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1 "Citation : Jean-Paul Chausse, Thomas Kembola et Robert Ngonde, 2012, L agriculture : pierre angulaire de l économie de la RDC, dans Johannes Herderschee, Daniel Mukoko Samba et Moїse Tshimenga Tshibangu (éditeurs), Résilience d un Géant Africain : Accélérer la Croissance et Promouvoir l'emploi en République Démocratique du Congo, Volume II : Etudes sectorielles, MÉDIASPAUL, Kinshasa, pages Cet article a été préparé dans le cadre des travaux d analyse de la Banque Mondiale autorisés en vertu du code P ESW pour «la préparation d une étude Diagnostique d Intégration du Commerce et un Mémorandum Economique du Pays». Les remerciements aux pages xxii-xxv de ce volume assurent la reconnaissance aux nombreux collègues, experts et participants des séminaires qui ont généreusement contribué à cet article de leur temps et de leurs idées; toutes les erreurs restantes sont celles des auteurs. Copyright 2012 La Banque Internationale pour la Reconstruction du Développement/ La Banque Mondiale conformément à l information de la page iii de ce volume."

2 1 Chapitre I L Agriculture : Pierre Angulaire de l Economie de la RDC Jean-Paul Chausse, Thomas Kembola et Robert Ngonde I. Introduction L agriculture est la base de l économie congolaise. Sa part dans le revenu national a atteint jusqu à 50% dans les années 1990, en partie à cause de l effondrement des autres secteurs de l économie (secteur minier en particulier). Depuis la restauration de la paix en 2002, cette part a graduellement baissé, mais le secteur agricole fournissait encore 40,3% du PIB (contre environ 13% pour le secteur minier) et employait les trois quarts de la population active en De toutes les sources de croissance, le secteur agricole a le plus fort potentiel de réduction de la pauvreté. Tout d abord, il est intensif en main d œuvre. Pour ne mentionner qu une filière, la production d arabica requiert 450 jours de travail soit deux emplois agricoles à plein temps - à l hectare, y compris la production et les activités en aval. C est donc emplois a plein temps que créerait la mise en production de ha supplémentaires et, donc, des revenus pour environ personnes. Il en est de même pour le palmier à huile et la plupart des autres cultures industrielles. Ces emplois sont, de plus, créés à un coût très faible. En second lieu, les revenus agricoles tendent à être dépensés sur des biens et services produits localement, ce qui a un effet multiplicateur important sur l économie locale. Enfin, la croissance de la productivité agricole réduit les prix des denrées alimentaires, fournissant ainsi des «transferts invisibles» à l ensemble de la population et aux autres secteurs de l économie. Ainsi, on a constaté que la croissance des revenus ruraux réduisait non seulement la pauvreté rurale mais encore la pauvreté urbaine (alors que l inverse n est pas vrai). 1 L effondrement de l agriculture congolaise pendant le conflit de (après un long déclin) s explique par l extrême violence de celui-ci et par les déplacements massifs de population qui ont suivi. Le rétablissement de la sécurité et le retour des réfugiés sur leurs terroirs d origine permettra, si l on en croit l expérience internationale,

3 2 une reprise rapide de la production agricole à court-moyen terme. Cependant, la chute de la production agricole en RDC est largement antérieure au conflit. Comme on l a noté, elle a débuté peu après l indépendance, s est accélérée avec la politique de «zaïrianisation» lancée en 1973, dont l effet a été une désorganisation de l agriculture commerciale, et s est poursuivie dans les décennies suivantes au rythme de la dégradation des infrastructures de transports et de la disparition des services d appui à la production qui ont coupé les producteurs des marchés et des services dont ils avaient besoin. Ainsi, dès le milieu des années 1990, il ne restait déjà plus, dans la plus grande partie du pays, qu une agriculture vivrière tournée vers l autosubsistance, sans débouchés ni accès aux intrants agricoles. II. La production nationale Le potentiel agricole de la RDC est colossal mais pour l instant largement sous-utilisé. Le pays possède 80 millions d hectares (ha) de terres arables, dont seuls 9 à 10 % sont actuellement cultivées. La grande diversité agro-climatique, l abondance et la régularité des pluies, et la présence d eaux de surface en grande quantité permettent une production très diversifiée. La cuvette du Congo offre des conditions climatiques favorables à la culture du palmier à huile, de l hévéa, du café, du cacao, de la banane et du manioc, tandis que les zones de savanes sont favorables à la culture du coton, des céréales, des légumineuses à graines et à l élevage, alors que les zones montagneuses avec un climat relativement tempéré se prêtent à des cultures d altitude comme le café, le thé, la pomme de terre, en plus de l élevage. Le vaste réseau hydrographique, qui représente près de 50% des réserves d eau douce du continent africain permettrait le développement de l irrigation sur près de 4 millions d hectares potentiellement irrigables alors que les cultures irriguées restent actuellement très limitées et confinées à la production industrielle de la canne à sucre et, dans une moindre mesure, à la culture du riz. Les vastes étendues disponibles pour le pâturage permettraient d élever plus de 40 millions de têtes de bétail alors que le troupeau national n en compte actuellement qu environ (contre 1,5 million en 1990). Enfin, les eaux intérieures rivières et lacs permettraient la production annuelle de plus de tonnes de poisson alors que la production annuelle est estimée à moins de t. La productivité agricole a connu une baisse constante depuis un demi-siècle et la régression des cultures pérennes/industrielles (café, cacao, thé, hévéa, palmier a huile, coton) a été spectaculaire. Au moment de l Indépendance, le Congo était le deuxième exportateur d huile de palme du monde, après la Malaisie mais devant l Indonésie. Aujourd hui le pays en importe plus de tonnes. La RDC était aussi le premier producteur africain de coton avec plus de tonnes de graines produites par petits producteurs : la production de coton a pratiquement disparu aujourd hui (moins de

4 6 000 t/an). De même, les productions d hévéa, d arabica, de robusta et de thé ont toutes chuté de façon spectaculaire. Cette sous-utilisation des ressources naturelles du pays et corollairement des ressources humaines représentent à la fois un immense gaspillage et un gisement d accroissement de la production très important, pourvu que les capacités soient recréées pour que les producteurs puissent répondre aux besoins du marché. a. Cultures vivrières Les cultures vivrières représentent l essentiel (80%) du PIB agricole. Le manioc est la principale culture vivrière du pays. Il est cultivé dans toutes les régions de la RDC. Les autres spéculations ont une importance variable en fonction des régions : le maïs dans le sud (Katanga) et le haricot dans l est. A cause de la détérioration des infrastructures de transport et de la désorganisation des circuits de commercialisation, la production vivrière est largement destinée à l autoconsommation et/ou à l approvisionnement des marchés de proximité. Les principales cultures vivrières sont le manioc, le maïs, le riz, la banane plantain et le haricot. La production est de type traditionnel sans utilisation de variétés sélectionnées sauf dans de rares cas pour le manioc ou d intrants (engrais, produits phytosanitaires) et donc les rendements sont très faibles. D après les statistiques officielles, la production vivrière a connu au mieux une stagnation et probablement un déclin depuis le début des années Il est certain toutefois que la production a été très inférieure à la croissance démographique ce qui a aggravé l insécurité alimentaire dans l ensemble du pays, et en particulier en zone urbaine, malgré un accroissement considérable des importations alimentaires (riz, maïs, huile de palme ). Les raisons de ce déclin sont largement les mêmes dans tous les cas : impossibilité de produire pour les grands centres de consommation, absence de variétés améliorées et d intrants, méthodes culturales inadéquates, forte incidence des maladies et prédateurs et pertes après récolte très élevées. Le déclin des productions vivrières, facteur d insécurité alimentaire à la fois au niveau national et au niveau des ménages, témoigne de la gravité de la crise traversée par le pays depuis un demi-siècle. Leur croissance soutenue est donc la clé à la fois de la croissance du secteur dans son ensemble et de la sécurité alimentaire du pays. Le manioc est un produit essentiel sur la majeure partie du territoire, particulièrement dans le nord-ouest du pays (Bas-Congo, Bandundu, Équateur, Kasaï et Province orientale). La production totale actuelle est estimée à 15 millions de tonnes, en nette régression par rapport à 1991 (20 millions). Les rendements moyens entre 7 et 8 t/ ha très faibles à cause de l utilisation de variétés traditionnelles à faible productivité et sensibles aux maladies et aux insectes (notamment la mosaïque, l anthracnose et la cochenille) et l utilisation de techniques culturales inadéquates sont les problèmes essentiels des producteurs de manioc. La FAO, le SECID (USAID) et l IITA appuient la relance de la production par le biais d un programme visant à la multiplication et à la distribution accélérée de boutures saines de variétés sélectionnées pour leur tolérance ou 3

5 4 leur résistance à la mosaïque. L effet positif de ce programme est attesté par le fait que de nombreux agriculteurs paraissent prêts à payer pour obtenir les boutures améliorées. Le maïs est la principale céréale produite en RDC, avec un niveau de production quatre fois plus important que le riz. Sa culture est très répandue en RDC, mais particulièrement au Katanga, dans les deux Kasaï, le Bandundu et dans le nord de l Équateur. C est le seul produit agricole dont la production semble avoir (faiblement) augmenté depuis les années 90 (de 1 million de tonnes en 1990 à 1,2 million en 2002). Les rendements sont variables d une région à une autre avec de grands exploitants atteignant de très hauts rendements au Katanga mais la moyenne nationale est faible, à moins de 1 t/ha, du fait de la faible utilisation de variétés améliorées et d intrants agricoles, et de l importance des dégâts causés par divers parasites. Les conditions agroclimatiques de la RDC sont toutefois favorables à la production de maïs et permettent au Congo non seulement de s auto-suffire (éliminant les importations en particulier de la Zambie), mais encore de se positionner après réhabilitation des infrastructures de transport et avec un accès satisfaisant aux semences de qualité et aux intrants comme le grenier à céréales de la sous-région. Le riz est cultivé principalement dans plusieurs provinces : Équateur, Orientale, Maniema et Kasaï. La riziculture pluviale extensive représente près de 98 % des superficies rizicoles. Il est aussi produit en culture de bas-fonds et dans les plaines inondables irriguées du Bandundu, dans le Bas-Congo, la périphérie de Kinshasa et dans les autres grandes villes. La production a décliné régulièrement depuis le début des années 90, passant de tonnes en 1991 à tonnes en 2002, soit une diminution de l ordre de 17,23%, alors que la consommation a fortement augmenté en particulier en zone urbaine. Cela a entraîné une augmentation spectaculaire des importations qui ont atteint tonnes en Comme dans le cas des autres cultures vivrières, les rendements sont très faibles (moins d une tonne de paddy/ha) et pourraient être considérablement accrus par l utilisation de variétés améliorées (NERICA par exemple) et de meilleures pratiques culturales. La RDC dispose d un potentiel rizicole important, tant en conditions pluviales (zones de Bumba et Maniema) qu en conditions irriguées (vallée de Ruzizi, etc.) ou en cultures de bas-fonds dans presque toutes les provinces, et pourrait facilement atteindre l autosuffisance en riz. Les autres cultures vivrières importantes sont l arachide, le haricot et la banane plantain. Elles ont toutes connu des baisses importantes de production. La production d arachide a chuté de 30% entre 1990 et 2002 (de à tonnes). Celle de haricots a connu une baisse encore plus accentuée pendant cette période ( t à tonnes). Une grande partie de la production se situe dans le Kivu, au Katanga et au Bas Congo. La banane plantain est cultivée principalement pour l autoconsommation et dans bien des cas elle constitue la base alimentaire (Province orientale). On estime que la production nationale était de t. en 2002 alors qu elle était de l ordre de 2 millions de t. en 1990 (soit une chute de 75%). Cependant, il n y a aucun effort d amélioration de

6 la production de la banane plantain en vue de l autosuffisance alimentaire des populations et de l approvisionnement du marché local. L absence de semences de qualité constitue un problème majeur pour ces cultures, auquel s ajoutent la sensibilité des variétés disponibles à certaines maladies telles que la cercosporiose et la rosette. L agriculture périurbaine. L agriculture urbaine et périurbaine a une longue tradition en RDC. Dès 1954 deux centres horticoles ont été établis à Kinshasa pour encourager la production de fruits et de légumes destinés essentiellement à la consommation de la population expatriée de la capitale. La production horticole a continué à croître fortement après l indépendance et dans les années 80, un grand nombre de femmes à Kinshasa pratiquaient le jardinage urbain (en 1987, une organisation faîtière a été créée pour représenter les coopératives de jardinage urbain, l Union des coopératives maraîchères de Kinshasa UCOOPMAKIN). L insécurité grandissante des années 90 a isolé les villes de leurs sources d approvisionnement et provoqué une explosion des activités de jardinage périurbain, à Kinshasa et les autres grandes villes du pays. L agriculture urbaine/ périurbaine a joué un rôle crucial dans l état nutritionnel des populations urbaines et a été la source de beaucoup d emplois et de revenus dans les villes. 2 En 2008, SENAHUP indique qu il y avait environ ha en production horticole à Kinshasa, avec 82 coopératives et environ maraîchers. Ces jardins produisaient environ 90% de tous les légumes frais consommés à Kinshasa et la valeur de cette production était estimé à 19 millions d USD bord-champ et plus de 37 millions d USD au niveau du commerce de détail. b. Cultures commerciales Les cultures commerciales (palmier à huile, hévéa, café, cacao, thé, coton) constituaient une source importante de recettes d exportation pour la RDC jusqu à la fin des années 60. Elles étaient produites essentiellement dans le nord du pays (Bas-Congo, Équateur, Province orientale, Kivu) à l exception du coton, qui était aussi produit dans le Kasaï et le Katanga. Le secteur était dominé par de grandes exploitations commerciales bien que l agriculture familiale ait été très importante aussi, notamment pour le coton, le robusta, le cacao et le palmier à huile. Elles se sont effondrées dès les années 70 en raison d abord de la politique de zaïrianisation qui a fortement amoindri les capacités techniques et managériales du secteur, puis des différents conflits qui ont affecté les principales zones de production (pillages de , guerres ). La disparition des grandes exploitations modernes a entraîné celle des petites exploitations familiale qui en dépendaient pour leur accès aux marchés et aux services. Aujourd hui, la plupart des filières industrielles/d exportation sont sinistrées et leurs exportations ont chuté dramatiquement ou totalement disparu. Les filières commerciales principales (palmier à huile, hévéa, arabica, robusta, cacao, thé et coton) sont résumées ci-dessous : 5

7 6 Palmier à huile. Lors de l indépendance, le Zaïre exportait quelques t. d huile de palme (et t. d huile de palmiste et t. de tourteaux de palmiste). Le pays était le deuxième exportateur mondial d huile de palme derrière la Malaisie et les exportations des produits du palmier représentaient 40 à 50% de la valeur totale de ses exportations agricoles. Aujourd hui, la RDC importe environ t. d huile de palme par an. Sa production totale - environ tonnes provenant de peuplements naturels de palmiers à huile ( t.), de plantations villageoises ( t.) et industrielles ( t.) - ne peut pas satisfaire la demande intérieure. Toutefois, avec l amélioration de la situation sécuritaire et des infrastructures et l envolée des cours de l huile de palme sur le marché international, les plantations industrielles, abandonnées pendant les années de conflit, ont commencé à être réhabilitées et des programmes importants de replantation ont été lancés, tant dans le secteur industriel que dans le secteur villageois. Hévéa. La RDC offre des conditions agro-climatiques très favorables à la culture de l hévéa. Ce dernier est produit essentiellement dans le Bandundu et l Équateur, mais aussi dans le Bas-Congo, la Province Orientale, les deux Kasaï et le Maniema. En 1960, le pays produisait environ t. de caoutchouc provenant de ha de plantations industrielles ( t.) et de ha de plantations villageoises (5000 t.). La politique de zaïrianisation et les crises successives des années 90 ont entraîné une forte baisse de la production. Actuellement, les plantations encore en production sont estimées à moins de ha et la production totale à environ t. Le secteur villageois a presque totalement disparu. Café. Le café est produit dans toute la partie nord du pays, le Robusta dans la province de l Équateur, l Orientale et une partie du Nord-Kivu, l arabica est produit sur les hauts plateaux du Nord et du Sud-Kivu, et dans l Ituri. La production et les exportations de café ont fortement décliné au cours des dernières décennies. La production d arabica a baissé d environ t en 1960 à environ t aujourd hui (5 000 t d après les statistiques officielles, la différence étant exportée en contrebande). Celle de robusta, qui était de t. à l indépendance, a monté à t en 1986 (la production essentiellement villageoise ayant été épargnée par la zaïrianisation) avant de s effondrer à environ t. aujourd hui (environ t selon les statistiques officielles) à cause des conflits armés et de l impact dévastateur de la trachéomycose qui a dévasté les plantations. Cacao. La production de cacao de la RDC n a jamais été importante, bien que la plupart des régions du pays offrent à la culture de très bonnes conditions agro-climatiques. La production n a jamais atteint t. En 2006, elle était estimée à environ t, essentiellement dans les provinces du Bas Congo et de l Équateur. Thé. Le thé est produit dans les deux Kivu, essentiellement par de grands domaines mais aussi par des planteurs villageois installés à leur proximité. La production était

8 d environ 5000 t en 1960 et a atteint environ au milieu des années 1970, avant de s effondrer lorsque la plupart des domaines ont été abandonnés. La production actuelle est de t. Coton. A l indépendance, la RDC était le premier producteur africain de coton avec environ producteurs produisant t de coton graine dans l Équateur, la Province orientale, le Maniema, le Katanga, les deux Kasaï et le Sud-Kivu. Depuis 1990, la dégradation continue de la situation sécuritaire et économique de la RDC, l instabilité des prix internationaux et la concurrence accrue des tissus chinois sur le marché intérieur ont graduellement détruit la production cotonnière et l industrie textile congolaise. En 2006, la production totale du pays n excédait pas tonnes de coton graine. Une seule entreprise textile était encore en activité (CODENOR à Kisangani). c. Élevage La RDC dispose d un formidable potentiel pour l élevage. Elle possède en effet près de 90 millions d hectares de pâturage, soit un plus du tiers de la superficie totale du pays, qui pourraient accueillir quelque 40 millions de unités gros bovins et fournir près de 1,5 millions de tonnes de viande par année, même en élevage extensif, soit 23 kg/ habitant. Comme les autres secteurs de l économie congolaise, la production de viande a été fortement touchée par les évènements sociopolitiques qui ont bouleversé le pays, notamment les évènements de la fin des années 1990 et du début des années Bien que le Service national de statistiques agricoles (SNSA) ne soit plus en mesure de produire des statistiques fiables, il semble que la production de viande, après avoir atteint un sommet de tonnes en 1994, n était que de tonnes en 2006, avec un cheptel national estimé à environ 7 millions de têtes de petits et gros bétails (dont têtes de gros bétail, en forte baisse depuis le début des années 90) : 60 % de caprins, 15 % de porcins, 14 % d ovins et 11 % de bovins. Le tableau 1.1. indique que la production nationale est estimée à tonnes par an (2006). Elle serait ainsi revenue au même niveau qu en 1974, 32 ans plus tôt. Pendant cette période, la population ayant plus que doublé, la quantité de viande produite par habitant aurait donc été presque divisées par 3 (de 3,2kg/an en 1974 à 1,2 kg/an). La production nationale actuelle représente autour de 10% de la consommation de protéines animales du pays (16kg/an par habitant). Le solde est couvert par les produits de la pêche nationale (5 kg/an), des importations de viandes et de produits halieutiques ( tonnes en 2006) en constante progression et, surtout en zone rurale, par la viande de brousse (y-compris larves et insectes). 3 Les importations de produits animaux ajoutent environ 6 kg/an par habitant portant la disponibilité totale à environ 16 kg/an. Elles sont surtout destinées à l approvisionnement des grandes villes et sont dominées par le poisson congelé (55% du total) et les viande et abats de volaille (60% des importations de viande). 7

9 8 Tableau 1.1. Production et importations de viande

10 Le secteur de l élevage se compose d un secteur traditionnel, composé de petites unités de production dispersées dans l ensemble du pays, et d un secteur moderne de grandes fermes commerciales élevant d importants troupeaux de bétail et de petits ruminants situées surtout dans la périphérie des grandes villes. Bovins. Les statistiques disponibles montrent qu il y a actuellement environ bovins, après un pic d environ 1,5 million en Les gros ruminants sont élevés surtout au Bas Congo, dans le Kasaï occidental, le nord Katanga et dans l est du pays, notamment dans la Province orientale et dans les deux Kivu. L élevage bovin traditionnel a été décimé par les années de guerre, notamment dans les provinces de l Est. Il ne bénéficie d aucun appui et les maladies transmises par les tiques et, dans certaines zones par la mouche tsé-tsé, continuent à poser des problèmes majeurs. L élevage bovin moderne est pratiqué par de grandes fermes (ranchs) et, en zone périurbaine, par de petites exploitations d embouche et de production laitière. Le secteur moderne a, lui aussi, été gravement affecté par les pillages. Les quelques grandes unités commerciales qui demeurent fournissent Kinshasa et les autres grandes villes, et exportent vers des pays africains voisins. Elles ont leurs propres vétérinaires et importent tout ce dont elles ont besoin. Ce secteur produit surtout du bœuf de qualité export, que seuls les Congolais les plus aisés peuvent s offrir. Il souffre de la concurrence de viandes surgelées à bon marché souvent importées illégalement. Ovins et caprins. Les petits ruminants se trouvent dans l ensemble du pays. Il y a quatre fois plus de chèvres que de moutons. Elles supportent en effet assez bien la négligence, broutent une grande diversité de plantes et, contrairement aux volailles et les porcs, leur alimentation n est pas en concurrence avec celle des humains. Globalement, la croissance de la production de petits ruminants offre l un des moyens les plus rapides d accroître la production animale des ménages ruraux. Les principaux problèmes sont l absence de races améliorées 4 et les risques d épidémies et de vol. Dans le passé, INERA, des ONG et des exploitations ont engagé des actions d amélioration des races locales, mais la plupart ont été interrompues. Tout programme d intensification de la production de petits ruminants devra centrer ses actions sur la couverture sanitaire, la reproduction et la formation zootechnique. Porcins. La production des porcs a une double structure comme celle des ruminants et de la volaille : un segment commercial sensible aux prix en périphérie des villes et un segment traditionnel de subsistance dans les zones rurales. On trouve des concentrations dans le Bandundu, le Bas-Congo et le Kasaï occidental, près des grands marchés urbains. Les problèmes sont semblables à ceux rencontrés par les autres secteurs de l élevage : mauvaise conduite des troupeaux, difficultés à obtenir des races améliorées, maladies et cherté des aliments. Comme pour les volailles, l alimentation représente environ 70 % du coût de production des élevages commerciaux. L élevage de porcs est particulièrement 9

11 10 efficace pour la production de viande. Les porcs peuvent en effet consommer des aliments plus divers que les poules et le taux de conversion des aliments des races améliorées est environ le double de celui des races améliorées de volailles. Volailles et œufs. Dans tout le pays, les Congolais élèvent des volailles: la production traditionnelle extensive dans les zones rurales et la production intensive en zone périurbaine. Comme les chèvres, les poules de brousse ne bénéficient d aucune attention. Les élevages commerciaux intensifs nécessitent eux des systèmes complexes tant pour l alimentation des volailles que pour les conditions sanitaires. Le secteur moderne de la volaille et des œufs était jadis florissant en périphérie des villes, avec des exploitations commerciales allant jusqu à pondeuses. Beaucoup d entre elles ont disparu en raison de problèmes de manque d intrants et de services vétérinaires, de mauvaise qualité des aliments et surtout de la concurrence des importations à bas prix. Bien qu il existe des restrictions aux importations, elles sont régulièrement contournées. La croissance démographique de la RDC (3% par an), combinée à l augmentation des revenus et à la croissance urbaine, devrait entraîner une forte croissance de la demande nationale en viandes/protéines animales au cours des prochaines années (de l ordre de 5%/an). La consommation actuelle (estimée à environ 15 kg/an/habitant) est très inférieure aux recommandations de la FAO qui suggèrent 25 kg par personne et par an. A cette croissance de la demande, s ajoute pour les producteurs nationaux la possibilité de combler une partie des importations. Comme mentionné ci-dessus, la production nationale de représente en effet que 20% de la consommation du pays et le remplacement des importations représente donc une opportunité de croissance considérable pour les producteurs congolais, sans compter sur celle que pourrait fournir les marchés de des pays voisins. La RDC dispose d atouts considérables pour répondre à cette demande. Les vastes étendues de savanes aujourd hui inexploitées peuvent être mises au service du développement de la production bovine extensive. La RDC serait en effet dotée de près de 90 millions d hectares de pâturage, soit un plus du tiers de la superficie totale du pays qui pourrait accueillir quelque 40 millions de unités gros bovins et fournir près de 1,5 millions de tonnes de viande par année, même en élevage extensif, soit 23 kg/ habitant. Le pays dispose en outre d amples opportunités pour l implantation d unités de production avicole ou porcine du type industriel ou semi industriel autour des centres urbains. En effet, le pays produit une grande variété de céréales, légumineuses (soja) et tubercules (manioc) qui peuvent servir de base à l alimentation du bétail. Ce potentiel est à l heure actuelle grandement sous-utilisé. Le développement des élevages à cycle court en périphérie des grands centres urbains non seulement valoriserait les productions végétales locales mais aussi fournirait des aliments à faible coût à une population urbaine aux revenus encore modestes.

12 11 Carte 1.1. Zones d'élevage et pêche en RDC Source : Banque mondiale, revue du secteur agricole, 2006 Le secteur est cependant confronté à de multiples difficultés : difficulté d obtention d aliments pour le bétail, absence de vaccinations et de services vétérinaires, défaut de races améliorées pour la reproduction de toutes les espèces animales et infrastructures en ruines. Actuellement, l encadrement des éleveurs est pratiquement absent. Le personnel d encadrement (vétérinaires, zootechniciens et techniciens) a considérablement diminué et est positionné loin des éleveurs, essentiellement dans la capitale et les autres agglomérations urbaines du pays. Le harcèlement administratif et les conflits fonciers sont également de gros obstacles. Enfin, la production animale souffre de la concurrence d importations massives de viandes et poissons surgelés à bon marché. Le développement du secteur de l élevage en RDC dépendra donc de la capacité du pays à mobiliser les ressources nécessaires à l exploitation effective de son potentiel naturel. Les mesures déjà mises en application, comme l exonération sur les intrants agricoles et vétérinaires et l application de mesures proposées dans la Note de politique agricole, notamment l établissement d un cadre incitatif pour les investisseurs et la sécurisation foncière dans le but de faciliter les investissements, sont essentielles pour le développement du secteur. Mais ce dernier demandera aussi un meilleur accès des producteurs aux races améliorées, aux intrants et aux services de conseil et de santé animale, pour améliorer

13 12 la conduite et la santé des élevages. Cela est particulièrement le cas pour les éleveurs du secteur traditionnel et les petits élevages semi-modernes. Le développement du secteur demandera enfin des appuis financiers à la reconstitution des troupeaux. La faiblesse persistante des ressources de l Etat et celle, probable, des services publics implique que l État recentre son effort sur (i) ses missions régaliennes -- réglementation, recherche, contrôles sanitaires et des épizooties -- et (ii) un soutien à l implication du secteur privé dans les activités productives et dans la fourniture de services marchands aux éleveurs par des opérateurs tels que les ONG 5, les prestataires privés (y-compris l appui aux vétérinaires privés) et les grandes exploitations commerciales pouvant trouver leur intérêt a apporter un soutien aux petits producteurs individuels (ou à leurs associations) établis dans leur zone d influence. 6 Ces propositions semblent offrir une option crédible pour reconstituer rapidement le cheptel en s appuyant sur l expérience et la capacité existante tant au niveau des maîtres d œuvre qu à celui des bénéficiaires. Pour la relance de l aviculture et de la porciculture semi-industrielle périurbaine, qui demandent une très bonne maîtrise technique et financière, une option intéressante serait de mettre en place, comme recommandé dans la «Note d orientation stratégique pour le développement agricole», un partenariat public-privé chargé de fournir les intrants de bonne qualité (poussins de un jour, géniteurs, aliments de bétail équilibrés) et les services (vaccinations, formations, conseil en gestion d élevage) nécessaires. Cette option demanderait cependant une très bonne coordination des actions et donc à être mise en œuvre dans le cadre d un projet spécifique de grande envergure. d. Pêche La RDC dispose de km 2 de plans d eaux intérieurs pour la pêche : km 2 de rivières et marais dans le vaste bassin du Congo et km 2 de lacs dans la Vallée du Rift. Cela représente un potentiel productif considérable, aujourd hui largement sousexploité. Les principaux plans d eau intérieurs sont donnés dans l encadré ci-dessous. Par contre, le pays n a pratiquement pas de côte sur l Atlantique et son potentiel de production de poissons de mer est très modeste. Dans les années 80, le produit de la pêche maritime ne représentait que 2% du total national. Naguère, la pêche maritime de la RDC dépendait d accords pour l exploitation des eaux territoriales des pays voisins : Angola, République du Congo, Gabon et Namibie. Du fait de la guerre et de l instabilité politique, le maintien de ces accords a été aléatoire. En outre, la dégradation du climat économique et des possibilités de commercialisation ont amené une détérioration de la flotte de pêche faute d entretien. Le potentiel d aquaculture en RDC est considérable notamment autour des grandes villes, où l on peut pratiquer plus aisément des techniques aquacoles intensives, orientées vers le marché. L aquaculture a commencé en RDC dès les années Lors de l indépendance, il y avait déjà 45 centres d alevinage d une capacité de production totale de tonnes par an. Ces centres fournissaient environ aquaculteurs,

14 exploitant quelque étangs représentant une superficie totale d environ hectares. Les rendements annuels étaient de l ordre de 75 kg/ha et la production totale était estimée à quelque tonnes. Malheureusement, après l indépendance, ces centres ont rapidement décliné en raison de la situation économique, du retrait de l assistance technique extérieure et de dizaines d années de guerres et de troubles civils. Plusieurs projets ont été lancés dans les années 70 et 80 pour relancer le secteur, mais ces efforts ont été interrompus au début des années 90, du fait de la suspension de l aide étrangère pendant les troubles civils de 1991 et On n a pas d informations récentes de l état de l aquaculture en RDC. Encadré 1.1. Principales zones de pêche en RDC Le lac Mweru Luapula, entre la RDC et la Zambie (le secteur de la RDC représente 42% de sa surface) a historiquement servi d importante zone de pêche commerciale approvisionnant les marchés des districts miniers de la province du Katanga. On n a pas de chiffres fiables pour connaître l évolution des prises et de l effort du côté de la RDC, mais on peut estimer, très en gros, que pirogues sont exploitées par environ pêcheurs. La production totale du lac, ces dernières décennies est estimée à environ t. par an. Le lac Tanganyika est commun à la RDC (45%), à la Tanzanie (41%), au Burundi (8%) et à la Zambie (6%). La pêche s y est fortement intensifiée au cours des dernières décennies du fait de la spectaculaire expansion de la population et des habitations autour du lac et l adoption de diverses innovations techniques, telles que les lampes au kérosène pour la pêche de nuit, les filets en matière synthétique et la motorisation des bateaux. Le volume annuel des pêches pour l ensemble du lac, ces dernières années, a été estimé entre et t la part de la RDC étant estimée en 1995 à environ tonnes. Cette année-là, il y avait 417 sites de débarquement le long de la côte de la RDC, environ pêcheurs et bateaux de pêche. Le lac Kivu est commun à la RDC (58 % de sa superficie) et au Rwanda. Au début des années 90, après une période d assistance technique extensive au secteur rwandais, le total des petits débarquements pélagiques était estimé à environ t et ceux d autres espèces à environ t. La pêche a été fortement affectée par les troubles civils et les guerres de la région au cours de la décennie et les volumes de pêche ont évolué en conséquence. Le lac Édouard est commun à la RDC (71%) et à l Ouganda (29%). Il a fourni d importants volumes de pêche dans le passé, mais on ne connaît pas les prises récentes dans le secteur de la RDC. Les informations sur le début des années 90 donnent une production de t par an pour la RDC pendant cette période. 13

15 14 Le lac Albert est commun à l Ouganda (54%) et à la RDC (46%). Comme les autres grands lacs de la Vallée du Rift occidentale, il porte une grande diversité de poissons. Les statistiques des années 80 montrent que les volumes pêchés dans l ensemble du lac ont fortement varié : entre environ à environ t. Sur les quelques unité industrielles qui pêchaient dans les eaux de la RDC au début des années 70, une seule serait encore en exploitation. Le Bassin du fleuve Congo. Le fleuve Congo et ses affluents représentent quelque km de voies d eau. Pendant les hautes eaux, les plaines d inondation et les marais couvrent des dizaines de milliers de km 2. Les zones inondées n ont pas été mesurées précisément : les estimations vont de à km 2. Les rapports de la FAO du milieu des années 80 indiquent : un potentiel annuel de rendement de t ou plus ; un effort très dispersé, certains groupes de pêcheurs travaillant à partir de petits villages ou de campements temporaires et utilisant des méthodes traditionnelles de pêche et un volume de prises de l ordre de t atteignant les marchés de Kinshasa. Autres lieux de pêche : (i) l ensemble de lacs et de zones inondables de Lualaba, aussi appelé la Dépression de Kamolondo, qui comporte plus de 50 lacs de toutes tailles était estimé, au début des années 80 produire un volume de prises compris entre 10 et t ; (ii) les forêts inondés du bassin central du Congo dans la région de Mbanda-ka au confluent entre l Oubangui et le Congo, qui couvre près de km 2, dont le rendement potentiel annuel est estimé entre et t ; (iii) le lac Tumba, pièce d eau peu profonde dont le potentiel annuel est estimé entre et t ; (iv) le lac Mayi Ndombe, lac peu profond du mi-congo et les forêts inondées et marais qui l entourent, d un potentiel annuel estimé à environ t et enfin (v) le Pool Malebo (anciennement Stanley Pool), le grand lac fluvial formé par l élargissement du fleuve Congo entre les villes de Kinshasa et de Brazzaville où le total annuel des prises, au milieu des années 80, était estimé, pour la RDC, entre et t. La production nationale est estimée à environ tonnes par an. La consommation par habitant et par an est estimée à environ 6 kg, soit une consommation annuelle totale de poisson d environ tonnes. Le solde des besoins est satisfait par des importations de poissons congelés bon marché ( tonnes en 2006) représentant une valeur d environ 75 millions d USD. 7 Au taux de croissance actuel (la population du pays va doubler d ici 25 ans), en supposant que la consommation par habitant reste à son niveau actuel, la demande totale de poisson devrait atteindre t par an vers Si on prend en compte une augmentation, même modeste, de la consommation par habitant, la demande annuelle totale pourrait atteindre un million de tonnes.

16 Bien qu il ne soit pas possible d établir une image fiable de la production actuelle et du potentiel des pêches de RDC (les données statistiques et autres sur les divers plans d eau font défaut ou sont périmées), il est évident que l énorme potentiel du pays est actuellement sous-exploité. En 1997, la FAO estimait que le potentiel national de production représentait environ t/an, dont moins de t. venant de la mer. Il y a donc une grande marge pour augmenter la production intérieure et contenir les importations. Malheureusement, le très mauvais état des infrastructures de transport et l absence totale d une chaîne du froid limite sérieusement les possibilités d approvisionnement des grands centres urbains, et donc l incitation à augmenter l effort de pêche. La rénovation de la navigation fluviale, des routes rurales et des infrastructures commerciales sont donc cruciales pour le développement du sous-secteur de la pêche. La production de la pêche artisanale intérieure est de loin la principale source potentielle de croissance. Elle pourrait être renforcée par : l adoption de techniques et d équipements modernes de pêche (canots à moteur), par l organisation des pêcheurs pour faciliter la commercialisation de leurs produits et par la réduction des pertes après prises, qui sont très élevées. L expansion de la pêche maritime ne sera pas possible sans une expansion vers les zones maritimes des pays voisins, ce qui nécessiterait des accords de pêche effectifs avec eux. Enfin, le développement de la pisciculture offre un potentiel considérable pour l approvisionnement des grandes villes. Le grand obstacle à une croissance durable de la production reste la concurrence des importations bon marché de poisson congelé (chinchard). Il est très peu probable que la production intérieure soit capable de devenir compétitive par rapport à ces importations de mauvaise qualité venant des flottes de pêche industrielles océaniques. Toute stratégie de développement du secteur de la pêche nécessitera donc une protection raisonnable contre les importations de produits de basse qualité. Cela nécessitera un arbitrage difficile entre les intérêts de deux groupes sociaux majeurs : les consommateurs et les producteurs ruraux pauvres. III. Échanges extérieurs L évolution à long terme de la balance commerciale agricole de la RDC depuis l indépendance a subi un effet de cisaille : les exportations, considérables en 1960, ont très rapidement chuté après l Indépendance 8 et sont devenues négligeables dès 1980, tandis que les importations, essentiellement de denrées alimentaires, ont augmenté exponentiellement pour approvisionner le marché intérieur, principalement Kinshasa. Cette évolution reflète l interaction de trois forces : (i) le déclin de la production globale mais surtout de la production commercialisée, les producteurs, coupés des marchés, ayant opté pour une stratégie d autosuffisance alimentaire, (ii) l effet de la démographie sur la demande et (iii) l effet inhibant de la montée générale de la pauvreté sur la demande. L effondrement de la production agricole est particulièrement marqué dans le secteur des cultures industrielles/d exportation dont les exploitations modernes étaient 15

17 16 le moteur, ouvrant le marché à la production villageoise et leur offrant un appui à la production. Les exportations de bananes et d huile d arachide se sont arrêtées dès 1970, celles de coton en 1977 et celles d huile de palme en A l heure actuelle, la RDC exporte encore du café (robusta et arabica), du cacao, du thé, du quinquina et du latex, mais en quantités négligeables. Tableau 1.2: Exportations agricoles de la RDC, Source : Ministère de l agriculture et de l élevage et DGDA. Le caractère très fragmentaire et incertain des chiffres de commerce extérieur de la RDC s applique bien entendu aux échanges de produits agricoles. Ces chiffres sont donc à prendre avec la plus grande prudence. Les importations de produits alimentaires, elles, ont connu une évolution inverse. Les producteurs congolais ont été graduellement coupés de leurs principaux marchés par l insécurité grandissante dans les zones rurales, la forte augmentation des coûts de transport due à la dégradation des infrastructures et le racket systématique pratiqué par des administrations publiques et des groupes armés. Par ailleurs, ils ont aussi cessé d avoir accès aux services essentiels semences, intrants, conseil ce qui a entraîné une baisse de la productivité agricole. Les producteurs, à l exception de ceux situés à proximité immédiate des grands centres de consommation, ont donc opté pour une stratégie d autosuffisance, ne commercialisant que le surplus occasionnel de leur production. Les grandes villes, en particulier Kinshasa, ont donc cessé d être approvisionnés par la production intérieure et ont dû se tourner vers les importations, même pour des produits pour lesquels le pays a des avantages comparatifs certains, comme le riz, le maïs, l huile de palme et la viande.

18 17 Tableau 1.3: Importations agricoles de la RDC, Source : Ministère de l agriculture et de l élevage et DGDA Bien que la déficience des statistiques agricoles ne permette pas encore de l établir avec certitude, il semble que le retour de la paix et de la sécurité dans une grande partie du pays depuis 2002 ait permis une reprise de l activité agricole et un début de redressement des exportations (arabica, latex, thé). Il est encore trop tôt pour déterminer si le redressement du secteur a permis une réduction structurelle des importations alimentaires. L accroissement de la population et des revenus, urbains en particulier, va provoquer une augmentation de la demande alimentaire, mais il faudra que la production nationale soit compétitive avec les importations concurrentes pour qu elle puisse reconquérir de sa part de marché et permette une réduction des importations. Bien que, comme on l a dit, la RDC possède des avantages comparatifs certains pour la production d un grand nombre de produits agricoles, de nombreuses contraintes devront être levées pour transformer cet avantage comparatif en réelle compétitivité. IV. Perspectives de croissance La situation semble favorable a une reprise soutenue de la croissance agricole, tant sur le marché national que sur les marchés régionaux et internationaux. La reprise de la croissance nationale à partir de 2002 ainsi que la montée des prix des produits agricoles sur les marchés internationaux ont créé une opportunité importante pour l agriculture congolaise, tant pour les produits d exportation que pour les produits de substitution aux importations. La demande intérieure est très porteuse pour les cultures vivrières et pour les produits de l élevage. Les marchés régionaux, qui enregistrent depuis la fin des années 90 une croissance substantielle, représentent un gisement de croissance considérable pour les producteurs congolais. Enfin, les marchés mondiaux, malgré la chute brutale qu ils ont connue depuis le début de la crise financière internationale (mi-2008), représentent un débouché pratiquement illimité pour un pays dont les exportations actuelles sont négligeables.

19 18 a. Le marché national Étant donné l importance déterminante des cultures vivrières dans la production agricole de la RDC, le marché national est un débouché incontournable pour la croissance du secteur agricole. En raison de la baisse des revenus, la demande intérieure a été au mieux stagnante au cours des deux dernières décennies, le déclin des revenus annulant l accroissement de la population, comme le montre la dégradation continue de la situation nutritionnelle des ménages dans les grands centres urbains. Cependant, la reprise de la croissance économique depuis 2002 devrait permettre aux revenus, en particulier urbains, de progresser et donc de soutenir une demande croissante en produits alimentaires. En effet, la croissance du PIB par habitant a été d environ 3% par an au cours de la période Les ménages devraient utiliser une grande partie de l augmentation de leurs revenus non seulement pour améliorer leur état nutritionnel (pour la plus grande partie de la population), mais aussi de façon progressive, pour réorienter leur consommation vers des produits à plus haute valeur ajoutée (fruits et légumes, viandes ). L effet combiné de la croissance démographique (au rythme très élevé de 3% par an), de la hausse des revenus et de l attrait croissant pour les produits de plus haute valeur pourrait donc se traduire par une progression de la demande intérieure en produits alimentaires d au moins 6% par an à moyen terme. De plus, la substitution de produits locaux aux importations alimentaires représente un gisement non-négligeable de croissance pour le secteur. L augmentation des prix des produits agricoles sur les marchés internationaux constitue une excellente opportunité pour l agriculture congolaise et l amélioration des infrastructures de transport entre les principaux centres urbains. Leurs bassins de production des produits locaux devraient leur permettre d être pleinement compétitifs avec les produits importés. Cela semble tout à fait possible pour le riz, le maïs, l huile de palme, les produits carnés et peut-être pour le sucre dont les prix, bien qu ayant baissé depuis les plus hauts atteints à la fin 2008 devraient cependant rester élevés à l horizon 2015 (470 $/tonne pour le riz, 780 $/tonne pour l huile de palme, voir ci-dessous). D autre part, il existe un potentiel important de substitution de la farine de manioc à la farine de blé importée pour la production de pain (20% de farine de manioc n altère pas le goût, et améliore la durée de vie et la texture du produit) et la production de gari peut aussi constituer, comme en Afrique de l Ouest, une alternative à la consommation de pain et de riz. La substitution d une partie des importations actuelles représente une source de croissance additionnelle pouvant entraîner une croissance globale de la demande nationale en produits alimentaires de l ordre de 7% à 8% par an sur les 5 à 7 prochaines années. Si la réponse des producteurs congolais était proportionnelle à cette demande, cela aurait un effet majeur sur la réduction de la pauvreté, en particulier en zone rurale. Il est en effet démontré que la croissance des revenus agricoles non seulement a des effets multiplicateurs importants sur l économie non-agricole locale mais encore contribue à l atténuation de la pauvreté dans les autres secteurs de l économie et dans les zones urbaines.

20 b. Les marchés régionaux Les marchés des pays de la sous-région présentent une source de croissance nonnégligeable pour les producteurs congolais situés dans les provinces limitrophes. Les grands mouvements d échanges frontaliers sont illustrés dans la carte ci-dessous. Le débouché principal pour les producteurs du Bas-Congo, de Bandundu et de l Équateur est la région métropolitaine de Kinshasa, mais aussi les marchés de la République du Congo, du Gabon, du Cameroun et de la République centrafricaine. Le marché principal pour les producteurs situés dans le sud du pays est le bassin minier du Katanga, mais aussi la Zambie, l Angola, le Zimbabwe, et même l Afrique du Sud. Les débouchés extérieurs principaux des producteurs des deux Kivu et de l Ituri sont les pays de la région des Grands Lacs : l Ouganda, le Burundi, le Rwanda, et les régions situées à l ouest en Tanzanie et au Kenya. Carte 1.2. Mouvements commerciaux transfrontaliers en RDC 19 Source : OCDE 2001 (Congo : les espoirs déçus du «Brésil africain») Des circuits commerciaux transfrontaliers, largement informels, sont déjà actifs et permettront aux producteurs nationaux de produits alimentaires (mais peut-être aussi de coton) de tirer parti de la croissance relativement soutenue des pays de la sous-région (haricots, bétail, thé pour le Kivu ; maïs et bétail pour le Katanga ; manioc, huile de palme, robusta pour l Équateur et le Bas-Congo). Par ailleurs, les pays limitrophes sont utilisés comme plateformes d exportation, car ils disposent d une meilleure logistique. Une

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