PERSPECTIVES SECTORIELLES ESTRIE

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1 PERSPECTIVES SECTORIELLES ESTRIE Automne 2013

2 P a g e 1 Auteurs Danielle Pineault, économiste Service Canada Région de l Estrie Téléphone : , poste 2315; Courriel : danielle.pineault@servicecanada.gc.ca Jean Ruel, économiste Service Canada Téléphone : , poste 382; Courriel : jean.ruel@servicecanada.gc.ca Mise en page Katalin Budai Photos Image modifiée, Denis Chabot, Le Québec en images, CCDMD Image modifiée, Gilles M. Deschênes, Le Québec en images, CCDMD Image modifiée, Martin Caron, Le Québec en images, CCDMD This publication is also available in English. Dans ce document, l usage exclusif du masculin pour désigner les personnes n a pour seul but que d alléger le texte. Le contenu de ce document découle d analyses réalisées par son auteur à partir de l information disponible au 12 avril Les points de vue exprimés dans ce document sont ceux de l auteur, et ne reflètent pas nécessairement ceux de Service Canada ou du gouvernement du Canada. Sa Majesté la Reine du chef du Canada

3 P a g e 2 TABLE DES MATIÈRES ACRONYMES... 3 LISTE DES TABLEAUX... 3 À PROPOS DES PERSPECTIVES SECTORIELLES... 4 SOMMAIRE... 4 NOTES MÉTHODOLOGIQUES... 6 ESTIMATIONS D EMPLOI... 6 REGROUPEMENTS INDUSTRIELS... 6 SECTION 1 : VUE D ENSEMBLE... 8 DESCRIPTION DU TERRITOIRE... 8 DÉMOGRAPHIE... 8 ENVIRONNEMENT ÉCONOMIQUE... 8 INDICATEURS DU MARCHÉ DU TRAVAIL SECTION 2 : PERSPECTIVES SECTORIELLES STRUCTURE INDUSTRIELLE SECTEUR PRIMAIRE INDUSTRIE DE LA CONSTRUCTION SECTEUR DE LA FABRICATION FABRICATION LIÉE À LA CONSOMMATION FABRICATION LIÉE AUX RESSOURCES FABRICATION LIÉE AUX INVESTISSEMENTS SECTEUR TERTIAIRE SERVICES À LA CONSOMMATION SERVICES À LA PRODUCTION SERVICES GOUVERNEMENTAUX ET PARAPUBLICS... 30

4 P a g e 3 Acronymes AAC... Agriculture et Agroalimentaire Canada CCQ... Commission de la construction du Québec CQCD... Conseil québécois du commerce de détail CRÉ... Conférence régionale des élus EDC... Exportations et développement Canada EPA... Enquête sur la population active de Statistique Canada FMI... Fond monétaire international ISQ... Institut de la statistique du Québec MPO... Ministère des Pêches et Océans Canada MRC... Municipalité régionale de comté OCDE... Organisation de coopération et de développement économique OMC... Organisation mondiale du commerce PIB... Produit intérieur brut PME... Petites et moyennes entreprises R & D... Recherche et développement RHDCC... Ministère des Ressources humaines et du développement des compétences Canada RMR... Région métropolitaine de recensement SCHL... Société canadienne d hypothèques et de logements SCIAN... Système de classification des industries de l Amérique du Nord SPPC... Système de projection des professions au Canada TCAM... Taux de croissance annuel moyen TE... Territoire équivalent (à une MRC) TI... Technologies de l information Liste des tableaux Tableau 1 Principaux indicateurs du marché du travail, Tableau 2 Répartition et perspectives de l'emploi selon certains regroupements industriels Tableau 3 Répartition et perspectives de l'emploi dans le secteur primaire Tableau 4 Répartition et perspectives de l'emploi dans le secteur de la fabrication liée à la consommation Tableau 5 Répartition et perspectives de l'emploi dans le secteur de la fabrication liée aux ressources Tableau 6 Répartition et perspectives de l'emploi dans le secteur de la fabrication liée aux investissements Tableau 7 Répartition et perspectives de l'emploi dans le secteur des services liés à la consommation Tableau 8 Répartition et perspectives de l'emploi dans le secteur des services liés à la production Tableau 9 Répartition et perspectives de l'emploi dans le secteur des services publics et parapublics

5 P a g e 4 À propos des perspectives sectorielles Tous les ans, Service Canada effectue des prévisions à moyen terme de l emploi selon les industries et les professions pour l ensemble du Québec et pour chacune de ses régions économiques. Les résultats de ces analyses sont publiés sous la forme d une série d études qui visent à donner un aperçu global de l évolution récente et des perspectives du marché du travail au Québec et dans ses différentes régions. Cette série de documents intéressera, nous l espérons, les personnes cherchant leur voie sur le marché du travail ainsi que celles qui les appuient dans cette démarche, que ce soit les parents, le personnel du milieu de l éducation ou les intervenants des services d aide à l emploi. Elle devrait également intéresser les entreprises et les associations d employeurs désireuses de cerner certains enjeux relatifs à la gestion des ressources humaines dans leur industrie. Le présent document comporte deux sections. La première partie dresse un portrait d ensemble du marché du travail de la région : y sont présentés un aperçu de l évolution économique et les principaux indicateurs du marché du travail. La deuxième partie traite des perspectives sectorielles sur la base de regroupements industriels définis dans le Système de classification des industries de l Amérique du Nord (SCIAN). Sommaire Perspectives sectorielles Pour l horizon 2015, nous anticipons un taux de croissance annuel moyen de 0,8 % pour la région de l Estrie, soit un taux tout juste inférieur à celui prévu dans l ensemble du Québec (0,9 %). La plupart des secteurs industriels participeront à l évolution positive de l emploi, quoique certains, plus traditionnels, continueront d être affectés par la concurrence des pays émergents. Secteur primaire En Estrie, le secteur primaire représente 3 % de la main-d œuvre régionale. L agriculture regroupe la majorité des emplois du secteur (80 %) alors que les industries forestières et minières se partagent les autres 20 %. Les dernières années ont été marquées par la décroissance, une tendance qui se poursuivra pour la période de prévision Nous n anticipons pas de grandes variations de l emploi dans l agriculture et la forêt. Par contre, l industrie minière affichera en net recul par rapport à la période précédente, une situation qui s explique par l arrêt de l exploitation de l amiante chrysotile. Secteur secondaire Dans l ensemble, l industrie de la construction demeurera dynamique, malgré un ralentissement anticipé dans la construction résidentielle. Les importants travaux routiers et d infrastructures publiques se poursuivront alors que la construction de bâtiments à usage industriel s accélérera grâce au contexte économique plus favorable.

6 P a g e 5 L emploi dans la fabrication, longtemps caractérisé par sa grande diversification et son poids au sein de l économie régionale, a fortement décliné entre 2004 et De 29 % de l emploi régional en 2003, la part relative du secteur de la fabrication a chuté à 18 %. L année 2011 marquait enfin une légère croissance de l emploi qui s est poursuivie en Les industries de la fabrication liée aux investissements ont favorisé cette reprise et elles offriront encore les meilleures perspectives du secteur pour l horizon Fortement dépendantes des exportations, elles continueront toutefois d être affectées par la concurrence des pays émergents et la force du dollar canadien. Secteur tertiaire Fort de quelque emplois, le secteur des services accapare plus de 7 emplois sur 10 en Estrie, soit 73 % de l emploi régional comparativement à 79 % dans l ensemble du Québec. Ce grand regroupement d emploi poursuivra son apport important à l économie de l Estrie, lui qui aura permis de maintenir le cap sur l emploi malgré les difficultés des autres secteurs. Pour l horizon 2015, mis à part le segment de l administration publique, le secteur tertiaire maintiendra le cap sur la croissance de l emploi. Les services professionnels, scientifiques et techniques, le secteur de la santé, le commerce de gros, ainsi que le transport et l entreposage sont parmi ceux où la progression sera la plus forte.

7 P a g e 6 Notes méthodologiques Estimations d emploi Les estimations d emploi par industrie sont basées sur les données de l Enquête sur la population active (EPA) de Statistique Canada. Ce choix a été motivé par le fait que l EPA constitue la seule source à la fois fiable et continue de l évolution de l emploi tant au Québec que dans les régions. Compte tenu que certaines industries présentent de faibles niveaux d emploi dans plusieurs régions économiques, d autres sources de données, principalement de nature administrative, ont parfois été utilisées pour pallier le manque de fiabilité de l EPA dans ces industries. De plus, des moyennes des trois dernières années (2010, 2011 et 2012) sont présentées dans les tableaux statistiques pour donner une indication plus fiable des niveaux d emploi. Lorsque le niveau d emploi est inférieur à 1 500, la donnée n est pas publiée. Les projections d emploi ont été établies pour une période de trois ans s étendant de 2013 à Elles ont été effectuées au cours de l hiver 2013 et sont le fruit d un travail de collaboration de l ensemble des économistes de Service Canada présents dans les régions du Québec. Nous tenons également à remercier l'équipe du Système de projection des professions au Canada (SPPC) sans laquelle nous ne disposerions pas de plusieurs des outils d analyse et de prévisions à la base de la présente étude. Regroupements industriels L analyse par industrie présentée dans ce document repose sur une agrégation basée sur le Système de classification des industries de l Amérique du Nord (SCIAN). Nous donnons ici un bref aperçu de la composition de chacun de ces groupes. Une définition précise des industries est disponible dans le SCIAN publié par Statistique Canada. Secteur primaire 11 Agriculture, foresterie, pêche et chasse 21 Extraction minière et extraction de pétrole et de gaz Secteur secondaire 23 Construction Secteur de la fabrication Secteur tertiaire 22 Services publics Secteur des services Les regroupements suivants peuvent également avoir été utilisés : Fabrication liée à la consommation 311 Fabrication d aliments 312 Fabrication de boissons et de produits du tabac 313 Usines de textiles 314 Usines de produits textiles 315 Fabrication de vêtements

8 P a g e Fabrication de produits en cuir et de produits analogues 323 Impression et activités connexes de soutien 337 Fabrication de meubles et de produits connexes 339 Activités diverses de fabrication Fabrication liée aux ressources 321 Fabrication de produits en bois 322 Fabrication du papier 324 Fabrication de produits du pétrole et du charbon 327 Fabrication de produits minéraux non métalliques 331 Première transformation des métaux Fabrication liée aux investissements 325 Fabrication de produits chimiques 326 Fabrication de produits en plastique et en caoutchouc 332 Fabrication de produits métalliques 333 Fabrication de machines 334 Fabrication de produits informatiques et électroniques 335 Fabrication de matériel, d appareils et de composants électriques 336 Fabrication de matériel de transport Services à la consommation Commerce de détail 51 Industrie de l information et industrie culturelle 71 Arts, spectacles et loisirs 72 Hébergement et services de restauration 81 Autres services, sauf les administrations publiques Services à la production 22 Services publics 41 Commerce de gros Transport et entreposage 52 Finance et assurances 53 Services immobiliers et services de location et de location à bail 54 Services professionnels, scientifiques et techniques 55 Gestion de sociétés et d entreprises 56 Services administratifs, services de soutien, services de gestion des déchets et services d assainissement Services gouvernementaux et parapublics 61 Services d enseignement 62 Soins de santé et assistance sociale 91 Administrations publiques

9 P a g e 8 Section 1 : Vue d ensemble Description du territoire La région de l Estrie est située dans la partie sud du Québec, bornée au sud et à l est par les États-Unis, à l ouest par la Montérégie et au nord par les régions du Centre-du-Québec et de la Chaudière- Appalaches. Ce territoire se compose des municipalités régionales de comté (MRC) du Granit, des Sources, du Haut-Saint-François, du Val-Saint-François, de Coaticook et de Memphrémagog, ainsi que de la ville de Sherbrooke. La région compte quelque 88 municipalités, dont Sherbrooke est la plus urbaine. Près de 50 % de la population régionale, soit personnes, vit d ailleurs à Sherbrooke. Démographie Selon les données du recensement de 2011, la population de l Estrie s élève à , en hausse de 4,0 % par rapport au recensement précédent. Au Québec, l augmentation se chiffre à 4,7 % pour cette même période. Sur le territoire estrien, c est dans la MRC de Memphrémagog que la croissance de population est la plus forte, soit 7,2 %, suivie de la région de Sherbrooke, où la population est en hausse de 4,9 %. À l opposé, la population de la MRC Le Granit a diminué légèrement (-0,4 %). Le vieillissement de la population estrienne se confirme par la forte croissance de la population des groupes d âge supérieurs à 45 ans, notamment, chez les personnes âgées de 65 ans et plus. Ce groupe d âge représente maintenant 17,6 % de la population totale de l Estrie, comparativement à 15,9 % dans l ensemble du Québec. Selon le plus récent scénario de l Institut de la statistique du Québec (ISQ), la population de l Estrie ne devrait pas décliner avant Toutefois, la part des personnes âgées de 65 ans et plus pourrait atteindre 29 %. Environnement économique Les impacts de la faible démographie québécoise seront plus marqués d ici quelques années. Le Québec arrive au second rang des provinces canadiennes pour la population. Estimée à habitants au 1 er juillet 2012, elle représente environ 23 % du Canada. Cette proportion baisse depuis plus de 40 ans car la croissance démographique du Québec est moins rapide que celle du reste du Canada. L immigration compte pour plus de 60 % de la croissance de la population du Québec et l Institut de la statistique du Québec (ISQ) s attend à ce que l accroissement naturel devienne négatif d ici À partir de ce moment, seul un bilan migratoire positif assurera la croissance de la population. Cela peut sembler loin. Pourtant, les difficultés sont déjà présentes dans les marchés du travail du Québec. L adéquation de l offre et de la demande de main d œuvre n est déjà pas aisée à réaliser dans certaines industries et professions et elle le sera encore moins dans un contexte où il y aura contraction de l offre. La démographie freinera de plus en plus le potentiel de croissance du Québec au cours des cinq prochaines années. Les marchés du travail seront touchés par le manque grandissant de nouveaux arrivants pour combler les départs à la retraite et les besoins d une économie en développement. Selon notre estimation, la dynamique de la population âgée de 15 ans et plus deviendrait négative autour de Pour le groupe des personnes âgées de 20 à 64 ans, plus près de la réalité de la force de travail du Québec, le renversement de la dynamique s effectuerait autour de Le retrait massif de personnes du marché du travail fera perdre progressivement quelques dixièmes de point de pourcentage à chaque année au taux de chômage. Si rien d autre ne vient enrayer son cheminement, celui-ci pourrait même être inférieur à 6 % en Au cours de la même période, il y

10 P a g e 9 aurait un repli léger du taux d activité (de 64,9 % en 2012 jusqu à 63,7 % en 2016) tandis que le taux d emploi devrait demeurer aux environs de 60 %. La mondialisation a contribué à la propagation des impacts liés aux différents enjeux économiques. La mondialisation a contribué à la propagation des impacts liés aux enjeux économiques. Dans un monde où l intégration de la production et des échanges commerciaux est aussi élevée, il est presque impossible de ne pas être touché par les difficultés d une autre économie. C est pourquoi plusieurs organisations internationales ont revu à la baisse les perspectives de croissance de l économie mondiale pour cette année. Selon le Fond monétaire international (FMI) et l Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), la «sortie» devrait se matérialiser après Cependant, la croissance demeurera faible en raison des impacts liés à la de réduction des dépenses de plusieurs gouvernements et à la prudence accrue de la part des entreprises et des individus. L Europe pourrait sortir de la récession en 2013 mais cela est plus probable en Les importantes mesures de réduction des dépenses ont désarçonné les marchés du travail. Ceux-ci éprouvent de grandes difficultés à progresser et offrent peu de possibilités aux chômeurs. On estime que la croissance économique et de l emploi serait affectée jusqu en Les économies émergentes continueront d enregistrer des taux de croissance élevés au cours des prochaines années. Cependant, la dynamique sera inférieure aux résultats des dernières années. Pour contrer la baisse des affaires sur les marchés extérieurs, plusieurs pays ont mis en place des mesures d atténuation. Aux États-Unis, l absence de consensus au sujet de la gestion de la dette a entraîné, au printemps, le déclanchement d une partie des mesures de contrôle des dépenses du gouvernement fédéral. Si le mécanisme est activé dans son ensemble, il risque de retrancher beaucoup de croissance au produit intérieur brut (PIB) américain, entrainant avec lui une partie de la croissance des économies canadienne et québécoise. Pour l instant, la croissance modérée de l économie américaine se poursuit. L accélération de la croissance en cours de 2013 fait consensus parmi les économistes : 2014 se présentera sous des jours meilleurs. Déjà, la hausse du nombre de mises en chantier aux États-Unis au cours des dernières années est un signe positif pour le Québec, notamment en regard des exportations de produits en bois. Au Canada, selon le consolidé des prévisions des principales institutions financières canadiennes (février 2013), on s attend à une croissance du PIB de 1,8 % en 2013 et de 2,5 % en Au cours des dernières années, on a observé un certain ralentissement du rythme de croissance en raison de la lente évolution du commerce mondial et de la réduction des dépenses des administrations publiques. Exportations et développement Canada (EDC) s attend à ce que la croissance des exportations se poursuive en 2013 sauf avec l Europe. Toujours selon le consolidé, au cours des deux prochaines années, la croissance d emploi sera modérée au Canada alors que le taux de chômage devrait se maintenir aux environs de 7,2 % en 2013 avant de diminuer par la suite avec l amélioration des conditions d affaires partout dans le monde. Au Québec, le consensus des principales institutions financières canadiennes place la croissance du PIB à 1,4 % en 2013 et à 2,0 % en Ces perspectives sont plus faibles que ce que le Québec a déjà connu. Parmi les causes, il y a le ralentissement du rythme de croissance des dépenses des ménages, les investissements privés qui ne génèrent pas autant d effet d entraînement sur l économie que par le passé, la lente croissance des exportations et l assainissement des finances publiques. Comme le potentiel de croissance du Québec réside en bonne partie dans l amélioration du commerce extérieur, nous nous attendons à quelques années de faible progression, autant au chapitre de l économie que celui de l emploi. Les prévisions à l exportation d EDC sont positives en ce qui a trait au secteur de la forêt, qui devrait bénéficier de l amélioration dans la construction résidentielle aux États-

11 P a g e 10 Unis, et aux biens de consommation, aussi vers les États-Unis. Mais la croissance sera contenue en raison d un ralentissement dans les biens industriels. Indicateurs du marché du travail En 2012, la région de l Estrie a presque tout perdu les emplois gagnés en En 2012, l Estrie présentait un marché du travail moins favorable que l année précédente. Le nombre d emplois s établissait à , en baisse de 5,1 % par rapport à La région a perdu emplois, dont à temps plein. Ce recul s est exprimé davantage chez les femmes que chez les hommes, et davantage chez les jeunes travailleurs que chez ceux plus âgés. Tableau 1 Principaux indicateurs du marché du travail, Région de l Estrie Moyenne Population de 15 ans et plus (en milliers) 256,0 258,3 260,6 258,3 Population active (en milliers) 158,5 165,4 159,1 161,0 Emplois (en milliers) 145,7 154,2 146,3 148,7 Chômeurs (en milliers) 12,8 11,1 12,8 12,2 Taux d activité 61,9 % 64,0 % 61,1 % 62,3 % Taux de chômage 8,1 % 6,7 % 8,1 % 7,6 % Taux d emploi 56,9 % 59,7 % 56,2 % 57,6 % Source : Statistique Canada, Enquête sur la population active, données non désaisonnalisées Données compilées par Service Canada De fait, en 2012, la région de l Estrie a perdu presque tous les emplois gagnés en Les difficultés économiques aux États-Unis et en Europe, ainsi que le climat d incertitude qui s en dégage, ont contribué à cette instabilité de l emploi. Au cours de la même période d un an, le Québec s en tirait mieux avec une progression annuelle de 0,8 % ( emplois). Les pertes d emploi des dernières années ne se sont pas réalisées dans toutes les industries. Le secteur de la fabrication est celui qui a plus souffert de ce repli. Après une forte période de recul de 2004 à 2010, l emploi dans la fabrication enregistrait enfin une progression en 2011 et À , le nombre d emplois demeure toutefois nettement sous les (estimés) de l année Signe d une structure industrielle en transformation, le secteur des services enregistrait au contraire une croissance annuelle de l emploi presque ininterrompue depuis En 2012, en Estrie, les taux d activité et d emploi ont reculé et demeurent relativement faibles par rapport à la moyenne des dix dernières années. L écart négatif est de trois points de pourcentage. Cet écart est en bonne partie dû au vieillissement de la population adulte; le taux d emploi des ans en 2012 était inférieur d un point de pourcentage à ceux enregistrés au cours des 10 dernières années, celui des ans était inférieur de 0,4 point, et celui des 55 ans et plus était inférieur de 0,9 point. Ces taux sont également nettement moins bons que ceux estimés à l échelle du Québec. Ainsi, en 2012, le taux d emploi en Estrie est de 56,2 % comparativement à 60,0 % au Québec, et le taux d activité est de 61,1 % comparativement à 65,1 % au Québec. Une partie de l écart est aussi dû au fait que la population adulte de l Estrie est plus âgée que celle du Québec; ainsi, l écart de 3,8 points de pourcentage du taux d emploi en 2012 est composé d écarts de 0 point chez les ans, de 1,2 point chez les ans et de 2,1 point chez les 55 ans et plus.

12 P a g e 11 Section 2 : Perspectives sectorielles Structure industrielle Depuis le début des années 2000, la structure industrielle de la région de l Estrie présente l image d un changement irréfutable. L influence de la mondialisation des marchés, la valeur élevée de la monnaie canadienne, ainsi que les besoins changeants d une population vieillissante façonnent également le portrait industriel du Québec. Le secteur de la fabrication, qui avait représenté 27 % des emplois en 2000, contribuait pour 18 % au cours de la période récente de 2010 à Bien que moins prononcée, la baisse est tout autant observable à l échelle de la province. La part de l emploi dans la fabrication au Québec est passée de 19 % à 13 % depuis le début du millénaire. Le secteur primaire, lié à l exploitation des ressources naturelles, constitue le plus petit regroupement. Sa représentativité a fluctué sur toute la période, mais le nombre d emplois exprime une tendance à la baisse. Ce secteur regroupe à présent 3 % des emplois régionaux, comparativement à 2 % au Québec. Les services et la construction sont les deux grands secteurs qui ont vu leur représentativité s accroître au cours de cette même période. Le secteur des services, qui déjà en 2000 procurait de l emploi à 65 % des travailleurs en Estrie, occupe maintenant 73 % de la main-d œuvre. Les services à la production et les services de soins de santé ont contribué largement à ce changement. Au Québec, l emploi dans les services occupe 79 % des travailleurs. Finalement, le secteur de la construction aura lui aussi été très dynamique au cours de la dernière décennie. La part relative de l emploi est passée de 4 % en 2000, à 6 % en moyenne ces trois dernières années, tout comme à l échelle du Québec. Tableau 2 Répartition et perspectives de l'emploi selon certains regroupements industriels Région de l Estrie Niveau en milliers Moyenne Part de l emploi total Taux de croissance annuel moyen Au Québec Au Québec Ensemble des industries 148,7 100,0 % 100,0 % 0,8 % 0,9 % Primaire 4,5 3,0 % 2,2 % -0,7 % 0,5 % Fabrication 26,6 17,9 % 12,5 % 0,5 % 0,6 % Construction 8,8 5,9 % 6,0 % 0,2 % 0,6 % Services 108,8 73,1 % 79,2 % 0,9 % 1,0 % Services à la consommation 37,8 25,4 % 27,2 % 0,8 % 1,0 % Services à la production 28,6 19,2 % 26,0 % 1,1 % 1,3 % Services gouvernementaux et parapublics 42,5 28,6 % 26,0 % 0,8 % 0,9 % Source : Service Canada, Région du Québec Estimations historiques basées sur l Enquête sur la population active de Statistique Canada

13 P a g e 12 Secteur primaire Région de l Estrie Tableau 3 Répartition et perspectives de l'emploi dans le secteur primaire Moyenne Taux de Niveau Part de l emploi croissance en milliers total annuel moyen Au Québec Au Québec Ensemble du secteur primaire 4,5 3,0 % 2,2 % -0,7 % 0,5 % Agriculture 3,4 2,3 % 1,4 % 0,0 % -0,2 % Source : Service Canada, Région du Québec Estimations historiques basées sur l Enquête sur la population active de Statistique Canada Agriculture : cultures agricoles, élevage et aquaculture Le nombre d exploitations agricoles tend à diminuer dans la région. Cette tendance devrait se poursuivre, mais l emploi ne devrait pas baisser davantage d ici L agriculture a traversé une période de volatilité marquée par une grande fluctuation des cours des produits agricoles, des prix des biens et services utilisés et du taux de change. Plusieurs facteurs sont en cause, dont les conditions météorologiques comportant de grands écarts; la croissance de l industrie des biocarburants; les fluctuations des prix de l énergie et la spéculation sur le prix des denrées. Ces facteurs n ont pas empêché les fermes au Québec d obtenir d excellents résultats financiers au cours des dernières années. D ailleurs, selon l indice économique de la Financière agricole du Québec 1, le revenu agricole net au Québec en 2012 aurait surpassé la moyenne obtenue entre 2007 et 2011 et atteint un nouveau record. Selon l organisme, les principaux secteurs de production au Québec ont présenté des conjonctures variables. Dans les différentes cultures, les rendements ont été à la hausse et la qualité des récoltes bonne. Par ailleurs, la hausse marquée des prix des grains a eu un impact important sur les coûts d'alimentation des fermes d'élevage. De son côté, Agriculture et Agroalimentaire Canada (AAC) prévoit, pour 2013, des niveaux élevés du revenu monétaire net et du bénéfice net d'exploitation moyen, lesquels seront accompagnés d une légère hausse des recettes et des dépenses. À moyen terme, AAC estime que plusieurs des facteurs influençant le revenu agricole en 2012 et 2013 vont continuer à avoir des effets au cours des dix prochaines années. 2 Par ailleurs, autant le nombre d exploitations agricoles que le nombre d emplois demeurent en décroissance dans la province, une tendance historique lourde. À moyen terme, la demande mondiale pour les productions animales et les céréales et oléagineux devraient demeurer fortes. Enfin, le dépôt d une nouvelle politique agroalimentaire attendue au Québec en 2013 devrait favoriser l achat auprès des producteurs locaux. Le secteur primaire représente 3,0 % de l emploi total en Estrie. Comme le montre le tableau 3, l industrie agricole représente à elle seule 2,3 % de l emploi total, différent de l ensemble du Québec où l agriculture ne représente que 1,4 % de l emploi total. La région compte environ exploitations agricoles qui génèrent des ventes annuelles de 480 millions de dollars. Selon les recettes monétaires, les cinq premières productions de la région sont respectivement : les vaches laitières (220 millions de dollars, soit 46 % des recettes agricoles de l Estrie), les porcs d'engraissement, l acériculture (2 ième région au Québec pour le nombre d entailles), les bovins et veaux (2 ième rang des régions productrices) et les céréales et protéagineux. 3 1 L Agroindicateur, La Financière agricole Québec, décembre Prévisions du revenu agricole canadien pour 2012 et 2013, Agriculture et Agroalimentaire Canada, février Profil régional de l industrie bioalimentaire au Québec, Estimations pour 2011, Ministère de l Agriculture, des Pêcheries et de l Alimentation, Direction générale des politiques agroalimentaires, 2012.

14 P a g e 13 D autres secteurs, tels que la culture d arbres de Noël (43 % des entreprises au Québec sont situées en Estrie et occupent 65 % des superficies québécoises de cette culture), l agriculture biologique, les fermes agrotouristiques et les viandes de spécialité, distinguent l industrie agricole régionale. Le nombre d exploitations agricoles tend aussi à diminuer dans la région. L emploi va dans la même direction et la baisse a été plus forte encore au cours des dernières années. Les travailleurs étrangers qui viennent travailler aux récoltes représentent moins d un demi-point de pourcentage de l ensemble des travailleurs agricoles estriens. La transformation alimentaire n a pas un apport des plus considérables au soutien de la production agricole. Aussi, il n y a pas lieu de croire à un grand renversement de tendance et nous estimons que l emploi agricole en Estrie demeurera à son niveau actuel entre 2013 et Foresterie et exploitation forestière Comme prévu, la nouvelle Loi sur l'aménagement durable du territoire forestier au Québec est entrée en vigueur le 1 er avril La loi change le processus de distribution du bois des terres publiques et met l accent sur la certification forestière par la vérification des pratiques d aménagement durable des forêts. Parmi les objectifs poursuivis, il y a ceux d ouvrir l accès à la matière ligneuse et de stimuler la concurrence. Après consultation, le Forestier en chef fera connaître en 2013 les possibilités forestières retenues pour la forêt publique qui devraient entrer en vigueur à compter d avril Dans l intervalle, la mise à jour sommaire effectuée fait état d une baisse globale de 10 % toutes essences confondues. De son côté, la forêt privée représente 16 % de toutes les forêts productives au Québec. Son régime de gestion est différent puisque les règlements de coupe sont déterminés, le plus souvent, par les municipalités régionales de comté (MRC) et qu il n y a pas de droits de coupe à payer. Selon la Fédération des producteurs forestiers du Québec, il est fort possible que la baisse de la possibilité forestière dans les forêts publiques accentue la demande pour le bois de la forêt privée. Au plan conjoncturel, si le secteur de la construction résidentielle au Québec est appelé à ralentir, autant la Banque du Canada que la Société Exportation et développement Canada (EDC) estiment que la baisse sera amplement compensée par la construction de logements aux États-Unis. EDC voit le secteur de la foresterie comme l un des chefs de file pour les exportations en Autre élément positif pour les exportateurs, l anticipation de la plupart des analystes que le dollar canadien s échangera sous la parité en 2013 et Rappelons que l Accord sur le bois d œuvre résineux, qui permet l accès du bois canadien sur le marché américain, a été reconduit jusqu en En appui au secteur, les gouvernements investissent en recherche et développement pour de nouveaux produits (rayonne, nanocellulose cristalline, bioplastique, etc.) et de nouvelles filières telles que les biocombustibles et la bioénergie. Par contre, le ministère des Ressources naturelles du Québec instaure un moratoire de deux ans sur l'application du concept des forêts de proximité. Ces dernières, situées à peu de kilomètres des villes et villages, représentent d'importants volumes de bois. Elles sont convoitées autant par les MRC que par les compagnies forestières. L industrie de la foresterie et de l exploitation forestière compte peu d emplois en Estrie. Dans la région, plus de 90 % des superficies forestières relèvent de la forêt privée, ce qui représente plus de 10 % de la possibilité forestière de cette nature au Québec. On y trouve plus de propriétaires de boisés (quatre hectares et plus) dont 65 % étaient actifs sur une base quinquennale. Il s agit d une activité aux retombées économiques importantes au sein de plusieurs collectivités rurales du territoire. À l instar de la plupart des régions au Québec, les dernières années ont été éprouvantes pour l industrie forestière. L emploi reste sur une tendance négative qui s était amorcée bien avant. Les exploitants, peu nombreux à compter cette ressource comme revenu principal, n ont certainement pas été enclins à exploiter leurs boisés dans les dernières années. La situation pourrait changer avec la reprise de la construction résidentielle aux États-Unis. Extraction minière, exploitation en carrière et extraction de pétrole et de gaz

15 P a g e 14 Après un bref ralentissement de la cadence lors de la dernière récession, l industrie minière au Québec redevient très active. Les dépenses en exploration, en développement et en production ont repris de plus belle depuis En 2012, le Québec enregistrait un nouveau sommet des investissements. Ce sont les régions de l Abitibi-Témiscamingue, de la Côte-Nord et du Nord-du-Québec qui profitent le plus de cette dynamique. La situation est tout autre en Estrie. L exploitation de l amiante chrysotile qui a constitué pendant plusieurs décennies, la principale activité minière de la région, a pris fin en décembre Mine Jeffrey, qui représentait un acteur majeur de la production mondiale d amiante chrysotile, était en exploitation depuis 1881 dans la MRC Les Sources. Au Québec, la seule autre production d amiante chrysotile, à la mine de Lac d'amiante du Canada (LAC), dans la région de Thetford Mines, a également cessé en Rappelons que déjà ces dernières années, la production canadienne d amiante avait fortement diminué. La plupart des pays imposent des restrictions sévères et des interdictions sur son utilisation en raison de problèmes de santé qui y sont reliés. En plus du mouvement d interdiction en Europe et ailleurs dans le monde, les producteurs du Québec faisait face à une vive concurrence du Brésil, de la Chine, de la Russie et du Zimbabwe. Avec la fermeture de Mine Jeffrey, le nombre d emplois dans l industrie minière est à présent très faible en Estrie. Des travaux d exploration pour d autres types de minéraux sont en cours, mais rien de très avancé, et déjà des groupes de citoyens manifestent leurs craintes et dans certains cas leur opposition au développement minier. Industrie de la construction Le nombre d emplois dans l industrie de la construction demeurera élevé malgré les signes d essoufflement notés dans le secteur de la construction résidentielle. En Estrie, l industrie de la construction comptait quelque emplois entre 2010 et 2012, soit 5,9 % de l emploi total, une part comparable à celle observée dans l ensemble du Québec (6,0 %).L industrie a maintenu un niveau particulièrement élevé d activités entre 2007 et 2011 mais on note à présent des signes de ralentissement de la tendance. Construction résidentielle La construction d immeubles résidentiels a été particulièrement active ces dernières années. La valeur des mises en chantier de type résidentiel a en effet augmenté de manière quasi ininterrompue sur toute la période s étendant de 2000 à Malgré les nombreux projets annoncés, totalisant plusieurs centaines de millions de dollars, la cadence pourra difficilement être maintenue. Le contexte économique et démographique permet d anticiper une baisse graduelle des mises en chantiers pour la période de prévision Construction non résidentielle Les projets de construction de type institutionnel et gouvernemental ont connu un niveau d activités soutenu ces dernières années mais le rythme ralentira progressivement d ici Au nombre des chantiers majeurs en cours ou prévus à court terme, les travaux de modernisation au CHUS-Fleurimont et le Centre multisport et de la santé de l Université Bishop s. Pour le segment industriel, la reprise économique pourrait favoriser l annonce de nouveaux projets. La construction du Centre de tri Valoris (25 millions de dollars) devrait être complété en Finalement, le secteur du génie civil et de la voirie n est pas en reste. Pour , le ministère des Transport du Québec prévoit des investissements routiers de 175,4 M $, en incluant notamment le prolongement de l autoroute 410 et le doublement de l autoroute 610. Par ailleurs, plusieurs municipalités planifient des travaux d aqueduc et d égouts. À la ville de Sherbrooke, l usine de traitement des eaux J-M Jeanson sera agrandie, des travaux évalués à 30 millions de dollars et qui s échelonneront sur deux ans.

16 P a g e 15 Depuis 2008, le nombre d heures travaillées dans l industrie de la construction se chiffrait à plus de 5 millions annuellement pour les travailleurs estriens. Sans poursuivre la croissance des dernières années, l industrie de la construction conservera tout de même un niveau d activités élevé.

17 P a g e 16 Secteur de la fabrication Fabrication liée à la consommation Dans le secteur de la fabrication liée à la consommation, les activités industrielles plus traditionnelles, surtout le textile et le vêtement, vont continuer à éprouver des difficultés laissant encore l emploi en terrain négatif. Tableau 4 Répartition et perspectives de l'emploi dans le secteur de la fabrication liée à la consommation Région de l Estrie Niveau en milliers Moyenne Part de l emploi total Au Québec Taux de croissance annuel moyen Au Québec Ensemble du secteur de la fabrication 26,6 17,9 % 12,5 % 0,5 % 0,6 % Fabrication liée à la consommation 6,7 4,5 % 4,5 % -0,1 % 0,1 % Meubles et produits connexes 1,5 1,0 % 0,7 % 0,4 % 0,2 % Source : Service Canada, Région du Québec Estimations historiques basées sur l Enquête sur la population active de Statistique Canada La fabrication liée à la consommation se compose de six industries, dont trois qui se sont longtemps caractérisées par le nombre important de travailleurs affecté à la production. Ces dernières, le textile, le vêtement et le meuble, occupent aujourd hui beaucoup moins de personnel. La concurrence extérieure est très forte et le dollar canadien reste élevé. Au Québec, sur une base historique, les pertes d emplois ont eu tendance à s intensifier dans l ensemble du secteur de la fabrication liée à la consommation. Le secteur constitue 4,5 % de l emploi en Estrie, une proportion semblable au Québec dans son ensemble. Il procure du travail à plus de personnes, soit le quart des emplois régionaux dans la fabrication. Dans les dix dernières années, le nombre d emplois s est fortement replié. Les secteurs d activités les plus importants en termes d emplois sont la fabrication de meubles et produits connexes et les activités diverses de fabrication tels le matériel médical, les instruments de musique et les articles de sports. À l image du Québec, la conjoncture économique difficile a aussi entraîné des pertes d emplois ces dernières années dans l ensemble du secteur en Estrie. Entre 2010 et 2012, ces pertes ont été en moyenne de -2,5 % annuellement contre -3,6 % dans l ensemble du Québec. Fabrication d aliments, de boissons et de produits du tabac L industrie de la fabrication d aliments et de boissons se classe au troisième rang en termes d emplois dans le regroupement des industries liées à la consommation. Pour la région de l Estrie, nous estimons le nombre d entreprises à moins de 125. Ce sont presque uniquement des PME, la plupart dans le segment de la fabrication d aliments. L industrie ne s est pas relevée de la perte de deux entreprises majeures. Par ailleurs, l industrie présente une bonne diversification de l offre de produits (lait, fromage, viande, boulangerie, torréfaction du café, fabrication de bières, vins et autres boissons) et peut s appuyer sur la présence de l industrie agricole. Ceci donne de bonnes raisons d espérer une croissance de l emploi de 0,6 %, égale à celle du Québec, pour la période

18 P a g e 17 Usines de textiles et de produits textiles Après plusieurs années de forte décroissance, la tempête se calme dans l industrie du textile et de produits textiles. Toutefois, elle aura eu raison d un grand nombre d entreprises, en Estrie comme ailleurs au Québec. Au début des années 90, cette industrie donnait de l emploi à plus de travailleurs de la région. En , leur nombre s établit à moins de et les productions dites traditionnelles ont pour la plupart été sacrifiées. Malgré les sommes investies en recherche et développement, la partie n est pas jouée pour les entreprises qui ont orienté leurs activités vers des productions innovatrices. Quelques entreprises de l Estrie ayant choisi cette voie ont connu des difficultés. Nous estimons que la tendance lourde de décroissance de l emploi se poursuivra dans la présente période de projection. Fabrication de vêtements, de produits en cuir et de produits analogues L industrie de la fabrication de vêtements et de produits en cuir affiche une baisse substantielle des emplois depuis la dernière décennie. Déjà, en 1995, une première phase d ouverture aux importations de vêtements fabriqués dans les pays émergents a contribué au resserrement des activités en Estrie comme ailleurs au Québec. Depuis la levée de tous les contingents à l échelle mondiale en janvier 2005, les entreprises de ce secteur intensif en main d œuvre sont exposées à une très forte concurrence. La force du dollar canadien constitue une difficulté supplémentaire avec laquelle elles doivent composer. Les productions traditionnelles et moins rentables ont pour la plupart été délaissées en Estrie, faisant place graduellement aux créneaux spécialisés, comme la fabrication de vêtements ignifuges pour les pompiers, de vêtements antiémeutes et de vêtements de travail ultrarésistants. Le développement de produits innovateurs et l acquisition d équipements plus performants permettent de prendre certaines parts de marché. La région de l Estrie compte de moins en moins d entreprises et d emplois dans ce secteur d activités. Certaines usines demeurent vulnérables et des mises à pied sont probables à court et à moyen terme, particulièrement dans les usines de productions courantes. Par contre, même si l emploi est très loin du niveau où il se situait au début de la décennie passée, la décroissance de l emploi a cessé momentanément. L Estrie produit toujours des vêtements spécialisés. Toutefois, la tendance de l emploi devrait rester négative et évoluer comme dans l ensemble du Québec pour une décroissance de -1,5 % d ici Impression et activités connexes de soutien L industrie de l impression et des activités connexes compte peu d entreprises et d emplois en sol estrien. Sauf exception, les travailleurs exercent leurs métiers dans de petits ateliers d impression, là où les perspectives de croissance demeurent limitées. Fabrication de meubles et de produits connexes En Estrie, la fabrication de meubles et produits connexes constitue toujours le plus important segment de la fabrication liée à la consommation sur le plan de l emploi. Cette industrie procure environ emplois répartis dans plus d une centaine d entreprises, presque uniquement des PME. L industrie du meuble représente 1 % de l emploi régional, par comparaison à 0,7 % au Québec. La fabrication de meubles pour maisons et établissements institutionnels et d armoires de cuisine est la principale activité. Quelques entreprises plus importantes possèdent leurs propres lignes de produits et elles emploient environ 40 % des travailleurs de l industrie en Estrie. La grande majorité des établissements sont de petits ateliers d ébénisterie ou de menuiserie. Alors que l industrie du meuble employait près de travailleurs au début de la décennie passée, elle en comptait la moitié moins en Dans la deuxième moitié de cette décennie, le PIB aux prix de base a dégringolé. La récession, de la concurrence mondiale et de la force du dollar ont eu pour effet combiné de limiter la demande pour ces produits, avec comme résultat d importantes pertes d emploi. Ces facteurs

19 P a g e 18 font toujours sentir leurs effets et la baisse de l emploi en Estrie est demeurée forte au cours des dernières années. La demande de meubles et de produits connexes est fortement liée à la construction résidentielle. Cette dernière, mise à mal aux États-Unis à partir de 2006, est en forte ascension depuis peu et EDC estime que les mises en chantier devraient croître de 34 % en 2013 et de 24 % en Voilà qui devrait combler la baisse attendue au Québec et au Canada. L impact de cette reprise aux États-Unis devrait être plus diffus sur le plan de l emploi dans l ensemble du Québec. Cependant, en Estrie, des efforts ont été faits pour diversifier l industrie et améliorer la productivité. La concurrence des pays à faible coût de main-d œuvre demeure et l industrie locale récupérera difficilement les parts de marché perdues. Par conséquent, nous estimons que l industrie régionale devrait connaître une légère croissance de l emploi de 0,4 % d ici Activités diverses de fabrication En Estrie, le segment des activités diverses de fabrication est composé majoritairement de très petites entreprises aux productions très variées. Les plus grandes conçoivent des produits spécifiques tels que des instruments de musique, des articles de sport et du matériel médical. Au total, le regroupement des activités diverses de fabrication compte moins de 75 employeurs et moins de emplois dans la région. Au Québec, ce segment industriel représente moins de 0,5 % de l emploi. Dans les dix dernières années, l emploi dans les activités diverses de fabrication a connu une évolution en dents de scie en Estrie. Malgré les difficultés dans les industries régionales d articles de sports et de matériel médical, les dernières années ont permis une croissance de l emploi non exempte de soubresauts. Avec son fort passé manufacturier, nous estimons que l emploi de ce segment pourra poursuivre dans la même direction, mais avec une croissance moindre, soit de 0,5 %. Fabrication liée aux ressources Le secteur de la fabrication liée aux ressources, d abord moins malmené en Estrie qu ailleurs au Québec lors de la dernière récession, a finalement été rattrapé par la persistance de la crise. Les pertes d emplois se sont accentuées dans les dernières années. Cependant, la reprise graduelle de l économie et les investissements en R&D devraient aider le secteur à obtenir un léger gain d emplois d ici Tableau 5 Répartition et perspectives de l'emploi dans le secteur de la fabrication liée aux ressources Région de l Estrie Moyenne Taux de Niveau Part de l emploi croissance en milliers total annuel moyen Au Québec Au Québec Ensemble du secteur de la fabrication 26,6 17,9 % 12,5 % 0,5 % 0,6 % Fabrication liée aux ressources 7,0 4,7 % 2,6 % 0,2 % 0,0 % Produits en bois 2,1 1,4 % 0,9 % 0,7 % 0,8 % Papier 3,8 2,6 % 0,7 % -0,2 % -1,3 % Source : Service Canada, Région du Québec Estimations historiques basées sur l Enquête sur la population active de Statistique Canada La fabrication liée aux ressources se compose de cinq industries, dont l évolution est en relation assez étroite avec les marchés extérieurs. Aussi, des facteurs tels que: la force du dollar canadien vis-à-vis le

20 P a g e 19 dollar américain et les autres devises; le coût de l énergie; le marché de l habitation aux États-Unis; l évolution des marchés dans le monde et la concurrence des économies émergentes influent assez directement sur l évolution des industries de la fabrication liées aux ressources. Au Québec, depuis le milieu de la décennie passée, les pertes d emplois ont été sévères dans ce secteur de l économie. Le secteur constitue 4,7 % de l emploi en Estrie, comparativement à seulement 2,6 % dans l ensemble du Québec. Il procure du travail à personnes, soit plus du quart des emplois régionaux dans la fabrication. En matière d emplois, ce regroupement est largement dominé par l industrie du papier, suivi par l industrie des produits en bois. L industrie des produits minéraux non métalliques ainsi que celle de la première transformation des métaux occupent une part moins importante dans l emploi régional. À l image du Québec, la conjoncture économique difficile a entraîné des pertes d emplois dans la fabrication liée aux ressources. Un segment de marché où l emploi varie avec les cycles économiques. Entre 2010 et 2012, le taux de croissance annuel moyen de l emploi dans l ensemble du secteur en Estrie s affiche en négatif à -4,6 % contre -3,5 % dans l ensemble du Québec. Les années 2010 et 2011 ont été particulièrement néfastes. Cependant, une légère reprise semble en vue. Pour la période , nous estimons que la croissance de l emploi dans la fabrication liée aux ressources reprendra un peu de vigueur dans la région de l Estrie. Nous anticipons un taux de croissance annuel moyen de 0,2 % contre aucune croissance pour le Québec. Fabrication de produits en bois La fabrication de produits en bois constitue la deuxième industrie en importance en termes d emplois au sein du secteur lié aux ressources avec 30 % des emplois. Cela représente plus de emplois, qui figurent pour près de la moitié dans la fabrication de portes et fenêtres, d ouvrages de menuiserie et de maisons usinées, 30 % dans les scieries et un peu plus de 20 % dédiés à la fabrication de placages, de contreplaqués et autres produits en bois. L Estrie accueille d ailleurs la plus grande usine de production de panneaux de particules en Amérique du Nord (Tafisa). Depuis 2004, l entreprise a investi près de 17 millions de dollars pour augmenter l utilisation de bois recyclé et rehausser sa productivité. Malgré les difficultés rencontrées et la forte contraction de l emploi ces dernières années, la fabrication de produits en bois demeure un secteur d activités influent pour l économie régionale. Comprenant les industries du papier, du meuble et l exploitation forestière, la filière des produits du bois est fortement représentée en Estrie et a conduit à l identification du créneau d excellence «Transformation du bois d apparence et composites». Les gains de productivité, l innovation et le développement de nouveaux marchés constituent encore d importants défis pour l industrie. À cet effet, un partenariat a été développé impliquant, entre autres, le Réseau Innobois et le Service intégré du bois de l'estrie (SIB). Pour sa part, EDC 4 estime que les exportations de produits forestiers devraient enregistrer une croissance à deux chiffres dans les deux prochaines années. Plus particulièrement, le secteur des produits du bois profitera de la reprise aux États-Unis où les mises en chantier devraient augmenter de 34 % et 24 % respectivement en 2013 et Directement ou indirectement, le Québec profitera de ce retour en force. La construction résidentielle en Chine devrait aussi soutenir les exportations canadiennes. L impact de ce redressement devrait se fera sentir dans l ensemble du marché. Nous estimons que l emploi dans l industrie des produits en bois en Estrie devrait reprendre graduellement un peu de vigueur entre 2013 et 2015, au rythme moyen de 0,7 %. Fabrication du papier Le sous-secteur de la fabrication de papier demeure le plus important de l ensemble du secteur de la fabrication en termes d emploi, occupant personnes. Les technologies de l information ont accentué la surcapacité de production de l industrie du papier. Avec la forte concurrence sur les marchés 4 Idem.

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