La LETTRE. de la Fraternité. Ayant pris la succession du Père Daniel. Né à Genève (Suisse) en 1950, je suis familier

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1 1 La LETTRE de la Fraternité Notre-Dame du Sacré-Cœur aujourd'hui n 14 octobre 2008 Issoudun, un Cœur pour le monde aujourd'hui! Cher ami, chère amie, membre de la Fraternité Ayant pris la succession du Père Daniel AUGUIE le 3 août 2008, je m adresse à vous pour la première fois par cette lettre. En effet, le 3 juillet 2008, au cours du Chapitre Provincial des Missionnaires du Sacré-Cœur qui s est déroulé du 29 juin au 5 juillet à Issoudun, les confrères m ont élu comme leur Provincial pour trois ans. Sans doute, mon visage ne vous est-il pas inconnu. J ai écrit plusieurs fois dans les Annales, ces années passées. Il est bon, aujourd hui, de faire davantage connaissance puisque, comme Provincial, je suis aussi Directeur de La Fraternité Notre-Dame du Sacré-Coeur. Né à Genève (Suisse) en 1950, je suis familier avec les Missionnaires du Sacré-Cœur depuis 1962, date de mon entrée au Petit Séminaire des Missionnaires du Sacré-Cœur (Petite- Œuvre) situé à Châtel St Denis, puis à Fribourg (CH). Alsacien pendant cinq années pour le temps de mes études de théologie ( ), je me retrouve ensuite sous le soleil du midi pour quatre ans, dans notre communauté de la paroisse St François à Nîmes. C est là que l appel à la vie missionnaire au grand large me rejoint en Il s agit de participer à une fondation nouvelle au Cameroun comportant la mission particulière d accueillir des jeunes Africains voulant devenir Missionnaires du Sacré-Cœur. Me voilà donc parti pour un nouveau voyage qui va durer 25 ans ( ). Le 7 novembre 1981, j arrive à Yaoundé d où je repartirai le 12 août Durant ces 25 ans, ce sera une vie riche en événements où j exercerai divers ministères : vicaire en paroisse, puis curé, professeur de spiritualité au Grand Séminaire Interdiocésain de Yaoundé, travail dans la formation des catéchistes et des laïcs engagés dans divers services d Eglise, responsable de nos étudiants en philosophie, économe de la communauté. De 1991 à 1993, je poursuis un cycle de deux années d études de gestion et comptabilité à l Université Catholique d Afrique Centrale, nouvellement créée. En 1995, notre Père Général me demande de succéder au Père Karl Hofer comme Supérieur de l Union d Afrique Francophone. Entre 1981 et 1995, beaucoup d événements ont eu lieu pour les Missionnaires du Sacré Cœur en Afrique. Dès 1981, des jeunes Africains ont rejoint nos communautés pour devenir MSC. Grâce à la générosité de nos bienfaiteurs, dont vous êtes, à notre Congrégation et aux organismes d aide, nous avons pu créer des structures d accueil à Yaoundé, Kinshasa et Dakar pour permettre à

2 2 nos étudiants de faire leur formation de philosophie et de théologie. Notre nombre augmente petit à petit et en 1995 nos confrères africains sont une quarantaine. Ils seront une soixantaine en 2004 lors de mon départ du Cameroun. De 1995 à 2004, je serai donc responsable des MSC pour l Afrique Francophone. Mes responsabilités me conduiront à visiter nos communautés dans les pays d Afrique où vivent et travaillent des MSC : Sénégal, Burkina Faso, Cameroun, République Démocratique du Congo (Zaïre au début de mon mandat), Congo Brazzaville, Afrique du Sud et Namibie. Je deviens le témoin de l évolution de ces pays avec les contrecoups de la crise économique et de la mondialisation qui voient les masses populaires s appauvrir de jour en jour, avec les conséquences désastreuses des guerres civiles au Congo Brazzaville et au Zaïre (qui devient l actuelle République Démocratique du Congo), avec la fin de l apartheid en Afrique du Sud. Des avancées et des reculs. Si les infrastructures progressent, le niveau de vie du petit peuple devient de plus en plus précaire au point qu il devient très difficile (quelques fois impossible) de subvenir aux besoins fondamentaux de la personne humaine comme l éducation et la santé par manque de moyens financiers. C est dans ce contexte socio-économique que les MSC en Afrique témoignent et annoncent la Bonne Nouvelle. En visitant nos missionnaires et voyant ce qu ils vivaient, je me suis souvent dit : «Voilà l Ecriture qui s accomplit La Bonne Nouvelle est annoncée aux pauvres» (Isaïe 61, 1-2). Après mon retour en France en 2004, j ai pu suivre deux années de formation permanente, à Rome puis à l Institut Catholique de Paris. En 2006, le Père Daniel AUGUIE, notre Provincial d alors, en accord avec Mgr BARBIER, archevêque du diocèse de Bourges, m a nommé Recteur de la Basilique de Notre-Dame du Sacré-Cœur, à Issoudun. C est de là que mes frères MSC sont venus me chercher pour m élire Provincial en juillet dernier. Une de mes premières nominations, comme Provincial, a été de nommer un nouveau Recteur en la personne du P. Daniel AUGUIE, aidé par le P. Joseph Desbois, Vice-recteur. C est une nouvelle mission qui commence pour moi. Mission au service de ce lien spirituel entre nous, à travers la Fraternité Notre-Dame du Sacré-Cœur. Un lien spirituel et humain, avec Marie qui, au cœur de ce lien, nous emmène vers son Fils Jésus. Et aussi un partage avec vous de ce qui fait notre Mission aujourd hui à Issoudun, en France et dans le monde entier. Nous sommes une grande famille, la famille du Père Chevalier, notre Fondateur. Membres de la Fraternité, c est un lien spirituel qui se crée et s exprime entre nous, vécu dans la prière, prière de chacune et de chacun de vous, prière des MSC et prière des pèlerins venant à Issoudun. Nous prions chaque jour aux intentions de tous. Un lien qui s exprime aussi à travers le courrier que vous nous envoyez, nous partageant un peu de votre vie, comptant justement sur cette prière des uns pour les autres. Chers amies et amis, membres de la Fraternité Notre-Dame du Sacré-Coeur, vous avez tissé avec nous des liens depuis de nombreuses années. Ces liens fidèles, je vais continuer à les construire avec vous. Au moment où je deviens Directeur de la Fraternité, je vous adresse mes salutations fraternelles. Je vous dis aussi l assurance de ma prière ainsi que de celle des mes frères Missionnaires du Sacré-Cœur. Père Gérard BLATTMANN, MSC Supérieur Provincial de France/Suisse

3 3 Pèlerinage national du 6 septembre Notre-Dame du Sacré-Cœur a une fois de plus fait briller le soleil sur Issoudun entre deux jours de pluie. Environ pèlerins nous avaient rejoints pour ce jour béni. Monseigneur Armand MAILLARD (notre nouvel archevêque de Bourges) est venu vivre avec nous son premier pèlerinage. Il a présidé l Eucharistie et la célébration mariale et missionnaire au cours desquelles Mgr Yves PATENÔTRE, archevêque de Sens-Auxerre, a assuré l homélie que je vous partage cidessous. A la fin de la célébration de l après-midi, en accord avec Mgr Maillard, j ai pu annoncer la nomination du nouveau Recteur de la Basilique, le Père Daniel AUGUIE, qui sera assisté du Père Joseph DESBOIS, nommé Vice-Recteur. En effet le Père Daniel Auguié suivra des cours à l Institut Catholique à Paris (formation permanente) et sera donc quelques fois absent d Issoudun. Homélie de Mgr Patenôtre (Eucharistie) (Notes retranscrites directement de l homélie) Ce matin, en ouvrant les rideaux, comme tous les matins, j ai vu l église Saint Eusèbe toute illuminée dans la ville d Auxerre et elle a pris une couleur un peu différente des autres jours, parce que je savais que je venais vous rejoindre ici. Grâce à Sœur Jeannine, une Fille de Notre-Dame du Sacré-Cœur qui travaille avec ses sœurs dans l Yonne, (ils sont venus une cinquantaine de l Yonne ce matin), j avais lu l arrivée des premiers missionnaires du Sacré- Cœur en Papouasie Nouvelle-Guinée et j ai appris que dans cette église Saint Eusèbe avait été baptisé le Père Louis-André Navarre, le 3 février 1836, un des tous premiers missionnaires du Sacré-Cœur. Il a été ordonné évêque ici à Issoudun en 1887 et c est lui qui, avec Monseigneur Henri Vergus et Monseigneur Alain de Boismenu ont été les tout premiers à annoncer l Evangile en Papouasie. Alors j ai trouvé qu il y avait un lien tout a fait normal à l évoquer venant d Auxerre à Issoudun. Rejoignant ces premiers missionnaires, lancés dans la Congrégation, j ai regardé un peu quelques pages de cette mission qu ils ont accompli là-bas. C est assez extraordinaire, de voir ces hommes qui ont tout quitté pour «le suivre» et aller porter la Bonne Nouvelle au bout du monde. En lisant ces pages, je pensais à Saint- Paul ; Saint-Paul, dont nous sommes, cette année, très proches, qui disait pour porter la mission : «danger de la mer, danger des faux frères, danger de ceci, danger de cela». Quand on voit ces hommes qui ont vraiment vaincu tous ces dangers, qui sont passés au travers pour le Christ, c est assez extraordinaire. Et je me disais, toi évêque aujourd hui où en es-tu de cette force intérieure pour le Christ? Il y a vraiment un beau passage où il a failli mourir, Monseigneur Navarre. C est très beau comme cela est raconté. Il était très, très malade, tout le monde pensait qu il allait y passer, on avait préparé les derniers sacrements, et puis il écrit ceci : «J ai eu l impression que j étais au ciel! Mais non, on ne souffre pas comme ça au ciel. Peutêtre étais-je en enfer? Mais non, on souffre bien plus que cela en enfer. Peut-être que je suis au purgatoire? Mais je n ai pas vu de tribunal, je n ai pas vu de juges», puis le soleil s est levé, il a vu les chevrons du toit, c était le matin, «hélas, dit- il, j étais encore sur terre». Mais ce «hélas» signifie bien cette passion qu il avait d annoncer le Christ. Que c était là toute sa vie. Pour vivre ce qu ils ont vécu, sûrement il fallait un sacré cœur. Ce sacré cœur ils l ont puisé dans le Cœur du Christ. Ici avec le Père Chevalier qui a donné toute son orientation à sa spiritualité, centré sur le Sacré-Cœur. Ce Sacré-Cœur que Marie a nourri de sa chair, Notre-Dame du Sacré-Cœur. C était d ailleurs l époque ; on retrouve aussi au 19 ème siècle, ces hommes, ces

4 4 femmes qui, ne voulant pas d une religion trop tristounette, trop moralisante, se sont branchés sur le Sacré-Cœur. A Paray le Monial : «voici ce Cœur qui a tant aimé les hommes». Et tout à l heure, en écoutant la lecture d Isaïe (66,10-14), évidemment je pensais aussi à la petite Thérèse de Lisieux. Un peu plus tard, c est avec ce texte d Isaïe-là, qu elle a découvert elle aussi qu il fallait s abandonner au Seigneur, «parce que vous serez comme des nourrissons que l on porte sur son bras, que l on caresse sur ses genoux». A cette époque là on ne lisait pas la bible comme aujourd hui, mais des textes comme ceux-là ont touchés aussi la petite Thérèse qui est devenue patronne des missions. Branchés sur le Cœur du Christ et Marie au pied de la croix nous montrant ce Cœur du Christ, un Dieu qui aime les hommes, nous sentons comment c est très actuelle aujourd hui, c est pas simplement une dévotion au Sacré-Cœur, c est pour nous la chance et pour nous chrétiens la grâce, de savoir que notre vie, c est d être branché sur quelqu un. Le Christ ressuscité qui nous dit tout l amour du cœur de Dieu, que notre Dieu à nous a pris visage humain, comme le rappelle souvent notre Pape Benoît que nous allons rencontrer à la fin de la semaine. Dieu a pris visage humain en Christ et en Christ on a toute la découverte du cœur de ce Dieu qui a tant aimé le monde, qu il a donné son Fils. Nous autres chrétiens nous pouvons mettre un visage à Dieu. Arrêtons de voir ce Dieu vieux barbu, joufflu, perdu dans les nuages. C est le Christ qui est le visage humain de Dieu et nous dit tout de Dieu. Il nous dit que nous sommes ses Fils. C est le cœur de notre foi, Dieu est Amour, Dieu est Amour et c est en regardant le Christ qu on le connaît. Vous vous souvenez de Philippe qui disait : «Mais tu nous parles du Père, montre-nous le Père! Mais enfin Philippe, il y a si longtemps que je suis au milieu de vous et vous ne me connaissez pas? Qui me voit, voit le Père». Il me semble que dans cette journée, où nous sommes pèlerins à la recherche du bonheur, il nous faut rencontrer ce bonheur qui est quelqu un : le Christ. Le Christ qui nous aime, le Christ qui nous dit tout son amour, regardez cette croix au pied de laquelle se trouvent Saint-Jean et Marie. C était l évangile d aujourd hui, regardez cette croix, elle nous dit tout l amour de Dieu. On a trop dit que c était la souffrance du Christ qui a sauvé le monde, mais non, ce n est pas la souffrance du Christ qui a sauvé le monde, c est son Amour. Ah! C est sûr que quand on aime comme il a aimé, à un moment ou à un autre, cela passe par la souffrance. Je regarde ma vie, regardez vos vies, quand vraiment on veut aimer comme Jésus a aimé, un jour ou l autre il y a la croix dans notre vie. Il y a des choix décisifs, cela n est pas n importe quoi d aimer. L amour ce n est pas d abord du sentiment, tant mieux s il y a du sentiment, mais l amour c est d abord une décision. Je décide d aimer, je veux aimer l autre, comme nous voulons l aimer au souffle de l esprit du Cœur de Dieu. C est l amour qui nous a sauvés. Alors ce matin, partageons ensemble l eucharistie, nous allons pouvoir retrouver, communier à cet amour-là, pour aimer comme il a aimé. Vous vous rendez compte la chance que nous avons, chrétiens, de connaître le Christ ressuscité qui nous donne, dans son souffle, d aller vers le Père. Quelle chance nous avons de pouvoir le rencontrer. Tous les sacrements de l Eglise, ce sont des rencontres avec Lui, le Ressuscité, avec ce Sacré-Cœur dont il nous aime. Tout à l heure ce ne sera plus du pain, plus du vin, ce sera son corps livré, son sang versé par amour. Tout à l heure les uns et les autres, les uns ou les autres, vous avez pu recevoir le sacrement de réconciliation ; c est sûr que dans un pèlerinage comme celui-ci, alors que nous contemplons le mystère de l amour du Christ qui a donné sa vie jusqu au bout, sûrement, on a envie de dire au Seigneur : viens purifier mon coeur, viens mettre l amour dans mon cœur.

5 5 Ce que l on attend des chrétiens d aujourd hui, c est cette qualité de relation aux autres, dans la tendresse, le pardon, l écoute, l accueil. On a besoin de tendresse aujourd hui. C est dans le Cœur du Christ que nous pouvons le puiser. Et Marie, comme à Cana, comme au pied de la croix, va nous dire : «regardez le». Notre-Dame du Sacré-Cœur, nous indique le Cœur de son Fils, qu elle a fabriqué elle-même, j allais dire, dans la grâce de Dieu. Le Christ, nous le rencontrerons dans les sacrements de l Eglise. Nous le rencontrerons aussi chez l autre, le plus petit, le blessé, c est lui. C est trop facile de le citer, mais c est tellement clair, Matthieu 25, «j avais faim, j avais soif, j étais étranger». Parlons-en des étrangers, «j étais étranger, j étais nu, j étais malade, c était moi». Un chrétien, c est quelqu un qui sait que l autre c est la présence même du Christ. C est simple en définitive la foi chrétienne, c est de croire au Ressuscité présent dans son Eglise, présent dans les sacrements de l Eglise et présent dans le sacrement du frère et c est celui-là que Marie a aimé aujourd hui. Dans cette eucharistie, soyons heureux de «Le» rencontrer pour aimer, pour renouveler en nos cœurs l amour. Il suffit alors de suivre ce que disait le Père Chevalier, je crois que c est la devise des Missionnaires du Sacré-Cœur et des Filles de Notre-Dame du Sacré-Cœur : «Aimé soit partout le Sacrécœur de Jésus! A jamais! Amen!» Famille Chevalier (1 ère partie) Les 28 et 29 juin, a eu lieu à Issoudun la rencontre de la Famille Chevalier, regroupant environ 80 personnes en lien avec nous (anciens de nos séminaires, familles, personnes partageant notre spiritualité, personnes travaillant avec nous). Nous avons échangé sur les pistes données pour nous tous par le Congrès de Lourdes (20/21 octobre. 2007) regroupant religieux et laïcs en lien avec eux. Je vous partage cidessous quelques éléments. Peut-être que vous aurez envie de réagir à ce qui est proposé. Merci de le faire. (P. Gérard Blattmann, B.P Issoudun, mail : gerardblattmann@yahoo.fr) Intervention des Pères Louis Raymond et Gilbert Bonnemort suite à la rencontre de Lourdes. Pour dire l enjeu de cette rencontre, nous reprendrons les paroles de deux personnes qui se sont exprimées à Lourdes : Sr Marie Hélène MARTIN, Supérieure Générale des Ursulines et le Cardinal RICARD. Les relations renouvelées entre laïcs et religieux sont sous deux formes principales : - Les associés : ce sont des personnes qui ont été marquées par le charisme du Fondateur. Ils vivent leur baptême en lien avec une congrégation amie. Cet appel se traduit par le désir de suivre JÉSUS CHRIST d une manière inspirée par le charisme propre d un fondateur ou d une fondatrice de congrégation. Ils sont d ordinaire laïcs. Mais ils peuvent être aussi prêtres et diacres. - Les collaborateurs : ce sont des professionnels ou des bénévoles engagés dans les œuvres de la Congrégation et chargés, pour certains, de mener un projet au nom de cellesci. Après quelques années de «pratique», quel constat pouvons-nous faire? Pendant

6 6 longtemps l expérience a été un peu à sens unique : les congrégations donnant quelque chose aux associés et ceux-ci recevant des congrégations. Aujourd hui on arrive à l expérience d un «donner-recevoir» réciproque, un vrai partenariat. I -Que reçoivent les congrégations des associés? Les congrégations reçoivent des associés et des collaborateurs un regain de dynamisme et une bouffée d espérance. - Une prise de conscience de l importance du baptême et le respect des autres vocations dans l Eglise. Ils nous appellent aussi à approfondir notre propre identité de religieux ; - Le constat que le charisme de la congrégation les rejoint et les fait vivre, nous fait découvrir et expérimenter que ce charisme n est pas notre propriété. C est avec eux, désormais que nous cherchons à vivre l intuition spirituelle de nos fondateurs ou de nos fondatrices. - La manière neuve des laïcs d exprimer le charisme, avec des mots différents des nôtres, leur sensibilité à l expérience spirituelle fondatrice de notre congrégation, nous enrichissent et nous stimulent, nous religieux, à revenir nous-mêmes au charisme et à l expérience fondatrice de la congrégation, pour les approfondir de nouveau. - Alors que la transmission du charisme nous semble, sinon interrompue, du moins fort ralentie à l intérieur des pays de l hémisphère Nord, nous le voyons porté par d autres que nous, de manière authentique. C est une heureuse surprise pour nous et cela ravive notre espérance. - La découverte que font les laïcs associés de la dimension internationale de leur groupe ravive, voire éveille notre propre sensibilité à la richesse de l internationalité de notre congrégation et de notre famille. - Au fil des ans, par les rencontres et les échanges par courrier ou s, dans les pays et entre pays, se crée entre les associés une vraie communauté, dans la fraternité, la simplicité, la joie du partage de foi, occasionnellement du partage financier. Nous en sommes les témoins émerveillés. - En les voyant vivre, nous découvrons, chez certains d entre eux, une nouvelle vocation dans l Église, un appel étonnant qui peut surgir d une manière inattendue et qu ils expriment avec des mots qui sonnent juste. Et nous-mêmes, en vivant avec eux, nous découvrons une nouvelle manière de vivre la communion et de faire Église. - Leur sens d une mission commune, enracinée dans l accent évangélique de notre famille, grandit et nous stimule nous-mêmes. Tout ceci nous réjouit et nous bouscule! Sans doute n avons-nous pas fini de relire, chacun et ensemble, ce qui est en train d advenir et de nous ajuster aux changements que tout cela entraîne pour nous-mêmes aux plans humain, spirituel et ecclésial. La cause première des relations Institutslaïcs, c est JÉSUS CHRIST Lui-même. Il nous faut revenir à JÉSUS CHRIST, repartir de Lui, le situer au centre de toutes ces relations. Les relations mutuelles sont bâties sur un visage préférentiel de JÉSUS CHRIST à accueillir sans cesse comme un don, et à traduire, solidairement et différemment dans la société» La figure évangélique est le visage particulier de JÉSUS CHRIST, la manière typique de l accueillir et de lui donner chair. Pour nous msc, la figure du Bon Pasteur, le Cœur Ouvert sont une manière particulière de "dire" JÉSUS CHRIST. II Les besoins révélés par l appartenance à une «famille spirituelle» En regardant les laïcs qu il connaît, qui ont voulu faire partie d une «famille spirituelle», le Cardinal RICARD constate les motivations suivantes :

7 7 1) Un désir de ressourcement et de spiritualité Beaucoup ont pris conscience qu ils avaient à vivre leur vie baptismale, leur vie de disciples et de témoins du Christ, au cœur d une société qui ne porte pas à ça, qui ne donne pas beaucoup de place à la transcendance et dont les valeurs qui l animent sont loin d être les valeurs évangéliques. Ils éprouvent le besoin de se ressourcer, de se retrouver face à Dieu, face à eux-mêmes, pour être davantage disponibles aux autres. Dans un environnement qui ne conduit ni à la confiance, ni à l espérance, ils souhaitent s enraciner encore davantage dans ces valeurs évangéliques qu ils découvrent comme fondamentales, en particulier, dans un contact avec une famille spirituelle. 2) Un désir de répondre concrètement à un appel universel à la sainteté Ces laïcs ont entendu cet appel universel à la sainteté dans l Église qu est venu souligner le Concile Vatican II dans sa Constitution sur l Église Lumen Gentium: «Il est donc bien évident pour tous que l appel à la plénitude de la vie chrétienne et à la perfection de la charité s adresse à tous ceux qui croient au Christ, quels que soient leur état ou leur rang.» Mais cet appel va résonner de manière plus concrète dans la découverte de la vie d un saint, d un fondateur, de son charisme et de la façon dont une famille spirituelle le met en œuvre très concrètement. Il y a une manière originale d incarner l Evangile chez un saint et un bienheureux, une manière qui touche les cœurs et les esprits, et beaucoup de laïcs sont sensibles à ce témoignage (cf. béatification de Sr Marie-Céline de la Présentation) Nous sommes à une époque qui a plus besoin de témoins que de maîtres (cf. Paul VI) On sent également chez certains le désir de vivre dans leur vie et leurs engagements quelque chose du radicalisme évangélique. 3) Un désir d accompagnement spirituel et de formation Un certain nombre de laïcs que je connais, dit le Père RICARD, ont trouvé dans la «famille spirituelle» un lieu d initiation à la prière, à la vie spirituelle, une règle de vie, un lieu de partage, d expression personnelle de sa foi et de formation. C est l occasion pour certains de demander à des religieux, à des religieuses, à des personnes consacrées un accompagnement spirituel personnel, un lieu d écoute qui existe rarement aujourd hui dans notre société. 4) Un désir de communauté fraternelle Ces laïcs apprécient de trouver dans une famille spirituelle une expérience communautaire de prière, de partage et de réflexion fraternels, un lieu de soutien spirituel, de compagnonnage dans la foi, de réelle fraternité. Le fait de se retrouver dans certaines familles spirituelles entre états de vie différents est vu comme une véritable richesse. Les différences de ministères ou d états de vie ne sont pas niées mais c est l expérience du «nous» ecclésial, du «nous» baptismal, qui est avant tout recherchée et appréciée. 5) Un désir de catholicité et d ouverture sur l universel Dans un compagnonnage avec des congrégations religieuses ou des sociétés de vie apostolique missionnaires, des laïcs, souvent déjà sensibilisés à cette ouverture à l universel, apprécient de pouvoir partager avec ces «familles spirituelles» des relations avec des communautés ecclésiales d autres continents. Il y a là un apprentissage à la véritable catholicité de l Église. Je pense aussi, dit le Cardinal, à l expérience qui est celle de coopérants ou de volontaires qui sont partis servir en dehors de France et qui se sont trouvés très en lien sur le terrain de la mission avec une congrégation religieuse ou une société de vie apostolique. 6) Un désir d être soutenu dans sa mission Pour la plupart des «laïcs associés», le ressourcement recherché est en lien direct avec la mission qui est la leur de témoigner de l Evangile dans leur vie quotidienne. Pour certains, il y a un appel à s investir dans le champ de mission plus particulier d une famille religieuse, dans le champ caritatif, éducatif, sanitaire, auprès des plus pauvres. Le charisme d un fondateur ou d une congrégation est une

8 8 source importante d inspiration qui colore la mission dans laquelle on sent un appel à s engager. C est particulièrement vrai pour tous ceux et celles qui sont en situation de collaboration avec des congrégations dans l enseignement ou les services d entraide. Ce pourrait être le cas chez nous de celles et ceux qui «collaborent» plus directement à la mission de la Congrégation ou de la Province. Une des «découvertes» de Lourdes 2007, c est bien la diversité des rattachements des laïcs aux congrégations. Certains vont très loin. D autres vivent davantage "au quotidien" de cet esprit, sans pour autant partager la vie concrète des congrégations. Institutionnellement, certaines congrégations appellent des laïcs à participer même à des chapitres généraux. Cette diversité est une richesse et appelle à trouver les liens nécessaires entre les groupes. Pour nous, Missionnaires du Sacré-Coeur ou Filles de Notre-Dame du Sacré-Coeur, il nous faut sans cesse chercher comment créer ces liens. Cet après-midi, nous verrons, à partir de témoignages, comment l esprit du P. Chevalier est déjà vécu de façon très diverse par nombre d entre vous. Prière en union avec les pèlerins Seigneur notre Dieu, grâce à la disponibilité de Marie, tu t es fait l un de nous en Jésus-Christ et tu viens transformer nos cœurs et nos vies pour qu ils soient accueillis en ce monde nouveau qu il est venu inaugurer. Ecoute la prière que nous t adressons en ce jour ou nous fêtons la Mère de ton Fils, Notre- Dame du Sacré-Cœur. et que vienne ainsi ton royaume au milieu de nous. Ta volonté, Seigneur, c est la vie de chacun de tes enfants. Envois ton Esprit sur ceux qui détiennent des responsabilités ou ont de l influence, pour que soit respectée la dignité de toute personne. Que progressent enfin la justice et la paix dont notre monde a tant besoin. Nous pensons aussi particulièrement ce matin aux victimes des deux ouragans qui ont frappé Haïti et à travers eux, à toutes les victimes de catastrophes naturelles dans le monde entier. Que progresse notre solidarité, et que vienne ainsi ton royaume au milieu de nous. Ta volonté, Seigneur, c est le bonheur, la vie de chacun de tes enfants. Que ta joie, celle que rien ni personne ne pourra jamais nous ravir, vienne combler aujourd hui celles et ceux qui sont venus ici en pèlerins. Nous confions à ta tendresse de Père nos familles, nos proches, nos communautés, toutes les intentions que chacun de nous portent au fond de son cœur. Que ton Esprit nous renouvelle, qu il fortifie notre foi et notre espérance et que vienne ainsi ton royaume au milieu de nous. Regarde, Seigneur, notre désir de vivre selon ta volonté d amour. A l exemple de Marie que nous aimons invoquer ici sous le titre de Notre-Dame du Sacré-Cœur, que nous puissions nous laisser façonner un Cœur, selon le cœur de ton Fils. Prière universelle du 6 septembre 2008 Ta volonté, Seigneur, c est le bonheur de chacun de tes enfants, tu as confié à ton Eglise la mission d annoncer cette Bonne Nouvelle à tous les hommes. Donnes-lui, donnes-nous d être signes de ta présence, auprès de ceux que tu aimes tout particulièrement, les petits et les pauvres,

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