La rémunération des commerces de presse. Contribution MLP A la consultation publique du CSMP Eric Desmarey

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1 La rémunération des commerces de presse Contribution MLP A la consultation publique du CSMP Eric Desmarey Novembre 2013

2 Réseau de détaillants de presse, une nouvelle donne V oilà bientôt quatre ans que le Livre Vert des Etats Généraux de la Presse concluait quatre mois de travaux et de réflexions collectifs. Depuis certaines intentions et certains enjeux ont pu être imprudemment oubliés. La crise économique et des événements systémiques, apparaissant parfois plus graves encore que ceux imaginés à l origine des EGPE 1 2, ont détourné les uns, les autres, voire tout le secteur de ce qui paraissait strictement nécessaire ou indispensable. Pourtant la problématique structurelle est demeurée et s est même aggravée. Plus forte que jamais, la crise de la vente au numéro qui ronge le réseau des diffuseurs spécialistes de la presse empêche ou dissuade, chaque jour un peu plus, les éditeurs de soutenir leurs publications ou de prendre de nouvelles initiatives. Dès janvier 2011, MLP en publiant son Livre Blanc qui détaillait les plans d actions et les réformes à mettre en œuvre soulignait qu il n était plus possible d attendre plus longtemps la mise en place des réformes essentielles et pragmatiques. Chaque année perdue à consolider le réseau des diffuseurs et donc les ventes fait perdre l équivalent de 6 à 8% de leurs revenus presse à ces derniers et crée un effet accélérateur à la crise structurelle qui prive le secteur du temps nécessaire à sa réforme. Le temps perdu rend les choix de plus en plus difficiles. La contribution MLP s inscrit dans la droite ligne du Livre Blanc relatif à «la consolidation du réseau des diffuseurs spécialistes de la presse» 3, rendu public le 8 janvier 2011 par MLP, et qui avait pour but d éveiller et mobiliser les consciences, les énergies et les plans d actions en faveur d une forte et rapide consolidation du réseau de détail de la presse concentré sur les diffuseurs spécialistes de la Presse. Hélas, nous avons été peu entendus alors que nos prévisions se sont avérées justes et nos craintes justifiées : la vente au numéro des quotidiens et des publications de presse est entrée dans un cycle structurellement et fortement baissier. 1 EGPE : Etats Généraux de la Presse Ecrite 2 comme ceux qui ont motivé le plan Mettling, puis l accord tripartite visant à sauver Presstalis d un possible dépôt de bilan 3 Pour mémoire : Via Laudis 2011, ne plus attendre. Livre Blanc MLP pour les diffuseurs de Presse. 2 Novembre 2013 Contribution MLP

3 Mais il n est plus l heure de refaire l histoire, il faut construire et réaliser ce qui peut l être encore en assumant des choix qui compte tenu du temps perdu et de la situation devront être plus tranchés encore que nous ne l imaginions il y a quatre ans. C est dans l intérêt général du secteur que la Coopérative d éditeurs MLP a souhaité contribuer activement aux débats et assumer ses positions en s apprétant à engager les réformes indispensables et à faire les efforts nécessaires à leur réussite. Quel sera le marché de la vente au numéro de la presse dans 3, 6 et 9 ans? Quel sera le marché de la Presse au numéro demain? Quelle presse? Qui la vendra? Quelle sera la consistance du marché : son volume, son chiffre d affaires? Ces questions sont essentielles afin de faire des recommandations en matière de rémunération des commerces de presse. Les recommandations MLP vont toutes dans un même sens : il faut dessiner le futur réseau de la distribution de la presse en «valorisant le statut et le rôle du diffuseur spécialiste de la presse» en permettant en particulier de consolider sa rémunération et son modèle économique, y compris en ce qui concerne la valorisation de son fonds de commerce. 3 Novembre 2013 Contribution MLP

4 Sommaire 1. Rappel de la consultation publique du CSMP page 5 2. Propositions MLP page 7 A. Les principes généraux page 9 B. Des statuts selon les bouquets de services page 11 C. Géocommercialité page 13 D. Frais de livraison page 14 E. Les différents types d exploitation de commerces page Rémunérations et financement page 16 A. Conditions de mise en oeuvre page 17 B. Synthèse des rémunérations page 18 C. Conditions d accès page 19 D. Financement page 23 E. Calendrier page 25 4 Novembre 2013 Contribution MLP

5 Chapitre 1 Rappel de la consultation publique du CSMP 5 Novembre 2013 Contribution MLP

6 La mesure envisagée 4 Le CSMP envisage de revoir le dispositif de rémunération des diffuseurs de presse. La mesure envisagée procèdera ainsi à la refonte des dispositifs mis en place par voie d accords interprofessionnels successifs : 1er plan, 2ème plan, dispositifs «kiosques», «spécialistes petites surfaces», «enseignes culturelles», «diffuseurs en concession», «Points de Vente Complémentaires». Alors que l empilement de ces dispositifs, qui font référence à de multiples critères successifs, cumulatifs ou optionnels, apparaît aujourd hui d une complexité peu favorable à la dynamique commerciale, il s agit d encourager l amélioration de la performance de chaque point de vente dans son contexte et avec ses contraintes. La mesure envisagée aura donc notamment pour objet de simplifier les dispositifs existants, d améliorer leur lisibilité et de permettre aux diffuseurs de mieux prévoir la rémunération qu ils seront appelés à percevoir. Les conditions de rémunération des diffuseurs de presse pourront être modulées différemment selon la nature des points de vente (kiosques, enseignes presse, enseignes culturelles, concessions, diffuseurs spécialistes, rayons intégrés, points de vente complémentaires ) ainsi qu au regard des les prestations servies et des objectifs poursuivis par la profession. La mesure envisagée s inscrira dans la volonté de meilleure répartition de la valeur entre les acteurs du système de distribution. Alors que les sur-commissions font aujourd hui l objet de «compléments de rémunération» versés par chèque chaque semestre, la mesure envisagée devra être compatible avec un mode de versement des sur-commissions «au fil de l eau», afin de favoriser la trésorerie des diffuseurs de presse concernés, de simplifier et d en alléger le traitement. 4 Extrait de l avis de consultation publique émis sur le site du CSMP le 22 octobre 2013 sur l évolution des conditions de rémunération des diffuseurs de presse. 6 Novembre 2013 Contribution MLP

7 Chapitre 2 Propositions MLP 7 Novembre 2013 Contribution MLP

8 R evoir les services apportés aux éditeurs, adossés à des rémunérations correspondantes, est pour notre Coopérative le point clé de la réforme à mettre en oeuvre. On ne peut attendre et il devient urgent de consolider, a minima et en commencant rapidement, les Spécialistes de la presse. Pour ne pas être opposable, le secteur devra mettre en place des règles claires, accessibles à tous, et applicables à tout point de vente, y compris pour les concessionnaires, selon un cahier des charges précis qui deviendrait la norme quelle que soit la société de messageries ou l éditeur. Dans la présente contribution de la Coopérative MLP, nous distinguerons la consolidation immédiate de la rémunération des Spécialistes de la presse et, dans un calendrier proposé, la mise en place des contrats d agréments, en fonction des services dédiés à la presse, auprès des autres diffuseurs. La réflexion de MLP tient compte de ce que pourraient être la distribution et l offre presse d ici quelques années (terme de 3 à 6 ans), ceci afin de cibler les efforts de financement. L offre : Le marché des quotidiens, comme cela a déjà malheureusement été amorcé sur 2013, devrait être sur une pente de régression forte et durable, désormais supérieure à celle de la presse magazine au moins en volume. La presse magazine devrait avoir un comportement différencié selon 2 segments principaux : - La presse spécialisée à centre d intérêt, bien qu en baisse sensible devrait être le segment offrant la meilleure résistance naturelle (renouvellement de l offre, création, point mort plus bas). - Les titres généralistes, y compris ceux à grands tirages et niveaux de vente, devraient subir l accélération de la concurrence des supports numériques et nouveaux médias tout en assurant par euxmêmes leur migration vers ces mêmes supports. Ils devraient à moyen terme subir une régression assez sensible de leurs ventes au numéro bien qu un peu moins importante que celle des quotidiens. 8 Novembre 2013 Contribution MLP

9 Le marché du Hors-Presse en flux poussés devrait connaître une décélération continue un peu supérieure à celle de la presse magazine. Pour mémoire, les messageries et les dépositaires devraient être amenés à assurer la distribution de produits et services «non-presse» (ni Presse ni Hors-Presse) tant en flux poussés que tirés vers le réseau diffuseurs et revendeurs de Presse. Le réseau : L avenir de la vente au numéro autant que l amortissement des charges fixes qui structurent sa distribution nécessite la préservation des réseaux à offre large et à fort niveau de services, donc facilement identiables par le public : le réseau de spécialistes de la presse. Le réseau de spécialistes est d environ points de vente. C est ce noyau qu il convient de consolider car la presse constitue pour eux une ressource importante, et la presse a besoin de ce réseau pour valoriser ce qu elle sera demain, amortir ses coûts de distribution et assurer sa pérénité sur le marché de la vente au numéro. La capillarité, intrinsèquement coûteuse en matière de distribution, devrait se réduire naturellement en raison de la structure de l offre. Sa réduction ne constitue pas un objectif mais elle est bien la conséquence de la modification de l offre, de celle de l attrait des produits actuellement distribués principalement dans ce type de points de vente auprès de la clientèle (moindre attraction pour le consommateur de presse avec des offres restreintes). Il nous faut intégrer les évolutions probables de l offre et du réseau pour donner le maximum de lisibilité aux éditeurs afin de prioriser les efforts de rémunération visant à la consolidation du réseau de spécialistes de la presse. 9 Novembre 2013 Contribution MLP

10 A. Les principes généraux Les propositions du Livre Blanc MLP, mises à jour dans la présente contribution MLP, répondent aux objectifs visés par l avis de consultation publique du CSMP : Simplification des dispositifs existants ; Distinction des statuts «Revendeur», «Diffuseur» et de «Diffuseur Spécialiste» ; Augmentation sensible des taux de commission pour les diffuseurs Spécialistes en fonction du niveau de services rendus ; Régularité du versement de la rémunération au fil de l eau. Nous pouvons résumer ainsi les principes qui ont fondé nos propositions : La rémunération doit permettre de répondre à un engagement du réseau, à une qualité de services, à un cahier des charges précis et vérifiable qui privilégie les ventes et le service rendu au client de la Presse et aux éditeurs. La rémunération doit être appliquée selon la qualité de chaque point de vente. La rémunération doit être versée selon les engagements du diffuseur et a priori sur la base de ses résultats de l année précédente. La rémunération doit, en conséquence, être versée au fil de l eau. Il faut complètement remettre à plat le système actuel, les critères de services se substituant aux critères actuels de qualification. Attention toutefois, la rémunération sur les ventes n est pas la réponse à toutes les problématiques : une non augmentation, voire une baisse de rémunération, peut être compensée par un contrat de service plus adapté au diffuseur ou revendeur. Pour chaque contrat de services est associée une rémunération qui est fonction des obligations du commerçant de presse et relevant, entre autres, de la dynamique commerciale. Il faut redéfinir le niveau de rémunération des distributeurs en s engageant dans une démarche qualitative de services aux clients et garantie aux éditeurs. On ne peut continuer à rémunérer au même niveau des distributeurs pour lesquels la presse n est qu une activité accessoire (donc ni perenne ni stable) et ceux pour lesquels elle est une activité essentielle et structurante de leur compte d exploitation (donc vitale). 10 Novembre 2013 Contribution MLP

11 La rémunération est calculée brute sur le CA prix fort TTC. Les frais de livraison sont à la charge du commerçant de presse dans la limite de 2% du CA prix fort TTC avec un minimum de facturation de 3 /jour et par point de vente. B. Des statuts selon les bouquets de services Il va sans dire que la question de la rémunération est intimement liée au contrat du commerçant de presse et donc à un niveau de services. Il ne peut y avoir de dichotomie entre le niveau de services et le taux de commission, ce dernier découlant du statut revendeur, ou diffuseur, ou spécialiste attribué au point de vente. Dès lors, la formalisation de l agrément et des services associés est l élément fondamental de la réforme à engager car constitutive du mandat du distributeur de presse et de la rémunération qui lui est liée. Valoriser le statut du commerçant de presse (revendeur, diffuseur ou spécialiste) passe par la contractualisation de ses engagements et de ses droits. 11 Novembre 2013 Contribution MLP

12 Etre commerçant de presse nécessite un savoir-faire et des connaissances spécifiques ; il s agit d un métier d expertise à part entière qui doit être appréhendé comme tel. Tout le monde n est pas commerçant de presse, mais tout le monde peut prétendre à le devenir en faisant les efforts nécessaires et en acceptant les contraintes et devoirs liés à ce métier. L exclusivité de distribution accordée au distributeur de presse, quelle que soit sa spécificité, prend tout son sens dès lors où elle est accordée en contrepartie des engagements et du savoir-faire constatés et évolutifs. La formation, initiale et continue, doit permettre de s assurer de la capacité à être distributeur de presse et à accéder à certaines catégories du statut. Elle doit donc être un des éléments clés de l agrément d un point de vente. Ce sera aussi un facteur déterminant de l homogénéisation du réseau. Le mandat des commerçants de presse doit être décliné en plusieurs types de services, associant pour chacun d entre eux un cahier des charges et de bénéfices à un niveau ou modèle de rémunération. Il convient d envisager l organisation de plusieurs niveaux possibles de services pour diffuser la presse. Chaque service donne des droits et devoirs spécifiques. Le non respect de ces devoirs peut engager la requalification de l agrément 5 ou le retrait pur et simple de tout mandat. C est la composition et la graduation qualitative des différents bouquets de services qui permettront aux messageries et aux dépositaires d organiser et de structurer le réseau pour le compte des éditeurs. Afin de caractériser les différents commerçants de presse, on devra distinguer le statut de «Revendeur», de celui de «Diffuseur» ou de celui de «Spécialiste» : Un Revendeur. Il s engage à réaliser un service de base, donc minimum, pour l activité de vente de presse, celle-ci n étant qu accessoire à son activité principale et ne bénéficiant pas d un espace dédié selon les critères des Diffuseurs de Presse. Un Diffuseur de Presse est un commerçant de presse, qui s engage à réaliser des services supérieurs au Revendeur, mais dont l activité de vente de la presse n est qu accessoire à son activité principale et ne bénéficie pas d un espace dédié respectant les critères des Diffuseurs Spécialistes. Un Diffuseur Spécialiste est un commerçant de presse qui prend les engagements de services supérieurs et maximum pour la vente de la presse. C est un commerçant de presse dont l activité et/ou l espace de vente dédié sont principalement consacrés à la vente de produits presse. 5 Et donc de la rémunération associée 12 Novembre 2013 Contribution MLP

13 Pour chaque statut, il est défini un niveau des services (cahier des charges) en rapport avec un niveau de rémunération qui va croissant avec le cumul des niveaux de services. Selon le statut, le contrat peut être à durée déterminée ou indéterminée. L ensemble des points de vente, quelle que soit la nature, est passé au crible des services attendus et se voit attribuer un contrat d agrément. La constatation, à tout moment, d un changement des services rendus conduit à la remise en cause du statut et à l attribution d un nouveau avec sa rémunération associée. Par exemple : une GSA, au statut Diffuseur, pourra accéder au statut Spécialiste en organisant le linéaire presse dans un «shop in the shop» et en respectant les services exigés à ce niveau. Quelle que soit l enseignedès lors où un point de vente ne remplit pas les services pour lesquels il perçoit un taux de commission associé, son mandat doit être revu à la baisse sur ce point de vente et son taux de commission ajusté à la nouvelle situation. A l inverse, un point de vente qui fait la preuve de services supérieurs au mandat qu il détient, doit bénéficier du taux de commission augmenté et en rapport avec son niveau de service aux éditeurs. C. Géo-commercialité Tout diffuseur, y compris dans les quatre grandes villes historiques (Bordeaux, Lyon, Marseille, Paris), doit apporter le niveau de services attendu pour prétendre à une meilleure rémunération. Le taux de commission historique des distributeurs dans les quatre grandes villes (Bordeaux, Lyon, Marseille, Paris) ne doit plus être automatique au seul prétexte que le point de vente est situé dans l une de ces quatre grandes villes ou leurs communes proches. Il faut plus généralement appliquer un critère de rémunération géo-commerciale. Paris, Lyon, Bordeaux, Marseille doivent bien entendu permettre l accès à une rémunération géo-commerciale mais tout comme d autres situations : à titre d exemple non limité : Nice, Aix, Chamonix, Biarritz, Annecy, Deauville, La Rochelle, Strasbourg, etc., selon des critères d appréciation objectifs. Un point de vente s il ne remplit pas les services attendus d un Spécialiste ne pourra pas prétendre bénéficier en plus d un taux de géo-commercialité. En effet, seuls les points de vente au statut de «Spécialiste» et assurant un service «plus» à valeur ajoutée devraient prétendre au bonus géo-commercial. 13 Novembre 2013 Contribution MLP

14 D. Frais de livraison Avec la mise en place du drop 6, les dépositaires ne retiennent plus les frais de port prélévés sur les taux de commission revenant aux diffuseurs. La rémunération ad valorem des dépositaires a été ajustée en conséquence. Mais parallèlement, les éditeurs couvrent les coûts de transport des dépositaires, ces derniers ne devant plus supporter cette charge. Tous les taux de commission proposés dans cette contribution sont bruts avant déduction des frais de livraison quel que soit le statut du commerçant de presse (revendeur/diffuseur/spécialiste). Parce que les frais de livraison supportés par les éditeurs sont peu en rapport avec le niveau des ventes de certains points de vente ; nous proposons que tous les points de vente soient assujettis à une quote-part de frais de transport fixe par la mise en place d un plancher forfaitaire, par exemple de 3 par stop, par jour de livraison et par diffuseur. A noter que ce forfait de 3 ne couvre qu une partie du frais de transport réel du point de vente. Dès lors où le prélèvement au titre des frais de transport, sur la base de 2% du montant fort des ventes ne couvre pas les 3 /drop, le différentiel est facturé au diffuseur et collecté par le dépositaire pour le compte des éditeurs en réduction du coût complet de distribution (dont frais de transport). Concrètement, chaque semaine, lorsque le résultat du [nb de drop * 3]-[Ventes montant fort* 2%] est positif, l écart est facturé au diffuseur. Instaurer un forfait fixe de frais de livraison à tous les points de vente. 6 Décision N du CSMP Institution d une rémunération à l unité d œuvre de la mission «logistique-transport» des dépositaires de presse et modifiant la décision N Novembre 2013 Contribution MLP

15 E. Les différents types d exploitation de commerces Il existe différentes formes d exploitation de commerce qui relèvent soit du droit commercial, soit du droit administratif. Sur cette dernière forme, les points de vente sous concession doivent faire l objet d une rémunération spécifique leur permettant d assurer les charges liées à l exploitation d un point de vente presse en concession d occupation de domaine public kiosques ou de concession en délégation de service public Relay, Médiance, Service & Santé, etc. A cet effet, nous proposons une rémunération spécifique qui intègre en ellemême et forfaitairement le critère géo-commercial et le critère de performance des ventes (ces magasins étant situés, normalement dans des zones à fort passage). Du fait de cette disposition particulière, les concessions ne peuvent donc cumuler les effets des critères bonus géo-commercial et bonus performance de ventes, contrairement aux points de vente d exploitation de droit commercial. Qu ils soient Revendeurs, Diffuseurs ou Spécialistes, tous Les points de vente en concession doivent être rémunérés en fonction des services, prérequis, réalisés individuellement, c est-à-dire point de vente par point de vente. 15 Novembre 2013 Contribution MLP

16 Chapitre 3 Rémunérations et financement 16 Novembre 2013 Contribution MLP

17 A. Conditions de mise en oeuvre 1. La première condition est que la mise en œuvre des propositions ci-après est sous réserve expresse que le secteur réalise et constate les économies attendues au regard : Du schéma directeur réseau ; Des flux décroisés ; De la mutualisation du système d informations ; Et toutes autres économies intra-sectorielles. 2. La deuxième condition consiste à ce que dès lors où les éditeurs consacrent une partie des économies du secteur à l amélioration de la rémunération des Spécialistes, il est patent que ces derniers auront pour obligation de soutenir toutes les ventes et donc ne seront pas autorisés à retirer de leur offre les titres vendeurs, à l occasion des revues d offre consécutives à la mise en place de l assortiment. 3. La troisième condition se résume à ce que ces Spécialistes devront garantir un nombre minimum de titres au mètre linénaire développé (MLD), du fait de leur statut. 4. Enfin, s agissant de la quatrième exigence, les propositions MLP forment un tout, ce qui signifie que l absence de prise en compte de l un ou l autre des éléments peut modifier substantiellement le cœur du dispositif et du financement projeté. Nous tenons à souligner qu une telle mesure, et le paiement au fil de l eau des nouvelles conditions de rémunération, devra cependant s accompagner de la remise à plat du décalage accordé à tous les diffuseurs en ce qui concerne les Mensuels et Trimestriels au mois d avril Par ailleurs, à toutes fins utiles, il convient de noter que les conditions de trésorerie sont actuellement différenciées et qu il conviendrait d avoir un système unique et uniforme pour tous 7. Refonte du taux de commission de tous les diffuseurs et revendeurs avec une amélioration sensible de la rémunération des diffuseurs spécialistes. 7 Actuellement : diffuseurs : 1 semaine en moyenne ; Relay : 4 semaines en moyenne ; certains rayons intégrés : 3 semaines en moyenne 17 Novembre 2013 Contribution MLP

18 B. Synthèse des rémunérations 8 On distingue les statuts «Revendeur», «Diffuseur» et «Spécialiste». La rémunération est fixée en fonction des services réalisés par le point de vente au client de la presse et aux éditeurs. A chaque statut correspond une rémunération fixe qui constitue un socle de rémunération. A partir de ce postulat, nous proposons d organiser des bouquets de services attendus qui viendraient se cumuler à un service de base (Revendeur) que nous détaillons ci-après. Chaque groupe de services faisant bénéficier le distributeur d un taux de commission en relation qui vient se rajouter à la commission de base du statut Revendeur. S ajoute également un système de différentes rémunérations variables, non conditionnées entre elles et fonction de l atteinte d objectifs. Ce système comprend le bonus Linéaire, le bonus géo-commercialité et le bonus performance de ventes. Ces rémunérations variables, fonction de l engagement du distributeur, peuvent augmenter le taux de rémunération statutaire très significativement, jusqu à +19%. 8 Les taux sont exprimés brut, avant déduction des frais de livraison 18 Novembre 2013 Contribution MLP

19 C. Conditions d accès Le socle de rémunération 9 fixé par statut est le suivant : Service Revendeur : 12% C est un service de base minimum, qui permet au distributeur de bénéficier d un statut «Revendeur». Les services attendus sont les suivants : Initiation au métier de diffuseur d une durée minimale de 1 jour ; Implantation d un minimum de 50 titres presse toutes messageries confondues. Service Diffuseur : 15% Les services qui suivent doivent être tenus, en plus des services «Revendeur», pour tout point de vente souhaitant bénéficier du statut Diffuseur. Les services attendus sont : Initiation au métier de diffuseur de 3 jours minimum ; Linéaire de 40 Mld minimum ; Remontée des ventes caisses et taux de fiabilité de 90% sur l année ; Certification Merchandising niveau Bronze (N 1). 9 Les taux de rémunérations sont exprimés brut, avant déduction des frais de livraison 19 Novembre 2013 Contribution MLP

20 Service Spécialiste : 18% Ce service se cumule aux services «Revendeur» et «Diffuseur». En l absence de l un deux, le point de vente ne peut prétendre à accéder au statut Spécialiste. Un point de vente accède au service Spécialiste lorsqu il remplit les prérequis suivants : Formation continue 1 jour homme/an/point de vente ; Modernisation tous les 9 ans du linéaire presse pour un montant minimum de HT ; Certification Merchandising Argent (Niveau 2) ; Enseigne Presse ; Ouverture 6 jours par semaine avec amplitude horaire, parmi les options suivantes : - Etre ouvert au plus tard à 6H30 ou - Être ouvert entre 12H et 14H, ou - Être ouvert jusqu à 19H30, ou - Être ouvert à minima 9H par jour, ou - Être ouvert le dimanche matin, ou - Être ouvert le dimanche après-midi Relayer les opérations commerciales initiées par le dépositaire, les messageries ou les éditeurs ; Consacrer au moins 3% du linéaire au sol total du magasin à la vente de la presse. Rémunération des Concessions : +12% Les détaillants sous concession perçoivent une rémunération fixe de 12% supplémentaires. Elle intègre forfaitairement le critère géo-commercial et le critère de performance des ventes ; les concessions ne peuvent donc pas cumuler les effets des critères bonus géo-commercial et bonus performance de ventes, contrairement aux points de vente d exploitation de droit commercial. Par ailleurs, le système de rémunérations variables est composé de 3 bonis : Bonus linéaire développé : de +0,5% à +8,5% Le linéaire développé est un facteur clé de la performance commerciale tant en niveau de vente que d attractivité. Un bonus déterminé en fonction du linéaire dévelopé consacré à la Presse par le point de vente est attribué à tout commerçant de presse quel que soit son statut. Il est donc accessible au point de vente de statut revendeur, de statut diffuseur ou de statut spécialiste, sous réserve qu il ait un linéaire développé d au minimum 100 Mld consacré à la presse. La rémunération supplémentaire s échelonne en fonction du mètre linéaire consacré à la vente de la presse. 20 Novembre 2013 Contribution MLP

21 Grille de rémunération : Tranches MLD Bonus Linéaire Taux de commission supplémentaire <100 mld +0,0% 100 à 120 mld +0,5% 120 à 140 mld +1,5% 140 à 160 mld +2,5% 160 à 180 mld +3,5% 180 à 200 mld +4,5% 200 à 220 mld +5,5% 220 à 240 mld +6,5% 240 à 260 mld +7,5% 260 mld et + +8,5% Lorsque le diffuseur remplit les conditions du service du statut Spécialiste, alors il peut postuler à bénéficier à l un ou l autre bonus ou des 2 (géo-commercialité et performance) puisque ces bonus ne sont pas conditionnés entre eux : Bonus performance des ventes : de + 0.8% à + 7.5% Le niveau de vente est un critère de performance essentielle qui doit être rémunéré au diffuseur spécialiste. 21 Novembre 2013 Contribution MLP

22 Grille de rémunération : Bonus Performance Tranches de ventes annuelles toutes messageries Taux de commission <100 k +0,0% 100 à 150 k +0,8% 150 à 180 k +1,4% 180 à 210 k +2,0% 210 à 240 k +2,6% 240 à 300 k +3,8% 300 à 330 k +4,3% 330 à 420 k +5,9% 420 k et + +7,5% Bonus géo-commercialité : + 1 à +3% Le bonus de géo-commercialité vient tenir compte des charges engagés par Diffuseur Spécialiste afin de s implanter dans un environnement commercial dynamique mais porteur de charges spécifiques. Grille de rémunération : Bonus Géo-commercialité Implantation Géographique Taux de commission Ville > hab. +3,0% Localité Touristique +2,0% Aires Urbaines +1,0% Galerie Supermarchés +1,0% Galerie Hypermarchés +3,0% 22 Novembre 2013 Contribution MLP

23 D. Financement Les hypothèses qui suivent sont extrapôlées sur les seules ventes montant fort MLP presse coopérative pour l année 2012 et des commissions afférentes versées, ou qui auraient été versées selon les hypothèses, aux diffuseurs. Principaux postes d'économies à terme du schéma directeur L effort total supplémentaire net, par rapport à aujourd hui, qui serait à faire s élèverait pour MLP à : 7 millions d euros bruts à plein effet, dans le cas où les propositions MLP sont mises en œuvre. Ceci représentera un effort global de l ordre de près de 20 millions d euros bruts pour toute la filière, dont MLP. Le financement doit être assuré par les économies inter-sectorielles au fur et à mesure de leur constat. Vieux Papiers Capillarité Flux décroisés Schéma Directeur et Cout N2 SI (Sys Infos) TOTAL Filière 1,6 M 8,7 M 8,1 M 12,8 M 10,9 M 42,1 M Les économies liées aux vieux papiers sont la conséquence de la gestion en commun par Presstalis et MLP de la destruction locale commune des invendus à détruire. L économie attendue au titre de la capillarité est en fait la conséquence de la mise en place du plancher de frais de livraison qui s appliquera de fait à certains Revendeurs. Les flux décroisés sont la conséquence de la mise en place du décroisement des flux opérés d une part entre les deux messageries et d autre part par la conséquence de la massification des flux consécutive à la réduction du nombre de dépôts par l effet du schéma directeur. Les économies du schéma directeur et de coûts sur le niveau 2 sont la conséquence des économies nettes des coûts de restructuration et d amortissements induits par le schéma directeur du niveau 2 (regroupement, réorganisation) et l hamonisation des cahiers des charges des messageries (avec la rémunération qui lui est liée). Par prudence, aucun impact de relais de croissance (diversification) n est intégré dans les économies projetées. 23 Novembre 2013 Contribution MLP

24 Les «SI» (Systèmes d Information) sont les économies nettes attendues de la mise en place d un système d information commun aux deux messageries et à tous les dépôts sur le périmètre fonctionnel retenu par l interprofession suite à l étude Price, approuvée par l intercoopérative en décembre L ensemble des économies prises en compte ci-avant sont considérées en moyenne et non par rapport aux hypothèses hautes possibles. L ensemble de ces économies pourraient se constater de la façon suivante : Les économies intrasectorielles* Filière 11,1 M 22,8 M 33,9 M 42,1 M dont MLP 4,1 M 8,4 M 13,0 M 15,6 M * en année pleine, minimum attendu Les éditeurs décideront du rythme et du niveau d affectation de ces économies au Plan de Rémunération des Diffuseurs et revendeurs de Presse. Le plan proposé par MLP nécessitera sans doute une affectation de 75% à 50% de ces économies attendues de 2014 à 2016 puis en croisière. Des ressources devront être conservées afin de financer la restructuration du niveau 2 et de prévenir des risques d indexation des coûts de distribution qui pourraient dans le cas contraire affecter les coûts de distribution des éditeurs. Pour cette raison, le plan présenté doit faire l objet d un calendrier progressif. 24 Novembre 2013 Contribution MLP

25 D. Calendrier Nos propositions : 1er quadrimestre 2014 : mise en œuvre des contrats d agréments pour les diffuseurs spécialistes sur la base de leur résultat de l année er semestre Evolution des systèmes d information pour tenir compte du changement des taux de commissions et éviter les provisions d invendus ; - Evolution des systèmes d information pour permettre le transfert vers les messageries des relevés presse diffuseurs ; - Mise en œuvre des contrats de service pour les autres distributeurs sur la base des résultats de l année précédente. 1er juillet 2014 : initialisation des taux de commission, sous réserve de la réalisation des économies attendues et sur la base d un premier point de base pour les diffuseurs et de 1 point de plus pour les diffuseurs spécialistes. 1 er janvier 2015 : passage à un second point de base pour les diffuseurs et d un second point de plus pour les diffuseurs spécialistes. 1 er juillet 2015 : passage à un troisième et dernier point supplémentaire pour les diffuseurs spécialistes 1 er janvier 2016 : passage à un troisième et dernier point supplémentaire de base pour les diffuseurs. 25 Novembre 2013 Contribution MLP