Les qualifications requises, la formation et le recyclage dans l'industrie du bâtiment, du génie civil et des travaux publics

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1 Organisation internationale du Travail Programme des activités sectorielles Les qualifications requises, la formation et le recyclage dans l'industrie du bâtiment, du génie civil et des travaux publics Commission du bâtiment, du génie civil et des travaux publics Douzième session Genève, 1992 Rapport II Internatioftfil Labour QWêë Bureau international du Travail Genève

2 Copyright Organisation internationale du Travail 1992 Les publications du Bureau international du Travail jouissent de la protection du droit d'auteur en vertu du protocole n 2, annexe à la Convention universelle,pour la protection du droit d'auteur. Toutefois, de courts passages pourront être reproduits sans autorisation, à la condition que leur source soit dûment mentionnée. Toute demande d'autorisation de reproduction ou de traduction devra être adressée au Service des publications (Droits et licences), Bureau international du Travail, CH-1211 Genève 22, Suisse. Ces demandes seront toujours les bienvenues. ISBN ISSN Première édition 1992 Photographie de la couverture: Photothèque du BIT Les désignations utilisées dans les publications du BIT, qui sont conformes à la pratique des Nations Unies, et la présentation des données qui y figurent n'impliquent de la part du Bureau international du Travail aucune prise de position quant au statut juridique de tel ou tel pays, zone ou territoire, ou de ses autorités, ni quant au tracé de ses frontières. Les articles, études et autres textes signés n'engagent que leurs auteurs et leur publication ne signifie pas que le Bureau international du Travail souscrit aux opinions qui y sont exprimées. La mention ou la non-mention de telle ou telle entreprise ou de tel ou tel produit ou procédé commercial n'implique de la part du Bureau international du Travail aucune appréciation favorable ou défavorable. Les publications du Bureau international du Travail peuvent être obtenues dans les principales librairies ou auprès des bureaux locaux du BIT. On peut aussi se les procurer directement, de même qu'un catalogue ou une liste des nouvelles publications, à l'adresse suivante: Publications du BIT, Bureau international du Travail, CH-1211 Genève 22, Suisse. Imprimé par le Bureau international du Travail, Genève, Suisse

3 Table des matières Introduction 1. Stratégies de formation Introduction A. Caractéristiques communes des systèmes de formation B. Caractéristiques de la formation dans l'industrie de la construction C. L'organisation de la formation dans l'industrie de la construction D. Formation et productivité B. La réponse aux besoins individuels eni matière d'apprentissage a) b) c) La formation sur le tas Amélioration des programmes d'apprentissage La crise de l'apprentissage en institution i) Le rapport entre la théorie et la pratique ii) L'accroissement de la flexibilité institutionnelle Les besoins, anciens et nouveaux, en matière de formation Introduction A. Les changements au niveau macroéconomique et sur le plan institutionnel a) La concurrence internationale b) Les privatisations c) Les nouvelles techniques de travail d) L'évolution des marchés e) L'entrée en scène de nouveaux «acteurs» B. Les changements dans le cadre organique a) Le défi de la concurrence iii) Elargissement de l'action des institutions de formation C. Des entreprises «intelligentes» a) b) c) d) Apprendre dans le cadre de l'entreprise Apprendre au contact des autres entreprises Le rôle des organismes intermédiaires dans la création d'un environnement favorable Le rôle des pouvoirs publics dans la création d'un environnement favorable 4. Résumé et points suggérés pour la discussion b) De nouvelles stratégies 19 A. Résumé 46 c) Conséquences pour la formation 19 Le contexte de la formation Les problèmes critiques de la formation et quelques initiatives prometteuses 22 Formation, productivité et compétitivité Evolution de l'environnement Introduction 22 Evolution des besoins de formation 47 A. Un contenu nouveau 22 Le nouvel ordre du jour de la formation 48 a) Nécessité de relever le niveau d'instruction b) Polyvalence, déqualification et requalification c) Certification B. Points suggérés pour la discussion Les besoins de formation Méthodes et systèmes de formation Les > politiques de formation d) Conclusions 27 Le rôle de l'oit 49 m

4 Bibliographie 50 Liste des encadrés 1. Les «Compagnons du Devoir» 7 2. Les fonctionnaires en tant qu'employeurs Recyclage des «Aussiedlers» Les «Grands chantiers» ou «quand les deux bouts du tunnel se rencontrent» Une pédagogie pour les salariés peu qualifiés du secteur du bâtiment et des travaux publics Apprentissage à partir de cas concrets L'insertion et la qualification Simulation de situations complexes Utilisation de logiciels informatiques pour planifier la formation 34 Figure 1. Arrangements institutionnels concernant les («entreprises en Chine 43 iv

5 Introduction A sa 246 e session (mai-juin 1990), le Conseil d'administration du Bureau international du Travail a décidé d'inscrire à l'ordre du jour de la douzième session de la Commission du bâtiment, du génie civil et des travaux publics la question technique suivante: «Les qualifications requises, la formation et le recyclage dans l'industrie du bâtiment, du génie civil et des travaux publics». Ce faisant, le Conseil d'administration a répondu au souhait exprimé dans la résolution n 99 concernant les activités futures de l'oitdans le domaine du bâtiment, du génie civil et des travaux publics, adoptée par la commission à sa onzième session (avril 1987). Le présent rapport a été préparé par le Bureau pour servir de base à la discussion de cette question. Sauf indication contraire, l'expression «industrie de la construction» a été employée tout au long du rapport pour désigner les industries du bâtiment, du génie civil et des travaux publics. Le rapport se compose de trois chapitres. Le premier chapitre passe brièvement en revue les caractéristiques marquantes des systèmes de formation, dans la mesure où ils perpétuent les traditions nationales dans le domaine de la formation et où ils tiennent compte des particularités de l'industrie de la construction. Le chapitre s'achève sur la présentation de données sur le secteur et sur un examen des rapports entre formation et productivité. Le deuxième chapitre analyse les changements survenus dans l'environnement extérieur et fait le point des connaissances et du savoir-faire que ces changements rendent nécessaires. La thèse soutenue dans ce chapitre est qu'un cadre institutionnel et une structure organique adaptés sont nécessaires pour que la formation contribue à accroître la compétitivité de l'industrie de la construction, en créant des conditions favorables au renforcement de la productivité, de la qualité et de la souplesse d'adaptation. Le troisième chapitre soulève trois séries de problèmes qui se posent à la plupart des pays lorsqu'ils s'attachent à améliorer l'aptitude du système de formation à répondre aux nouvelles exigences imposées à l'industrie de la construction: 1) la modification du contenu de la formation; 2) les changements dans l'organisation et la mise en place de la formation; 3) les modifications auxquelles certaines entreprises dynamiques procèdent déjà pour se transformer en entités capables d'assimiler des connaissances, c'est-à-dire d'apprendre et de faire face aux défis de la formation permanente. Comme à l'accoutumée, le rapport s'achève sur un résumé des principaux points soulevés dans les différents chapitres et sur une liste de points suggérés pour la discussion. 1

6 _L Stratégies déformation Introduction Dans toute industrie, les politiques et pratiques de formation ont nécessairement de nombreux points communs avec la formation dispensée dans d'autres branches. En effet, les politiques et traditions nationales en matière de formation s'étendent à l'ensemble des secteurs, et les institutions de formation font, de plus, montre de conservatisme. Il en résulte que la plupart des changements apportés au système de formation ne sont pas directement liés aux besoins ou caractéristiques propres d'une industrie donnée, mais découlent plutôt de l'évolution générale de la formation dans le pays en question. Il en résulte une conséquence importante, à savoir que les modifications apportées à un système de formation pour répondre aux besoins particuliers d'une industrie donnée ne dépendent pas forcément d'initiatives de ladite industrie. Dans un souci de brièveté, et sauf indication contraire, le terme «construction» englobera dans le présent rapport l'ensemble des industries associées au bâtiment, au génie civil et aux travaux publics. Le chapitre 1 met en lumière, dans sa première section, certains éléments que la formation dans le bâtiment, le génie civil et les travaux publics partage avec d'autres secteurs. Quelques exemples tirés d'un certain nombre de pays illustrent certains des changements qu'a connus cette industrie. La deuxième section est consacrée plus particulièrement aux caractéristiques propres de la formation dans cette industrie et présente un tableau général des principaux problèmes qui s'y posent. La troisième section décrit la situation générale dans le domaine de la formation vue sous l'angle de la productivité dans ce secteur, étant donné que formation et productivité vont de pair. A. Caractéristiques communes des systèmes de formation L'industrie de la construction donne une idée des politiques et pratiques nationales de formation qui prévalent dans divers Etats Membres de l'oit, qu'il s'agisse du niveau de développement national et éducatif, du degré de centralisation, des politiques de financement public, du rôle du gouvernement ou des principes de la formation au niveau de l'entreprise. Les niveaux du développement économique et éducatif se reflètent dans le degré de développement et de perfectionnement des systèmes nationaux de formation. En Asie, par exemple, la République démocratique populaire lao ne possède pratiquement pas de système de formation, tandis que le Myanmar s'efforce désespérément de faire fonctionner efficacement ses quelques institutions de formation. La Papouasie-Nouvelle-Guinée possède quelques institutions de formation assez développées mais qui devraient être réactivées et réactualisées. Les Philippines possèdent un bon réseau d'institutions de formation couvrant tous les niveaux de formation, depuis le personnel semi-qualifié jusqu'aux cadres de haut niveau. Singapour possède non seulement un système de formation complet, bien structuré et totalement intégré, mais offre également un soutien, des conseils et des aides pour la formation d'instructeurs à d'autres pays en voie d'industrialisation ou moins développés de la région. Le degré de centralisation se reflète dans la façon dont la formation est conçue et dispensée. La centralisation peut s'appliquer soit aux politiques ou à leur mise en oeuvre, soit aux deux; les normes, le financement et l'organisation de la formation peuvent aussi être décentralisés. La formation peut être totalement centralisée à l'échelon gouvernemental, ou bien les responsabilités peuvent être partagées avec les organisations d'employeurs et de travailleurs, ou bien encore elle peut être assurée par les employeurs ou, plus rarement, par les organisations de travailleurs. Dans les pays possédant des systèmes plus décentralisés comme l'allemagne, le Canada, les Etats-Unis, le Royaume-Uni et le Venezuela, les politiques et la réglementation visent généralement une industrie donnée. Toutefois, même dans ces pays, les politiques de formation propres à une industrie doivent suivre certaines directives générales en matière de financement ou d'homologation. Dans les pays à politiques de formation plus centralisées, comme la plupart des pays d'amérique latine, les politiques propres à une industrie donnée, voire les institutions de formation spécialisée, tendent à être plus marginales. On notera par exemple un contraste marqué entre la stabilité des traditions de formation en Suisse et les politiques souples et fluctuantes du Royaume-Uni. La Suisse a mis au point au fil des ans un système national assez uniforme de formation professionnelle et technique, tandis que le Royaume-Uni ne possède pas de réglementation obligatoire sur les programmes d'études et la délivrance des diplômes. Dans ce pays, l'arrière-plan culturel, les directives gouvernementales, les politiques et les systèmes d'encouragement changent assez souvent, ce qui favorise la décentralisation, la diversité et la souplesse d'adaptation (Prais et Steedman, 1986). Quoi qu'il en soit, centralisation et diversité ne peuvent pas être prises au pied de la lettre. La nature exacte des systèmes de formation dépend de la façon dont des cultures différentes réagissent aux normes existantes. Par exemple, les conventions collectives ne garantissent pas forcément que les dispositions touchant la formation seront respectées. De telles conventions existent et leur application est étroitement surveillée, en France par 3

7 exemple (Campinos-Dubernet et Tallard, 1989). De tels accords existent aussi en Italie, mais leur application est beaucoup moins généralisée, notamment en ce qui concerne les petites entreprises (Tombari et Todeschini, 1991). Les normes et règlements officiels n'ont pas toujours l'effet escompté dans la mesure où ils dépendent de l'attitude effective du secteur considéré. En France, par exemple, l'industrie du bâtiment fut la première, parmi toutes les branches de l'économie, à créer dès 1972 le Groupement de formation continue, en vue d'assurer l'éducation permanente. Toutefois, d'autres secteurs, qui ont mis en place des groupements de ce type beaucoup plus tard, sont maintenant beaucoup plus avancés dans ce domaine. La troisième caractéristique commune des systèmes de formation réside dans les politiques de financement. Les pays où ces politiques sont stables et où elles reposent par exemple sur un impôt salarial, ou sur une tradition d'apprentissage dans l'entreprise, possèdent aussi en général des systèmes et institutions de formation plus stables et relativement uniformes; il s'agit, par exemple, des pays germanophones ou des pays d'amérique latine. Il en va de même pour les pays qui possèdent des offices de formation intégrés à l'échelon national ou sectoriel, comme Maurice ou Singapour. Lorsque le financement dépend de décisions spéciales des gouvernements ou des entreprises, ou découle de la négociation collective, les politiques et les institutions sont alors en général plus instables ou plus hétérogènes, comme c'est le cas en Espagne, aux Etats-Unis et au Royaume-Uni. Quatrièmement, lorsque la formation est assurée directement par l'etat, essentiellement sous la forme d'un enseignement préalable à l'embauche, ce qui est avant tout pris en compte c'est le nombre de places disponibles dans les institutions existantes de formation plutôt que l'évolution et les besoins du secteur. L'évolution récente en Hongrie et en Russie, par exemple, illustre cette situation. C'est ainsi qu'en Hongrie, où la main-d'œuvre totale occupée dans la construction a diminué de plus de 50 pour cent au cours des trois dernières années, selon la monographie préparée pour la présente session de la commission, les écoles professionnelles et techniques continuent à former un flot continu de diplômés. Il en va de même en Russie où, en dépit du marasme dramatique de la production industrielle totale, les quotas d'inscription des institutions de formation n'ont pas encore été réduits. Enfin, la formation dans le secteur de la construction dépend aussi des attitudes respectives des grandes et petites entreprises dans ce domaine. Les grandes entreprises déploient généralement davantage d'activités de formation que les petites, au moins pour la formation de type scolaire. Cela vaut également pour l'industrie de la construction et pour la majorité des entreprises qui la composent. D'un autre côté, les travailleurs employés dans de petits établissements peuvent avoir davantage de possibilités de se former sur le tas et d'acquérir une vue plus large de leur métier, spécialité ou profession, ou même de l'ensemble du secteur. En tout état de cause, les cinq aspects que nous venons d'examiner conditionnent largement la nature et la structure des politiques et pratiques de formation propres à un pays donné et plus particulièrement au secteur de la construction. Ils expliquent également pourquoi il n'y a pas toujours adéquation entre la demande et l'offre de personnel qualifié puisque la demande et l'offre s'inspirent souvent de principes différents. Toutefois, certaines caractéristiques de l'industrie de la construction conditionnent également les systèmes de formation. Ce point sera discuté ci-dessous. B. Caractéristiques de la formation dans l'industrie de la construction Les traits caractéristiques de la formation dans l'industrie de la construction correspondent généralement aux caractéristiques structurelles de cette industrie, telles que son instabilité et sa fragmentation, le caractère imprévisible des projets et la mobilité de la main-d'œuvre, ainsi que le caractère non répétitif de la plupart des travaux exécutés. La présente section examinera certaines incidences de ces caractéristiques, à savoir la large gamme d'activités et de qualifications auxquelles on a affaire, l'utilisation intensive d'une formation empirique sur le tas, la généralisation des systèmes d'apprentissage, la logique de la formation dans les grandes entreprises, et les problèmes particuliers de la formation des cadres. Le trait saillant est ici que cette industrie recouvre une vaste gamme d'activités et exige, par conséquent, des qualifications fort diverses. Les trois composantes de cette industrie, c'est-à-dire le bâtiment, le génie civil et les travaux publics, présentent chacune des caractéristiques originales et ont leurs propres besoins de formation. Certains secteurs sont plus dynamiques que d'autres, d'autres encore subissent davantage l'influence des progrès techniques. Dans chaque secteur de cette industrie, les différents degrés du développement national et technique contribuent à rendre la situation au regard de la formation encore plus complexe et diversifiée lorsque, par exemple, il est nécessaire de choisir entre des modes de production à fort coefficient de main-d'œuvre ou à fort coefficient technologique. En outre, un certain nombre de qualifications professionnelles demandées dans cette industrie sont aussi communes à d'autres secteurs comme les industries mécaniques, électriques, électroniques et un certain nombre de spécialités techniques et administratives. Elles subissent donc l'effet des autres politiques de formation et des conditions du marché du travail. Une autre caractéristique originale de la formation dans l'industrie de la construction est la préférence universelle marquée pour une formation empirique sur le tas, dont il est fait un usage intensif. Cela s'explique par l'évolution historique de cette industrie ainsi que par l'utilisation d'une main-d'œuvre nombreuse dans la plupart des entreprises et dans la majorité des pays. Toutefois, on peut y voir aussi une conséquence de la nature intermittente du travail et des fluctuations permanentes de l'importance des entreprises; d'autre part, l'entreprise moyenne est généralement de petite taille dans ce secteur, ce qui décourage tous efforts de formation systématique. 4

8 L'apprentissage sur le tas est probablement le dénominateur commun de la formation dans le secteur de la construction. Les travailleurs non qualifiés acquièrent leurs qualifications en travaillant aux côtés d'un personnel plus expérimenté. Les travailleurs qualifiés progressent à l'intérieur de l'entreprise et finissent par assumer des fonctions d'encadrement en élargissant leur expérience et en faisant le tour des diverses situations possibles. Dans de nombreux pays, les petits entrepreneurs sont généralement d'anciens travailleurs qualifiés - essentiellement des maçons ou des charpentiers - ou d'anciens contremaîtres qui ont appris leur métier sur le tas (Morice, 1992). L'apprentissage sur le tas est-il systématique ou contrôlé? Ce mode de formation conduit-il à l'acquisition de qualifications productives et d'habitudes de travail? Cela dépend des pays et des entreprises. L'instabilité des activités de construction et, par conséquent, des emplois disponibles rend difficile la planification d'une formation systématique. Bossio (1991) a étudié un certain nombre de pays d'amérique latine où une proportion de travailleurs pouvant aller jusqu'à 95 pour cent ne sont qu'au bénéfice de contrats précaires. Un chercheur français, Lassibile (Notes prises au cours d'un entretien, mars 1992), note que 10 pour cent seulement des travailleurs figurant dans l'échantillon retenu avaient suivi une formation au cours de leur vie professionnelle, et que la raison principale donnée pour expliquer cet état de choses était, pour les employeurs comme pour les salariés, que le taux de rotation de la main-d'œuvre était très élevé. Très souvent, l'acquisition des qualifications sur le tas est laissée à l'initiative individuelle. Morice (1992) a observé que certains travailleurs sont plus habiles que d'autres dans l'art de communiquer avec leurs contremaîtres de manière à acquérir de l'expérience. Faute d'une planification adéquate des carrières et de véritables mécanismes de formation, on peut aboutir à une situation où l'apprentissage et la formation ne seraient que des éléments d'une vraie chaîne d'exploitation. Les intéressés acquittent en effet un prix élevé, en loyauté et en travail au service de leur «protecteur», pour acquérir les qualifications voulues. De plus, et bien que l'apprentissage sur le tas soit le principal moyen de formation dans la plupart des entreprises de ce secteur, son impact économique est souvent amoindri faute de normalisation et aussi du fait que chaque chantier est unique. Toutefois, l'impact de la formation empirique n'est pas limité à cette industrie. Dans la plupart des pays, l'emploi dans l'industrie de la construction est une voie d'accès à la société urbaine et industrielle. C'est par excellence le secteur où les travailleurs migrants et immigrants trouvent un premier emploi et une première occasion de recevoir une formation sur le tas, de faire des connaissances et d'apprendre à se conduire dans un milieu organisé, urbain et industriel. La formation sur le tas est la seule façon de faire face aux diverses éventualités qui peuvent se produire. Par ailleurs, elle ajoute également à l'importance économique de la formation sur le plan de la «socialisation» de toute la main-d'œuvre et, par voie de conséquence, elle permet de promouvoir la capacité productive de l'ensemble de la société. La formation sur le tas va de pair avec la généralisation des systèmes d'apprentissage. Dans la majorité des pays, cette pratique est plus courante dans la construction que dans les autres industries. Elle a dans une certaine mesure ses racines dans l'histoire de ce secteur et dans la tradition de l'apprentissage qui remonte à la construction des pyramides d'egypte et du temple de Salomon en passant par le Moyen Age (Castéra, 1992). La plupart des termes professionnels utilisés de nos jours ont leur origine dans ce passé lointain bien que les modes de travail aient profondément évolué au cours de ce siècle-ci. L'apprentissage peut prendre des formes diverses. En Afrique, c'est ainsi que la plupart des futurs travailleurs se forment. Ce système est soumis à une réglementation assez laxiste des pouvoirs publics, mais un contrat ayant force obligatoire est signé avec le patron d'apprentissage. La formation est essentiellement pratique et les familles défraient le coût de l'apprentissage. Le patron loge et nourrit ses apprentis, leur enseigne leur profession et très souvent les aide à trouver un premier emploi. Dans une analyse récente de l'évolution des systèmes d'apprentissage dans certains pays d'afrique, Fluitman et Oudin (1992) notent que les apprentis apprennent leur travail essentiellement en observant le patron, lequel corrige leurs erreurs. Dans la plupart des cas, c'est lui qui leur apprend ce qu'il faut faire ou ne pas faire; les questions trop nombreuses sont déconseillées. Dans les ateliers comptant plusieurs apprentis, les anciens s'occupent des nouveaux venus et participent ainsi au processus de formation. La majorité des entrepreneurs déclarent qu'ils ont acquis leurs qualifications en tant qu'apprentis. Les intéressés sont unanimes à estimer que l'on apprend beaucoup pendant l'apprentissage. Les patrons eux-mêmes évoquent souvent leur propre apprentissage car c'est durant cette période qu'ils ont réellement appris leur métier; les apprentis, de leur côté, éprouvent de la fierté lorsqu'ils sont en mesure d'exécuter des tâches importantes; quant aux parents, c'est sans hésitation qu'ils assument le coût de l'apprentissage. Selon Fluitman et Oudin (op. cit.), sans l'apprentissage traditionnel le secteur non structuré ne serait pas en mesure d'absorber, aux mêmes niveaux de salaire, les nouveaux venus qui arrivent en nombre croissant sur le marché du travail. Le système «dual» d'apprentissage est courant dans certains pays d'europe tels que l'allemagne, l'autriche et la Suisse. Ce système est réglementé par le gouvernement ou mis au point par les organisations d'employeurs et de travailleurs. Grâce à une combinaison de programmes de formation, de travail pratique et d'enseignement, les jeunes stagiaires passent trois ou quatre jours par semaine dans l'entreprise et un ou deux jours dans une école de formation professionnelle pour apprendre la théorie et acquérir une éducation générale. C'est là un système de base qui connaît de nombreuses variantes. En Suisse, par exemple, les travailleurs migrants adultes déjà pourvus d'un emploi se voient offrir un stage d'apprentissage rapide de deux ans qui les prépare à un certificat fédéral de capacité sur un pied d'égalité avec les jeunes apprentis. 5

9 Une version moderne du système médiéval d'apprentissage existe sous la forme de la tradition française du Compagnonnage. Bien que ce système soit ancien, sa forme moderne ne date que de Les Compagnons sont de très bons artisans dont la mission est de perpétuer le haut niveau de qualité de leur travail. Il existe dans ce cadre un certain nombre de programmes de formation dont le plus connu est le «Tour de France» (voir encadré n 1). Les apprentis sont engagés par l'association des Compagnons pour une période de quatre à six ans au cours de laquelle ils sont guidés par un patron d'apprentissage auprès duquel ils acquièrent les connaissances, les qualifications, le sens des valeurs et l'attitude d'esprit d'un bon artisan. Les qualifications peuvent être dispensées par plusieurs patrons d'apprentissage de sorte que les apprentis puissent être initiés aux différents aspects de leur profession. Ils apprennent également à être mobiles, à utiliser différents matériaux et à s'adapter aux matériaux, aux besoins, aux goûts et contextes locaux. C'est pourquoi ils accomplissent un «Tour de France». Ce système se caractérise surtout par une conception large de la profession adoptée par les patrons d'apprentissage et par le degré élevé de connaissances générales et techniques qui sont dispensées. Le profil idéal du Compagnon est plus proche de celui d'un membre des professions libérales que d'un travailleur ayant reçu une formation professionnelle traditionnelle. Lesprincipes de la formation au niveau de l'entreprise dans l'industrie de la construction, laquelle obéit à certaines traditions, déterminent certains schémas de formation. Il est vrai que les grandes entreprises déploient davantage d'efforts de formation que les petites. En France, en dépit de l'évolution de ces dernières années, 40 pour cent seulement des entreprises forment leur personnel. Il convient toutefois de noter que 6 pour cent des grandes entreprises fournissent 75 pour cent du budget de formation de tout le secteur. D'autre part, plus de 80 pour cent des établissements existants emploient moins de 50 travailleurs (AREF, Notes prises au cours d'un entretien, 1992). Toutefois, la nature de la formation dispensée et ses bénéficiaires sont ici les points les plus importants. Les grandes entreprises déploient davantage d'efforts de formation mais leurs activités diffèrent de celles que l'on trouve dans les petits établissements. Tout d'abord, les grands entrepreneurs emploient moins de personnel que les grandes entreprises d'autres industries. Etant donné que les entreprises évitent de dispenser une formation de caractère général, la formation dans l'entreprise est surtout axée sur des qualifications non conventionnelles (par exemple formation de travailleurs polyvalents, de conducteurs de machines ou de monteurs). Le plus souvent, les grandes entreprises consacrent beaucoup d'argent, de temps et d'attention à la formation du personnel d'encadrement et de techniciens de haut niveau. A l'autre bout de l'échelle, les petites entreprises tendent également à se spécialiser dans la gamme des activités qui leur sont propres. En conséquence, la formation qu'elles dispensent est généralement spécialisée, et ces établissements préfèrent engager et former un personnel qui exercera des activités particulières et plus traditionnelles. La taille de l'entreprise et la nature de ses activités sont susceptibles de contribuer encore davantage à la fragmentation des possibilités de formation, en ce sens que l'on peut trouver, parmi le personnel, à la fois des éléments très «professionnels» et des effectifs relativement nombreux de travailleurs non qualifiés ou peu expérimentés. Dans la région de Genève, par exemple, il existe des différences énormes entre le gros œuvre et le second œuvre. Dans les secteurs qui construisent le gros œuvre, 100 pour cent des travailleurs sont des migrants étrangers ayant généralement acquis leurs qualifications sur le tas. Pour le second œuvre, la majorité des travailleurs sont suisses, et ils sont qualifiés à 100 pour cent. Aux Etats-Unis, presque tous les travailleurs au service d'entreprises de construction syndicalisées ont reçu une formation systématique ou sont en train de l'acquérir. La situation contraire existe lorsque les travaux sont exécutés aux termes de contrats sans monopole d'embauché; en pareil cas, il n'existe aucun mécanisme de formation systématique ou obligatoire. Il existe de même des différences entre le bâtiment, les travaux publics et le génie civil. Dans les travaux publics, on a surtout affaire à des chantiers à fort coefficient de main-d'œuvre, et les entrepreneurs ont souvent intérêt à recruter une main-d'œuvre bon marché et non qualifiée. Il en va de même, ou peu s'en faut, pour le secteur du bâtiment, et notamment pour la construction de logements. A l'opposé, ce sont généralement les entreprises de génie civil qui possèdent le personnel le plus qualifié et qui déploient des activités de formation relativement importantes. Enfin, une des caractéristiques du secteur de la construction réside dans la formation des cadres de direction, dont l'originalité se manifeste dans la nature et le contenu des cours de formation proposés par des institutions de formation spécialisée soit publiques, soit privées, telles que l'institut de formation et de développement pour la construction (ICTAD) à Sri Lanka, l'institut national de gestion et de recherche pour la construction (NICMAR) en Inde, ou la Fondation pour le perfectionnement de la main-d'œuvre dans la construction (CMDF) aux Philippines (Miles et Neale, 1991). Au bas de l'échelle, les qualifications nécessaires pour préparer, soumettre et négocier des offres et des contrats, et pour traiter avec la bureaucratie gouvernementale revêtent une importance vitale pour les petits entrepreneurs. Les estimations de prix et de coûts sont pour eux une question de vie ou de mort. Aussi l'oit a-t-elle déployé des efforts intensifs de formation d'entrepreneurs (Hernes, 1988; Miles et Syagga, 1987). Au haut de l'échelle, la complexité croissante du secteur et la multiplicité des partenaires imposent deux séries d'exigences critiques en matière de formation. D'un côté, dans les entreprises traditionnelles qui opèrent avec un réseau de sous-traitants, on demande de plus en plus de qualifications associées à la direction d'un chantier classique, aux contrôles financiers, à l'encadrement et aux règlements des différends. Dans les entreprises les plus avancées sur le plan technique et structurel, qui 6

10 Encadran 1. Les «Compagnons du Devoir» Introduction L'association ouvrière des Compagnons du Devoir du Tour de France est née en 1941 du regroupement de mouvements anciens, parfois antagonistes, dont l'origine documentée remonte au début du XVI e siècle. Son objectif est de maintenir et d'accroître le savoir-faire des métiers du bâtiment, de la métallurgie, de l'automobile, de l'ameublement et du cuir et de l'alimentation. L'association associe le respect des traditions à l'ouverture sur les technologies modernes et l'innovation. Présentation Le Compagnonnage est une formation fondée sur le perfectionnement professionnel assuré par les différents attisants Compagnons auprès desquels le jeune en formation va travailler.de six mois à un an selon les métiers. Le jeune, pour entrer en perfectionnement, doit être titulaire d'un certificat d'aptitude professionnelle et s'être soumis à un stage probatoire. S'il est accepté, son voyage de formation, appelé Tour de France, dure de quatre à six ans. Au cours de son voyage, le jeune est hébergé au sein d'une des vingt-sept maisons de Compagnons, où il suit également des cours du soir dispensés par des Compagnons. Fonctionnement La formule traditionnelle du Compagnonnage s'est trouvée en difficulté dans les années soixante-dix de par la baisse du nombre de jeunes intéressés. Les Compagnons ont alors su s'adapter à l'évolution du système éducatif en ouvrant leur formation plus précocement aux jeunes, dans le cadre de l'apprentissage. En effet, en France, les jeunes peuvent acquérir une formation professionnelle initiale soit au sein du système éducatif, soit par l'apprentissage. Dans ce dernier cas, ils sont placés pendant deux ans chez un patron d'apprentissage et recevront toutes les trois semaines une semaine d'enseignement théorique au sein d'un centre de formation d'apprentis. L'Association.des Compagnons a eu l'idée d'utiliser son réseau de vingt-sept maisons d'accueil pour créer, en 1978, un Centre national de formation d'apprentis. Dans ce système, le jeune est affecté à une maison, dont le responsable lui trouve un patron d'apprentissage. Mais le regroupement pédagogique pour la formation théorique pourra se faire dans une autre maison, compte tenu de la spécialité de formation du jeune. La formation vise au maintien du prestige des métiers, à la reproduction d'une aristocratie de la classe ouvrière. En conséquence, l'entrée en apprentissage est sélective. Alors que l'apprentissage accueille en général des jeunes de faible niveau scolaire, l'entrée en apprentissage chez les Compagnons est conditionnée par des tests psychotechniques et de niveau scolaire de même que par un préstage de sélection dans une maison de Compagnons et dans une entreprise. Seule la moitié des postulants est finalement acceptée pour entrer en apprentissage. Les traditions les plus marquantes sont la recherche de l'excellence, la transmission du savoir-faire, la fidélité à l'histoire et à l'identité, l'attachement aux valeurs humaines. Comme le veut la tradition, pour être reçu Compagnon à l'issue de son Tour de France, le jeune doit réaliser lin «chef-d'œuvre», témoignage de sa maîtrise du métier; il reçoit alors une canne, qui fait référence aux origines du Tour de France quand les Compagnons se déplaçaient à pied de ville en ville. La tradition se remarque également dans l'appellation, les membres de l'association s appelant Commpagnons entre eux, les responsables des Maisons ayant conservé leur titre de prévôt, et l'accueil étant assuré dans chaque maison par une Dame-Hôtesse. Autre marque de la tradition: le Compagnonnage est statutairement masculin, ce qui n'est pas sans poser de problèmes à une époque d'évolution des pratiques et de la législation en direction d une égalité des sexes en matière de formation et d'opportunités professionnelles. Il n'en demeure pas moins que les Compagnons entendent maintenir cette caractéristique. Le voyage des Compagnons s'étend désormais au-delà des frontières de l'hexagone. Plusieurs implantations étrangères accueillent actuellement soit les jeunes en perfectionnement, soit des Compagnons récemment reçus qui restent itinérants encore pendant trois ans. Les principaux points d'accueil se situent en Allemagne, aux Pays-Bas, en Italie, en Belgique, en Suisse, en Grande-Bretagne, au Canada, en Espagne. Aux Pays-Bas comme au Canada, on a même demandé aux Compagnons d'assurer une formation aux ouvriers locaux. A Montréal, en particulier, on a fait appel aux Compagnons pour ranimer la mémoire des techniques du début du siècle dont on avait perdu la maîtrise. L'idée actuelle serait de promouvoir des échanges avec des pays partenaires dans le dessein d'instituer un véritable Tour d'europe. S'appuyant sur des liens anciens avec la Chambre des métiers de Cologne, ville où la Maison des Compagnons compte en permanence une quarantaine déjeunes, l'association élabore actuellement un brevet de maîtrise européen. Il s'agit d'un brevet validé devant un seul jury mixte franco-allemand. Les Compagnons établis à Florence souhaitent également développer des échanges entre jeunes ouvriers français et italiens. Avantages et résultats Avec le système d'apprentissage, les Compagnons ont su constituer un vivier pour le Tour de France et conférer un second souffle à une formule qui était en perte de vitesse. On estime que 75 pour cent des apprentis formés partent pour le Tour de France. Actuellement, on compte jeunes en formation initiale (effectif en '. forte croissance) et jeunes sur le Tour de France. 7

11 Encadré n 1 (suite et fin) L'adaptation des Compagnons à l'évolution du système de formation se note également dans leur participation aux activités de formation continue. Ces activités sont ouvertes à l'ensemble des salariés, et l'on estime que 90 pour cent des stagiaires ne sont pas Compagnons. En 1991, au total heures-stagiaire de formation ont été assurées. Ces formations offrent en outre l'avantage d'accompagner l'évolution des techniques utilisées dans les entreprises, ce qui alimente en retour les contenus de la formation initiale. L'ouverture des Compagnons aux nouvelles techniques professionnelles leur permet d'intervenir aussi bien dans des travaux de restauration que dans des réalisations contemporaines. Des Compagnons maçons et tailleurs de pierre ont ainsi participé à la restauration de l'arc de Triomphe de Paris et de l'assemblée nationale. Mais ils ont également travaillé sur le chantier du nouveau quartier de la Défense, du TGV Atlantique ou de la Pyramide du Louvre. Ces interventions recourent au dessin assisté par ordinateur pour la taille de la pierre, qui permet un gain de temps et de matériaux, et nécessitent une connaissance des analyses modernes de pathologie de la pierre. Des Compagnons-charpentiers ont utilisé la technique du lamellé-collé pour réaliser à Bordeaux le plus grand stand européen. Les Compagnons-chaudronniers ont eu recours aux nouveaux matériaux dans la réalisation de la Pyramide du Louvre et de l'arche de la Défense. Ce sont des Compagnons-métalliers qui ont assuré la restauation de la torche et de la flamme de la Statue de la Liberté à New York. André MALICOT Association ouvrière des Compagnons du Devoir du Tour de France opèrent en vertu d'arrangements de coopération intégrale conclus avec des partenaires et des soustraitants, on a de plus en plus besoin de qualifications dans les domaines suivants: organisation et mise en place des changements, travail en groupe, codirection et coopération à l'intérieur des entreprises et entre cellesci. C. L'organisation de la formation dans l'industrie de la construction Compte tenu de la complexité et de la variété des activités déjà mentionnées, toute généralisation risquerait d'être entachée d'erreurs. Toute déclaration de caractère général ne saurait guère s'appliquer à plus d'un pays. D'ordinaire, bien que la formation dans l'industrie de la construction tende à s'inspirer du schéma général de formation dans un pays donné, elle reçoit en réalité moins d'attention, comme on le verra ci-dessous. Malgré tous les efforts déployés par la plupart des pays, on constate qu'il y a encore moins d'activités de formation dans la construction que dans les autres secteurs. Les politiques de recrutement, les plans de carrière, les idées novatrices en matière de formation et de recyclage, et les gros investissements dans la formation sont exceptionnels. D'ailleurs, les pouvoirs publics, les employeurs et les travailleurs sont unanimes à se plaindre de cette situation, et chacun présente à cet égard ses propres données. C'est ce qui a été révélé de manière plus ou moins systématique au cours des recherches et des entrevues effectuées lors de la préparation du présent rapport dans des pays aussi différents que le Brésil, le Cameroun, les Etats-Unis, la France, les Pays-Bas, la Russie et le Togo et, dans une moindre mesure, la Suisse et l'italie. En fait, les ressources consacrées à la formation par l'industrie de la construction sont inférieures aux efforts déployés à cet égard par d'autres secteurs, et cette constatation est valable pour la plupart des pays. On signale par exemple que les investissements dans la formation aux Pays-Bas se situent au-dessous du niveau obligatoire de 1 pour cent de la masse salariale (Flapper, 1991). En France, les dépenses de formation n'atteignent pas encore le niveau obligatoire d'environ 1,2 pour cent de la masse salariale, bien que la législation pertinente soit en vigueur depuis plus de vingt ans. A cet égard, le secteur de la construction se place au 36 e rang sur un total de 37 secteurs (Gehin, 1989, p. 166). On ne dispose pratiquement pas de statistiques sur les dépenses de formation dans les secteurs non syndicalisés des Etats-Unis et du Canada. L'opinion des pouvoirs publics et des syndicats est qu'il n'y a guère d'activités de formation en dehors des entreprises syndicalisées (ABC, 1992). En outre, lorsqu'il existe de nombreuses possibilités de formation, comme c'est le cas dans l'ex-union soviétique, la qualité et la pertinence de la formation laissent beaucoup à désirer, surtout en raison du manque d'installations appropriées qui permettraient aux stagiaires d'apprendre et de mettre en pratique des qualifications correctes et d'acquérir des habitudes de travail productif (Khainish, 1992; NAE, 1992). Au Brésil, faute notamment de candidats qualifiés remplissant les conditions minimales exigées par la SENA, l'institution nationale de formation, très peu de travailleurs obtiennent leur certificat d'apprentissage et très peu d'activités de formation systématique sont menées dans l'ensemble du secteur (SINDUSCOM, 1991). En Argentine, la plupart des gros travaux sont accomplis par des immigrants du Paraguay et de Bolivie dont beaucoup sont illettrés et ne reçoivent aucune formation (Casassus, 1989 et 1992). Au Cameroun, environ 1 pour cent des travailleurs de la construction reçoivent une formation chaque année, contre 2 à 5 pour cent dans les industries manufacturières, 18 pour cent dans le tourisme et 58 pour cent dans la banque (Paul, 1988, p. 78). Naturellement, ces chiffres doivent être interprétés avec précaution. D'une part, ils ne tiennent pas compte 8

12 des allocations budgétaires directes versées par les gouvernements aux institutions de formation. D'autre part, il est possible que les entreprises ne signalent pas toujours leurs investissements dans la formation; elles ne le font que si des contrôles, des impôts ou d'autres motifs l'exigent. En outre, les données financières ne sont pas tout, notamment lorsque la formation est essentiellement assurée avant l'embauche ou par des moyens officieux. Toutefois, certaines données supplémentaires de provenance indirecte tendraient à confirmer ce panorama général. On sait que le taux d'investissement dans la recherche-développement est extrêmement bas dans cette industrie et que le champ des innovations y est beaucoup plus étroit que dans maintes autres branches. Selon le directeur d'un groupe important opérant dans ce secteur, «à la différence de l'industrie manufacturière et du secteur tertiaire, l'industrie de la construction n'a réagi que lentement au progrès technique. Par exemple, ce secteur a été parmi les derniers à apprécier les avantages de la robotique. Alors que des systèmes de conception assistée par ordinateur (CAO) et de fabrication assistée par ordinateur (FAO) existent depuis près de vingt ans et que d'autres systèmes spécialisés sont en service depuis la moitié d'une décennie, on n'y a eu recours jusqu'ici que sur une échelle relativement modeste» (Hood, 1992, p. 135). Les innovations, la diffusion des innovations et l'acquisition d'un nouveau savoir-faire grâce à la recherchedéveloppement dépendent généralement du taux de développement technologique d'un secteur donné et conditionnent, indirectement, le niveau de productivité. Aussi, s'il n'y a pas grand-chose de nouveau, il n'y a pas grand-chose à enseigner. En outre, les jeunes ont souvent une idée négative de ce secteur, ce qui y complique encore le problème du recrutement et de la conservation d'une main-d'œuvre qualifiée. Cette image négative est due au fait que le public ne retient généralement, de ce secteur, que certains stéréotypes, d'ailleurs en nombre décroissant, mais qui le marquent néanmoins: une main-d'œuvre non qualifiée, un travail à l'extérieur, des contrats de courte durée, une grande mobilité de la main-d'œuvre, les risques d'accident, la pénibilité du travail. Il existe bien entendu des exceptions qui reflètent d'ailleurs les effets positifs que peuvent avoir les politiques des entreprises ou des pouvoirs publics. En Finlande, par exemple, les écoles professionnelles sont parvenues à changer l'image de marque de cette profession ces dernières années et à la rendre plus attrayante. De ce fait, la situation a complètement changé en quelques années: alors qu'autrefois il n'y avait pas assez de candidats pour pourvoir les postes vacants, on constate maintenant qu'il y a deux candidats par poste pour un premier emploi (Tormala, 1992). De même, il n'y a pas de pénurie de candidats, hommes ou femmes, pour certaines professions bien rémunérées et assez bien considérées, telles que les électriciens, les plombiers, les spécialistes en tuyauterie et en électronique dans les entreprises syndicalisées d'amérique du Nord. Mais ce ne sont que des exceptions qui confirment la règle. Les raisons que l'on avance habituellement pour expliquer le peu d'intérêt envers la formation dans l'industrie de la construction ne laissent guère espérer de changements à supposer que des changements soient nécessaires pour relever le niveau de la main-d'œuvre et augmenter la productivité globale du secteur. En fait, les explications classiques tournent en rond. Elles attribuent le faible intérêt accordé à la formation et, partant, le niveau peu élevé des investissements qui y sont consacrés à la nature même de ce secteur: fragmentation, cycles courts, instabilité, imprévisibilité, et également au niveau relativement peu élevé du progrès technique et de la productivité de ce secteur. D. Formation et productivité Le but essentiel, voire unique, de la formation est d'améliorer la productivité. Si la productivité n'est pas un objectif majeur, la formation est alors traitée en conséquence. Toutefois, il n'est pas facile d'aborder la question de la productivité dans le secteur de la construction. Bien qu'il soit toujours malaisé de procéder à des comparaisons, il suffit de voir ce qui est arrivé aux coûts unitaires dans différentes industries, comme l'assemblage des véhicules automobiles, le transport aérien, les télécommunications ou l'informatique, qui ont toutes connu des améliorations spectaculaires de la qualité et des diminutions des coûts. Par comparaison, les gains de productivité plus faibles enregistrés dans l'industrie de la construction sont généralement imputés à la fragmentation du secteur et au prix élevé du terrain, mais il reste à prouver que ces éléments expliquent tout. La question est de savoir si le problème de la productivité dans l'industrie de la construction est bien posé et suffisamment important pour justifier des dépenses de formation. En réalité, de nombreux pays signalent que, dans ce secteur, la productivité est au mieux stationnaire. Aux Etats-Unis, par exemple, le projet de rentabilité de la Table ronde économique pour l'industrie de la construction a décelé un déclin régulier de la productivité dans ce secteur au cours des vingt dernières années (Cil, 1990, p. 1); de plus, 73 pour cent des entreprises de construction ne mesurent la productivité sur aucune base régulière, ce qui prouve bien que ce facteur est loin d'être prioritaire. Une étude comparant la productivité dans la construction avec celle d'autres secteurs économiques en Allemagne, en France, en Italie et au Royaume-Uni a révélé qu'il n'existait pas un simple écart, mais un fossé de plus en plus large, pouvant atteindre 20 pour cent, entre le secteur considéré et les autres secteurs dans ces quatre pays entre 1970 et 1985 (Margerier, 1989, p. 52). Il est vrai que la production horaire a légèrement augmenté au cours de cette période, les meilleurs résultats ayant été obtenus en Allemagne (ibid), mais, d'une façon générale, le progrès est plus lent que dans les autres secteurs. Selon un rapport préparé par Bossio pour l'oit (1991) sur les conditions d'emploi dans l'industrie de la construction en Amérique latine, la productivité du travail est relativement faible dans ces pays, et nettement inférieure à celle de l'industrie. Dans les dix pays étudiés, la construction se plaçait au cinquième rang sur un total de sept secteurs. En procédant à des mesures comparées de la valeur ajoutée par travailleur, on constatait alors 9

13 que le secteur de la construction se situait encore plus bas dans l'échelle. On a avancé diverses raisons pour expliquer la productivité relativement basse de ce secteur. Certains auteurs, se fondant sur la situation dans les pays industriels comme le Royaume-Uni, l'attribuent à la fragmentation du secteur et aux modalités de passation des contrats gouvernementaux (Short, 1992, p. 15). Dans une analyse de projets financés par la Banque mondiale dans des pays en développement, Kirmani (1988) attribue la faible productivité à deux causes essentielles: le défaut de règles efficaces gouvernant les contrats et l'absence d'un environnement approprié (mécanismes de financement, codes et directives de construction, institutions publiques efficaces). Certaines caractéristiques inhérentes à ce secteur sont souvent évoquées pour expliquer l'intérêt relativement faible accordé à la productivité: importance des interventions gouvernementales, cadre réglementaire insuffisant, pratiques défaillantes en matière de contrats; coûts élevés du contentieux imposables aux causes ci-dessus ou à des cahiers des charges incorrects ou encore à des changements intervenus en cours de construction, ou bien au manque de mécanismes financiers stables au service des acheteurs, constructeurs et entrepreneurs. Or il existe une autre série de variables qui pourraient expliquer pourquoi, même lorsque les conditions sont favorables, elles ne suffisent pas à encourager la productivité. Il faut à cet égard prendre en considération la manière dont les bénéfices sont réalisés. Pour des gestionnaires rationnels, les considérations de rentabilité prennent le pas sur les problèmes de productivité. Les facteurs fréquemment évoqués ici sont le renchérissement du prix des terrains, la gestion financière (y compris les débours) et, dans certains cas, la corruption au niveau des contrats gouvernementaux (Kirmani, op. cit.; Short, op. cit.). Selon de nombreux observateurs de ce secteur interrogés lors de la préparation du présent rapport, il n'est pas rare que de grandes entreprises de construction réalisent une part importante, sinon prépondérante, de leurs bénéfices en tirant partie des grosses sommes d'argent qui leur sont confiées dans le cadre des projets de construction et que, moyennant un plan de remboursement approprié, elles peuvent investir profitablement sur le marché des capitaux à court terme. Tout ceci considéré, on peut donc supposer que le manque d'efficacité dans l'industrie de la construction est dû aux possibilités qui existent de réaliser d'autres gains au niveau de l'entreprise. Par exemple, la perspective de réaliser des gains supplémentaires grâce aux loyers escomptés d'un projet de construction une fois les travaux terminés peut inciter l'entrepreneur à utiliser des méthodes rapides qui ne seront sans doute pas les meilleures. On peut donc comprendre pourquoi l'épineuse question de la productivité dans le secteur de la construction soulève des difficultés et impose des limites qui contrecarrent les politiques de formation. En outre, même lorsque la productivité est réellement prise en considération, il n'est pas toujours facile ou même possible d'associer formation et productivité, d'abord, parce que la productivité peut être obtenue par d'autres moyens, y compris par une organisation du travail qui supposerait une fragmentation des tâches, et par conséquent se contenterait de travailleurs moins spécialisés. Casassus (1989), par exemple, a comparé l'organisation du travail dans des entreprises de construction au Chili et en Argentine pour montrer comment la fragmentation des tâches, s'inspirant de modèles tayloristes traditionnels, a abouti à une productivité plus élevée et à l'abaissement des normes de qualification. Boulin (1989) a montré comment les entreprises peuvent adopter des mécanismes incitatifs ou d'autres pratiques de participation qui contribuent à augmenter la productivité sans pour autant augmenter le besoin de formation, et notamment de formation systématique. En outre, lorsque la formation est mal organisée, inadaptée ou insuffisante, elle ne contribue guère à augmenter la productivité. Même une formation correcte n'est pas nécessairement de nature à augmenter la productivité lorsque les conditions de travail n'exigent pas les qualifications ainsi acquises. Par exemple, même une bonne formation en matière de sécurité ne contribuera pas à diminuer le taux des accidents ou à améliorer la productivité (moins d'absentéisme, etc.) si les conditions réelles ne permettent pas l'adoption de pratiques de travail sûres ou si la direction n'exige pas l'application de la réglementation existante. Ce qui relève davantage de l'examen des besoins de formation, ce sont les limites de ce que l'on peut réaliser en mettant l'accent traditionnel sur la productivité. Jusqu'ici, la productivité était généralement mesurée en fonction du temps et des mouvements, l'objectif étant d'optimiser les opérations et la production individuelles. Or l'évolution récente du secteur a mis en lumière les limites de cette conception. Les entreprises de construction les plus dynamiques se sont aperçues que la plupart des gains de productivité n'étaient pas réalisés grâce à une amélioration des résultats individuels, mais en diminuant les temps morts dans les multiples interactions entre les agents et les opérations entrant en jeu dans toute activité de construction (Du Tertre, 1990). Tout ceci s'inscrit dans les changements qui ont marqué l'environnement global et la nature des activités de construction, avec des incidences profondes sur les profils des qualifications exigées par le secteur et par les firmes prises à titre individuel. Ces changements seront examinés plus en détail dans le chapitre suivant qui tentera d'en tirer des conclusions pour l'apprentissage des qualifications. 10

14 2- Les besoins, anciens et nouveaux, en matière déformation Introduction La vue d'ensemble présentée dans le chapitre précédent ne donne pas une image complète de la formation ni de ses effets sur la productivité dans l'industrie de la construction. L'objectif dans ce premier chapitre était d'exposer dans les grandes lignes les caractéristiques générales de la formation dans cette industrie afin de faire mieux comprendre la situation actuelle et de mettre en évidence les possibilités de développement et de changement, et aussi leurs limites. A partir de ces données générales, on peut affiner l'analyse des deux séries de problèmes les plus importants qui se posent dans cette industrie. Pour ce faire, il convient de repenser la notion même de besoins en matière de qualifications et de formation: c'est dans le contexte des changements qui se produisent dans l'environnement extérieur au bâtiment - mais qui influent sur l'industrie dans son ensemble - et des solutions adoptées par les entreprises pour faire face à ces nouvelles réalités que l'on peut le mieux définir les besoins en matière de formation et évaluer de façon appropriée les politiques et les pratiques dans ce domaine. Le présent chapitre passe brièvement en revue les principaux changements qui exercent une influence sur l'industrie de la construction dans un grand nombre de pays. Les changements survenus dans l'environnement extérieur, la diversification de la demande et l'accélération du rythme des changements dans d'autres secteurs économiques risquent d'avoir beaucoup plus de répercussions sur les activités de construction que par le passé. Les détails et les aspects techniques de l'évolution économique et technologique récente de l'industrie ont déjà été étudiés, notamment dans le rapport général préparé pour la présente session et dans d'autres publications (Short, 1992). Il s'agira ici d'identifier et de préciser les qualifications qu'imposent ces changements. Le présent chapitre comprend trois sections. La première traite des changements intervenus au niveau macro-économique et sur le plan institutionnel. Cinq questions y sont examinées, à savoir: la concurrence internationale, les privatisations, l'incidence des nouvelles techniques de travail, l'évolution des marchés et l'entrée en scène de nouveaux «acteurs». La deuxième section traite des changements organiques introduits dans les entreprises pour faire face efficacement aux nouveaux problèmes posés par la concurrence. La dernière section analyse l'impact global de ces changements sur les politiques et pratiques nationales de formation dans l'industrie de la construction. La principale thèse avancée dans ce chapitre est que ces changements créent des besoins de qualifications qui non seulement affectent les individus, mais aussi, ce qui est plus important, obligent les entreprises et même les pays à apprendre, et ce en permanence. Les qualifications ne sont plus l'affaire des seuls individus. Le savoir-faire et l'apprentissage collectifs sont devenus des éléments essentiels de la nouvelle équation de la compétitivité industrielle. A. Les changements au niveau macroéconomique et sur le plan institutionnel La crise économique de la «décennie perdue» a gravement nui au développement et à la croissance de l'industrie de la construction, dans la mesure où elle a eu des conséquences différentes dans les pays développés, dans les nouveaux pays industriels et dans les pays en développement. Par rapport au rythme des années soixante-dix, les chiffres globaux pour ce qui est du volume des contrats et des gains de compétitivité dans les années quatre-vingt ne sont pas très encourageants, que ce soit au niveau international ou à l'échelon national (Short, 1992). Pourtant, les conséquences des changements survenus dans l'environnement macro-économique, des changements géopolitiques qui se produisent en Europe orientale et dans d'autres régions du monde, les besoins persistants des pays en développement, ainsi que d'autres changements d'ordre social qui mettent en jeu de nouvelles techniques, de nouvelles valeurs et des attitudes plus exigeantes vis-à-vis de la qualité des produits et de la protection de l'environnement, sont autant d'occasions à saisir et de défis à relever par l'industrie de la construction si elle veut devenir plus compétitive. Pour pouvoir s'adapter aux nouvelles exigences de la collectivité, cette industrie doit faire des progrès significatifs dans la manière dont elle organise la production et utilise les hommes et les techniques (Ferrigno, 1992). C'est du moins ce qui est à prévoir, à en juger par l'évolution qui s'est produite dans le secteur agricole, dans l'industrie manufacturière et dans le secteur tertiaire. La présente section analyse cinq séries de conditions nouvelles imposées. par l'environnement extérieur et qui toutes engendrent de nouveaux besoins de formation: la concurrence internationale, les privatisations, les nouvelles techniques de travail, l'évolution des marchés et l'arrivée de nouveaux «acteurs». 11

15 a) La concurrence internationale Dans une économie qui se globalise de plus en plus, l'aptitude à soutenir la concurrence sur le plan international reflète l'efficacité relative avec laquelle les pays et les entreprises se tiennent au courant des dernières nouveautés techniques. Dans le cas des pays en développement, les entreprises qui mènent des activités à l'étranger ou qui travaillent dans leur pays avec des multinationales étrangères ont souvent la possibilité de s'informer des nouveaux matériaux et des nouvelles méthodes et techniques, ainsi que des méthodes de gestion inédites qui agissent sur la productivité. Dans le cas des pays développés, les marchés internationaux présentent également des défis de plus en plus difficiles à relever, qui sont tout à fait de nature à inciter les entreprises à devenir plus efficaces et plus compétitives. Pour les entreprises qui n'entrent pas en concurrence sur le plan international, le rythme imposé par les entreprises les plus compétitives influe sur les parts de marché qui leur sont laissées, en ce sens que la fourchette de productivité et de qualité dans laquelle elles peuvent fonctionner se rétrécit. La concurrence internationale dépend essentiellement des aptitudes des diverses entreprises. Or ces aptitudes peuvent être soit stimulées soit freinées par le contexte national dans lequel ces entreprises opèrent. Dans l'industrie de la construction, les concurrents qui réussissent le mieux sont ceux qui sont en mesure d'agir sur tous les tableaux et de proposer des solutions globales, notamment en ce qui concerne les capitaux, le financement, les techniques, l'ingénierie, la conception des produits, la gestion et les services de conseil et de construction (Short, 1992). Les entreprises se développent et apprennent dans la mesure où elles ont une vaste gamme d'activités. Celles qui ne peuvent exécuter que la partie purement «construction» d'un contrat, comme c'est généralement le cas dans les pays en développement et les nouveaux pays industriels, peuvent devenir raisonnablement spécialisées et assez compétitives, mais leur capacité d'apprendre et leur taux de croissance demeurent d'ordinaire très limités. Les entreprises de cinq pays développés, dont notamment les Etats-Unis et le Japon, dominent 85 pour cent du marché international de la construction. Au sein de ce groupe, les entreprises italiennes se consacrent presque exclusivement à des chantiers de petite ou moyenne ampleur, tandis que les entreprises américaines prédominent sur le terrain des solutions globales ainsi que dans les services de conception, d'ingénierie et de conseil (Short, op. cit.; CASP, 1992). A l'autre extrémité du spectre, les entreprises d'un petit nombre de nouveaux pays industriels (NPI), dont essentiellement le Brésil, la Chine, la République de Corée et Singapour, se disputent les 10 pour cent du marché international. Elles rivalisent surtout parce qu'elles n'ont pas été en mesure d'augmenter leur part aux dépens des pays les plus développés. En général, les entreprises de ces pays n'assurent pratiquement que des activités de construction. L'étude de Short montre aussi que les pays qui tendent à se protéger de la concurrence internationale, comme le Brésil et l'inde, deviennent moins compétitifs que ceux qui sont plus ouverts aux J. opérations conjointes et à la prise de risques à l'étranger, comme la Chine, la République de Corée et Singapour. Dans la mesure où elles encouragent ou découragent la concurrence et l'accroissement de la productivité, les politiques nationales influent sur la mesure dans laquelle les entreprises sont susceptibles d'apprendre et, partant, de croître et prospérer. Les procédures d'appels d'offres et d'adjudication sont le facteur déterminant (Kirmani, 1988). Les réglementations et les pratiques en matière de transfert de technologie sont également très importantes, mais elles dépendent aussi de la capacité technique du pays d'accueil d'assimiler l'expérience de ses partenaires. Les politiques et les pratiques nationales et sectorielles dans le domaine de la recherche-développement jouent aussi un rôle important, voire décisif, lorsque l'industrie est très fragmentée et que les entreprises, considérées isolément, ne sont guère incitées à investir et manquent d'ailleurs de ressources pour ce faire. Pourtant, il est manifeste que certains pays ont pu créer un cadre favorisant la compétitivité et la productivité; c'est le cas de certains pays développés et, ainsi qu'il est expliqué au chapitre 3, de la Chine, de la République de Corée et de Singapour. Apprendre à mettre en place de tels systèmes et à évaluer les coûts et avantages des différentes politiques et des divers cadres institutionnels est probablement le savoir-faire le plus délicat à acquérir, et cela vaut tant pour les pays développés que pour les pays en développement. Apprendre à gérer différents groupes dans une grande entreprise de construction prend du temps. L'assimilation des techniques et la formation d'associations de partenariat qui soient source de profit mutuel ne découlent pas automatiquement des opérations en co-entreprise. Tous ces savoir-faire, les travailleurs, les entreprises et les institutions gouvernementales doivent les acquérir, et il importe de trouver de nouvelles manières de les enseigner de façon efficace. b) Les privatisations Les privatisations rendent également nécessaire l'acquisition de nouveaux savoir-faire, encore que le mot privatisation recouvre des réalités différentes selon les pays. Dans les pays qui faisaient naguère partie de l'union soviétique, il désigne la transformation d'entreprises publiques en entreprises privées, mais aussi la possibilité de créer des entreprises privées nouvelles. Dans de nombreux pays, la privatisation suppose certes une diminution de l'activité gouvernementale directe, mais surtout un moindre degré d'intervention et un recours accru aux accords contractuels avec le secteur privé, y compris pour l'entretien et le financement des travaux publics. Dans tous les cas, cependant, la privatisation exige un plus haut degré d'efficacité et la mise en place de nouvelles réglementations afin de promouvoir un environnement plus favorable à une saine concurrence. Les privatisations ne sauraient se faire uniquement par décisions gouvernementales. Il faut d'abord adopter 12

16 Les employeurs Encadré n 2. Les fonctionnaires en tant qu'employeurs La formation visant à changer les attitudes des responsables gouvernementaux est une partie importante du trogramme de développement de l'industrie de la construction. En fait, il est plus important et plus urgent de Ïormer les employeurs gouvernementaux que les entrepreneurs. Le gouvernement de m République de Corée a anticipé ce besoin dans les années soixante et organisé une formation à l'institut de formation des responsables de la construction (COTI) du ministère de la Construction (MOC), lequel était chargé de développer rindustrie de la construction. Il n'est pas facile aux responsables gouvernementaux et aux dirigeants d'entreprises publiques, seuls «employeurs» dans les marchés de travaux publics, d'abandonner leur rôle traditionnel de maîtres incontestés de l'administration des marchés. Malgré l'élaboration de documents de contrat équitables, ils éprouvent souvent des difficultés à traiter les entrepreneurs comme des partenaires égaux et à accepter le fait qu ils ont autant qu'eux l'obligation de rendre compte de la manière dont ils remplissent leurs obligations contractuelles. Attitudes nouvelles La formation a été conçue pour faire prendre conscience aux responsables gouvernementaux des responsabilités respectives de l'«employeur», de l'«ingénieur» et de l'«entrepreneur». Le personnel du MOC, d'autres ministères et d'entreprises publiques a été invité à suivre les cours de formation du COTI. Les hauts fonctionnaires, les directeurs d'entreprises et les administrateurs des provinces ont également été invités à suivre une formation d'une durée de quatre semaines au COTI. L'accent a été mis sur le développement des motivations, particulièrement utile pour une industrie de la construction en pleine croissance. D'après Kirmani Siyed, S.: The construction industry in development: issues and options (Washington, D.C., Banque mondiale, Département des infrastructures et de l'aménagement urbain), fév. 1988, p des dispositions et des réglementations de nature à créer un environnement favorable aux entreprises privées qui prennent des risques. En fait, certains pays se rendent compte, d'ores et déjà, que la privatisation des travaux publics et d'autres services connexes coûte plus cher. L'augmentation des coûts est due à l'absence de procédures efficaces et équitables de passation des marchés et de lancement des appels d'offres, ainsi qu'aux répercussions de certains facteurs défavorables, comme l'inflation et l'irrégularité des décaissements. Les entreprises privées doivent donc se prémunir contre ces risques, et elles se voient dans l'obligation d'imposer des prix souvent plus élevés que le coût d'une exécution directe des travaux par l'etat. Autrement dit, il est indispensable, pour que les privatisations puissent renforcer la compétitivité, d'améliorer la productivité et de réduire les coûts, d'adopter des dispositions et des réglementations appropriées. En outre, apprendre à passer du secteur public au secteur privé prend du temps et requiert un savoir-faire complexe. Dans plusieurs pays d'afrique et dans quelques pays d'asie, l'oit a exécuté un programme d'entretien des routes qui suppose un haut degré de privatisation. La création et le développement de possibilités d'emploi et de formation des individus, sans omettre les travailleurs du secteur public, les petits entrepreneurs et les organismes intermédiaires, déterminent le succès de programmes comme ceux d'emp/infra de l'oit et l'initiative d'entretien des routes de la Banque mondiale (RMI, 1991). Le passage au secteur privé requiert parfois des cadres de référence entièrement nouveaux. Les pays qui ont déjà eu une certaine expérience des organismes privés sont mieux placés, car les modèles et aptitudes applicables aux activités du secteur privé existent. L'acquisition de savoir-faire en l'absence de modèles adaptés - fournis par les entreprises privées et par les particuliers ayant eu l'expérience des activités du secteur privé - n'est pas chose aisée. En Russie, par exemple, la privatisation est enseignée par des consultants et des professeurs qui n'ont guère l'expérience des problèmes et des avantages pratiques de la gestion d'entreprises privées (notes prises au cours d'un entretien). Apprendre dans le cadre des opérations de coentreprises montées avec desfirmesétangères est certes une possibilité, mais elle est limitée dans sa portée et nullement automatique. En principe, de telles opérations peuvent donner l'occasion d'apprendre, comme ce fut le cas en Chine et en République de Corée. Ce dernier pays, par exemple, a acquis de l'expérience en sous-traitant certains travaux du génie militaire américain, puis en décrochant des contrats pendant la guerre du Viet Nam (Short, 1992). La privatisation en République de Corée a tout de même nécessité, entre autres choses, un bouleversement des mentalités et un changement complet d'attitude de la part des pouvoirs publics, comme cela est expliqué dans l'encadré n 2. Lorsque le temps disponible pour préparer la documentation nécessaire est limité et que la capacité de négocier des accords sur la formation et le transfert de technologie et le savoir-faire sont insuffisants, les résultats sont habituellement fort décevants. Le problème n'est pas nouveau et a également été préjudiciable dans d'autres secteurs. Au Danemark, par exemple, il a fallu plusieurs années aux compagnies pétrolières locales pour être à même de négocier dans de bonnes conditions les contrats portant sur le transfert de techniques et de connaissances cruciales (Karlsen, 1989). Les progrès relativement rapides réalisés ces derniers temps par l'industrie de la construction sur le territoire de l'ex-république démocratique allemande et en Hongrie montrent l'importance de pareils modèles et 13

17 d'entreprises conjointes réussies avec des partenaires expérimentés. L'inexpérience et l'absence de modèles à cet égard seront probablement le problème de formation le plus important à résoudre dans la plupart des pays, notamment dans les pays qui faisaient naguère partie de l'union soviétique et dans certains pays d'europe orientale. c) Les nouvelles techniques de travail Les nouvelles techniques de travail ont déjà transformé de façon radicale la manière dont les industries opèrent dans un grand nombre de secteurs. Elles ont, c'est un fait certain, révolutionné certains secteurs des services, la banque en particulier (Watanabe, 1990). L'automatisation a eu une influence profonde sur certains procédés de fabrication et sur certaines industries manufacturières, comme le montage des véhicules automobiles et l'électronique (Kaplinsky, 1988). Des matériaux nouveaux ont révolutionné l'industrie chimique et divers procédés industriels, de même que certains travaux agricoles. Plus important, l'application efficace des nouvelles techniques de travail dans les usines a entraîné de profondes transformations dans la structure et dans la gestion des entreprises et, partant, dans la manière dont les individus utilisent leur savoir-faire pour augmenter la productivité (Hoffman, 1989; Castro, Alfthan et Oliveira, 1990). Malgré les progrès réalisés ces dernières décennies, l'industrie de la construction n'a été que partiellement touchée par ces changements, mais les pressions exercées en vue d'une augmentation de la productivité et de la compétitivité sur les plans national et international pourraient accélérer l'évolution des techniques de conception, de production et de gestion de ce secteur. La gamme des innovations technologiques dont dispose cette industrie est en réalité très vaste, et les incidences que ces innovations peuvent avoir sur l'organisation, la productivité et les qualifications sont également multiples. Les nouveaux instruments de mesure utilisant les ordinateurs, la télécommande ou le laser exigent des techniciens plus avertis mais permettent en retour des mesures plus exactes et réduisent le temps passé à utiliser un matériel coûteux. Les groupes de travail plus restreints exigent une meilleure coordination et une plus grande aptitude à utiliser les moyens de télécommunication et à communiquer. L'utilisation de bétons à base defibreset de plastiques suppose des connaissances en chimie; les panneaux en fibro-ciment sont plus faciles à fixer mais demandent une plus grande planification, des mesures plus exactes et une plus grande précision durant l'installation. Les câbles électriques et les canalisations répondent maintenant à des spécifications préétablies; il n'est plus nécessaire ni possible de procéder physiquement à des mesures mais, en revanche, il faut être capable de planifier à l'avance, de lire des croquis et de synthétiser. Les systèmes de climatisation et de ventilation perfectionnés exigent des connaissances spécialisées en matière de températures et de mesures, ainsi qu'une plus grande coopération avec plombiers et électriciens. Cela est encore plus vrai dans le domaine de l'électro-domestique, c'est-à-dire des applications domestiques de l'électronique, et dans les cas où l'interconnexion de réseaux téléphoniques et électroniques et d'installations électriques nécessite des connaissances, une planification et des interactions complexes. Dans les domaines de la charpente et de la couverture, de nouvelles aptitudes sont également requises pour identifier et utiliser convenablement les logiciels informatiques permettant d'ajuster les types et longueurs des pièces de charpente ainsi que les raccords et les interactions avec les paramètres du milieu extérieur. Les planificateurs, les concepteurs et les techniciens qui participent aux différentes étapes de la construction doivent maîtriser certaines techniques associées à l'informatique, comme la programmation et l'aptitude à modifier les paramètres des machines à commande numérique. Ce qui revêt une importance particulière, c'est que le fait d'utiliser de nouvelles techniques nécessite en général le perfectionnement de l'ensemble du personnel et pas simplement des travailleurs qui utilisent directement ces techniques. A ce jour, un grand nombre d'entreprises de construction ont pu traiter la question des nouvelles techniques de travail de manière fragmentaire. Elles le font en maintenant et en perfectionnant une main-d'œuvre spécialisée ayant un bon niveau d'études et relativement avertie, tout en conservant une majorité de travailleurs peu qualifiés. L'histoire des innovations technologiques réussies dans d'autres industries a déjà montré les limites de cette approche fragmentaire. Même dans le secteur de la construction, les poseurs de conduites, par exemple, doivent maintenant estimer les dimensions exactes des canalisations en fonction de croquis plutôt qu'en prenant des mesures sur le chantier une fois les murs édifiés. Pour insignifiante qu'elle paraisse, cette méthode suppose une capacité d'abstraction et une faculté de communication qui ont des incidences profondes sur les systèmes d'enseignement et de formation, ainsi que sur le perfectionnement global de la main-d'œuvre. De la même manière, les considérations tenant à la sécurité et à la qualité obligent les entreprises de construction à améliorer la qualité de l'instruction et de la formation de l'ensemble de la main-d'œuvre. Rien ne permet de croire que cette industrie demeurera à l'écart d'une telle évolution des techniques, et cela pour de multiples raisons. Premièrement, dans un grand nombre de pays, la concurrence s'intensifie, tant sur le plan intérieur qu'à l'étranger. Les gains de productivité appelleront nécessairement de nouvelles manières de penser et d'entreprendre les activités traditionnelles. Deuxièmement, les nouvelles préoccupations touchant la qualité, la sécurité et l'environnement, dont témoignent les préférences des consommateurs, les réglementations gouvernementales et les primés d'assurance ont déjà commencé à contraindre cette industrie à adopter des méthodes plus efficaces et plus sûres. En Europe, par exemple, l'incidence de la norme ISO et l'adoption généralisée de mesures d'incitation et de normes plus sévères pour que les entreprises soient irréprochables sur le plan de la sécurité suscitent déjà des efforts de modernisation visibles dans un grand nombre d'entreprises. Troisièmement, les matériaux, les procédés et les techniques existent déjà, il suffit que les conditions voulues soient réunies et que les clients soient intéressés. Aux Etats-Unis, par exemple, le Cil a dressé une longue liste de méthodes de travail efficaces et 14

18 d'améliorations techniques que les entreprises intéressées peuvent directement appliquer (Cil, 1990). Pour que ces possibilités puissent se concrétiser, plusieurs conditions sont nécessaires: des stimulants appropriés, des cadres d'orientation générale et de réglementation ainsi que des institutions intermédiaires. Ces orientations et institutions nouvelles ne pourront s'inscrire dans les faits que s'il apparaît de nouvelles mentalités, de nouveaux comportements, de nouvelles conceptions et de nouvelles compétences; or tout cela ne peut pas être décrété par simple décision gouvernementale. Elles affectent certes les preneurs de décisions en matière politique et les fonctionnaires préposés à la réglementation, mais il faut y ajouter aussi la participation des organisations d'employeurs et de travailleurs ainsi que le montre bien l'expérience des pays en développement et des pays récemment industrialisés (Short, 1992; Miles et Neale, 1991). d) L'évolution des marchés Il y a un second aspect de la crise économique et des transformations géopolitiques qui se produisent dans de nombreuses régions du monde. On voit en effet apparaître des chances nouvelles pour l'expansion de l'industrie de la construction: la reconstruction, la restauration, l'entretien et les besoins de développement encore insatisfaits s'inscrivent parmi les activités hautement prioritaires retenues par de nombreux pays. La reconstruction est un sujet brûlant dans nombre de pays, mais pour des raisons différentes. L'heure de la restauration peut sonner après une période de guerre et de dévastation comme au Koweït ou dans l'ancienne Yougoslavie par exemple. Mais cette heure peut aussi sonner après des transformations géopolitiques. C'est le cas des pays d'europe orientale et de ceux qui composaient l'ex-union soviétique. Elle peut aussi marquer le début d'un nouveau cycle de construction; c'est le cas de maints pays européens qui ont à reconstruire ou à réparer la majorité de leurs infrastructures et de leurs ensembles résidentiels édifiés après la seconde guerre mondiale. C'est ainsi qu'en Suisse et en France la reconstruction représente déjà 30 à 35 pour cent de l'activité totale de construction, et ce pourcentage est même en voie d'augmentation. Enfin, aussi bien dans les pays développés que dans les pays en développement, la reconstruction est marquée par la précarité financière et l'attention portée désormais à la sécurité, à la préservation de l'environnement, à la volonté d'éviter des destructions inutiles et le gaspillage de l'énergie. Les efforts multipliés par les secteurs public et privé pour parachever l'équipement des immeubles à usage de bureaux et d'habitation en sont encore un signe. Il est évident que la reconstruction a besoin de qualifications nouvelles; elle doit faire plutôt appel à une main-d'œuvre plus nombreuse et, dans bien des cas, recourir à des compétences qui se situent à un niveau d'expérience plus élevé et plus large. La restauration est une activité qui se poursuit depuis toujours dans nombre de pays, mais elle a acquis maintenant de nouvelles dimensions. Les lourdes menaces qui pèsent sur Athènes ou Venise par exemple exigent - et cela dans des proportions sans précédent - des interventions novatrices, créatrices et hautement techniques. La restauration d'une ville comme Saint- Pétersbourg, qui n'avait jamais cessé complètement, est à présent au centre de l'attention mondiale (Aselborn, 1992). L'aide étrangère étant acquise, la restauration de la ville demande des investissements massifs et les contributions hautement qualifiées de remarquables artisans et hommes de métier, mais aussi d'ingénieurs spécialisés dans la mécanique des sols, d'architectes, d'historiens et d'experts des techniques des matériaux aussi bien anciens que modernes. En Allemagne orientale, les «Aussiedlers» (ces Allemands d'origine qui reviennent de l'europe de l'est et du Sud-Est) se recyclent pour exercer ces professions d'une grande exigence (encadré n 3). A Genève, pour la reconstruction du Palais Wilson, en 1991, on a dû faire venir de Bourgogne, (France), des ouvriers sculpteurs sur pierre à la main puisque la Suisse n'avait plus ce type de personnel qualifié à sa disposition. Il s'agit là de compétences impossibles à recréer ou à retrouver à bref délai. Restauration et reconstruction vont souvent de pair; un bon exemple en est la rénovation d'un quartier de Lisbonne, le Chiado. Cette activité exige à la fois des techniques nouvelles et des techniques anciennes dont certaines ont pratiquement disparu dans de nombreux pays. La restauration des monuments qui est en cours à Florence a bien montré que, si les techniques modernes sont capables d'établir le diagnostic des maladies de la pierre, le traitement le plus efficace est encore celui qu'assure la maîtrise des techniques anciennes. Confrontés à d'autres besoins plus pressants en raison de la détérioration des conditions économiques et sociales au cours des années quatre-vingt, les pays en développement du Moyen-Orient, d'asie et d'amérique latine voient leur héritage culturel se dilapider rapidement. Toutefois, il ne peut absolument pas échapper à la restauration. Ces besoins pourraient bien vite déboucher sur une demande effective grâce à l'aide internationale et à des mesures favorables de la part des gouvernements qui n'excluent ni la privatisation ni les encouragements d'ordre fiscal. Pour répondre aux besoins qui se font jour, c'est toute une gamme de techniques qu'il faut recréer dont certaines prendront beaucoup de temps et peut-être même plusieurs générations. L'entretien est un autre domaine que redécouvrent les pays en développement, car il les place devant des défis nouveaux sur le plan de la formation. Si la rentabilité économique de l'entretien des routes et de l'infrastructure en général a été établie de manière péremptoire, ce n'est que depuis peu. Sous l'effet du ralentissement économique généralisé, on voit maintenant les gouvernements des pays ainsi que les donateurs bilatéraux et multilatéraux et les agences de développement accorder désormais au problème l'intérêt qu'il mérite. L'expérience acquise par l'oit dans le domaine de la réfection et de l'entretien des routes dans plusieurs pays d'afrique est exemplaire à cet égard. Ces pays doivent faire face à des problèmes aigus si l'on sait que l'afrique a aujourd'hui un réseau routier praticable qui est inférieur à ce qu'il était au début des années soixante. De surcroît, il faut savoir que, pour toute nouvelle route construite, l'absence d'entretien entraîne la disparition définitive de trois autres routes (Lantran, 1990). Lorsque 15

19 les routes sont impraticables, c'est l'agriculture qui en souffre en premier lieu, mais le transport des personnes et des biens en est aussi affecté. La somme d'efforts nécessaires pour modifier la situation est tributaire de la coordination internationale avec les institutions de financement, de la modification des pratiques budgétaires et de la transformation du cadre institutionnel du secteur de la construction dans ces pays. L'expérience de plusieurs années qu'a engrangée l'oit avec le Programme pour l'entretien des routes montre bien que la réussite de ce programme est liée avant tout aux changements d'attitude des fonctionnaires et des communautés locales. Le Programme d'assistance technique (ASIST), créé pour aider les pays intéressés à développer leurs propres initiatives, est né de cette expérience. Parmi les services fournis par ASIST on trouve l'aide consultative pour l'élaboration des politiques, la conception des programmes et des projets, les examens et les conseils techniques, mais aussi certaines activités concernant la formation et le matériel de formation. Pour tous ces services, on a mis à profit les Encadré n 3. Recyclage des «Aussiedlers» Etrangers dans leur propre pays Le nombre sans cesse croissant d'aussiedlers en provenance de Pologne, de Roumanie, de Russie et autres anciens pays du bloc oriental, qui arrivent en Allemagne, met le gouvernement allemand dans une situation embarrassante. Pour intégrer pleinement ces personnes dans l'économie et la société allemandes, il faut leur offrir des chances réelles de travailler et de vivre dans leur nouvel environnement. Cela ne saurait se faire en dehors de la formation et de l'adaptation, elles-mêmes conditionnées par la formation professionnelle et linguistique. La réintégration par la formation Dans l'industrie allemande de la construction, diverses organisations ont formulé des propositions systématiques tendant à faciliter l'intégration des Aussiedlers. Il s'agit en fait de donner la possibilité à ces Aussiedlers de devenir des travailleurs qualifiés de la construction (maçons, charpentiers, plâtriers, plombiers) ou des travailleurs semi-qualifiés (poseurs de panneaux, magasiniers, soudeurs) en leur assurant la formation indispensable pour passer les examens de la Chambre des métiers. On peut résumer ces propositions comme suit: A. Adaptation des travailleurs qualifiés aux normes en usage dans l'industrie de la construction Les Aussiedlers adultes qui possèdent déjà une qualification professionnelle dans la construction sont brièvement initiés aux normes techniques et à la réglementation en matière de sécurité et de santé au travail, de lésions professionnelles et de protection de l'environnement. Leur formation linguistique est aussi assurée, et l'ensemble des cours s'étend sur une période de quatre à dix mois en fonction du niveau linguistique initial des participants. B. Adaptation à l'industrie de la construction de travailleurs qualifiés venant d'autres professions Les Aussiedlers adultes déjà pourvus de qualifications d'autres industries mais correspondant à des >rofessions de la construction peuvent suivre un stage de formation qui regroupe formation linguistique et! brmation professionnelle et leur permet de se présenter aux examens de la Chambre des métiers. Le stage dure vingt-quatre mois et se déroule conformément à la réglementation en vigueur pour l'apprentissage officiel. Selon le degré de connaissances de l'allemand des participants, la formation linguistique peut être progressivement réduite au profit de la formation professionnelle elle-même. C. Formation des travailleurs non qualifiés et semi-qualifiés pour l'industrie de la construction Les Aussiedlers adultes qui ont exercé des professions ayant des liens avec la construction (agriculteurs, forestiers, mineurs, etc.), tout comme des jeunes qui n'ont aucune expérience professionnelle ou une expérience limitée, mais qui manifestent leur intérêt pour l'industrie de la construction, ont la possibilité de participer à un cours de formation d'une durée de six à dix mois, cours qui regroupe formation linguistique et formation professionnelle. Pour aider les participants à choisir leur futur emploi, on leur fait aussi une présentation des différentes activités que l'on trouve dans la construction. L'intégration grâce au système en place L'intégration des Aussiedlers dans la société et l'économie allemandes s'opère grâce au perfectionnement de leurs compétences et de leurs qualifications techniques et linguistiques. On veille aussi à développer leur productivité, ce qui a pour effet d'améliorer la productivité générale du secteur de la construction et de l'économie allemande dans son ensemble. Aucune organisation nouvelle n'est créée: tous ces différents moyens de formation sont mis en œuvre dans le cadre du système de formation déjà en place pour l'industrie de la construction en Allemagne. Note préparée par Gerd Hufnagel, Nuremberg, Allemagne. 16

20 expériences réussies dans des pays où s'est déroulé le programme de TOIT, comme l'ethiopie, le Ghana, le Nigeria et le Zaïre. Parvenir à convaincre les écoles d'ingénieurs d'enseigner des techniques et des qualifications adaptées aux réalités locales et de tourner le dos à la pratique actuelle qui consiste à suivre des programmes à l'européenne n'est pas une mince affaire. Il y a encore du chemin à parcourir pour améliorer les qualifications et modifier les comportements dans un champ d'activité qui s'est déjà révélé économiquement rentable. L'expérience africaine a été transposée en Amérique latine et dans certains pays d'asie, mais l'entretien est un besoin général qui se développe dans le monde entier; les principes en jeu et les compétences indispensables peuvent trouver leur application dans n'importe quelle région et dans n'importe quel pays. La construction de logements, d'infrastructures et d'installations industrielles ne peut se faire sans les efforts concertés des secteurs public et privé. L'impératif traditionnel qui consistait à faire du bâtiment un des moteurs du développement conserve encore beaucoup de sa valeur. Si la crise économique a frappé les pays en développement et bloqué la croissance des industries nationales de la construction, cela ne veut pas dire pour autant que les besoins ne se font pas sentir. Sans l'adaptation du cadre institutionnel, il serait impossible de créer les conditions favorables à une construction accrue de logements et d'infrastructures. La privatisation n'est certainement pas l'unique solution, mais, si l'on prend un exemple (Casassus, 1989), le contraste est net entre le Chili avec ses stratégies qui relèvent de l'économie de marché et l'argentine avec ses projets de type traditionnel qui relèvent des pouvoirs publics. On voit bien ainsi comment les gouvernements peuvent trouver le chemin de l'efficacité et stimuler le secteur de la construction pour que celui-ci devienne plus productif. Ne disposant plus que de ressources limitées, les gouvernements sont de ce fait contraints d'apprendre maintenant à promouvoir le développement dans des conditions susceptibles d'exercer une formidable pression dans le sens du renforcement de la productivité dans ce secteur. e) L'entrée en scène de nouveaux «acteurs» Enfin, parmi les changements apportés au scénario dans le cadre institutionnel, le monde assiste à l'entrée de nouveaux «acteurs» sur la scène, notamment dans la construction et dans le sous-secteur de l'infrastructure. Les individus sont de plus en plus nombreux à prendre part à la construction, à la réparation ou à l'agrandissement de leur propre demeure ou d'installations communautaires. Les techniques et les motivations sont très variables selon qu'il s'agit d'un bricoleur français, d'un habitant des taudis de Caracas ou d'un cadre qui a obtenu l'autorisation de construire sa maison dans la banlieue de Moscou, mais ils éprouvent tous en commun le besoin d'acquérir les qualifications appropriées pour se lancer dans la réalisation de leurs projets dans de bonnes conditions d'efficacité et de sécurité. Pour la main-d'œuvre organisée, ces nouveaux acteurs représentent à la fois une menace et une chance. D'un côté, ils suppriment un certain nombre de possibilités de travail mais, d'un autre côté, ils offrent des débouchés à du matériel ou à des produits nouveaux. Il se peut aussi qu'ils doivent demander des conseils aux travailleurs qualifiés. A ce propos, il pourrait y avoir des débouchés d'un type nouveau du côté de la formation spécialisée et des services consultatifs (par exemple, la vente ou la location de vidéocassettes d'instruction). De plus, on peut rappeler quelques exemples qui illustrent bien la nouvelle gamme de qualifications et de techniques qui s'imposent aux niveaux de l'encadrement, de la technique et de la compétence: l'intense activité déployée dans la construction et les travaux publics par des mouvements populaires, des coopératives au niveau local, des communautés ou des organisations non gouvernementales - la société Cari Duisberg en Allemagne, l'institut de technologie de l'université de Sâo Paulo (Souza et Kaupatez, 1986) ou Habitat International (Carter et Carter, 1987). B. Les changements dans le cadre organique Les changements intervenus dans l'environnement macrosocial, qui ont été décrits dans la section précédente, créent un besoin de savoir multiforme pour les individus tout comme pour les gouvernements, les sociétés et les pays dans leur ensemble. Il n'en reste pas moins que ces mêmes facteurs pèsent sur les entreprises de façon bien plus concrète et peuvent être envisagés comme des problèmes à résoudre ou des occasions à exploiter. Les caractéristiques singulières de l'industrie de la construction sont d'ordinaire présentées comme négatives ou comme des obstacles au développement technique et à la productivité: instabilité, incertitude, brièveté, caractère unique des produits, changement de clientèle, gestion d'interactions complexes, large gamme de qualifications et de combinaisons de qualifications, recours extensif aux travailleurs et au travail spécialisés et transitoires. Sans passer sous silence les différences manifestées entre la construction et les industries manufacturières, on serait véritablement en droit de se demander si les «problèmes» susmentionnés ne sont pas très exactement les caractéristiques perçues comme des «occasions» par les services et les industries manufacturières les plus dynamiques engagés dans la mise au point ou l'emploi de nouvelles techniques de travail (Hoffman, 1989; Oliveira, à paraître). Cela semble bien être le cas ou, du moins, n'a-t-on pas tort d'analyser le secteur sous cet angle. L'usine à haute technologie, ainsi que le faisait remarquer Muta (1985), est en train de devenir un laboratoire. Dans ces entreprises, chaque produit équivaut à des défis nouveaux et uniques. Le cycle de vie du produit devient très court, parfois même plus court que le temps qu'il faut pour construire une maison. Les marchés tout comme les préférences des consommateurs deviennent plus volatiles. Les installations industrielles vieillissent ou deviennent inadaptées bien avant la date prévue. La main-d'œuvre devient plus souple et doit sans cesse être réadaptée et reconvertie pour tenir compte des réalités nouvelles. Les produits doivent être bon marché et les services prévente et après-vente ont une croissance exponentielle. 17

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