Faisant suite au bulletin vert de juillet 2013 portant sur le programme
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- Germaine Guertin
- il y a 8 ans
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1 Bulletin vert A N N É E N O 3 N O V E M B R E D A N S C E N U M É R O : Introduction 1 La fibre innovante de 1 la MRC Pour remettre au 2 suivant Le contexte québécois 2 de la filière du textile Un réseau tissé serré 3 Manger ses bas 4 Le programme de récupération des résidus de textile Faisant suite au bulletin vert de juillet 2013 portant sur le programme de récupération des résidus domestiques dangereux (RDD), la MRC de Matawinie vous présente son deuxième programme de récupération des matières résiduelles : celui des résidus de textiles. La fibre innovante de la MRC Le programme en 5 chiffres Philtex, notre partenaire 5 Nos coordonnées 6 Pour en savoir plus 6 Le Slow Wear 6 À l instar de son programme des RDD, la MRC de Matawinie fait preuve encore une fois d innovation avec son programme de récupération des résidus de textile. Depuis 2010, la MRC de Matawinie est l une des premières MRC à financer un programme des plus uniques qui tient à l organisation d un transport intra-mrc des résidus de textile. En organisant le transport des résidus des comptoirs vestimentaires de son territoire jusqu à un dépôt central, la MRC permet d accumuler ainsi une masse de textile suffisamment importante pour qu un récupérateur vienne les chercher sans frais. Une quantité si alléchante que plusieurs récupérateurs sont même prêts à verser une redevance pour ces résidus. Le programme vise deux objectifs : La préservation de l environnement en détournant de l enfouissement les quantités importantes de résidus rejetées par les comptoirs; Le soutien financier de ces organismes pour la réalisation de leurs activités et services destinés à la collectivité. Avec ses objectifs environnementaux, économiques, mais également sociaux, le programme de récupération des résidus de textile de la MRC de Matawinie intègre parfaitement les principes de développement durable!
2 P A G E 2 Pour remettre au suivant Vous apportez les vêtements que vous ne portez plus au comptoir vestimentaire de votre municipalité dans l espoir qu ils puissent être utiles aux gens moins nantis. Si vous habitez en Matawinie, n ayez crainte, vous pouvez poursuivre cette bonne habitude. Depuis le début du programme, les comptoirs vestimentaires de la MRC continuent de recevoir les dons de vêtements apportés par les citoyens. Les bénévoles procèdent au tri et à la vente de ces articles. Seuls les vêtements qui ne trouveront pas preneur deviendront des résidus de textile. Ces résidus sont constitués des vêtements non vendus car jugés démodés ou tout simplement les surplus issus des changements de saison que les comptoirs ne peuvent entreposer faute d espace. Le programme de la MRC ne détourne d aucune façon les textiles destinés prioritairement aux citoyens du territoire. Les textiles récupérés auraient été de toute façon éliminés par les comptoirs par le bais de la collecte municipale des déchets. Les textiles de toutes sortes sont acceptés dans le programme : Les vêtements d été et d hiver (chandails, pantalons, shorts, jupes, manteaux, etc.); Les souliers, bottes, ceintures; Le linge de maison (draps, douillettes, serviettes, etc.); Et même les peluches. Le contexte québécois de la filière du textile Chaque Québécois jette environ 9 kg de textile par année, soit 4 % de l ensemble des déchets éliminés issus de la collecte municipale (soit plus de tonnes à l échelle de la province) 1. La récupération pour la revente (réemploi) demeure l activité principale de mise en valeur des vêtements usagés. Depuis ses débuts, la récupération des textiles au Québec poursuit un objectif social plutôt qu environnemental. Aujourd hui encore, la plupart des organismes qui œuvrent dans ce domaine sont à but non lucratif et veulent aider les plus démunis en leur procurant des vêtements à prix modiques. Malheureusement, pour de nombreuses raisons (surabondance, mode, durabilité réduite des tissus et fibres utilisés, espace d entreposage limité des comptoirs, image négative du port de vêtements usagés, etc.), ce ne sont pas tous les articles qui seront réutilisés. De plus, la règlementation actuelle, sous le couvert de normes de salubrité, empêche l usage de textiles recyclés pour des fins de rembourrage. L élimination devient bien souvent la seule avenue. Bien que l enfouissement de ces matières ne représente pas un risque environnemental important (peu toxique, peu de lixiviat et de gaz à effet de serre générés, etc.), l élimination de ces résidus réduit la capacité des lieux d enfouissement en prenant en quelque sorte la place d autres matières résiduelles qui ne peuvent être réutilisées, recyclées ou valorisées. D autres solutions doivent être envisagées, dont le réemploi dans des pays où les contextes économique et règlementaire sont bien différents. Ainsi, la MRC de Matawinie a développé un partenariat avec l entreprise Philtex qui exporte 100 % de ces résidus à l international. 1 Source: Bilan de la gestion des matières résiduelles au Québec, RECYC-QUÉBEC, 2012
3 P A G E 3 Un réseau tissé serré À l origine de ce programme, on retrouve des organismes animés par le même désir de se prendre en main et de trouver ensemble des solutions écologiques et innovantes. En 2009, à la demande du Réseau des organismes en sécurité alimentaire de la MRC de Matawinie (ROSAM), le Centre communautaire bénévole Matawinie (CCBM) évaluait à «sacs verts» la quantité de textile acheminée chaque semaine par les citoyens matawiniens dans une quinzaine d organismes locaux. De cette quantité, environ 396 «sacs verts» étaient jetés. Basé sur un poids moyen de 15 livres (lb) par sac, ceci représentait lb de textile jetées chaque semaine ( lb par an). Cette même année, le CCBM et le ROSAM, appuyés par tous les comptoirs vestimentaires du territoire, approchaient la MRC dans l espoir d obtenir de l aide pour détourner des sites d enfouissement ces quantités importantes de textile. Les coûts élevés de transport exigés par les récupérateurs étaient devenus exorbitants pour ces organismes communautaires. En octobre 2009, le Conseil de la MRC appuyait le projet du CCBM et acceptait de financer un programme de récupération des résidus de textiles. Le CCBM s occuperait de réaliser le transport en échange d une quote-part municipale pour couvrir les coûts du camion et de l essence, ainsi que le salaire du chauffeur afin de transporter ces résidus des comptoirs vers la remorque de Philtex localisée à l écocentre de Rawdon. Le CCBM débutait, dès l automne 2009, un projet pilote afin de démontrer la raison d être et la viabilité du programme. Les résultats obtenus sont probants. Le 1er janvier 2012, la MRC reprenait la gestion totale du programme et devenait du même coup responsable de la réalisation du transport des résidus. Le programme se poursuit toujours : plus de livres de textile détournées de l enfouissement depuis 2010! De plus, de nouveaux articles ont été introduits dans le programme. Depuis le 1er mai 2013, sont aussi récupérés : la vaisselle (ustensiles, assiettes, verres, tasses, ouvre-boîtes, etc.); les petits jouets de plastique; les petits articles de sport (balles, gants de baseball, etc.)
4 P A G E 4 Manger ses bas Comment des vêtements usagés peuvent contribuer à financer des repas pour les moins nantis de la région? Le diagramme suivant résume le fonctionnement du programme : 1. Les citoyens matawiniens apportent leurs vêtements et textiles de maison dont ils veulent se départir au comptoir vestimentaire de leur municipalité. 2. Les employés et bénévoles des comptoirs vestimentaires constituent les piliers du programme. Ce sont eux qui reçoivent les dons de vêtements, procèdent au tri et à la revente des vêtements et finalement ensachent les résidus non vendus. B U L L E T I N V E R T Une bénévole en plein travail 3. À la fréquence d une journée par semaine, le chauffeur de la MRC réalise successivement l un des quatre itinéraires de collecte afin de ramasser les résidus générés par les 19 points de collecte. Ces résidus sont transportés jusqu au dépôt régional, soit les remorques de Philtex installées à l écocentre de Rawdon. 4. La MRC assure la gestion au quotidien du programme. Elle planifie les itinéraires, effectue les locations du camion, assure les communications avec les comptoirs, les points de dépôt et avec l entreprise de récupération (Philtex), collige les quantités amassées, calcule les redevances à verser aux comptoirs, réalise les bilans annuels, etc. 5. Quant à l entreprise de récupération Philtex, elle récupère les textiles amassés lorsque les remorques sont pleines, prête sans frais les remorques où sont entreposés les résidus, fournit des contenants de récupération aux comptoirs et verse à la MRC une redevance pour chaque livre de textile amassée (de 6 cents la livre au début du programme, cette redevance est passée à 10 cents depuis le 1er mai 2013). 6. La MRC redistribue la majeure partie des redevances aux comptoirs au prorata des quantités amassées, l autre partie est gardée en frais de gestion du programme (de 4,5 cents, la redevance aux comptoirs est passée à 7,5 cents en mai 2013). 7. Les organismes communautaires qui opèrent les comptoirs utilisent ces redevances afin de financer leurs activités et services offerts à la population locale, principalement ceux de sécurité et d aide alimentaire.
5 A N N É E N O 3 P A G E 5 Le programme en chiffres Depuis 2010, le bilan des quantités de résidus de textile amassées ne cesse de démontrer la pertinence du programme. Chaque mois, ce sont entre et livres de textiles qui sont récupérées, soit plus que le contenu d une remorque de 53 pieds pleine à craquer. On se rappellera qu il y a quelques années seulement, tous ces résidus prenaient le chemin des sites d enfouissement. En considérant un coût moyen d élimination d une tonne de déchets, le tableau ci-dessous présente les économies réalisées par les municipalités matawiniennes en frais d enfouissement des matières résiduelles : Quantité de textiles amassées par les comptoirs (lb) Économies estimées en frais d enfouissement pour les municipalités Le coût moyen d élimination considéré pour 2010 et 2011 est de 80,38 $/tonne métrique (incluant les redevances à l élimination de 20,38 $/t.m.). Pour 2012, le coût moyen à la tonne est de 83,69 $ (incluant les redevances de 20,69 $/t.m.). Les coûts d élimination varient d une municipalité à l autre ,41 $ ,63 $ ,00 $ Redevances versées aux comptoirs n.d. n.d ,43 $ Chaque mois, ce sont entre et livres de textiles qui sont récupérées, soit plus que le contenu d une remorque de 53 pieds pleine à craquer. Philtex, notre partenaire Un des bacs fournis par Philtex Ce programme n aurait pu voir le jour sans la collaboration de Philtex. L entreprise s est engagée à transporter et prendre en charge gratuitement les résidus de textile, en plus de verser une redevance pour chaque livre de textile récupérée. Elle a aussi fourni à ce jour plus de 25 bacs de récupération qui permettent aux comptoirs d entreposer les résidus jusqu au prochain transport. De plus, des remorques de 53 pieds sont prêtées gratuitement, créant ainsi un espace d entreposage des plus appréciables. À l image de plusieurs autres récupérateurs de textiles, l entreprise exporte pour l instant 100 % des résidus qu elle achète à l international. De ces quantités : Environ 90 % sont destinés à la revente en ballots ou en sacs pour le réemploi. Les principales destinations sont : l Ukraine (vêtements et bottes d hiver), l Inde et le Pakistan, ainsi que le Togo. En Afrique, Philtex a contribué à la création d une société de vente de fripes*, Shalomtex, qui emploie plus d une soixantaine de personnes et qui soutient un orphelinat par de l aide financière et de nombreux dons de vêtements. 10 % des résidus sont exportés en Inde et au Pakistan pour le recyclage des fibres. Philtex envisage à moyen terme de déménager dans des locaux plus grands afin de pouvoir trier au Québec les résidus reçus et ainsi les acheminer dans les marchés locaux ou étrangers les plus appropriés à leurs caractéristiques. * Fripes: de l ancien français frepe, «chiffon», issu du bas latin faluppa, «fibre», «petite chose sans valeur». Wikipédia
6 Pour en savoir plus 3184, Première Avenue Rawdon (Québec) J0K 1S0 Téléphone : , poste 7034 Télécopie : Courriel: amenagement@matawinie.org MRC de Matawinie: Bilan de la gestion des matières résiduelles au Québec, RECYC-QUÉBEC, 2012: 20GMR%20Final.pdf Plan d action de la filière sur les produits de textile et d habillement, RECYC-QUÉBEC, 2006: PlanActextile.pdf Vie en vert La route des vêtements usagés (2007): sujets/221/la-route-des-vetements-usages Philtex: D autres avenues de réutilisation et de recyclage des textiles sont présentement étudiées et semblent des plus prometteuses. Le rembourrage de meubles avec des fibres recyclées ainsi que l isolation thermique de maisons sont des voies d avenir pour donner une deuxième vie à nos vêtements. Le Slow Wear Connaissez-vous le Slow Wear? Ce courant s inspire du Slow Food initié dans les années 80 en réaction au Fast Food et au Junk Food. En effet, depuis plusieurs années, la cadence de commercialisation des vêtements est basée sur une offre renouvelée en moyenne toutes les 2 à 6 semaines dans les grandes chaînes de boutiques. Le Slow Wear propose un retour aux articles de base, de qualité, au style intemporel, en respect des codes et valeurs éthiques. Ce courant fait appel entre autres aux éco-designers. Le Québec n est pas en reste et regorge d éco-designers spécialisés en mode éthique. Une simple recherche Internet vous en convaincra. Parmi ceux-ci: Musky éco-designer fabrique des vêtements faits à 100 % de matières recyclées Gaïa. La designer Chantal Durette et son équipe fabriquent des produits 100 % recyclés Myco Anna, une griffe de vêtements Harricana utilise la fourrure recyclée: un éco-luxe! B U L L E T I N V E R T
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