PROJET CULTUREL D AGGLOMÉRATION

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1 CONSEIL DE DÉVELOPPEMENT DURABLE DE L AGGLOMÉRATION BOULONNAISE COMMISSION CULTURE PROJET CULTUREL D AGGLOMÉRATION Constats et propositions du conseil de développement PRÉSIDENT Jean-Pierre SERGENT MEMBRES Marcel GHESQUIERE Paul LABIT Max PAPYLE Patrick PAVIE Hervé PIAU Frédéric RONDEAU

2 Au-delà de la reprise en gestion de l ENMD, de l Ecole Municipale d Art, de la mise en œuvre d un parc de matériel scénique et de la construction d une grande scène d Agglomération, la CAB, par la délibération de son Conseil et celui de chaque commune qui la compose est compétente pour mettre en œuvre : une démarche participative visant à définir le projet culturel du territoire, toute action culturelle contribuant à cet objectif et déclaré d intérêt communautaire. La commission en prend acte et tient à souligner que les enjeux autour de cette compétence sont considérables : ARTISTIQUES D ABORD mais aussi, financiers, économiques, d image, sociaux et sociologiques, touristiques, d aménagement du territoire, sans oublier qu ils contribuent aussi à la qualité du cadre de vie. Avec pragmatisme et intelligence, les élus des différentes communes ont répondu au coup par coup aux demandes nouvelles qui se font jour, qu elles émanent des publics ou des talents qui demandent à s exprimer. Il faut cependant noter que : L addition des talents et des demandes ne fait pas un projet, Les initiatives des uns et des autres pour riches et foisonnantes qu elles soient apparaissent repliées sur elles sans synergie entre elles et constituent même souvent un obstacle à la démarche participative prônée par la compétence CAB, La structure même de la CAB (désignation par les conseils municipaux) rend difficile l appropriation citoyenne nécessaire à la démarche participative de projet. Les propositions de la Commission visent donc, dans le respect de l autonomie des différents acteurs culturels (créateurs, associations, services, institutions et les différents niveaux de collectivités territoriales) à : Clarifier les compétences d intérêt communautaire, préciser le projet et ses contours (maîtrise d ouvrage), Créer les outils communautaires les mieux adaptés à la mise en œuvre du projet (maîtrise d œuvre), Mettre le dialogue, la concertation et la communication au service d une démarche de projet et de son appropriation citoyenne. CONSEIL DE DÉVELOPPEMENT DURABLE DE L AGGLOMÉRATION BOULONNAISE I COMMISSION CULTURE 2

3 CLARIFIER LES COMPÉTENCES D INTÉRÊT COMMUNAUTAIRE, PRÉCISER LE PROJET ET SES CONTOURS (MAÎTRISE D OUVRAGE) REPRISE EN GESTION DE L ENMD La reprise en gestion de l ENMD a créé une dynamique et initié une vraie démarche de qualité. Le dialogue et un management intelligent doivent permettre une gestion encore plus qualitative des ressources humaines. Des projets d Agglomération doivent aider à transcender les clivages qui peuvent demeurer entre les différents pôles du Site Pilote et les Etablissements qui sont restés en dehors. Il est aussi souhaité que l ENMD sache s en remettre à d autres compétences pour la mise en œuvre des événements artistiques inscrits au cahier des charges de l établissement. REPRISE EN GESTION DE L ECOLE MUNICIPALE D ART La reprise en gestion de l ÉCOLE MUNICIPALE D ART contribuera aussi d une dynamique et d une démarche de qualité. Elle doit bénéficier de l expérience acquise lors de la reprise en gestion de l ENMD. Elle doit s inscrire pleinement dans une démarche de proximité comme dans les partenariats qui devront être mis en œuvre dans l Agglomération pour la réalisation de grands événements culturels comme ceux que pourrait susciter une éventuelle animation autour de l œuvre du peintre Matthieu. LE SPECTACLE VIVANT PEUT-IL DEVENIR UNE COMPÉTENCE COMMUNAUTAIRE? La question demeure entière. Il faut, de toute urgence, préciser le statut de la Grande Scène d Agglomération sur 2 sites. Lieux ou Etablissement Culturel ainsi que la question de sa taille, de sa mission, de son projet, de sa gestion, et de son pilotage. La Commission dit, avec beaucoup de force, la nécessité, dans l Agglomération, d un lieu culturel identifié et identifiant MULTIPLE et pas polyvalent qui ne dispensera pas d affirmer la nécessité, à moyen terme d un réseau de lieux de taille modeste, spécialisés mais complémentaires, cohérents et adaptés aux créateurs, aux publics et aux communes. Elle souhaite que la place et le statut du théâtre de Boulogne dans le dispositif soient précisés. Elle souhaite que la question des grands événements culturels soit pensée au niveau du littoral en partenariat avec le Conseil Régional, le Conseil Général, le SMCO et les Communautés d Agglo du Littoral. Ce pourrait être la mission d un Festival de la Côte d Opale rénové (ses prestations actuelles doublonnent souvent avec des initiatives désormais assumées au niveau local tout au long de la saison). CONSEIL DE DÉVELOPPEMENT DURABLE DE L AGGLOMÉRATION BOULONNAISE I COMMISSION CULTURE 3

4 À moyen terme la commission souhaite que des groupes de réflexion soient mis en œuvre sur : la mise à disposition de lieux dévolus à la création artistique sur le modèle de ceux qui ont vu le jour dans nombre de villes et qui se sont avérés des lieux innovants, l organisation d un pôle théâtre pour la jeunesse susceptible de fédérer les initiatives qui se développent dans le domaine de la création de spectacles et dans celui des ateliers de pratique en y associant le plus grand nombre de communes et en diversifiant les publics, À court terme, la commission suggère de réfléchir à la mise en œuvre d un festival d envergure autour du spectacle vivant (mené conjointement à un événement type Ville en Fête ) qui se développerait, sur une période courte, entre les jardins du Casino et l espace de l Enclos de l Evêché en Vieille-Ville. (contribution intéressante à la nécessaire liaison Nausicaa-Vieille Ville) LA QUESTION DU PATRIMOINE Le patrimoine n est pas déclaré d intérêt communautaire mais le Projet d Agglomération veut développer l organisation d événements de grande ampleur ayant trait à son passé maritime. C est une contradiction. La Commission souhaite que le label ville d art et d histoire soit étendu au territoire de la CAB et éventuellement en partenariat avec la CCI ( Pays d art et d histoire ). L enjeu est considérable en terme d image et ouvre la possibilité d événements en plein air de type Nuits Blanches susceptibles d associer nombre de communes grandes ou petites de l Agglomération. À moyen terme, la Commission suggère des groupes de réflexion sur : la mise en œuvre d un service moderne et performant permettant la prise en charge par la CAB de la gestion et l exploitation des archives de toutes les communes du territoire, l utilisation des images de synthèse et la mise en œuvre d un site virtuel pour la valorisation du site de la vieille ville et une meilleure articulation avec NAUSICAA, Création d un centre d interprétation de l architecture et du patrimoine (re-découverte de l architecture et de l urbanisme dans l Agglomération notamment dans les domaines de l architecture militaire et de l urbanisme balnéaire). CULTURE ET QUESTION SOCIALE La commission redit avec beaucoup de force qu il ne saurait y avoir de culture au rabais pour quartiers défavorisés. Elle souhaite cependant que l accès à la culture et aux pratiques culturelles dans les quartiers réputés en difficulté soient déclarés d intérêt communautaire dans le cadre du projet culturel de territoire. Elle note avec tristesse qu aucun lieu propice au spectacle vivant ne soit, à l heure actuelle, envisagé dans le quartier du Chemin Vert. À moyen terme, la Commission suggère la modernisation, l informatisation et la mise en réseau des espaces lecture voire multimédias dans les différentes communes de la C.A.B., CONSEIL DE DÉVELOPPEMENT DURABLE DE L AGGLOMÉRATION BOULONNAISE I COMMISSION CULTURE 4

5 CULTURE SCIENTIFIQUE La commission souhaite que la CAB fasse, de son investissement dans l Université Populaire, un levier pour promouvoir avec l Université, NAUSICAA et le Monde associatif, culture scientifique et technique. CRÉER LES OUTILS LES MIEUX ADAPTÉS POUR LA MISE EN ŒUVRE DU PROJET La commission souhaite, dans le cadre du projet culturel d Agglomération, qu une véritable ingénierie culturelle d Agglomération soit déclarée d intérêt communautaire et mise rapidement en œuvre. Elle prolongerait l initiative du matériel scénique et d exposition qui est déjà un grand succès. Cette ingénierie culturelle dont le pilotage nécessiterait talent, technicité, compétence et expérience aiderait les communes dans une démarche concertée de qualité et de progrès qui doit être celle du projet culturel d Agglomération. En concertation et avec le soutien d un conseil de développement culturel, elle aiderait les communes et les acteurs de la culture dans tous les domaines qui font la qualité d un projet : tarification, billetterie, calendrier, convivialité, sécurité, équipement, programmation, prospective, évaluation. Elle devrait aussi être en charge d un vrai projet de stratégie globale de communication qui doit être plus que les campagnes d information qui ont cours actuellement. Elle devrait enfin avoir la responsabilité de gérer les relations et les partenariats avec les grandes collectivités territoriales (Région, Département, SMCO), l Etat et l Union Européenne. METTRE LE DIALOGUE, LA CONCERTATION ET LA COMMUNICATION AU SERVICE DU PROJET ET DE SON APPROPRIATION CITOYENNE L objectif affiché d une démarche participative n est, à l évidence, pas atteint. La Commission a le sentiment que : la compétence culture de la CAB est mal connue des élus eux-mêmes et souvent réduite aux seuls intérêts de la commune dont ils ont la charge. L intérêt communautaire est largement absent des débats, la démarche participative, quand elle existe, a souvent été réduite à un débat technique entre spécialistes d une même branche artistique, le nécessaire dialogue de tous les acteurs sur des thèmes transversaux sans lequel il ne peut y avoir de démarche de projet n existe pas ou si peu, CONSEIL DE DÉVELOPPEMENT DURABLE DE L AGGLOMÉRATION BOULONNAISE I COMMISSION CULTURE 5

6 les concertations dans une même branche artistique semblent même souvent difficiles quand elles ne sont pas conflictuelles, on affiche le souci de l information mais il n existe pas de vraie communication autour du projet et de ses enjeux, l appropriation citoyenne n existe pas ou se réduit dans le meilleur des cas à un lobbying d initiés surtout soucieux d intérêts particuliers. La commission souhaite que l on se donne les moyens de dépasser cette situation. CONCERTATION Informelle, informative, consultative ou délibérative, la concertation ne peut jamais être escamotée. Elle exige de la volonté, du temps, de la méthode et quelques moyens. DIALOGUE Le temps a passé mais les plus anciens sont nostalgiques de l OMCB et des commissions extra-municipales qui permettaient une certaine forme d appropriation citoyenne des politiques municipales. Les temps ont changé, les données sont différentes, mais la CAB a besoin d inventer, dans le cadre de sa compétence culture, des formes de dialogue citoyen sur des thèmes transversaux ou verticaux mais d intérêt communautaire. Là aussi, il n y a pas de place pour l improvisation mais avec professionnalisme, volonté et méthode, la commission a le devoir de faire des propositions. COMMUNICATION Le projet culturel de territoire a besoin d une vraie stratégie globale de communication. C est l image de l Agglomération qui est en jeu. Sans vrai projet de stratégie globale de communication il n y aura ni appropriation citoyenne ni identification au projet, ce qui est essentiel dans cette période de mutation rapide et continue dans laquelle l agglomération tente de se construire un avenir. CONSEIL DE DÉVELOPPEMENT DURABLE DE L AGGLOMÉRATION BOULONNAISE I COMMISSION CULTURE 6

7 DES ASSISES DE LA CULTURE Dans cet état d esprit, la commission propose à la CAB d organiser des Assises de la Culture qui permettraient de débattre de toutes ces questions avec les élus, les acteurs du monde de la culture, les représentants de la société civile et les citoyens soucieux des démarches d intérêt communautaire. Elle propose d en confier la présidence à une personnalité extérieure du monde de la culture et d y convier quelques grands témoins de la société civile. Elle se tient, avec le Conseil de Développement, à la disposition de l organisme chargé de la mise en œuvre pour apporter sa capacité d analyse, de prospective, de proposition dans l organisation des débats. Elle suggère que, dans toute la mesure du possible, ses assises se tiennent à l occasion de la présentation de la saison telle que M. ALLAN s en était fait l écho dans la presse locale. POUR UN CONSEIL DE DÉVELOPPEMENT CULTUREL ET UNE CHARTE D AGGLOMÉRATION Elle suggère que ces Assises débouchent sur la rédaction d une charte pour le développement culturel dans l agglomération et la mise en œuvre d un conseil de développement culturel présidé par période de 3 ans par une personnalité extérieure. La commission se tient à la disposition de tous ceux, Maires, Acteurs du monde de la culture ou de la société civile qui souhaiteraient approfondir avec nous ces propositions que nous faisons au nom du Conseil de Développement. CONSEIL DE DÉVELOPPEMENT DURABLE DE L AGGLOMÉRATION BOULONNAISE I COMMISSION CULTURE 7