Regards croisés sur l alternance. Rapport d enquête AJE 2010

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1 Regards croisés sur l alternance Rapport d enquête AJE 2010 Juin

2 Table des matières Introduction :... 3 I. L information ) Comment est diffusée l information aujourd hui? Avis des différents acteurs... 4 a) Les entreprises : connaissance de l alternance et des mesures gouvernementales... 4 b) Les jeunes : connaissance et intérêt pour l alternance... 4 c) Les enseignants : évocation de l alternance en classe... 4 d) Les parents : satisfaits de l information de leurs enfants, expérience personnelle ) Qui doit bénéficier d une information prioritaire sur l alternance? ) Information pour le jeune :... 5 a) A quel moment dans la scolarité du jeune?... 5 b) Comment diffuser l information au jeune et quel type d information ont-ils besoin?... 5 II. Les développements de l alternance ) Promotion et développement de l alternance ) Généralisation de l alternance à tous les jeunes, à toutes les formations, à l enseignement supérieur... 9 a) Généralisation à tous les jeunes : b) Généralisation à l enseignement supérieur : c) Généralisation à toutes les filières : d) Généralisation à toutes les formations : ) Quelles professions ont nécessairement recours à l alternance selon vous? ) Recrutement des apprentis par les entreprises a) Motif b) A priori sur le recrutement c) Effectif actuel d) Poursuite en III. Les caractéristiques de l alternance et ses avantages ) Bénéfice pour qui, l entreprise un bon partenaire? Bon modèle pédagogique pour l avenir du jeune et de l entreprise ) Les avantages de l alternance? ) Les inconvénients de l alternance? ) Quelles sont les modes d accompagnement souhaitables du jeune? IV. Rôle d AJE selon les entreprises Annexes ) Lexique : ) Caractéristiques de l échantillon étudié ) Analyse des données : résultats ) Filières non concernées par la formation en alternance ) Professions dont l exercice est inconcevable sans recours à l alternance :

3 Introduction : Dans le contexte actuel de crise sur le marché du travail et du fort taux de chômage des ans, il est plus que jamais important d aider les jeunes à s insérer au mieux dans le monde professionnel. La formation par alternance qui allie cours théoriques en centre de formation et insertion professionnelle dans une entreprise permet de faciliter cette insertion et répond aux besoins de formation des jeunes et des entreprises. Elle permet de préparer un diplôme ou une qualification reconnue, du CAP au Master, tout en travaillant en temps partiel. La formation par alternance est un moyen efficace pour lutter contre le chômage des jeunes. En effet, toutes les études réalisées le démontrent, les jeunes formés par alternance s insèrent mieux et plus rapidement dans l univers professionnel. En 2008, étudiants ont ainsi adopté ce mode de formation, mais en 2009, les mauvaises conditions du marché de l emploi ont diminué ce nombre d environ 30 %. Le gouvernement s est donc engagé en 2009 à développer fortement la formation par alternance. En avril 2009, le président de la république a donc mobilisé les grandes entreprises pour qu elles trouvent le moyen de développer l alternance, et a confié la réalisation d un rapport sur le développement de l entreprise à Henri Proglio. Suite à ce rapport, le secrétaire d Etat chargé de l emploi, Laurent Wauquiez, a organisé en avril 2010 des ateliers de réflexion sur les moyens de développement de l alternance. L action d AJE s inscrit dans cette volonté de promotion de l alternance et cherche à faire connaître au gouvernement les souhaits des enseignants, des chefs d entreprise, des élèves et des parents d élèves. AJE a donc lancé une vaste enquête auprès de l ensemble de ces acteurs pour connaître et comprendre leur perception de l alternance et leurs remarques sur ce mode de formation. Les résultats de cette enquête sont développés autour de trois thèmes sur lesquels les différents acteurs ont réfléchi : comment améliorer l information sur l alternance? Doit-on développer l alternance et poursuivre la généralisation à l ensemble des formations? Quelles sont les avantages et les inconvénients de l alternance? 3

4 I. L information 1) Comment est diffusée l information aujourd hui? Avis des différents acteurs a) Les entreprises : connaissance de l alternance et des mesures gouvernementales Les grandes entreprises se tiennent mieux au courant que les petites sur les mesures gouvernementales en faveur de l alternance. En effet, 28 % des petites entreprises ne connaissent ces mesures gouvernementales contre seulement 12 % des grandes entreprises. Une meilleure information des petites entreprises permettraient donc d accroitre l impact des mesures gouvernementales. 63% des petites et des grandes entreprises trouvent ces mesures plutôt incitatrices. Dans les 40 % des entreprises qui ne trouvent pas ces mesures incitatrices, seulement 2 % des grandes entreprises les considèrent réellement sans intérêt, contre 18 % des petites entreprises qui sont moins nuancées. Les petites entreprises sont moins concernées par ces mesures. Elles n ont pas de quotas à respecter contrairement aux grandes. 85 % des petites entreprises ont trouvé l appel d AJE intéressant et même 18% très pertinent. Cela concerne 89 % des grandes entreprises (14 % très pertinent). Rappelons cependant que dans notre échantillon, il y encore 6,5 % des ETI qui ne sont pas concernées par l alternance, 33 % des PME et 81 % des TPE. En revanche, les 7 GE de l échantillon embauchent toutes des jeunes en alternance. b) Les jeunes : connaissance et intérêt pour l alternance 94 % des jeunes étudiés connaissent le principe de l alternance et 76 % sont intéressés. Les jeunes qui ne connaissent pas l alternance sont surtout les collégiens et les lycées de lycée général. L alternance n intéresse que 42 % des jeunes des lycées d enseignement général et technologique et 63 % des étudiants de 1 er cycle général de l enseignement supérieur, en revanche elle intéresse plus de 90 % des autres élèves. c) Les enseignants : évocation de l alternance en classe Environ 80 % des enseignants des lycées généraux et des lycées professionnels sont appelés à évoquer l alternance avec leurs élèves, et 100% des CFA et de l enseignement supérieur. Cependant si 96% des enseignants CFA, et 100% des enseignants de l enseignement supérieur proposent l alternance comme voie de réussite, cela ne concerne que 58 % des enseignants de lycées généraux et 70% des lycées pro. d) Les parents : satisfaits de l information de leurs enfants, expérience personnelle 60 % des parents sont satisfaits de l information donnée à leurs enfants sur l alternance. Les parents les plus mécontents de l information sont ceux dont l enfant est dans l enseignement supérieur (seulement 40% sont satisfaits). Il est donc possible que l information soit mal diffusée dans 4

5 l enseignement supérieur mais on peut également supposer que les élèves étant plus âgés, ils sont plus autonomes et partagent moins leurs décisions d orientation avec leurs parents. 16 % de l échantillon soit 32 parents d élèves ont déjà vécu une situation d alternance et 80 % des parents d élèves conseillent cette voie à leur enfant. En revanche seulement 50% de parents pensent pouvoir influencer le choix d orientation de leur enfant vers l alternance. 2) Qui doit bénéficier d une information prioritaire sur l alternance? Pour les parents, c est le jeune qui est l acteur principal de son orientation, les parents viennent ensuite et l école vient en dernier. Pour ceux dont les enfants sont au collège, en CAP/BEP et en BTS, les parents pensent être les acteurs majeurs de l orientation. Tous les acteurs sont d accord sur le fait que ce sont les jeunes qui doivent bénéficier d une information prioritaire sur l alternance, ensuite les entreprises, puis les enseignants et les parents. Parmi les enseignants de CFA, les parents devancent réellement les enseignants pour la priorité de l information. Les enseignants de CFA s estiment sans doute déjà assez informés. Si les PME et les TPE placent l entreprise loin devant les enseignants pour la priorité à l information, les ETI et les GE mettent elles presque à égalité les enseignants et l entreprise pour l accès à l information. On constate donc ici un besoin et une demande d information de la part des petites entreprises que n ont pas les plus grandes. Pour les parents, c est le jeune qui doit bénéficier d une information prioritaire sur l alternance, mais ils estiment que les enseignants et les parents sont prioritaires pour l information par rapport à l entreprise. Le canal d information le plus efficace pour les enseignants et les étudiants est de loin celui de l école, puis derrière vient celui des médias, ensuite viennent les parents et loin derrière les amis. Les parents estiment que leur rôle vient après celui de l école mais loin devant celui des médias et des amis. 3) Information pour le jeune : a) A quel moment dans la scolarité du jeune? Selon les acteurs, les moments importants pour informer le jeune sont tous les moments ou le jeune doit choisir son orientation. Les moments clés sont ainsi la troisième, la seconde et le bac. b) Comment diffuser l information au jeune et quel type d information ontils besoin? Six principaux types d information sont demandés par les jeunes : 1) Des informations sur la rémunération (14% des besoins) 2) Des informations sur les débouchés (12%) 3) Des informations générales sur le principe et le fonctionnement de l alternance (11%) 4) Des informations sur les horaires et le rythme de travail (10%) 5) Des informations sur les établissements qui proposent l alternance : où sont-ils? Qui sontils? quelles sont les types de formation qu ils proposent? (9%) 5

6 6) Quelles sont les entreprises qui sont concernées par l alternance et comment les trouver? (9%) Puis dans une moindre mesure, des informations sur les différentes filières qui existent, les différentes formations et les programmes des CFA (7%), des informations sur les taux de recrutement et de réussite aux examens, des exemples de réussite (6%), et enfin sur la durée du contrat et les droits et devoirs à respecter. (4%) La figure suivante représente le nombre de fois où ces besoins d informations ont été cités par les élèves. Les informations dont les jeunes aimeraient disposer Taux de réussite (examens et embauche) Connaître les différentes filières et formations Connaître les entreprises concernées Connaître les établissements proposant l alternance Perspectives de débouchés Rémunération Fonctionnement de l alternance et rythme de travail Nb de citations 97 Certaines nuances se font sentir selon les différentes formations des jeunes : Pour les étudiants en BTS et IUT, deux informations sont prioritaires : le montant de la rémunération et le rythme de travail avec les horaires. Pour les étudiants de CFA, c est également le montant de la rémunération qui est le plus demandé puis des informations sur les entreprises qui proposent l alternance et des moyens de les trouver et enfin des informations sur les différents types de formations et les différents établissements qui en proposent. Pour le 2 nd cycle de l enseignement général et le 1 er cycle d enseignement professionnel, ce sont des informations sur les débouchés dont ils ont besoin. Les lycéens de l enseignement général et professionnel qui sont moins renseignés souhaitent plutôt connaitre le principe général de l alternance et le fonctionnement. Ils sont aussi intéressés par les débouchés, la rémunération et des informations sur les établissements qui proposent l alternance. Les lycéens de l enseignement professionnel souhaitent aussi être renseignés sur les entreprises qui proposent l alternance et comment les trouver. Enfin les étudiants du 1 er cycle de l enseignement supérieur général s intéressent surtout aux débouchés, à la rémunération et cherchent également des informations plus générales sur le principe de l alternance, ses avantages et comment trouver les entreprises. Neuf principaux types d information se dégagent des demandes des enseignants : 1) Les enseignants ont besoin de support actualisés pour présenter l alternance : brochures, plaquettes d'information, diaporamas et vidéos. (12 % des demandes) 6

7 2) Ils souhaitent des interventions d AJE dans les établissements scolaires (10 % des demandes). 3) Une présence d AJE aux JPO et aux forums des métiers (7,5 % des demandes) 4) Ils souhaitent qu il y ait des rencontres jeunes entreprises (7 % des demandes) 5) Ils souhaitent être informés en priorité. Information des enseignants (en particulier ceux des lycées professionnels) (6,5 % des demandes) 6) Ils veulent des témoignages d apprentis et d anciens apprentis, des interventions de leur part en classe. (6,5 % des demandes) 7) Ils souhaitent une campagne médiatique, spots publicitaires à la radio, télé, affichage. (5,5 %) 8) Organisation de colloques et conférences tripartites avec débats entre les différents acteurs (5,5%) 9) Diffusion sur un site de toutes les offres d'alternance des entreprises partenaires et proposition de contacts (5%) Les autres propositions d action sont un partenariat plus actif avec les CDI et CIO ; organisation de visites des jeunes dans les entreprises ; Publication et diaporamas, vidéos sur les métiers ; Valorisation de l'apprentissage ; Diffusion des taux d embauche ; Site internet ; Information des familles ; Intervention des formateurs en CFA dans les établissements aux moments clés de l orientation ; La figure suivante représente le nombre de fois où ces moyens de diffusion de l information ont été cités par les enseignants. Besoins des enseignants pour promouvoir l'alternance Nb de citations Intervention d AJE dans les établissements scolaires Brochures, plaquettes d'information, vidéos Présence au forum des métiers et aux JPO Rencontres jeunes/entreprises. Informer les enseignants Témoignages d'élèves en apprentissage et d'anciens Campagne médiatique Colloques et conférences tripartites Diffusion sur un site de l'ensemble des offres d'alternance Certaines nuances se font sentir selon les différents types d enseignant Les enseignants de lycées souhaitent surtout des interventions dans les établissements scolaires, de la documentation et des rencontres jeunes entreprise. Ceux de lycée professionnels mettent aussi l accent sur une présence d AJE au forum et portes ouvertes ainsi que sur une information prioritaire pour les enseignants. Les enseignants de CFA souhaitent surtout des interventions dans les établissements scolaires, de la documentation et une présence d AJE au forum et portes ouvertes. 7

8 Pour les enseignants de l enseignement supérieur souhaitent des supports informatifs, des témoignages d apprentis, une diffusion sur un site de toutes les entreprises qui proposent l alternance et des contacts, et enfin des organisations de visite dans les entreprises. Le souhait de concentration et de diffusion des offres d alternance a été en partie exaucé : Laurent Wauquiez, a annoncé jeudi 20 mai 2010 le lancement d un portail internet de l alternance : Ce site internet est destiné à faciliter les démarches des jeunes intéressés par l alternance en favorisant l accès aux offres des différents réseaux sur un site unique, en assurant le référencement sur le web et en offrant des informations actualisées et régulières sur les contrats de professionnalisation et d apprentissage. Cette bourse d emploi permet d accéder à des offres de contrats d apprentissage et de professionnalisation dans divers métiers et sur tout le territoire. Au 20 mai, plus de offres de contrats en alternance sont ainsi proposées sur le portail. 8

9 II. Les développements de l alternance 1) Promotion et développement de l alternance 71 % des enseignants de LEGT souhaitent promouvoir et développer massivement l alternance, seulement 60 % des enseignants de LP, 92 % des enseignants de CFA et 94 % des enseignants de l enseignement supérieur. Plus de 95 % de l ensemble des entreprises souhaitent promouvoir et développer l alternance. Les entreprises sont également toutes convaincues que l entreprise gagne à former des jeunes en alternance et que l alternance motive et fait évoluer le projet du jeune. 85% des jeunes sont pour promouvoir et développer l alternance (12% disent «plutôt non» et 3 % sont contre). (Près de 25% des lycéens de la filière générale ne souhaitent pas que l alternance se développe.) 90% des parents souhaitent promouvoir et développer l alternance. 2) Généralisation de l alternance à tous les jeunes, à toutes les formations, à l enseignement supérieur A l exception des entreprises, les acteurs ne pensent pas l alternance soit généralisable à tous les jeunes. La figure suivante représente la part des différents acteurs favorables à différentes généralisation. 100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% Part des acteurs favorables à la généralisation de l'alternance 85% 80% 65% 70% 65% 65% 55% 45% 45% 45% 50% 40% 30% Enseignants Elèves Parents Entreprises Généralisation à tous les jeunes Généralisation à l'enseignement supérieur Généralisation à toutes les filières Généralisation à toutes les formations Note de lecture : 65 % des enseignants pensent que l alternance est généralisable à l enseignement supérieur. Zoom sur les enseignants : la figure suivante représente les parts des enseignants favorables à différentes généralisation en fonction du type d établissement où ils enseignent. On constate qu il existe des divergences d opinion selon ces différents types d établissements. 9

10 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% Part des enseignants favorables à la généralisation de l'alternance 78% 71% 63% 55% 55% 50% 49% 46% 44% 37% 37% 31% 25% 11% 8% LEGT LP CFA Enseignement supérieur Généralisation à tous les jeunes Généralisation à l'enseignement supérieur Généralisation à toutes les filières Généralisation à toutes les formations Note de lecture : 25 % des enseignants de lycée d enseignement général et technologique pensent que l alternance est généralisable à l enseignement supérieur. a) Généralisation à tous les jeunes : 30 % des enseignants pensent que l alternance n est pas généralisable à tous les jeunes. Mais, il existe de grandes variations selon les différents types d établissement de l enseignant. Cela concerne 25 % des enseignants de lycées généraux mais seulement 10% des enseignants des lycées professionnels. 50 % des enseignants de CFA partagent également cet avis, ainsi qu une infime minorité des enseignants du supérieur. L alternance ne concernerait donc que certains jeunes en particulier. 65 % des entreprises, de chaque type, pensent que l alternance est généralisable à tous les jeunes, (Surtout les ETI et les GE). Seulement 45 % des jeunes pensent que l alternance peut se généraliser à tous les jeunes. (63 % des BEP/CAP, 51% des BTS, 4% du second cycle supérieur, 50% des IUT, 38% de la licence générale, 47% de la licence pro, 49% des lycées pro, 31% des lycéens généraux. 45% des parents pensent que l alternance peut se généraliser à tous les jeunes. Il s agit des parents des lycéens, collégiens et des parents d élèves de l enseignement supérieur général. Les parents d élèves des filières BTS et CAP/BEP sont au contraire plus de 70% à penser que l alternance peut se généraliser à tous les jeunes (ils sont mieux informés). b) Généralisation à l enseignement supérieur : Les acteurs sont dans l ensemble plus favorables à la généralisation de l alternance à l enseignement supérieur. 64 % des lycées généraux pensent que l alternance peut se généraliser à l enseignement supérieur, 53 % des lycées pros. 76% des CFA et 70 % de l enseignement supérieur. Plus de 85 % des entreprises pensent que l alternance devrait être généralisée à tous les niveaux y compris l enseignement supérieur (Surtout les ETI et les GE). Si les grandes entreprises sont quasi unanimes sur cet élargissement et seraient friandes de jeunes en alternance de formation universitaire, l avis est un peu plus nuancé pour les TPE qui recrutent plutôt des jeunes en formation professionnelle. Et 70 % des jeunes pensent que l alternance peut se généraliser à l enseignement supérieur. (Surtout les élèves de l enseignement supérieur général (43% des IUT, des lycées généraux). 10

11 En revanche 80% des parents pensent qu elle peut se généraliser à l enseignement supérieur. c) Généralisation à toutes les filières : Au niveau des filières, 49% des enseignants de lycées pensent que l alternance peut se généraliser à toutes les filières, 35% des CFA et 50% de l enseignement supérieur. 65 % des entreprises, de chaque type, pensent que l alternance est généralisable à toutes les filières (Surtout les ETI et les GE). Cela concerne plus de 54% des jeunes et 50 % des parents. Pour l ensemble des acteurs, les filières non concernées par la formation en alternance sont : la filière médicale (20% des filières citées), puis les filières littéraires (15%), ensuite vient la filière du droit (10%), puis l enseignement (7,5%) et la filière scientifique (5,5%) Ainsi les acteurs qui considèrent que l alternance ne concerne pas toutes les filières, ciblent surtout les filières universitaires et l enseignement supérieur. En effet, ce sont les filières théoriques comme la recherche, l enseignement, les sciences dures (mathématiques, physique, ingénieur), les formations très littéraires (histoire, philosophie, sociologie, psychologie, art) sont considérées comme des filières non concernées par l alternance. D autres filières à fort contenu, qui sont réputées pour demander beaucoup d études sont régulièrement citées comme la gestioncomptabilité, les filières administratives et celles de l enseignement, ainsi que la filière du droit et la filière médicale. d) Généralisation à toutes les formations : 36% des lycées généraux et professionnels pensent que l alternance peut s élargir à toutes les formations. C est aussi l avis de 56% des CFA, et 40% de l enseignement supérieur. 65 % des entreprises, de chaque type, pensent également que l alternance est généralisable à toutes les formations (Surtout les ETI et les GE). Plus de 40% des jeunes pensent que toutes les formations peuvent offrir des possibilités d alternance. (Ici encore il s agit surtout de l enseignement supérieur général) et 50 % des parents pensent que toutes les formations peuvent admettre l alternance. 3) Quelles professions ont nécessairement recours à l alternance selon vous? D après l ensemble des acteurs, les professions dont l exercice est inconcevable sans alternance sont principalement les métiers du BTP (20 % des professions citées), les métiers du commerce et de la comptabilité gestion (13 %), ceux de l hôtellerie-restauration (13%), puis ceux de l artisanat (9%), du médical (7,5%), les métiers manuels (6,5%), la mécanique (4,5%). Plusieurs disparités existent selon les acteurs : Les entreprises mettent surtout en avant les métiers du commerce et de la comptabilité gestion (15%), puis les métiers manuels (13%). Ils accordent aussi un poids important aux métiers techniques (9%). Les enseignants mettent surtout en avant l hôtellerie-restauration (17%) et le BTP (16%) Pour les jeunes, ce sont principalement les professions du BTP (bâtiment, maçonnerie, menuisier, électricien, mécanicien, plomberie, charpenterie) (23 %), ceux du commerce, de la comptabilité et de la gestion (14%) et ceux de l hôtellerie restauration (13 %). 11

12 Enfin les parents, eux, pensent au BTP (14%) et aux métiers de commerce, comptabilité-gestion (13%) mais également à l artisanat (13%) et à la filière médicale (13%). L alternance reste donc associée à des filières «pratiques, techniques, manuels» liées à des métiers qui s apprennent principalement par la pratique et l expérience. Pour l ensemble des acteurs, le nombre de professions ayant recours à l accroissement est en augmentation. (Selon 83% des enseignants de lycées généraux, des CFA, et de l enseignement supérieur, 75% des lycées pro), également pour plus de 90 % des entreprises (90 et 100 % pour les ETI et GE et 80 % pour les PME, TPE), 80 % des jeunes et des parents. 4) Recrutement des apprentis par les entreprises a) Motif Le principal motif des grandes entreprises est l avenir de l entreprise alors que c est plutôt un motif de formation du jeune qui guide les petites entreprises. Le tableau suivant représente le classement des motifs de recrutement des jeunes en alternance selon les entreprises. Petites entreprises (TPE, PME) Grandes entreprises (ETI, GE) 1 Désir de formation du jeune Avenir de l'entreprise 2 Activité Activité de l entreprise 3 Avenir de l'entreprise Désir de formation du jeune 4 Conditions d'insertion Conditions d'insertion 96 % des petites entreprises et 92% des grandes souhaitent garder les jeunes qu elles forment en alternance. 43% des petites entreprises aimeraient qu il y ait dans le contrat de travail du jeune une clause d engagement à rester dans l entreprise (2-3 ans), cela ne concerne que 22 % des grandes entreprises. b) A priori sur le recrutement Selon les enseignants, les élèves et les parents d élèves, ce sont principalement les petites entreprises qui recrutent les apprentis (Les PME d abord pour les lycées généraux et les TPE pour les lycées professionnels et les CFA). Les petites entreprises sont donc les entreprises à cibler pour un objectif de promotion et de développement de l alternance. Selon les TPE et les PME, ce sont les petites entreprises qui recrutent le plus en alternance. Selon les ETI, ce sont les ETI et les PME tandis que selon les GE, ce sont les GE qui recrutent le plus. Il y a donc une mauvaise perception du marché de l alternance par les entreprises, ce sont en fait les TPE qui recrutent plus de 50% des jeunes en alternance en 2008 (Dares, 2010), mais une forte progression se fait dans les ETI et les GE. 12

13 c) Effectif actuel Les tableaux suivants représentent les effectifs actuels des jeunes en alternance dans les entreprises de l échantillon. Nous distinguons dans ces tableaux, les jeunes en contrat d apprentissage de ceux en contrat de professionnalisation (cf. lexique) Effectif des contrats d apprentissage par taille d entreprise : à 5 6 à à 100 Plus de 100 Nb d'entreprises Petites entreprises (TPE, PME) 54% 16% 23% 7% 0% 0% 166 Grandes entreprises (ETI, GE) 11% 4% 33% 27% 11% 14% 73 Total 41% 13% 26% 13% 3% 4% 239 Note de lecture : 54 % des petites entreprises n ont aucun jeune en contrat d apprentissage Commerce et services BTP- Industrie à 5 6 à à 100 Plus de 100 Nb d'entreprises Petites entreprises (TPE, PME) 72% 12% 16% 0% 0% 0% 60 Grandes entreprises (ETI, GE) 13% 13% 30% 30% 13% 0% 32 Total 52% 13% 21% 10% 5% 0% 92 Petites entreprises (TPE, PME) 71% 16% 12% 2% 0% 0% 106 Grandes entreprises (ETI, GE) 20% 17% 29% 20% 2% 12% 41 Total 56% 16% 17% 7% 1% 3% 147 Grand Total 54% 15% 18% 8% 2% 2% 239 Note de lecture : 20 % des grandes entreprises du BTP-Industrie ont 6 à 20 jeunes en contrat d apprentissage Effectif des contrats de professionnalisation par taille d entreprise : Petites entreprises (TPE, PME) à 5 6 à à 100 Plus de 100 Nb d'entreprises 71% 14% 13% 1% 0% 0% 159 Grandes entreprises (ETI, GE) 17% 15% 30% 24% 7% 7% 71 Total 54% 15% 18% 8% 2% 2% 230 Note de lecture : 71 % des petites entreprises n ont aucun jeune en contrat de professionnalisation 13

14 Commerc e et services BTP- Industrie à 5 20 à à 20 Plus de Nb 100 d'entreprises Petites entreprises (TPE, PME) 65% 10% 20% 0% 5% 0% 57 Grandes entreprises (ETI, GE) 19% 3% 41% 13% 19% 6% 30 Total 49% 8% 27% 4% 10% 2% 87 Petites entreprises (TPE, PME) 48% 20% 25% 0% 8% 0% 102 Grandes entreprises (ETI, GE) 5% 5% 27% 10% 34% 20% 41 Total 36% 16% 25% 3% 15% 5% 143 Grand Total 41% 13% 26% 3% 13% 4% 230 Note de lecture : 10 % des grandes entreprises du BTP-Industrie ont 6 à 20 jeunes en contrat de professionnalisation d) Poursuite en 2010 Le contexte de crise sur le marché du travail en 2009 a pénalisé le rythme de croissance des embauches en alternance. Seulement 30 % des ETI ont vu leur nombre d apprentis progresser en 2009, 19 % des PME et seulement 2 % des TPE. En revanche 5 GE sur 7 ont vu leur nombre d apprentis progresser dont 3 de plus de 5 %. Concernant les contrats de professionnalisation, le constat est très légèrement meilleur : 32 % des ETI ont augmenté leur nombre depuis la période précédente (dont 11 % de plus de 5 %), 4 GE sur 7, 22% des PME et 4% des TPE. Perspectives pour 2010 : Si 80 % des ETI et 85 % des GE pensent poursuivre leurs efforts d ici la fin de l année, ce n est le cas que de 56 % des PME et de 43 % des TPE. Enfin, 43 % des grandes entreprises pensent même accentuer cet effort, comme 14 % des PME, 22 % des TPE, et seulement 7 % des ETI. 14

15 III. Les caractéristiques de l alternance et ses avantages 1) Bénéfice pour qui, l entreprise un bon partenaire? Bon modèle pédagogique pour l avenir du jeune et de l entreprise Les acteurs sont unanimes : l alternance est bénéfique pour tout le monde, mais c est le jeune qui en bénéfice le plus suivi de l entreprise. Loin derrière viennent les enseignants et les parents (d abord les enseignants selon eux-mêmes et d abord les parents selon eux-mêmes). Cependant, les enseignants de lycée professionnel pensent que l entreprise bénéficie même plus de l alternance que le jeune. A la quasi-unanimité, l ensemble des acteurs considèrent que l alternance est un bon modèle pédagogique pour construire l avenir du jeune et celui de l entreprise. L approbation est un peu moins forte pour l avenir de l entreprise : 11 % des ETI, 9 % des PME et 14% des TPE estiment que ce n est pas un bon modèle pédagogique pour l entreprise, comme 15 % des étudiants. Environ 10 % des enseignants de lycée général et technologique et 15 % de lycées professionnels ne sont pas convaincus, comme 20 % des élèves du lycée général. A l unanimité, les acteurs pensent que l alternance prépare mieux les jeunes à l exercice d un métier, permet de mieux comprendre les attentes des entreprises et de mieux cerner ses compétences professionnelles. Les enseignants de lycées professionnels sont un peu plus nuancés, 25 % d entre eux ne le pensent pas. L alternance permet-elle d appliquer les connaissances acquises à l école? Oui selon 89% des lycées généraux, selon 83% des lycées professionnels, 92 % des CFA, et plus de 90% de l enseignement supérieur. Les retours des élèves lorsqu ils reviennent de stage aident-ils les enseignants à optimiser leurs cours? C est l avis de 61% des lycées généraux, de 74% des lycées pro, de 80% des CFA, de 90 % de l enseignement supérieur. 78% des enseignants de lycée général seraient prêts à enseigner dans des classes d apprentis. 88 % des enseignants des lycées professionnels, et 100% des autres types d établissements. La connaissance de l alternance est de nature à faire évoluer le projet professionnel du jeune pour 90% des enseignants et 80 % des jeunes. (Encore ici, les lycéens de la filière générale et de l enseignement supérieur de 1 er cycle général sont plus sceptiques : plus de 30% d entre eux pensent que l alternance ne peut motiver et faire évoluer le projet du jeune). 2) Les avantages de l alternance? Les avantages de l alternance sont l expérimentation des connaissances et l accès facilité à l embauche, puis vient la connaissance du monde travail. Loin derrière vient ensuite la rémunération puis le statut de salarié. Pour les enseignants de CFA, de lycée polyvalent et d université, l accès facilité à l embauche est l avantage le plus important. Et le statut de salarié devance la rémunération. En revanche pour les écoles de commerce et d ingénieur, c est surtout l expérimentation des connaissances et la 15

16 connaissance du monde du travail qui dominent. Ces écoles permettent déjà un accès facile à l embauche et l alternance ne leur apporte pas d avantage de ce côté-là. C est l expérimentation des connaissances qui est le bénéfice principal que retirent les jeunes de l alternance. Viennent ensuite la connaissance du monde du travail et l accès facilité à l embauche. L accès facilité à l embauche tient une place croissante avec l âge du jeune. Il devient une raison aussi importante que l expérimentation des connaissances pour l enseignement supérieur de 1 er cycle (professionnel et général), les IUT et l enseignement supérieur de 2 nd cycle. L accès à l embauche est même la raison la plus importante pour les licences professionnelles. En revanche la connaissance du monde du travail est la raison la plus importante pour les collégiens. 30 % des parents choisiraient l alternance pour financer les études de leur enfant. Cela concerne 70% des parents de jeune de l enseignement supérieur. (L enseignement supérieur est vu comme une transition vers le monde du travail) Pour les parents, l avantage majeur de l alternance est l expérimentation des connaissances théoriques. La connaissance du monde du travail et l accès facilité à l embauche viennent ensuite. Enfin en tout dernier le statut de salarié puis la rémunération. Si l accès facilité à l embauche et la connaissance du monde du travail sont à égalité en général, l accès à l embauche est plus important pour l enseignement supérieur et les lycées professionnels. Le graphique suivant représente l importance de chaque avantage de l alternance pour les acteurs. On constate que le statut du salarié et la rémunération n y tiennent pas une grande place sauf pour les jeunes qui accordent plus d importance à la rémunération que les autres acteurs. 100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 7% 6% 24% 33% 3% 2% 22% 34% 8% 8% 7% 14% 24% 25% 23% 23% Statut du salarié Rémunération Connaissance du monde de travail Accès facilité à l'embauche 20% 10% 0% 39% 38% 30% 31% Enseignants Entreprises Jeunes Parents Expérimentation des connaissances Note de lecture : l expérimentation des connaissances représente environ 30 % des avantages de l alternance pour les enseignants. Mode de calcul : Les questionnaires demandaient de classer les 5 avantages présentés par ordre d importance. Lorsque un avantage était classé 1, on lui attribue un score de 5, lorsqu il est classé 2, on lui attribue un score 16

17 de 3 et lorsqu il est classé 3,4 ou 5, on lui attribue un score nul. Dans ce graphique, sont représentés la part de chaque avantage dans le score total. Zoom sur les enseignants : 100% 90% 80% 70% 7% 8% 5% 2% 6% 6% 8% 11% 25% 23% 24% 24% Rémunération Statut du salarié 60% 50% 40% 30% 20% 10% 35% 28% 31% 32% 26% 38% 35% 28% Connaissance du monde de travail Expérimentation des connaissances Accès facilité à l'embauche 0% LEGT LP CFA Enseignement supérieur Note de lecture : l expérimentation des connaissances représente environ 35 % des avantages de l alternance pour les enseignants de lycée général et technologique. 3) Les inconvénients de l alternance? La difficulté de trouver une entreprise et le rythme de travail sont les deux inconvénients majeurs de l alternance pour l ensemble des acteurs. Ensuite viennent les conditions de travail, puis la rémunération et en fin en bon dernier l image dévalorisante que pourrait avoir l alternance La difficulté de trouver une entreprise est reportée en premier par les lycées généraux légèrement devant le rythme de travail. Pour les CFA et l enseignement supérieur, c est le rythme de travail qui est le plus difficile devant le fait de trouver l entreprise. Selon les entreprises, le plus gros obstacle est la difficulté pour le jeune de trouver l entreprise adaptée. Cet obstacle est encore plus particulièrement mis en avant par les PME et les TPE. Le deuxième inconvénient est le rythme lourd pour le jeune qui cumule une vie professionnelle et une vie étudiante avec du travail à la maison. Se remettre sur ses cours le soir après une journée de travail en entreprise n est pas toujours facile. Enfin dans tous les cas l image dévalorisante et la rémunération viennent en dernier. L image dévalorisante prend un peu plus de place pour les entreprises, les parents d élèves et pour les enseignants des CFA. Plus de 80% pensent qu il est possible de concilier vie d étudiant et vie professionnelle. (Un peu moins pour la filière générale également). 17

18 Le graphique suivant représente l importance de chaque inconvénient de l alternance pour les acteurs. On constate que la difficulté de trouver une entreprise est un inconvénient majeur surtout pour les entreprises. 100% 90% 80% 70% 60% 50% 40% 30% 20% 10% 0% 4% 6% 9% 12% 11% 13% 9% 3% 11% 14% 39% 28% 14% 14% 32% 24% 39% 52% 32% 36% Enseignants Entreprises Jeunes Parents Rémunération Image dévalorisante Conditions de travail Rythme de travail Difficulté de trouver une entreprise Note de lecture : le rythme de travail représente environ 39 % des inconvénients de l alternance pour les enseignants. Mode de calcul : Les questionnaires demandaient de classer les 5 avantages présentés par ordre d importance. Lorsque un avantage était classé 1, on lui attribue un score de 5, lorsqu il est classé 2, on lui attribue un score de 3 et lorsqu il est classé 3,4 ou 5, on lui attribue un score nul. Dans ce graphique, sont représentés la part de chaque avantage dans le score total. Zoom sur les enseignants : 100% 90% 80% 70% 60% 50% 8% 6% 8% 38% 3% 3% 6% 6% 13% 6% 7% 4% 11% 41% 44% 37% Rémunération Image dévalorisante Conditions de travail 40% 30% Rythme de travail 20% 10% 0% 41% 43% 40% 35% LEGT LP CFA Enseignement supérieur Difficulté de trouver une entreprise Note de lecture : le rythme de travail représente environ 38 % des inconvénients de l alternance pour les enseignants de lycée général et technologique. 18

19 4) Quelles sont les modes d accompagnement souhaitables du jeune? Plus de 90 % des enseignants pensent que l entreprise est un bon partenaire de formation. 92 % des enseignants de LEGT pensent que le parrainage est un accompagnement souhaitable pour les jeunes en alternance, comme plus de 80 % des enseignants des autres formations. 100 % des enseignants pensent que le tutorat est un accompagnement souhaitable pour les jeunes en alternance. A la quasi-unanimité, les parents considèrent que les entreprises sont un bon partenaire de formation. Et sont favorables au tutorat et au parrainage (dans une moindre mesure pour le parrainage (87%)). Les entreprises souhaiteraient que les jeunes soient accompagnés par un tuteur qualifié et qu il y ait un véritable suivi du jeune en alternance par son tuteur, son enseignant ou son maitre de stage. La demande d un tutorat de qualité revient en effet systématiquement dans les souhaits des entreprises. Reconnaître, valoriser et promouvoir la fonction tutorale 1 est un thème qui a également été abordé dans le rapport de L. Wauquiez. Plusieurs entreprises souhaiteraient qu il y ait plus de communication et un réel partenariat entre les entreprises et les écoles, les collèges et les universités. Les entreprises pensent que quelques échanges avec les enseignants et avec les parents durant l alternance amélioreraient son efficacité. Des bilans réguliers durant la période de l alternance sont ainsi demandés. Elles aimeraient plus d implication des enseignants qui devraient «connaitre l entreprise» voire même «aimer l entreprise». Elles souhaiteraient plus de rapprochement entre les centres de formations, les écoles et les entreprises. Les enseignants devraient mieux connaître les différents métiers et entreprises afin de mieux guider le jeune. Enfin certaines entreprises aimeraient que le jeune soit mieux préparé à l alternance, qu il ait certains pré-requis et qu il ait suivi une préparation initiale à la vie en entreprise. Plusieurs entreprises souhaiteraient qu il y ait également plus de stages durant la formation du jeune afin qu ils soient mieux préparés. Des missions biens définies ou un rôle bien défini et adapté à la formation du jeune semblent aussi importantes pour la qualité d une alternance. Plusieurs entreprises souhaiteraient également des aides financières supplémentaires ainsi qu une simplification des formalités administratives. IV. Rôle d AJE selon les entreprises Pour les grandes entreprises (GE et ETI), 5 types d action sont principalement demandés : 1) La valorisation de l alternance auprès des enseignants et des familles, leur montrer qu elle ne s adresse pas qu aux élèves en difficulté scolaire (19 % des demandes). 2) Faire connaitre et améliorer l image de l industrie auprès des jeunes (14 % des demandes) 1 Fonction du maître d apprentissage et du tuteur du contrat de professionnalisation. 19

20 3) Interventions et communications dans les établissements, et envers les enseignants (12 %). 4) Montrer aux jeunes des taux d insertion et exemples de réussite. (8%) 5) Sensibiliser les entreprises, managers et RH (7%) Pour les petites entreprises (TPE et PME), 6 types d action se détachent : 1) Interventions et communications dans les établissements, et envers les enseignants (21%). 2) La valorisation de l alternance auprès des enseignants et des familles, leur montrer qu elle ne s adresse pas qu aux élèves en difficulté scolaire (12 % des demandes). 3) Montrer aux jeunes des taux d insertion et exemples de réussite. (9 %) 4) Plateforme d'échange entre les trois acteurs (échange de pratiques, information sur les besoins, l'offre et la demande) (9 %) 5) Communication auprès des familles (9 %) 6) Information auprès des médias. (7%) Dans les autres types d action, il y a : Information sur les différentes filières et formations, Information sur les droits et devoirs de l'entreprise et de l'élève, Lettre d'information à l'entreprise par mail sur l'évolution de l'alternance, Lister les entreprises qui ont recours a l'alternance, Porteparole pour la simplification des procédures, Promouvoir la formation des tuteurs, Présélection des profils, Promouvoir les métiers techniques et manuels, Promouvoir la formation des tuteurs, Rencontre jeunes-entreprises, Témoignages de jeunes et d'entreprises en ligne, Visites d'entreprises. Demander des aides financières, Elonger la filière alternance aux écoles de l'enseignement supérieur de façon volontaire. La figure suivante représente le nombre de fois où ces moyens de diffusion de l information ont été cités par les enseignants. Rôle d'aje selon les entreprises Plateforme d'échange entre les trois acteurs Communication auprès des familles 9 9 Nb de citations Améliorer l'image de l'industrie 11 Présenter les taux d insertion et témoignages de réussite 14 Interventions dans les établissements scolaires 21 Valorisation de l alternance 19 20

21 Annexes 1) Lexique : Les deux principaux contrats de travail de l alternance : l alternance allie cours théoriques en centre de formation et insertion professionnelle dans une entreprise. L alternance permet de préparer un diplôme ou une qualification reconnue, du CAP au Master, tout en travaillant en temps partiel. Le terme d alternance englobe deux contrats de travail différents : - Le contrat d apprentissage concerne les étudiants qui seront obligatoirement scolarisés dans un CFA (Centre de Formation des Apprentis). Ce contrat s adresse aux jeunes de 16 à 25 ans, mais des dérogations sont possibles. Il permet de décrocher un diplôme professionnel de l enseignement secondaire ou supérieur, ou un titre à finalité professionnelle enregistré au répertoire national des certifications professionnelles (RNCP). C est un contrat tripartite, signé entre le jeune, l entreprise et le maître d apprentissage. La durée du contrat varie d un à trois ans en fonction du type de profession et de la qualification préparée. Le temps de travail est de 35 heures par semaine maximum, formation incluse. La rémunération est calculée selon un pourcentage du Smic, l âge et la branche professionnelle. Pendant la durée de son contrat, l apprenti est obligatoirement suivi par un maître d apprentissage qui l aide à acquérir les compétences nécessaires pour obtenir son diplôme, en lien avec le CFA. Il n est pas nécessaire d avoir trouvé son entreprise pour s inscrire en CFA même si c est vivement recommandé. - Le contrat de professionnalisation s adresse davantage aux personnes avec une première expérience professionnelle. L apprentissage est une formation forcément diplômante, tandis que le contrat de professionnalisation permet surtout d améliorer ses qualifications. Créé en octobre 2004, le contrat de professionnalisation s adresse aux jeunes âgés de 16 à 25 ans et aux demandeurs d'emploi de plus de 26 ans qui veulent compléter leur formation initiale et se réinsérer dans le milieu professionnel. C est un contrat de travail à durée déterminée ou indéterminée qui permet d acquérir un diplôme, un titre enregistré au RNCP ou une certification reconnue par la branche professionnelle choisie. Contrairement au contrat d apprentissage, l employeur n est pas obligé de désigner un tuteur. La rémunération en contrat d apprentissage est aussi calculée selon un pourcentage du Smic, de l âge et du niveau de qualification. Dans les deux cas, l alternant est sous statut salarié. À ce titre, il bénéficie des mêmes droits que les autres salariés, notamment en termes de congés payés et de cotisation pour sa retraite. Tutorat : Le tuteur est en général le maître d apprentissage du jeune en formation. Il s agit d une personne qualifiée qui a été formée pour assurer le suivi et la formation du jeune en entreprise. En effet, selon le code du travail, «L employeur veille à ce que le maître d apprentissage bénéficie de formations lui permettant d exercer correctement sa mission», mais cette formation ne constitue pas une condition d exercice de la fonction tutorale. Parrainage : le parrain est un employé de l entreprise (souvent un senior) qui doit transmettre aux jeunes son expérience, ses connaissances et répondre ses questions. Il n a pas de qualification particulière et n a pas un rôle de formation. 21

22 1er cycle pro et 2nd et 3ème cycle supérieur 7% 2) Caractéristiques de l échantillon étudié L échantillon comprend : enseignants dont 28% en lycée général, 23% en lycée professionnel, 7% en lycée polyvalent, 36% en CFA, 4% en université et 2% en école (commerce et ingénieur) entreprises dont 19 % de TPE, 51% de PME, 27 % d ETI et 7 GE. 116 entreprises sont dans le secteur de l industrie, 40 dans le secteur du BTP et 116 dans le commerce et services parents d élèves dont 60 % sont au collège et en lycée général et technologique, 20 % en lycée professionnel, 8% sont en CFA et 12% sont dans l enseignement supérieur universitaire ou en école de commerce ou d ingénieur étudiants dont 14 % en CAP/BEP, 20 % en lycée professionnel, 30% au lycée général, 1,5 % au collège, 10% en BTS, 2,5 % en IUT, 12,5 % en études supérieure 1 er cycle général, 6 % en études supérieure 1 er cycle pro, et 3,5 % en étude supérieure (2 ème et 3 ème cycle). BTS IUT 13% 1er cycle général 11% Elèves CFA 30% Collège et lycée général 29% LP 11% ETI 27% Entreprises GE 3% PME 51% TPE 19% CFA 36% Enseignants Enseignement supérieur 6% Lycée professionnel 32% Lycée général 26% Enseignement supérieur CFA 12% 8% Lycée professionnel 20% Parents Collège, lycée général 60% 22

23 3) Analyse des données : résultats Enseignants et parents prioritaires sur l information Parents L alternance n est pas bénéfique pour le jeune en général et ne concerne que certains élèves : il ne faut pas la promouvoir Mauvais partenaire LEGT T Image dévalorisante Mauvaise rémunération Bénéfice pour tous Promotion et développement de l alternance pour tous les jeunes Elèves LP Supérieur Rythme et conditions de travail difficiles Bon partenaire Entreprises Promotion et développement de l alternance pour tous les jeunes Enseignant s CFA Entreprises prioritaires sur l information La figure ci-dessus représente spatialement les positions des différents acteurs et des différents types de formation selon deux axes : - L axe horizontal représente la volonté de promotion de l alternance : plus on se décale vers la droite et plus on estime que l alternance est bénéfique pour le jeune et qu elle est généralisable à l ensemble des formations. Plus on se décale vers la gauche et plus on estime que l alternance n est pas bénéfique pour le jeune et qu elle ne concerne que certains élèves. - L axe vertical représente les cibles prioritaires (après le jeune qui est la cible prioritaire pour tous) de l information sur l alternance. Plus on se décale vers le haut et plus on pense que les enseignants et les parents doivent être informés en priorité, et plus on se décale vers le bas et plus on pense que ce sont les entreprises qui doivent être informées. Il faut bien comprendre qu il s agit de positions relatives les uns par rapport aux autres et non de positions absolues. Ainsi, les entreprises sont plus en faveur de l alternance et de son développement que les élèves et elles estiment plus qu eux que l alternance est généralisable à tous. D autre part, on constate que les parents souhaitent être informés en priorité avec les enseignants sur l alternance 23

24 alors que les enseignants et les entreprises estiment que ce sont surtout les entreprises qu il faut informer. On constate que les enseignants considèrent particulièrement que les difficultés de l alternance sont les conditions de travail et le rythme difficile à supporter et que l inconvénient de l image dévalorisante de l alternance est plus importante chez les parents que chez les autres acteurs. Enfin, on constate une séparation entre les acteurs selon le type d établissement qui leur est lié (élèves, enseignants, parents). Ceux proche du lycée (général et technologique) sont moins favorables à la promotion et à la généralisation de l alternance que les acteurs des CFA et de l enseignement supérieur. Enfin les acteurs du lycée général et technologique pensent que les enseignants et les parents devraient être informés avant l entreprise ce que ne pensent pas les acteurs des CFA, lycées professionnels et du supérieur qui pensent qu il faut d abord informer l entreprise. 24