ModWright Paris d Oracle Audio Technologies

Transcription

1 Volume 12 numéro 5/6 $ Envoi de Poste-publications-Enregistrement n o Choisir le bon écran de projection Stello Ai 500 ModWright Paris d Oracle Audio Technologies Stello VDH Ecce Musica Linn et beaucoup plus... Qualité et distinction En un peu plus de dix ans, la firme ModWright Instruments a réussi à se frayer un chemin vers le cercle restreint des meilleurs fabricants mondiaux d électroniques audio. Dédiée au début aux modifications suite page 18

2 O p i n i o n 06 Éditorial le temps des vacances S E R V I C E A U X L E C T E U R S 45 Beaux, bons, pas chers 48 La bourse aux échanges La référence en divertissement son et image juillet/août 2011 Vol 12 n o 5 Éditeur et directeur de publication Michel Leroux Rédacteurs Pierre Dallaire, Michel Dupuis, Jean Laporte, Michel Leroux, Stéphane Lynch, Jan-Erik Nordoen, Benoit Sarrazin, Richard Schneider Direction artistique Bruno Ricca Photographe François Desaulniers (si mentionné) Postes Canada : Retourner toute correspondance ne pouvant être livrée au Canada à l adresse suivante : Administration et Abonnements C.P. 75, Succ. Rosemont Montréal (Québec) H1X 3B6 Téléphone : (514) Télécopieur : (514) info@son-et-image.com Le MSI accepte volontiers tout matériel transmis par ses lecteurs ou les professionnels de l industrie mais ne s engage nullement à publier ni retourner, en totalité ou en partie, toute documentation ainsi reçue et cette pratique implique nécessairement de l auteur un accord pour publication. Bien que toutes les précautions soient prises pour assurer la rigueur des renseignements, il est entendu que le MSI ne pourra se porter garant de l intégrité des écrits de ses colla borateurs et de ses annonceurs. Toute reproduction en tout ou en partie est interdite sans autorisation écrite. Distribution en kiosques Réseau Quebecor Média Le Magazine Son et Image est publié 6 fois l an par Le Groupe Alcyon inc. Dépôt légal Bibliothèque nationale du Québec, 2000 Bibliothèque nationale du Canada, 2000 ISSN : Envoi de Poste-publications Enregistrement no Abonnement par Internet Distribution postale IntraMédia datamark systems B A N C S D E S S A I 07 La Paris d Oracle une mini Ferrari dans le monde des platines 16 Stello Ai 500 amplificateur intégré et convertisseur numérique analogique 18 ModWright Instruments LS 100 Qualité et distinction 28 Van den Hull 3T The Rock Hybrid / Ecce Musica À vos marques, prêt, branchez! C H R O N I Q U E S 12 Dossier Choisir le bon écran de projection 23 Entrevue Planabox célèbre son 15 e anniversaire 24 Plein feux anne Bisson Parfum de jazz 26 On aime 32 Profil système audio pour auto de collection Rencontre avec Didier Eymard de Hot O Son 34 Événement soirée-rencontre avec M. Gilad Tiefenbrun Directeur général de Linn 38 Acoustique insonorisation Principes et mesures 40 Techno Pop icloud et ios 5 le nuage au-dessus du support physique! 44 SOS - Solutions 46 Un monde de musique un, deux, trois 49 Nouveautés 50 Ère classique LA PARIS D ORACLE ModWright Instruments LS 100 Stello Ai 500 Photo du haut de la couverture : gracieuseté de Stewart Filmscreen. Bird Songs Joe Lovano/Us Five Anne Bisson Portraits & Perfumes annebisson Portraits & Perfumes SCuban Rhapsody Jane Bunnett & Hilario Duran

3 banc d essai 07 La Paris d Oracle Une mini Ferrari dans le monde des platines Michel Bérard Depuis le retour du vinyle, amorcé il y a quelques années, j ai eu l occasion de tester un certain nombre de platines, pour la plupart peu abordables au commun des mortels. L arrivée de la Paris d Oracle Audio Technologies était donc la bienvenue. Certes, son prix ne se situe pas au bas de l échelle, cependant il est plus accessible et tout à fait justifié. DESCRIPTION La platine a été livrée complète, munie de son bras et de sa cellule Oracle. Sa dimension est de 363 x 475 x 150 mm et son poids de 12 kg. À noter que la platine est offerte en quatre coloris : noir, gris, rouge ou blanc lustré comme celle que nous avons testée. Photo : François Desaulniers

4 banc d essai 08 LA PLATINE La première Paris, la Mk IV, avait été introduite en 1991 et ne comportait qu une seule vitesse, 33 tours par minute. On y ajouta dès l année suivante la vitesse de 45 tours. Déjà à l époque, elle fut accueillie avec enthousiasme par la communauté audiophile et on trouve toujours des aficionados de cette première mouture. Vingt ans plus tard, la Paris renaît, complètement revue et dessinée. Elle incorpore tous les éléments des plus récentes percées technologiques et bénéficie de l expérience acquise dans le développement et la mise au point de sa grande sœur la Delphi Mk VI. La Paris comporte un cadre et un châssis semi-flottant en fibre de bois de haute densité stratifié, constitué de trois couches distinctes. Ce concept de fabrication bien connu en audio sert de filtre mécanique de base à la platine. Oracle innove en utilisant des tiges de fibre de verre et des coussinets de Sorbothane qui servent de première ligne de défense et de contrôle contre les microvibrations. Le réceptacle qui accueille l axe du plateau comporte une plaque de butée et deux bagues d alignement de haute précision composées de PEEK (polyétheréthercétone), un matériau thermoplastique haute performance. Si on se fie à la couleur noire du matériau, il apparaît que le PEEK utilisé est de la plus haute qualité, le «bearing grade» contenant de la fibre de carbone renforcée avec du graphite et des lubrifiants PTFE (polytétrafluoroéthylène). Ce matériau, aussi utilisé pour la Delphi Mk VI, est comparable à l acier inoxydable bien que plus facile à usiner. Il offre une grande stabilité thermique, un faible taux de friction et un faible taux de détérioration dû au couplage. L axe, usiné avec grande précision, est en acier inoxydable. Il est couplé au plateau composé du même matériau qui permet d entraîner la courroie. Les disques sont posés sur un plateau en acrylique, une matière inerte qui sert de deuxième ligne de défense contre les bruits indésirables en bloquant l énergie transférée par le mouvement de l aiguille dans le sillon du disque. La platine ne serait pas complète sans son disque de couplage servant à stabiliser solidement le vinyle sur la surface du plateau. Astucieusement constitué de deux pièces, il assure l immobilisation du vinyle tout en permettant au bouton de serrage de tourner simultanément sur le pas de vis. Ce procédé permet de ne pas endommager l étiquette mais surtout de constituer une troisième ligne de défense contre le bruit dans l arsenal de la Paris grâce à l emploi de Delrin. Ce matériau empêche le transfert du bruit généré par la rotation de l ensemble pivot/plateau dans le support de l axe du pivot. Le Delrin est caractérisé par sa force, sa rigidité, sa résistance à l abrasion et son faible coefficient de friction. L entraînement est pris en charge par un moteur à faible voltage à courant alternatif (AC synchrone). Ce moteur, sa courroie d entraînement et son circuit électronique ont été directement empruntés à la Delphi Mk VI. L électronique de la Paris inclut un circuit oscillateur de très haute précision qui reproduit un signal sinusoïdal dont l onde parfaite alimente le moteur. Cela permet d assurer une haute précision de rotation. Quatrième ligne de défense. Ce système permet d isoler l électronique des fluctuations et des impuretés de la tension de ligne. La cinquième et dernière ligne de défense de la Paris est apportée par ses trois supports convexes ajustables. Aussi constitués de Delrin, ils offrent une surface réduite de contact avec le plateau de support et agissent en filtre mécanique ce qui contribue à réduire l accès de l énergie indésirable à l intérieur du système de platine. LE BRAS DE LECTURE Dans ce domaine, Oracle a choisi de ne pas réinventer la roue mais plutôt de s appuyer sur l expérience de la société autrichienne Pro-Ject. Oracle a porté son choix sur le bras de lecture 9cc et y a ajouté un dispositif d amortissement (damping). Cette association à Pro-ject s avère un choix éclairé, la philosophie de l entreprise autrichienne s accordant parfaitement avec le concept de la Paris. Le porte-cellule est de 0,5 (12,7 mm) standard. La distance de fixation du bras est de 212 mm. La longueur fonctionnelle du bras est de 9, sa masse de 8,5 g et la distance de dépassement de 18 mm. L ajustement de la hauteur de bras (VTA) se fait en dévissant deux vis situées sur la base du bras. L azimut de la cellule peut être ajusté en dévissant une seule vis de soutien ce qui permet de tourner le bras à l angle désiré. Le 9cc a été conçu de façon à éloigner les vibrations parasites de la cellule et de la plaque de montage. Le bras et le porte-cellule font corps dans une seule pièce en fibre de carbone. Sa conception conique a pour but d éviter les réflexions d ondes stationnaires. Il utilise un roulement à billes inversé muni de quatre billes aux spécifications super précision ABEC7 (acronyme pour Annular Bearing Engineering Committee) dont les niveaux s étendent de 1 (standard de base) à 9 (le plus haut). La distorsion globale est largement réduite grâce à l utilisation, entre autres, d un dispositif d amortissement en Sorbothane. La tige de support du contrepoids est située au niveau du disque afin de réduire la force d appui du stylet et du «wow» dynamique à la lecture de disques ondulés. Le câblage interne est fait de cuivre haute pureté relié à des connecteurs phono (RCA) plaqués or permettant l utilisation de câbles d intermodulation de son choix. LA CELLULE Elle a été conçue pour s adapter parfaitement à la performance de la Paris. Munie d une coque en aluminium, cette cellule à bobine mobile dotée d un haut niveau de sortie pèse 10 g et affiche une sortie de 1,6 mv. Sa réponse en fréquence s étend de 20 à Hz. La séparation entre les canaux de gauche et de droite est de 28 db. La force d appui recommandée se situe entre 1,2 et 1,6 g. La tige supportant la pointe de lecture est en alliage de magnésium et la pointe de lecture elle-même revêt un profil elliptique fin.

5 INSTALLATION La platine toute neuve est la plus récente version de la Paris. Elle est arrivée munie de son bras de lecture et de sa cellule déjà calibrés à l usine. La première étape de l installation consiste à retirer les cales en mousse et en aluminium destinées à sécuriser la suspension lors du transport. Ensuite, il suffit de remplir le cylindre qui supporte l axe du plateau d entraînement de 4 ml d huile avec la seringue fournie à cet effet. On y insère ensuite le plateau d entraînement de la courroie, la courroie et le plateau en acrylique. L étape suivante consiste à ajuster la hauteur du plateau par rapport au châssis de la platine au moyen de quatre vis situées sous la platine. Un gabarit de plastique fourni facilite l opération. Une fois la platine posée sur mon meuble audio, il ne restait plus qu à la mettre de niveau grâce aux trois pieds convexes ajustables. Ensuite, j ai enfilé le contrepoids fourni sur la tige arrière du bras de lecture et appliqué la force recommandée de 1,6 g. J ai installé le poids d antipatinage à sa force la plus faible en plaçant la boucle du fil de nylon sur l encoche la plus rapprochée du pivot. J ai expérimenté au cours de mes écoutes pour trouver l emplacement optimal. Restait à installer le dispositif d amortissement du bras, tout d abord en m assurant du bon alignement de la vis dans le bain accueillant le liquide amortissant. L étape suivante consiste à remplir au moyen d une seringue fournie le bain avec le liquide visqueux. Je recommande de remplir le bain par petites doses afin d éviter qu il ne déborde. Le dispositif peut être engagé ou désengagé à volonté simplement en quelques tours de vis. J ai finalement branché l alimentation de base fournie avec la platine et les câbles d interconnexion. Nous avons toutefois demandé au manufacturier de nous fournir l alimentation haut de gamme Turbo utilisée pour la Delphi Mk VI pour fins de comparaison. La hauteur du bras ajustée à l usine était parfaite, la cellule étant parfaitement horizontale avec la surface du disque. Évidemment, cet alignement peut varier selon l épaisseur de chaque vinyle. Cet élément n est pas aussi banc d essai 5971 ST-HUBERT, SUITE 2, MONTRÉAL H2S 2L8 (514) SUPER VENTE SPÉCIALE Escompte de 50 % sur les Gemme Audio Tonic G3 - G5 - G7 AU PRIX DU FABRICANT G3 RÉG. 850 $ SPÉ. 425 $ G5 RÉG $ SPÉ. 699 $ G7 RÉG $ SPÉ. 999 $ 09

6 banc d essai 10 critique qu on pourrait le croire, car une variation d un seul degré dans l angle d attaque de la cellule nécessite une course de 4 mm de la hauteur du bras. CONDITIONS D ÉCOUTE Tout d abord, la platine a été placée sur une plate-forme Symposium posée sur meuble SolidTech. La cellule était branchée sur le préampli phono Nagra VPS optimisé pour une impédance de 47 kohms selon la recommandation du manufacturier. L ensemble Oracle Paris, bras Pro-Ject et cellule Paris étant tout à fait neuf, il a exigé un rodage d une bonne cinquantaine d heures avant le début des écoutes critiques. ÉCOUTE Les écoutes allaient se faire en plusieurs étapes de façon à évaluer les effets du dispositif d amortissement du bras, de l antipatinage et enfin de l alimentation. J ai commencé par un disque test pour les ajustements de base. Ce disque contient différentes plages servant à ajuster la force d appui, l antipatinage, vérifier l équilibre entre les deux canaux et mesurer le bruit de fond généré par la platine et le moteur, entre autres. J ai fini par opter pour la force d appui recommandée maximum, soit 1,6 g et la plus faible tension du poids d antipatinage. Le dispositif d amortissement n était pas encore engagé. PHASE 1 - LA CHASSE AUX DÉFAUTS Toute la première batterie de tests consistait à trouver les défauts de l ensemble platine/bras/cellule, d une part, pour l optimiser au maximum et d autre part, pour en connaître les limites. Pour cette première série de tests, j ai choisi un disque Erato (NUM 75024), Georges Gershwin, Concerto en Fa enregistré en 1981 par l Orchestre Philharmonique de Monte-Carlo sous la direction de Lawrence Foster. Au piano Steinway, Gabriel Tacchino. De prime abord, l écoute se présentait bien, sauf dans les masses orchestrales où tout se détériorait. Pensant que l usure du disque était la cause du problème, je l ai remplacé par deux ou trois autres, sans succès. Pour en avoir le cœur net, j ai transposé le premier vinyle sur ma platine de référence sans que le problème ne se reproduise. Après une nouvelle vérification de tous les ajustements, j ai constaté que la cellule «high output» nécessitait un ajustement tout bête de mon préampli phono Nagra. Il me suffisait de pousser le mini bouton presque invisible en mode «low output» derrière celuici. On ne le répétera jamais assez, mais dans le monde de la haute-fidélité il suffit d un détail banal pour qu un système de prix astronomique sonne moins bien qu un système de base bien ajusté et équilibré. J étais soulagé, mais toujours sur mes gardes. J ai repris en rafale l écoute de mes disques de torture pour constater que le problème avait complètement disparu, à mon grand soulagement. Avec le Gershwin, l espace du Palais des Congrès de Monte-Carlo était très palpable. On perçoit toute la largeur de l orchestre, les rangées successives des musiciens et, de façon surprenante, la grosse caisse loin dans le fond de la salle. Le Steinway avait beaucoup d assise et de présence. Même dans les passages les plus dynamiques, la Paris ne perdait aucunement les pédales. Le premier test était passé avec brio. Deuxième test : l ensemble Oregon sur étiquette ECM enregistré en 1983 au Tonstudio Bauer, à Ludwigsburg en Allemagne. La première plage, «The Rapids», comporte une série de pièges. Le premier est le saxophone soprano de McCandless que la Paris respecte et nous livre avec une justesse impeccable des timbres et surtout sans agressivité. Ensuite, la contrebasse de Moore creuse sans se perdre jamais, même enrobée par les imposants jeux de percussion de Walcott, et le scintillement délicat des cymbales est bien mis en relief dans l espace. Le début de la seconde pièce, «Beacon», est particulièrement révélateur de la capacité d une platine à reproduire avec justesse et sans exagération les basses fréquences sans sortir de ses gonds. Là encore, la Paris relevait le défi haut la main. Je décidai de mettre Martha Argerich au travail avec toute sa fougue, sa force et sa délicatesse au piano dans l une de ses rares interprétations de J. S. Bach, la «Toccata en ut mineur BWV 911», étiquette Deutsche Grammophon Un de mes disques préférés. L œuvre débute sur quelques mesures auxquelles s enchaînent un adagio, puis une fugue à trois voix qui, après sept entrées du thème, débouche à son tour sur un bref adagio. Je disposais là de suffisamment de contrastes pour me faire une bonne idée du rendu de la Paris. Elle s en tirait encore brillamment malgré quelques légères hésitations dans les crescendos les plus énergétiques. Ce sont dans ces conditions que le dispositif d amortissement de la Paris pouvait faire son entrée en jeu, ce que je vérifierais plus tard. Pour pousser encore plus loin, je plaçai cette fois Heavy Heart de Carla Bley (ECM- Watt/14) et la pièce «Ending It». Dans le cas qui nous concerne, ce titre est très révélateur : ça passe ou ça casse! L alliance du saxophone baryton de Steve Slagle et de la batterie de Manolo Badrena avec une prise de son directe et sans compression a de quoi faire sauter une aiguille de son sillon. Mais la Paris tient la route sans broncher.

7 Les tests lourds étant effectués, je suis passé aux tests de délicatesse avec le quatuor Végh dans une interprétation du Quatuor No 1 en fa majeur Opus 18/III de Beethoven. Ici, on scrute la précision, la finesse et les silences. Le premier mouvement débute de manière énergique, sur un motif énoncé ex abrupto par les quatre instruments à l unisson. On passe de la tonique à la dominante. Deux temps de silence et le motif jaillit à nouveau, bref, incisif. Dans ce court espace-temps, la Paris révèle le tout avec précision. On décèle bien la texture de chaque instrument et sa position dans l espace apparaît clairement. La Paris s efface obligeamment dans les moments suspendus de silence entre deux reprises du quatuor. PHASE 2 - POUR LE PUR PLAISIR Maintenant que tout est ajusté et que les limites de l ensemble Paris sont mesurées, je conclus que la platine est dépourvue de défauts. Je peux enfin passer à l écoute de la musique. Moustaki, «Déclaration», «Les eaux de Mars» et autres. Ce disque acheté en avril 1973, je l ai fait tourner des centaines de fois. Léger, rafraîchissant. Ce qu il révèle, c est la capacité de la Paris à ne pas accentuer le bruit de fond, même d un disque qui a été gratté autant de fois. Le surprenant silence de l aiguille qui glisse dans le sillon sans se faire remarquer m a assez surpris, je l avoue. Ensuite, un pur délice : Jennifer Warnes chante Leonard Cohen Famous Blue Raincoat en version audiophile 45 tours. C est le genre de disque unique que l on ne prête à personne et que l on ne fait pas jouer sur une platine qui risque de l endommager. Jennifer Warnes est dans la salle d écoute. Sa voix palpable, présente. On se laisse porter. On oublie le système. Enfin, dans la même veine, je termine mes écoutes avec Les Planètes de Holst, arrangement pour orgue et quintette de cuivres interprété par l ensemble Buzz et Mélanie Barney à l orgue sur étiquette Fidelio. Ce disque, qui a été lancé au mois d avril dernier, est déjà la référence du célèbre magazine Stereophile. J avais la chance d avoir sous la main un pressage test ainsi que la version finale 33 tours. Une version 45 tours est en préparation. L ensemble Paris a su rendre honneur à ce disque de référence. Cela sonne comme du bonbon. On n écoute pas tant cet enregistrement pour tester ses enceintes à coup de tuyaux d orgue plongeant dans l abîme de l infra grave, mais pour sa panoplie de couleurs, de nuances et même ses silences. Je me concentrais sur la musique que me livrait la Paris avec honnêteté. Dans les jours qui ont suivi ces écoutes, j ai aussi pris le temps de raffiner et d expérimenter l ensemble Paris. Ainsi, en ce qui concerne le dispositif d amortissement du bras, personnellement, je préfère une utilisation modérée. J ai choisi de m en passer pour des enregistrements subtils comme la musique de chambre, par exemple. Il s avère cependant utile pour des enregistrements très dynamiques, particulièrement pour le piano. À noter, une légère lacune à laquelle Oracle a probablement déjà remédié : pour plusieurs disques dont les plages sont très proches de l étiquette, la course du dispositif est trop courte et freine le bras avant la fin de la dernière plage. Par ailleurs, je ne pourrais me passer de l alimentation externe Turbo empruntée à la Delphi MkVI. C est un «must». Sans elle, c est comme conduire une Ferrari chaussée de pneus de Ford Pinto. On constate la supériorité lorsqu on retourne à l alimentation de base. La différence apparaît plus clairement lors de l écoute de l extinction des notes de piano où tout chambranle. On remarque aisément l instabilité de la rotation du plateau. Je la recommande fortement. CONCLUSION En somme, la Paris se révèle un chef d œuvre et vaut tout son pesant d or dans cette gamme de prix. Dans ce monde fascinant du vinyle, des fous scientifiques, passionnés de musique se lancent corps et âme à la recherche de la perfection sonore. Ils conçoivent des produits sans limites de ressources qui vont beaucoup plus loin que la Paris. Ainsi, l ensemble platine Caliburn Audio Labs / bras de lecture Cobra / support Castellon (90,000 $) est un produit d exception dont chaque dollar est tout à fait justifié à mon avis, lorsqu on l examine en profondeur. Bravo donc pour toute cette recherche (comme celle du concepteur, M. Jacques Riendeau d Oracle). Elle aboutit à la conception et à la production de produits accessibles comme la Paris qui bénéficie sans conteste de toute l expérience acquise dans le développement de la grande sœur, la Delphi Mk VI. La Paris ne peut pas offrir la tridimensionnalité des platines hyper sophistiquées ni la précision impeccable des textures apportée par son aînée, par exemple. Cependant, pour une fraction du prix, elle livre beaucoup plus qu une fraction de la musique. Cet ensemble s adresse aux mélomanes qui ne veulent pas se préoccuper de la technique. Une fois installé et bien ajusté, on l oublie et on se laisse emporter. La Paris d Oracle Audio Technologies Platine seule (3150 $), bras de lecture (950 $), cellule (1150 $) Prix d ensemble : 5000 $ Fabricant et distributeur : Oracle Audio Technologies banc d essai 11