Bulletin no 1. La participation à des activités sportives au Canada

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1 La participation aux activités sportives au Canada La participation à des activités sportives au Canada Dans le cadre du Sondage indicateur de l activité physique et sportive de , nous avons étudié la participation des Canadiens et Canadiennes à des activités sportives. Pour les besoins de notre étude, une activité sportive est une activité physique qui exige des habiletés particulières, comprend des règles de jeu et comporte un aspect compétitif. En , 36 p. 100 des Canadiens et Canadiennes faisaient du sport. FIGURE 1: LA PARTICIPATION À DANS LʼENSEMBLE ET SELON LE SEXE étaient plus nombreux que les femmes à faire régulièrement du sport. Le taux de pratique sportive des gens diminue considérablement avec l'âge : Les jeunes de 15 à 17 ans sont proportionnellement plus nombreux à faire du sport, les gens de 65 ans et plus sont ceux qui font le moins de sport. La pratique du sport variait peu entre les garçons et les filles de 15 à 17 ans. Toutefois, dès 18 ans, nous avons remarqué que les hommes faisaient plus de sport que les femmes. FIGURE 2: LA PARTICIPATION À Région Les résidants de la Colombie-Britannique, du Yukon et des Territoires du Nord-Ouest étaient plus nombreux que la moyenne canadienne à faire du sport. Niveau d'activité physique Nous avons constaté que le taux de pratique du sport était lié, sans surprise, à celui de l'activité physique. Les gens actifs étaient plus nombreux à faire du sport que les gens quelque peu actifs ou peu actifs. Âge et sexe Au Canada, la pratique du sport est directement reliée à l'âge et au sexe. Les hommes Sondage indicateur sportive de Institut canadien de la recherche sur la condition physique et le mode de vie Bulletin no 1

2 FIGURE 3: LA PARTICIPATION À SELON LE NIVEAU DʼACTIVITÉ PHYSIQUE Caractéristiques socio-économiques et démographiques Bien que le niveau de scolarité ne semble pas avoir d'influence sur la pratique du sport, nous avons constaté que plus les gens avaient un revenu élevé, plus ils étaient nombreux à faire du sport. Les gens qui gagnaient le moins étaient considérablement moins nombreux à faire du sport que ceux qui gagnaient plus. Les gens qui n'avaient jamais été mariés étaient plus nombreux à faire du sport que les gens veufs, divorcés ou séparés, quoique cette constatation soit sans doute attribuable à l'âge. De même, les retraités étaient moins nombreux à faire du sport. FIGURE 4: LA PARTICIPATION À SELON LE REVENU FAMILIAL Quels sports les Canadiens et Canadiennes pratiquent-ils? La plupart des Canadiens et Canadiennes qui font du sport sont des participants actifs, contrairement à les entraîneurs, les officiels, les fonctionnaires, les spectateurs et ainsi de suite. Nous avons demandé à ces sportifs d'énumérer les quatre sports qu'ils pratiquaient le plus souvent. Les sports les plus souvent mentionnés étaient le hockey, le golf, le baseball, le softball les divers sports de raquette (c'est-à-dire le tennis, le badminton et le squash), le soccer, le basketball, le volleyball, le ski et la planche à neige. Lorsque nous avons établi la distinction entre les sports d'équipe (comme le hockey et le soccer) et les sports individuels (le golf et le ski), nous avons constaté qu'une forte proportion de gens (64 p. 100) pratiquaient au moins un sport d'équipe et une plus faible proportion au moins un sport individuel (53 p. 100). Selon notre sondage, 46 p. 100 des gens ne pratiquaient que des sports d'équipe; 34 p. 100 ne pratiquaient que des sports individuels; et 20 p. 100 pratiquaient une combinaison de sports d'équipe et individuels. FIGURE 5: LES SPORTS LE PLUS SOUVENT MENTIONNÉS, DANS LʼENSEMBLE Région Les résidants de Terre-Neuve-et-Labrador étaient plus nombreux que la moyenne à pratiquer au moins un sport d'équipe alors que les résidants du Québec étaient moins nombreux dans cette catégorie et plus nombreux que la moyenne canadienne à ne pratiquer fréquemment que des sports individuels. Âge et sexe Les hommes étaient plus nombreux à jouer au hockey et au golf, tandis que la préférence des femmes allait au volleyball. Bien que leur taux de participation variait, nous n'avons pas constaté de différences entre leur préférence pour les sports d'équipe ou individuels. Tant les hommes que les femmes de 45 ans et moins étaient plus nombreux à ne pratiquer qu'un sport d'équipe ou au moins un sport d'équipe. Conséquemment, les gens de 45 ans et plus étaient plus nombreux à pratiquer au moins un sport individuel ou seulement des sports individuels, ce qui était aussi vrai pour les hommes que pour les 2 Bulletin n o 1

3 femmes. Par exemple, les gens de 45 ans et plus étaient plus nombreux que les plus jeunes à jouer au golf. Nous n'avons constaté aucune différence d'âge et de sexe au chapitre de la combinaison de sports d'équipe et de sports individuels. FIGURE 6: TYPE DE PARTICIPATION AUX SPORTS, Formation et entraînement Légèrement plus de la moitié des sportifs (56 p. 100) ont indiqué qu'ils s'entraînaient dans une discipline sportive et 40 p. 100 faisaient appel à un entraîneur. Les résidants du Yukon sont plus nombreux que la moyenne à se perfectionner dans une discipline sportive. Les femmes étaient plus nombreuses à faire appel à un entraîneur. Les jeunes de 15 à 17 ans étaient plus nombreux que les gens de 25 à 44 ans à s'entraîner dans une discipline sportive et plus nombreux que ceux de 18 ans et plus à le faire avec un entraîneur. Enfin, les gens de 18 à 24 ans étaient plus nombreux que ceux de 45 à 64 ans à faire appel aux services d'un entraîneur. Les gens les plus actifs étaient plus nombreux à s'entraîner dans une discipline sportive. Mode de participation La majorité (63 p. 100) ont indiqué qu'ils prenaient part à des compétitions. Parmi ceux-ci, 71 p. 100 participaient à des compétitions locales, 22 p. 100 à des compétitions provinciales et 7 p. 100 à des compétitions nationales. Les résidants de l'île-du-prince-édouard, de la Saskatchewan et des Territoires du Nord-Ouest étaient plus nombreux à participer à des compétitions tandis que les résidants du Québec étaient les moins nombreux à le faire. Les jeunes de 15 à 17 ans étaient plus nombreux que les gens de 25 ans et plus à participer à des compétitions sportives. FIGURE 7: NIVEAU DE COMPÉTITION, DANS LʼENSEMBLE * Pourcentage qui participe à des compétitions = 63 % FIGURE 8: FORMATION ET ENTRAÎNEMENT Participation des activités sportives structurées et non structurées Parmi les sportifs canadiens, 47 p. 100 participaient exclusivement à des activités sportives structurées et organisées (comme dans un centre sportif ou un club de conditionnement physique); 19 p. 100 participaient exclusivement à des activités sportives non structurées (comme des parties impromptues); et 34 p. 100 participaient à des activités sportives des deux types. Comparés à la moyenne nationale, les résidants des Territoires du Nord-Ouest étaient plus nombreux que la moyenne à participer à des activités sportives structurées. Les femmes étaient plus nombreuses que les hommes à participer uniquement à des activités sportives structurées. Les gens de 18 à 24 ans étaient moins nombreux que les jeunes de 15 à 17 ans et que Bulletin n o 1 3

4 les gens de 65 ans et plus à participer uniquement à de telles activités. Ceux de 18 à 24 ans étaient également plus nombreux que les gens de 45 ans et plus à participer à la fois à des activités sportives structurées et non structurées. Il y a aucune différence appréciable dans les préférences pour des activités sportives structurées ou non structurées en fonction du revenu des gens ou de leur niveau de scolarité. Parmi les sportifs, ceux qui étaient le moins actifs étaient plus nombreux à participer à des activités sportives structurées. 4 FIGURE 9: LA PARTICIPATION À Sommaire et recommandations Nous avons constaté que le tiers des Canadiens et Canadiennes participaient à des activités sportives telles que définies dans le Sondage indicateur de l activité physique et sportive de Ce pourcentage est légèrement plus élevé que celui constaté en 2005 dans le cadre de l'enquête sociale générale 1 de Statistique Canada (28 p. 100) mais très semblable au taux de 34 p. 100 constaté en 1998 dans la même enquête et au taux de 36 p. 100 constaté en 2004 dans le Sondage indicateur de l'activité physique et sportive 2. De plus, dans notre sondage, nous avons constaté d'autres similitudes avec les constatations de l'enquête sociale générale : Les hommes font plus de sport que les femmes. Les jeunes adultes font plus de sport que les adultes plus âgés. Plus les gens ont des revenus élevés, plus ils font du sport. Les sports les plus populaires au Canada sont le hockey, le golf, le baseball et le softball, les sports de raquette, le soccer, le basketball, le volley-ball, le ski et la planche à neige. De plus, les sports d'équipe ont la préférence des plus jeunes tandis que les plus vieux préfèrent les sports individuels. Les données nationales les plus récentes indiquent que les Canadiens et Canadiennes vivent dans un environnement peu propice aux activités sportives. Par exemple : Les Canadiens et Canadiennes consacrent beaucoup plus de temps au travail 3 et aux déplacements entre leur domicile et leur lieu de travail qu'il y a quinze ans. Près de 15 p. 100 des employés travaillent plus de 40 heures par semaine 4 et près du tiers des Canadiens et Canadiennes se disent bourreaux de travail 5. Les femmes, dont plus particulièrement les mères de famille, ont connu une augmentation significative du temps qu'elles consacrent au travail 6. Les Canadiens et Canadiennes ont de plus en plus de difficulté à concilier leur vie familiale et professionnelle. Les femmes sont particulièrement affectées par une surcharge de travail, l'interférence entre leur vie familiale et professionnelle, et leur statut intergénérationnel qui les oblige à s'occuper à la fois de leurs enfants et de leurs parents 7. Plus de la moitié des Canadiens et Canadiennes ont aussi indiqué que leur travail nuisait à leurs loisirs 7 et on a constaté que le stress professionnel était lié à une réduction de l'activité physique et sportive 8, 9. À la lumière de ces pressions et d'autres facteurs qui influencent la vie des Canadiens et Canadiennes, les initiateurs de politiques doivent adapter leurs interventions afin d'encourager les Canadiens et Canadiennes à intégrer les activités sportives à leur routine. Par exemple, on doit : Encourager les partenariats stratégiques au sein des collectivités De nombreux Canadiens et Canadiennes ont indiqué l'absence ou la rareté des infrastructures nécessaires aux activités physiques et sportives 2 et de nombreuses municipalités ont reconnu que leurs installations avaient besoin de travaux Bulletin n o 1

5 d'entretien et de réparation importants 10. Bien que l'on doive aborder les enjeux financiers et logistiques au sein des municipalités en vue d'encourager la pratique du sport, les initiateurs de politiques doivent faciliter la coopération entre les municipalités, les organismes communautaires et les organismes sportifs afin de combler les lacunes entre les besoins des résidants et les installations actuelles. Par exemple, les écoles et les autres organismes qui ne relèvent pas des gouvernements municipaux ont parfois des installations qui sont inutilisées plusieurs heures par jour. Les municipalités et les organismes communautaires de sport doivent travailler en coopération avec les responsables de ces installations dans le but de combler les besoins des résidants. De plus, les écoles et les autres organismes peuvent bénéficier de cette coopération qui pourrait leur donner accès à des installations hors de leur portée comme des patinoires ou des piscines. Viser la participation des femmes aux activités sportives Les femmes sont considérablement moins nombreuses à faire du sport. Bien que les causes soient complexes, les femmes indiquent souvent les responsabilités familiales et professionnelles comme causes et elles sont généralement moins convaincues d'être en mesure d'intégrer l'activité physique à leur vie quotidienne 11. De plus, les femmes et les filles sont peu attirées par le sport car le concept de la féminité dans les sociétés occidentales laisse peu de place à leur participation à de nombreuses activités sportives 12. Les questions d'image corporelle affectent le taux de participation des femmes aux activités physiques et sportives. Par ailleurs, les environnements réservés aux femmes suscitent chez elles moins d'inquiétudes au sujet de leur corps 13. De plus, les femmes qui font du sport ont des préférences sportives différentes des hommes 1. Pour être efficaces, les politiques de promotion du sport auprès des femmes doivent tenir compte de ces facteurs complexes. Par exemple, on doit songer à offrir des services de garderie ou des services de partage de garde des enfants aux femmes, des activités sportives exclusives et des activités sportives qui ont la préférence des femmes. Les activités d'évaluation des besoins et des activités de programmes sont essentielles aux programmes d'activités sportives. Encourager la mise en œuvre ou l'expansion des activités sportives en milieu de travail Bien que certains grands employeurs canadiens offrent la possibilité de participer à des sports d'équipe 14, les recherches indiquent que les petits employeurs, qui emploient près de la moitié des Canadiens et Canadiennes du secteur privé, offrent moins souvent cette possibilité. D ailleurs, les possibilités d'activités sportives ne sont pas la norme chez tous les employeurs, sans égard à leur taille 15 et pourtant, bon nombre de Canadiens et Canadiennes ne se sentent pas en mesure d'intégrer l'activité physique à leur vie professionnelle 16. De plus, seul un pourcentage modéré de Canadiens préfèrent les sports individuels aux sports d'équipe. Le fait de placer l'accent sur les sports d'équipe pourrait favoriser certains groupes de travailleurs (par exemple, les jeunes) au détriment des autres. Conséquemment, les politiques doivent encourager les employeurs à offrir des activités sportives en conservant suffisamment de souplesse pour que tous les employés puissent en bénéficier. Ces politiques devraient comprendre des outils pour évaluer les types d'activités sportives et les nouveaux programmes offerts. Les employeurs qui offrent déjà des activités sportives devraient envisager l'expansion de leurs programmes ainsi que de la variété d'activités sportives offertes pour permettre à un plus grand nombre d'employés d'y participer. Bulletin n o 1 5

6 Bibliographie 1 Ifedi, F. La participation sportive au Canada, 2005, Statistique Canada, Ottawa (Ontario), n o de catalogue MIF , Cameron, C., C.L. Craig et S. Paolin, «Occasions locales d'activité physique et sport : tendances de 1999 à 2004», Sondage indicateur de l'activité physique et sport en 2004, Institut canadien de la recherche sur la condition physique et le mode de vie, Ottawa (Ontario), Turcotte, M., «Le temps passé en famille lors d'une journée de travail typique», Tendances sociales canadiennes, Statistique Canada, Ottawa (Ontario), n o 83, 2007, p. 2-11, n o de catalogue Turcotte, M. (2006), «Le temps pour se rendre au travail et en revenir», Enquête sociale générale sur l'emploi du temps, Statistique Canada, Ottawa (Ontario), vol. 19, n o 3, 2003, n o de catalogue XWF. 5 Keown, L., «Les bourreaux de travail et leur perception du temps», Tendances sociales canadiennes, Statistique Canada, Ottawa (Ontario), n o 83, 2007, p , n o de catalogue Usalcas, J., «Nouveau regard sur la polarisation des heures de travail», L'emploi et le revenu en perspective, Statistique Canada, Ottawa (Ontario), vol. 9, n o 3, 2007, p. 5-15, n o de catalogue X. 7 Duxbury, L. et C. Higgins, «Le conflit entre le travail et la vie personnelle au Canada durant le nouveau millénaire : État de la question», Étude nationale sur l'équilibre entre le travail, la famille et le style de vie, Agence de la santé publique du Canada, Ottawa (Ontario), 2003, 8 Ng, D.M. et R.W. Jeffery, «Relationships Between Perceived Stress and Health Behaviors in a Sample of Working Adults», Health Psychology, vol. 22, 2003, p Lutz, R. S., M.R. Lochbaum, B. Lanning, L.G. Stinson et R. Brewer, «Cross-lagged relationships among leisure-time exercise and perceived stress in blue-collar workers», Journal of Sport & Exercise Physiology, vol. 29, 2007, p Cameron, C., C.L. Craig et S. Paolin, «Une perspective municipale sur les occasions d'activité physique : tendances de 2000 à 2004», Étude de capacité de l'an 2004, Institut canadien de la recherche sur la condition physique et le mode de vie, Ottawa (Ontario), Institut canadien de la recherche sur la condition physique et le mode de vie, «Intentions de faire de l'activité physique et capacité à y consacrer du temps», Les Canadiens et Canadiennes se transforment, un pas à la fois : Résultats du Sondage indicateur de l'activité physique en 2007, Ottawa (Ontario), Roth, A. et S.A. Basow, «Femininity, sports, and feminism: Developing a theory of physical liberation», Journal of Sport and Social Issues, vol. 28, 2004, p Kruisselbrink, L. D., A.M. Dodge, S.L. Swanburg et A.L. MacLeod, «Influence of same-sex and mixed-sex exercise settings on the social physique anxiety and exercise intentions of males and females», Journal of Sport and Exercise Psychology, vol. 26, 2004, p Institut canadien de la recherche sur la condition physique et le mode de vie, «Travailler à devenir actif - Augmenter l'activité physique des Canadiens et Canadiennes en milieu de travail», Étude de capacité de , Ottawa (Ontario), Industrie Canada, La ministre Diane Ablonczy célèbre la Semaine de la PME 2008, Ottawa (Ontario), communiqué de presse du 29 octobre 2008, 16 Cragg, S., R. Wolfe, J.M. Griffiths et C. Cameron, «Activité physique parmi les travailleurs canadiens : les tendances de 2001 à 2006», Sondage indicateur de l'activité physique en 2006, Institut canadien de la recherche sur la condition physique et le mode de vie, Ottawa (Ontario), un projet de l Institut entrepris dans le cadre d un partenariat avec Sport Canada, Patrimoine canadien, et le Conseil interprovincial du sport et des loisirs Publié en Bulletin n o 1