DEVELOPPEMENT DE LA FILIERE BOIS ENERGIE EN ARDECHE VERTE

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1 DEVELOPPEMENT DE LA FILIERE BOIS ENERGIE EN ARDECHE VERTE Document de synthèse et de réflexion Avant-propos Le contexte énergétique national et international de plus en plus tendu, l objectif prioritaire de limiter l émissions de gaz à effet de serre et enfin la volonté de dynamiser les territoires ruraux conduisent les élus et acteurs du territoire de l Ardèche verte, tout comme ceux de nombreux territoires ruraux forestiers, à vouloir développer une filière bois énergie locale. L objectif de ce document est d apporter une vision claire et neutre sur la situation actuelle du bois énergie sur le territoire de l Ardèche verte, de le mettre en contexte et enfin d envisager les stratégies de développement de cette filière locale. Résumé I- Une jeune filière prometteuse Le bois est le plus vieux combustible que l Homme ait utilisé et pourtant on parle ici d une jeune filière bois énergie. En effet, il ne s agit plus uniquement du traditionnel combustible bûches, utilisé surtout en chauffage d appoint par les ménages et qui pour de nombreuses raisons n a jamais permis la mise en place d une véritable filière économique. On parle surtout du développement du chauffage automatique avec l utilisation de plusieurs types de combustibles bois qui diffèrent par leur origine et leurs caractéristiques. Plaquettes de bois et granulés sont les deux principaux combustibles qui portent le développement de cette jeune filière bois énergie. Les plaquettes de bois se destinent essentiellement à un usage en chaufferie collective ou industrielle. Les granulés, issu d un compactage industriel de la sciure, trouvent leur place chez les particuliers. Le développement de la filière bois énergie, en particulier celui des plaquettes, est pertinent en Ardèche verte au vu des volumes considérables de bois potentiellement mobilisables. Avec 52% de surface couverte par la forêt sur le territoire, la ressource forestière est le potentiel le plus important (au moins tonnes) bien qu elle ne représente pour l instant que 27% du bois valorisé en chaudière automatique au bois. Les connexes d industries du bois, en particulier des scieries, représentent eux un potentiel approximatif de 3000 tonnes. Enfin le bois de rebuts n est collecté que par 2-3 opérateurs sur le Nord Ardèche mais pour indication, le potentiel Drôme- Ardèche représente environ 5000 tonnes. La mise en place d une filière locale montre enfin tous les enjeux d un développement durable. Ces enjeux sont environnementaux et paysagers avec la perspective d une meilleure gestion forestière, une forêt plus agréable d aspect, une réutilisation des déchets bois... Un autre enjeu est énergétique avec l utilisation d une énergie renouvelable, une dépense énergétique mieux maîtrisée, une dépendance moins vive vis-à-vis des pays producteurs de pétrole. Enfin le dernier enjeu n est pas des moindres : le développement d une telle filière locale est créateur d activités et d emplois locaux non-délocalisables. Il permettrait ainsi de dynamiser la filière forêt, la filière bois et la filière déchets. II- Mais encore hésitante En démarrage depuis le début des années 2000, la filière bois énergie peine encore à assurer sa pérennité. Un cercle infructueux qui freine son développement s est en effet en quelque sorte établi. Ainsi il y a encore peu de chaufferies sur le territoire de l Ardèche verte donc la production de plaquettes reste balbutiante ; et comme la production est encore peu importante malgré des gisements considérables, les acteurs publics ou privés hésitent à mettre en place des chaufferies. Concrètement, les 16 chaufferies à plaquettes bois du territoire dont 3 collectives publiques ne sont pas suffisantes aujourd hui pour assurer le fonctionnement d une filière locale à proprement parler. Pourtant l approvisionnement actuel de ces chaufferies n est pas un problème : les logistiques se mettent en place au cas par cas mais aucune économie d échelle en terme de transport, stockage, etc, n est envisageable. Par conséquent, les prix de vente du combustible sont relativement élevés. De plus, la ressource forestière qui souffre d une mobilisation 2 à 5 fois plus coûteuse que celle des connexes d industries et des rebuts est encore très peu exploitée. Elle représente pourtant le plus fort des enjeux pour le territoire. Si le nombre de chaufferies venait à Pays Ardèche verte Auteur Guénaëlle SCOLAN novembre

2 croître, la mutualisation des plans d approvisionnement de chaque chaufferie en un plan territorialisé permettrait de mieux maîtriser les logistiques et donc les coûts du combustible pour les utilisateurs et permettrait aussi, grâce à un panachage du type de plaquettes (forestières, industrielles, rebuts), d assurer la mobilisation de tous les gisements présents sur le territoire. Par ailleurs, les quelques dysfonctionnements qui ont eu lieu au tout début de la filière ont ralenti également la mise en place de celle-ci. Ces quelques problèmes, liés tant à la qualité du combustible qu à quelques défauts d installations de chaufferies, ont vite été résolus et aujourd hui un effort important est mené de l amont à l aval. Ainsi, une certification dénommée Chaleur Bois Qualité + se met petit à petit en place chez les producteurs de bois tandis qu un effort de formation est réalisé auprès des installateurs qui peuvent désormais postuler pour une appellation Qualibois les engageant dans de bonnes pratiques. Pourtant, les architectes et bureaux thermiques, premiers interlocuteurs des collectivités, ont encore été peu touchés par la démarche qualité. III- Des pistes d actions pour combiner développement économique de la filière bois énergie et enjeux du territoire Pour que cette jeune filière bois énergie remplissent toutes ses promesses, des pistes d actions sont envisagées et pour certaines déjà engagées sur le territoire de l Ardèche verte. Avant tout, il s agit de casser le cercle vicieux dans laquelle elle s est petit à petit engagée. Pour cela, les collectivités locales ont un rôle majeur, structurant et exemplaire, à jouer. Elles-mêmes grosses consommatrices d énergie dans leurs propres bâtiments, les collectivités doivent opter dès que c est réalisable, pour le chauffage au bois. Une campagne d information, de sensibilisation et de détection de projets a été mise en place auprès des élus par le Pays Ardèche verte. Les projets, certes plus compliqués à mener qu un projet de chaufferie à énergie fossile, sont aujourd hui très largement accompagnés par des organismes spécialisés (POLENERGIE, FIBOIS, SDE 07). Cet accompagnement peut même aller jusqu à une délégation de maîtrise d ouvrage sur l investissement assuré par le Syndicat des Energies de l Ardèche (SDE07) pour les réseaux de chaleur. D autre part, la professionnalisation de la filière doit se poursuivre. Elle passe bien entendu par le renforcement des actions existantes sur les démarches de certification mais également par une formation, un accompagnement et un suivi des entreprises spécialisées dans la fabrication de plaquettes et de granulés et des chauffagistes installateurs. La cible des architectes et des bureaux d étude, encore peu sensibilisée, doit aussi être prioritairement touchée. Enfin, pour éviter des déceptions, les projets doivent être identifiés le plus tôt possible pour permettre d optimiser dès le départ les options à étudier. Pour finir et c est le point le plus important, il s agit de privilégier une démarche territoriale de mobilisation et de consommation de bois. Le panachage des différents gisements locaux, dans des proportions à déterminer, permettrait de dynamiser l ensemble des filières, y compris la ressource forestière peu compétitive, tout en maîtrisant les coûts de vente aux consommateurs. Ce panachage peut se traduire par la mise en place d une ou plusieurs plates-formes locales sur une échelle territoriale à déterminer. Si ce plan territorial nécessite un travail de mobilisation, de concertation, d animation et de coordination important, il est pourtant très intéressant à mener de manière à permettre le développement d un approvisionnement structuré, maîtrisé et sécurisé. Le Pays Ardèche verte, à travers sa mise à disposition de son ingénierie pour les collectivités en projet sur son territoire, s est largement engagée sur cette voie. Car au-delà d un simple développement d une filière bois énergie, c est le développement durable du territoire que les collectivités et les professionnels du bois sont en mesure de mener. Animation financée avec le soutien de : Fonds social Européen Pays Ardèche verte Auteur Guénaëlle SCOLAN novembre

3 DEVELOPPEMENT DE LA FILIERE BOIS ENERGIE EN ARDECHE VERTE Document de synthèse et de réflexion Avec la contribution particulière de FIBOIS Drôme Ardèche, Polénergie, le CRPF, le SDE 07, le Conseil Général d Ardèche et la Région Rhône Alpes. Introduction Première source d énergie renouvelable, le bois ne représente pourtant que 4% des besoins français en énergie. Depuis les années , ce combustible cristallise de nombreux espoirs : espoirs des pouvoirs publics comme une réponse (parmi d autres) aux exigences du protocole de Kyoto en matière d émissions de gaz à effet de serre, espoirs des élus locaux comme levier pour l entretien des paysages et le développement économique local, espoirs de certains professionnels de la filière forêt-bois comme un nouveau marché. Qu en est-il sur le territoire de l Ardèche verte? Quel est le potentiel et les clés du développement de la filière bois énergie en Ardèche verte compte tenu de son état actuel? Jeune filière prometteuse, s appuyant sur la multiplicité de ses combustibles et de ses usages, forte d un gisement important en Ardèche verte et répondant à de nombreux enjeux locaux, elle n en reste pas moins encore hésitante. De la mobilisation des gisements au développement des débouchés, les obstacles restent nombreux et la structuration de la filière n est pas encore totalement aboutie. Pourtant, des pistes d actions permettant de combiner développement économique et réponses aux divers enjeux territoriaux émergent tant à travers l exemplarité des premières réalisations que la recherche d une professionnalisation de l ensemble de la filière ou encore la recherche de solutions locales et souples pour la valorisation de différents gisements. Plan I Une jeune filière prometteuse A. Des combustibles bois, des usages variés B. Un gisement bois énergie important C. Des atouts pour un territoire II Mais encore hésitante A. Des conditions de mobilisation de la ressource très variables B. Des débouchés encore trop incertains C. Une structuration de la filière qui se cherche III Des pistes d actions pour combiner développement économique de la filière bois énergie et enjeux du territoire A. L exemplarité pour multiplier les débouchés B. Vers une professionnalisation de la filière de l amont à l aval C. Des solutions locales et souples pour la valorisation des différents gisements Pays Ardèche verte Auteur Guénaëlle SCOLAN novembre

4 I. Une jeune filière prometteuse A. Des combustibles bois, des usages variés Aujourd hui communément appelé bois énergie, le bois est en réalité un combustible utilisé sous diverses formes et adapté à divers usages. Le bois bûches est ainsi la forme la plus anciennement utilisée. Mais d autres formes se développent de plus en plus, en particulier les plaquettes et granulés qui permettent l automatisation des systèmes de chauffage. Fig. 1 : Combustibles bois, leurs caractéristiques et leurs usages Auteur : G. SCOLAN 1. Le bois bûches première forme utilisée en chauffage domestique Le bois bûches reste encore le combustible le plus utilisé en chauffage domestique. Mais, de part ses contraintes de conception et d utilisation, nombreux sont les foyers qui l ont un temps délaissé. Néanmoins, il reste encore très présent notamment en milieu rural, en particulier en chauffage d appoint. Ainsi, plus de 89 % des chaudières à bois sont situées dans des communes de moins de habitants. La modernisation des appareils de chauffage et l augmentation du prix des énergies fossiles provoquent son retour dans les foyers notamment dans les zones périurbaines. La forme granulés, issue du compactage de la sciure de bois, fait une entrée remarquée sur le marché du chauffage domestique depuis Les particuliers sont ainsi nombreux à installer des poêles à granulés ou encore des chaudières centrales. Enfin la forme plaquettes reste marginale pour le chauffage domestique : les modalités de livraison et la taille nécessairement importante du silo sont des freins à l installation de chaudières centrales à plaquettes dans les maisons d habitation isolées. Néanmoins, elle convient pour certaines maisons en milieu rural (corps de ferme rénové par exemple). En effet, son prix au kilowatt/heure reste le moins élevé des énergies. Les plaquettes intéressent donc particulièrement les propriétaires disposant de grandes surfaces d habitation difficilement isolables, ou bien encore les producteurs de plaquettes (agriculteurs, forestiers...) pour leur propre maison puisqu ils disposent de la ressource. Pays Ardèche verte Auteur Guénaëlle SCOLAN novembre

5 2. Le chauffage collectif, des chaudières automatiques performantes Qu ils soient privés ou publics, les bâtiments utilisant le chauffage collectif au bois peut être des bâtiments d habitation (résidences en lotissement, HLM, maisons de village...), des bâtiments tertiaires (hôpitaux, bâtiments administratifs, établissements scolaires,...), ou encore des équipements sportifs (piscines,...). Tous les bâtiments ne sont pas forcément intéressants à chauffer au bois énergie. Les bâtiments régulièrement chauffés sont ainsi privilégiés, de même que les réseaux de chaleur, alimentant plusieurs bâtiments groupés. Dans tous les cas, une étude de faisabilité est nécessaire avant toute prise de décision. La forme de bois utilisée est la plaquette mais suivant la puissance de la chaudière installée, ses caractéristiques (homogénéité, humidité) pourront être différentes. On retiendra que plus la chaudière est de forte puissance, moins elle est exigeante quant à la qualité du combustible (fig.2). Fig. 2 : qualité des plaquettes bois suivant la gamme de puissance des chaudières Le chauffage collectif au bois est en forte progression depuis les 10 dernières années. Ce sont surtout les collectivités locales qui investissent dans ce type de chauffage (fig.3). Fig. 3 : évolution du nombre de chaudières bois dans les secteurs collectifs et tertiaire (rouge) et dans le secteur industriel (jaune) Pays Ardèche verte Auteur Guénaëlle SCOLAN novembre

6 3. Chauffage industriel et cogénération, une autre dimension Très utilisé par les industriels du bois pour le traitement et le séchage du bois qui valorisent leurs propres déchets de production, le chauffage industriel peut convenir également à la cuisson industrielle, la production de froid, les entraînements mécaniques, etc... La cogénération permet, quant à elle, la production d électricité couplée à celle de chaleur. Un appel à projet national lancé par le ministère de l Industrie est actuellement en cours pour la mise en place d usines de cogénération, efficaces énergétiquement, à travers le pays. Il y a 6 propositions d usines à l étude en Rhône Alpes. I-A. Par sa multiplicité de formes et les nombreux usages que l on peut en faire, grâce aux performances des nouveaux appareils au bois, le bois énergie montre le visage d une filière rajeunie et prometteuse. Sa reconquête s observe notamment dans les habitations rurales et périurbaines, très présentes en Ardèche verte. Les réalisations en secteur collectif se montrent également très intéressantes. B. Un gisement bois énergie important Le gisement mobilisable de bois énergie présent en Ardèche verte regroupe des provenances très diverses : bois de rebut, connexes des industries du bois (première et deuxième transformation), bois d origine forestier et enfin bois d autres origines. 1. Bois de rebut Il s agit de tous les déchets de bois, qu ils soient des emballages, des produits de bois usagés, etc..., pouvant être générés par tous types d activités (industrielles, tertiaires, commerciales...). Compte tenu de leur spécificité, les connexes de production des industriels de la filière bois sont envisagés dans le paragraphe suivant. Seuls les déchets bruts ou faiblement adjuventés, c'est-à-dire ayant reçu des produits peu dangereux ou contenant une faible quantité d'adjuvants, sont autorisés à être brûlés dans des installations de combustion bois. Le tableau suivant (fig.4) synthétise une étude de FIBOIS concernant le gisement en bois de rebut mobilisable pour le bois énergie sur les départements Drôme et Ardèche. Origine des gisements de bois de rebuts Volumes annuels de bois potentiellement mobilisables vers l énergie Evolution attendue de ces gisements Industries 2000 tonnes / an Inconnu Récupérateurs de palettes 980 tonnes / an Croissance ou décroissance Déchetteries 0 tonne / an Stagnation Collecteurs de déchets 1730 tonnes / an Croissance Fig.4 : Origine, volumes et évolutions attendues des différents gisements de bois de rebuts mobilisables en bois énergie en Drôme/Ardèche (FIBOIS, 2006) Les consommateurs de bois sont encouragés à séparer leurs déchets de bois en particulier le bois brut, le bois traité et les emballages bois pour une revalorisation et un traitement plus économique. En effet, une fois mélangés, il est parfois très difficile de séparer les différents types de déchets de bois. C est pour cette raison, compte tenu des difficultés de mise en place d un tri efficace, que les déchetteries sont considérés dans le tableau comme un gisement bois énergie inexistant. Les entreprises de collectes, récupérateurs finaux des déchets avant valorisation, identifiées dans cette étude se concentrent sur le secteur de Valence-Romans (26). 3 collecteurs se situent néanmoins sur le Nord Ardèche : COVED à Annonay, SRB à Limony et de manière occasionnelle Emmaüs à Andance. Parmi les 15 entreprises enquêtées en 2006, seules 3 ont un système de tri permettant de séparer bois traités et bois non traités mais la plupart des collecteurs attendent la mise en place de nouvelles filières de valorisation pour effectuer un tri. Par conséquent l étude considère que le gisement augmentera à l avenir. Quant aux réparateurs/revendeurs de palettes, le gisement qu ils détiennent se monte à 980 Tonnes par an. Il pourrait décroître si l on considère le marché de la palette bois qui laisse la place à celui de la palette plastique, Pays Ardèche verte Auteur Guénaëlle SCOLAN novembre

7 ou bien il pourrait augmenter dans le cas où le marché du bois énergie progresserait et motiverait une récupération plus large des palettes y compris celles qui sont cassées. Au total, l enquête estime à 5000 tonnes la quantité de bois de rebut facilement mobilisable pour le bois énergie dans les deux départements Drôme et Ardèche. 2. Connexes des industries du bois Les connexes de production de l industrie de première transformation (scieries) sont constituées exclusivement de bois bruts sous formes sciures, plaquettes, copeaux, dosses et écorces. A l exception des écorces, ils sont très bien valorisés puisque 90% de ces connexes sont vendus pour l élaboration des panneaux de particules, les papeteries, le chauffage et le compostage. Entre 4 et 6% des connexes sont autoconsommés par les entreprises elles-mêmes (production d énergie). Les connexes de production de l industrie de deuxième transformation produisent 2,5 fois moins de déchets de bois que la première transformation. Par contre, leurs connexes sont composés à 30% de bois traités. La valorisation des déchets bruts de deuxième transformation (chutes, sciures et copeaux) est moins évidente pour des raisons de faibles volumes et de difficultés de tri. 63% des volumes sont autoconsommées dans les 53 entreprises enquêtées par FIBOIS en 2005 (54% en moyenne nationale). Le reste est soit vendu, à des particuliers notamment, ou bien éliminés (collecteurs ou déchetteries). Pour conclure, FIBOIS estime à tonnes de bois par an le gisement issu des industries du bois, mobilisable en Drôme et Ardèche vers la filière bois énergie. Pour donner un ordre de grandeur pour l Ardèche verte, notons que ce territoire regroupe environ la moitié des scieries de l Ardèche et que l Ardèche compte presque le double de scieries qu en Drôme mais les unités ardéchoises sont nettement plus petites. Le bois énergie est essentiellement une diversification de débouchés des produits connexes de la première transformation tout en veillant à ne pas déstabiliser les débouchés actuels. Un effort de collecte mutualisée permettrait également de valoriser les connexes de la deuxième transformation en bois énergie mais les volumes restent faibles. L autoconsommation énergétique est ici plutôt favorisée. 3. Produits forestiers Outre le bois habituellement prélevé pour la production de bûches, les produits forestiers destinés au chauffage sont déchiquetés et transformés en plaquettes. Ces produits forestiers, petits bois 1, rémanents 2, houppiers ou encore surbilles, peuvent être issus des travaux d éclaircies ou d amélioration, de coupes d exploitation, de coupes sanitaires, de nettoyage de chablis ou encore d opérations ponctuelles d entretien de l espace comme la reconquête du pâturage (fig.5) Fig.5 : Origine des plaquettes forestières produites en Rhône Alpes (données Rhône Alpes Energie Environnement) 1 Petits bois : bois appartenant aux classes de diamètre 10, 15 et 20 cm, mesuré à 1,30 m du sol 2 Rémanents : résidus laissés sur le sol après une coupe (récolte ou amélioration). Ils sont constitués de branches ainsi que de menu et petits bois Pays Ardèche verte Auteur Guénaëlle SCOLAN novembre

8 Les études de gisements forestiers en bois énergie sont nombreuses mais peinent à donner des résultats comparables car les postulats et méthodes de calculs sont variés. En 2006, FIBOIS estimait grossièrement à m³ de bois soit m³ de plaquettes forestières le volume de bois disponible sur les départements de Drôme et d Ardèche pour une valorisation en bois énergie. Avec près de 9% de la surface forestière des 2 départements, l Ardèche verte disposerait donc de près de m³ de plaquettes forestières. Aujourd hui en France, le volume de bois prélevé annuellement est nettement inférieur à la production annuelle de biomasse de la forêt (63%). Cette estimation simule une augmentation du prélèvement dont tout le volume supplémentaire serait destiné au bois énergie, les volumes destinés au bois d œuvre et d industrie restants constants. Une autre étude, nationale, menée par l Institut Forestier et Solagro, évalue plus finement le gisement en bois énergie par département. Le gisement considéré est celui des rémanents, c'est-à-dire de la partie non commercialisée de la tige et des branches. Deux scénarios sont considérés (fig.6) : le scénario actuel évalue le gisement bois énergie en reproduisant la gestion forestière pratiquée lors de ces dernières années ; le scénario du futur correspond à une intensification raisonnée 3 de la gestion sylvicole. Une approximation à l Ardèche verte a ici été tentée en considérant que sa surface forestière correspond à 15% de l Ardèche mais c est sans tenir compte des caractéristiques forestières du territoire. Cette approximation se monterait donc à m³ de plaquettes forestières (exploitabilité facile et moyenne) soit tonnes. ARDECHE Approximation ARDECHE VERTE (15,31% surface forestière d Ardèche) 4 Scénario Exploitabilité Gisement brut (en milliers de m³ de bois) Actuel Futur Gisement brut en milliers de m³ de plaquettes Gisement brut en milliers de m³ de bois Gisement brut en milliers de m³ de plaquettes Toutes conditions 412,7 1238,1 63,2 189,6 dont Facile 151,4 454,2 23,2 69,5 dont Moyenne 16,1 48,3 2,5 7,4 Toutes conditions 594,6 1783,8 91,0 273,1 dont Facile 167,5 502,5 25,6 76,9 dont Moyenne ,0 23,9 Fig. 6 : résultats de l étude gisements Solagro - IFN pour le département de l Ardèche 4. Autres gisements D autres gisements, bien qu ils soient minimes, existent également. Il s agit des produits boisés issus de l élagage de bord de routes, l entretien des sentiers de randonnée ou de bord de rivière par exemple. Aucune donnée qualitative et quantitative n est à ce jour disponible. I-B. Si la ressource forestière ne représente que 27% du bois valorisé en chaudières automatiques sur les départements de Drôme et d Ardèche (fig.7), on peut considérer qu elle pourrait représenter jusqu à 93% des volumes de bois mobilisables vers cette valorisation, tous gisements confondus. 3 Raisonnée : tient compte en particulier de l amendement organique du sol grâce aux rémanents non prélevés 4 Exploitabilité : découpage en 4 classes facile/moyenne/difficile/très difficile qui tiennent compte de la présence de pistes forestières, de la distance de débardage, de la pente et de la nature du terrain Pays Ardèche verte Auteur Guénaëlle SCOLAN novembre

9 100% 80% 60% 40% 20% Plaquettes forestières Connexes de scierie 0% Aujourd'hui valorisés Potentiel mobilisable Déchets industriels Fig.7 : ventilation par gisement des volumes de bois mobilisés et mobilisables à l avenir en Drôme - Ardèche C. Des atouts pour un territoire Ressource locale pour une utilisation locale, le bois énergie est un levier intéressant pour le développement global du territoire de l Ardèche verte. 1. De l intérêt paysager à l intérêt économique Les hectares de forêt implantés sur l Ardèche verte appartiennent à 97% à des propriétaires privés. S en suit un morcellement important de cette forêt puisque 80% des propriétaires ont moins de 4 hectares. Pour diverses raisons (désintérêt des propriétaires, capitalisation sur pied, éloignement du domicile...) des situations de sous-exploitation voir de non-gestion sont malheureusement courantes. Accompagnées d une tendance à la désertification agricole, la forêt progresse de 3% par an. On relève trois conséquences majeures de cet état de fait : - un phénomène de fermeture de paysage et donc une baisse de qualité du cadre de vie et de l attrait touristique - un risque incendie accru - un manque de qualité des bois commercialisés La mise en place d une filière bois énergie locale pourrait avoir un impact intéressant pour la gestion forestière et présenter un intérêt tant paysager qu économique. (fig.8) Origine des plaquettes forestières 1ères éclaircies ou coupes d améliorations Coupe de récolte Coupe sanitaire Nettoyage de chablis Reconquête de pâturage Conséquences directes Forêt moins dense Valorisation des produits d éclaircies Meilleure qualité des arbres restants Valorisation d une partie des rémanents Moins de bois au sol Valorisation des bois malades Valorisation des bois tempêtés Moins de bois sec au sol Une parcelle propre pour replantation ou autre usage Valorisation de tous les produits de coupe Une parcelle nettoyée pour utilisation en pâturage Impacts Intérêt paysager Financement de l opération sylvicole Augmentation du revenu forestier Augmentation du revenu forestier Limitation du risque de propagation des incendies Compensation (partielle) de la perte de revenu Intérêt paysager Compensation (partielle) de la perte de revenu Limitation du risque de propagation des incendies Intérêt paysager Financement (partiel) de l opération Intérêt paysager Réimplantation agricole Fig.8 : Plaquettes forestières, origines, conséquences et impacts Pays Ardèche verte Auteur Guénaëlle SCOLAN novembre

10 2. Un enjeu énergétique et climatique Très dépendante des aléas du cours de pétrole, la France comme ses voisins européens cherche à s affranchir au maximum de cette dépendance en produisant et utilisant sa propre énergie. L Ardèche verte, avec son potentiel boisé très important, a la capacité à réduire sa dépendance énergétique en utilisant une énergie produite localement. Sa facture énergétique n en sera que mieux maîtrisée. (fig.9 et 10) /KWh PCI Fig.9 : cours du Brent en euros courants et constants depuis 1990 Fig.10 : comparaison des prix de vente des combustibles Mais au-delà du simple enjeu énergétique, le bois, première énergie renouvelable, permet de réduire les émissions de gaz à effet de serre (à condition de l utiliser dans des chaudières performantes) et de lutter ainsi contre la tendance actuelle de changements climatiques. 3. Un développement économique local Trois secteurs d activités peuvent profiter du développement du bois énergie : - le secteur de la forêt / sylviculture : hormis les propriétaires eux-mêmes qui pourraient voir leurs revenus augmenter, la production de bois énergie crée de l activité pour les entreprises de travaux forestiers, pour les négociants ou coopératives en bois... - les scieries : la gestion forestière s améliorant, les scieries peuvent accéder à du bois local de meilleur qualité et s orienter vers des produits transformés mieux valorisables. D autre part, le marché du bois énergie constitue une diversification des débouchés pour les connexes de scieries - les collecteurs de déchets : la filière déchets attend également le développement du bois énergie pour mieux trier les déchets de bois et se positionner sur ce débouché La récolte, la transformation et l utilisation du bois énergie permettent de créer de l emploi en particulier en milieu rural. L ADEME considère que la filière bois énergie permettrait la création de emplois en France. Par contre le développement potentiellement considérable du bois énergie ne doit pas déstabiliser toute la filière. Par exemple le transfert trop important de connexes de scieries vers ce débouché pourrait affaiblir l industrie papetière qui par ailleurs fait face à une concurrence mondialisée. D autre part, les produits forestiers doivent prioritairement aller vers du bois d œuvre, débouché le plus créateur d emplois. Enfin, le bois énergie a aussi des impacts indirects qui peuvent toucher d autres pans de l activité locale : tourisme avec un cadre de vie amélioré, bâtiment avec le développement des chaufferies bois... I Fort de ses gisements de bois considérables et grâce à une multiplicité de débouchés, la filière bois énergie en Ardèche verte présente tous les atouts d un développement futur important. La filière bois énergie a de plus la capacité de répondre aux critères d un développement durable, alliant économie, social et environnement. Sur le territoire, elle reste néanmoins encore hésitante, une hésitation liée au contexte économique et énergétique général mais également qui a pour cause des difficultés intrinsèques. Pays Ardèche verte Auteur Guénaëlle SCOLAN novembre

11 II. Mais encore hésitante A. Des conditions de mobilisation de la ressource très variables Les prix à la vente actuellement constaté pour le combustible bois sous forme plaquettes sont les mêmes localement qu au niveau national. Ils reflètent bien les différentes conditions de mobilisation des différents gisements. (Fig.11). Type de bois énergie Prix moyen observé Ecarts observés MAP 5 Tonne MWh MAP Tonne Mini Maxi Mini Maxi Plaquettes forestières Plaquettes de scieries 12,5 42, Plaquettes industrielles 4, ,2 5, (rebut) Fig. 11 : Comparaison des prix du combustible plaquettes livré chaufferies Si la qualité du combustible (se reporter fig. 2, page 3) peut expliquer partiellement cette différence de prix entre rebuts, connexes et plaquettes forestières, c est avant tout les opérations de transformation et de transport (fig. 12) qui vont influencer ce prix. On constate donc que ces opérations jouent en défaveur des plaquettes forestières qui nécessitent des interventions lourdes, qui se traduisent par la nécessité d un équipement coûteux et d un besoin de main d œuvre important. Fabrication plaquettes industrielles (rebuts) 1 - Réception et tri sur plate-forme 2 - Broyage 2 - Broyage Fabrication de plaquettes de scieries 1 - Récupération des déchets de bois sur la ligne de fabrication Fabrication de plaquettes forestières 1 Abattage, bûcheronnage 2 Débardage jusqu à place de dépôt 3 - Déferraillage 3 - Déferraillage 3 Déchiquetage 4 - Criblage 4 - Criblage 5- Stockage sur place 5 - Stockage sur place Fig. 12 : description des opérations de fabrication des différents types de plaquettes 4 Transport jusqu à la plate forme de stockage D autre part en ce qui concerne la forêt, les coûts de mobilisation sont fortement corrélés à l exploitabilité des parcelles qui dépend de : - l existence et la proximité d une piste de desserte - de la distance de débardage - de la pente - de la nature du terrain II-A Bien que les plaquettes forestières présentent les plus forts enjeux pour le territoire de l Ardèche verte, son coût de mobilisation, 5 fois plus élevé que celui du bois de rebut, freine aujourd hui considérablement l exploitation de ce gisement. B. Des débouchés encore trop incertains Comme le montre les graphiques suivants (fig.13), l Ardèche et en particulier l Ardèche verte figurent parmi les territoires les plus en retard en Rhône Alpes sur le développement des chaudières bois énergie (chaudières à granulés et à plaquettes confondues). 5 MAP : mètre cube de plaquettes apparentes. 1 MAP est égal à 0,55 stère de bois ou 0,40 m³ de bois plein Pays Ardèche verte Auteur Guénaëlle SCOLAN novembre

12 Comparaison du taux d'équipement en chaudières bois énergie des ménages des différents départements rhônalpins Ain 0,158% Loire 0,085% Répartition par département du nombre de chaufferies collectives installées en Rhône Alpes entre 2000 et 2006 Rhône 51 Ain 46 Loire 55 Rhône 0,049% Haute Savoie 0,133% Savoie 0,306% Drôme 0,104% Ardèche 0,082% Isère 0,161% 0,087% Ardèche sud et centre 0,069% Ardèche verte Haute Savoie 61 Drôme 45 Ardèche 39 Ardèche sud et centre 32 Ardèche verte 7 Savoie 128 Isère 116 Fig.13 : état des lieux du développement du chauffage automatiques au bois (plaquettes et granulés) entre 2000 et 2006 dans les différents départements rhônalpins Sur les 45 chaudières bois énergie (hors chaudières bûches) aujourd hui installées en Ardèche verte (mise à jour septembre 2007), seules 16 chaudières fonctionnent aux plaquettes de bois soit une consommation approximative de 2700 mètres cubes environ (fig.14). Fig 14 : Carte des chaudières automatiques à plaquettes en Ardèche verte Ces chaudières consomment essentiellement des plaquettes forestières, combustible le mieux adapté à des chaudières de petites puissances. Pour environ 50% des cas, il s agit d autoconsommation c'est-à-dire que le propriétaire de la chaudière dispose d une ressource boisée qu il valorise partiellement en énergie dans sa Pays Ardèche verte Auteur Guénaëlle SCOLAN novembre

13 chaudière. On notera également qu une scierie est équipée d une chaudière et utilise également ses propres connexes. Enfin, malgré le manque de débouchés actuel, des craintes subsistes quant à l émergence de plusieurs usines de cogénération à la biomasse présentant des puissances très importantes qui risqueraient de déstabiliser complètement les filières locales en émergence en absorbant une part importante des volumes de bois potentiels des territoires ruraux. Les impacts positifs du bois énergie pourraient tout à fait se transformer en impacts négatifs dans le cas d une surexploitation des ressources forestières locales. Ce risque est loin d être concret puisque ces usines n en sont qu au stade de l appel à projets et ne devraient pas voir le jour avant quelques dizaines d années ce qui laissent le temps aux instances publiques et aux différents professionnels de la filière de préparer cette question. II-B Aujourd hui, les débouchés actuels, en particulier celui des plaquettes de bois, restent bien trop faibles sur l Ardèche verte pour permettre une véritable mobilisation des gisements et une vraie structuration d une filière bois énergie locale. C. Une structuration de la filière qui se cherche Compte tenu des éléments précédents, une vraie structuration de la filière bois énergie n est pas encore aboutie. L approvisionnement en combustible des chaudières existantes ne pose néanmoins aucun problème. En effet, le gisement est important, des opérateurs du bois énergie existent en Ardèche et dans les départements voisins et des solutions d approvisionnement sont trouvées au cas par cas. 1. Les opérateurs du bois énergie intervenants en Ardèche verte A l heure actuelle, 3 entreprises produisant des plaquettes de bois forestières approvisionnent les chaufferies situées en Ardèche verte. Il s agit de la SARL APEX bois située à St Michel de Chabrillanoux (Centre Ardèche), de Sylvénergie située au Puy en Velay (Haute Loire) et de GENTHIAL située à la Valla en Gier (Loire). Ces entreprises sont équipées de déchiqueteuses permettant la production de plaquettes forestières calibrées, donc adaptées aux chaudières de petites puissances. Aujourd hui, malgré une montée en charge progressive durant ces dernières années, ces 3 entreprises restent en sous-activité par rapport à leur capacité de broyage et certaines font même face à des difficultés économiques. Ceci s explique par le faible nombre de chaudières installées, des coûts logistiques importants (éloignements importants des chantiers et chaudières) et le coût peu concurrentiel des plaquettes forestières, en particulier pour les chaufferies de moyennes et fortes puissances. Quelques scieries se positionnent également sur le bois énergie. Mais sur le territoire de l Ardèche verte, les deux scieries qui approvisionnaient des chaufferies collectives en plaquettes de bois ont cessé cette activité car elles n étaient pas en mesure de répondre à la qualité exigée par les cahiers des charges. En effet, les plaquettes de scieries ont une humidité supérieure à celle requise pour l approvisionnement des chaufferies de petites puissances. Ce défaut pourrait être corrigé avec la mise en place de hangars de stockage. Un tel investissement n a pas été réalisé par ces scieries car les volumes valorisés sont insuffisants actuellement. Néanmoins, dans le cas de la mise en place de chaufferies de plus fortes puissances, donc moins exigeantes en qualité, ces scieries pourraient à nouveau se montrer intéressées. Notons que seule la chaudière de Vocance est approvisionnée par des scieries locales car elle fonctionne à la sciure. Enfin, aucun collecteur de déchets n approvisionne de chaufferies bois sur l Ardèche verte. Ceux-ci sont en effet essentiellement orientés vers des chaufferies de forte puissance, inexistantes sur le territoire pour l instant. En ce qui concerne l approvisionnement en granulés de bois, de très nombreux opérateurs, de petite taille (Natural Energie en Drôme par exemple) ou de très grande taille (Groupe Glon-Sanders), se positionnent sur cette production industrielle et mettent en place leurs circuits de commercialisation. Si en 2006, l approvisionnement a encore été un peu difficile pour les chaudières à granulés situées en Ardèche verte (délais de livraisons importants et qualité aléatoire), cette situation devrait se résorber assez rapidement compte tenu de la croissance fulgurante de cette filière. Les granulés de bois présentent un intérêt local restreint. Il s agit bien d un produit industriel commercialisé sur un marché national et même européen. Pays Ardèche verte Auteur Guénaëlle SCOLAN novembre

14 2. Les solutions actuelles d approvisionnement Compte tenu d un réseau de chaufferies encore peu dense en Nord Ardèche, les solutions d approvisionnement des chaufferies sont trouvées pour le moment au cas par cas. On peut considérer grossièrement 4 étapes dans la logistique d approvisionnement d une chaudière quelque soit le gisement concerné (forêt, scierie, rebut) : - mobilisation du gisement - transformation - stockage (et séchage naturel si nécessaire) - livraison Aujourd hui, chaque étape est étudiée au cas par cas en fonction de la situation géographique de la chaudière, de la proximité du gisement, de la proximité d une entreprise assurant le broyage, de la capacité du silo de la chaudière, des conditions d accès pour la livraison, etc. Dans les meilleurs cas de figures, c est l entreprise de transformation qui prend en charge la logistique d approvisionnement de A à Z. Le client peut commander son combustible bois de la même manière qu il le ferait pour du fioul. Néanmoins, dans le cas d un éloignement important de l entreprise de transformation, un transport du combustible peut entraîner un surcoût du combustible qui ne permet plus la rentabilité de la chaufferie. Cela conduit à étudier des solutions locales plus intéressantes pour certaines des étapes en particulier la mobilisation du gisement, le stockage et la livraison. Enfin, il arrive souvent que le propriétaire de la chaudière ait lui-même un gisement de bois énergie. Dans ce cas, il fait venir en prestation l entreprise de transformation et trouve lui-même des solutions pour le stockage et le séchage. 3. Une démarche qualité en cours de mise en place Les premières installations automatiques en bois énergie sur l Ardèche verte, comme partout ailleurs, ont subi dans certains cas quelques dysfonctionnements, qui principalement étaient liés à deux défauts majeurs : - Un combustible inadapté aux chaudières (humidité trop importante, calibre du bois inadapté) - Des défauts dans l installation des chaudières (manque de tirage, défauts de réglages...) Si ces dysfonctionnements, souvent réversibles, ont ralenti le développement des installations bois énergie, les financeurs (ADEME, régions et départements), les organismes professionnels et les opérateurs eux-mêmes ont pris un certain nombre de mesures pour s en prémunir. En ce qui concerne le premier défaut, la prise de conscience a été très rapide. Un effort important est ainsi réalisé pour garantir aux utilisateurs un combustible adapté à leur chaudière. Une certification dénommée Chaleur Bois Qualité +, initiée en 2001 par FIBOIS et généralisée par FIBRA, est aujourd hui indispensable aux opérateurs de la filière pour espérer obtenir des aides à l investissement de la Région Rhône Alpes. Contrôlé par un organisme tiers indépendant, les opérateurs s engagent sur 7 points à la fois sur la qualité du combustible mais aussi sur la fiabilité des approvisionnements (fig.15). Les 7 points d engagement de la certification Chaleur Bois Qualité + (certificateur AFAQ/AFNOR) 1- confirmer le choix du combustible qui respecte le couple «chaudière/combustible» 2- définir la solution d approvisionnement adaptée à la consommation 3- établir avec le client un contrat complet et précis 4 - fournir au client un combustible aux caractéristiques constantes 5- assurer la continuité de l approvisionnement 6- respecter l environnement et les délais de livraison 7- tenir compte du niveau de satisfaction du client Fig. 15: description de la certification Chaleur Bois Qualité + Pays Ardèche verte Auteur Guénaëlle SCOLAN novembre

15 Du côté des utilisateurs, le suivi des installations automatiques et la détection de tout problème sont l une des missions de base de Polénergie, association ayant en charge l espace info énergie de l Ardèche. Enfin, dans le cas des chaufferies collectives dont la maîtrise d ouvrage est déléguée au Syndicat des Energies de l Ardèche, l élaboration du cahier des charges et son suivi sont réalisés par un spécialiste du bois énergie qui veille particulièrement au respect des caractéristiques du combustible. Quant au 2 ème défaut, le suivi des installations assuré par les Espaces info énergies et les Agences Locales de l Energie débouche dans certaines régions par l envoi de préconisations aux fournisseurs de chaudières lorsque des dysfonctionnements de matériels sont constatés (réalisé par exemple par l association AILE à Rennes). Par ailleurs, une attention particulière est désormais portée auprès des chauffagistes qui installent les chaudières automatiques au bois. De nombreuses formations leur sont offertes par les organismes professionnels ou les Espaces Info Energies. Ceux qui bénéficient de formation ou d expériences réussies peuvent postuler à une appellation qualité dénommée Qualibois et s engagent alors à respecter les bonnes pratiques d appareils de chauffage au bois domestique. II Si les premières chaufferies ont vu le jour en Nord Ardèche il y a déjà 10 ans, les débouchés en chaufferies automatiques restent encore trop peu important pour permettre la mise en place complète d une filière professionnalisée qui offrirait un service d approvisionnement aussi abouti que celui des énergies fossiles. Néanmoins, les premiers outils pour y arriver sont en train de se mettre en place avec notamment des démarches de certification intéressantes. III. Des pistes d actions pour combiner développement économique de la filière bois énergie et enjeux de territoire A. L exemplarité pour multiplier les débouchés L objectif premier est de rompre le cercle infructueux «débouchés insuffisants - filière hésitante» exposé dans le 2ème chapitre. Pour cela, il est clair que le réseau de chaufferies doit se densifier. Consommateurs importants d énergie dans les bâtiments publics, des collectivités locales et territoriales mènent des projets de chaufferies bois énergie avec pour but évident de réduire les charges, de consommer un combustible local et renouvelable, mais aussi et avant tout de montrer l exemple et de favoriser la mise en place de filières d approvisionnement locales. Aidés par la réforme du Code des Marchés publics qui permet de mieux prendre en compte les critères environnementaux et sociaux, de nombreux Conseils Régionaux, Conseils Généraux, Parcs Naturels et collectivités locales programment aujourd hui systématiquement une étude de faisabilité de chaufferie bois dans les projets d installation ou de changement de chaufferies. En outre, ces collectivités ont souvent la possibilité d être conseillées et accompagnées par des associations spécialisées. En Ardèche, la mise en place de chaufferies collectives avec réseau de chaleur peut, de plus, être facilitées par la possibilité de travailler avec le SDE 07 comme délégataire de maîtrise d ouvrage. Enfin en terme de diversification de débouchés des plaquettes de bois, il faut noter qu il existe des expérimentations très positives en valorisation sous forme de paillage végétal qui mériteraient également de faire l objet d une étude de faisabilité et d une étude de marché. Ce paillage peut être tout à fait utilisé par les collectivités mais aussi les paysagistes et les particuliers sur les massifs ornementaux. III-A Pour favoriser la mise en place des chaufferies collectives publiques et inciter l exemplarité des collectivités de son territoire, le Pays Ardèche verte a mis en place avec l aide de FIBOIS et POLENERGIE une campagne de sensibilisation des communes et communautés de communes du territoire. L objectif est de fournir toutes les informations techniques et financières utiles à la prise de décision des élus et d identifier les projets potentiels de chaufferies sur les bâtiments existants et futurs. B. Vers une professionnalisation de la filière de l amont à l aval Pour que l on assiste à un vrai développement économique de la filière bois énergie, une véritable professionnalisation doit bien entendu se concrétiser et se généraliser. Pays Ardèche verte Auteur Guénaëlle SCOLAN novembre

16 Quelques installations hasardeuses ou des problèmes de qualité de combustible, tout à fait compréhensibles pour une filière en démarrage, ont malheureusement retardé son développement en constituant des contre-exemples. Il s agit également de ne pas reproduire l exemple de la production et vente de bûches qui n est resté pour beaucoup qu un complément d activité. Par conséquent, la qualité du bois vendue est très aléatoire, tout comme les prix. Cela n a pas pu permettre l émergence d une vrai filière et la progression de l utilisation des bûches, hormis en appoint et en agrément. Enfin, l utilisation du bois énergie en chauffage automatique est souvent destinée à des bâtiments publics (hôpitaux, piscines, logements, bâtiments tertiaires...) ou éventuellement industriels qui ne peuvent en aucun cas souffrir de pannes répétées de leurs installations de chauffage. Côté amont, il s agit donc évidemment d encourager la généralisation de la certification Chaleur Bois Qualité +. Mais ceci ne suffit pas : il faut également un accompagnement des entreprises spécialisées dans le déchiquetage sur le choix du matériel, sur la conduite des machines, sur l organisation de leur chantier et les choix en matière de stockage. Côté aval, il s agit d encourager les installateurs à participer à des formations sur le bois énergie, à échanger sur leurs expériences ainsi qu à se tourner vers la certification Qualibois. Néanmoins, certains acteurs sont encore peu sensibilisés et formés aux bonnes pratiques, en particulier les architectes et bureaux d études thermiques qui manquent pour certains d expérience sur la conception de chaufferie bois énergie. Dans tous les cas, il est important que les porteurs de projets de chaufferies soient vigilants à cette notion de qualité de l installation, du combustible et du service. Il faut donc réussir à accompagner les projets très en amont avant même les études de faisabilité de manière à optimiser les choix techniques dès le départ, à suivre le travail des architectes et des bureaux d études de manière objective. Enfin, le suivi des installations est essentiel ce qui permet d analyser et corriger rapidement d éventuel dysfonctionnements. III-B Cette démarche qualité de l amont à l aval, clé majeure pour le développement du bois énergie, est une action largement engagée puisque elle est affichée comme prioritaire à l échelle régionale dans le Plan Bois énergie. Le SDE 07, FIBOIS et POLENERGIE ont désormais des effectifs suffisants pour accompagner chacun dans leurs missions les porteurs de projets. L accent pourra par contre être mis sur le repérage des projets et surtout sur le suivi des installations individuelles et collectives qui reste trop limité aujourd hui. C. Des solutions locales et souples pour la valorisation de différents gisements Malgré le potentiel et les divers intérêts représentés par le gisement forestier, sa mobilisation reste très faible par manque de compétitivité par rapport aux autres gisements. L enjeu d une filière bois énergie étant bien d allier un développement économique avec un développement territorial, il s agit de trouver des solutions d approvisionnement locales favorisant l ensemble des gisements d un même territoire. Une des pistes de développement est le panachage des plaquettes provenant de différents gisements dans des proportions à définir en fonction du calcul de rentabilité de l installation de chauffage approvisionnée. Il faut bien entendu tenir compte de la puissance de la chaudière qui déterminera la qualité du combustible consommé. Une chaufferie de petite puissance ne pourra être approvisionné quasi exclusivement par des plaquettes forestières, les connexes de scieries et le bois de rebut présentant souvent un taux d humidité et un calibrage nonconformes. Pays Ardèche verte Auteur Guénaëlle SCOLAN novembre

17 L idée d un panachage va naturellement de pair avec une approche de l approvisionnement élargie à plusieurs chaufferies d un même territoire et non pas une réflexion chaufferie par chaufferie. Dans le cas de la mise en place d un plan d approvisionnement à l échelle d un territoire, la solution plates-formes collectives locales constitue souvent un choix privilégié dans l organisation de la chaîne logistique. Ces plates-formes ont l avantage de regrouper physiquement les plaquettes de différentes provenances, de permettre un tri en fonction des qualités des plaquettes, de gérer plus facilement les stocks et les livraisons des différentes installations, d assurer un panachage réel pour chaque livraison... Enfin, elles ont également pour intérêt de déterminer un prix «départ plate-forme» homogène quelque soit la taille et donc les exigences de la chaufferie livrée. (fig.16) Filière Forestière Prix «arrivée» : ~ 24 /MWh PCI Mode de livraisons Chaudières Petite puissance Filière Industries du bois ~ 15 /MWh PCI Prix départ ~ 24x + 15y + 7z /MWh Moyenne puissance Filière Bois de rebut ~ 7 /MWh PCI x : proportion plaquettes forestières y : proportion plaquettes industries bois z : proportion plaquettes rebut Forte puissance Fig.16: Schéma simplifié d un approvisionnement territorial avec panachage des gisements Le portage d une telle plate-forme locale peut être entièrement d initiative privé, la gestion et l exploitation étant assurées par un collectif d entreprises regroupées sous un statut juridique privé (SA, SARL, GIE...). Il peut être également le fruit d un partenariat privé/public correspondant à une implication forte de la collectivité. Ce partenariat fréquemment rencontré dans ce type de projet peut prendre différentes formes (contrat de locationvente par exemple), régies évidemment par la réglementation. Enfin, il peut être entièrement public, la gestion et l exploitation étant assurée par la collectivité elle-même. Ce dernier cas, finalement assez rare, s établit notamment quand la collectivité est elle-même productrice de plaquettes de bois ou quand elle est l unique consommatrice de combustible sur un parc de plusieurs installations de chauffage. Quant à la question de l échelle territoriale à considérer, elle est fonction de plusieurs facteurs : - le volume de bois mobilisé pour l approvisionnement - la densité de chaufferies - les types de gisements et les opérateurs présents à proximité de la grappe de chaufferie - les moyens mis en œuvre pour les livraisons (la taille des bennes de livraison allant de 15 m³ à 90 m³ en fonction de la taille de la chaufferie) On considère grossièrement que la chaîne logistique dans le cas des plaquettes forestières ne doit pas excéder 50 km tandis que la chaîne logistique du bois de rebut peut atteindre 200 km. Pour finir, la mise en place d un plan d approvisionnement territorial est une démarche aujourd hui favorisée par des financements publics ciblés notamment de l ADEME dans le cadre du Programme National «1000 chaufferies pour le milieu rural». Pays Ardèche verte Auteur Guénaëlle SCOLAN novembre

18 III La mise en place d une démarche territoriale de mobilisation et consommation de bois, synonyme de panachage, peut permettre de dynamiser l ensemble de la filière forêt-bois et d apporter une vraie structuration pour la filière locale. Le PAYS ARDECHE VERTE, structure collective destinée au développement de projets structurants pour son territoire, s est largement engagée dans cette voie et met à disposition des collectivités son ingénierie pour piloter et coordonner une telle démarche de mobilisation territoriale. Cette démarche collective conduit à maîtriser les coûts d achats et de vente de manière à ce qu ils soient satisfaisants pour tout le monde (producteurs et consommateurs), de garantir les quantités nécessaires à l approvisionnement des chaufferies du territoire, de mettre en place une démarche de certification permettant le contrôle de la qualité en fonction du type de chaufferies. Souvent associée à la mise en place d une ou plusieurs plates-formes locales, cette démarche nécessite un long travail d animation à travers une mobilisation et une concertation des acteurs de la filière qui doivent être faites le plus tôt possible (dès la phase d étude de faisabilité des chaufferies). Dans tous les cas, il n y a pas une démarche type mais bien une démarche adaptée au territoire, mobilisant les ressources en bois mais aussi humaines et logistiques locales. De la même façon, l échelle considérée et les solutions juridiques à retenir ne peuvent être décidées qu en fonction de la situation locale. Conclusion Malgré les balbutiements que connaît encore la filière bois énergie à l heure actuelle, son potentiel de développement en Ardèche verte est très important. Il concerne en particulier la ressource forestière. Même s il ne constitue en aucun cas une solution miracle pour la filière forêt-bois qui souffre d un contexte général complexe et difficile, le développement du bois énergie peut apporter un nouveau débouché économique mais également des impacts indirects très positifs en particulier sur la qualité des massifs forestiers. Au-delà de la simple filière forêt-bois, c est tout un territoire qui est concerné à travers des enjeux environnementaux, paysagers, économiques et sociaux. Pour que cette filière émergente se concrétise dans la durée et assure sa crédibilité, il faut avant tout travailler sur les débouchés qui restent aujourd hui trop faibles. Les collectivités locales ont un rôle structurant et exemplaire essentiel à jouer en s intéressant à leurs propres bâtiments publics. L approvisionnement ne pose déjà aujourd hui aucun problème tant en quantité qu en qualité pour les futures chaufferies. Mais pour faire face à la faible compétitivité des plaquettes forestières malgré leurs multiples intérêts économiques et territoriaux, les élus et les professionnels du bois ne doivent pas s économiser une réflexion autour de plans d approvisionnement territoriaux favorisant le panachage des différentes ressources locales. L objectif étant de favoriser la valorisation de tous les gisements locaux et de maîtriser le coût de vente du combustible bois aux consommateurs qu ils soient publics et privés. La piste de plates-formes locales de proximité paraît aujourd hui intéressante à approfondir dans les secteurs à forte consommation, pour permettre un approvisionnement structuré, maîtrisé et sécurisé. Les collectivités et professionnels du bois de l Ardèche verte ont aujourd hui toutes les clés en main pour réussir non seulement le développement du bois énergie sur leur territoire mais aussi le développement durable du territoire lui-même. Bibliographie CAPEB, AGEDEN : Formation des chauffagistes, développement de la filière bois énergie, Salon des énergies renouvelables Lyon, février 2007 CHOUVET Nicolas : Etude de marché du bois énergie en Livradois Forez et perspectives de développement pour la plaquette forestière, Parc Régional Livradois Forez, 2006 CRPF : Le gisement annuel de biomasse en forêt privée de Rhône Alpes, Mars 2006 CONSEIL GENERAL DE L ARDECHE, Elaboration d une politique forêt, filière bois en Ardèche, juin 2007 CONSEIL GENERAL DE LA MANCHE, Bois énergie et développement local dans la Manche, 2006 CONSEIL REGIONAL RHONE ALPES, ADEME : Le bois énergie : bilan et avenir d une politique régionale volontaire de développement, Salon des énergies renouvelables Lyon, février 2007 Pays Ardèche verte Auteur Guénaëlle SCOLAN novembre

19 DROME DES COLLINES, Etude sur les déchets industriels en Drôme des Collines, déchets bois/palettes, déchets organiques, septembre 2006 DUCRAY Pierre GCF : Producteurs forestiers = producteurs d énergie, Salon du Bois énergie, Orléans, avril 2007 FIBOIS : Enquête déchets de la filière bois, 2005 FIBOIS : Ressources bois et approvisionnement en Ardèche et Drôme, 2005 FIBOIS : Ressources bois et approvisionnement en Ardèche et Drôme, 2006 FIBRA : Le bois énergie en forêt, quelles ressources disponibles? Quelles réponses des acteurs face à la demande?, Salon des énergies renouvelables Lyon, février 2007 HESPUL : Structuration et suivi départemental des filières d approvisionnement en Bois énergie pour le Rhône, mars 2006 ITEBE, FIBRA : Présentation Chaleur Bois Qualité +, Salon du Bois énergie, Orléans, avril 2007 JUILLOT Dominique : Rapport parlementaire : La filière bois française : la compétitivité, enjeu du développement durable, juin 2003 OLLIVIER Patrick RBM, L organisation d un approvisionnement en bois énergie, Salon du Bois énergie, Orléans, avril 2007 PARC NATUREL REGIONAL DU PILAT : Bilan de chantiers tests de déchiquetage en forêt, 2005 PARC NATUREL REGIONAL DES MONTS D ARDECHE : Le bois énergie, bilan et perspectives, 2004 POLENERGIE : Bois énergie et agriculteurs en Ardèche, février 2005 POUET Jean-Christophe : Mise en place d une chaufferie au bois, EDP sciences, 2007 RHONE ALPES ENERGIE : Chantiers tests de déchiquetage dans le Parc Naturel Régional du Vercors, 1999 Données CONSEIL REGIONAL DE RHONE ALPES : données chaudières subventionnées en Rhône Alpes IFN : Gisement bois énergie en forêt PAYS ARDECHE VERTE, POLENERGIE : données chaudières sur le territoire de l Ardèche verte SDE 07 : données surfaces forestières par communes en Ardèche Animation financée avec le soutien de : Fonds social Européen Pays Ardèche verte Auteur Guénaëlle SCOLAN novembre