PROJET IMMÉDIAT Accumulation d informations temporaires

Transcription

1 Vincent Beaume PROJET IMMÉDIAT Accumulation d informations temporaires

2 Vincent Beaume L IMMÉDIAT Comment vivre dans l immédiat? Vivre l ébullition, la frénésie, tout simultanément, brusquement le désordre béant et brutal. Sans rien prévoir, sans jamais savoir ce qui va arriver, surpris sans cesse, pris au vif, urgemment, dans un perpétuel accident. Sans mémoire, sans répit, sans cesse. Par fragments, par morceaux, par bouts d histoires, par bouffées. Par cet entrebâillement jaillissent les défaillants, les agités, les irréguliers, les impulsifs, les obnubilés, les débordés, les naufragés du monde moderne, voilà ceux qui ont perdu le système. Appuyés sur de l instable, leur corps s est habitué au déséquilibre. L accident s est incrusté en eux. Ils sont imprévisibles, malades de rythme, grouillants, hilares, à vif. Raconter l immédiat, c est peut-être impossible. C est ça sans doute, cette erreur de départ, qui rend l aventure jubilatoire.

3 MONDE DEVASTÉ Comme tout reflet, il est un peu déformant. En voulant ramener le monde entier sur scène, quelque chose échappe au contrôle. Les objets sont ceux du quotidien, disons simplement qu ils ont du s adapter à de nouveaux besoins. Il s agit plutôt de ceux dont personne ne voulait plus : les boiteux, les penchés, les fragiles, les tordus, les b ancals, les troués, les cassés, les morcelés. A travers la scène, dans les recoins ou en plein milieu, des choses s écroulent, tombent et se fracassent par terre. La catastrophe est une sorte d environnement, un décor en mouvement.

4 LE PROJET DANS SON ENSEMBLE Ce dossier n est là que pour permettre de se rencontrer... Il ne dit qu une partie du travail. Avant chaque série de représentations, nous avons souhaité nous inst aller quelques jours sur place pour permettre une rencontre préalable avec une partie du public ou de la population. Même si notre équipe est relativement modeste (8 personnes en tournée), ces quelques jours nous permettent d appréhender le projet autrement, de rentrer en cohérence avec le travail d action culturelle souvent mené pa r les lieux où nous jouons, et offre à une partie du public un rapport différent et constructif à ce projet. D abord et avant tout, il y a le SPECTACLE. C est-à-dire, la communication, la billetterie, le standard téléphonique, le programme de salle, les o uvreurs et les ouvreuses peut-être, la représentation, et juste après la représentation HORS DU THÉÂTRE aussi Il y a une conférence sur la jubilation qui se joue dans d autres lieux "sérieux" (amphithéâtres, salles de classes ) ou encore ailleurs, à la gare, au café Il y a l homme immédiat, un clochard? un clown atypique? un idiot? Il y a un homme penché, la fête triste, une lévitation dans la rue sans prévenir Il y a le cinéma miettes, un cinéma boîte en cartons pour 5 personnes Il y a le bribophone à cassettes, dans le hall du théâtre, ou du conservatoire, ou ailleurs Il y a la collecte de trucs, Il y a parfois, en amont, un atelier de «fouilles de l immédiat». Tous ces morceaux sont imaginables et explicitables, selon la discussion que nous pourrons avoir bien en amont, selon le temps sur place, selon les partenaires du théâtre

5 PRODUCTION L immédiat / Si Par hasard COPRODUCTION Base de lancement : Le Merlan, scène nationale à Marseille Appareillage au Théâtre de la Cité internationale Soulèvement au Manège, scène nationale de Reims. AIDE À LA CRÉATION Ministère de la Culture et de la Communication : DRAC Ile de France et DMDTS ; Ville de Paris. SOUTIEN À LA PRODUCTION / ACCUEILS EN RÉSIDENCE / PREMIÈRES EXPÉRIMENTATIONS Couvée à La Ferme du Buisson ; premier envol au Théâtre de Grasse ; rénovation à l Imprimerie des Arts avec le centre culturel français de Vilnius ; encrage à l Entresort / Furies ; noyautage à Regards et Mouvements / Hostellerie de Pontempeyrat ; enflement à l Hippodrome, scène nationale de Douai ; déploiement au Carré des Jalles ; plongée au Périscope ; ravivé au Théâtre de l Espace, scène nationale de Besançon ; ré-exploré aux Pronomade(s). COUPS DE MAIN Fond de cale à la Guillotine (Montreuil) ; prémisses aux Subsistances à Lyon ; titillé au Granit, scène nationale de Belfot ; prise d élan au CCN de Rillieux la Pape ; sursaut au CND de Pantin ; entretiens réguliers aux Ateliers du Spectacle chez Jean-Pierre Larroche ; recalage à la Fonderie au Mans ; réglages au Garage Moderne à Bordeaux ; remué à Doumanzana Nafadi chez Cissé Amadou dit «Burkina» ; semé à Entre Cour et Jardin à Dijon, soufflé au sous-sol de l église San Giovani di Dio ; logé chez Méa ; logé chez Luc Lavaut pendant l inversion jour-nuit à Marseille ; relié chez Pierre Droulers à Marseille ; retourné à la Compagnie Didier Théron à Montpellier et logé chez Fanny et Nicolas ; grifouillé chez le Thomas à Moussette ; expérimenté au Théâtre Patravadi de Bangkok avec le service Culturel de l Ambassade de France en Thaïlande ÉQUIPE créé par infusion avec par ordre d'arrivée Camille Boitel, Marine Broise, Aldo Thomas, Pascal Le Corre, Thomas De Broissia, Marion Lefèbvre, Jacques-Benoit Dardant (et Jérémie Garry parti mais encore un peu là). Assistante à tout : Alice Boitel / Construction : toute l'équipe de l'immédiat avec l'aide de Jérémie Garry, Benoît Finker, Thomas De Broissia, Martin Gautron / Régie générale à distance : Martine Staerk / Création lumière : Benoît Finker / Coups d œil : Nicole Gautier Production et diffusion : Si Par Hasard Ce projet a reçu le Prix Mimos 2010, Festival international du mime de Périgueux. DURÉE DU SPECTACLE : 1h PUBLIC : à partir de 8 ans

6 TEXTE POUR PROGRAMME DE SALLE Il semblerait, qu'au fond, malgré tout ça, malgré nous, la stabilité n'aille pas tellement non plus, et à personne. On pourrait penser que pour éviter les désastres en tout genre nous nous habituerions à un ordre des choses, à une suite raisonnable d'événements se suivant les uns les autres en toute logique et avec une impeccable régularité. Mais non, voyez-vous, il semble que l'homme est un tissage de défaillances, d'accidents et de déséquilibres. Et l'habitude le tue. En fait nous nous levons, et à partir de là, l'aventure du déséquilibre nous pend au nez, la chute nous guette, partout l'immense croche patte du monde se dresse, et nous nous effondrons toujours, finalement, peu à peu ou brusquement. Et nous voilà maintenant dans cette salle, ensembles, à nous plonger dans le noir pour entendre nos poumons respirer, nos sursauts et nos rires ; nous voilà assis les uns à côté des autres dans un grand brouhaha, à attendre le silence qui devrait bientôt venir, à attendre l'inconnu, l'immédiat. Nous attendons maintenant, que cette vie confuse de la scène, cette vie rythmée et ample commence. Et nous de l'autre côté, planqués et retenant nos souffles, attendant que vous soyez enfin prêts, ne sommes-nous pas spectateurs également. Notre œuvre est là, dans le fond de notre mémoire, dans nos mains et nos membres, prête à jaillir... elle nous dépasse, elle sort de nous par fuite, ce qui est écrit là, ça n'est pas quelque chose que l'on peut faire. Elle s'échappe de nous jusqu'à vous appartenir. Elle va venir se mettre dans vos corps, se glisser dans vos sensations, se construire ou s'effondrer dans vos pensées. Nous attendons nous aussi, que quelque chose arrive, à travers nous et à travers vous, nous attendons ce quelque chose qui ne cesse de nous échapper, ce moment imprenable et incontrôlable de ce qu'il y aura ou n'y aura pas, quelque chose qui ne peut pas juste être dit, mais qui peut venir ou moins venir malgré nous, cette précieuse première fois, cette étrange première fois qui n'a cessé de se répéter, et qui peut être est la dernière fois, cette importance immense de votre présence, de notre présence, du présent. Camille Boitel

7 PRESSE

8 Le Point - 11 janvier 2010

9 Mouvement - 20 janvier 2010

10 CONTACT Si par hasard Tél : +33 (0) aurelie.tonin@siparhasard.com mathieu.vattan@siparhasard.com