ORGANISATION INTERNATIONALE POUR LES MIGRATIONS Afrique de l Ouest et du Centre

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1 ORGANISATION INTERNATIONALE POUR LES MIGRATIONS Afrique de l Ouest et du Centre BULLETIN D INFORMATION N 2- JUILLET 2012 Enregistrement des réfugiés maliens, voir article page 2 DANS CETTE EDITION Relocation des réfugiés maliens 2 Assistance humanitaire aux migrants de retour de Libye 3 Assistance à la reintégration au Tchad 4 Rapatriation des réfugiés ivoiriens du Libéria: le récit de vie de Moussa 5 Formation en gestion de crise, Dakar, juin Remise de certificats aux migrants Sénégalais bénéficiaires du FAISE 6 Présentation du rapport mondial sur la migration 7

2 RELOCATION DES REFUGIES MALIENS P A G E 2 Assistance médicale aux réfugiés maliens au Niger epuis l exacerbation des violences dans le D Nord du Mali, il a été estimé que réfugiés maliens se sont installées dans le Nord Ouest du Niger, majoritairement le long de la frontière avec le Mali. L OIM, en étroite collaboration avec le Gouvernement du Niger et grâce au financement du HCR, a assuré la relocalisation de réfugiés au total soit familles vers des sites aménagés à cet effet. Du 17 mars au 2 avril, une première opération a permis la relocalisation de personnes vers le camp d Abala. Par la suite, réfugiés ont été relocalisés au camp de Tabareybarey au cours d une seconde opération qui s est déroulée du 28 mai au 7 juin Cette seconde opération a concerné les réfugiés se trouvant sur des sites spontanés dans les localités de Gaoudel, Mbeidou, Tidirgalène, Tinfagate et Ayorou, situées à 38 km de la frontière malienne. Pour ce faire, 2 experts de l OIM ont été déployés ainsi que 2 médecins, 3 infirmiers et 20 volontaires de la Croix Rouge Nigérienne, pour effectuer les opérations de sensibilisation, avec le HCR et les autorités locales, l enregistrement des réfugiés désireux d être relocalisés, l examen médical pré-départ et l organisation des convois. Opération Date De A Familles Personnes 1 17 mars 2 avril Several localities Abala mai Mbeidou Tabareybarey mai Mbeidou Tabareybarey mai Ayorou Tabareybarey mai Tidirgalène Tabareybarey juin Tinfagete Tabareybarey juin Tinfagate Tabareybarey juin Tinfagate Tabareybarey juin Tinfagate Tabareybarey juin Gaoudel Tabareybarey juin Ayorou Tabareybarey Sub total Total Statistiques sur les operations de relocalisations au Niger

3 P A G E 3 ASSISTANCE HUMANITAIRE POUR LES MIGRANTS RETOURNES DE LIBYE Centre de reception et de transit à Ansarmit epuis le déclenchement de la crise libyenne en février 2011, des milliers de personnes ont fui le pays. D Le Niger, pays situé entre le Maghreb et l Afrique subsaharienne, a depuis accueilli de nombreux migrants Nigériens et les ressortissants des pays tiers qui ont fuit les violences. En juin 2012, près de ressortissants nigériens sont retournés de Lybie et plus de ressortissants étrangers ont transité sur le territoire nigérien. Le gouvernement du Niger et les organisations humanitaires se sont mobilisés pour apporter de l assistance humanitaire et se sont engagés dans des actions de réintégration. Dans ce cadre, l OIM intervient pour assister les migrants en détresse en leur fournissant l hébergement, l assistance alimentaire et médicale ainsi que le transport vers leurs localités ou vers leur pays d origine. S appuyant sur une présence opérationnelle aux principaux points de passage (Niamey, Arlit et Dirkou Région d Agadez), l OIM a organisé un système volontaire d enregistrement et de profilage des migrants afin d avoir une estimation des migrants retournant au Niger. Ce système facilite la collecte d information sur la répartition géographique ainsi que le profil socio-économique des retournés. Entre début janvier 2012 et fin juin 2012, l OIM a assisté personnes retournés/ échoués au Niger. Parmi elles, on compte Nigériens et 635 ressortissants des pays tiers. La plupart des retournés des pays tiers sont du Sénégal (82%), du Nigeria (6%), du Burkina Faso (3%) ainsi que d autres pays d Afrique de l Ouest (voir tableau cidessous). Nationalité Janv Fév Mars Avr Mai Juin Total Burkina Faso Cameroun Gambia Ghana Guinée Bissau Guinée Conakry Côte d'ivoire Mali Nigeria Sénégal Sierra Léone Don alimentaire pour les retournés effectué par l OIM et ses partenaires Togo Total Nombre des retournés par nationalités

4 ASSISTANCE A LA REINTEGRATION AU TCHAD P A G E 4 Des retournés tchadiens arrivant à Zouarke, Tchad, 2011 L a crise libyenne est encore la cause principale du déplacement massif de nombreux Tchadiens et de Subsahariens qui fuient les violences dans le pays. Depuis le début de la crise en Mars 2011, plus de migrants tchadiens sont rentrés chez eux avec ou sans l'assistance de l'organisation internationale pour les migrations (OIM). À la demande et en collaboration avec le Gouvernement du Tchad, des pays de la sous région ainsi que des partenaires nationaux et internationaux, l'oim Tchad a fourni une variété de services aux migrants.cette assistance comprend l'enregistrement, le profilage du migrant, l'aide humanitaire en Libye, les services d évacuation, l'assistance médicale, le soutien psychosocial, le regroupement familial et les services de protection. Durant le début de la crise, les principaux donateurs de l OIM au Tchad étaient la Communauté européenne pour les affaires humanitaires et de protection civile (ECHO) ainsi que le Gouvernement Fédérale d Allemagne qui ont financé le projet d «Assistance humanitaire à la crise libyenne». La plupart des migrants affectés par la crise étaient en majorité des hommes (89%) dont 64% d entre eux étaient mariées. 61%d'entre eux n'avaient jamais finalisé aucune éducation formelle et étaient donc illettrés. La grande majorité des personnes interrogées (93%) ont exprimé leur intention de rester au Tchad et 69% d entre elles souhaiteraient travailler dans une activité indépendante, principalement dans l'agriculture et l'élevage ainsi que le commerce et la construction. Les exercices d'enregistrement, de profilage ainsi que les études d évaluation d impact ont révélé que les migrants rencontrent des difficultés à s'intégrer dans leurs communautés d origine. En raison du manque de travail, ils éprouvent des difficultés à faire face à leurs besoins de première nécessité tels que le logement, la nourriture, les services médicaux et l'éducation de leurs enfants. Les résultats des études d'évaluation et de profilage ont été utilisés par l OIM pour collecter des fonds et développer des projets de réintégration incluant des aspects sociaux et psychosociaux. Ces projets sont destinés à assister les retours de Décembre 2011 et juin 2012 respectivement et de faciliter leur réintégration dans leurs communautés d'origine. Les objectifs généraux et ultimes de ces projets étant d alléger les souffrances psychologiques et sociales des migrants de retour ainsi que leurs communautés d origine.

5 P A G E 5 RETOUR DES REFUGIES IVOIRIENS DU LIBERIA: LE RECIT DE VIE DE MOUSSA I Moussa face à la maison de son fils dans son village de Eipleu, à l Ouest de la Côte d Ivoire. L OIM a facilité le retour de Moussa en Côte d Ivoire après 10 ans passes au Libéria en tant que réfugiés. La maison de Moussa a été détruite durant le conflit en Côte d Ivoire. Moussa après avoir défriché son terrain reconstruira sa maison. Dans l objectif d apporter une assistance au processus de réintégration de Libériens et réfugiés Ivoiriens d ici Décembre 2012, l OIM Côte d Ivoire met en œuvre le programme de rapatriation volontaire financé par le HCR depuis Février Actuellement Ivoiriens et Libériens ont été rapatriés. Pour faciliter le déplacement des réfugiés au Libéria vers leurs localités d origine, l OIM a mis en place deux centres de transit à Toulepleu et Danané et gère également les activités liées à la rapatriation à Tabou. Avant de quitter le centre de transit, les retournés reçoivent également une petite subvention du HCR pour les assister dans le cadre de la réintégration. était une chaude après-midi du mois de mai au centre de C Transit de Toulepleu. Moussa (nom changé pour préserver l anonymat), un homme âgé, originaire de Seipleu à l Ouest de la Côte d Ivoire, arrivait juste d un des convois de rapatriation du Libéria en compagnie de deux de ses petites filles. Il était l'un des 308 ressortissants ivoiriens transportés à travers la frontière ce jour-là par l'oim et était désireux de partager son histoire. 10 ans auparavant, en Novembre 2002, le conflit s était répandu dans la région. A cette époque, Moussa vivait dans l Ouest de la Côte d Ivoire, mais après le meurtre de trois de ses filles pendant le conflit, Moussa et le reste de sa famille ont cherché refuge au Libéria. Ils traversèrent la frontière pour découvrir une autre guerre. Nous avions réalisé que nous ne pouvions rester près de la frontière alors, nous nous sommes rendus à Monrovia. La guerre y était tout aussi dure». Une fois arrivé à Monrovia, la capitale du Libéria, il fut informé que sans un abandon du pouvoir par le président libérien de l époque, le pays allait être bombardé. Tout le monde y compris Moussa fuirent alors Monrovia. «Nous ne savions où aller. Il y avait des bombes partout. Miraculeusement, le président quitta le pouvoir mais il n y avait plus de nourriture dans le pays. Une petite banane, d une taille à peine égale à mon doigt, valait 10 Dollars!» Sur indication du HCR, Moussa et ceux qui avaient alors fui avec lui ou qu il avait rencontré se rendirent au camp de Saclepea dans le Nord Est du Libéria. En Janvier 2005, Moussa décida de retourner dans son village de Côte d Ivoire afin d évaluer la situation. Tout le monde était encore déplacé et le village été sans aucune sécurité. Il sentit là-bas qu il avait peu de perspectives hormis celle de retourner au Libéria et de reprendre sa vie dans un camp de réfugiés pendant 7 années. Finalement en 2012 grâce au programme de rapatriation, Moussa sentit qu il était désormais temps de retourner dans son village d origine. «Je suis si content d être là. Je suis tellement reconnaissant à l ensemble des agents qui nous ont aidés. Nous avions bien mangé au centre de transit de Toulepleu! Nous avons entonné l hymne national pendant que nous traversions la frontière. Nous sommes si contents d être ici aujourd hui». Le matin suivant, Moussa ainsi que ces deux petites filles ont été conduits à leur village de Seipleu par l OIM. Deux semaines plus tard, deux staff de l OIM se rendirent à Seipleu pour rencontrer Moussa et sa famille. Assis sous un manguier et tenant un paquet de biscuits reçu des kits de nourriture du programme alimentaire mondial, il remercia l OIM et l organisation partenaire pour toute l assistance et décrivit son arrivée. «Quand nous sommes arrivés ici, tout le monde est venu nous voir. Je suis à la maison!». Cependant, il était encore difficile pour Moussa d être retourné à Seipleu et de constater par ses propres yeux ce qui était arrivé à sa maison et à sa propriété. La maison était détruite et ses 7 ha de cacao envahis par la brousse. Heureusement, qu un de ses fils également de retour à Seipleu, quelques mois plus tôt y avait construit une hutte à l emplacement de la maison. L habitation n était pas étanche et avait des fuites, mais Moussa dit qu il avait au moins la place pour dormir en attendant la construction d une nouvelle maison. Il dispose également de trois parcelles de terrain à côté de la maison de son fils qu'il a commencé à défricher. Répondant à une question sur son expérience avec l OIM, Moussa dit qu il avait entendu parler de l OIM avant son expérience mais qu il ne connaissait pas avec exactitude le travail effectué par l organisation. Malgré cela, après avoir passé une nuit au centre de transit à Toulepleu et être arrivé sain et sauf à Toulepleu, il dit Je vous considère comme ma famille. Moussa attend que le personnel OIM décharge ses effets personnels du camion. L OIM assure le transport des réfugiés ivoiriens à partir du Libéria vers leurs foyers en Côte d'ivoire.

6 P A G E 6 FORMATION EN GESTION DES CRISES MIGRATOIRES compréhension du cadre général de l OIM de gestion des crises migratoires, y compris au sein du processus inter organisations (IASC) sur les réponses humanitaires. Formation à Dakar, Juin 2012 U ne formation organisée par l OIM, sur la gestion des crises migratoires, a eu lieu à Dakar du 4 au 8 juin 2012, avec pour objectif de renforcer les capacités de réponses aux crises migratoires régionales. 26 représentants de l OIM de 13 pays en Afrique de l Ouest et du Centre ont participé à cette formation. Les objectifs de la formations étaient de renforcer la Les thématiques soulevées lors de la formation ont porté sur : le processus de réforme humanitaire, les plans de contingence, les outils de réponse à l urgence, la gestion de l information en période d urgence, le financement, la planification logistique et les mouvements. Basée sur la participation de l OIM à la réponse humanitaire apportée lors de la crise libyenne, la formation a favorisé une émulation des participants pour faire face aux crises et difficultés actuelles dans la région. REMISE DE CERTIFICATS AUX MIGRANTS SENEGALAIS,BENEFICIAIRES DU FAISE 40 Sénégalais migrants ont bénéficié de ce fonds pour un soutien à leur investissement au Sénégal. Du 30 mai au 1er juin 2012, le Ministère des Affaires Etrangères et des Sénégalais de l Extérieur a organisé une formation dont les modules ont porté sur: la gestion des affaires, les conditions de bases pour la mise en œuvre des projets et le système organisationnel du FAISE. Mme Godeau, Directeur regionl de l OIM et M. Alioune Badara Cisse, Ministre des Affaires Etrangères et des Sénégalais de l extérieur avec une bénéficiaire du FAISE ans l objectif de promouvoir une émigration orientée vers le développement des ressources humaines D et leur capacité d investissement productif, le gouvernement Sénégalais à travers le Ministère des Affaires Etrangères et des Sénégalais de l Extérieur a mis en place un fonds de garantie et de financement dénommé FAISE (Fonds d Appui et d Investissement pour les Sénégalais de l Extérieur). Ce fond a pour objet de financer et d assister les initiatives économiques des sénégalais de l extérieur. A la fin de la formation, Madame Godeau, Directeur régional de l OIM pour l Afrique de l Ouest et du Centre, en compagnie du Ministre des Affaires Etrangères a remis des certificats aux bénéficiaires. Dans son allocution, Madame Godeau a rappelé l existence d une convention entre l OIM et le Ministère des Sénégalais de l extérieur et a remercié le Ministère pour cette excellente initiative.

7 P A G E 7 PRESENTATION DU RAPPORT MONDIAL SUR LA MIGRATION, DAKAR, AVRIL, 2012 l approche de communication de l OIM et de ses partenaires en Afrique de l Ouest et du Centre a été exposée. Cette stratégie est basée sur une démarche participative en collaboration avec les gouvernements, les ONG et les associations de migrants. Les recommandations clés et des suggestions formulées par les participants ont suivi les deux présentations et ont porté sur : DR Franck Laczko, chef de la division recherche à l OIM Genève, présente le rapport sur l état de la migration dans le monde à Dakar en Avril 2011 e rapport sur l état des migrations dans le monde L «Bien Communiquer sur la migration» a été lancé en décembre 2011 à l occasion du 60ème anniversaire de l OIM. Le thème du rapport porte sur l importance de bien communiquer sur les migrants et la migration. Le Mercredi 26 avril 2012, ce rapport a été présenté par le Dr. Franck Laczko, chef de la division recherche de l OIM à Genève au bureau régional de l OIM à Dakar. Dans sa présentation, le Dr Laczko a souligné que le rapport met en exergue l accentuation de la mobilité humaine au cours de l histoire. Malgré le développement important des moyens de communication, la migration demeure l un des phénomènes les moins bien compris de notre époque. Il a soulevé le rôle que les perceptions du public sur la migration pouvaient jouer en ayant une influence sur les politiques, et ainsi perpétuer des attitudes négatives par les médias et la communauté en général. Les perceptions sur les migrations sont façonnées par des facteurs multiples liés en particulier au marché du travail, au niveau de sous-emploi, au contexte socio-économique, à l âge etc. Le développement de stratégies de communication nationales sur la migration ciblant toutes les parties prenantes (gouvernementales, non gouvernementales, les migrants); L organisation de formations sur les concepts de migration pour les journalistes afin d'assurer une meilleure communication sur les questions de migration; L amélioration de la gestion des données pour soutenir une communication efficace sur les migrations, y compris la mise à jour régulière des profils de migration nationaux; La collaboration avec les ONG et avec les réseaux sociaux pour la collecte de données sur la migration et à renforcer leurs capacités à travailler de manière consultative sur les questions migratoires. La réunion s est déroulée en présence des différents acteurs œuvrant dans le domaine des migrations au Sénégal. Bien communiquer sur les migrants et sur les politiques en matière de migration demeure l un des principaux défis des pays d origine et de destination. Dans une deuxième partie de la réunion, Madame Alexia Scarlett, chargée des relations et des politiques au bureau régional de Dakar, a présenté quelques tendances sur la migration en Afrique de l Ouest et du Centre. Dans une deuxième partie de sa présentation Bureau regional pour l Afrique de l Ouest et du Centre, adresse: Résidence Hôtelière des Mamelles, Dakar P.O. BOX: Dakar-Fann, Senegal, Tel: Fax: E - Website: Mail: rodakar@iom.int Vos opinions sur ce bulletin d information nous intéressent, merci d envoyer vos commentaires et opinions à l éditeur : Sia Bathily:- sbathily@iom.int