C est un vrai bonheur de vous retrouver en ce début 2015 pour célébrer ensemble l année qui débute.

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1 DISCOURS DES VŒUX DU MAIRE DE SEDAN Réalisme et optimisme C est un vrai bonheur de vous retrouver en ce début 2015 pour célébrer ensemble l année qui débute. C est aussi la marque de la confiance que vous avez bien voulu me renouveler ainsi qu à mon équipe en mars dernier lors des élections municipales et je vous en remercie. Nous essaierons de nous en montrer dignes. Le discours des vœux est un peu un exercice imposé mais il est nécessaire, je crois, pour fixer les grandes lignes d une politique et pour faire le point sur la situation de la ville. Aujourd hui, dire que la situation est difficile est un doux euphémisme. Jamais sans doute nos villes, en tout cas pas depuis que je suis Maire, n ont été confrontées à autant de difficultés. Toutes les collectivités ou presque sont dans des problématiques lourdes et nous en ressentons certaines au quotidien : l écart se creuse inexorablement entre les plus riches et les plus pauvres et dans notre Ardenne fragilisée depuis de nombreuses décennies la pauvreté gagne du terrain, sans doute plus vite qu ailleurs. Avec elle montent la désespérance, le repli sur soi, la relégation sociale, le réflexe raciste, la recherche du bouc émissaire, la montée des extrémismes de toute nature. Quand les grands équilibres sont menacés, quand le chômage est à des niveaux insupportables, c est le vivre ensemble qui est menacé. Ne pensez pas que je sois tombé dans un pessimisme noir, non, et je vous parlerai tout à l heure des raisons d espérer mais force est de constater la réalité de la situation. La politique de l autruche qui met la tête dans le sable pour ne pas faire face au danger serait irresponsable et ne permettrait pas de se saisir des problèmes pour les affronter. Et la réalité c est la souffrance du commerce de centre-ville à Sedan mais peu de villes en France sont épargnées. Près de nous, Charleville-Mézières connaît les mêmes difficultés. La réalité c est aussi le départ de nos populations faute d emploi et de perspectives et ce sont souvent les plus jeunes et les plus diplômés qui quittent nos villes et le département. 1

2 La réalité ce sont aussi des communes en difficultés financières en raison de la forte baisse des dotations d Etat et de la baisse des rentrées fiscales due à la crise. Je suis un Maire en colère. Je comprends la nécessité pour l Etat de réduire le déficit public, je me félicite même du courage politique de notre gouvernement qui décide enfin de s engager sur cette voie pour éviter la faillite au pays mais pourquoi faire peser si fortement ces indispensables économies sur les communes. Pourquoi nous faire supporter 30% de l effort demandé alors que nous ne serions responsables que de 9% du déficit public. Cherchez l erreur. Mais ce qui est plus grave, c est que dans le même temps, on nous impose de lourdes charges supplémentaires sans nous avoir un seul instant consultés! Je pense évidemment ici aux nouveaux rythmes scolaires dont la pertinence est loin de faire l unanimité et dont le coût (plus de euros pour Sedan) est disproportionné au regard de l efficacité du dispositif pour nos enfants. Et je ne vous parle même pas de la difficulté de sa mise en place au quotidien. Bref on nous demande toujours plus mais on nous donne toujours moins. Un jour cela va se voir que nous ne pouvons plus assumer Et une ville comme Sedan ou Charleville qui n investit plus, ce sont des dizaines d emplois, en particulier dans le Bâtiment et les Travaux Publics qui sont menacés dans le département. Trop d austérité tue l activité et fait inexorablement monter le chômage et la misère. Il est temps de dire stop, une autre politique est possible. Une politique qui tout en étant économe des deniers publics veillerait à permettre et à favoriser l investissement, source d emplois. Alors bien sûr pour nos villes, il existe une solution facile : augmenter la fiscalité! Il n en est pas question un seul instant. Son niveau est un lourd handicap pour notre attractivité et le serait plus encore pour nos habitants déjà bien trop sollicités. Dès lors, vous l aurez compris, il va falloir faire des choix, nous allons demander des efforts et c est collectivement que nous essaierons de passer ce cap difficile. 2

3 Notre objectif est donc de faire des économies pour continuer à investir et ne pas remettre en cause les grandes lignes tracées depuis 2008 et qui sont à l origine de la métamorphose urbaine de la Ville. Poursuivre la modernisation de la Ville en lui donnant tous les atouts de l attractivité résidentielle et économique est un enjeu capital pour son avenir. Faire une pause ou renoncer équivaudrait à acter définitivement le déclin ou pire à l accompagner. Je ne baisserai pas les bras! Je crois que c est justement dans les périodes les plus difficiles, dans les périodes de pénurie que nous sommes le plus capables d invention et d imagination. Alors inventons et imaginons les solutions pour passer au mieux ce cap très difficile. Nous le savons, cette ville a toujours su rebondir car depuis le temps qu elle est frappée par des crises successives, militaires ou industrielles, elle a gravé dans son ADN, les ressources nécessaire à ses rebonds successifs. Il nous faudra aussi être vigilant quant à notre place au sein de la nouvelle Région qui vient de naître et qui regroupe la Champagne-Ardenne, la Lorraine et l Alsace. Là aussi, des regroupements étaient et sont encore indispensables pour que notre pays soit plus fort dans le contexte européen et international et il ne vous a pas échappé que nos trois députés, toutes couleurs politiques confondues, ont voté pour cette fusion mais les Ardennes vont s éloigner des centres de décisions qui seront sans doute strasbourgeois. Il nous faudra donc des représentants actifs et forts pour défendre nos intérêts. Peutêtre faut-il œuvrer pour l installation d antennes de proximité, en clair ne pas rayer totalement de la carte l actuelle administration régionale située à Chalons en Champagne. Vous le voyez, de nombreux enjeux nous sont proposés pour Nous ne pourrons y répondre que collectivement. Je vous l ai dit tout à l heure, les temps sont durs mais oui il y a des raisons d espérer des lendemains meilleurs. D abord parce que l économie est un éternel recommencement de périodes de crise et de prospérité et la période de crise que nous connaissons, comme les autres, finira bien par passer. 3

4 Mais pour en revenir à notre ville, la première raison d espérer tient dans la poursuite et l achèvement du Projet de Renouvellement Urbain et dans le lancement sur le terrain et dès cette année du PNRQAD qui doit rendre au centre-ville son attractivité et une plus grande mixité sociale. Nous allons dans les prochaines semaines engager la plus vaste concertation possible avec les commerçants et habitants du centre. Il s agira de rechercher le plus large consensus autour des projets que nous présenterons. Plus de 30 millions d euros seront ainsi investis dans le centre-ville lors des 7 prochaines années, durée de ce programme. Mais tout cela ne serait qu illusoire si dans le même temps le développement économique restait en panne et la seconde raison d espérer réside dans la création si longtemps attendue d une agence de développement économique dans notre département. Elle va s installer dans les jours qui viennent dans l ancienne CCI, boulevard Fabert. Vous savez que je me suis fortement engagé pour qu elle voie le jour. Je voudrais d ailleurs souligner le travail en commun avec le Maire de Charleville sur ce sujet. Il faut qu elle soit efficace et qu elle s inscrive, elle aussi, dans la recherche de l équilibre de nos territoires au travers de ses actions. Je sais que son Président, Philippe Mathot y veillera. La troisième raison d espérer, c est la mise en marche de la grande agglomération entre Charleville et Sedan et 63 autres communes de nos territoires respectifs. Nous sommes en effet dans un monde dans lequel les territoires se regroupent pour être plus forts et mieux résister aux concurrences mondiales qui caractérisent aujourd hui notre planète. Rester seuls, eut été suicidaire. Bien sûr rien n est simple et dans un département qui avait pris du retard en matière d intercommunalité, l esprit du travailler ensemble et dans le seul intérêt général, l esprit de la mise en commun de nos potentiels au lieu des politiques de chapelles, ne va pas immédiatement de soi... Peu importe je me battrai pour que cet esprit triomphe. J allais dire nous nous battrons, main dans la main avec Boris Ravignon pour réussir, n en déplaise à certains. Et nous savons que, déjà, de nombreux autres maires nous suivent dans cette voie. Réussir ce défi passera par la recherche commune des équilibres nécessaires sur notre territoire afin que chacun y trouve son compte, à faire en 4

5 sorte que nos villes prospèrent pour que les zones rurales en profitent aussi. Car si les deux grandes villes ardennaises s étiolent, c est l ensemble du département qui sera condamné. Et je crois que lorsque nous réunissons nos forces pour développer l économie, lorsque nous nous battons pour créer un campus universitaire, lorsque nous travaillons à améliorer les conditions résidentielles de nos habitants, lorsque nous faisons le choix de développer nos évènements sportifs et culturels pour renforcer notre image de marque, lorsque nous lissons l impôt pour assurer l équité fiscale sur notre territoire, ALORS OUI nous préparons demain. Cela demandera aussi des efforts. Nous préparons demain de la même manière lorsqu avec les deux présidents du CSSA nous tentons de faire de notre club un vecteur structurant du territoire en liant étroitement le sport et l économie. J entends les doutes et l incrédulité de beaucoup quant aux investissements annoncés par le Prince saoudien Fahad mais voilà plus de 16 mois qu avec les frères Dubois et le Président du Conseil Général, nous sommes sur ce dossier. Et la visite récente du Prince est source de grands espoirs. Il nous faudra les concrétiser. En clair passer des discours aux actes. Mais la plus sûre raison d espérer c est vous tous, chacun dans vos responsabilités. Car c est vous qui pourrez accompagner collectivement ces espoirs pour en faire des réalités concrètes. Ce sont les décideurs ardennais qui solidairement doivent se battre au quotidien pour que ce département, pour que nos villes, pour que nos campagnes retrouvent la prospérité et une image de marque positive dans notre pays. L heure est au rassemblement, à l audace, à l action et à la solidarité. Car je vous le dis en paraphrasant Bertold Brecht : en nous battant nous ne sommes pas sûrs de gagner mais en ne nous battons pas nous avons déjà perdu! Alors ensemble battons-nous pour créer les conditions d un avenir plus radieux. Je voudrais pour terminer remercier les services de la ville pour leur engagement quotidien en faveur des sedanais, remercier mon équipe pour le soutien et les compétences qu elle m apporte dans l action que je mène, y compris et surtout quand la santé me fait défaut. Mais ce ne sera bientôt plus qu un mauvais souvenir. Merci enfin à ma famille et tout particulièrement à mon épouse pour la 5

6 bienveillance avec laquelle elles m accompagnent dans cette magnifique mission qu est celle d être Maire de notre belle ville de Sedan. Je vous présente ainsi qu à ceux qui vous sont chers, à toutes les Sedanaises, à tous les Sedanais mes vœux de bonne et heureuse année Didier HERBILLON Maire de Sedan 6