La presse quotidienne

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1 La presse quotidienne Titres et tirage Quatorze quotidiens sont publiés au Québec : douze sont payants alors que les deux autres sont gratuits. Ce nombre n a pas bougé depuis plusieurs années.1 Les deux quotidiens gratuits desservent le marché de Montréal depuis Ces journaux visent principalement les utilisateurs des transports en commun auxquels ils proposent, du lundi au vendredi, une synthèse des principales nouvelles du jour. Ces «gratuits» sont publiés en langue française, tout comme dix des douze «payants». Depuis 2005, le tirage payant des quotidiens québécois a baissé d environ 10 %, notamment en raison de l abandon, en juin 2009, de l édition du dimanche de La Presse. Cette baisse s avère toutefois relativement modérée en comparaison avec les baisses de tirage que connaissent les journaux ailleurs. En effet, les autres titres canadiens ont connu une chute de leur tirage payant de 20 % depuis On note également des baisses dans la plupart des pays développés. Ainsi, entre 2000 et 2008, le tirage des quotidiens payants a diminué de plus de 10 % aux États-Unis, de plus de 15 % en Allemagne et en Suisse et de près de 20 % en Grande-Bretagne et en Australie. En fait, le tirage des quotidiens payants a diminué, pendant cette période, dans 28 des 32 pays de 1 L expérience infructueuse du journal Le Fleuve, qui aura duré moins d une année dans la région de Rimouski en 1996, est la dernière tentative de lancement d un quotidien payant au Québec. Du côté des gratuits, Quebecor a édité pendant 18 mois, entre novembre 2006 et mai 2008, une édition de 24 Heures pour desservir la région de Gatineau. Le journal n a cependant pas été en mesure de trouver le chemin de la rentabilité. Par ailleurs, les employés du Journal de Québec ont publié Média Matin Québec, autre quotidien gratuit, pendant toute la durée du conflit qui les a opposés à Quebecor, soit d avril 2007 à août En se basant sur les données de l Association canadienne des journaux, qui ne tiennent compte que du tirage payant régulier. Comme nous le verrons ultérieurement, plusieurs journaux payants offrent maintenant une bonne partie de leurs exemplaires gratuitement ou à moins de 50% du tarif régulier.

2 2 l OCDE. 3 Pour 2009 seulement, le tirage des payants a reculé de 10,6 % aux Etats-Unis, de 5,6 % en Europe et de de 1,5 % en Océanie par rapport à l année précédente. 4 Ces données ne tiennent toutefois pas compte du tirage des quotidiens gratuits, qui connaissent un certain succès, même si eux non plus n ont pas été épargnés par la récente crise économique. Devenus des concurrents sérieux aux payants au début des années 2000, leur tirage a presque triplé entre 2003 et 2008, passant de 14 à 42 millions d exemplaires dans le monde, avant de chuter de 12 % en 2009, pour se situer maintenant à environ 37 millions d exemplaires. De moins en moins de marchés semblent toutefois en mesure de supporter la présence de plusieurs gratuits, alors que le monopole était plutôt rare il y a quelques années. De 2007 à 2010, l Europe est passée de 139 à 82 titres gratuits, alors que ce nombre se situait à 74 en Amérique du Nord en 2010, pour une circulation d environ sept millions d exemplaires, après avoir atteint un sommet de 95 titres en Il est possible que l abandon des éditions du dimanche de La Presse, en juin 2009, et de The Gazette, en juillet 2010, marque le début d une nouvelle période baissière du tirage au Québec, comme celle qu on a connue dans les années Ces arrêts de publication représentent une baisse de 4,4 % du tirage total des payants au Québec. Il serait étonnant, en tout cas, qu on revienne aux sommets atteints à la fin des années 1980 (graphique 1). De 1965 à la fin des années 1980, le tirage total 6 des quotidiens québécois sur l ensemble de la semaine a augmenté de quelque exemplaires malgré la disparition de quelques titres. Toutefois, 96 % de cette croissance est attribuable à l apparition d éditions du dimanche pour cinq des douze quotidiens. Mais, depuis 1990, c est la chute, avec comme résultat une perte hebdomadaire de plus de 1 million d exemplaires. La baisse est de 12 % pour les titres payants francophones, et de 13 % 3 Les pays membres de L Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) sont des pays développés ayant en commun un système de gouvernement démocratique et une économie de marché. 4 Ces données proviennent de la World Association of Newspapers and News Publishers (WAN), du rapport The Future of News and the Internet de l OCDE et du rapport The State of the News Media Ces données proviennent de la Free Daily Newspapers Newsletter ( 6 Contrairement aux données précédentes, celles-ci tiennent comptent des exemplaires offerts à moins de 50% du tarif régulier.

3 3 pour les titres anglophones, même si ces derniers ne subissent pas, au Québec, la compétition directe de gratuits de même langue. La perte de popularité des quotidiens payants est encore plus importante que ne le démontrent ces données brutes, qui ne tiennent pas compte de l augmentation de la population et donc du nombre des clients potentiels. En effet, l ensemble des quotidiens payants québécois vend maintenant presque deux fois moins d exemplaires par tranche de personnes âgées de vingt ans et plus qu au milieu des années Le nombre est passé de 304 exemplaires pour lecteurs potentiels en 1965, à 160 en 2010 (graphique 2). Quant aux gratuits, leur tirage n est vérifié par le Canadian Circulation Audit Board (CCAB) que depuis 2008 : il faut toutefois noter une augmentation de près de 7 % en deux ans (graphique 1). Lectorat À l échelle du Canada, le taux de lectorat des quotidiens gratuits et payants chez l ensemble de la population adulte est passé de 57 % en 2001 à 47 % en La baisse de popularité touche tous les groupes d âge, à l exception des 65 ans et plus, mais elle est plus marquée chez les jeunes adultes. Ils ne sont plus que 37 % chez les ans et 35 % chez les ans à lire régulièrement un journal en semaine (graphique 3), comparativement à environ 50 % chez chacun de ces groupes en Cette tendance est présente dans de nombreux pays : aux États- Unis, la proportion est tombée à 25 % pour les ans et 26 % chez les (contrairement au Canada, ces chiffres ne prennent pas en compte le lectorat des gratuits, dont l importance est toutefois moindre qu ici). S il était possible de croire que l arrivée de quotidiens gratuits pourrait contrecarrer cette perte de popularité en rejoignant un nouveau public, les expériences de Montréal et de Toronto ont prouvé que la relation n était pas si évidente. Il s agit des deux villes canadiennes où ce type de journal a été lancé depuis suffisamment longtemps pour permettre d analyser leur impact. Dans le marché de Toronto, le développement du lectorat des gratuits n a pas empêché une régression du nombre total de Torontois qui lisent un journal régulièrement les jours de semaine.

4 4 Ils sont environ 6,2 % ( lecteurs) à avoir abandonné cette pratique depuis Par ailleurs, la croissance de Metro et de 24 Hours auprès des ans s est surtout faite au détriment du Toronto Star et du Toronto Sun, bien que tous les quotidiens payants de cette ville aient encaissé des pertes. À Montréal, le nombre de personnes qui lisent régulièrement un journal du lundi au vendredi a haussé d environ lecteurs entre 2001 et 2011, ce qui représente une augmentation de 12,8 %. La percée des gratuits est manifestement un important facteur derrière cette croissance. Chaque jour de semaine, plus de Montréalais fréquentent Métro, alors que 24 Heures est consulté par quelque lecteurs. Bien qu un bon nombre d entre eux soient de nouveaux lecteurs, certains ont délaissé un titre payant au profit d un gratuit parce qu ils y trouvent l essentiel de l information, et ce, sans frais. Le Journal de Montréal a ainsi perdu près de lecteurs réguliers pendant la période Et s il a récupéré plus de lecteurs par rapport à 2008, cela s est surtout fait par le biais d exemplaires gratuits ou vendus au rabais : ceux-ci recouvrent maintenant plus de 24 % de la circulation totale de ce quotidien (tableau 3), comparativement à 12,1 % en En fait, en semaine, en 2010, exemplaires du Journal de Montréal étaient vendues au rabais ou offertes gratuitement chaque jour de semaine. Le lectorat de The Gazette a quant à lui baissé de 16,4 % depuis l arrivée des gratuits en 2001, et ce alors que son tirage est maintenant composé, sur semaine, à 47,6 % d exemplaires offerts gratuitement ou au rabais. De son côté, La Presse a vu son lectorat s abaisser d environ individus depuis Les taux de lectorat sont actuellement en deçà à Montréal des marques atteintes en 2005 pour tous les groupes d âge (graphique 4) : le nombre de lecteurs de gratuits ne cesse de croître, mais ces gains ne compensent pas les pertes encaissées par les payants. Les journaux gratuits s avèrent particulièrement populaires auprès des ans. Dans le marché de Montréal, Métro dépasse désormais largement La Presse pour le second rang des journaux les 7 Ces données excluent toutefois le lectorat du gratuit indépendant T.o.Night qui n est pas mesuré par NADbank. Le journal a été lancé en septembre 2009 et tire à exemplaires, distribués au centre-ville de Toronto les soirs de semaine.

5 5 plus fréquentés par ces jeunes adultes montréalais : si dès 2004, Métro détenait une avance d environ lecteurs sur le payant, la différence s est accentuée de manière importante, faisant en sorte qu en 2010, le gratuit compte quelque jeunes lecteurs de plus que La Presse. L autre gratuit montréalais, 24 Heures, qui pointait au cinquième rang en 2004, devance maintenant aussi La Presse par plus de lecteurs montréalais à l intérieur de cette tranche d âge. Le Journal de Montréal demeure toutefois le plus populaire chez les jeunes adultes. Dans la Ville reine, Metro occupe maintenant le premier rang chez les ans, dépassant le Toronto Star de près de lecteurs, alors que 24 Hours se classe au quatrième rang, derrière le Toronto Sun. Bon nombre de ces jeunes lecteurs sont des consommateurs fort actifs. Ils sont très recherchés par les annonceurs qui doivent donc, s ils veulent les rejoindre au moyen d un quotidien, acheter de l espace dans les «gratuits». Il n est pas étonnant, devant de tels succès, que l on retrouve maintenant des journaux gratuits dans plusieurs autres villes canadiennes. Quebecor a lancé des éditions de 24 Hours à Ottawa, Calgary, Edmonton et Vancouver, ainsi qu une édition de 24 Heures à Gatineau. Pour leur part, Torstar et Metro International se sont associés (50 % chacun) pour lancer de nouveaux Metro à Ottawa, Calgary, Edmonton, Vancouver, London et Winnipeg. Par ailleurs, au cours de l année 2008, Transcontinental a remplacé le quotidien payant Daily News de Halifax par une édition locale de Metro, avec Torstar et Metro International pour partenaires. À Vancouver, Metro et 24 Hours devancent maintenant largement The Vancouver Sun chez les ans, mais demeurent moins lus que The Province chez ces jeunes lecteurs. Dans l ensemble du Canada, au moins 20 % de la population des marchés desservis par les gratuits en consultent au moins une édition par semaine. Halifax trône au sommet, alors que 44 % de la population les consulte hebdomadairement, suivi des marchés de Vancouver (37 %), Toronto (28 %) et Montréal (27 %). 8 8 Les données de lectorat des éditions de Metro de London et de Halifax, lancées en 2011, n étaient pas encore disponibles.

6 6 Le lectorat des sites Internet des entreprises journalistiques continue de croître en parallèle. En 2010, 36 % des adultes de Québec et 35 % des adultes de Montréal affirment avoir fréquenté le site web d un journal ou consulté une édition en ligne au moins une fois au cours des sept derniers jours. La fréquentation demeure toutefois bien en deçà de celle observée pour les éditions papier, qui atteint 76 % dans les deux villes. D ailleurs, la grande majorité des Canadiens qui consultent des quotidiens sur Internet lisent aussi des journaux imprimés. De fait, moins de 10 % d entre eux se confinent strictement aux versions électroniques. Revenus Pour des raisons de confidentialité, ni Statistique Canada ni l Association canadienne des journaux ne divulguent les revenus des quotidiens québécois. Les seules données disponibles pour le Québec concernent l ensemble des journaux, quotidiens aussi bien qu hebdomadaires. Compilées par Statistique Canada, ces données montrent que les revenus de l ensemble des journaux québécois provenant des abonnements et des ventes en kiosque ont diminué de 8,7 % en 2009 par rapport à l année précédente. Sur une plus longue période, de 2000 à 2009, les revenus des journaux québécois ont connu une hausse de 9 %, passant de 876 à 955 millions. Pour leur part, les dépenses ont baissé de manière similaire aux revenus (-9 %) au cours de la dernière année. Elles ont atteint 832 millions de dollars en 2009, ce qui représente toutefois une hausse de 15 % par rapport à l année L un dans l autre, entre 2000 et 2009, les dépenses ont crû plus rapidement que les revenus. Résultat inéluctable, la marge bénéficiaire a diminué, passant de 17,5 % en 2000 à 12,8 % en À l échelle canadienne et toujours selon Statistique Canada, les revenus publicitaires des quotidiens considérés isolément ont chuté de 15 % entre 2008 et 2009, passant de 2,64 milliards à 2,24 milliards. 9 Il s agit d une diminution de 14 % comparativement à l année De leur côté, les revenus tirés de la diffusion se sont élevés à 837 millions de dollars en 2009, une légère hausse de 1 % par rapport à l année précédente et d environ 12 % par rapport à l année En 9 Les revenus proviennent de toutes les plateformes de diffusion et incluent la publicité vendue sur le site web de ces publications lorsqu ils en ont un.

7 7 ce qui concerne la marge bénéficiaire des différents types de journaux 10, elle a atteint 9,9 % en Elle s élevait à 12,3 % en 2008 et à 14,8 % en Selon le Television Bureau, la publicité locale représente 44 % des recettes publicitaires des quotidiens, tandis que la publicité nationale et les petites annonces accaparent, respectivement, 23 % et 33 % de ce total. Pour sa part, l Association canadienne des journaux estime que les revenus des quotidiens payants au Canada 11 ont augmenté de 3,7 % entre 2009, année fortement marquée par la récession, et 2010, mais ont baissé de 12,9 % depuis Bien que les revenus tirés de la publicité en ligne aient presque doublé depuis 2006, cela ne suffit pas pour compenser la baisse des revenus publicitaires des éditions papier. Les recettes tirées de la vente de publicités en ligne ne comptent pour le moment que pour 6,8 % des revenus totaux des quotidiens, comparativement à 3,1 % en De leur côté, les revenus publicitaires des éditions papier ont connu une hausse de 3,5 % entre 2009 et 2010, mais une chute de 21 % depuis Ailleurs dans le monde, la crise économique a eu des effets néfastes sur les revenus publicitaires des journaux. De 2007 à 2009, ceux-ci ont ainsi baissé de 30 % aux Etats-Unis, de 21 % en Angleterre et de 18 % en Italie. Les revenus publicitaires des quotidiens japonais ont quant à eux diminué de 20 % entre 2008 et En fait, les revenus publicitaires de la presse mondiale ont chuté de 17 % entre ces deux années, selon l Association mondiale des journaux, et du tiers en Amérique du Nord au cours des cinq dernières années. Propriété La popularité des quotidiens gratuits nous oblige à examiner la question de la propriété des journaux sous de nouveaux angles. La mesure habituelle consiste à compiler les parts de tirage de l ensemble des titres appartenant à chacun des propriétaires. Depuis 2008, deux organismes se chargent de la vérification des tirages des quotidiens au Canada. En ce qui concerne le Québec, l'audit Bureau of Circulation (ABC) se charge de cette tâche pour les quotidiens appartenant à 10 Les données pour les quotidiens pris isolément ne sont pas disponibles. 11 Les données de l Association ne tiennent pas compte des titres gratuits.

8 8 Gesca, à Glacier Venture International (The Record) ainsi que pour Le Devoir et The Gazette. Dans le cas des journaux qui sont la propriété de Quebecor et de Transcontinental, c'est au Canadian Circulation Audit Board (CCAB) qu'incombe cette tâche. Nous proposons aussi une mesure basée sur le lectorat. La mesure du nombre de lecteurs permet de mieux cerner la diffusion d un titre auprès de la population, un même exemplaire pouvant rejoindre plusieurs lecteurs. De même, cette mesure présente l avantage d être réalisée par une seule entreprise, NADBank en l occurrence, alors que les deux entreprises qui mesurent le tirage utilisent des méthodes quelque peu différentes l une de l autre. Les données de NADBank ont toutefois aussi leur inconvénient : elles ne considérent que le lectorat à l intérieur de l aire de diffusion principale d un quotidien. Ainsi, les données pour Le Devoir, par exemple, ne couvrent que son lectorat de la grande région de Montréal, bien que le quotidien soit disponible partout au Québec. Les mesures de lectorat et du tirage ne traduisent par ailleurs pas complètement l influence que peuvent avoir un titre et son propriétaire. Les salles bien plus imposantes des payants leur permettent de traiter un éventail plus grand de sujets et de le faire avec plus de profondeur (notamment par des analyses, commentaires et éditoriaux). De ce fait, ils sont susceptibles d exercer une influence plus marquée sur les débats publics que les titres gratuits. Depuis l acquisition en novembre 2000 par Gesca (Power Corporation) de trois quotidiens du groupe Hollinger, dont Le Soleil de Québec, deux groupes se partagent l essentiel du tirage de la presse quotidienne de langue française au Québec (tableau 1). Avec ses sept titres répartis sur l ensemble du territoire québécois, Power Corporation accapare plus de 38 % du tirage des titres de langue française. Quebecor ne possède que trois titres (deux vendus et un gratuit), mais leurs parts de marché totalisent 48,5 %. Les parts de tirage du seul quotidien indépendant, Le Devoir, ne représentent que 2 % de l ensemble. Le quotidien gratuit Métro, détenu en majorité par Transcontinental, détient quant à lui un peu plus de 10 % du tirage francophone. Chez les anglophones, The Gazette accapare 13,5 % du tirage total au Québec. Ce quotidien, tout comme les autres titres que possédait CanWest Global, appartient depuis juillet 2010 à Postmedia Network, un groupe composé de nombreux fonds d investissement canadiens et américains.

9 9 La mesure du lectorat (tableau 2) traduit une réalité un peu différente. Transcontinental, qui est l actionnaire majoritaire (60 %) de Métro, rejoint en effet, 13 % des lecteurs. Quebecor, qui est propriétaire de l autre gratuit montréalais, en rejoint un peu plus de 40 %, alors que les parts de marché de Power Corporation se situent à environ 32 %. Comme indiqué auparavant, les données relatives au tirage comprennent les exemplaires ayant été vendus à moins de 50 % du prix régulier ainsi que ceux acquis par des tiers qui les mettent gratuitement à la disposition de leurs clients (Tableau 3). Certains éditeurs utilisent abondamment cette méthode et gonflent ainsi leur tirage. C est le cas du journal The Gazette, qui distribue près de la moitié (47,6 %) de ses exemplaires de la sorte, et des quotidiens de Quebecor, Le Journal de Québec et Le Journal de Montréal, dont les tirages combinés reposent à 24,7 % sur cette méthode. Pour les autres quotidiens québécois, les exemplaires vendus à une fraction du prix se situent tout au plus aux environs de 10 % du tirage en semaine.

10 10 Graphique 1 Source : Compilations du CEM à partir des données de tirage vérifiées par l Audit Bureau of Circulation (ABC) et du Canadian Circulation Audit Board (CCAB).

11 11 Graphique 2 Source : Compilation du CEM à partir des données de tirage vérifiées par ABC et CCAB et des données de population de Statistique Canada. Graphique 3 Source : Compilation du CEM à partir des données de NADbank..

12 12 Graphique 4 Source : Compilation du CEM à partir des données de NADbank.

13 13 Tableau 1 Répartition des titres et du tirage des quotidiens québécois selon la propriété (2010) Groupes Titres Tirage Nombre Parts de marché (%) Moyenne Samedi Dimanche total lundi au d exemplaires vendredi par semaine Marché total Marché francophone Gesca (Power) La Presse La Tribune Quebecor La Voix de l Est Le Nouvelliste Le Soleil Le Quotidien Le Droit Le Journal de Montréal ,28% 38,58% Le Journal de Québec Heures ,81% 48,46% Postmedia The Gazette ,46% Network Transcontinental Métro ,02% 10,45% (60 %) Le Devoir Inc Le Devoir ,16% 2,50% Glacier Ventures The Record ,28% International Total 14 quotidiens ,00% 100,00% Source : Compilation du CEM à partir de données de tirage vérifiées a) par l Audit Bureau of Circulation (ABC) pour une période de 12 mois se terminant le 31 mars 2010 pour les titres que l entreprise vérifie, sauf pour Le Droit, Le Quotidien (période de 24 mois se terminant le 31 mars 2010), The Record (période de 21 mois se terminant le 31 décembre 2009) et La Voix de l'est (déclaration de l éditeur pour deux périodes de 6 mois, la première se terminant le 30 septembre 2009, la seconde le 31 mars 2010); b) par le Canadian Circulations Audit Board (CCAB) pour une période de 12 mois se terminant en décembre 2010 pour le Journal de Montréal, le Journal de Québec, 24 Heures et Métro.

14 14 Tableau 2 Nombre total de lecteurs des quotidiens québécois selon la propriété (2010) Groupes Titres Lectorat* Nombre total Parts de marché (%) de lecteurs Gesca (Power) La Presse La Tribune La Voix de l Est Le Nouvelliste Le Soleil Le Quotidien** Le Droit ,96 % Quebecor Le Journal de Montréal Le Journal de Québec 24 Heures ,38 % Transcontinental (60 %) Métro ,32 % CanWest Global The Gazette ,19 % Le Devoir Inc Le Devoir ,07 % Glacier The Record ,07 % Ventures International Total 14 quotidiens ,00 % * Il s agit du nombre de personnes ayant feuilleté ou lu au moins une édition papier ou en ligne pendant une semaine de publication. Ces données tiennent comptent des lecteurs se retrouvant à l intérieur de l aire géographique considérée comme étant le principal marché d un quotidien donné. ** Comme c est le cas pour plusieurs autres journaux, le Quotidien n est pas publié le dimanche. Cependant, les données publiées par Nadbank pour ce titre incluent le lectorat de l hebdomadaire Progrès-Dimanche, qui appartient aussi à Gesca. Source : Compilation du CEM à partir des données de NADbank

15 15 Tableau 3 Nombre d exemplaires gratuits, vendus à moins de 50 % du prix régulier ou par des tiers en semaine (2010) Groupes Titres Tirage Total lundi au Exemplaires vendredi vendus à 50 % du prix, par des tiers et gratuits Gesca (Power) Part dans le tirage total La Presse ,0 % La Tribune ,9 % La Voix de l Est ,1 % Le Nouvelliste ,2 % Le Soleil ,6 % Le Quotidien ,5 % Le Droit ,0 % ,9 % Quebecor Le Journal de ,1 % Montréal Le Journal de ,9 % Québec ,7 % CanWest Global The Gazette ,6 % Le Devoir Inc Le Devoir ,4 % Glacier Ventures The Record ,8 % International Total 12 quotidiens ,4 % Source : Compilation du CEM à partir de données de tirage vérifiées a) par l Audit Bureau of Circulation (ABC) pour une période de 12 mois se terminant le 31 mars 2010 pour les titres que l entreprise vérifie, sauf pour Le Droit, Le Quotidien (période de 24 mois se terminant le 31 mars 2010), The Record (période de 21 mois se terminant le 31 décembre 2009) et La Voix de l'est (déclaration de l éditeur pour deux périodes de 6 mois, la première se terminant le 30 septembre 2009, la seconde le 31 mars 2010); b) par le Canadian Circulations Audit Board (CCAB) pour une période de 12 mois se terminant en décembre 2010 pour le Journal de Montréal, le Journal de Québec, 24 Heures et Métro. (mise à jour : août 2011)