Le cycle de l assurance Non-Vie Une opportunité stratégique L exemple du marché des risques d entreprises
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- Albert Sévigny
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1 Institut international du Management - Ecole nationale d assurances Thèse professionnelle Présentée en vue d obtenir le MBA Manager d entreprise spécialisation Assurance Président du jury : François EWALD, Professeur au Cnam Le cycle de l assurance Non-Vie Une opportunité stratégique L exemple du marché des risques d entreprises Christophe GIMOND Allianz Sous la direction de : Alain Debeaumarché Allianz février 2010
2 Page: 1 SOMMAIRE RESUME INTRODUCTION COMPRENDRE LE CYCLE ASSURANTIEL Eléments de comptabilité de l assurance non vie L analyse des cycles de souscription Influence de l environnement économique et financier Approche théorique du cycle Synthèse LES CYCLES DES MARCHES A CAPACITE Introduction Solutions de transfert de risques Les catastrophes naturelles et technologiques Application au Marché des risques d entreprise Synthèse LA GESTION DU CYCLE L intérêt d une gestion active du cycle Planification et suivi du cycle Stratégies et tactiques CONCLUSION ANNEXES.. 78
3 Page: 2 Le cycle de l assurance non-vie * Une opportunité stratégique Résumé L activité d assurance non vie est par sa nature même sujette à des fluctuations qui affectent les prix, les conditions, mais aussi, avec un décalage dans le temps, la rentabilité des affaires souscrites. Ce document propose une analyse de la présence et des déterminants des cycles de souscription de l assurance non vie en France pour l industrie dans son ensemble et pour les marchés dits à capacité en particulier. Nous observons dans un premier temps le phénomène sur différents marchés puis analysons la littérature existante pour essayer de comprendre et de modéliser ces fluctuations cycliques. Notre analyse nous conduit à détailler les spécificités des marchés dits à capacité et à montrer en particulier leurs grandes sensibilités aux cycles. Nous analysons en détail les paramètres sous-jacents du cycle pour ces marchés afin d en comprendre la dynamique et l évolution. Nous mettons ainsi en évidence l importance des fluctuations des capacités financières, le rôle de la réassurance et l impact des chocs aléatoires liés à l environnement économique et financier ainsi qu à la survenance de sinistres catastrophiques sur l évolution des prix de l assurance et de la réassurance sur ces marchés. Nous confortons ensuite les hypothèses et les théories avancées en les confrontant à la réalité observée à travers le retour d expérience et l illustration du cycle de souscription dans le domaine des risques industriels sur la dernière décennie. A partir du modèle cyclique établi, nous proposons une réflexion stratégique pour montrer comment il est possible d influencer les résultats par une gestion active du cycle. Nous mettons tout d abord en évidence l importance capitale de la phase de suivi du cycle et proposons des pistes de réflexion pour permettre de se positionner à tout moment et de façon fiable sur la «sinusoïde». Nous analysons ensuite les répercussions financières de plusieurs approches commerciales face à un environnement cyclique et cherchons les options stratégiques et les choix tactiques les plus prometteurs. Nous montrons comment un acteur global et diversifié peut tirer avantage de la désynchronisation des cycles sur un ensemble de segments d affaires puis nous envisageons la manière dont un assureur peut adapter sa politique commerciale en fonction de la phase du cycle dans laquelle il se trouve. Nous empruntons les concepts et méthodes de la démarche marketing et illustrons notre approche de nouveau sur le segment des risques d entreprises. Nous identifions ainsi, pour chaque phase du cycle, les solutions spécifiques adaptées qu un assureur peut mettre en œuvre pour être en mesure de créer durablement de la valeur indépendamment du cycle sur ce segment d affaires. Plutôt que d accepter le cycle de l'assurance comme une fatalité, nous démontrons que les assureurs et les réassureurs ont à leur disposition les moyens et les outils de mettre en place une véritable gestion active du cycle. * Je tiens à remercier Alain Debeaumarché (Allianz France) pour son soutien permanent durant toute la rédaction de ce document. Mes remerciements s adressent également à M. Fierens (Scor) pour ses précieux conseils et éclairages sur la problématique du cycle sur le marché de la réassurance.
4 Page: 3 1 INTRODUCTION «Ne pas prévoir, c est déjà gémir» Léonard de Vinci «Le cycle est la maladie congénitale de l'assurance» ont coutume de dire les économistes. Si les symptômes sont bien connus et parfois mal ressentis par les clients qui ne manquent pas de fustiger (surtout en période de hausse) le «Yo-Yo» tarifaire des assureurs, les causes de cette maladie complexe sont souvent moins bien établies. Quant au traitement, il ne semble pas avoir fait l objet de recherches approfondies : le cycle est souvent perçu comme une fatalité et les assureurs semblent accoutumés à considérer leur marché comme étant soumis à une certaine volatilité, tant pour le volume de souscription que pour la rentabilité des opérations. C est en quelque sorte un mal avec lequel l assureur doit apprendre à vivre Le thème de la gestion du cycle de l'assurance est intéressant pour plusieurs raisons : L intérêt est en premier lieu d ordre intellectuel : l analyse des cycles permet une meilleure connaissance de l assurance et une compréhension accrue des évolutions passées et actuelles et elle permet, ainsi, de mieux anticiper ce que seront demain les évolutions des marchés. C est ensuite un thème qui revêt un caractère opérationnel et stratégique essentiel pour les assureurs et réassureurs qui cherchent à créer durablement de la valeur avec les risques, à chaque phase du cycle. Le démarrage d une nouvelle activité de souscription, le lancement d un produit nouveau voire la fixation de conditions tarifaires doivent être réalisés en phase avec le cycle sous peine de conduire à de sérieux désagréments. Ainsi, procéder à une augmentation de tarifs en avance de phase par rapport au marché peut conduire à une érosion du portefeuille mais aussi à un risque accru d'antisélection, de même une forte expansion en bas de cycle peut se révéler à terme coûteuse en terme de «ratio combiné». Cet aspect stratégique a été clairement identifié par les Souscripteurs du Lloyd's qui dans leur étude annuelle (Annual Underwriter Survey February 2007 ) classaient, pour la troisième année consécutive, la gestion du cycle de l'assurance comme «le défi le plus important pour l'industrie mondiale de l assurance». Enfin, la gestion du cycle est un thème actuel : 2010 pourrait être, après plusieurs années consécutives de baisse des taux qui ont mis sous tension les résultats techniques des assureurs, l année du retournement de tendance et le démarrage d une nouvelle phase de «hard market». Le présent mémoire s intéresse exclusivement à l assurance non vie et se focalise principalement sur l analyse dans le domaine des grands risques (assurance et réassurance des risques d entreprise en particulier) pour lesquels l amplitude du phénomène cyclique est plus marquée que pour les marchés de masse.
5 Page: 4 Le document se compose de trois parties. Dans un premier temps, nous nous consacrerons à l observation du phénomène cyclique sur différents marchés d assurance et à une réflexion théorique sur ses origines. Cette première partie nous permettra de comprendre pourquoi les activités d assurance et de réassurance sont par nature sujettes à des fluctuations et de proposer une première modélisation du phénomène. La seconde partie a pour objectif d affiner le cadre théorique pour les marchés spécifiques des grands risques. Nous aborderons le thème central des fluctuations des capacités financières, l importance du rôle de la réassurance et l impact des sinistres catastrophiques sur l évolution des prix de l assurance sur ces marchés. Au final, nous conforterons les théories et les principes édictés en les confrontant à la réalité observée à travers le retour d expérience et l illustration du cycle de souscription dans le domaine des risques industriels. Après analyse de la démarche diagnostique, le dernier chapitre proposera une réflexion stratégique pour permettre la mise en œuvre d une gestion active du cycle. Nous analyserons les répercussions financières de plusieurs approches commerciales face à un environnement cyclique et chercherons les options stratégiques et les choix tactiques les plus prometteurs pour, au final, permettre à un assureur de «vivre avec» le cycle et de surmonter ses difficultés à moyen et long termes.
6 Page: 5 2 COMPRENDRE LE CYCLE ASSURANTIEL Nous avons trois moyens principaux : l observation de la nature, la réflexion et l expérience. L observation receuille les faits ; la réflexion, les combine, l expérience vérifie les résultats de la combinaison. Denis Diderot Les cycles en assurance sont définis par Gollier dans le Dictionnaire de l Economie de l assurance [1] comme des «fluctuations des primes et des profits dans le temps». Comme pour d autres marchés (matières premières, semi-conducteurs,...) la cyclicité des marchés non-vie est un aspect inhérent à l activité d assurance et correspond à une tendance générale observable à l'échelle d'un marché ou d un segment d affaire donné. Il convient de faire la distinction entre les évolutions conjoncturelles et celles de plus longue durée qui sont liées à la demande d'assurance et à la transformation des besoins (le développement de l'assurance automobile a par exemple connu un important développement parallèlement à celui du parc automobile pour ensuite arriver à maturité et connaître un ralentissement à partir du milieu des années 1980). Nous nous intéressons dans ce chapitre aux fluctuations de courte période. Ces évolutions conjoncturelles sont conditionnées par la variation de la sinistralité, le prix de l'assurance et les conditions tarifaires, celles-ci sont accentuées par l'intensité de la concurrence sur le marché. Après un rappel concernant la rentabilité des opérations en assurance non-vie, nous procéderons à l observation du phénomène cyclique sur différents marchés et analyserons les résultats de plusieurs analyses empiriques sur ce thème. Cette section nous permettra également de discuter de l impact de l environnement économique et financier sur le marché et au final, de proposer plusieurs hypothèses pour expliquer la raison de l existence de cycles sur les marchés de l assurance et de la réassurance. L analyse portera sur les données du marché français (source FFSA) et intégrera également des informations relatives au marché US.
7 Page: Eléments de comptabilité de l assurance non vie L activité d assurance est caractérisée par l inversion du cycle de production : les compagnies d assurance perçoivent des primes, c'est-à-dire la rémunération du service d assurance rendu, avant qu elles ne paient des prestations en cas de sinistre. Le prix de vente (la cotisation) est ainsi encaissé immédiatement, alors que la prestation (le règlement de l'indemnité), intervient ultérieurement. Ce fonctionnement se traduit par la constitution de provisions techniques qui représentent des volumes conséquents (équivalent d une année de primes pour des risques simples en dommages pouvant aller jusqu à dix ans en construction). Ces provisions sont placées pour bénéficier des revenus de ces placements. La composition du résultat est donc double et la rentabilité globale des opérations d'assurance est fonction des activités d'assurances pures (techniques) et de l'activité financière. Nous rappelons ci-après sommairement les bases de la comptabilité de l assurance non vie afin d introduire les différents concepts et ratios qui seront utilisés par la suite dans le document Bilan synthétique (assurance non-vie) Bilan synthétique d une société d assurance non-vie Actifs Actifs incorporels Placements - immobilier - obligations - actions PT à charge réassureurs Autres créances Passifs Fonds propres - capital social - réserves Provisions techniques - PSAP - Autres provisions techniques Autres dettes L actif d un assureur est constitué à partir des primes payées par les assurés et est en grande partie formé des actifs (obligations, actions, immobilier) représentant les provisions techniques nécessaires à l assureur pour s acquitter de ses engagements.
8 Page: 7 La répartition des encours de placement entre les différents instruments a évolué au cours de la dernière décennie. Le tableaux à suivre illustre cette évolution entre 1990 et 2005 (Source FFSA / Cahiers statistiques) 70% Répartition des encours de sociétés d'assurance (en valeur bilan) 60% 50% % 30% 20% 10% 0% Obligations Actions Immobilier Prêts, dépôts,tcn Divers Les placements obligataires sont très majoritairement représentés (66 % en 2005 avec 68 % en Vie et 56 % en dommages). La part de l immobilier est en constante diminution (18% de l encours des placements en 1984,12 % en 1990 et 3.5% en 2005). Les actifs incorporels et les créances sur réassureur complètent cette partie gauche du bilan. Au passif du bilan figurent les fonds propres qui servent à financer les investissements, la croissance de l entreprise et à garantir les créanciers et les assurés. Les fonds propres doivent donc être en adéquation avec les besoins de l activité, les investissements prévus et constituent un «matelas de sécurité» pour faire face, le cas échéant, aux aléas de l exploitation. Au passif, se trouvent également les provisions techniques pour le règlement des engagements des compagnies vis-à-vis des assurés. En non-vie, la principale provision est la provision pour sinistres à payer (PSAP). Cette provision correspond à une évaluation du montant qui sera versé postérieurement à la clôture de l'exercice au titre d événements qui se sont réalisés antérieurement à la clôture de l'exercice. Il existe d autres provisions destinées à se prémunir contre certains risques spécifiques (Ex. provisions relatives aux actifs financiers lorsque la valeur de marché des placements est inférieure à leur valeur d achat, provision pour égalisation afin de lisser dans le temps les résultats provenant des bonnes et des mauvaises années en termes de sinistralité).
9 Page: Compte de résultat synthétique (assurance non-vie) Le Compte de résultat d une société d assurance non vie peut se décomposer synthétiquement comme suit : Compte de résultats synthétique d une société d assurance non-vie Compte technique + Primes - Prestations - Variations de provisions - Frais + Solde financier + Solde de réassurance = Résultat technique Compte non-technique + Produits financiers sur fonds propres - Impôt sur les sociétés + Eléments exceptionnels = Résultat En assurances de dommages, le résultat est donc soumis à des variations, car il provient des primes et des produits financiers, déduction faite du coût des sinistres et des frais d'exploitation (frais de gestion, frais d acquisition). On peut dès à présent noter que toutes ces composantes peuvent subir des fluctuations, en particulier : concernant les primes, les variations de prix obéissent au cycle classique de l'offre et de la demande et sont influencées par la concurrence Les résultats financiers dépendent de l'évolution des taux d'intérêt et des marchés (pour le produit des placements) et de l'évolution de l'inflation (pour le paiement des indemnités). La sinistralité peut présenter une volatilité importante d une année sur l autre et semble également sensible à la conjoncture économique (on observe empiriquement une augmentation de la fréquence des sinistres lorsque la conjoncture se dégrade).
10 Page: Les indicateurs clés Trois types de ratio seront largement utilisés dans la suite du document. Ces ratios visent à mesurer la rentabilité des opérations, la rentabilité financière et la solvabilité d un assureur. a) Ratio de rentabilité opérationnelle Nous retenons les deux ratios les plus communément utilisés en non-vie pour mesurer la rentabilité des opérations : Le ratio S/P dit «ratio sinistres à primes» qui rapporte le total des frais d indemnités versés sur une période au total des primes acquises au cours de la même période (on le calcul brut ou net de réassurance). Le Ratio combiné qui rapporte les sinistres et les charges de l année aux primes acquises de l année (Le ratio combiné est donc la somme du S/P et du taux de chargement). Il doit être inférieur à 100 % pour que l assureur présente un résultat positif sur son activité (hors résultat financier). b) Ratio de rentabilité financière Le ratio de rentabilité financière ou Return on Equity («RoE») est le rapport entre le résultat net après impôts et les fonds propres comptables (hors plus-values latentes et emprunts subordonnés). Ce ratio financier est un ratio suivi avec attention par les actionnaires qui peuvent ainsi mesurer la rentabilité de leur investissement (le sacro-saint 15% exigé par les investisseurs ). Le RoE indique la capacité de l entreprise à rentabiliser les capitaux employés pour ses activités. Le résultat peut être fortement influencé par des facteurs non directement liés à l activité (dégagement de plus-value exceptionnelle,..). c) Ratio de solvabilité En vertu de la réglementation, les sociétés doivent disposer en plus de leurs provisions techniques, d'un montant minimal de fonds propres appelé marge de solvabilité réglementaire, qui est déterminé en fonction du niveau de leurs engagements. Ces derniers sont évalués à partir des cotisations annuelles (ou des sinistres) en assurances de dommages. Le cadre actuel de solvabilité 1 en place depuis les années 1970, utilise un modèle à ratio fixe simple et robuste pour calculer les exigences en capital. Les exigences de solvabilité sont déterminées comme un pourcentage fixe de la valeur d une variable fortement corrélée au degré d exposition au risque de la compagnie d assurances. En non-vie : 16% de primes ou 27% des sinistres (on retient le plus élevé des deux). Suivre cet indicateur permet de veiller à ce que l assureur soit en mesure d honorer les engagement pris à l égard des assurés ou bénéficiaires du contrat. Ce mode de calcul va disparaître avec la réforme de la marge de solvabilité prévue dans la directive européenne Solvabilité En termes d exigences quantitatives, Solvabilité 2 fixe deux niveaux de prudence : au niveau du calcul des provisions techniques (qui doivent contrôler les risques liés à la sinistralité) et au niveau de l exigence de fonds propres : le «capital cible» (qui doit contrôler le risque global de la société).
11 Page: L analyse des cycles de souscription Premières observations graphiques Le cycle de souscription peut être observé et analysé à partir des indicateurs précédemment mentionnés : rapport sinistres à primes, ratio combiné, rentabilité financière (RoE) voire au travers des primes. Pour illustrer la fluctuation de ces indicateurs sur une période donnée, nous allons nous intéresser dans un premier temps à l observation de la rentabilité opérationnelle et financière sur les marchés d assurances de biens et responsabilités (Property & Casualty) américain et français. 25% 20% 15% 10% 1977 :19.0% 10 ans 1987 :17.3% 1997 :11.6% 10 ans 9 ans 2006 :14.0% 5% 0% 1975 : 2.4 % 1984 : 1.8 % 1992 : 4.5 % 2001 : -1.2 % -5% F 08F * P/C insurer ROEs are I.I.I. estimates. Source: Insurance Information Institute; ISO, A.M. Best. Ce premier graphique concernant le marché américain semble établir sur plusieurs décennies la présence de cycles relativement réguliers (période de 9-10 ans) alternant période de rentabilité élevée où les RoE ont culminé à 19% (1977), 17.3 % (1987) et 14 % (2006) et des périodes de rentabilité financière médiocre. Sur une période moins longue (période ), le graphique suivant illustre pour le marché français de l assurance de biens et de responsabilité le ratio combiné après réassurance des sociétés membres de la FFSA. Les fluctuations de la rentabilité opérationnelle semblent définir, là aussi, un cycle (quasi sinusoïdal) avec alternance de phase de hausse et de baisse du ratio combiné sur la période étudiée.
12 Page: : 114% Assurances de Biens et de Responsabilité Evolution du rati o combiné de 1990 à ans 1999 : 111%? Ratio c ombiné après réassurance 1996 : 103 % Source ACAM, FFSA L observation des cycles peut être menée comme précédemment de manière globale à l échelle d un marché mais également par segment d affaire. La cyclicité de plusieurs branches (flotte, entreprises, aviation et spatial) est illustrée graphiquement ci-après. Là encore, le caractère cyclique apparaît assez bien établi. D un point de vue graphique, il semble donc bien que les primes et la profitabilité des opérations d assurance connaissent des hauts et des bas relativement réguliers. 100% 97% Evolution du rapport S/P par exercice de souscription Flottes automobiles S/P (en %) 90% 92% 90% 85% 85% 86% 80% 78% 77% 81% 78% 70% 70% 73% 72% 71% 70% 66% 60%
13 Page: 12 Evolution du taux moyen des affaires risques d'entreprises (en %) 16.0% 12.0% 8.0% 4.0% 0.0% % -8.0% Evolution des cotisations de l'assurance aviation et spatiale % Montant (en M ) Variation (%) 50% % % %
14 Page: L analyse empirique L analyse empirique de la présence de cycles de l assurance non-vie a fait l objet d une large littérature et semble avoir inspiré nombre de thèses universitaires en particulier aux Etats Unis (où la cyclicité a notamment été avancée comme explication plausible à la défaillance de compagnies d assurances). Une analyse des publications dans le domaine montre que le cycle de souscription a ainsi été observé aux Etats-Unis [2] (Venezian, 1985, Doherty et Kang, 1988, Berger, 1988, Fields et Venezian, 1989), dans plusieurs pays développés [3] (Cummins et Outreville, 1987 ), dans cinq pays asiatiques Japon, Malaisie, Singapour, Corée du sud, Taiwan - [4] (Chen, Wong et Lee, 1999) et également sur le marché sud-africain (Markham, 2006). Les résultats de ces études basées sur des modélisations économétriques utilisant un modèle autorégressif 2 de second degré semblent valider l'existence de cycle régulier dont la fréquence varie entre 6 et 9 ans selon le pays et les branches. Dans son étude sigma n 5/2001 [5], Swiss Re a analysé statistiquement les principaux marchés de l assurance non vie (Etats-Unis, Canada, Royaume-Uni, Allemagne, France, Italie, Japon). Cette étude démontre empiriquement le phénomène cyclique sur ces 7 marchés et détermine la durée moyenne de cycles entre 5.6 et 7.3 ans. Les résultats sont présentés ci-dessous. Variable dépendante Période Durée du cycle Etats-Unis Ratio combiné ,2 Canada Ratio combiné ,6 Royaume-Uni Ratio combiné ,1 Allemagne Marge technique ,6 Italie Marge technique ,1 Japon Marge technique ,3 Preuves empiriques attestant de la cyclicité des principaux marchés assurantiels SwissRe, sigma n 5/2001 Dans le même esprit, des modélisations identiques ont été effectuées pour le marché français de l assurance non-vie. Là encore, ces différentes études ont globalement permis de tester et de valider la présence d un phénomène cyclique de période 6-8 ans pour l assurance de dommages en France. Le tableau suivant recense ces résultats en précisant la source de l étude, la période de référence et la durée du cycle observée sur cette période. 2 Un processus autorégressif est un modèle de régression pour séries temporelles dans lequel la série est expliquée par ses valeurs passées plutôt que par d'autres variables.
15 Page: 14 Variable dépendante Période Durée du cycle SuissRe (2001) Marge technique ,3 Blondeau (2001) Ratio combiné ,85 Cummins et Outreville (1987) Ratio S/P ,23 Lamm-Tennant et Weiss (1997) Ratio S/P ,7 Bruneau et Sghaier Primes émises Primes émises ,27 Preuves empiriques attestant de la cyclicité en assurance non-vie en France Nota :Il convient de souligner que les conditions reflétant la cyclicité ne sont pas systématiquement vérifiées dans ces analyses. Ainsi, l étude de Bruneau/Sghaier [6] valide la présence d un phénomène cyclique pour la période [ ] mais rejette l hypothèse sur la période [ ]. Dans la même étude, l analyse de deux branches prises individuellement (auto/transport) conduit à conclure au phénomène cyclique uniquement dans la branche automobile Corrélation des cycles Les données relatives aux cycles de souscription semblent indiquer que ces cycles existent sur les principaux marchés et qu ils durent en moyenne 6 et 9 ans. Au niveau macro, les cycles semblent souvent synchronisés, d un pays à l autre et d une branche d assurance à une autre. Des comparaisons internationales réalisées semblent ainsi montrer que les cycles entre les pays européens et les Etats-Unis sont relativement bien corrélés [7] (Outreville, 2003). Ils s étendent à la plupart des branches et des pays dans le monde, à cause du comportement des assureurs qui évitent les branches non rentables et ciblent celles qui n ont pas été touchées et à cause du coût de la réassurance imposé par les réassureurs mondiaux. Le cycle mondial du prix de l assurance a connu son dernier pic en et s oriente à la baisse depuis cette date. Dans les faits, certaines tendances peuvent n affecter qu une seule branche ou qu une seule zone géographique. Si les attentats du 11 septembre 2001 ont emporté toute l industrie de l assurance au niveau mondial, les passages de Katrina, Rita et Wilma en 2005 pourtant beaucoup plus onéreux pour l industrie n ont provoqué des tensions sur les prix qu au niveau régional (augmentation de plus de 50% de State Farm de ces contrats en Floride) et que sur un nombre limité de branches au niveau mondial (couvertures «cat» des catastrophes naturelles et branches énergie en particulier). Par contre, cette catastrophe a été quasi sans effet direct sur les traités incendie du marché français. Malgré la plus grande intégration du marché mondial, il semble que depuis plusieurs années les fluctuations des marchés de l assurance et de la réassurance varient davantage de façon différenciée en fonction des segments d affaires et des zones géographiques. Le cycle du passé apparaît ainsi plus fragmenté et semble composé d une série de cycles indépendants les uns des autres susceptibles de se compenser au niveau agrégé.
16 Page: Influence de l environnement économique et financier Influence des marchés financiers Nous avons montré en nous intéressant au compte de résultat d une compagnie non vie ( 2.1.2) que les résultats financiers constituaient une des composantes du résultat en assurance dommages (résultat du placement des provisions et des fonds propres). L étude sigma 5/2001 suggère l existence d une corrélation négative entre le résultat technique et le résultat financier (les primes augmentent pour compenser la baisse des résultats financiers). Dans le même esprit, Blondeau [8] établit empiriquement une relation négative des primes réelles au rendement boursier et leur augmentation quand les taux d intérêt diminuent. Le cycle peut ainsi notamment être le résultat de l'interaction entre les activités financières et les activités de souscription. Lorsque les revenus financiers sont croissants, la tendance est à la baisse du niveau des primes et à l'augmentation des fonds propres (surcapacité), afin d'obtenir des encaissements en augmentation pour acquérir des actifs à espérance de rendement élevé. La dégradation des résultats qui s'ensuit entraîne un relèvement des tarifs et une baisse de la capacité, ce qui restaure le rapport sinistres à primes, et ainsi de suite. Les sociétés dommages plus exposées en actions 3 que les sociétés vie sont donc particulièrement sensibles aux variations des indices boursiers. Un contexte favorable se traduit par des plus-values latentes sur le portefeuille de placement. A l inverse, une crise boursière diminue les plus-values latentes sur le portefeuille ce qui détériore le résultat financier et le ratio de solvabilité. Des dépréciations d actifs sous forme de provisions peuvent même s avérer nécessaires et avoir pour conséquence une chute des résultats. L étude ci-dessous réalisée par Oddo en 2008 en plein cœur de la crise financière montre les difficultés auxquelles peuvent être exposées des groupes tels AXA ou Allianz en cas de baisse des marchés actions (marges de solvabilité approchant le «point critique»). Sensibilité des ratios de solvabilité à la baisse des marchés actions Rating Ratio du 31/12/07 Si baisse des marchés de -30% -40% Axa AA 159% 137% 126% Allianz AA 154% 130% 117% Generali AA 164% 151% 146% ING AA- 164% 132% 112% Source : Oddo Securities 3 Le Top 20 de l Argus 2008 des groupes français en non vie mentionne une part actions de 27.9 % en moyenne, mais pouvant aller jusqu à 44.7 % chez certains acteurs.
17 Page: L environnement économique et social Le secteur de l assurance est également très sensible à l environnement économique et social. Au cycle de souscription, se superposent les effets du cycle économique Evolution du PIB en France En valeur en volume Source : Insee La conjoncture économique peut en effet directement influencer le compte de résultats des assureurs tant au niveau des primes perçues que de la sinistralité. Deux types d impact peuvent être recensés : Impact sur la matière assurable : la croissance économique assure des gains de pouvoir d achat des ménages, une croissance de l activité des entreprises, source d investissements et donc d accroissement de la matière assurable. A contrario, lorsque l environnement économique se détériore, les chiffres d affaires et les profits chutent ce qui entraîne une baisse des assiettes de cotisation. Impact sur la charge sinistre : on constate empiriquement une augmentation sensible de la sinistralité lorsque conjoncture est dégradée. Cette augmentation s observe tant pour les sinistres volontaires (fraude, acte de malveillance,..) que pour ceux d origine accidentelle.
18 Page: 17 Relation entre le PIB et la sinistralité Nous illustrons cette relation pour le marché des entreprises. Lorsque la conjoncture économique se détériore, l impact sur la santé financière des entreprises est immédiat. On peut suivre cette influence en analysant l évolution des défaillances d entreprises au cours du temps (définie comme les ouvertures de procédures judiciaires). La corrélation avec l évolution du PIB se lit directement sur le schéma ci-dessous : les pics de défaillance correspondent aux phases de récession (1993 et 2009) 4. Suivi des défaillances d'entreprises Nb défaillances (Euler) % Variation (Euler) 30.0% 25.0% 20.0% % 10.0% % 0.0% -5.0% -10.0% % Source Euler Hermes SFAC La répercussion de la crise sur l'emploi se traduit par le recours à des mesures de chômage technique pour adapter le niveau de production à la demande et parfois à la fermeture ou à la délocalisation de sites industriels. Le climat social s en trouve dégradé et on observe traditionnellement une augmentation sensible de la sinistralité tant volontaire qu accidentelle en ces périodes. Plusieurs explications peuvent être avancées pour expliquer ce «dérapage» de la fréquence des sinistres. 4 Euler Hermes s'attend ainsi pour 2009 à une progression annuelle de 25 % du nombre de défaillances dans l'hexagone, qui frôlerait la barre des , dépassant ainsi le niveau historique de 1993 (plus de défaillances).
19 Page: 18 Concernant les sinistres volontaires [12], une conjoncture dégradée peut accentuer la typologie de sinistres suivants : Les sinistres du fait de l assuré lui même : sinistre de réalisation ou fraude à l assurance qui vise à toucher une indemnité d assurance plutôt que de poursuivre une activité peu ou plus rentable. Les sinistres du fait de tiers liés à l entreprise (salariés, fournisseurs,..) : dégradation, manifestation violente (Ex. producteurs dans des filières en difficulté), acte de malveillance suite à annonce de licenciements a notamment été marquée par l apparition de menaces particulièrement violentes de salariés : «du fric ou boum!» («Conti», New Fabris 5 ). Les sinistres du fait de tiers non liés à l entreprise, conséquence de la dégradation générale du climat social : émeute, mouvement populaire, L augmentation de la sinistralité accidentelle peut s expliquer par le fait qu une crise économique contrarie la démarche de prévention des risques au sein des entreprises. Ceci se traduit notamment par : La réduction des coûts de maintenance et notamment la réduction des coûts des prestataires externes en charge de ces opérations sur les sites industriels La réduction des budgets de sécurité (Ex augmentation des vols à la tire dans la distribution 6 ) La multiplication des phases d arrêt et de redémarrage d installations. Ces phases peu courantes et transitoires sont toujours des circonstances propices aux accidents (Cf explosion sur la plateforme pétrochimique de Carling du surchauffeur d un vapocraqueur le 15 juillet 2009 À Saint-Avold, lors de la procédure de démarrage de ligne). La dégradation du climat social dans l entreprise qui peut augmenter le risque d erreur humaine et conduire à des négligences. Sur ce point, les conclusions des analyses effectuées à partir de la base ARIA (Analyse, Recherche et Information sur les Accidents survenus dans le domaine industriel) du Ministère de l écologie, de l énergie, du développement durable et de l aménagement du territoire sont claires : «la problématique du facteur organisationnel et humain est dominante dans 90% des accidents mortels dont les causes sont connues ou suspectées». Les premiers résultats de l année 2009 de la FFSA concernant le marché des entreprises confirment les développements ci avant avec une sinistralité fortement orientée à la hausse. Selon le Tableau de bord ABR de février 2010 de la FFSA, 112 sinistres de plus de 2 M ont été recensés en 2009 sur le segment des risques industriels (augmentation de + 20 % par rapport à 2008 et surtout chiffre multiplié par 4 par rapport à celui de 2007). Le même constat est fait par la FFSA sur le marché des particuliers où l analyse des résultats de l année 2009 montrent (hors sinistralité Klaus) un dérapage des sinistres automobiles (+ 8%) et une flambée des vols et incendie en MRH (+15%). La FFSA attribue cette inflation notamment à l augmentation des cambriolages dits «d opportunité» 5 «Tout est fait pour que ça saute. La colère est tellement vive. Déjà, il y a trois semaines, certains ont failli mettre le feu à l usine». Un syndicaliste de l usine New Fabris (juillet 2009). 6 Selon une étude mondiale du centre de recherche dans la distribution (Center for Retail Research) réalisée pour la société de sécurité Checkpoint Systems, en 2008 les vols dans les magasins ont augmenté en France et devraient s amplifier en Son Directeur Général explique ce phénomène par la réduction des dépenses de sécurité victimes de restrictions budgétaires et de la concurrence exacerbée. Les magasins français ont en effet diminué de 11% leur investissements en équipements de sécurité (caméras de surveillance, puces antivols, ).
20 Page: Approche théorique du cycle Le présent chapitre propose de définir un modèle ou un cadre théorique pour la compréhension du phénomène cyclique en assurance non-vie. Ce cadre théorique sera affiné dans les chapitres suivants et confronté à la réalité observée sur le marché des grands risques (si les conséquences prévues ne sont pas contredites par la réalité observée, alors la théorie et ses principes se trouveront confortés) Théories avancées L explication du phénomène cyclique de l assurance non-vie a fait l objet de plusieurs théories, sans qu il y ait une explication définitive et unique retenue pour expliquer le phénomène. Il semble même, au contraire, que la cyclicité observée soit la résultante de plusieurs causes et effets combinés. Nous retenons les trois hypothèses suivantes pour permettre une bonne compréhension du cycle : L excès de concurrence par les prix l hypothèse de la capacité contrainte l hypothèse des marchés rationnels imparfaitement prévisibles Déséquilibre entre offre et demande Excès de concurrence par les prix. La concurrence féroce entre assureurs est souvent mise en avant lorsque l on sonde les opérationnels (souscripteurs, inspecteurs, courtiers ) sur les raisons de la baisse des tarifs. Cette approche part de l idée que l assurance non-vie est un secteur où dans le court terme les prix sont un facteur essentiel de concurrence. La pression du marché entraînerait ainsi l ensemble des assureurs désireux de maintenir ou de conquérir des parts de marché dans une spirale de baisse des tarifs jugée parfois irrationnelle sur le plan technique. Certains auteurs estiment que les assureurs, pour éviter de perdre leur part de marché dans cet environnement, ne changeraient leur pratique tarifaire que lorsqu un risque catastrophique les y contraindrait. Selon cette approche le cycle résulte d une alternance de phases de marché fluide et de marché tendu et se modélise en 4 phases (Cf. [9]) :
21 Page: 20 Schématisation du cycle Phase de bénéfice Phase de redressement Phase de concurrence Objectif cible Phase de perte Phase de perte - une première phase de perte durant laquelle la forte concurrence vient intensifier une pression à la baisse des prix et conduit à terme à des résultats déficitaires. En raison du caractère aléatoire des résultats lié notamment à la volatilité du nombre et de la charge des sinistres, il faut enregistrer plusieurs années de pertes pour que le marché admette la sous-tarification chronique et encore quelques années pour qu il accepte de réagir. Durant cette phase de latence les difficultés d un acteur (assureur ou réassureur) actif sur le marché favorise la réaction. - une phase de redressement : cette phase du marché est généralement violente. L occurrence de l événement déclencheur de la phase précédente permet aux acteurs du marché de prendre des mesures tarifaires ou des conditions de couverture plus favorables. - une phase de bénéfice. Les mesures de redressement permettent d atteindre des niveaux de rentabilité satisfaisante les années suivantes. Il existe un différé entre la prise de décision des mesures et l effet sur les résultats. Les assureurs présentent alors des résultats records. - une phase de concurrence. Attirés par l intérêt retrouvé du secteur, de nouveaux acteurs cherchent à s implanter sur le marché. L entrée se fait au moyen d une concurrence tarifaire exacerbée. La pression baissière sur les prix et l entrée (ou le retour) de nouveaux concurrents effritent le portefeuille des anciens acteurs qui défendent becs et ongles leurs positions et se lancent à leur tour dans une politique de développement qui accentue encore le niveau concurrentiel du marché. - Une nouvelle phase de perte peut alors commencer La concurrence entre les acteurs peut de plus être exacerbée lorsque les performances des placements s avèrent favorables. On retrouve alors un cas classique de «cash-flow underwriting» (contrats conclu à fins de trésorerie). Les résultats extraordinaires des placements durant les années 1990 ont ainsi conduit à l adoption d une politique tarifaire extrêmement agressive au détriment du résultat technique.
22 Page: 21 Hypothèse de la capacité contrainte L hypothèse de la capacité contrainte considère que les cycles sont déclenchés par des entraves aux flux de capitaux créant une alternance de périodes d excédant de ressources et de périodes de pénurie de capitaux. Cette hypothèse qui suggère que la dotation en capital dont disposent les assureurs joue un rôle significatif dans l explication des cycles de souscription est illustrée par le schéma suivant : Source : fitchratings Dans cette hypothèse le retournement du marché intervient à la suite d un événement défavorable affectant le bilan des assureurs du côté des actifs (dépréciation des valeurs de placement en cas d effondrement des marchés) et/ou du côté du passif (occurrence d un sinistre majeur de type ouragan,...). Cet événement à pour conséquence : - Une réduction des ressources financières des assureurs et réassureurs (chute des fonds propres) - Face à cette pénurie de capacité, les assureurs et réassureurs devront, pour faire face à leur contrainte de solvabilité, soit chercher à lever des capitaux sur les marchés, soit réduire le niveau de couverture qu ils proposent. Le coût élevé d'acquisition du capital durant cette phase d incertitude pour les marchés 7 les conduit à réduire leur capacité de souscription. On assiste alors et de façon concomitante à une diminution de l offre (diminution de l «'appétit» des assureurs pour le risque) et à une augmentation de la 7 On parle d assymétrie d information après un sinistre majeur, lorsque les investisseurs ne savent pas si les réserves en capital des assureurs sont suffisantes pour permettre les indemnisations et dans quelles mesures de tes sinistres sont susceptibles de se reproduire. Le choc accroît l incertitude des investisseurs à propos de la solvabilité des assureurs et augmente le rendement du capital que le marché exige pour accepter de financer le secteur
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