ENV 6003 CHANGEMENTS CLIMATIQUES

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1 ENV 6003 CHANGEMENTS CLIMATIQUES : impacts, adaptation, mitigation MODULE 4 Combien d énergie une maison doit-elle consommer? par Sebastian Weissenberger

2 SOMMAIRE Introduction 1. Les normes dans le secteur de la construction Conclusion Note. Dans ce texte, les dollars sont exprimés en dollars canadiens, sauf quand il est mentionné autrement. Les montants en euros ont été convertis en dollars canadiens en utilisant le taux de change du 5 mai Changements climatiques : impacts, adaptation, mitigation ENV

3 INTRODUCTION Dans le secteur du bâtiment, donc de la consommation résidentielle et commerciale, une meilleure isolation et une plus grande efficacité des bâtiments peuvent réduire radicalement la consommation d énergie et, ainsi, les émissions de GES. Cela est vrai dans la mesure où l énergie est produite à partir du pétrole ou du gaz naturel, ce qui n est pas le cas au Québec, puisque la majorité des logements sont chauffés et éclairés grâce à l hydroélectricité. En ceci, le Québec représente une exception parmi les pays industrialisés. 1. Les normes dans le secteur de la construction Il existe plusieurs normes de construction pour rendre les maisons plus efficaces sur le plan énergétique. Au Canada, la norme R-2000, établie par Ressources naturelles Canada, fixe des critères en matière de construction. Ces critères résultent en une consommation énergétique 30 % inférieure au code de la construction actuel. Ceci est rendu possible par des systèmes de ventilation à l échelle de la maison, des matériaux de construction produits avec de plus faibles émissions ainsi qu une finition impeccable. La norme R-2000 n est pas obligatoire et jusqu à maintenant, seulement maisons certifiées R-2000 ont été construites au Canada, mais la demande est croissante (OEE, 2005). Il existe également une norme correspondante, la norme C-2000, pour les bâtiments commerciaux. Aux États-Unis, la norme LEED (Leadership in energy and environmental design) a été développée par le U.S. Green Building Council. La certification comporte plusieurs critères, dont l efficacité énergétique, et s applique à des bâtiments résidentiels, commerciaux ou institutionnels. Il existe plusieurs niveaux de certification. Au Canada, certains bâtiments sont certifiés LEED, dont les pavillons Lassonde de l École Polytechnique de Montréal, construits en Ces bâtiments, grâce à la récupération de la chaleur, aux toits verts, à la présence de nombreuses fenêtres, à la récupération de l eau de pluie et à des détecteurs de présence, consomment 60 % moins d énergie et 92 % moins d eau que le préconise le Code national du bâtiment. Les coûts de construction qui ont été d un quart plus élevé qu un bâtiment classique sont ainsi récupérés en quelques années (École Polytechnique de Montréal, 2007; Radio Canada, 2005). La norme de la maison passive, développée en Allemagne, en Suède et en Autriche, va encore plus loin. Elle définit des maisons qui consomment moins de 120 kwh.m - ².an -1 d énergie et moins de 15 kwh.m - ².an -1 pour le chauffage. Comparativement aux normes en vigueur aux États- Unis, cela représente une économie d énergie et d émissions de GES de 75 % à 95 %. Cette Changements climatiques : impacts, adaptation, mitigation ENV

4 norme permet d atteindre des réductions d émissions de GES de 3 à 7 t CO 2.an -1 par bâtiment (Kaan et al., 2006). Cependant, si l on veut atteindre ces objectifs, il est essentiel de bien utiliser l énergie solaire passive. Pour ce faire, il faut accorder beaucoup d attention à l orientation de la maison, aux matériaux d isolation, à l élimination d interstices dans les murs, aux portes et aux fenêtres (triples dans de telles maisons) et au système de circulation d air qui utilise entre autres la chaleur passive de l éclairage ou des électroménagers. Malgré ces contraintes, il est possible de construire une maison passive à un coût comparable à celui d une maison conventionnelle. Six mille maisons passives ont été construites, dont quelques-unes aux États- Unis. Dans un contexte climatique froid, comme au Canada, une telle norme est plus difficile à atteindre et nécessiterait vraisemblablement des sources d énergie autres, par exemple des chauffe-eau solaires (Kaan et al., 2006). La performance plus que satisfaisante de projets pilotes comme le Saskatchewan Conservation House de 1977, démontre néanmoins la faisabilité de maisons à faible consommation d énergie au Canada (Besant et al., 1978). Changements climatiques : impacts, adaptation, mitigation ENV

5 CONCLUSION L adoption de standards d efficacité plus élevés dans le domaine de la construction contribuerait de manière significative à la réduction des émissions de GES, en plus de réduire la consommation d énergie et d eau. Souvent, les investissements initiaux sont plus élevés, mais s avèrent payants à moyen terme puisque les frais d exploitation d édifices efficaces sont nettement inférieurs. Des mesures incitatives, financières et règlementaires doivent cependant être offertes afin de guider les choix vers des constructions de plus haute qualité et efficacité. Le changement de pratiques ne peut cependant s effectuer instantanément, il s agit donc d un effort à moyen ou à long terme. Références Besant, R. W., Dumont, R. S., Schoenau, G The Saskatchewan conservation house some preliminary performance results. Dans Proceedings of the Fourth Annual Conference on Renewable Alternatives, London, Ontario, Canada, août. École Polytechnique de Montréal Pavillons Lassonde, symboles de l expertise de polytechnique en développement durable, [En ligne]. (Consulté le 3 novembre 2007) Kaan, H., Strom, I., Boonstra, C Passive houses worldwide : International Development. 10 th International Passive House Conference. Office de l efficacité énergétique (OEE) À propos de R Office de l efficacité énergétique, Ressources naturelles Canada, [En ligne]. a-propos-r-2000.cfm?attr=4 (Consulté le 3 novembre 2007) Radio-Canada Pavillon Lassonde Édifice vert. Émission Découverte, 2 octobre. Changements climatiques : impacts, adaptation, mitigation ENV