Evangile : Saint Luc 9,

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1 N mai 2016 Vers l Infini Fête du Très Saint Sacrement du Corps et du Sang du Christ. Evangile : Saint Luc 9, Dieu nous a donné le blé. Nous en avons fait du PAIN. Dieu nous a donné la VIGNE nous en avons fait du VIN. A l Offertoire de la Messe, nous offrons au Dieu de l Univers ces «fruits de la terre et du travail des hommes». C est une offrande COSMIQUE : elle prend le MONDE pour l offrir au Seigneur. Jésus nous les rend transfigurés par la CONSECRATION au Corps et au Sang de Jésus. Nous fêtons aujourd hui le «Saint Sacrement», la «FÊTE-DIEU». C est là, proclame Vatican II, «la Source et le sommet de toute vie chrétienne.» I Un geste de COMPASSION. L Evangile de Saint Luc rapporte comme le feront Marc, Matthieu et Jean, l intervention de Jésus pour apaiser la faim de ce peuple affamé de sa Parole, la pitié pour ce peuple «parce qu ils étaient comme des brebis qui n ont pas de berger». Marc (6,14). Que faire pour prévenir la défaillance du corps. Pour les 12, c est simple : «Renvoie cette foule. Dans les villages, ils trouveront de quoi s y loger et trouver des vivres». Jésus bouscule cette solution «Donnez-leur vous-mêmes à manger» dit Jésus comme une exhortation permanente d ouvrir les yeux sur les.. du monde et d y remédier. Seule nourriture dérisoire : «5 pains et 2 poissons» pour environ 5000 hommes. 1

2 Jésus commence par mettre un peu d ordre : «Faites-les asseoir par groupes de 50 environ». Ensuite Jésus rentre comme dans une liturgie dans un monde nouveau où tout se passe «naturellement» parce que c est Lui Jésus qui agit comme une annonce de l Eucharistie du Jeudi Saint : «Jésus prit les 5 pains et les 2 poissons et, levant les yeux au ciel, il prononce la bénédiction sur eux, les rompit et les donna aux disciples». C est à eux maintenant d agir, de devenir relais entre le geste de Jésus et ka foule... «pour qu ils les distribuent à la foule.» (comme à la communion). Rien de spectaculaire et d ostentatoire. Jésus n est ni un magicien ni un charlatan. Qui peut douter de la réalité de la multiplication des pains rapportée par les 4 évangélistes. «Aucun fait n a été raconté avec une telle insistance. Les 4 évangélistes ici jouent l accord parfait» A. Brunot. Année C page 119 Dans le résultat de cette multiplication des pains, aucun étalage. Il est dit dans 3 lignes. «Ils mangèrent et ils furent rassasiés, puis on ramassa les morceaux qui leur restaient : cela faisait 12 paniers. Dans la profusion aucun gaspillage. Le chiffre 12 évoque le peuple dans son ensemble, l universel. Il faut garder le pain pour tout le peuple : le geste de Jésus doit se prolonger sans fin et pour tous : ce sera vrai dans le sacrement de l Eucharistie. II Au désert La manne «Pain de Dieu» Affamés d une marche épuisante vers une lointaine terre promise, les Hébreux se nourrissent de MANNE, sans doute sécrétion d insectes vivant sur les tamaris. Une nourriture d 1 jour. Elle calme la nostalgie d une nourriture frugale d Egypte. Elle montre le soucis qu a Dieu de son peuple, elle prend dès lors une valeur de «Pain du Ciel». C est la réponse à la question des Hébreux en errance. «Yahweh est-il, oui ou non, avec nous?» (Exode 17, 7). La manne signifie la «présence efficace» de Dieu à son peuple. Ce pain du désert Jésus en connait les limites. 2

3 III Une promesse étonnante et provocante. Saint Jean qui ne dira rien du Sacrement de l Eucharistie : pour lui le Jeudi Sain c est le sacrement du frère, le lavement des pieds lavés (et à laver) c est à dire un exemple d une charité fraternelle toujours offerte. (Jean 13, 1 16) Mais Jean continue son récit et la multiplication des pains dans son chapitre 6 ème. Jésus a échappé à l enthousiasme de la foule qui voulait le faire ROI. Le lendemain, après un jour et une nuit mémorables (Jésus marche sur la mer. Jean 6, 18 21), la foule retrouve Jésus qui lui reproche les limites de la Manne (Ancien Testament et la grandeur du «VRAI PAIN du Ciel donné par le Père, Jésus lui-même : «Je suis le Pain de Vie Quiconque voit le Fils et croit en lui possède la Vie éternelle et Moi je le Ressusciterai au dernier Jour. (Jean 6, 35 40). Les Juifs s étonnent, murmurent et Jésus confirme sa position : «Je suis le Pain de Vie. Vos pères ont mangé la manne au désert, ils sont morts Je suis le Pain vivant : si quelqu un mange de ce pain, il vivra éternellement, et le Pain que je donnerai c est ma chair pour la vie du monde» (Jean 6, 48 61). La suite du texte reprend ces affirmations scandaleuses pour beaucoup et certains quittent Jésus qui interpelle les 12. «Et vous aussi, voulezvous partir?» et Simon Pierre de répondre : «Seigneur, à qui irionsnous? Tu as les Paroles de la Vie éternelle. Pour nous, nous avons cru et reconnu que Tu es le Fils de Dieu» (Jean 6, 68 69). IV La réalisation. La Liturgie de cette fête (Année C) a retenu le témoignage de Paul dans sa Lettre aux Corinthiens. Paul se réfère à la Tradition qui vient du Seigneur en personne. C est le 1 er témoignage écrit de cet inoubliable repas : «Ceci est mon corps» 3

4 «Cette coupe est la Nouvelle Alliance en mon sang». Voilà résumée la foi chrétienne en l Eucharistie. Luther lui-même ne peut écarter la vérité de ce mystère : «Les paroles m obligent, les paroles sont là, il a vraiment dit : c est mon corps, c est mon sang». Par là même, le Jeudi Saint Jésus anticipe sa mort, ce don total de lui-même. «Ma vie, on ne me la prend pas ; je la donne de moi-même». (Jean 10, 18). «Jésus transforme ce qui est une exécution capitale en offrande totale de luimême». B. Sesboué. Sacrements page 124 Le communiant redit sa foi au «Corps du Christ» : «AMEN», mot hébreu, signe d acceptation d un serment et de ses conséquences. Il marque l accord avec ce qui est dit. «C est donner son OUI, c est vrai, c est solide, ferme, fiable. J y crois». V «Faites cela en mémoire de moi» Ce mot est répété par Jésus 2 fois dans le texte de Paul aux Corinthiens (1, 24-25) L homme offre à Dieu du pain et du vin. Pour devenir porteurs de Jésus, ils doivent recevoir la force de l Esprit Saint. «Le pouvoir de consacrer n appartient qu au Saint Esprit. L épiclèse de nos prières eucharistiques, c est un appel au Saint Esprit pour qu Il fasse que le pain et le vin deviennent le Corps et le Sang du Christ». P. Liégé. Pour mieux comprendre, page 81. «Celui qui préside l Eucharistie n est pas désigné démocratiquement par le peuple. C est celui qui a été mis à la tête de la communauté ecclésiale. Il a été ordonné, il a reçu l imposition des mains pour être, parmi les croyants, revêtu d une responsabilité d ensemble sur l Eglise. Il est là pour dire au nom du Christ les paroles mêmes du Christ. Et c est seulement dans l assemblée toute entière célébrante qu il le dit». P. Liégé, id, pages Le prêtre choisi par Dieu (Jean 15,16) ordonné par l évêque, permettra la présence eucharistique de Jésus de se prolonger jusqu à la fin des temps, un prolongement infini du Jeudi Saint. C est la messe pour la fin des temps. Gabriel Bodin et Marcel Joly. Haffreingue. Boulogne sur mer 4

5 Évangile de Jésus Christ selon saint Luc (9, 11b-17) «Ils mangèrent et ils furent tous rassasiés» En ce temps-là, Jésus parlait aux foules du règne de Dieu, et guérissait ceux qui en avaient besoin. Le jour commençait à baisser. Alors les Douze s approchèrent de lui et lui dirent : «Renvoie cette foule : qu ils aillent dans les villages et les campagnes des environs afin d y loger et de trouver des vivres ; ici nous sommes dans un endroit désert.» Mais il leur dit : «Donnez-leur vous-mêmes à manger.» Ils répondirent : «Nous n avons pas plus de cinq pains et deux poissons. À moins peutêtre d aller nous-mêmes acheter de la nourriture pour tout ce peuple.» Il y avait environ cinq mille hommes. Jésus dit à ses disciples : «Faites-les asseoir par groupes de cinquante environ.» Ils exécutèrent cette demande et firent asseoir tout le monde. Jésus prit les cinq pains et les deux poissons, et, levant les yeux au ciel, il prononça la bénédiction sur eux, les rompit et les donna à ses disciples pour qu ils les distribuent à la foule. Ils mangèrent et ils furent tous rassasiés ; puis on ramassa les morceaux qui leur restaient : cela faisait douze paniers. *** «Par tout son ministère, le prêtre réunit les contraires. Le sacerdoce est la fonction qui assure à la fois 2 mouvements liturgiques, dans sa fonction ascendante en faisant monter vers Dieu les demandes et les offrandes des hommes. Et dans un sens descendant pour faire retomber sur le peuple les bénédictions divines». B. Sesboué page 448. «Célébrer l Eucharistie, c est la fonction la plus sublime et la plus sacrée des prêtres. Et pour moi, dès les 1ères années de mon sacerdoce, la célébration de l Eucharistie a été non seulement mon devoir le plus sacré, mais surtout le besoin le plus profond d e de mon âme.» Saint Jean Paul II. Vocation don et mystère Le Christ est le Pain qui cherche la faim. Saint Augustin. 5

6 Eglise de «copains». «Devenons ce que nous recevons. Recevons ce que nous sommes : le Corps du Christ». Saint Augustin. L Eucharistie n est pas une friandise spirituelle. Elle est le vrai Pain. le pain le plus vrai qui soit une nourriture pour ici et demain et toujours. «Manger le Christ dans la communion c est tourner le dos à la mort à la mort et devenir toujours plus un seul Corps. et un seul Esprit dans le Christ. L Eglise appelle les fidèles à manger le même Pain Les voilà COPAINS ceux qui partagent le même pain, compagnons dans ce temps, frères du même Père, frères du «bien-aimé frère» et Seigneur en marche vers l Eternité des sauvés. Saint Jean Paul II dans son encyclique sur l Eucharistie invite les communiants à s engager pour transformer la vie, pour qu elle devienne d une certaine façon «eucharistique», transformer le monde selon l Evangile» (n 28) Encore faut-il ne pas bouder la rencontre eucharistique du dimanche. Il y a une anorexie spirituelle qui aboutit à un desséchement de l âme. 6

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