Conférence Enseigner la grammaire au cycle 2. Catherine Grange IEN Bourgoin-Jallieu 2 Denis Grange IEN Bourgoin-Jallieu 3

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1 Conférence Enseigner la grammaire au cycle 2 Catherine Grange IEN Bourgoin-Jallieu 2 Denis Grange IEN Bourgoin-Jallieu 3 INTRODUCTION Cette conférence a été élaborée avec l aide de Madame Vernet, IEN sur la circonscription de Grenoble 4. Plusieurs documents seront mis à la disposition des enseignants et notamment : - Une liste des notions rentables : notions fondamentales à traiter avec les élèves - Des programmations du CP au CM2 - Un répertoire des points linguistiques à maîtriser par les enseignants (document extrait des anciens documents d accompagnement des programmes). - Des progressions sur la phrase du jour - Une grille d analyse de manuel - Des séquences de grammaire LES OBJECTIFS DE CETTE CONFERENCE Partager une culture de circonscription et même de plusieurs circonscriptions Donner des repères et aider les maîtres dans leurs pratiques de manière à construire un parcours cohérent de la PS au CM2 Formuler un certain nombre de préconisations pour que l école offre de véritables chances d apprentissage Outiller les maitres et les élèves Initier une réflexion sur les outils LA GRAMMAIRE La grammaire est un ensemble de règles qui régissent une langue. C est aussi un ouvrage qui sert à décrire les règles en usage dans une langue. La grammaire est aussi un outil d analyse de cette langue ayant pour but de la décrire. Nous cherchons à développer des compétences très concrètes chez les élèves afin de les réinvestir dans la lecture et l écriture. Souvent la grammaire est référée à la pratique écrite. Or, avec les élèves de cycle 2, le maniement de la langue orale est essentiel. La grammaire avec les jeunes élèves est d abord une activité de langage

2 La catégorisation doit être travaillée en maternelle : apprendre à ranger des éléments en fonction de critères qui les regroupent. Ce travail doit se prolonger au cycle 2. Il convient en effet de ne pas introduire trop tôt des apprentissages qui prendraient appui sur des règles. LA POSTURE DE L ELEVE La grammaire est une discipline complexe à enseigner et les acquisitions sont parfois difficiles chez les élèves. Les résultats aux évaluations nationales en témoignent. Les programmes de 2002 mettaient beaucoup en avant la grammaire de texte. La grammaire de texte conserve un intérêt important mais on s aperçoit que l unité fondamentale sur laquelle nous devons travailler est la phrase. ENSEIGNER LA GRAMMAIRE? Plusieurs éléments entrent en jeux dans l enseignement de la grammaire. La phonologie A leur entrée au CP, des élèves n ont pas encore une maîtrise totale des relations graphiephonie. Le travail est donc à poursuivre. Parfois des difficultés perdurent en cycle 3. La morphologie La morphologie concerne tous les aspects des mots : accords, désinences Le vocabulaire La syntaxe désigne les liens entre les mots. L apprentissage de la grammaire met en jeu plusieurs domaines et tout se met en jeu lors de la production d écrit. «Je regarde la grammaire comme la première partie de l art à penser». Condillac «La grammaire est l'art de lever les difficultés d'une langue mais il ne faut pas que le levier soit plus lourd que le fardeau». Rivarol Nos élèves ont des progrès à accomplir dans le domaine de la grammaire. Les élèves qui ne maîtrisent pas les fondamentaux à l issue de la scolarité primaire n auront pas une maîtrise meilleure lors des évaluations réalisées dans le cadre de la JAPD. Les enseignants de collège ne savent pas traiter ces difficultés. POURQUOI CETTE THEMATIQUE? Plusieurs études montrent que nos élèves sont en difficultés. Bruno Suchaut, professeur en sciences de l Education à l université de Bourgogne, Directeur de l Institut sur l Education (IERDU CNR) a déterminé quatre compétences prédictives de la réussite des élèves : Les capacités attentionnelles - 2 -

3 L école met en place des apprentissages longs qui s opposent au phénomène de «Zapping». Le calcul mental L orthographe La soustraction qui met en jeu des opérations fondamentales. Les élèves en difficultés sur ces piliers auront des difficultés dans la poursuite de leurs études. Ces résultats sont confirmés par les résultats aux évaluations nationales. UNE ENQUETE RECENTE : «Orthographe à qui la faute?». Une enquête récente a été produite par Danièle Manesse et de Danièle Cogis «Orthographe à qui la faute?». L enquête se fonde sur une dictée proposée en 1987 et en 2005 à une large population d élèves du CM2 à la troisième. Un travail d analyse des résultats a été réalisé. La dictée Les racines s enfoncent dans la terre par leurs racines comme leurs branches s élèvent vers le ciel. Leurs racines les défendent contre les vents et vont chercher, comme par de petits tuyaux souterrains, tous le sucs destinés à la nourriture de leur tige. La tige elle-même se revêt d une dure écorce qui met le bois tendre à l abri des injures de l air. Les branches distribuent en divers canaux la sève que les racines avaient réunie dans le tronc. (Exrait Fénelon ) Les éléments d analyse sont les suivants : Nous constatons une augmentation considérable du nombre d erreurs orthographiques. La population de 2005 réussit comme deux classes en retard par rapport à la population de Les élèves de l Education prioritaire ont un an de retard en plus. Les écarts se creusent. Les élèves issus de l Education prioritaire maîtrisent mal le langage oral. Les filles réussissent mieux que les garçons notamment en français. En mathématiques, les résultats sont légèrement inversés. En conclusion, nous constatons une amélioration de l orthographe lexicale et de la ponctuation. En revanche, il y a une nette augmentation des erreurs grammaticales. La grammaire a sans doute été un enseignement morcelé, insuffisamment en lien avec le langage. Les programmes ont évolué sur des logiques différentes, la grammaire de phrase a été parfois sacrifiée. Nous pouvons améliorer les performances du système et les résultats des élèves. LES PROGRAMMES - 3 -

4 Les programmes de 2008 sont partis de ces constats et ont mis en place une programmation des apprentissages, des listes de notions à enseigner. Cet enseignement doit donner lieu à des activités spécifiques. Les leçons de grammaire doivent en outre tisser des liens avec les compétences rédactionnelles. Les programmes parlent de rédaction. Les élève produisent parfois des textes qu il est difficile à corriger. Il faut travailler sur des unités plus petites. En CP et en CE1, nous sommes dans une approche spiralaire. Ce serait une erreur d enseigner la grammaire au cycle 2 comme au cycle 3. Il faut réexaminer la place de la règle dans l enseignement de la grammaire au cycle 2. Les enseignants doivent passer du temps sur les notions fondamentales et doivent être vigilants sur l utilisation des manuels. En effet, le verbe est souvent peu représenté dans les manuels alors qu il est une notion fondamentale qui sera travaillée longuement. Les fonctions n apparaissent pas au CP. Les temps de conjugaison doivent être appris par les élèves. Une affiche doit être présente dans la classe et les élèves procèdent à l apprentissage pendant ces temps de conjugaison. La grammaire est un enseignement fondamental, spécifique (avec des créneaux particulier), progressif (du CP au CM2), fondé sur une terminologie grammaticale commune (les enseignants doivent utiliser tous la même terminologie et donner une cohérence à l ensemble de ces références). Cette cohérence peut être travaillée dans le cadre de la liaison «école-collège». UNE REGLE D OR : Toujours aller du langage à la langue Les élèves qui entrent au CP savent beaucoup de choses et ont beaucoup travaillé la langue orale. Lorsqu ils apprennent à parler les élèves intègrent des règles intuitives de la grammaire. Exemple : «Ils sontaient» L élève a ici repéré le verbe et a compris la règle d engendrement du pluriel. Il faut donc partir de l oral. En maternelle, le travail sur l écrit se fait souvent à l oral. La langue orale et la langue écrite sont deux codes différents. L objectif du cycle 2 est d amener les élèves à prendre conscience de ce qu ils font intuitivement. Tous les domaines de la maîtrise de la langue s interpénètrent beaucoup. Au cours de l enseignement primaire, des élèves vont changer de posture. Exemple : au cycle 2 «Je mets un S au pluriel car il y en a plusieurs» Exemple : au cycle 3 «Je mets un S parce que c est le pluriel». L élève commence à conscientiser la grammaire au cycle 2. QUE DOIT-ON ENSEIGNER? Au cycle 2, nous devons apprendre aux élèves à lire. Mireille Brigaudiaut explique comment les élèves développent des compétences dans le domaine de la compréhension et des - 4 -

5 compétences sur le code. Progressivement le décodage prend moins de place et la compréhension s élargit. Nous devons également enseigner à écrire. C est l activité la plus complexe demandée à des élèves de cycle 2. Elle est souvent la moins entrainée au cycle 2. Or, c est en faisant ce parallèle entre la lecture et l écriture que nous allons pouvoir asseoir les premiers apprentissages de grammaire et d orthographe. Le vocabulaire sert à comprendre le monde, il faut l utiliser, le mémoriser, l employer. Les activités de classement permettent cela. Nous allons faire une première initiation aux synonymes, antonymes et à l utilisation du vocabulaire. Le lexique est différent d un enfant à l autre. Le travail sur les synonymes doit être développé. Avant de savoir nommer les catégories de mots, les élèves perçoivent l importance de la place des mots dans la phrase. Exemple «Julie mange un gâteau.» n a pas le même sens que «Un gâteau mange Julie». En CE1, nous poursuivons le travail de manipulation et de catégorisation. On commence à prendre conscience que dans un texte la mise en place des mots n est pas aléatoire. La première étude de la grammaire concerne la phrase simple. Les élèves vont apprendre à conscientiser un certain nombre de connaissances déjà acquises lors du langage oral. Les élèves vont progressivement apprendre à réfléchir au fonctionnement de la langue. A QUOI SERT LA GRAMMAIRE? Mettre des mots ensemble afin que cette réunion ordonnée permette à chaque lecteur, à chaque auditeur de construire une représentation globale cohérente. Imaginons un mot qui désignerait «un loup qui dort» «un loups qui mange» Nous serions dans une course effrénée de recherche de mots pour désigner les réalités que l on perçoit. La grammaire réunit un objet et sa couleur ou un objet et sa qualité «table rouge». La grammaire guide donc la mise en sens. L orthographe est intimement liée à la grammaire. Orthographe phonétique : correspondance des lettres et des sons Orthographe lexicale Orthographe syntaxique : accords dans le GN, accords, sujet/verbe, ponctuation A QUOI SERT L ORTHOGRAPHE? La nécessité de repères communs est essentielle. L orthographe sert à la communication, elle donne aux mots et aux phrases toute leur signification. Très liée à la grammaire, l orthographe est en quelque sorte la transcription écrite de la compréhension

6 LE LEXIQUE MENTAL Le stockage du mot peut se faire sous trois formes. Une représentation phonique sonore Dans une langue particulière, nous sommes plus habitués à des suites de lettres qu à d autres. Il existe également des formes régulières que nous stockons en mémoire. Une représentation sémantique Elle porte sur d autres catégories. Une représentation orthographique Certains travaux, notamment ceux de Stanislas Dehaene, montrent qu il existe une représentation grammaticale des mots. «Les neurones de la lecture» O.Jacob Il y a des zones dans le cerveau qui agissent en même temps. Dans le cadre de l apprentissage d une langue étrangère, il faut commencer précocement l apprentissage de la grammaire. Il y a des périodes de la vie plus propices que d autres pour les apprentissages. Un élève d âge primaire qui arrive en France intégrera bien la langue française mais cela ne se vérifie pas chez des adultes. Le lexique s acquiert lui tout au long de la vie sans qu il y ait des périodes plus propices. En cas de lésions cérébrales, les pertes lexicales sont possibles dans le cadre de catégories de mots. Certaines personnes perdent la faculté par exemple de lire les verbes. Dans le cerveau nous catégorisons de façon naturelle mais nous devons entraîner à cette catégorisation. Il faut pour cela maîtriser beaucoup de mots. La quantité d entrainement est nécessaire pour asseoir des notions. Plus la catégorisation est travaillée, plus les apprentissages sont effectifs. La rencontre répétée avec les expériences va resserrer les connaissances catégorielles des enfants. QUELQUES ELEMENTS A CONSIDERER Les adultes ont des mots dans leur mémoire lexicale. Ils disposent d une mémoire orthographique et d une mémoire syntaxique (appartenance d un mot à une catégorie). La désinence d un mot peut nous aider à classer les mots. A. Bentolila dit qu un élève de CE12 maitrise mots mais certains élèves ne disposent que de mots. Certains élèves ont donc un niveau de maîtrise de niveau GS. L entraînement est déterminant. Les programmes de 2008 ont mis l accent sur la nécessité d automatiser les connaissances. DES CONCEPTS EN COURS DE CONSTRUCTION Les élèves de 8 ans commencent à construire la notion de pluriel. Michel Fayol remarque que les élèves de CP ne marquent pas le pluriel. Ils utilisent une forme neutre qui est la forme la plus courante. En CE1 CE2, les élèves utilisent le S pour désigner le pluriel des - 6 -

7 noms et des verbes. Ils ne sont pas encore dans la conceptualisation sur l accord du nom et du verbe. Ils n ont pas dégagé une règle abstraite mais ils sont sur des ressentis. Il faut travailler sur de nombreux exemples pour dégager une règle qui a du sens. M. Fayol explique que les CE2 mettent très fréquemment «-nt» et qu il y a des formes prégnantes chez les élèves. Les élèves accordent mieux les mots qu ils connaissent. La fréquence des mots rencontrés dans l écrit les conduit à utiliser ces mots rencontrés. Dans nos affichages, il doit y avoir des points de vigilance : des exemples doivent être affichés. Souvent apparaît la forme régulière et le contre-exemple. Les régularités doivent être privilégiées. Il ne faut pas donner la même importance quantitative à ces deux éléments. Ces remarques concernent également les élèves francophones. Il faut donc faire travailler les élèves à partir de nombreux exemples. Il faut des occurrences, des rencontres avec des formes grammaticales que l on rencontre, dont on parle, que l on manipule, que l on range IMPRESSION DE PARADOXE Les notions fondamentales sont longues à installer. Les nouveaux programmes conduisent à accumuler précocement des savoirs et savoir-faire Il faut donc reconsidérer la manière d aborder et de structurer les notions et l organisation des apprentissages. INCIDENCES PEDAGOGIQUES Il faut travailler très tôt cela en catégorisant les mots (boite des mots «ce que l on fait» ; boite des mots «comment on est» ce sont les préambules du verbe et de l adjectif). Il faut privilégier la récurrence des activités. Il faut entraîner les notions rencontrées. Le temps scolaire est donc déterminant et les écarts sont importants dans l utilisation du temps. Au CP, le temps hebdomadaire consacré à la lecture peut varier de 7 heures à 15 heures. 10 heures en français en cycle 2 : 2h15 par jour en français. Ce temps doit être consacré à ces apprentissages c'est-à-dire à la structuration de la langue française. Les enseignants doivent bien identifier ces temps d apprentissage. Les autres disciplines mettent néanmoins à l épreuve ce que l on apprend dans le domaine du français. Le registre de langue des enseignants est fondamental. Les enseignants portent la norme dans la classe et l exposition à la norme est très importante surtout pour les élèves issus de catégories socioprofessionnelles défavorisées

8 SAVOIR GERER LE VOLUME HORAIRE Plus on allonge les plages horaires, moins on est efficace. Au fil de la leçon, l objectif précis se dilue parfois dans l activité. En outre, il y a une perte de la clarté cognitive des élèves. Les séances ne doivent donc pas être trop longues. Il faut fractionner les plages horaires. Une séance de CP doit être de 30 minutes et de 45 minutes en CE1. AGIR PAR L ORGANISATION ET LA PLANIFICATION DU TRAVAIL DES ELEVES Il faut identifier la nature de la séance : découverte de notion, entraînement La répétition fréquente est nécessaire. 1 heure par jour doit être consacrée à l étude de la langue : grammaire, orthographe, vocabulaire. Nous pouvons être sur des séances courtes sur le modèle du calcul mental. L ardoise peut être un support intéressant. Les activités doivent être ritualisées. Au CP, des séances doivent être consacrées à l apprentissage de la langue : repérage de fonctionnement de la langue. Au CP, une progression en grammaire peut être élaborée. DEUX CATEGORIES D ACTIVITE Des activités longues : découvrir une notion, l apprendre, changer les représentations des élèves, construire la compréhension de la notion Des activités courtes : systématiser les apprentissages et développer les automatismes, relancer l intérêt et la curiosité de la langue. Activités courtes et récurrentes - 2 plages de 15 minutes par semaine (dominante orthographique, grammaticale, lexicale) - Objectifs à expliciter auprès des élèves - Bien cibler l acquisition du jour ou la compétence visée - Conserver des liens avec les activités de lecture et d écriture Divers possibles : - la copie : elle doit être enseignée à l école (problème de la segmentation). Elle doit être entraînée dès la grande section avec des flash cards contenant des unités significatives (Copier par syllabe, copier le mot, copier le groupe de mots ) - mémorisation lexicale - transformation de phrase - phrase dictée du jour (de l observation à l écriture) - 8 -

9 - René LEON «Un jour un mot» «dire, lire, écrire au jour le jour» - Jeu des mille et une phrase pour la syntaxe (maitrise de la langue de la Haute Savoie). Activités longues - chantiers de lecture et d écriture - une notion nécessite au moins 4 séances. AGIR PAR LA DEMARCHE Les programmes de 2008 sont détaillés en termes de contenus à enseigner mais laissent une part importante à la liberté pédagogique des maîtres. Les manuels sont des outils à utiliser de façon personnalisée. DEUX TYPES DE PENSEE Souvent nous avons une démarche déductive (du général au particulier) : un exemple, la règle, l application (pas de phase manipulatoire). Il existe la pensée inductive : nous partons du particulier pour aller au général. A partir de beaucoup d exemples nous distinguons une règle et des principes. Un exemple de manuel présentant une démarche déductive La Courte Echelle «Les méchants ours blancs grondent» Ce qui est demandé aux élèves : -identifier le verbe -mettre en relation -modifier Un exemple de manuel présentant une démarche inductive Littéo CE1 Magnard Ce qui est demandé aux élèves : - comparer, trier, justifier, mettre en relation, modifier Nous sommes dans la construction d une règle et pas dans l identification pure. Les élèves vont agir sur des éléments linguistiques, dégager des éléments de sens et dégager la règle. Les enseignants doivent identifier les opérations mentales en jeu dans les manuels avant de procéder à des ajustements. LES OPERATIONS MENTALES Comparer Modifier Mettre en relation Classer (à l intérieur d une catégorie proposer une organisation) Trier (dans des catégories différentes) Identifier - 9 -

10 Définir Justifier C est en justifiant et en explicitant que les éléments de connaissance vont se mettre en place. LA DEMARCHE ACTIVE Dans les manuels, toutes les notions sont déclinées de la même façon. Les entrées des exercices sont toutes les mêmes. Il est intéressant de s appuyer sur un manuel mais il faut varier les entrées. La catégorisation, travaillée à l école maternelle, va permettre aux élèves de réaliser des catégories grammaticales. Concrètement, les élèves vont manipuler des étiquettes. Il est possible de procéder à un classement des erreurs orthographiques. - erreurs phonétiques - erreurs lexicales - erreurs syntaxiques (règles d accord) Ce type de classement d erreurs doit être réalisé tout au long de l école primaire. LA DEMARCHE ACTIVE : 4 PHASES 1- Observer, classer, expliquer à partir d un corpus importants 2. Ecrire la règle La règle seule ne suffit pas. Il peut y avoir différentes formes : - on peut commencer par une règle provisoire en dictée à l adulte - on peut accompagner d exemples qui ont du sens pour les élèves - dans la règle, on peut outiller les élèves avec différentes procédures : par exemple : faire la liste des différents «trucs» pour identifier un verbe (voir fiche outil «le verbe»). Dans la règle, on essaie de rester sur la régularité. 3. S entraîner : On fait de nombreux exercices. Certains peuvent être plus réflexifs comme la phrase dictée du jour. 4. Réinvestir : savoir réutiliser dans d autres contextes (activités courtes, en lecture/écriture, dans toutes les disciplines ). Il faut être très explicite avec les élèves et faire des liens constamment avec les outils de la classe, les affichages, les règles dans les cahiers.. Le maître doit «faire» devant les élèves : par exemple, le maître écrit une phrases en sciences au tableau, en l écrivant, il explique ce qu il fait «je mets la majuscule, ici je mets un «s» car il y en a plusieurs, qui est le sujet de ce verbe? «ils» est pluriel donc je mets nt». Il faut donc être le plus clair possible

11 FAIRE DES OUTILS DE LA CLASSE ET DE L ELEVE DES OUTILS ACTIFS Réfléchir au cahier de l élève (quel contenu?) Comment en faire un outil de cycle? Quels types d affichage? Qu est ce qu on laisse au mur? Qu est-ce qu on range à un moment? Où le stocke-ton? Quel codage choisir pour le cycle et pour l école? Comment on code le verbe par exemple? Quel outil d aide à la production d écrit? Quel outil d aide à la correction? CONCLUSION - Identifier les notions rentables sur lesquelles il faut prendre du temps et qu il faut absolument construire à l école primaire - Structurer les apprentissages et adopter une approche systématique : il faut qu il y ait un équilibre entre la catégorisation, la manipulation, la systématisation - Aller de l oral vers l écrit et ne pas hésiter à revenir à l oral pour montrer par exemple une erreur à l écrit. Les activités courtes récurrentes peuvent être faites à l oral (voir exemples en animation) - Développer les compétences de catégorisation avant tout - Faire de la grammaire : un objet de réflexion aussi bien à l oral qu à l écrit mais surtout en travaillant les fondamentaux et les régularités un outil pour être efficace en réception come en production