XIIIème siècle, basilique Saint-François d Assise, Ombrie, (Italie) Pédagogiquement : On peut projeter cette fresque et la faire décrypter par les jeunes, leur apprendre à observer les détails d un tableau. Leur demander ce qu ils observent, ce qui les touche, les faire parler. L animateur leur fera remarquer que la suite du Christ peut être un chemin difficile, qui met en conflit avec les membres de son entourage À ceux qui douteraient de la pertinence de saint François aujourd hui, on peut rappeler le nom de pape qu a choisi Jorge Mario Bergoglio lors de son élection, il y a un an!. Note : pour retrouver la fresque, voir le lien suivant : «Deux mondes qui s affrontent» En 1206, François, le fils du riche marchand d Assise Petro Bernardone, est assigné en justice par son propre père devant l évêque de la ville. Pour donner de l argent aux pauvres et restaurer une chapelle branlante, il a détourné les marchandises paternelles et les a vendues. Dans la basilique supérieure d Assise, qui est toute à la gloire du fondateur de l ordre des Franciscains, Giotto peint le moment le plus dramatique. François, qui ne possède plus rien et ne peut donc pas rembourser son père, se dépouille de ses vêtements et commence un Notre Père en déclarant qu ainsi nu, il n a jamais autant été l enfant de Dieu. L évêque cache alors sa nudité de son manteau et le prend sous sa protection. La scène est édifiante, mais aussi un peu tragique, et le peintre entend nous le montrer. Certes il y a le visage transfiguré de François, son attitude pleine de confiance et la petite main divine qui bénit le courage de celui qui a délibérément choisi la pauvreté. Mais en même temps, deux mondes s affrontent, séparés par un gouffre : celui des bourgeois d Assise et du père, et celui de l évêque et de ses clercs. Le malaise est palpable : le père, le visage dur, est prêt à frapper son fils et un ami doit le retenir, et l évêque gêné, ne regarde ni François, ni Bernardone, et détourne le regard. Car la vocation est un acte douloureux et suivre le Christ provoque des blessures vives dans le fil de la vie : «N allez pas croire que je sois venu apporter la paix sur la terre ; je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive», avait prévenu Jésus (Matthieu 10, 34). Régis Burnet, historien de l art page - 11

13 Annexe 2 Deuxième document : Un témoignage, de Bruno Cazin, président recteur délégué de l université catholique de Lille (France). Ce témoignage a l avantage de ne pas être trop long. Un homme raconte comment il se retrouve, aujourd hui, à exercer une double mission : celle de prêtre et celle de médecin. Quelques questions, ci-dessous, peuvent appuyer l échange qui suivrait une lecture en groupe. «Prêtre par vocation, médecin par obéissance» Je suis né dans une famille du nord de la France de tradition médicale. Mon père se définissait volontiers comme agnostique 1 mais j ai été élevé, comme beaucoup à l époque, dans une ambiance chrétienne. À 12 ans, je me suis posé ces grandes questions existentielles que tout enfant se pose un jour. Au bout d une semaine, j ai souhaité mettre un terme à ce questionnement. J allais conclure, comme mon père, par un agnosticisme pratique, quand Dieu m a saisi. C était une présence à la fois discrète et forte. Dans les minutes qui ont suivi je me suis dit : «Si Dieu existe, pourquoi ne pas lui consacrer ma vie?» Le lendemain matin, nous allions, mon frère et moi, à la chapelle d un hôpital pour assister à la messe. C est alors que je me suis souvenu de l événement de la veille. Je garde de ce second moment un souvenir de très grande lumière. Mais ce n est qu à 16 ans que j ai annoncé à mes parents mon désir de devenir prêtre. Pour mon père, c était la médecine ou la porte! Cela a été très violent. Je me suis incliné, et je me suis mis à la médecine : tant qu à faire, autant finir vite! Ces années ont été très riches. J ai apprécié la relation avec les malades, cela m a conforté dans ma foi. Mais dans mon esprit, les années de médecine étaient toujours une parenthèse. Je suis entré au séminaire, en continuant à exercer la médecine. À la fin j ai demandé à mon évêque de trancher entre le sacerdoce et la médecine. Il m a répondu : «Continue comme cela. Nous ferons le point dans deux ans». Deux ans après, il m a demandé de continuer. Aujourd hui j ai 53 ans. Il y a vingt et un ans que je suis prêtre et j exerce toujours à temps partiel en hématologie. Si l on m avait dit à cette époque que cela se passerait ainsi, je ne l aurais jamais cru. Mais je ne le regrette absolument pas. L accompagnement des malades me relie au mystère pascal et me rend proche des personnes loin de l Église, une richesse pour être ministre du Christ et servir l annonce de l Évangile. Pour mieux tirer profit du texte : 1. Qu est-ce que je trouve étonnant dans ce récit, qu est-ce que je découvre? 2. Être à la fois prêtre et médecin signifie-t-il que cet homme a manqué de faire un choix? 3. Comment est-ce que je comprends la dernière phrase : en quoi «l accompagnement des malades» peut-il «relier au mystère pascal»? En quoi une profession peut-elle être un moyen de suivre le Christ? 1 Agnostique : qui pense que l absolu est inaccessible, et qui donc est sceptique vis-à-vis de la religion. page - 12

14 Annexe 3 Troisième document : Nous livrons ici un texte du théologien Christoph Theobald qui nourrira la réflexion de l animateur et pourra éventuellement faire l objet d un topo à proposer aux jeunes. Il s agit de comprendre que la vocation concerne toute vie humaine et suppose une attitude générale d écoute : cette attitude précède tout engagement (mariage, vie religieuse, choix d une activité professionnelle, etc ). Ce texte éclairera le parcours de ceux qui souhaitent marcher dans les pas du Christ. Il est suivi d un bref complément d Évelyne Montigny : «la Bible, un livre qui appelle». Vous avez dit «vocation»? Ne devrions-nous pas convertir notre compréhension de ce qu est la vocation? La vocation chrétienne n est-elle pas humaine autant que religieuse? L écoute, une expérience universelle Donnons au mot «vocation» sa véritable signification, celle que nous avons reçue des Écritures. Pendant longtemps, le projecteur a été mis plutôt sur la figure sociale que ce mot représente, le résultat visible en quelque sorte d un processus resté dans le secret : «un tel a la vocation, une telle en a une autre», sous-entendue celle du prêtre ou de la religieuse, «mais moi, je n en ai pas» Or, ne faut-il pas porter aujourd hui son regard avant tout sur l expérience qui se cache dans ce substantif? Derrière ce mot, qui désigne couramment une sorte d «avoir», on oublie peut-être qu il y a de l «agir». Dans l expérience de la vocation, c est Dieu lui-même qui est le mystérieux sujet d un acte d appel (vocare) ; il s adresse à chacun de nous comme à un «sujet» capable de l entendre. Une première question se pose alors : qu est-ce qui peut nous aider à accéder à cette expérience spécifique d écoute, désignée par le mot «vocation»? Pas de meilleure réponse que de revenir à l un des récits bibliques de vocation parmi les plus significatifs, celui de l appel de Samuel (1 Samuel 3,1-4,1). Il nous parle plus particulièrement aujourd hui parce qu il met en scène la confusion «nécessaire» entre l écoute de la voix parentale et l écoute de la voix de Dieu. Le jeune Samuel, dont le narrateur nous raconte l enfance, se trouve dans le temple. Par trois fois, il confond la voix du Seigneur avec celle du prêtre Éli qui est couché à sa place habituelle. Or, ce n est qu au moment du troisième réveil qu Éli comprend subitement que c est Dieu qui appelle l enfant ; et il lui transmet les mots permettant de répondre : «Parle Seigneur, ton serviteur écoute». Tous les deux sortent ici du «malentendu», au sens fort du terme d un «mal entendre» : la différence entre la voix parentale et la voix de Dieu s établit, sans que Samuel renonce à écouter celle de son «père». Qu a-t-il entendu au juste pour accéder subitement à cette distinction? Tout simplement son nom. Les parents donnent à l enfant un nom, l inscrivant ainsi dans une lignée et reconnaissant en même temps son unicité. Notre nom nous donne une existence sociale et montre en même temps que le mystère de chacun ne s y laisse jamais réduire. Donner un nom à quelqu un ou l appeler par son nom est donc un acte de dépossession à son égard ou, au moins, une réserve quant à sa mystérieuse singularité. Lors des trois premiers appels, Samuel n entend pas son nom ; ce n est que la quatrième fois qu il entend : «Samuel, Samuel», pouvant alors répondre en vérité à cette convocation : «Me voici». ( ) Vocation chrétienne, vocation humaine L aspect universel de l expérience d écoute qui vient d être proposée semble nous éloigner de la question des «vocations», telle qu elle se pose aujourd hui. Il n en est rien, comme nous le montre le concile Vatican II qui greffe, lui aussi, la «vocation chrétienne» sur la «vocation humaine». Si la première est inaugurée par la conversion au Christ Jésus et par le baptême, il reste que cet appel bien spécifique consiste à vivre son «métier d homme» et à l exercer d une manière particulière à la suite du Christ. D un côté, le Concile envisage donc toutes les facettes de cette «vocation humaine» (sa dignité inaliénable, son caractère social et son expression dans l action), facettes qui s unifient dans une affirmation à saveur biblique : «La conscience est le centre le plus secret de l homme, le sanctuaire où il est seul avec Dieu et où sa voix se fait entendre» (Gaudium et spes, 16 ; cf. aussi 19 1). De l autre côté, il montre que la «vocation chrétienne» est constitutivement décentrée par rapport à la «vocation humaine» ; au nom même du Christ de Dieu, elle est au service de cette dernière. Seul celui à qui sa «vocation chrétienne» a donné le sens de l humain, de sa gravité parfois dramatique et de sa beauté, de sa diversité infinie et de son caractère unique pour chacun, peut faire entendre à toute autre personne combien son existence est d un prix incomparable, quels que soient ses appartenances, ses conditions ou ses choix de vie. Et cette attention évangélique au sens le plus fort du terme, ce souci réel de l autre, peut prendre une place de plus en plus centrale dans sa vie ; ce qui, un jour, peut-être, lui permettra d entendre un appel particulier. page - 13

15 Annexe 3 La Bible, un livre qui appelle La Bible tout entière est l histoire d une vocation, celle d un peuple qui est «appelé» par un Dieu unique à enseigner les nations. Selon le théologien Michel Hubaut, «le fait de «parler» est une des caractéristiques du Dieu biblique par rapport aux idoles païennes, dont il est dit avec ironie qu elles sont muettes : «Elles ont une bouche et ne parlent pas! (Psaume 115, 5)». La Bible raconte comment la Parole de Dieu se répand parmi les hommes, comme l atteste Jérémie : «La Parole du Seigneur s adressa à moi». Ainsi, de récit en récit, Dieu appelle l homme à se tourner vers lui, à le suivre. Mais, sans doute pour montrer l unicité de chaque être humain, chaque récit de vocation est particulier. Pour certains, c est un appel discret qu ils ne comprennent pas tout de suite, comme Samuel, d autres émettent des objections comme Jérémie, ou refusent de l entendre comme Jonas. D autres encore reviennent sur leur refus comme Pierre. Car si Dieu appelle inlassablement, inlassablement aussi il attend une réponse. Pas un oui du bout des lèvres, mais une adhésion profonde, qui demande un renoncement. Car lorsque Dieu appelle, c est toujours pour confier une mission : «Quitte ton pays», dit-il à Abraham. Et quand Jésus appellera ses premiers disciples, il leur demandera de laisser là leurs filets. Évelyne Montigny page - 14