Bois énergie. étude du potentiel vendéen et des applications possibles. Synthèse pour les particuliers

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1 Bois énergie étude du potentiel vendéen et des applications possibles Synthèse pour les particuliers 6 octobre 2009

2 ETUDE du POTENTIEL VENDEEN de PRODUCTION de BOIS ENERGIE Synthèse de l'étude La Chambre d'agriculture de la Vendée, le Centre Régional de la Propriété Forestière (CRPF), l'office National des Forêts (ONF) et le bureau d'études Inddigo ont réalisé pour le Conseil Général de la Vendée une étude générale du potentiel de valorisation énergétique du bois en Vendée. La présente synthèse récapitule les principales conclusions de cette étude. Elle s'adresse aux particuliers qui ont le projet de s'équiper en chauffage au bois, mais hésitent encore parce que l'insuffisance ou la dispersion des informations disponibles ne leur ont pas encore permis de vérifier qu'il existe une solution "bois" adaptée à leurs attentes. Elle s'adresse aussi aux professionnels chauffagistes ou installateurs qui proposent ou envisagent de proposer à des particuliers des équipements de chauffage au bois et se soucient d'identifier les cibles, les équipements et les secteurs géographiques ayant le meilleur potentiel de développement. Afin de ne pas alourdir ce texte nous n'y avons pas joint les annexes de l'étude intégrale. Néanmoins, un ensemble de fiches techniques détaillées des différents matériels existants ainsi qu'une liste que nous croyons exhaustive à la date de sa publication des installateurs vendéens d'appareils de chauffage au bois peuvent être consultées sur le site internet du Conseil Général de la Vendée ( 1 Le combustible bois 1.1 Les bûches et bûches de bois compressé. Nul besoin de présenter les bûches! Les bûches de bois compressé sont quant à elles fabriquées par compression de copeaux de bois sans adjonction d'aucun liant. D'un diamètre d'environ 10 cm, et d'une longueur variable (de 10 à 30 cm en général) elles ont un meilleur pouvoir calorifique que les bûches naturelles, se stockent plus facilement et ne produisent que peu de salissures et de cendres. Leur coût est supérieur. Les bûches quelles qu'elles soient imposent un chargement manuel et limitent fortement l'autonomie des appareils de chauffage : il faudra plusieurs dizaines de chargements par saison de chauffe, ce qui peut être fastidieux sur le long terme. 1.2 Les plaquettes de bois ou "bois déchiqueté". Il s'agit de morceaux de bois d'une dimension de 2 à 6 cm, obtenus par broyage de bois entier (branches, sous-produits d'éclaircies, palettes, etc.). Leur humidité varie de 25 % (plaquettes sèches) à plus de 40 % (plaquettes humides ou fraîches) selon leur origine (industrielle, forestière ou bocagère) et leur éventuel séchage. Ce dernier n'est pas systématiquement indispensable car les chaudières d'une puissance suffisante peuvent brûler les plaquettes humides, il s'impose pour les - 1 -

3 chaudières de petite puissance (< 200 kw environ). Dans tous les cas, il s'agit d'un séchage passif de quelques mois et il n'est pas nécessaire de dépenser de l'énergie calorifique pour sécher les plaquettes. Les plaquettes sont un combustible volumineux qui ne "coule" pas avec fluidité, de ce fait on les conditionne en vrac et leur manipulation n'est généralement pas manuelle. Il faut donc disposer d'un volume de stockage relativement important à proximité immédiate de la chaufferie pour accueillir le combustible et les équipements d'alimentation et de manutention. L'alimentation des chaudières peut être automatisée mais ne peut se faire par gravité : il faut un dispositif d'alimentation, par exemple de type vis sans fin. Une chaudière pour le chauffage domestique ne pourra fonctionner qu'avec des plaquettes sèches. Leur prix dépend essentiellement de leur origine et varie de 70 à 100 /t HT rendu chaudière. 1.3 Les granulés de bois. Il s'agit de sciure de bois compressée sans liant en granulés (ou pellets) de petite dimension (3 à 6 mm de diamètre, deux ou trois cm de longueur). Ce combustible est très sec et possède donc un excellent pouvoir calorifique, il est plus dense "énergétiquement" que les plaquettes (environ 3 MWh/m 3 contre 1 MWh/m 3 ) ce qui limite les besoins de place pour son stockage, enfin, il est propre, ne laisse que peu de cendres et est fluide et peut donc être manipulé par gravité ce qui permet d'envisager un stockage dans une trémie au-dessus de la chaudière et facilite l'alimentation. L'alimentation des chaudières à granulés est automatique et celle des poêles à granulés généralement manuelle, mais peut être partiellement automatisée. La densité énergétique du combustible permet d'obtenir une autonomie raisonnable même avec des volumes de stockage réduits. Il sont livrés en vrac ou en sacs de contenance variable. Leur prix est relativement élevé (environ 200 /t). 2 Les appareils de chauffage au bois pour le chauffage domestique. L'adaptation de chaque appareil au chauffage domestique est appréciée au travers de deux types de critères : Des critères techniques vérifiant que l'appareil peut s'adapter aux contraintes du logement à chauffer et répondre au besoin de l'utilisateur. Des critères économiques comparant la performance du chauffage bois envisagé avec celles de chauffages "fossiles" de référence (fioul, propane, gaz naturel ou électrique). Des considérations économiques peuvent annuler la pertinence d'un mode de chauffage qui aurait été techniquement adapté et inversement. 2.1 Les appareils conçus pour brûler des bûches Les poêles, inserts, cuisinières et foyers fermés. Cette catégorie rassemble des appareils dont les performances et l'utilisation varient beaucoup. La puissance est généralement modeste (5 à 20 kw en général) et les rendements varient selon le type d'appareil et son âge - de 30 à 85 %. Elle n'intègre pas les cheminées ouvertes dont le rendement dérisoire (de l'ordre de 10 à 20 %) invite à les considérer plus comme des éléments d'agrément du logement que comme des moyens de chauffage. Tous ces appareils sont caractérisés par une autonomie réduite à quelques heures et leur chargement obligatoirement manuel

4 Ils chauffent l'air des locaux où ils sont situés et peuvent être équipés de dispositifs de circulation afin de chauffer plusieurs pièces à la fois. De ce fait, ils sont particulièrement adaptés en remplacement ou mieux en appoint d'un chauffage électrique. Les conditions d'utilisation dicteront qui de l'électrique ou du bois servira de chauffage principal, sachant que la souplesse est grande et que les rôles peuvent changer au gré des circonstances. Les inserts et foyers fermés peuvent être équipés de bouilleurs pour la production d'eau chaude sanitaire, en appoint d'une source fossile Les chaudières à bûches. Ces chaudières possèdent une trémie qui leur confère une autonomie qui dépasse rarement 24 heures. Le chargement de la trémie est manuel. La puissance varie généralement de 15 à 50 kw et les rendements de 50 à 85 %. Elles chauffent de l'eau qu'il faut faire circuler dans les pièces à chauffer au moyen d'un réseau de distribution qui alimente des radiateurs ou un plancher chauffant et sont donc peu adaptées en remplacement d'un chauffage électrique car le surcoût de l'installation de distribution de l'eau chaude dans les pièces diminue l'intérêt économique de l'investissement. 2.2 Les chaudières à plaquettes Il existe de nombreux modèles de puissance adaptée au chauffage domestique (15 à 50 kw). Tous présentent des rendements excellents (de 65 à 85 %). Quelle que soit leur puissance, ces chaudières sont équipées de dispositifs d'alimentation automatique en combustible. La principale limite à leur utilisation réside dans le caractère volumineux du combustible utilisé. Les chaudières domestiques exigent des plaquettes sèches de granulométrie fine (inférieure à 2.5 cm). Dans la mesure où la filière d'approvisionnement en plaquettes est encore balbutiante en Vendée, cela suppose que l'utilisateur dispose à la fois d'un volume important pour le stockage du combustible sec, de l'espace nécessaire au séchage des plaquettes et des moyens de les manipuler. Ces machines sont donc plutôt adaptées à des situations où la place de manque pas : territoires ruraux, zones artisanales, etc. Notons au passage que les agriculteurs peuvent être un public privilégié pour les chaudières à plaquettes destinées au chauffage domestique individuel car ils disposent généralement à la fois du bois, de la place de stockage, des installations de séchage et des outils de manutention adéquats. D'un point de vue économique les plaquettes sont un combustible relativement peu coûteux souvent pertinent en remplacement du fioul ou du propane. Leur intérêt économique est plus discutable en comparaison avec du gaz naturel. Comme toutes les chaudières, ces machines sont peu adaptées au remplacement de chauffages électriques existants, mais sont par contre compétitives face à l'électricité dans le cas d'installations de chauffage neuves. 2.3 Les poêles et chaudières à granulés Les poêles à granulés Ces appareils ressemblent en tous points aux poêles à bûches sauf pour leur combustible. Ce dernier leur confère quelques avantages intéressants : autonomie de quelques jours, facilité de manipulation et faible besoin de volume de stockage. Ils sont bien adaptés au chauffage domestique individuel, particulièrement quand la place manque et surtout en complément d'un chauffage électrique existant

5 2.3.2 Les chaudières à granulés. Ces appareils ont les mêmes usages préférentiels que les chaudières à plaquettes mais présentent l'avantage d'un combustible moins volumineux. Elles sont donc plus facilement adaptables à des situations où la place manque (lotissements, pavillons en zone urbaine, etc.). La gamme de puissance varie de 15 à 200 kw et les rendements sont généralement excellents (80 à 90 %). L'autonomie est variable mais sous réserve de disposer d'un peu d'espace de stockage, elle dépasse facilement plusieurs jours ou plusieurs semaines. Le prix plus élevé des granulés limite leur pertinence économique qui reste intéressante face au fioul et surtout au propane mais n'est pas assurée face au gaz naturel. Comme toutes les chaudières, ces machines sont peu adaptées au remplacement de chauffages électriques existants, mais sont par contre compétitives face à l'électricité dans le cas d'installations de chauffage neuves. Type d'appareil Chauffage existant ou concurrent Fioul / propane Gaz naturel Électricité Poêles à bûches Chaudières à bûches Chaudières à plaquettes ++(+)* +(+)* - Poêles à granulés Chaudières à granulés * : (+) si zone rurale ou utilisateur agriculteur + : choix envisageable ++ : choix pertinent +++ : choix très pertinent - : inadapté ou peu intéressant Appareils de chauffage au bois et chauffage domestique 3 La ressource. Le bois est une matière dont l'exploitation n'est pas nouvelle. Selon sa qualité il peut servir au bois d'œuvre ou être destiné à l'industrie de la trituration ou de la fabrication de panneaux. Par ailleurs, il est déjà très couramment utilisé comme combustible. La ressource vendéenne est concernée par toutes ces valorisations. L'étude de la ressource vendéenne en bois énergie s'oblige à respecter deux principes conducteurs : Les usages existants doivent être respectés, quels qu'ils soient. La valorisation énergétique ne doit en aucun cas menacer la pérennité de la ressource et donc se limiter à des prélèvements de nature à ne pas conduire à la disparition des formations boisées exploitées, quelles qu'elles soient. Ces considérations nous amènent à nous définir une ressource totale (le bois sur pied), une ressource valorisable (l'accroissement annuel diminué des rémanents à laisser au sol) et à nous intéresser particulièrement à la ressource disponible ou supplémentaire qui est constituée des volumes qui ne sont pas déjà valorisés y compris pour des usages énergétiques (bois de feu domestique, bois déchiqueté déjà valorisé, bois d'œuvre, papeterie, panneaux )

6 A la fin de l'analyse, on évalue la ressource mobilisable qui est constituée de la fraction des volumes disponibles dont la mobilisation est pratiquement réalisable. Ce compartiment mesure les volumes de bois qui n'ont à ce jour aucune valorisation et qui pourraient sous réserve de conditions économiques, juridiques, environnementales et techniques compatibles être utilisés pour augmenter la production d'énergie à partir de bois en Vendée. 3.1 Ressource disponible en Vendée. La ressource en bois se répartit en quatre origines : le bois issu des forêts publiques : forêts domaniales ou sous gestion de l'onf, le bois issu des forêts privées, le bois d'origine bocagère : boisements de moins de 4 ha et haies bocagères, le bois issu de l'industrie : granulés, connexes de scieries (première transformation), déchets de l'industrie de seconde transformation (meubles, etc.), emballages perdus. L'analyse de ces quatre origines révèle les points marquant suivants : La ressource vendéenne globale est abondante et suffirait à alimenter de nombreuses chaufferies, même de puissance significative. La ressource des forêts est déjà très largement exploitée et peu de quantités seront disponibles de ce côté-là, qu'il s'agisse des forêts sous gestion de l'onf ou de la forêt privée. La ressource bocagère est bien plus importante que la ressource forestière et principalement concentrée dans les haies. La ressource industrielle en bois exempt d'adjuvants donc propre à la combustion est considérable. Ressource Forestière Bocagère Industrielle Privée Publique Boisements Haies Catégories Tonnages Totale Connexes de l'industrie 20 à Valorisable Bois de rebut 2 à Disponible Granulés Mobilisable 644 à à Mobilisable 60 à Données exprimées en tonnes/an de bois sec à 22% d'humidité Ressource mobilisable en bois énergie en Vendée - toutes origines 3.2 Fiabilité de l'approvisionnement. La fiabilité de l'approvisionnement repose essentiellement sur l'existence d'une filière organisée de production, de transport et de commercialisation du combustible bois

7 La disponibilité du bois bûche est importante. De nombreuses entreprises vendéennes commercialisent ce combustible. Par ailleurs, une grande part des tonnages consommés est directement produite par les utilisateurs eux-mêmes. Pour les granulés, la filière est nationale. Il est possible de trouver des granulés de bois chez pratiquement tous les chauffagistes ou dans la grande distribution (jardineries, etc.). Insistons sur le fait que la Vendée est particulièrement bien placée de ce point de vue car elle accueille deux des plus importants producteurs français de granulés de bois. Il est donc certain que ce combustible est disponible en quantités très abondantes et peut être livré rapidement en tous point du département. Pour les plaquettes d'origine forestière ou bocagère il n'existe pas encore de filière solidement organisée à l'échelle du département. On a vu que les forêts publiques et sous gestion de l'onf sont déjà largement exploitées en grande part pour la production de bûches par les particuliers et il n'y a que peu de ressource supplémentaire disponible de ce côté. La forêt privée est extrêmement morcelée (la surface moyenne d'une propriété est de 1,25 ha!) ce qui complique considérablement la mobilisation de cette ressource. Outre les difficultés techniques et organisationnelles posées par le morcellement des propriétés, le critère économique sera déterminant dans la décision des propriétaires de produire ou non du bois à des fins énergétiques. La ressource bocagère est principalement représentée par les haies dont la Vendée possède un linéaire parmi les plus importants de France ( km!). La dispersion de la ressource et la structure même d'une haie limitent la productivité des chantiers. Ainsi, qu'il s'agisse de l'origine bocagère ou forestière, la fourniture de volumes importants suppose de rassembler de nombreux propriétaires forestiers et agriculteurs dans une organisation collective de la production. Des efforts importants ont déjà été consentis pour réaliser cette organisation et des groupes locaux d'agriculteurs ont par exemple déjà été constitués pour fournir du combustible à des chaufferies existantes, situées à proximité. Ces organisations se créent avec les chaufferies et peuvent répondre à la demande de chaufferies collectives ou professionnelles. Néanmoins, la mise sur pied d'une structure capable de livrer des plaquettes bocagères rapidement et en toutes quantités en tous points du département et donc de répondre à la demande de chaufferies de plus petite dimension prendra encore du temps et n'est envisageable qu'à moyen terme. 4 Dispositifs d'aides financières Les investissements dans des équipements de chauffage au bois bénéficient de plusieurs dispositifs d'aides financières. Ces dispositifs sont soit nationaux, soit départementaux soit parfois le fait de communautés de communes ou de communes. 4.1 le Crédit d impôt Les appareils de chauffage au bois sont éligibles au crédit d'impôt pour les énergies renouvelables sous les conditions suivantes : rendement au moins égal à 70 %, teneur en CO (monoxyde de carbone) dans les fumées inférieure à 0,6 %, conformité à des normes françaises ou européennes pour les poêles, inserts, foyers fermés et cuisinières (plus de détails sur

8 Le crédit d'impôt ne concerne que les matériels et est de 40% de leur coût TTC en Il sera abaissé à 25% du coût TTC des matériels à partir de L'investissement éligible est plafonné à pour une personne seule, à pour un couple (marié ou non) à quoi s'ajoutent 400 par personne à charge. Le crédit d'impôt versé pour l'acquisition d'un appareil de chauffage au bois est donc au maximum égal à pour une personne seule. Ce crédit d'impôt est une enveloppe globale renouvelée par périodes de cinq ans. D'autres investissements y sont éligibles, vérifiez que vous n'avez pas déjà consommé votre enveloppe 4.2 Le prêt à taux zéro L'installation d'un chauffage au bois est éligible au prêt à taux zéro. L'accès au prêt à taux zéro suppose néanmoins de réaliser un "bouquet" de travaux qui associe par exemple un chauffage au bois et des travaux d'isolation. Le nombre de travaux du bouquet conditionne les montants prêtés qui ne peuvent en tout état de cause pas dépasser L'octroi du prêt est soumis à diverses conditions en particulier de performance des investissements : selon la consommation initiale du logement il faut atteindre un objectif de consommation donné pour pouvoir bénéficier du prêt. Il s'adresse aux propriétaires occupants et bailleurs. Le logement concerné doit servir d'habitation principale, être situé en France (y compris DOM-TOM) et avoir été construit avant le 1 er janvier On ne peut obtenir qu'un seul prêt par logement et la durée de remboursement est de 10 ans. Le prêt à taux zéro n'est cumulable avec le crédit d'impôt que sous conditions de ressources du demandeur (plus de détails sur