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1 Regroupement des données Le rôle essentiel des ressources humaines dans la bioéconomie canadienne Un rapport sur le marché du travail

2 À propos de BioTalent Canada BioTalent Canada aide l industrie bioéconomique canadienne à prospérer à l échelle mondiale. Une organisation nationale sans but lucratif formée d innovateurs à la tête de la bioéconomie du pays, BioTalent Canada va au-devant des besoins et crée de nouvelles possibilités par la mise au point d outils, de documents et de programmes d amélioration des compétences à l intention des ressources humaines permettant à l industrie de trouver des personnes prêtes à occuper un emploi. BioTalent Canada est l organisme de référence en matière d information sur les ressources humaines et d acquisition de compétences en biotechnologie au Canada. BioTalent Canada participe à l avancée des carrières grâce à ses recherches, ses rapports, ses formations, son service de placement et ses programmes. Il offre du soutien aux entreprises pour la gestion de leurs ressources humaines et il encourage la formation continue au sein de l industrie. Ce projet est financé par l'entremise du Programme des conseils sectoriels du gouvernement du Canada. Téléphone : BioTalent Canada PetriDish sont des marques de de commerce de BioTalent Canada. Imprimé au Canada.

3 Faits éclairs Le secteur de la biotechnologie Longévité : actif au Canada depuis 1911 ce n est pas un domaine nouveau Expansion importante : croissance de 77,2 % des sociétés de biotechnologie au Canada au cours des 20 dernières années Composition intersectorielle : la plupart des sociétés se disent intersectorielles et multidisciplinaires Répartition régionale : les sociétés de biotechnologie sont actives dans toutes les régions du Canada et non dans des endroits isolés Concentration sur la biotechnologie : les sociétés sondées consacrent en moyenne 70,0 % de leur budget aux activités liées à la biotechnologie Problème de revenu : 28,1 % des sociétés pharmaceutiques génèrent des revenus inférieurs à $ par année La voie de la commercialisation Accent mis sur la R-D : les grandes sociétés sont moins susceptibles de se consacrer à la R-D que les petites; 23,5 % des sociétés comptant 6 à 20 employés ont trois ou quatre produits ou services en R-D Stades de développement des produits primaires et secondaires : R-D 59,1 %; essais cliniques/sur le terrain et réglementaires 24,7 %; production/fabrication 20,0 %; commercialisation/marketing 46,5 % Répartition régionale : un nombre relativement semblable de produits et services sont en développement dans l ensemble des régions Portée des produits et services : 25,2 % des sociétés se concentrent sur un ou deux produits (à tous les stades de développement) Le marché du travail Emploi à temps plein : 8 sociétés sur 10 comptent moins de 50 employés à temps plein Impartition : 55,0 % des toutes les sociétés impartissent certaines compétences ou tâches, sans égard à la taille de la société; la propriété intellectuelle (26,4 %) et la fabrication (24,2 %) sont les principales fonctions imparties Travailleurs à forfait : l Atlantique (38,5 %) l Ouest (19,1 %) et le Québec (19,1 %) comptent la plus forte proportion de travailleurs à forfait Diversité de la main-d œuvre : près de quatre sociétés sur cinq ne comptent aucun Autochtone ou personne ayant un handicap au sein de leur personnel Postes vacants : près du tiers des sociétés ont aujourd hui des postes vacants la plupart en recherche préclinique/r-d (51,9 %); marketing, ventes et communications (27,9 %); et en fabrication/distribution (26,0 %) Compétences et formation Pénurie de compétences : plus du tiers des sociétés connaissent actuellement une pénurie de compétences Formation : 88,4 % des employeurs paient la formation; les sociétés comptant jusqu à cinq employés dépensent plus en formation que les grandes sociétés près de 3 $ contre 1 $ Recrutement et maintien des employés : les trois grandes difficultés sont le manque de candidats ayant les compétences/l expérience requises (55,6 %); les ressources en capital insuffisantes pour recruter les candidats compétents (34,1 %); et la concurrence pour les candidats compétents (32,8 %) Défis futurs : le plus grand défi en RH sera «lié aux compétences» pour les trois à cinq prochaines années. Regroupement des données le rôle essentiel des ressources humaines dans la bioéconomie canadienne 1

4 Table des matières Faits éclairs 1 La biotechnologie au Canada 3 Nouvelle perspective : la biotechnologie aujourd hui 3 Définir la biotechnologie 3 Portrait de la bioéconomie au Canada 4 Là où la biotechnologie est branchée aujourd hui 4 La taille et l âge des sociétés canadiennes de biotechnologie 4 Mélange de biotechnologie du Canada 4 Revenu brut total et sous-secteur 6 Revenu brut total et caractéristiques financières générales 7 Dépenses en activités liées à la biotechnologie 8 Revenu et stade de développement 8 Ressources humaines dans la bioéconomie 10 Employés à temps plein par opposition aux travailleurs à forfait 10 Pénurie de compétences 12 Postes vacants 13 Taux de roulement 14 Impartition 14 Élargir la main-d œuvre en biotechnologie 16 Mise en valeur des professionnels formés à l étranger 17 Gestion et formation des ressources humaines 18 Défis des RH pour la biotechnologie 19 Obstacles au développement 19 Démarches de recrutement 19 Défis des RH dans un avenir prévisible 20 Question de sélection du sondage : Votre société est-elle engagée, à temps plein ou partiel, dans la recherche, le développement, la fabrication ou la commercialisation, ou les deux, de technologies et produits dans les domaines suivants : 1. l agriculture 2. l aquaculture 3. la bioénergie/les biocarburants 4. la bio-informatique 5. les sciences biologiques/de la vie 6. l environnement 7. la transformation des aliments 8. la santé humaine 9. les appareils médicaux 10. les ressources naturelles 11. les produits pharmaceutiques Si le répondant ne sait toujours pas s il fait partie d une société de biotechnologie, lire la définition qui suit de biotechnologie : La biotechnologie est l application de la science et de la technologie aux organismes vivants. Elle est composée de technologies de base comme les applications ADN/ARN, les protéines et les peptides/enzymes, la culture et l ingénierie des cellules et des tissus, les gènes et les vecteurs ARN, la bio-informatique, la nanobiotechnologie, les biotechnologies des processus et les processus infracellulaires. La bioéconomie comporte la recherche, le développement, la fabrication et la commercialisation de tels produits et technologies. Conclusions et recommandations 22 Ce dont l industrie a besoin 22 Les avantages pour l industrie 22 Le rôle de BioTalent Canada 23 Un rôle pour chacun 23 Méthodologie 24 Collecte des données 24 2 Regroupement des données le rôle essentiel des ressources humaines dans la bioéconomie canadienne

5 La biotechnologie au Canada Ce rapport est une étude complète établissant des repères sur l'information sur le marché du travail (IMT) du secteur de la biotechnologie au Canada. Résultat d une recherche et d une analyse approfondies, il s agit du seul rapport de ce genre au pays, effectué sous la direction de l industrie et qui produit des résultats statistiquement significatifs dressant un portrait clair, et parfois surprenant, de la bioéconomie du Canada. Les conclusions du présent document visent à aider l industrie de la biotechnologie de notre pays à cerner les besoins du secteur et à amorcer une planification stratégique pour lui assurer un avenir brillant, dans un contexte de partenariat, avec les établissements d enseignement et les organismes gouvernementaux et les organisations comme BioTalent Canada. Nouvelle perspective : la biotechnologie aujourd hui Le secteur de la biotechnologie représente un potentiel économique considérable pour le Canada, et notre pays est bien placé pour l exploiter. Nous disposons de solides ressources. Nous avons une infrastructure en recherche et développement sophistiquée et diversifiée. Nous avons été parmi les premiers à occuper le domaine de la biotechnologie et avons acquis une réputation internationale en matière de leadership dans de nombreux sous-secteurs. Il faut souligner la dimension internationale en particulier. La bioéconomie est véritablement mondiale. À mesure qu elle évoluera, il est probable que la concurrence augmentera, d autant plus que la conjoncture macroéconomique à court terme devient plus difficile. L économie mondiale amorce une période difficile et le Canada en ressentira les effets. L ingéniosité, l expérience et la capacité des ressources humaines des sociétés seront sans doute son capital le plus précieux pour affronter les éventuelles tempêtes. Le présent rapport dresse le portrait du secteur de la biotechnologie et surtout de la situation actuelle de ses ressources humaines (RH). Quelles sont les tendances? Quels sont les défis? En quoi les ressources humaines influencent- elles la réussite globale des sociétés, et que faut-il pour assurer leur réussite? Il est révélateur que près de la moitié (44,4 %) de toutes les réponses au sondage des sociétés canadiennes de biotechnologie aient été faites par un cadre supérieur ou de la haute direction. Cela confirme la taille typique (petite) et le mode de fonctionnement (peu de personnel qui joue plusieurs rôles) des sociétés d aujourd hui. Bien que cela soit gage de souplesse, leur capacité n en est pas moins limitée : lorsqu un employé a trop de responsabilités disparates, se concentrer sur un aspect particulier peut relever du défi. Définir la biotechnologie Pendant l étude des sociétés canadiennes pour préparer les données qui ont servi au présent rapport, BioTalent Canada a eu recours à la question de sélection soigneusement libellée et indiquée au complet sur page deux pour aider les sociétés à se définir comme engagées ou non dans des activités liées à la biotechnologie. Toutes les entreprises interrogées ont répondu par l affirmative, y compris les sociétés pharmaceutiques. La définition que BioTalent Canada a utilisée est en réalité plus large que le trio habituel agriculture, environnement et santé humaine, en réaction directe au chevauchement et à la convergence des intérêts de la science et de l entrepreneuriat entre les domaines «historiques» de la biotechnologie et ceux qui émergent ou qu on ne considère pas comme pertinents à la biotechnologie. La biotechnologie sous-tend de nombreux secteurs de l industrie canadienne et transcende les secteurs traditionnels. Elle est profonde et large et le deviendra encore davantage à mesure que ses applications se multiplient et mûrissent, à condition qu elle dispose des ressources humaines nécessaires pour effectuer son travail et pour apporter de nouveaux produits et services sur le marché. Regroupement des données le rôle essentiel des ressources humaines dans la bioéconomie canadienne 3

6 Portrait de la bioéconomie au Canada La diversité est une caractéristique de la bioéconomie du Canada, des types de sociétés œuvrant dans ce secteur, de leur talle et de leur composition et, de plus en plus, de leur emplacement. Bien qu il soit toujours vrai que la majorité (70,0 %) des sociétés de biotechnologie sont situées au Québec, en Ontario et en Colombie-Britannique, les autres 30 pour cent sont assez bien répartis au pays; ce qui laisse croire que la bioéconomie a pris racine partout au pays. La seule exception apparente est le nord du Canada où il reste encore à miser sur les occasions en biotechnologie. Là où la biotechnologie est branchée aujourd hui On peut considérer notre pays par région et concentration de l activité de la biotechnologie. L Alberta et la Colombie- Britannique forment un groupe, l Ouest. Le Manitoba et la Saskatchewan sont appelés les Prairies; le Nouveau- Brunswick, Terre-Neuve-et-Labrador, la Nouvelle-Écosse et l Île-du-Prince-Édouard forment la région de l Atlantique. L Ontario et le Québec sont des centres assez importants pour que chaque province constitue une région en soi. BioTalent Canada répartit les sociétés par âge en trois groupes : celles créées entre 1911 et 1987, celles créées entre 1988 et 1997 et celles créées entre 1998 et Le nombre de sociétés canadiennes de biotechnologie a augmenté de 77,2 pour cent dans les 20 dernières années. De toutes les provinces, l Alberta a connu la croissance la plus forte du nombre de sociétés de biotechnologie pendant la période de 1998 à Vingt-et-une de ses 33 sociétés (63,6 %) ont été créées pendant la dernière décennie. D autres régions connaissent également une croissance rapide depuis 10 ans, notamment la région de l Atlantique (56,7 %), le Québec (53,4 %) et l Ouest (53,0 %). Le nombre de sociétés de biotechnologie dans les Prairies a augmenté régulièrement depuis la naissance de ce secteur en La taille et l âge des sociétés canadiennes de biotechnologie On parle souvent de la biotechnologie comme d un secteur «nouveau» ou émergent, mais elle a pourtant près de 100 ans au Canada et elle constitue un segment établi, toujours en croissance rapide, de l économie de notre pays. Mélange de biotechnologie du Canada Dans le cadre de l étude d IMT de BioTalent Canada, les sociétés ont déterminé leurs sous-secteurs de biotechnologie primaires et secondaires. Bien que certains sous-secteurs dominent sans aucun doute, à savoir les biosciences/sciences de la vie et les produits pharmaceutiques, l étendue des sous-secteurs primaires suggère que la biotechnologie est encore plus diverse qu on pourrait le croire au Canada. Cette diversité est particulièrement apparente lorsqu on tient compte des sous-secteurs secondaires désignés par les 4 Regroupement des données le rôle essentiel des ressources humaines dans la bioéconomie canadienne

7 «... la biotechnologie est encore plus diverse qu on pourrait le croire au Canada.» Regroupement des données le rôle essentiel des ressources humaines dans la bioéconomie canadienne 5

8 répondants du sondage. La majorité des sociétés (76,2 %) indiquent un secteur primaire et un secteur secondaire, ce qui révèle une industrie vraiment intersectorielle et interdisciplinaire. Moins du quart (23,8 %) des sociétés interrogées disent que leur entreprise ne touche qu un sous-secteur. Aucun sous-secteur primaire ou secondaire ne ressort comme point de concentration depuis les 10 dernières années, mais beaucoup moins de sociétés (6,7 %) ont été créées depuis 1998 dans le sous-secteur de l agriculture. Cette tendance peut tenir au déclin de l agriculture, un secteur dans lequel les agriculteurs indépendants continuent de subsister alors que les grandes entreprises intégrées prennent le contrôle. Revenu brut total et sous-secteur Comme nous l avons mentionné, les sociétés ont indiqué leurs sous-secteurs primaire et secondaire selon la proportion de leurs revenus. La nature de ces revenus n était pas précisée et nous pouvons donc penser qu ils incluent les subventions, le financement à l innovation, les ventes et autres. Il est utile de distinguer les sociétés dont le revenu brut total (RBT) est supérieur à un million de dollars de celles dont le RBT est inférieur à un million de dollars : RBT < 1 M$ : 46,3 % RBT > 1 M$ : 37,2 % Ne sait pas/sans réponse : 16,5 % Les sociétés dont le RBT est inférieur à un million de dollars sont sans doute plus petites et de création plus récente. Trois-quarts des sociétés ayant 20 employés ou moins indiquent un RBT de moins d un million alors que 77,3 pour cent de celles qui comptent 21 à 500 employés indiquent un RBT de plus d un million. Les sociétés de ce dernier groupe ont en général été créées avant 1997 (68,2 %). Par contre, 62,6 pour cent des sociétés dont le RBT est de moins d un million ont été créées après Regroupement des données le rôle essentiel des ressources humaines dans la bioéconomie canadienne

9 Sous-secteurs : note liminaire Quelques tendances régionales valent la peine d'être mentionnées. Soixante pour cent (60,0 %) des sociétés d appareils médicaux de notre pays sont situées en Ontario et près de 34 pour cent des sociétés pharmaceutiques (34,4 %) se trouvent au Québec, province qui héberge également une proportion relativement élevée d entreprises axées sur la santé humaine (22,6 %). Le tableau précédent illustre la proportion du RBT attribuée à chacun des sous-secteurs primaires désignés. Des sociétés œuvrant en agriculture, par exemple, 57,9 pour cent génèrent moins d un million de dollars de RBT, tandis que 42,1 pour cent génèrent plus d un million. Des distinctions intéressantes se font jour de chaque côté du seuil d un million de dollars. Par exemple, dans trois, En d autres termes, certains sous-secteurs semblent dominés par des sociétés d un âge et d un niveau de revenu particuliers. Il est peut-être sensé de penser que les nouveaux venus sont plus susceptibles de se consacrer à des domaines «émergents» alors que les sociétés mieux établies s engagent dans les sous-secteurs plus anciens ou qui exigent un investissement en capital plus important (pour lesquels elles disposent de ressources plus importantes). Revenu brut total et caractéristiques financières générales Plus du quart des sociétés de biotechnologie étudiées (27,2 %) déclarent que leur RBT est inférieur à $ par année. Les sociétés qui déclarent œuvrer dans le sous-secteur des produits pharmaceutiques sont plus susceptibles que les autres d indiquer un RBT inférieur à $, soit 28,1 pour cent. Le RBT est lié à certaines mesures des RH et de la société. Les données clés sur le nombre d employés indiquent entre autres ce qui suit : 9,6 pour cent des sociétés comptant 21 à 500 employés à temps plein rapportent un RBT de 0 $ à $; 7,0 pour cent d entre elles comptant 21 à 500 employés à temps plein rapportent un RBT de $ à $; 30,4 pour cent d entre elles comptant 6 à 20 employés à temps plein rapportent un RBT de $ à $. Les données clés sur l âge de la société révèlent que : sous-secteurs, bioénergie/biocarburants, produits pharmaceutiques et biotechnologies de l environnement, la moyenne des flux de rentrées est inférieure à un million de dollars par année plus de 60 pour cent du temps. 24,2 pour cent des sociétés créées entre 1998 et 2007 déclarent un RBT inférieur à $; 14,8 pour cent des sociétés créées entre 1998 et 2007 déclarent un RBT compris entre $ et $; 6,0 pour cent des sociétés créées entre 1998 et 2007 déclarent un RBT compris entre $ et $. Regroupement des données le rôle essentiel des ressources humaines dans la bioéconomie canadienne 7

10 Dépenses en activités liées à la biotechnologie Les sociétés interrogées consacrent en moyenne 70 pour cent de leur budget annuel à des activités liées à la biotechnologie par rapport aux autres activités de l entreprise (l expression «activités liées à la biotechnologie» est définie par la question de sélection de la page 2), bien que cela varie en fonction du RBT. Parmi celles dont le RBT est inférieur à un million de dollars, 70,8 pour cent consacrent plus de 70 pour cent de leur budget aux activités de biotechnologie; parmi celles de plus d un million de dollars, seulement 42,5 pour cent consacrent plus de 70 pour cent de leur budget à ces activités. Revenu et stade de développement L association est manifeste entre revenu et stade de développement des produits et services d une société. Les stades de développement de la recherche et développement (R-D) et des essais cliniques, sur le terrain et réglementaires semblent l apanage des sociétés dont le RBT est inférieur à un million de dollars. Les sociétés dont le RBT est supérieur sont plus susceptibles de se consacrer à la production et à la fabrication ou à la commercialisation et au marketing. Dans le tableau ci-dessus, 71,2 pour cent de la R-D liée aux produits primaires et secondaires est effectuée par des sociétés dont le RBT est inférieur à un million de dollars, tandis que 58,2 pour cent de la production et de la fabrication sont effectuées par les sociétés dont le RBT est supérieur à un million de dollars. Cela révèle le fait que les sociétés dont le revenu est supérieur à un million de dollars ont davantage de produits et services à chaque stade de développement; celles dont le revenu est inférieur à un million ont tendance à se consacrer à la R-D, tendance observée dans toutes les régions du pays et qui correspond à la taille de la société. Les sociétés plus petites, qui comptent entre 6 et 20 employés à temps plein (ETP), sont nettement plus susceptibles de concentrer leurs produits et services en R-D. Seulement 10,8 pour cent de ces sociétés déclarent n avoir aucun produit ou service au stade de la R-D; près du quart (23,5 %) avaient entre trois et cinq produits en R-D, et nombreuses sont celles qui avaient également un ou deux produits au stade des essais cliniques/sur le terrain, soit 31,4 pour cent, eux aussi aux stades de développement moins avancés. 8 Regroupement des données le rôle essentiel des ressources humaines dans la bioéconomie canadienne

11 On peut observer les mêmes proportions pour les revenus, comme dans le tableau précédent. Il semble difficile pour les sociétés plus petites de passer à la production et à la commercialisation. Les intervenants de la bioéconomie devraient étudier soigneusement ce point. Les sociétés risquent de perdre leur investissement en R-D si elles ne peuvent passer au stade de la mise en marché : il faut faire un effort concerté pour s assurer que les créateurs de biotechnologies reçoivent le soutien dont ils ont besoin pour progresser. La biotechnologie est une activité bien répartie et bien diversifiée au Canada, présente dans toutes les régions et dans une multitude de sous-secteurs économiques. Bien qu elle remonte à loin (à 1911), elle a beaucoup progressé au cours des dernières années, ce qui témoigne de sa vitalité. Avec une plus forte proportion de ces sociétés dont le revenu est inférieur à un million de dollars par année et la majorité d entre elles étant engagées en R-D, un objectif important de notre pays devrait être de pousser les innovations sur la voie de la commercialisation et d une plus grande rentabilité. Regroupement des données le rôle essentiel des ressources humaines dans la bioéconomie canadienne 9

12 Ressources humaines dans la bioéconomie Satisfaire les besoins en ressources humaines (RH) est essentiel à la réussite des sociétés de biotechnologie, petites ou grandes, au Canada. Employés à temps plein par opposition aux travailleurs à forfait Une très grande majorité (81,2 %) des sociétés de biotechnologie du Canada comptent moins de 50 employés à temps plein (ETP); 44,1 pour cent en comptent moins de 10. On peut en général répartir la taille des sociétés selon le nombre d ETP comme suit : 0 à 5 ETP : 29,8 % 6 à 20 ETP : 32,0 % 21 à 500 ETP : 35,7 % > 500 ETP : 2,5 % Les sociétés plus jeunes ont tendance à avoir moins d ETP; 37,6 pour cent de celles qui déclarent cinq employés ou moins ont été créées le plus récemment, soit entre 1998 et Environ 12 pour cent de la main-d œuvre en biotechnologie est composée de travailleurs à forfait. (Un travailleur à forfait est une personne qui travaille sur place selon un contrat à durée déterminée.) Dans la région de l Atlantique, cette proportion est nettement supérieure. Là-bas, 38,5 pour cent des employés sont engagés à forfait, peut-être en raison d un fonds d innovation du gouvernement axé sur les projets qui favorise le travail à forfait. Au Québec et dans l Ouest (Alberta et Colombie- Britannique), les travailleurs à forfait prédominent également et constituent le cinquième du nombre total d employés. Dans l ensemble, 43,8 pour cent des sociétés emploient entre un et cinq travailleurs à forfait, tandis que 32,5 pour cent n y ont jamais recours. «La scolarisation dans une discipline scientifique particulière est différente de la formation à une carrière dans une entreprise œuvrant dans la science.» Les employeurs indiquent que les travailleurs à forfait sont embauchés dans toutes les fonctions professionnelles, mais habituellement pas dans la haute direction ou parmi les cadres, ou à titre de surveillants ou de professionnels. Un des rôles les moins susceptibles d être assurés par du personnel à forfait est la recherche clinique, sans doute parce qu il est souvent imparti. En fait, la recherche clinique est la fonction professionnelle pour laquelle on embauche le moins, à forfait ou à temps plein, avec 9,7 pour cent et 31,6 pour cent, respectivement. 10 Regroupement des données le rôle essentiel des ressources humaines dans la bioéconomie canadienne

13 Marketing et communications : note liminaire Les sociétés abordent le marketing, les ventes et les communications de façon différente selon leur taille. Parmi celles ayant de 21 à 500 employés, 14,9 pour cent ne disposent d aucun ETP en marketing. Les sociétés comptant 20 employés ou moins sont deux fois plus susceptibles (34,5 %) de ne pas disposer d un ETP en marketing, ventes ou communications. Cela tient peut-être au stade de développement auquel les deux groupes de sociétés travaillent. Les sociétés plus grandes étant plus proches ou au stade de la commercialisation ont sans doute davantage besoin du marketing, des ventes et des communications que celles se trouvant à un stade antérieur de la recherche et du développement. Regroupement des données le rôle essentiel des ressources humaines dans la bioéconomie canadienne 11

14 Pénurie de compétences Dans la bioéconomie, 34,4 pour cent des sociétés doivent faire face à une pénurie de compétences. Il y a pénurie de compétences lorsque les employés en poste ne disposent pas du plein répertoire des compétences dont leur société a besoin (et diffère ainsi de la pénurie de personnel qui a trait au besoin de pourvoir les postes vacants). Cette situation peut être liée à la préparation éducative que reçoivent les candidats avant d entrer dans leur domaine ou à l absence d expérience professionnelle ou en laboratoire. Ce manque que BioTalent appelle le «quotient expérience» pose des problèmes particuliers aux sociétés canadiennes de biotechnologie, car 9 sociétés sur 10 comptent moins de 500 ETP et relativement peu de ressources financières et humaines. La scolarisation dans une discipline scientifique particulière est différente de la formation à une carrière dans une entreprise œuvrant dans la science. Dans d autres études, les employeurs ont certainement souligné que les candidats manquaient souvent d expérience pratique, c està-dire d expérience du monde réel. Venant confirmer les études antérieures, les employeurs mentionnent avoir besoin en priorité de la connaissance de l industrie, de la gestion et du leadership et de l expansion des entreprises parmi les compétences assez ou très importantes dans un proche avenir. L avant-dernier point du tableau ci-dessous, «Aptitudes à la lecture et à l écriture pour la compréhension des bonnes pratiques de fabrication (BPF)» est particulièrement important. La biotechnologie est une industrie du savoir et, même pour les professions dites manuelles comme la fabrication, les employés doivent avoir un certain niveau de scolarité et d autres compétences fondées sur le savoir. Faciliter l acquisition de ces compétences de base est essentiel à l investissement dans les sources de talent encore inexploitées au Canada (p. ex., professionnels formés à l étranger, Autochtones, etc.). 12 Regroupement des données le rôle essentiel des ressources humaines dans la bioéconomie canadienne

15 Postes vacants Parmi les sociétés interrogées, 35,6 pour cent déclarent avoir des difficultés de recrutement et de maintien des employés, 32,5 pour cent d entre elles ayant des postes vacants à pourvoir. Les sociétés plus grandes semblent plus susceptibles d avoir des postes à pourvoir que les petites sociétés; la majorité de celles dont le RBT est inférieur à un million de dollars (60,2 %) indique qu elles n ont aucune embauche à faire en ce moment. Cela peut tenir au milieu vraiment entrepreneurial de ces sociétés dans lequel chaque membre de la petite équipe de base est susceptible de jouer plusieurs rôles, alors que les sociétés plus grandes disposent de postes mieux définis et plus séparés. De même, le fait que les sociétés plus petites ont moins de postes à pourvoir ne reflète pas leurs besoins. Les sociétés plus petites ne disposent pas toujours des ressources nécessaires à la création de postes, même si elles souhaitent le faire, tandis que les sociétés plus grandes disposent du budget et des fonctions des RH nécessaires à la création des rôles requis au sein de leur organisation. La recherche préclinique, le marketing et les emplois associés figurent en tête de liste des besoins généraux. Il peut s agir ou non des postes de surveillance ou professionnels, mais rarement des postes de la direction ou de la haute direction. Pour la recherche préclinique, le plus grand nombre de postes vacants sont des postes de surveillants ou de professionnels (31,7 %), tout comme pour les postes en marketing, ventes et communications (16,3 %). Pour les postes en fabrication et distribution (et pour le contrôle de la qualité), il manque un plus grand nombre de compétences autres que celles des surveillants ou des professionnels (21,2 % et 11,6 % respectivement). Regroupement des données le rôle essentiel des ressources humaines dans la bioéconomie canadienne 13

16 Taux de roulement Au cours des 12 mois précédant l étude, 60,9 pour cent des sociétés avaient connu un roulement de personnel, la majeure partie étant des sociétés dont le RBT est égal ou supérieur à un million de dollars. Roulement par revenu brut total Roulement au cours des 12 derniers mois Non Oui RBT < 1 M$ 50,1 % 49,9 % RBT > 1 M$ 23,5 % 76,5 % Roulement par niveau d emploi Pourcentage de sociétés déclarant au moins un départ Cadre supérieur 21,6 % Surveillant/professionnel 32,1 % Non surveillant/non professionnel 48,2 % Les raisons de ces départs sont nombreuses, parmi lesquelles les «raisons personnelles» (52,8 %) et un «emploi à l extérieur de l industrie de la biotechnologie» (49,2 %) sont invoqués. Cette dernière raison est importante, car de nombreux travailleurs en biotechnologie quittent ce secteur pour ce qu ils jugent des emplois plus stables et plus sûrs dans les secteurs public, universitaire ou autre. Il semble que les risques et l instabilité du secteur privé en biotechnologie nuisent au maintien des employés. Les sociétés créées entre 1998 et 2007 sont moins susceptibles de citer la faible rémunération comme raison du roulement du personnel. Impartition Un peu plus de la moitié des sociétés de biotechnologie du Canada (55,0 %) impartissent les compétences et les tâches, contrairement à 41,2 pour cent d entre elles. Le reste des sociétés faisant l objet de l étude (3,8 %) ne savaient pas si leur société avait recours à l impartition ou n ont pas répondu. Parmi les raisons possibles de l impartition figurent la souplesse ou la difficulté de trouver ou de financer les compétences nécessaires sur place, au Canada. Allégées d un groupe d employés à temps plein, de nombreuses sociétés pensent qu elles gardent la souplesse nécessaire pour réagir rapidement à la dynamique du marché tout en maintenant leurs objectifs; par contre, la société ne crée pas la base des compétences nécessaires, ce qui perpétue le manque de compétences à long terme. Tendance à l impartition (par région) Ouest 55,7 % Prairies 59,4 % Ontario 60,0 % Québec 50,0 % Atlantique 50,0 % Moyenne : 55,0 % (sauf le Nord) Tendance à l impartition (par nombre d employés) 0 à 5 61,7 % 6 à 20 59,8 % 21 à ,4 % > ,0 % Moyenne : 54,7 % 14 Regroupement des données le rôle essentiel des ressources humaines dans la bioéconomie canadienne

17 Dans l ensemble, les sociétés dont le RBT est inférieur à un million de dollars sont plus susceptibles d avoir recours à l impartition que celles ayant un RBT supérieur à un million, peut-être parce que ces dernières disposent de ressources plus importantes à l appui du recrutement et du maintien des employés et qu elles peuvent financer leurs salaires et avantages sociaux. Comme nous l avons déjà mentionné, les sociétés plus petites peuvent avoir besoin de certaines compétences au sein de leur organisation, mais ne disposent pas des moyens nécessaires pour créer et pourvoir les postes correspondants. Cela dit, l impartition ne dépend d aucune façon de la taille de la société. Burrill suggère, dans le cas particulier de Biopharma, que l impartition de «pratiquement toute fonction» : est désormais possible et devrait s accélérer à mesure que les sociétés développent sélectivement les compétences essentielles et impartissent toutes les autres fonctions. Même si peu de sociétés adoptent un modèle pleinement virtuel, il est de plus en plus clair que la qualité des partenaires d impartition peut être égale ou supérieure à celle des départements internes, surtout pour les intervenants plus petits ou intermédiaires qui créent des fonctions de novo. Biotech 2008 Life Sciences A 20/20 Vision to 2020, 22nd Annual Report on the Industry, Burrill & Company, pages *Voir page 24. On a demandé aux sociétés d évaluer la mesure dans laquelle elles ont recours à l impartition, selon trois possibilités : aucune, faible ou grande. La définition de faible et grande relevait du propre choix des répondants. Le tableau précédent illustre les résultats pour les sociétés qui déclarent avoir un faible ou un grand recours à l impartition. Même si certaines sociétés «font appel à l extérieur» pour impartir le travail, et ce, pour diverses raisons, économiques, de souplesse ou pour pénurie de compétences au Canada, l impartition actuelle des compétences reste le plus souvent à l intérieur du pays, soit dans la communauté locale de biotechnologie ou ailleurs au Canada. Les États-Unis sont ensuite les plus souvent cités comme les exemples suivants en témoignent : Regroupement des données le rôle essentiel des ressources humaines dans la bioéconomie canadienne 15

18 Autres endroits sollicités pour des tâches particulières : R - D Chine 4,9 % Inde 4,9 % Europe 6,1 % Autre 9,8 % Travail préclinique Chine 3,3 % Inde 4,9 % Europe 3,3 % Autre 13,1 % Essais cliniques/sur le terrain Chine 3,1 % Inde 3,1 % Europe 7,8 % Autre 15,6 % Production et fabrication Chine 5,3 % Inde 9,2 % Europe 3,9 % Autre 17,1 % Élargir la main-d œuvre en biotechnologie Plusieurs groupes d employés potentiels pour le secteur de la biotechnologie ont été identifiés au cours des dernières années, notamment les femmes, les Autochtones, les professionnels formés aux États-Unis, les professionnels formés à l étranger (PFE) ailleurs qu aux États-Unis, et les personnes ayant un handicap. Jusqu ici, à part les femmes, le secteur n a pas exploité à fond ces autres groupes de main-d œvre et pourtant, des moyens sont pris pour sensibiliser les entreprises à leur disponibilité et pour mettre en valeur les programmes et initiatives qui prépareront les personnes de ces groupes à une carrière dans le secteur de la biotechnologie du Canada. Bien que la taille des sociétés n ait pas d incidence sur la probabilité d embaucher une personne issue de ces groupes, on constate des écarts selon le sous-secteur primaire de la biotechnologie. Par exemple : Les femmes constituent de 1 à 25 pour cent de la main-d œuvre de près de la moitié (47,6 %) des sociétés en bioénergie/biocarburants. Les professionnels formés à l étranger sont assez bien représentés au sein des sociétés pharmaceutiques (bien que près du tiers (29,7 %) de ces sociétés n embauchent pas de PFE). Les Autochtones ne sont pas souvent embauchés par les sociétés pharmaceutiques (87,5 pour cent n emploient aucun Autochtone en ce moment). Par ailleurs, les sociétés fondées plus récemment n embauchent pas les personnes ayant un handicap de façon significative (c est-à-dire que 87,2 pour cent des sociétés créées entre 1998 et 2007 n emploient pas de personnes ayant un handicap). 16 Regroupement des données le rôle essentiel des ressources humaines dans la bioéconomie canadienne

19 Mise en valeur des professionnels formés à l étranger Au Canada aujourd hui, 31,6 pour cent des sociétés emploient des professionnels formés à l étranger (PFE) dans des postes en biotechnologie. Ces PFE travaillent dans toutes les fonctions professionnelles, les plus courantes étant : Recherche préclinique/r-d 17,8 % Recherche clinique 7,8 % Marketing/ventes/communications 7,2 % Peu de PFE (13,4 %) sont embauchés pour occuper des postes de la haute direction ou de cadre. Comme en témoigne le tableau suivant, près de 60 pour cent des PFE viennent des États-Unis ou d Europe. En général, ils ne vivent pas déjà au Canada, mais sont des candidats triés sur le volet de l extérieur du pays et «importés» par une société pour un poste particulier. Les professionnels formés à l étranger et qui se trouvent déjà au Canada pourraient constituer une source importante de talents en biotechnologie, véritable complément des personnes formées au pays. Les sociétés canadiennes ont besoin de soutien et d orientation dans les domaines clés de leurs relations avec les PFE et de l acculturation des PFE pour trouver les compétences dont elles ont besoin et pour les aider à trouver les candidats qui conviennent à la bonne société dans un milieu de travail de style canadien. Les compétences linguistiques et de bonnes relations interpersonnelles sont cruciales. Regroupement des données le rôle essentiel des ressources humaines dans la bioéconomie canadienne 17

20 «Plusieurs groupes d employés potentiels pour le secteur de la biotechnologie ont été identifiés au cours des dernières années.» Gestion et formation des ressources humaines Seulement 35,6 pour cent des sociétés interrogées par BioTalent Canada disposent d une direction ou d une unité de ressources humaines officielle. Fait révélateur, 27,5 pour cent des compagnies plus récentes, celles fondées au cours de la dernière décennie, sont moins susceptibles de disposer de telles ressources que les sociétés plus anciennes. Près de la moitié des sociétés sans fonction réservée aux RH ne dispose d aucune forme de politiques ou de procédures officielles en matière de RH. Tandis que les ressources en gestion des RH sont parfois rares et très recherchées, la formation est jugée très importante par toutes les sociétés, pas seulement par principe, mais aussi parce que les candidats qui proviennent des programmes secondaires et postsecondaires ne disposent pas de toutes les compétences nécessaires. Une formation officielle est proposée dans 72,8 pour cent des sociétés. Cette formation est offerte de plusieurs façons : en cours d emploi (90,6 %), dans le cadre de l éducation permanente (74,2 %) et comme fonction impartie (69,5 %). Une faible proportion des sociétés exige que leur personnel finance entièrement leur formation (1,3 %); un nombre un peu plus élevé exige le paiement partiel par le personnel (9,9 %), mais la grande majorité (88,4 %) des sociétés prennent elles-mêmes en charge les coûts de formation. Le coût moyen de la formation est évalué à $. Les sociétés comptant cinq ETP ou moins dépensent davantage en formation que les sociétés plus grandes, soit 3 $ contre 1 $. De nombreuses grandes entreprises doivent pourvoir des postes aujourd hui au Canada. Étant donné le taux de roulement et de départs du secteur de la biotechnologie, les sociétés de toutes les tailles constatent que la pénurie de compétences est l une de leurs difficultés actuelles en RH. De même, les employés qui entrent dans ce secteur ont souvent besoin d'une formation importante pour être prêts à exécuter leurs fonctions. Le Canada doit être proactif pour mieux préparer les étudiants à une carrière en biotechnologie; pour tirer meilleur parti des réserves de main-d œuvre non traditionnelle comme les Autochtones, les PFE et les personnes ayant un handicap; et pour continuer d explorer les possibilités comme le travail à forfait et l impartition (cette dernière de préférence au Canada pour appuyer ses propres communautés de biotechnologie). 18 Regroupement des données le rôle essentiel des ressources humaines dans la bioéconomie canadienne

21 Défis des RH pour la biotechnologie L objectif des sociétés de biotechnologie du Canada est de faire progresser le développement de leurs produits et services. Dans l évaluation des difficultés qu elles connaissent dans l atteinte de leurs objectifs, la plupart mentionnent l accès limité au capital et le peu d aide à la commercialisation. Ces deux réalités sont directement liées aux RH. Les sociétés ont besoin de capital pour embaucher des personnes compétentes. Elles ont besoin de personnes compétentes pour approfondir leurs capacités, pour progresser dans la commercialisation et pour susciter la confiance des investisseurs en aval. Le capital permet de garantir qu une société sera en mesure de réaliser ses plans. Sans capital suffisant, les investisseurs peuvent juger que le risque est trop grand pour y investir leur argent, surtout si les compétences nécessaires ne sont pas déjà là. Les sociétés qui ne disposent pas d un capital suffisant ne peuvent pas former convenablement leur main-d œuvre et perfectionner les compétences de celle-ci. Obstacles au développement L absence de candidats ayant les compétences et l expérience nécessaires est considérée comme le plus grand défi qui est, de loin, directement lié au recrutement et au maintien des travailleurs en biotechnologie. La concurrence pour les candidats compétents et, d après les remarques ci-dessous, le manque de capital et de ressources pour recruter en conséquence sont également en tête de liste. Comme le montrent les chiffres qui suivent, les secteurs de besoins particuliers vont de l expertise en réglementation et en recherche à la gestion et à la propriété intellectuelle, c est-à-dire une grande partie du spectre des RH. Démarches de recrutement Les employeurs ont recours à diverses méthodes de recrutement, les plus courantes étant : Relations personnelles ou recommandations de candidats 66,1 % Circulaires électroniques, banques d emplois ou Internet 60,6 % Sites Web des sociétés 40,8 % Agences de placement professionnelles 32,5 % Journaux 29,8 % Recherche au sein de la société 29,1 % Recrutement sur les campus 20,8 % Autre 11,9 % Regroupement des données le rôle essentiel des ressources humaines dans la bioéconomie canadienne 19

22 Défis des RH : note liminaire Les sociétés comptant de 6 à 20 employés sont les plus susceptibles de mentionner que la pénurie de travailleurs compétents ou expérimentés sera l un des défis des ressources humaines au cours des trois à cinq prochaines années. Ce sont de petites sociétés dont le personnel est principalement composé «d hommes à tout faire», mais à mesure qu elles prennent de l ampleur, elles auront besoin d une main-d œuvre et d une expertise plus importantes. La tendance à avoir recours à l une de ces méthodes varie quelque peu selon la taille de la société. Les sociétés dont le RBT est supérieur à un million de dollars s en remettent le plus souvent aux annonces dans les journaux (67,6 %), à la recherche interne (65,2 %) et à leur site Web (60,6 %). Celles dont le RBT est inférieur à un million de dollars se tournent souvent vers les contacts personnels et les recommandations par les employés (49,4 %), le recrutement dans les universités (45,8 %), les babillards électroniques, les banques d emplois (comme PetriDish de BioTalent Canada) et l Internet (45,1 %). Cette conclusion est sensée puisque les sociétés ayant un revenu inférieur préfèrent les solutions de recrutement les moins coûteuses. Les sociétés ayant des problèmes de recrutement ou de maintien des employés (35,6 %) ont trouvé des stratégies pour surmonter ces difficultés, notamment : Efforts pour attirer des travailleurs expérimentés et compétents 69,3 % Offrir des salaires et avantages sociaux plus concurrentiels 50,9 % Offrir des horaires de travail plus souples 40,4 % Amélioration des pratiques en matière de RH 27,2 % Efforts pour recruter des jeunes 26,3 % Recrutement au sein des réserves d employés non traditionnels 17,5 % Embauche d employés à la retraite d autres sociétés 13,2 % Remise de la retraite à plus tard pour les employés en place 7,9 % Seulement 4,4 pour cent des répondants déclarent que leurs stratégies différaient des solutions mentionnées. Défis des RH dans un avenir prévisible La pénurie d une main-d œuvre compétente et expérimentée constitue le défi des RH qui sera le plus probable et le plus courant dans le secteur de la biotechnologie au cours des trois à cinq années à venir, avec l accès limité au capital financier et l'incapacité à recruter et à conserver du personnel. 20 Regroupement des données le rôle essentiel des ressources humaines dans la bioéconomie canadienne

23 Les défis relatifs aux compétences assombrissent l horizon des sociétés de biotechnologie du Canada. Relever ces défis d une manière efficace exigera des investissements en capital dans les sociétés, ce qui leur donnera les ressources dont elles ont besoin pour attirer et conserver les professionnels compétents qui peuvent les mener à la commercialisation. Les sociétés canadiennes de biotechnologie semblent fortement convaincues que de meilleurs salaires et avantages sociaux et des conditions de travail plus souples sont parmi les meilleures stratégies pour atteindre ces buts. Une autre stratégie importante est la coopération avec les établissements d enseignement dans la conception de programmes qui préparent bien les étudiants à une carrière en biotechnologie. Regroupement des données le rôle essentiel des ressources humaines dans la bioéconomie canadienne 21

24 Conclusions et recommandations Le secteur de la biotechnologie du Canada est en croissance rapide; il se diversifie et se développe partout au pays. Ses sociétés sont dynamiques tout au long du parcours qui mène à la commercialisation, même si les sociétés plus grandes (celles dont le revenu brut total est égal ou supérieur à un million de dollars) ont tendance à s engager davantage dans la production, la fabrication et la commercialisation. La majorité des sociétés canadiennes de biotechnologie, les petites et moyennes entreprises (PME), sont toujours axées sur la recherche et le développement et sur les essais précliniques et sur le terrain. Pour tenir les promesses de leur vision et pour apporter des produits et services nouveaux et mondialement concurrentiels sur le marché, les sociétés canadiennes doivent disposer des moyens d attirer, de perfectionner et de fidéliser des travailleurs compétents et expérimentés. Ce sont ces travailleurs et leurs compétences qui attireront les investissements dont les sociétés ont besoin. Les RH ont besoin de capital; de solides RH attirent le capital. Ce dont l industrie a besoin Les RH sont le moteur de l avancement de toute société. Les sociétés canadiennes de biotechnologie déclarent sans ambages que notre pays ne dispose pas d une réserve suffisante de travailleurs compétents et expérimentés. Elles sont conscientes de la pénurie de compétences dans leur propre organisation; elles ne voient pas beaucoup de candidats prêts à l emploi à l extérieur. Aujourd hui, de nombreuses sociétés doivent avoir recours aux travailleurs à forfait ou à l impartition pour répondre à leurs besoins de main-d œuvre; ce sont le plus souvent les sociétés plus grandes disposant d un personnel à temps plein qui ont déjà des postes établis à pourvoir. Mais le fait d avoir un effectif d employés à temps plein, tous spécialisés et chargés de fonctions précises, leur assure la stabilité nécessaire pour faire avancer le développement de leurs produits et services. Dans la majorité des petites entreprises, les employés doivent jouer plusieurs rôles, ce dont témoigne le fait que presque la moitié des réponses au sondage a été fournie par des cadres supérieurs. Les sociétés ont besoin de capital pour recruter et fidéliser les professionnels adéquats. On doit investir de l argent, non seulement directement dans les RH, mais aussi dans les sociétés mêmes afin de renforcer leurs capacités et leur attrait pour d autres investisseurs, et ainsi d augmenter leurs chances de réussite sur le marché. Cet élan, la promesse de l entreprise et la plus grande stabilité d une société bien financée, permettront de retenir les professionnels compétents et expérimentés en biotechnologie. À son tour, cet élan appuiera et stimulera les progrès de la société vers ses objectifs scientifiques et commerciaux, ce qui améliorera ses résultats, et produira dans les deux cas des produits et services pour le marché pour le bien collectif et des atouts pour le public canadien en dynamisant l emploi et l économie. Des RH efficaces sont un outil de la réussite et on doit les considérer comme tels. Les avantages pour l industrie Comme le démontre la présente étude, les RH exigent un investissement en capital et celui-ci dépend de la solidité des ressources humaines des sociétés. La proposition de valeur des sociétés de biotechnologie repose sur les personnes : ce sont leurs talents, leur expérience, leurs compétences et leur créativité qui déterminent la réussite des sociétés. De plus, ce secteur a besoin qu une démarche stratégique et systématique soit adoptée pour répondre aux besoins des RH, une stratégie qui mobilise l ensemble des intervenants, à savoir les sociétés, les gouvernements, les associations, les établissements d enseignement et les candidats aux postes. En agissant dès aujourd hui, le Canada s assurera que les compétences pertinentes sont disponibles pour ses sociétés de biotechnologie et que ces sociétés disposent des outils des RH dont elles ont besoin pour recruter, fidéliser et gérer leurs personnels compétents de manière efficace et efficiente. Notre pays disposera alors de la réserve de professionnels prêts à l emploi dont il a besoin, ce qui améliorera sa capacité de s engager dans tous les stades de développement des produits et services et renforcera au bout du compte l ensemble de la bioéconomie. Par ses 22 Regroupement des données le rôle essentiel des ressources humaines dans la bioéconomie canadienne