2/ LA DEMANDE. R1/p1 R2/p1 R3/P1 x1
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- Guillaume Charles
- il y a 8 ans
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1 2/ LA DEMANDE Nous venons de voir dans le capitre précédent du cours, que le coix optimal du consommateur dépend de son revenu et du prix des biens. Nous allons maintenant nous intéresser aux fonctions de demande qui expriment les quantités optimales consommées de caque bien en fonction des prix et du revenu auxquels le consommateur est confronté. Pour cela, nous allons nous intéresser dans cette partie du cours aux conséquences des variations de revenu et de prix sur les coix optimaux du consommateur. PLAN A. Variation du revenu du consommateur et types de biens B. Variation des prix et types de biens. C. Les fonctions de demande D. Les élasticités. A. Variation du revenu du consommateur et types de biens Etudions tout d abord la réaction de la demande d un consommateur à une variation de son revenu. Nous allons comparer les coix optimaux des consommateurs pour des niveaux de revenu différents. Supposons pour l instant que les prix n évoluent pas et restent incangés. Evolution de la droite de budget R3/p2 R2/p2 R1/p2 R1/p1 R2/p1 R3/P1 x1 avec R3>R2>R1. L augmentation du revenu quand les prix sont maintenus constants entraîne un déplacement de la droite de budget vers le aut. Impacte sur la demande Quel est dès lors l effet de ce déplacement sur la demande? Plusieurs cas sont envisageables, selon les préférences et donc la fonction d utilité du consommateur considéré. L augmentation des revenus peut entraîner une baisse de la demande d un bien donné ou une augmentation de la demande d un bien donné. 1
2 R3/p2 Courbe de consommation-revenu R2/p2 R1/p2 R1/p1 R2/p1 R3/P1 x1 En joignant les points qui correspondent aux paniers optimaux du consommateur à mesure que son revenu augmente, nous obtenons la courbe de consommation-revenu. Dans le cas retenu ici, nous voyons que la consommation des biens x1 et augmente avec l augmentation de revenu du consommateur. On parle alors de biens normaux (les biens normaux sont aussi appelés parfois les biens supérieurs!) Définition 1. : un bien normal est un bien pour lequel la demande augmente lorsque le revenu du consommateur augmente. Définition 2. : un bien inférieur est un bien pour lequel la consommation diminue à mesure que le revenu du consommateur augmente. RQ1. : les biens inférieurs ne sont pas anormaux, mais correspondent à des cas nombreux et bien réels : la plupart des biens de faible qualité remplacés par des biens de qualité supérieure à mesure que l augmentation du revenu du consommateur le permet : consommation de nouilles, patates voyage en train vs avion ; margarine et beurre RQ2. : notez bien que le fait qu un bien soit inférieur ou non dépend du niveau de revenu considéré. Des personnes particulièrement pauvres pourraient très bien décider de consommer plus de patates et de nouilles avec une augmentation faible de leur revenu. Il se peut que ce soit seulement à partir d un certain niveau de revenu que leur consommation baisse. Courbe d Engel Nous pouvons représenter maintenant la consommation de bien x1 et en fonction du niveau de revenu considéré pour le consommateur. On parle alors de courbes d Engel. Il y a une courbe d Engel pour caque bien considéré. R3/p2 Courbe de consommation-revenu x1 R2/p2 R1/p2 R1/p1 R2/p1 R3/P1 x1 => R1 R3 R R1 R3 R On dérive directement les courbes d Engel en fonction de la courbe de consommation-revenu. On a supposé dans notre grapique que le revenu doublait en passant de R1 à R3. Or on constante que lorsque le revenu double, l évolution de la consommation des biens peut plus que doublé ou moins que doublé. Définition : On appelle biens prioritaires, les biens pour lesquels la consommation augmente moins vite que le revenu. Il s agit généralement des biens de première nécessité. (costumes, 2
3 taille du logement : il est peu probable que l on multiplie par 2 ces consommations avec un doublement du revenu) Définition : On appelle biens de luxe, les biens pour lesquels la consommation augmente plus vite que le revenu (vacances, biens durables, livres cinéma ). B. Variation des prix et types de biens. Considérons maintenant l impact des variations de prix sur les coix optimaux des consommateurs. Evolution de la droite de budget et impacte sur la demande Intuitivement, on pourrait s attendre à ce qu une variation du prix à la ausse d un bien x réduise la demande d un consommateur. Il s agit là du cas normal. Mais là encore, des exceptions existent qui vont à l encontre de l intuition première. R/p2 Courbe de consommation-prix R/p11 R/P12 R/P13 x1 Avec p11>p12>p13, trois prix successifs pour le bien 1. La courbe de consommation-prix montre comment évolue le vecteur de consommation optimal à mesure que le prix du bien 1 augmente. On observe sur cette figure que la consommation du bien 1 augmente à mesure que le prix du bien 1 baisse. Quant à l évolution du bien 2, notez que celle-ci n est pas uniforme puisque selon les évolutions du prix du bien 1, la consommation de bien 2 augmente ou diminue! Effet de substitution et effet revenu. En réalité deux effets interviennent simultanément sur les variations de demande lorsque l on fait varier le prix. D un côté un effet-substitution et de l autre un effet revenu. Illustrons cela. R/P2 A A' R/p1 x1 R/p1' Prenons le cas d une diminution du prix du bien 1 : p1 <p1. La consommation optimale de bien 1 augmente avec la baisse du prix du bien 1. Deux effets interviennent ici dans cette évolution : 3
4 A la suite de la baisse du prix du bien 1, l individu est en mesure d atteindre une courbe d indifférence plus élevée. Sa satisfaction va donc augmenter. L individu est en quelque sorte plus rice, car le pouvoir d acat de son revenu a augmenté du fait de la baisse du prix p1. Cette augmentation du pouvoir d acat devrait le conduire à consommer des quantités plus élevées de cacun des deux biens 1 et 2 (au moins si les biens considérés sont des biens normaux).= effet revenu. D autre part, la baisse du prix du bien 1 rend la consommation de ce bien plus intéressante par rapport à la consommation de bien 2 (effet substitution). Notez que les deux effets se cumulent dans le sens d une plus grande consommation de bien 1. Au contraire, ils vont en sens inverse dans le cas de l évolution de la consommation de bien 2. Essayons de distinguer ces deux effets grapiquement. R/P2 A A' A" R/p1 x1 R/p1' Supposons dans un premier temps que la baisse du prix de p1 à p1 s accompagne d une variation de revenu du consommateur qui soit telle que la satisfaction du consommateur reste à son niveau initial. Cette «variation compensatrice» du revenu déplace la droite de budget du consommateur jusqu au point de consommation optimal A. Le passage de A à A peut alors être décomposé en deux effets : le passage de A à A est appelé effet de substitution. Il montre comment se modifient les coix du consommateur à la suite d une variation de prix en supposant que ce cangement de prix n a pas eu d effet sur le niveau de satisfaction atteint par le consommateur. «Je modifie mes coix en faveur du bien dont le prix est devenu relativement moins cer» Le passage de A à A est appelé effet de revenu. «Etant plus rice ou plus pauvre, je modifie mes coix en conséquence» RQ : retenir ici essentiellement qu une baisse d un prix s analyse d une part comme un cangement de prix relatifs et d autre part, comme une augmentation virtuelle du revenu. Le fait que la demande de bien 2 augmente ou diminue au final avec une baisse du prix du bien 1 (ici elle augmente) dépend de l ampleur de l effet de substitution par rapport à l effet de revenu. Lorsque l effet de substitution l emporte sur l effet de revenu, la consommation de bien 2 est réduite! Les différents types de biens 4
5 Définition : On appelle bien GIFFEN, un bien pour lequel la demande diminue lorsque le prix diminue. C est le paradoxe de Giffen, qui provient du fait que Robert Giffen avait observé que les paysans irlandais avaient augmenté leur consommation de pommes de terre pendant la famine de 1850 alors même que le prix de ce bien avait augmenté. Les autres biens seront considérés comme normaux. Hormis ce cas exceptionnel (biens Giffen) la loi selon laquelle la consommation d un bien diminue lorsque le prix de ce bien augmente est une propriété tout à fait générale. Une typologie des biens La demande augmente La demande diminue Quand le revenu augmente Bien normal (ou supérieur) Bien inférieur Quand le prix augmente Bien Giffen Bien normal Quand le prix de l autre bien augmente Biens substituables Biens complémentaires C. Les fonctions de demande Définition : les fonctions de demande expriment les coix optimaux du consommateur en fonction des prix unitaires des biens et du revenu dont le consommateur dispose. Pour une fonction d utilité particulière, calculer les fonctions de demande revient donc à calculer les consommations optimales en exprimant celles-ci en fonction des prix et du revenu. Exemple : R = 500, U(x1, ) = x1. ; p1=1 ; p2=2 On fait le lagrangien et on obtient x1* = 500/2p1 * = 500/2p2 Les consommations optimales sont exprimées en fonction des prix et du revenu. Utilité en fonction des quantités de biens 2 consommés Utilité en fonction des quantités de biens 1 consommés (les quantités de biens 1 étant données par la contrainte budgétaire) (les quantités de biens 1 étant données par la contrainte budgétaire) * = 125 x1*=250 Utilité Utilité Utilité Utilité ,
6 On raisonnera parfois sur une demande globale sur un marcé, et non pas sur la demande individuelle d un consommateur. Définition : la demande globale pour un bien donné vaut la somme de toutes les demandes individuelles ; elle apparaît ainsi comme une fonction des différentes variables qui définissent les demandes individuelles. On parlera donc d une évolution de la demande globale en fonction de prix uniques et de l évolution des revenus au niveau global, en supposant que la répartition du revenu entre les différents individus qui composent la population ne cange pas (sinon, l évolution de la répartition peut jouer sur la demande finale selon que les rices, les pauvres, les abitants du nord ou du sud soient ceux qui profitent essentiellement des évolutions de revenus). D. Les élasticités. Nous avons remarqué jusqu ici que les variations de consommation d un bien résultant d une variation de prix ou de revenu sont nombreuses et diverses. Elles peuvent différer très largement d un bien à un autre (d un individu à un autre aussi). Bien que nous étudiions la téorie de la demande de façon à pouvoir systématiser l analyse du comportement des consommateurs et améliorer notre compréension de leur coix (lorsque ceux-ci recerce la maximisation de leur utilité), nous l étudions également parce qu elle va jouer un rôle central dans l analyse de la téorie des marcés. La notion d élasticité prix et d élasticité revenu va nous permettre de mesurer cette plus ou moins grande sensibilité de la demande aux variations de prix et de revenu. Et cette plus ou moins grande sensibilité de la demande aux variations de revenus et de prix sera centrale dans notre compréension du fonctionnement des marcés. Elasticité revenu. Définition : On appelle élasticité revenu de la demande en bien le rapport de la variation relative de la consommation de bien à la variation relative du revenu. e Re venu On peut également dire que l élasticité revenu mesure le pourcentage de variation de consommation de bine qui résulte d une augmentation de 1% du revenu du consommateur. Dans le cas d une élasticité égale à 10, une augmentation de 1% du revenu augmente la consommation de 10% pour le bien. On peut aussi calculer cette élasticité pour une variation infinitésimale de revenu en passant par la dérivée partielle de la fonction de demande : = Δx x ΔR R e Re venu x =. R R x Ceci nous conduit à une classification des biens de consommation : 6
7 Si er < 0 : le bien est un bien inférieur Si 0<eR < 1 : le bien est un bien normal dont le coefficient budgétaire diminue lorsque le revenu augmente Si er > 1 : le bien est un bien de luxe. Elasticité prix-directe Définition : On appelle élasticité prix directe de la demande en bien le rapport de la variation relative de la consommation de bien à la variation relative du prix du bien. En fait, il s agit d une mesure de la sensibilité de la demande aux variations du prix du bien. La demande est dite élastique ou inélastique. Aborder ici les intérêts de cette notion pour la concurrence sur un marcé, la taxation de certains produits. e prix Δx p x = Δp En passant par la dérivation de la fonction de demande on obtient : e Pr ix x p =. p x Il n y a que pour les biens Giffen que cette élasticité est positive. Pour tous les autres biens, elle est négative. RQ : Attention les élasticités ne valent qu aux point où on les calcule. Un exemple : Soit la demande de bien 1 donnée par D1 = a bp1. L élasticité prix de la demande en bien 1 est donc donnée par b.(p1/x1) Prix eprix >1 eprix = 1 eprix <1 b est ici environ égal à 1 (pente de 1) L élasticité augmente en fonction de p1/x1!!! Quantités 7
8 Les élasticités-prix croisées La demande d un bien dépend non seulement du revenu et de son prix mais aussi du prix des autres biens. Les élasticités prix-croisées permettent de mesurer l influence du prix des autres biens sur la demande d un bien donné. Définition : On appelle élasticité-prix croisée de la demande en bien par rapport au prix du bien k le rapport de la variation relative de la consommation de bien à la variation relative de prix du bien k. e prix / k Δx x = Δp k pk e ix / Pr x k = pk Lorsque cette élasticité croisée est positive, on dira qu il y a une substituabilité brute du bien au bien k. pk. x Une propriété de la demande des consommateurs : Il n y a pas d illusion monétaire. La demande d un bien émise par un agent qui maximise son utilité aux prix p1 p2 donnés, et qui a un revenu R est identique à la demande de ce bien lorsque l ensemble des prix et le revenu de l agent sont multipliés par une constante k. Si l on multiplie tous les prix d une économie et les revenus de tous les agents par une constante k, la demande de biens ne cangera pas (pas d impact du passage à l Euro!!!) Montrer que la droite de budget cange avec la multiplication des prix par 2 et revient à sa place initiale une fois les revenus multipliés eux aussi par 2. 8
9 EXERCICE : PASSAGE DES DEMANDES INDIVIDUELLES AUX DEMANDES GLOBALES Détermination de la droite de demande Prix Individu A Individu B Individu C Marcé ($) (unités) (unités) (unités) (unités) Sommation pour obtenir la demande de marcé Prix Demande de marcé 2 1 D A D B D C Quantité 9
10 EXERCICE 2 : DEMANDES ET EXTERNALITÉS DE RÉSEAUX Externalités de réseau Jusqu ici, on a supposé que la demande d un consommateur pour un bien est indépendante de ce que font les autres. En réalité, la demande d un individu peut être affectée par le nombre de gens qui ont (ou n ont pas) aceté le bien. Dans ce cas, on a une externalité de réseau. Externalités de réseau Les externalités de réseau peuvent être positives ou négatives. Dans une externalités de réseau positive, la quantité du bien demandée par un consommateur croît en réponse aux quantités acetées par d autres (effet de mode). Une externalité négative, c est l inverse (effet de luxe). 10
11 Externalité positive : Effet de mode ( effet wagon ) Prix D 20 D 40 D 60 D 80 D 100 La demande de marcé se retrouve en joignant les points des demandes individuelles. Elle est relativement plus élastique. Demande Quantité Externalité Negative : Effet de luxe Prix $30,000 Effet net $15,000 Demande Le demande initale est D2, quand les gens estiment les ventes à Si les ventes sont estimées à 4000, la demande se réduit à D4, et ainsi de suite. La demande est moins élastique pour un bien de luxe et sa valeur est fortement réduite si plus de gens le possèdent. Les ventes décroissent en conséquence. Effet de luxe D 2 D D8 D 6 14 Quantité Pur effet prix 11
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