Déclaration Statutaire. Je déclare solennellement, devant Marie-Hélène Francoeur-Malouin, agente aux enquêtes, à Tasiujaq, le 20 août 2018.

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1 P-967 Déclaration Statutaire Je, (Nom, prénom, adresse, date de naissance) Je déclare solennellement que, Je déclare solennellement, devant Marie-Hélène Francoeur-Malouin, agente aux enquêtes, à Tasiujaq, le 20 août Je viens de mais j habite à aussi. Premièrement, je vis au sud depuis des années. J ai aussi travaillé pour les Inuits à J aidais les Inuit pour la guérison et les activités. Les détenus inuits étaient contents que je sois là, contents de mon travail. J ai quitté mon travai parce que je n aime pas travailler à contrat. Ça me donne beaucoup de trouble pour payer deux gouvernements. C est pour ça que je suis retournée au Nord l année passée. J ai envoyé toutes mes choses par bateau. Les ski-doos, le quatre-roues, et cetera. Depuis que je suis déménagé, j ai commencé à travailler ici à J ai aimé ça et je travaillais bien. Les enfants sont contents. Je suis revenue hier et tout le monde s ennuyait. Je suis contente, je suis vraiment spéciale pour les Inuit. Depuis que je suis revenue dans le Nord, en septembre passé, j ai vu des francophones qui travaillent dans le Nord. Ils donnent de mauvais services aux Inuits. Des fois, j ai vu le DPJ et le policier rentrer juste comme ça à l école, sans rien dire aux parents de l enfant ni à la directrice à l école. Sans avertir les parents qu ils vont juste rencontrer ses enfants pour enquête ses parents, ça ce n est pas correct. Je n ai pas aimé. C est pour ça que je pense que les francophones donnent du mauvais service aux Inuits. Tous les Inuit ne sont pas alcooliques. Et tous les employés qui viennent du Sud pensent que les Inuits sont fous. Ce n est pas tout le monde qui est comme ça. Je n ai pas aimé. Je veux que ça change. Des fois, je suis allée voir directement la police ou la DPJ pour leur dire : «Vous n êtes pas supposé travailler comme ça.» Je veux aider les Inuit. J ai déjà parlé au moins. Signature du déclarant Déclaré devant moi, À le - 1 -

2 Je veux aussi pour moi. J ai déménagé au mois de septembre 2017 ici à Au mois d avril, quelque chose est arrivé et mon mari est allé en prison. On a gardé ma petite fille de l âge d un an jusqu à 5 ou 6 ans. Elle nous aime beaucoup. La DPJ est arrivée chez nous juste comme ça sans téléphone, sans rendez-vous. Elle est rentrée juste comme ça. J étais sous le choc. Je n ai pas aimé que quelqu un rentre comme ça chez nous. Elle m a dit qui elle était et c était quoi son travail. J ai dit : «Pourquoi tu n as pas appelé avant de venir me rencontrer?» Je l ai mis dehors parce que je n étais pas d accord qu elle rentre chez moi juste comme ça. J ai aussi dit : «Si tu veux me rencontrer, dismoi-le en avance.» Je n ai pas aimé ça. Je voulais retourner dans mon village, à Je voulais déménager et en avion ça aurait coûté trop cher. Donc j ai pris mon skidoo avant que la neige devienne trop molle. C est comme ça que j ai déménagé de, en ski-doo. Avant que j arrive à mon mari était déjà sorti de prison et il a pris l avion pour aller à. Le même jour, j ai pris le ski-doo. Notre petitefille était vraiment contente de rencontrer ses cousines, elle avait hâte de jouer avec elles. Elle était vraiment excitée et contente. C était la dernière fois que ma petite-fille était contente. Quand nous sommes arrivés, j ai habillé ma petite-fille de linge chaud, pour qu elle puisse aller dans la toundra. Ma sœur m a appelée parce que la DPJ et la police cherchaient ma petite-fille. Ils essayaient de la prendre, de l enlever à moi. J ai appelé la DPJ et j ai demandé : «Pourquoi vous faites comme ça? Vous essayez d enlever son bonheur? Je ne veux pas que ma petite-fille soit malheureuse si vous l enlevez juste comme ça.» Après avoir appelé la DPJ, je suis allée la voir où elle travaille. Je ne me suis même pas déshabillée. On a parlé. Je ne suis pas une criminelle. J ai demandé au policier et à la DPJ : «Est-ce que je suis criminelle? Est-ce que j ai des dossiers criminels?» Elle m a dit : «Non.» J ai alors répondu : «Pourquoi je ne peux pas garder ma petite-fille si je ne suis pas criminelle?» C est comme ça j ai réussi à la garder pour quelques semaines. Pendant deux heures, la police et la DPJ venaient me voir pour essayer enlever ma petite-fille. Et je n étais pas d accord. Et quand je ne rappelais plus ce que j avais dit, elles ont ri de qu est-ce que j ai dit. J ai dit : «Merde, vous riez de n importe quoi, je m en câlisse de quoi tu veux parler avec moi. Vous êtes supposés de me rencontrer sans rire.» J en ai la preuve par mon cellulaire. La fille de ma nièce a enregistré. J ai lui ai demandé si elle pouvait enregistrer ce que les policiers et la DPJ nous ont fait. Elle l a enregistré. Ma petite-fille était assise là par terre, autour de la police et la DPJ. Une fois, ma petite-fille et deux de ses amies couraient dans la côte. Quand elles couraient, le policier a commencéà courir après elles. J ai crié à la police : «Ne prends pas ma petite-fille comme si c était une criminelle! Elle n est même pas criminelle. Pourquoi cours-tu après elle? À quoi as-tu pensé, qu elle s en allait en fugue? Elle ne peut pas faire une fugue, c est sur, elle est trop jeune.» Il a ralenti. J ai un peu expérience au sud et de l expérience dans le nord. La police ne peut pas rien faire si je parle. Quand j ai répliqué sur ce qu elle faisait, elle ne peut pas rien faire avec moi.

3 Q : Est-ce que vous pensez que le fait que vous êtes capable de parler en français, que les policiers et les services sociaux vous écoutent plus? R : Oui. Oui dans le service, elle a vu tout de suite que j ai l expérience de vivre au sud. C était vraiment difficile. Quand j ai déménagé, je ne sais pas combien de fois j ai fait le chemin entre et pour amener mes affaires. La dernière fois, j étais avec mon mari et on allait chercher notre quatre-roues avant que la neige fonde. Mon mari n a pas le droit de rentrer au village donc il m attendait à la limite du village, sans rentrer. Je suis entrée toute seule à Je suis allée directement chez mon fils. Je suis allée à la Coop avec la blonde de mon fils, pour acheter de la corde pour bien attacher le quatre-roues pour le voyage. Je ne sais pas comment ils ont su, mais à la Coop, le policier me regardait de loin. Il s est retourné plusieurs fois pour me surveiller. J ai pensé : «Ok, laisse-le faire, je continue mes affaires.» Même si cette personne me regardait, j ai continué mes affaires. J ai ouvert le container de mes affaires que j ai envoyé en navire l année passée parce que j aime mieux travailler dans le Nord. Il fait 16 pieds par 12 pieds, j ai beaucoup de choses, le poêle, le frigidaire, le congélateur. Je voulais juste prendre le quatre-roues, pour l amener à L auto de police est venue voir plusieurs fois. Je n étais pas d accord. Ça me rendait malheureuse. Il m a regardé comme ça encore plusieurs fois, elle se retournait. Ça m a fait de la peine, ça m a traumatisé. Depuis, et c est la première fois de toute ma vie, je n ai pas travaillé depuis avril. J ai de la difficulté à commencer à travailler. Ça me mange mon mental. Q : Depuis qu elle vous a vraiment regardé beaucoup à la Coop, qu elle vous surveillait quand vous étiez dans votre container. R : Ouais. Quand on est parti d ici à pour aller à il y a qui est entre les deux. On a couché chez ma cousine. La DPJ est rentrée chez ma cousine! J ai pensé : «Comment elle sait je suis là? Comment elle sait où je suis? Pourquoi elle est venue?» J étais tellement fâchée contre la DPJ, parce qu elle me suit partout où je suis. Où vais-je placer ma vie? Est-ce que c est mieux je reste une autre planète? Je ne suis pas d accord avec les DPJ ou la police qui travaillent dans le nord. Ce n est pas la même culture. J étais tellement fâchée, j ai été vraiment méchante, j ai dit : «le francophone, est-ce que vous savez il y a longtemps, e siècles, vous êtes arrivé en bateau. Avec le drapeau à voile. Et votre famille, il y a longtemps, c était des tueurs, des meurtriers. Et pourquoi est-ce que vous venez dans notre secteur? Vous bien mériter votre travail, mais vous n êtes pas gentils avec les Inuits et les autochtones. Je ne suis pas d accord qu est-ce que vous faites avec les Inuit. Parce que vous arrivez en bateau.»

4 J ai parlé comme ça. Peut-être que c était très malheureux ce que j ai dit, mais j ai dit la vérité. Parce que tous les francophones qui travaillent dans le nord, pour les Inuit et Autochtones, ne sont pas gentils. S ils travaillent au sud, ils sont supposés bien travailler, avoir un beau sourire dans les services. Quand ils travaillent le nord, ils sont vraiment méchants. C est la première fois de ma vie que je ne travaille pas aussi longtemps. J ai des difficultés à avancer. Je suis capable de travailler n importe où. Mon ancien travail, à elle m attend, je peux revenir n importe quand. E ou n importe où. La maison de transition, elle veut m engager. Je suis capable de travailler n importe où! Parce que tous les Inuit, ils savent qui je suis. J ai été élevée avec ma grand-mère. C est comme ça, je suis capable de n importe quoi aujourd hui. Et aujourd hui, j ai des difficultés. J ai des difficultés à dormir, des difficultés à manger. Au début juillet, nous sommes descendus à notre maison à. Mon mari a appelé fois le DPJ qui travaille dans le nord à On voulait rencontrer notre petite-fille. La DPJ, ce sont des menteurs et des tricheurs. On n a même pas rencontré ma petite-fille. J ai rencontré ma petite-fille la journée de la Cour, je pense que c était au mois de mai, au Court House à Montréal. J ai entendu la DPJ parler avec ma petite-fille, elle a dit : «N oublie pas ce que j ai dit hier.» Ma petitefille bougeait comme un robot. Son mental était déjà affecté. Quand je l ai rencontré, elle ne m a même pas donné de caresse. Parce que le DPJ essayait de parler avec ma petite-fille. Q : C est depuis avril qu elle n est plus avec vous? Q : C est quoi le nom de votre petite-fille? R : Q : Et c est quoi sa date de naissance? R : Le Q : Vous aviez la garde de votre petite-fille? R : J ai réussi pendant un mois. Quand j ai été chercher le quatre-roues, avant que j arrive à la DPJ a envoyé de J ai déménagé dans le Nord parce que ma petite-fille, elle a oublié sa langue maternelle. Elle a réussi à parler en inuktitut. Maintenant, elle est retournée au sud. Elle reste là avec sa mère. La DPJ est une niaiserie pour nous autres. Q : Vous avez eu la garde de votre petite-fille pendant combien de temps? R : À l âge d un an, jusqu à six ans.

5 Q : Quand vous étiez à, chez votre cousine, c est là qu ils sont venus la chercher. C est ça? R : Non. Je suis partie de pour venir ici à n motoneige. Quand je suis arrivée ici, la police nous regardait. Quand je suis ici, le policier elle nous regardait à la porte. Après j ai pris le quatre-roues, et j ai encore fait de On était à et la DPJ à est venue chez ma cousine. J ai dit : «Comment tu sais que je suis là?» Je ne suis pas cachée, mais elle m a suivie pour regarder où je reste! C est ça. Q : Quand la DPJ a pris R : Au mois de mai. Q : Quand vous étiez à R : Non. Quand on était en route d pour aller à. Q : Elle est avec la DPJ depuis le mois de mai? R : La DPJ a suivi à l âge d un an jusqu à aujourd hui. Ma fille ne voulait plus garder sa fille. C st pour ça que la DPJ nous l a envoyé quand on habitait à Elle vivait avec moi quand je travaillais à. Elle a vécu dans deux secteurs :. La DPJ et la police, elle a touché le caractère pour trois filles. Parce que ma petite-fille, la fille à ma nièce et une cousine. On avait de la grosse action avec le policier et la DPJ. Je peux te montrer. Q : Ou si vous pouvez me l envoyer par courriel? Est-ce que ça va pouvoir se faire? Je pourrais le mettre dans le dossier. R : Oui. Quand j habitais à, la DPJ, elle est venue chez ma nièce, où j habitais avec mon mari. C était le vendredi, on était prêt pour aller dans la toundra, pour aller à la pêche, au camp, pour deux nuits. La DPJ est venue chez ma nièce. J ai dit : «Est-ce que c est urgent? Il est passé 5 h, on est le vendredi.» Ma petite-fille s ennuyait. Ses yeux étaient comme fatigués. Ça, c est la dernière fois. En soirée, on ferme le face time, mais sa mère elle ne le savait pas. Elle s ennuyait de nous autres. La DPJ a dit : «vous n avez pas le droit de la rencontrer.»

6 Q : C est quoi les raisons qu ils vous ont donné la DPJ? Pour la prendre? R : Parce qu une soirée, on avait bu ici, et ma petite-fille était couchée chez nous et elle a menti. Elle a dit que mon mari l a touché, mais mon mari me dit qu il ne l a pas touché. Il m a dit : «Tu étais à la maison, je ne l ai pas touché.» Elle a menti, peut-être que ma fille s est arrangé avec elle, pour reprendre sa fille. Elle lui a demandé de mentir. C est comme ça elle a réussi, à reprendre sa fille. C est vraiment difficile. Ils m ont enlevé ma petite-fille, je ne peux pas travailler. Je n ai même pas eu d argent. Q : Vous n avez pas eu l argent des allocations que vous devriez avoir parce que vous vous occupiez d elle? R : On n a plus la garde. La DPJ l a enlevée. Q : Est-ce que vous avez du support ici? Est-ce qu il y a quelqu un qui peut vous aider? R : On ne savait pas qui pouvait nous aider. Ma fille, quand on habitait à elle avait des problèmes personnels. Elle était à la DPJ. Je suis Inuit, le gouvernement peut payer les factures. On a demandé à la DPJ qui travaille à de nous rembourser de l argent, parce qu on a payé plus que $ pour ma fille. Chaque fois qu on est informé de qui peut nous aider à rembourser l argent, personne ne le fait. Q : Ok. Tout le monde se lance un peu la balle? R : Oui. Q : En disant, ce n est pas à moi, c est à telle personne. Là, ce n est pas à moi, c est à telle personne R : Parce qu on est Inuit, on doit être payé. Mais la DPJ qui travaille dans le Nord ne nous a pas remboursé plus de $. On est déménagé il y a moins de 10 ans et il n y a jamais vraiment eu de responsables. Peut-être qur c est à cause que personne ne le savait, personne n était responsable. On a été payé quand même, mais ce n était pas le remboursement qu on devait avoir. Q : Ce n était pas ce que vous deviez avoir? Vous n avez pas tout reçu? R : Non. C est zéro. C est plus que $.

7 Q : Qu il manque? R : On a payé quand ma fille était au DPJ. Quand elle était au DPJ, elle était en classe. Elle est restée là-bas, mais elle a fugué plusieurs fois. Elle a même fugué de et la DPJ ne nous a jamais avertis. Une fois, durant sa fugue, ma fille est partie de, pour aller à et dans le Nord. Q : C était quand ça? R : Je ne me rappelle plus. Peut-être il y a 10 ans. J ai oublié. Q : Est-ce que vous avez des idées, des choses qu on pourrait améliorer? Pour que ça soit mieux dans le futur? Avez-vous des recommandations? R : Je ne sais pas. C est vraiment difficile, parce que tous les francophones travaillent depuis des années dans le nord. C est vraiment difficile pour les Inuit. Q : C est difficile les francophones? R : Oui. Q : Est-ce que c est parce qu ils parlent français ou c est parce qu ils ne connaissent pas la culture? R : Parce que tous les Blancs qui travaillent dans le nord pour les Inuits sont contre les Inuits. Q : C est à cause des préjugés qu ils ont? R : Oui. Q : Donc, c est pour ça que ça ne fonctionne pas bien. À cause que justement, ils ont déjà des idées négatives sur les Inuit? R : Oui. C est tout le temps négatif. Des fois, la DPJ a de la difficulté à parler avec nous autres. Si quelque chose se passe, si on a une grosse journée, la DPJ part en vacances.

8 Q : C est difficile la langue? R : Non, ce n est pas difficile la langue. C est difficile de bien communiquer, de bien parler avec nous parce que la DPJ est menteuse. Quand on vit des difficultés, ils partent en vacances et on ne sait pas à qui parler. Quand ils ne sont pas là, quelque un sont remplacés, mais je ne savais pas. Je ne pouvais pas rien faire. Quand elle est revenue de vacances, j étais en congé, donc ça s est allongé. Q : Ça, c est difficile, du fait qu ils ne sont pas remplacés. Comme ça, vous, il y a des moments où il n y a plus personne pour vous aider? R : Oui. Je ne savais pas à qui parler. Il n y a pas de responsable quand on en a besoin. On est juste tannés. Moi et mon mari, on est comme tout seuls sur la terre. Q : Est-ce que vous avez un peu de famille pour vous aider quand ça ne va pas? R : J en ai la famille. Quand j ai beaucoup de troubles, ils ne peuvent pas aider. Q : Ouais, c est ça. C est bon. Est-ce qu il y avait d autres choses que vous vouliez rajouter? R : Si je pense, je vais t appeler.