Épilepsie. Causes. Traumatismes crâniens et épilepsie
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- Céline Bergeron
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1 B 5 Épilepsie Causes Traumatismes crâniens et épilepsie
2 QUE SONT LES TRAUMATISMES CRÂNIENS? Traumatismes crâniens et épilepsie Ils surviennent le plus fréquemment entre l âge de 15 et 25 ans et sont beaucoup plus rares par la suite. À partir de 60 ans, leur fréquence augmente à nouveau nettement et Une blessure à la tête impliquant le cerveau est appelée en langage médical un traumatisme cranio-cérébral (TCC). retrouve presque la valeur observée chez les adolescents et jeunes adultes vers l âge de 80 ans. Cela s explique par des chutes plus fréquentes et un risque de traumatisme crânien plus élevé en raison d une fragilité générale ou de l existence d une pathologie telle que la maladie d Alzheimer ou la maladie de Parkinson. L expression connue «tomber sur la tête» n entraîne en général qu une lacération ou un pincement des tissus mous de la calotte crânienne sans atteinte des os et du cerveau. Une commotion cérébrale peut certes provoquer des troubles de la fonction cérébrale incluant une perte de connaissance mais n entraîne le plus souvent pas de séquelles durables. C est également plus ou moins le cas lors de contusions cérébrales.
3 QUELLES EN SONT LES CAUSES LES PLUS FRÉQUENTES? Le développement de l industrialisation et du trafic routier motorisé a notamment engendré, dans la vie civile, une augmentation des traumatismes crâniens sévères avec atteinte cérébrale. Peuvent par ailleurs également être cités les blessures sportives, les accidents domestiques et les opérations neurochirurgicales. Les blessures par balle sont une cause de traumatismes crâniens souvent particulièrement graves se produisant en premier lieu en cas de guerre et également, de façon croissante, suite à des activités criminelles. Grâce aux progrès de la médecine, les chances de survie après un traumatisme crânien sévère ont heureusement nettement augmenté. Mais cela signifie l existence, chez les survivants, de séquelles fréquentes telles que l épilepsie. La fréquence des crises post-traumatiques ( = crises épileptiques causées par un traumatisme crânien) varie selon le type, la gravité et la localisation de la lésion. Tous les traumatismes crâniens n entraînent pas de séquelles durables au niveau du cerveau et toutes les blessures impliquant le cerveau ne sont pas graves au point de déclencher des crises épileptiques. La plupart des contusions cérébrales s accompagnent ainsi de blessures des tissus mous en dehors du cerveau et sans conséquence grave. EN BREF Crise focale (ou partielle) : crise qui ne touche qu une partie du cerveau, avec ou sans trouble de la conscience
4 LES DIFFÉRENTES FORMES DE CRISES Les crises post-traumatiques se distinguent en fonction du délai de survenue suite au traumatisme crânien. Les crises apparaissant précocement sont des exemples de crises épileptiques occasionnelles. La plupart des crises post-traumatiques précoces sont des crises focales, 75 % d entre elles sont de simples crises focales motrices sans altération de la conscience. Celles-ci s accompagnent fréquemment d une généralisation secondaire. Occasionnellement, dans 5 à 10 % des cas, un état de mal épileptique survient. Les crises tardives, survenant au-delà d une semaine du traumatisme, sont plus souvent généralisées que focales ; pour ces dernières, les crises avec perte de conscience sont plus fréquentes. Crises immédiates ou très précoces Crises précoces Crises tardives et épilepsie post-traumatique Dans les secondes ou minutes suivant le traumatisme Dans la semaine suivant le traumatisme et souvent dans les premières 24 heures Apparition après la première semaine, souvent dans les six mois, mais encore possible après de nombreuses années Cliniquement, on observe une rigidité associée à des convulsions bilatérales (crises «cloniques») au niveau des bras et des jambes Causées souvent par des saignements ou des contusions, des troubles électrolytiques aigus ou des embolies graisseuses Plus le traumatisme crânien est grave, plus le risque est important Les crises précoces n indiquent ni la présence d un traumatisme crânien grave, ni l existence d un risque élevé de développer une épilepsie post-traumatique Les crises précoces s accompagnent d un risque plus élevé de développer une épilepsie post-traumatique mais ne nécessitent pas de prise en charge de longue durée Les crises tardives s accompagnent d un risque plus élevé de développer une épilepsie post-traumatique et nécessitent une prise en charge au long cours
5 QUEL EST LE RISQUE DE DÉVELOPPER UNE ÉPILEPSIE À LA SUITE D UN TRAUMATISME CRÂNIEN? Les traumatismes légers avec perte de connaissance de moins d une demi-heure impliquent souvent une commotion cérébrale légère et constituent 80 % de tous les traumatismes crâniens. Le risque d apparition de crises épileptiques n est que très légèrement augmenté. Après un traumatisme de sévérité moyenne avec perte de connaissance et perte de mémoire durable, ou après une fracture crânienne, le risque absolu de développer des crises post-traumatiques dans les cinq ans est de 2 %, et le risque relatif par rapport la population moyenne est multiplié par quatre. Si une perte de connaissance durable (coma) est associée à une perte de mémoire (amnésie post-traumatique ou APT) durant plus de 24 heures avec des saignements internes au niveau du cerveau ou une contusion cérébrale, le risque de développer des crises épileptiques est d environ 7 % dans la première année et de presque 12 % dans les cinq ans. Le risque moyen d apparition de crise épileptique après une opération neurochirurgicale est d environ 5 %. Il est nettement plus élevé dans le cas d interventions au niveau de l encéphale et atteint presque 20 %.
6 QUELS SONT LES FACTEURS DE RISQUE DES CRISES ÉPILEPTIQUES POST-TRAUMATIQUES? L ampleur des dommages cérébraux ou plus exactement l ampleur de la perte de tissu cérébral est en relation directe avec le risque d épilepsie post-traumatique (EPT). Concernant le lieu de la blessure, la zone située au niveau de la transition entre le lobe frontal et le lobe pariétal présente le plus grand risque, suivie de celle située entre le lobe temporal et le lobe frontal et de la zone du lobe occipital. Les trois facteurs de risque les plus importants : 1. Crises précoces au cours de la première semaine 2. Saignements cérébraux 3. Une facture crânienne avec des fragments osseux enfoncés occasionnant une compression du cerveau ( = fracture avec enfoncement ). QUELS EXAMENS RÉALISER? Les crises post-traumatiques ou une épilepsie ne sont pas détectables par la présence de potentiels ou signaux électriques spécifiques au cours de l électroencéphalogramme (EEG), et un EEG normal ne permet pas d exclure le risque d EPT. Beaucoup de patients présentent un EEG normal avant une première crise post-traumatique et cela est également le cas pour près d un patient sur quatre atteint d épilepsie post-traumatique. À l inverse, seul un individu sur six présentant ces potentiels développe des crises. L EEG permet donc une estimation mais ne permet pas de réaliser des prédictions fiables au cas par cas.
7 Une analyse par imagerie médicale du cerveau est généralement pertinente en raison du traumatisme crânien, indépendamment de la survenue de crises épileptiques. Dans ce cadre, il faut réaliser au minimum une tomodensitométrie (TDM) avec administration de produit de contraste, et, préférablement, une imagerie par résonance magnétique (IRM). Dans certaines situations, une TDM réalisée de façon complémentaire à une IRM peut être utile. QUAND TRAITER À L AIDE DE MÉDICAMENTS? En présence d un risque élevé d apparition de crises épileptiques, un traitement préventif (prophylactique) à l aide d antiépileptiques peut temporairement être mis en place. Peut être mis en place, sans un tel traitement à visée prophylactique, un traitement temporaire suite à des crises précoces avec une durée comprise entre une semaine et un maximum de trois mois. Même après une première crise tardive, les conditions pour administrer un traitement durable à base d antiépileptiques sont réunies, au moins jusqu à obtention d une période de deux ans sans crise. Pour toutes les crises épileptiques post-traumatiques, comme pour toute première crise, la mise en place d un traitement reste une décision individualisée prise par le médecin et le patient, en considérant les conséquences pouvant éventuellement entraîner d autres crises. Lors du choix d un antiépileptique dans le cadre du traitement médicamenteux, il faut également prendre en compte les effets secondaires pouvant entraîner, dans le cas de patients souffrant de traumatismes crâniens, des troubles cognitifs tels qu un ralentissement cognitif ou une augmentation des pertes de mémoire.
8 Les informations contenues dans ce bulletin ont été compilées avec soin sur la base des connaissances scientifiques actuelles. Toutefois, ces informations ne sauraient se substituer aux consignes et conseils d un médecin. Pour toutes questions ou problèmes de santé, veuillez vous adresser à votre médecin traitant. AUTEUR : Dr Günter Krämer Spécialiste FMH en neurologie Neurozentrum Bellevue Theaterstr. 8 CH-8001 Zürich g.kraemer@epilepsie-med.de REMISE PAR :
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