CAMPAGNE SIDA ETE 2004 : INTENSIFICATION DES ACTIONS ENVERS

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1 DOSSIER D INFORMATION LE 10 JUILLET 2004 CAMPAGNE SIDA ETE 2004 : INTENSIFICATION DES ACTIONS ENVERS LES POPULATIONS LES PLUS TOUCHEES CONTACT PRESSE INPES Sophie Decroix, , sophie.decroix@inpes.sante.fr DGS Laurence Danand, , laurence.danand@sante.gouv.fr 1

2 SOMMAIRE I. UN DISPOSITIF DE COMMUNICATION NATIONAL Campagne télévisée «restez fidèle au préservatif» Campagne d affichage «Oui/Non» II. UN DISPOSITIF DE COMMUNICATION CIBLE SUR LES POPULATIONS LES PLUS TOUCHEES POPULATIONS HOMOSEXUELLES... 6 Un relâchement probable des comportements Des campagnes ancrées dans la réalité de la vie homosexuelle. 7 - campagne presse gay «Have fun» 7 - campagne syphilis POPULATIONS ORIGINAIRES D AFRIQUE SUB-SAHARIENNE.. 8 Près de la moitié des personnes contaminées par rapport hétérosexuel sont originaires d un pays d Afrique sub-saharienne.. 8 Libérer la parole autour de la maladie et lutter contre le tabou. 8 - les sportifs se mobilisent les femmes célèbres prennent la parole sur TV Favoriser le dialogue sur les radios communautaires Une affichette «les femmes préfèrent les hommes qui savent les protéger» POPULATIONS DES DEPARTEMENTS FRANÇAIS D AMERIQUE. 10 Epidémiologie.. 10 Un ton décalé en phase avec les mentalités Campagne télévisée : «les femmes préfèrent les hommes qui en ont» 11 - Campagne d affichage Partenariat radio Les sportifs antillais se mobilisent. 11 III. UNE POLITIQUE DIVERSIFIEE POUR LUTTER CONTRE LE SIDA 12 Lancement d un appel à projets Plus de 4 millions de préservatifs distribués.. 13 Près de 15 millions de brochures, dépliants, CD, cassettes audio et vidéo diffusés.. 13 Mobiliser les professionnels de santé.. 13 Sida info service.. 13 IV. DONNEES EPIDEMIOLOGIQUES ET QUESTIONS SUR LE SIDA VIH/SIDA : UNE CONTAMINATION PREOCCUPANTE. 15 Nouveaux diagnostics d infection VIH 15 Nouveaux cas de sida diagnostiqués DES QUESTIONS SUR LE SIDA? C est quoi le sida? Comment se transmet le sida? C est quoi être séropositif? Comment dépiste-t-on le virus du sida? Comment soigne-t-on le sida? Comment aider une personne séropositive? Quand faire un test de dépistage? Qu est-ce que prendre un risque? Que faire quand on a pris un risque? Comment faire un dépistage du virus du sida?

3 I. UN DISPOSITIF DE COMMUNICATION NATIONAL 3

4 UN DISPOSITIF DE COMMUNICATION NATIONAL Les nouvelles données issues de la déclaration obligatoire de séropositivité renforcent la conviction qu en termes de communication et au-delà de l effort de prévention qui doit être maintenu en direction de la population générale, il importe désormais de renforcer les actions ciblées en direction des populations les plus touchées (pour plus de détails voir pages 15 et 16 : les données épidémiologiques de l infection à VIH). Un dispositif de communication spécifique a été élaboré par le Ministère de la santé et de la protection sociale et l Inpes afin de sensibiliser les populations originaires d Afrique sub-saharienne, les populations des départements français d Amérique ainsi que les populations homosexuelles, plus particulièrement concernées. Ce dispositif ciblé, que vous trouverez détaillé de la page 6 à la page 11, complète une campagne tous publics à forte visibilité qui repose sur 3 spots Télévisés (1) et sur une campagne d affichage (2). 1. Campagne télévisée : «Parce que le virus du sida et les IST circulent, restez fidèle au préservatif» Elément central du dispositif, la campagne télévisée d été sera diffusée en métropole sur l ensemble des chaînes hertziennes et sur une sélection de chaînes du câble et du satellite à partir du 11 juillet Elle est composée de 3 spots s adressant à chacune des populations suivantes : homosexuelle, migrante, hétérosexuelle. Ces trois films mettent volontairement en scène trois lieux de rencontre, bar, fête communautaire et soirée entre amis. Tournés en situation quasi réelle pour les films en direction des homosexuels masculins et migrants, ces spots télévisés ont pour objectif de «ré-alerter» les personnes sur les risques de transmission en mettant en avant la possible contamination de partenaires potentiels. Tournés dans des lieux communautaires homosexuels et africains, avec des figurants choisis sur place, ces films se veulent empreints de réalité. D une durée de 35 secondes, ils nous font suivre une personne plongée dans un contexte propice aux rencontres. Une voix off vient indiquer que parmi les personnes présentes et susceptibles de séduire le protagoniste, l une pourrait être potentiellement contaminée par le virus du sida ou une IST. Une mise en tension est ainsi opérée au moment où le risque est mis en avant. La voix off vient par la suite annoncer que, quelle que soit la personne rencontrée et son statut sérologique, le protagoniste ne prendra aucun risque puisqu il a pris la décision d utiliser systématiquement un préservatif. Au-delà de la mise en avant des risques, il s agit donc également de rappeler le bénéfice en termes de sécurité que procure le préservatif. Ce spot en rappelant la possibilité de rapports entre personnes de statuts sérologiques différents permet de ne pas stigmatiser les personnes atteintes. 2. Campagne d affichage : «Oui-Non» Parallèlement une campagne d affichage baptisée «oui/non» sera diffusée chez les acteurs de santé, dans les mairies. Elle sera également mise en place dans le réseau «insert» (vitrines de cafés, magasins...). Le message, dans sa simplicité («oui» avec un «o» en forme de préservatif) permet d associer le préservatif à une acceptation, à une affirmation positive, tout en rappelant clairement le refus du rapport non protégé. Ces affiches seront visibles à partir du 15 juillet Au-delà de cette campagne «tous publics» à forte visibilité, trois dispositifs d actions spécifiques sont mis en place en direction des populations prioritaires. 4

5 II. UN DISPOSITIF DE COMMUNICATION CIBLE SUR LES POPULATIONS LES PLUS TOUCHEES 5

6 1. POPULATIONS HOMOSEXUELLES Un relâchement probable des comportements L infection à VIH et les Infections Sexuellement Transmissibles (IST) restent un problème de santé important pour la population homosexuelle masculine. En 2003, ce groupe représente une part importante aussi bien parmi l ensemble des nouveaux diagnostics d infection à VIH (27 %) que parmi les nouveaux cas de sida (27 %). Par ailleurs, la proportion d infections récentes est plus élevée dans ce groupe (58 %), reflet probable d un relâchement des comportements dans cette population. Parallèlement à l épidémie de VIH, une résurgence de la syphilis a été repérée à la fin de l année 2000 et a entraîné la mise en place d un système de surveillance 1. Le nombre de cas de syphilis a quasiment doublé entre 2001 et 2002 (207 cas en 2001, 417 en 2002). Il est resté stable en 2003 (428 cas), signifiant que la transmission de la syphilis se poursuit. L épidémie de syphilis touche essentiellement les hommes homosexuels (83 %), dont la moitié étaient séropositifs pour le VIH. La moitié des homosexuels atteints de syphilis ne savaient pas quelle était la personne source probable de la contamination. Lorsque cette personne était connue, la fellation non protégée était la pratique sexuelle la plus fréquemment citée. Plus récemment, un nombre croissant de cas de lymphogranulomatose vénérienne (LGV) rectale a été rapporté, essentiellement en Ile de France (12 cas au cours du dernier trimestre 2003, 20 cas au 1 er trimestre 2004) 2. La LGV est une infection sexuellement transmissible due aux bactéries Chlamydia trachomatis. C est une infection contagieuse dont les lésions primaires passent souvent inaperçues. La LGV avait disparu d Europe, aussi le diagnostic est-il rarement évoqué avant l apparition des complications. L enquête épidémiologique sur les 14 premiers cas de LGV rectale signalés montre que les personnes infectées sont des homosexuels masculins dont l âge moyen est de 40 ans, dont plus de la moitié est co-infectée par le VIH. Le Baromètre Gay est une enquête comportementale réalisée auprès d homosexuels masculins fréquentant les lieux de rencontre gays 3. Le Baromètre Gay a été réalisé pour la 1 ère fois à Paris en 2000, parallèlement à une autre enquête sur les comportements, l Enquête Presse Gay. Les résultats de l enquête 2002 ont confirmé la recrudescence des comportements à risque, déjà observée en 2000 chez les homosexuels. La pénétration anale sans préservatif (au moins une fois dans les 12 derniers mois), indicateur de prise de risque, est déclarée par 35 % des répondants lors des relations avec des partenaires occasionnels, dont le plus souvent (70 %) ils ne connaissent pas le statut sérologique. Cette pratique varie avec l âge, les jeunes homosexuels de 25 ans déclarant deux fois plus de pénétration anale sans préservatif que les hommes de plus de 45 ans. 1 Couturier E, Michel A, Dupin N, et al. Surveillance de la syphilis en France métropolitaine, Institut de veille sanitaire, Emergence de la Lymphogranulomatose vénérienne rectale en France. Cas estimés au 31 mars Synthèse réalisée le 1 er juin Institut de veille sanitaire, Baromètre Gay : les pratiques sexuelles à risque se maintiennent chez les homosexuels fréquentant les lieux de rencontre gays. In : «VIH, sida et IST. Etat des lieux des données en 2003». 27 novembre

7 Des campagnes ancrées dans la réalité de la vie homosexuelle - Campagne presse gay : «Have fun» Outre la campagne télévisée nationale (cf page 4), qui pour la première fois met en scène un bar de nuit homosexuel, une campagne presse prend place durant tout l été dans les supports de presse identitaires et quelques supports affinitaires. Les deux visuels n hésitent pas à évoquer les rapports homosexuels. Comme pour la campagne télévisée, il s agit dans cette campagne de s appuyer sur la réalité. C est la raison pour laquelle le choix s est porté sur un photographe, Jeff Burton, dont le travail tourne précisément autour de la saisie d instants de vie de la population gay. En prenant appui sur le vécu de la sexualité gay, le message «have fun», inséré dans un préservatif, prend ainsi une dimension libératrice, à contre-courant d un sentiment qui se répand aujourd hui : le préservatif comme une entrave à la liberté. L objectif est de remobiliser la communauté homosexuelle en lui présentant le préservatif comme un allié, un moyen de vivre sa sexualité librement. Cette campagne a été élaborée en partenariat avec un collectif d associations. Elle est donc cosignée par le Ministère de la santé et de la protection sociale, l Inpes, Aides, le Syndicat national des établissements gays (Sneg), Moules frites, le kiosque et Sida info service. Elle sera également diffusée en cartes postales dans les lieux gay (bars, boites de nuit, sauna...). Une déclinaison sera également mise en ligne sur les sites internet de rencontre dans le courant de l été. - Campagne syphilis Rappelons également qu une campagne d alerte et d incitation au dépistage de la syphilis est mise en place depuis le 15 juin : - diffusion de cartes d information. Elles rappellent les principaux modes de transmission, la simplicité de traitement et incitent au dépistage en informant que cette maladie s aggrave dangereusement sans traitement, - affichage dans les lieux gay, - mise en place de bannières sur une sélection de sites internet gay afin de permettre d un simple clic d avoir accès à l annuaire des centres de dépistage anonyme et gratuit de sida info service professionnels de santé concernés (médecins généralistes des réseaux VIH, dermatologues, médecins des dispensaires anti-vénérien et des centres de dépistage anonyme et gratuit, médecins des services d urgence et de maladies infectieuses ) sont également mobilisés. Ils ont reçu les cartes d information et l affichette. Un dépliant spécifique, rappelant les principales caractéristiques de l infection et de sa prise en charge, leur a également été envoyé au début du mois de juin. 7

8 2. POPULATIONS ORIGINAIRES D AFRIQUE SUB-SAHARIENNE Près de la moitié des personnes contaminées par rapport hétérosexuel sont originaires d un pays d Afrique sub-saharienne (source InVS) Les premiers résultats de la déclaration obligatoire ont montré que parmi les 690 personnes contaminées par rapports hétérosexuels, 47 % sont de nationalité d un pays d Afrique sub-saharienne (principalement Cameroun, Côte d Ivoire, Congo et République Démocratique du Congo). Chez les personnes de nationalité d un pays d Afrique sub-saharienne contaminées par rapports hétérosexuels, les nouveaux diagnostics VIH concernent dans deux tiers des cas des femmes. Ces femmes sont jeunes (32,2 ans), plus jeunes que les femmes de nationalité française (36,1 ans). Elles exercent moins souvent une activité professionnelle que les femmes d une autre nationalité. Le diagnostic de l infection à VIH est, pour ces femmes, plus souvent posé à l occasion d une grossesse. Cependant, la proportion d infections récentes est plus faible dans la population hétérosexuelle d Afrique sub-saharienne que dans la Répartition des personnes contaminées par rapport hétérosexuel selon la nationalité (N = 690) (France, données provisoires au 30/09/2003) Autres, inconnus 22,0% population française (26 % versus 44 %), ce qui pourrait s expliquer par un moindre accès au dépistage de ces personnes. France 31,0% Afrique subsaharienne 47,0% Source : InVS, 2004 L augmentation de la part des personnes d Afrique sub-saharienne dans l épidémie de VIH/sida est le reflet de la situation dramatique que vit l Afrique. Cette évolution se constate également dans la part de cette population parmi les cas de sida : en 2003, 44 % des cas de sida hétérosexuels surviennent chez des personnes d Afrique sub-saharienne, alors qu elles ne représentaient que 23 % des cas hétérosexuels en Libérer la parole autour de la maladie et lutter contre le tabou La méconnaissance de la maladie et l assimilation de la contamination à des pratiques sexuelles ou sociales contraires à la morale génèrent un tabou dans les communautés africaines vivant en France ; tabou également lié à la représentation de la sexualité dans les différentes cultures. Ce tabou s accompagne souvent d un déni du risque voire d un certain scepticisme à l égard de l existence même de la maladie. De plus, le jugement moral sur la maladie génère une forte exclusion des personnes atteintes dans les communautés migrantes car la maladie est appréhendée comme une catastrophe morale et sociale. Le sida est toujours associé à la honte, voire au déshonneur, touchant la personne mais aussi sa famille et à l idée d une souillure, une impureté suscitant chez les autres une répugnance mêlée de peur. C est une hantise renforcée par le statut des malades dans les pays d origine, tel qu on se le représente : des malades invisibles, pouvant être totalement séparés du reste de la société, parias. Cette peur de l exclusion génère des comportements à risques et cela constitue un obstacle particulièrement lourd à l adoption de comportements préventifs. 8

9 C est pourquoi la communication veille à valoriser l image de familles soutenant un de leurs membres infecté par le VIH et partageant sans risque son quotidien. L information sur la vie avec le VIH se concentre sur ce qui relie les personnes atteintes au reste de la population, et non sur ce qui les différencie. Fortement ancrée dans le quotidien, elle cherche des dénominateurs communs qui susciteront empathie et implication. La communication sensibilise également aux difficultés de la vie d une personne séropositive, illustrant les conséquences dramatiques sur l état de santé que peuvent avoir les comportements de rejet (on cache son statut, on ne se soumet pas au test de dépistage, on ne prend pas ses traitements, on ne propose pas de rapports protégés...). - Les sportifs se mobilisent Deux nouvelles campagnes cherchent cette année à donner une visibilité à la maladie et à casser ce tabou en donnant la parole à des hommes et femmes célèbres de la communauté. Des athlètes africains participant aux prochains Jeux Olympiques à Athènes prendront la parole cet été sur le préservatif. Les sportifs de la Fédération Française d Athlétisme s exprimeront avec leurs propres mots dans des spots de 30 secondes seront diffusés en août prochain. Ils rappelleront la fiabilité du préservatif, inciteront à son utilisation systématique. - Les femmes célèbres prennent la parole sur TV5 Des femmes célèbres issues de la communauté africaine se mobiliseront également contre le sida à la rentrée sur TV5 monde en prenant la parole dans le cadre de 15 mini-programmes de 30 secondes. - Favoriser le dialogue sur les radios communautaires L Inpes continue, par ailleurs, un travail initié depuis plusieurs années en donnant la parole en France et en Afrique (Cameroun) à des personnes issues de la communauté s exprimant librement sur la sexualité et le sida. Les discussions sont initiées par l écoute d épisodes des aventures de Moussa le taximan. Elles sont ensuite diffusées sur l antenne d Africa n 1 dans le cadre de l émission de prévention «Afrique santé» et sont mises à disposition des acteurs de terrain sur support audio pour faciliter le travail mené dans le cadre de leurs actions de proximité. Un certain nombre d actions seront par ailleurs menées en direction des populations migrantes originaires du Maghreb, parmi lesquelles on citera la diffusion d émissions pédagogiques et informatives sur le VIH/sida, réalisées en partenariat avec radio Orient et Beur FM. - Une affichette : «les femmes préfèrent les hommes qui savent les protéger» En renfort de la campagne télévisée diffusée à partir du 11 juillet sur les chaînes nationales, une affichette destinée aux populations originaires d Afrique sub-saharienne sera diffusée dans le réseau insert (vitrines de cafés, magasins...) d Ile-de-France, sur les lieux de vie de la communauté. L affichette met en scène un couple dont l homme enlace sereinement sa compagne dans un geste protecteur. Il tient à la main un préservatif, illustrant ainsi la signature : «les femmes préfèrent les hommes qui savent les protéger». La campagne place ainsi l utilisation du préservatif dans une démarche de protection du partenaire et valorise les hommes qui l utilisent. Elle sera mise en place du 29 juillet au 31 août. 9

10 3. POPULATION DES DEPARTEMENTS FRANÇAIS D AMERIQUE (MARTINIQUE, GUADELOUPE, GUYANE) Epidémiologie Les départements français d Amérique (DFA) font partie avec l Ile-de-France et la région PACA des régions les plus touchées par l infection à VIH. En 2002, la région Antille-Guyane avait un taux de sida pour habitants de 2,6 versus 2,4 pour l Ile-de-France et 1,6 pour la région PACA. Des disparités importantes apparaissent entre les DFA puisque le taux d incidence annuel de cas de sida par million d habitants est de 385 pour la Guyane, 140 pour la Guadeloupe et 69 pour la Martinique, versus 29 pour la moyenne nationale et 77 pour l Ile-de-France. Cas de sida par département et par année de diagnostic Données du 31 décembre 2002, Source InVS (données provisoires non redressées) * 2002* Guadeloupe Martinique Guyane Réunion Les DFA se distinguent de la moyenne française, par une proportion plus élevée de contamination hétérosexuelle. Les contaminations homosexuelles et consécutives à l usage de drogue injectée par voie intraveineuse représentent corrélativement une part plus faible. Parmi les DFA, c est en Guyane que le mode de transmission hétérosexuel est le plus important. Répartition des cas de sida cumuléspar mode de contamination, département de domicile et sexe. 30 septembre 2002, Source InVS Surveillance du sida (données provisoires non redressées) Hétérosexuel Homo/bisexuel UDI Autres* Total N % N % N % N % - Guadeloupe Martinique Guyane * transfusion, transmission mère-enfant, mode de contamination inconnue. La proportion de malades âgés touchés par le sida est également plus importante : pour les quatre départements, les plus de 50 ans représentent au 30 septembre 2002, 21 % des malades contre 12 % à Paris. 10

11 Des campagnes au ton décalé, en phase avec les mentalités Un dispositif a été spécifiquement conçu pour les trois départements français d Amérique : Martinique, Guadeloupe, Guyane. Ce dispositif prend place sur trois grands media locaux : télévision, radio et affichage. Le ton de l ensemble des actions se veut résolument positif. Il s agit de valoriser le préservatif et d une manière plus générale les comportements préventifs. - Campagne télévisée : «les femmes préfèrent les hommes qui en ont» Deux spots télévisés ont été tournés sur place par un réalisateur martiniquais, Gilles Ellie dit Cosaque. Ils ont pour objectif de faire apparaître le préservatif comme un allié de la gent masculine, un moyen de séduction auprès des femmes présentées comme responsabilisées en termes de prévention du sida. La signature «les femmes préfèrent les hommes qui en ont» affirme avec humour le souhait qu ont les femmes d avoir des rapports protégés. Elle s adresse à la fois aux hommes pour qui le préservatif devient un attribut positif, et aux femmes qui voient ainsi conforté leur droit à demander à leurs partenaires d utiliser des préservatifs. L un des spots a lieu sur une plage et met en scène une femme qui vient passer en revue un groupe d hommes en train de jouer au football. Après les avoir scrutés du regard, elle choisit celui qui arbore un préservatif coincé dans la ceinture de son maillot de bain. Le second a lieu en discothèque et met en scène une rencontre ; la jeune femme doit partir et propose de donner son numéro de téléphone à l homme qui, pour le noter, ne dispose que d une pochette de préservatif. Gêné, l homme lui tend celle-ci. La jeune femme lui fait comprendre qu elle le trouve d autant plus séduisant qu il apparaît comme quelqu un de responsable. La campagne télévisée débutera le 11 juillet sur les chaînes locales et durera tout l été. - Campagne d affichage Parallèlement, une déclinaison en affichage 4x3 sera mise en place en Martinique et en Guadeloupe avec une signature identique à la campagne télévisée. - Partenariat radio Durant tout l été, un partenariat avec «la patrouille des plages» NRJ permettra de diffuser de l information et des préservatifs sur les plages antillaises. - Les sportifs antillais se mobilisent A l occasion des Jeux Olympiques, des sportifs antillais prendront la parole pour mobiliser l opinion sur la nécessité de se protéger du sida. Une série de spots radio sera ainsi diffusée durant tout l été sur les antennes locales. 11

12 III. UNE POLITIQUE DIVERSIFIEE POUR LUTTER CONTRE LE SIDA 12

13 UNE POLITIQUE DIVERSIFIEE POUR LUTTER CONTRE LE SIDA Lancement d un appel à projets Le 30 mars 2004, l Inpes a lancé l appel à projets VIH/IST. Cet appel à projets national a été doté d un budget de projets ont été déposés. Chaque projet a été analysé par deux experts selon une grille d analyse élaborée avec la participation de ces mêmes experts. Au total, cet appel à projets permettra de financer 26 actions s intéressant aux populations prioritaires. Les projets sélectionnés seront rendus publics à la fin du mois de juillet. Plus de 4 millions de préservatifs distribués Le nombre de préservatifs masculins et féminins qui sont distribués aux associations ou lors d événements (solidays, retransmission des matchs lors de la coupe d Afrique de foot ) par l Inpes a très fortement augmenté pour la période (+ 41% pour les préservatifs masculins, + 93% pour les préservatifs féminins). Les chiffres disponibles pour les 5 premiers mois de 2004 confirment cette tendance. Distribution gratuite de préservatifs masculins : Année 2000 : Année 2003 : Pour la période allant du 01/01/04 au 31/05/04 : Pour les préservatifs féminins : Année 2000 : Année 2003 : Pour la période allant du 01/01/04 au 31/05/04 : Près de 15 millions de brochures, dépliants, CD, cassettes audio et vidéo diffusés L Inpes a distribué gratuitement en 2003, plus de documents informatifs (brochures, dépliants ) qui s adressent à différents publics (migrants, grand public, homosexuels, usagers de drogue, multipartenaires hétérosexuels). Une brochure intitulée «vaincre le sida» est éditée en 23 langues, afin de permettre aux populations étrangères vivant en France de recevoir une information complète. Mobiliser les professionnels de santé Différents outils (dépliants, cassettes, affiches ) sont mis gratuitement à la disposition des professionnels de santé pour les aider à parler du sida avec leurs patients Deux documents sont prévus pour les professionnels de santé en décembre 2004 : - Un guide pratique de prise en charge médico-psycho-sociale du migrant étranger en situation précaire (qui sera diffusé à exemplaires auprès des professionnels concernés) - Un document de sensibilisation pour les professionnels «non concernés», sur le thème «patient migrant et VIH» qui sera diffusé largement par voie de presse Sida info service L Inpes finance l association Sida Info Service qui propose une information, une écoute, un soutien aux publics concernés par le VIH/sida, les hépatites et les infections sexuellement transmissibles, grâce à des services téléphoniques et des sites internet. En 2003, l association a traité appels et son site internet a fait l objet de connexions, correspondant à plus de 4,3 millions de pages consultées. 13

14 IV. DONNEES EPIDEMIOLOGIQUES ET QUESTIONS SUR LE SIDA 14

15 1. VIH / SIDA : UNE CONTAMINATION PREOCCUPANTE Surveillance de l infection à VIH et du SIDA en France au 30 septembre Avec la déclaration obligatoire du VIH et du sida, complétée par la surveillance virologique qui permet de caractériser les populations récemment contaminées, la France dispose d un système de surveillance plus performant pour suivre la dynamique de l épidémie. Nouveaux diagnostics d infection à VIH Au 30 septembre 2003, cas d infection à VIH diagnostiqués ont été analysés. Les résultats doivent cependant être interprétés avec prudence, certaines régions (comme la région Paca) étant sousreprésentées (2 % des cas déclarés) alors que d autres régions comme l Île de France sont surreprésentées. Parmi les nouveaux diagnostics d infection à VIH, la proportion de femmes est de 43 %. L âge moyen au moment de l infection est de 37 ans pour l ensemble des cas, moins élevé chez les femmes (33,6 ans) que chez les hommes (39,4 ans). Les rapports hétérosexuels représentent le principal mode de contamination parmi les nouveaux diagnostics d infection à VIH (53 %), avec une différence selon le sexe : 74,4 % des femmes versus 37,2 % pour les hommes. Parmi la population hétérosexuelle contaminée, 60 % sont des femmes et près d une personne sur deux est de nationalité d un pays d Afrique sub-saharienne. La contamination homosexuelle se maintient à niveau élevé avec 36 % des contaminations chez les hommes alors que la contamination par usage de drogues injectables ne représente que 3 % des nouveaux diagnostics. Nouveaux diagnostics d infection VIH en 2003 selon le mode de contamination - Hommes Nouveaux diagnostics d infection VIH en 2003 selon le mode de contamination - Femmes Hétérosexuels 37,2% UDI 4,0% Autres, inconnus 22,8% UDI 1,2 % Autres, inconnus 24,4% Hétérosexuels 74,4% Homosexuels 0,0% Homosexuels 36,0% Source : InVS, Sauf mention contraire, les résultats présentés sont issus de : Institut de veille sanitaire, Saint-Maurice avec la collaboration du Centre national de référence pour le VIH, Tours, Premiers résultats du nouveau dispositif de surveillance de l infection à VIH et situation du sida au 30 septembre BEH n 24-25/

16 Pour un tiers des cas, le diagnostic du VIH a été réalisé suite à des signes cliniques. Cependant les motifs de dépistage diffèrent selon le sexe, en raison de la proposition systématique d une sérologie VIH aux femmes enceintes. Nouveaux cas de sida diagnostiqués Environ personnes étaient vivantes au 30 septembre 2003 en ayant développé un sida. Le nombre de nouveaux cas de sida diagnostiqués chaque année diminue faiblement depuis 1998, il est proche de cas en L âge moyen au moment du diagnostic de sida augmente régulièrement au cours du temps, il est passé de 36,5 ans en 1990 à 42 ans en Au 30 septembre 2003, environ un cas de sida sur deux (51 %) concerne une personne contaminée par rapports hétérosexuels, plus d un sur quatre (27 %) une personne contaminée par rapports homosexuels et un sur dix (11 %) une personne contaminée par usage de drogues injectables. Le pourcentage de cas liés à une contamination homosexuelle est en 2003 pour la première fois en augmentation par rapport aux années précédentes. Répartition des cas de sida par mode de contamination, et année de diagnostic (France, données au 30 septembre 2003). Source : InVS, Proportion (%) Homosexuels Hétérosexuels UDI 0 * * trimestres * : données provisoires non La moitié (51 %) des personnes chez lesquelles un diagnostic de sida a été posé au 30 septembre 2003 ignoraient leur séropositivité au moment du diagnostic et 22 % la connaissaient mais n avaient pas bénéficié d un traitement antirétroviral avant le diagnostic de sida. La méconnaissance de la séropositivité VIH au moment du diagnostic du sida est plus fréquente chez les personnes contaminées par rapports hétérosexuels (60 %) que par rapports homosexuels (40 %) et surtout par injection de drogues (14 %). Elle varie selon la nationalité et est plus élevée chez les personnes d Afrique sub-saharienne. En termes géographiques, les zones les plus touchées en métropole sont toujours l Ile-de-France et la région Provence Alpes Côte d Azur et dans les DOM, la Guyane et la Guadeloupe. 16

17 2. DES QUESTIONS SUR LE SIDA? C est quoi le sida? Le sida (syndrome d immunodéficience acquise) est une maladie provoquée par un virus. Ce virus est appelé VIH (virus de l immunodéficience humaine). Il se transmet par voie sexuelle, sanguine ou pendant la grossesse (de la mère au fœtus), et s attaque au système qui défend l organisme contre les maladies (le système immunitaire). Progressivement, il détruit certains éléments essentiels du système immunitaire, en particulier des globules blancs appelés «lymphocytes CD4». Quand le taux de CD4 est trop bas, des infections graves peuvent survenir, que l on appelle les «infections opportunistes», et c est à ce stade que l on parle de la maladie du sida. Comment se transmet le sida? Quand une personne est porteuse du virus du sida (VIH), celui-ci peut-être présent dans certains liquides de son corps : le sang, le sperme et le liquide qui survient avant l éjaculation (liquide préséminal), les sécrétions vaginales, le lait maternel. Par ces liquides, il existe trois voies de transmission et ce sont les seules : - la transmission sanguine, lors de l échange de seringues chez les usagers de drogues ou par contact avec une plaie ouverte. - la transmission sexuelle, lors de pénétrations non protégées avec une personne infectée. - la transmission de la mère à l enfant : lorsqu une femme séropositive est enceinte, le virus peut passer de la mère au fœtus. Pour éviter la contamination par le lait maternel, on conseille aux mères séropositives de ne pas allaiter. C est quoi être séropositif? Etre séropositif, pour le VIH (virus de l immunodéficience humaine, responsable du sida), c est être porteur du virus même si aucun signe de la maladie n apparaît. Une personne séropositive peut transmettre le virus à une autre personne lors de relations sexuelles non protégées, par le sang ou bien de la mère à l enfant. Il est important, au début d une relation appelée à durer et avant de cesser d utiliser le préservatif, de faire le test de dépistage pour connaître sa séropositivité éventuelle car cela permet d être pris en charge médicalement, mais aussi de prendre des précautions pour ne pas transmettre le virus et continuer à avoir une vie sexuelle responsable. Comment dépiste-t-on le virus du sida? En faisant une prise de sang. Lorsque l on fait le test de dépistage, c est soit la présence de traces du virus, soit celle des anticorps que l on va rechercher dans le sang. Pour effectuer un test de dépistage, il existe au moins une CDAG (consultation de dépistage anonyme et gratuit) dans chaque département. Désormais, on peut dépister la présence du virus dès le 15 ème jour après la prise de risque. Si le résultat est négatif, ce ne sera que trois mois après la situation à risque qu un dernier test permettra de savoir avec certitude que l on n est pas atteint par le VIH. En attendant, il faudra se protéger ainsi que son ou sa partenaire. Comment soigne-t-on le sida? Pour le moment, il n existe pas de traitement qui guérisse cette maladie, mais on peut soigner les symptômes de la maladie. Ces traitements freinent son évolution et améliorent les conditions de vie des malades. Les médicaments utilisés dans le traitement du sida sont le plus souvent donnés en multithérapie. 17

18 Ces traitements, très contraignants, ont pour but de faire baisser la quantité de virus présents dans le sang, mais ne permettent pas de les éliminer définitivement. En France, toute personne touchée par le VIH peut bénéficier d une prise en charge sociale et médicale (les soins sont entièrement gratuits). Comment aider une personne séropositive? Lorsqu on veut aider une personne séropositive, un proche ou un ami, le plus important est d être à l écoute, d être ou de rester un vrai ami sur qui on peut compter. On peut lui venir en aide dans la vie de tous les jours, l accompagner dans ses loisirs, mais le principal est de savoir être là, lorsqu il ou elle en ressent le besoin. Sida info service ( ) et diverses associations sont là aussi pour répondre aux questions. Vous pouvez aussi conseiller à votre ami(e) de les appeler afin qu il ou elle puisse rencontrer une personne spécialisée dans l écoute des personnes séropositives ou de leurs proches. Quand faire un test de dépistage? - Vous pensez avoir été confronté à une situation à risque - Vous et votre partenaire vivez une relation stable et vous voulez abandonner l utilisation du préservatif. - Vous envisagez une grossesse. Dans toutes ces situations, il est important de consulter un médecin sans attendre. Celui-ci vous écoutera, répondra à vos demandes d information, vous conseillera et vous prescrira un test si c est nécessaire. Si ce test est pratiqué 3 mois ou plus après la dernière situation à risque, son résultat est immédiatement certain, qu il soit positif ou négatif. Qu est-ce que prendre un risque? - Vous n avez pas utilisé de préservatif pour une pénétration (vaginale ou anale) ou pour un rapport bouche/sexe (présence de sperme dans la bouche). - Le préservatif a craqué. - Vous avez partagé du matériel usagé lors d une injection de drogue. Que faire quand on a pris un risque? Deux situations se présentent : - Vous avez pris un risque, il y a moins de 48 heures (2 jours), avec un partenaire dont vous connaissez le statut sérologique positif au VIH ou avec un partenaire rencontré occasionnellement : rendez-vous, si possible avec votre partenaire, aux urgences d un hôpital. Le médecin examinera avec vous le risque et vous proposera éventuellement un traitement d un mois, qui peut empêcher la contamination. - Vous avez pris un risque, il y a plus de 48 heures, consultez dans un centre de dépistage, à l hôpital ou votre médecin. On vous dira s il faut et quand faire le test. Si vous avez un doute, n hésitez pas à consulter le plus tôt possible. Pour obtenir l adresse du centre de dépistage le plus proche de chez vous, Sida info service : Comment faire un dépistage du virus du sida? Pour faire un dépistage du virus du sida (VIH), vous pouvez choisir entre plusieurs possibilités : - Rencontrer un médecin dans une consultation de dépistage anonyme et gratuit (CDAG). Il y en a au moins une dans chaque département. - Consulter votre médecin qui vous délivrera, si nécessaire, l ordonnance permettant de faire pratiquer un test dans un laboratoire d analyses médicales. - Vous rendre dans un centre de planification familiale, dans un dispensaire antivénérien ou dans un hôpital. 18