POLYTRAUMATISME : EVALUATION ET SCORES DE GRAVITE
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- Hippolyte St-Amour
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1 Polytraumatisme : évaluation et scores de gravité - P. CARLI POLYTRAUMATISME : EVALUATION ET SCORES DE GRAVITE Pr. Pierre CARLI, D.A.R. et SAMU de Paris - Hopital Necker Paris I) Introduction : La prise en charge des polytraumatisžs est vraisemblablement le probl me le plus difficile ˆ ržsoudre en traumatologie dõurgence. La multiplicitž des associations lžsionnelles, de leurs consžquences physiopathologiques et de leur influence sur le pronostic a parfois laissž planer un doute quant ˆ la possibilitž dõune analyse objective en ce domaine. Bien souvent encore, le raisonnement sõappuie sur des anecdotes ou pire encore des dogmes dont le fondement peut tre obscur. Depuis presque 25 ans cependant les pays anglo-saxons dans leur pratique de la traumatologie ont progressivement introduits des param tres dõžvaluation serapportant ˆ la victime, ses lžsions, ˆ sa thžrapeutique et ˆ son pronostic. De tr s nombreux scores spžcifiques ou non des polytraumatisžs ont vu ainsi le jour. A titre dõillustration, le tableau I donne une liste chronologique des principaux moyens qui ont ŽtŽ proposžs. Leur multiplicitž tžmoigne bien de lõabsence de mžthodologie idžale mais de lõexistence dõun arsenal dont les composantes sont dõintžr t et de complexitž tr s variable. Notre but ici nõest donc pas de ržaliser une analyse exhaustive de cette abondante littžrature. Au contraire, nous avons volontairement limitž cette revue ˆ une sžlection commentže des techniques qui ont fait leur preuve et qui sont les plus adaptžes ˆ lõžvaluation des polytraumatisžs par les cliniciens. De m me, nous nõenvisagerons les scores sõappliquant spžcifiquement au malades hospitalisžs en ržanimation pour privilžgier les Žvaluations plus proches de lõurgence et qui fržquement utilisž dans les publications sõy rapportant. MalgrŽ notre volontž de clartž et de simplification, il faut comprendre que la transposition en France de mžthodes souvent con ues et validžes outre Atlantique nõest pas sans risque. Ainsi, lõorganisation hospitali re basže sur le ÇTrauma CenterÈ, H pital spžcialisž dans la prise en charge des blessžs, (23) le ramassage pržhospitalier non mždicalisž ainsi que la nature m me des traumatismes ou les plaies pžnžtrantes sont fržquentes doivent inciter le lecteur ˆ une certaine prudence dans lõanalyse des ržsultats. NŽanmoins, il nous semble clair que le r le que peuvent jouer les anesthžsistes-ržanimateurs en France, dans lõapproche plus rationnelle de la prise en charge des blessžs graves, mžrite dõ tre džveloppž et peut sžrement sõinspirer des expžriences entreprises dans dõautres pays. 155
2 Textes des Communications 2) Les objectifs de l évaluation : Ce nõest pas par hasard que les principales mžthodes dõžvaluation des traumatisžs ont vu le jours aux USA. Leur besoin sõest tr s vite fait sentir dans 3 domaines principaux tr s interdžpendants. Le premier concerne lõžvaluation des victimes en urgence, sur le terrain pour les orienter vers un h pital spžcialisž en traumatologie. Ce ÇtriageÈ des blessžs a ŽtŽ lõobjectif initial et reste tr s important en pratique. Le deuxi me domaine concerne le pronostic des statistiques des patients. Pratiquement toutes les techniques dõžvaluation int grent cette donnže, et chacun des scores, quõil serve ou non au triage, se doit dõ tre corržlž ˆ la mortalitž. Le troisi me est le contr le de qualitž de la prise en charge, cõest ˆ dire lõžvaluation de lõefficacitž du syst me qui a traitž le patient. CÕest actuellement le domaine qui est en plein essor et on con oit son intžr t en AmŽrique du Nord ou la rentabilitž est un des crit res fondamentaux de la SantŽ Publique. 3) Les outils de l évaluation : En se basant sur lõexamen clinique, ou sur lõanalyse des autres ŽlŽments du dossiers des blessžs, la gravitž et le pronostic sont džterminžs principalement par des scores. Les param tres utilisžs sont sžlectionnžs par calcul statistique comme Žtant des džterminants indžpendants du pronostic, ˆ partir dõžtudes collationnant les dossiers de grande sžrie (plusieurs milliers) de traumatisžs. Les param tres peuvent tre ÇphysiologiquesÈ, cõest ˆ dire orientžs vers lõžtat clinique du patient, ou ÇanatomiquesÈ džcrivant la gravitž des lžsions du blessž (31). DÕautres notions peuvent y tre intžgržes comme la nature du mžcanisme lžsionnel ou lõage. QuÕils soient anatomiques ou physiologiques, les scores sont corržlžs, ˆ la gravitž et ˆ la survie.ils servent ainsi ˆ la cržation de groupe de patients dont le pronostic et les lžsions sont comparables, ce qui est fondamental pour Žvaluer une nouvelle mžthode diagnostique de thžrapeutique. Les techniques de contr le de qualitž de la prise en charge sont ˆ lõžvidence beaucoup plus complexe. Les outils de base restent les m mes. Mais cõest souvent ˆ partir dõassociations de scores, et lõanalyse de tr s importantes sžries de patients que les standards sont Žtablis. Ils permettent la comparaison des faits ržels et des situations statistiquement attendues et ainsi de savoir si la prise en charge est effectuže dans le cadre de la norme. Enfin, il ne faut pas oublier que malgrž tout lõintžr t des statistiques, en urgence le jugement clinique de lõanesthžsiste reste le facteur džterminant. Les scores sont des outils qui permettent une aide ˆ lõžvaluation mais ils ne džcident pas du traitement dõ urgence ˆ la place du mždecin. 4) Les scores physiologiques : Ils figurent parmi les premi res tentatives dõžvaluation des blessžs. Leur but est ˆ partir de param tres obtenus par un examen clinique simple, de džterminer la gravitž apparente du traumatisme et de ce fait de lõindication dõorienter le blessž vers un centre spžcialisž. A lõžvidence les scores ont un r le fondamental dans le syst me de soins pržhospitaliers des Etats Unis. En effet, lõabsence de mždicalisation des secours et de ržgulation mždicale telles quõelles existent en 156
3 Polytraumatisme : évaluation et scores de gravité - P. CARLI France et en Allemagne a imposž la nžcessitž de r gles tr s strictes pour les EMT (secouristes) et les paramedics (auxiliaires non mždecin mais habilitžs ˆ pratiquer certains gestes mždicaux). La ržgionalisation rigide des centres spžcialisžs (Trauma Center) impose un contr le de lõadmission des blessžs : la džcision doit tre prise rapidement car la distance ˆ parcourir peut tre longue. De m me, lõadmission inutile de blessžs lžgers risque dõengorger les services spžcialisžs au džtriment des soins de blessžs plus graves. 4.1 Le score de Glasgow Ce score prenant en compte lõouverture des yeux, la ržponse motrice et la ržponse verbale est utilisž dans de tr s nombreux pays pour appržcier la gravitž des traumatismes cr niens. Initialement džveloppž par Teadsdale (29) il a ŽtŽ utilisž avec succ s d s le ramassage des blessžs par des non mždecins (26) (14) ou ˆ lõh pital par des mždecins. LÕŽchelle de Glasgow est particuli rement simple ˆ utiliser, elle donne des ržsultats reproductibles qui sont corržlžs au pronostic, surtout pour les traumatismes de gravitž intermždiaires (score de 9 ˆ 12). Les traumatismes sžv res correspondent ˆ un score compris entre 3 et 8 et les traumatismes lžgers ˆ un score infžrieur ˆ 12 (24). LÕŽchelle a ŽtŽ modifiže ˆ plusieurs reprises depuis sa cržation. Des variantes pour pouvoir en particulier lõemployer lorsque le patient est intubž, lorsquõil sõagit de jeunes enfants ont ŽtŽ proposže. LÕŽchelle de Glasgow est aussi la composante neurologique de nombreux autres scores sõappliquant aux polytraumatisžs. Ses caractžristiques et sa diffusion en font un outil indispensable en traumatologie. 4.2 Le Revised Trauma Score : Etabli par lõanalyse statistique des variables indžpendantes dõune grande banque de donnžes amžricaine, le RTS a ŽtŽ spžcialement con u et expžrimentž pour permettre lõžvaluation pržhospitali re des polytraumatisžs (17). Ce score est en fait lõaboutissement de lõžvolution de 2 scores antžrieurs, le Triage Index, et le Trauma Score tous deux cržžs par H. Champion (14-16). Le Trauma Score avant sa ržvision a connu un grand succ s car il Žtait bien corržlž ˆ la mortalitž, il pouvait sõappliquer aussi bien au trauma fermžs que pžnžtrants et les ržsultats Žtaient indžpendants des intervenants (26). Cependant, malgrž ces succ s certains inconvžnients ont ŽtŽ notžs, en particuliers 2 des 5 param tres utilisžs, lõeffort respiratoire et la recoloration capillaire, ont posž des probl mes dõžvaluation par des non mždecins. De m me, la gravitž des traumatismes cr niens pouvaient dans certains cas tre sous ŽvaluŽe (17). La ržvision a donc conduit ˆ un score simplifiž le RTS dont les caractžristiques figurent sur le tableau (II). A lõžvidence, il permet dõappržcier simplement lõžtat respiratoire, circulatoire et neurologique du blessž, suivant ainsi ˆ la lettre la džmarche clinique de lõexamen mždical (9). Les param tres mesuržs sont codžs et multipližs par un facteur de pondžration, calculž ˆ partir de la banque de donnže, qui traduit leur influence relative sur le pronostic. Le RTS permet ainsi une Žvaluation pržcise de la probabilitž de survie (tableau III). Le RTS est actuellement un des scores les plus utilisžs et cõest une composante essentielle de la mžthodologie de contr le de qualitž(12). Par contre, il nõest pas sžr que la valeur seuil de 4, proposž 157
4 Textes des Communications pour tre la limite supžrieure en dessous de laquelle tout blessž soit tre admis au ÇTrauma CenterÈ soit ržellement discriminante. 4.3 Le C.R.A.M.S. Introduit par Gormican (21), ce score de triage est voisin du Trauma Score citž plus haut. Il prend comme lui en compte des param tres portant sur la respiration, la circulation, la ržponse motrice et la parole. Par contre, il sõen distingue par lõintroduction de lõexamen de lõabdomen et du thorax. Moins utilisž que le RTS, il est simple et assez bien corržlž au pronostic, cependant son efficacitž comparže ˆ celle dõautre score a ŽtŽ contestže (27). 4.4 Les limites des scores de triage MalgrŽ leur apparente efficacitž, les scores de triage ne sont pas sans faille. Ainsi, on peut constater que le mžcanisme lžsionnel nõest pas en gžnžral pris en compte alors quõil influe significativement sur le pronostic. son adjontion aux scores classiques amžliore leur performance. LÕŽtat physiologique du patient avant lõaccident influe aussi directement sur le pronostic (25). Ceci explique en partie que les scores de triage peuvent tre pris en džfaut (27). Ainsi Baxt (5) observe que les scores employžs pour le triage sont gžnžralement efficaces pour prždire la mortalitž mais que par contre leur sensibilitž et leur spžcificitž džpasse rarement 70% pour prždire la survie des blessžs graves. Emmermann et Col constatent de m me (20) que lõappržciation clinique des EMT (secouristes amžricains) est au moins aussi performante que nõimporte quel score pour prždire la mortalitž ou la nžcessitž de chirurgie dõurgence. Ceci a dont conduit ržcemment ˆ modifier la stratžgie du triage pržhospitalier. Une des solutions proposže est de remplacer les scores par une r gle tr s simple, telle que Çla Trauma Triage RuleÈ (5). Par cette r gle un traumatisme grave se džfinie par la constatations dõun au moins des crit res suivants : Pression arterielle systolique < 85 mm Hg, composante motrice du GCS < 5, traumatisme pžnžtrant de la t te, du cou, du tronc. Cette constatation impose le transport vers un ÇTrauma CenterÈ. Les auteurs alors constatent une spžcificitž et une sensibilitž de 92%. Une autre possibilitž est dõ utiliser non pas un score mais un algorithme dõanalyse procždant par Žtapes successives. Le plus ŽlaborŽ de ces algorithmes est celui recommandž par lõamerican College of Surgeons (1). Sa traduction fran aise figure sur le tableau IV. Bien que plus complexe cette mžthodologie a lõavantage dõ tre beaucoup plus mždicale et de prendre en compte un raisonnement et non pas uniquement un score chiffrž. 4.5 Place des scores de triage en France Il faut constater que dans notre pays, la mždicalisation des secours pržhospitaliers nõa pas incitž ˆ la cržation de normes de contr le ou dõoutil dõžvaluation. Le raisonnement clinique du mždecin du SAMU est assez proche de la r gle de Baxt ou de lõalgorithme citž plus haut, mais bien souvent ce raisonnement reste intuitif. Il est aussi plus complexe car il int gre la ržponse ˆ la ržanimation initiale (remplissage vasculaire, assistance respiratoire et lõžvolution clinique. Ces param tre ne 158
5 Polytraumatisme : évaluation et scores de gravité - P. CARLI sont pas pris en compte aux U.S.A., ou la ržanimation pržhospitali re est quasi inexitante (10). Par contre en France, lõabsence dõžvaluation est patente dans ce domaine, un effort est sžrement nžcessaire, il permettrait non pas seulement une meilleure orientation des patients mais une appržciation plus objective de nos ržsultats et de lõimportance relative des diffžrentes composantes de notre syst me pržhospitalier. 5) Les scores anatomiques Ils appržcient la gravitž du traumatisme en fonction des lžsions anatomiques observžes. Ils permettent une analyse statistique et la comparaison suivie de patients, mais ils sont toujours calculžs ˆ posteriori. Pour tre fiables, ils doivent tre džterminžs ˆ partir de diagnostic certains. Ceci veut dire que le score nõest calculž que ˆ partir des ržsultats de tomodensitomžtrie, mais surtout des comptes-rendus opžratoires et des autopsies de patients džcždžs. (22). 5.1 LÕabreviated Injury Scale CÕest le plus connu et le plus ancien des scores anatomiques. Il repose sur un dictionnaire des lžsions qui sont cotžes de 1 (mineure) ˆ 6 (fatale). Plus de 1200 lžsions sont džcrites. DestinŽ initialement a Žvaluer la gravitž des accidentžs de la route, le catalogue des lžsions a subi de 1969 ˆ 1990 plus de 5 ržvisions. Sa derni re version tout ˆ fait adaptže ˆ la description des traumatismes pžnžtrants sžv res (18, 19). Le principal probl me posž par les scores AIS est que lõaggravation du pronostic nõest pas corržlž linžairement ˆ lõintervalle des scores. Ainsi, lõaggravation du score de 1 ˆ 2 nõest pas comparable ˆ celle de 3 ˆ 4. Ceci est bien illustrž par la diffžrence observže dans les probabilitžs de survie qui y sont corržlžes (18) 5.2 LÕInjury Severity Score DŽrivŽ de lõais dont il est contemporain (2, 3), ce score de gravitž est spžcialement con u pour lõžvaluation des polytraumatisžs. Son calcul est simple : dans chacune des 6 ržgions du corps, figurant sur le tableau V, on džtermine lescore AIS des lžsions. Les 3 AIS les plus ŽlevŽs appartenant ˆ 3 territoires diffžrents sont notžs. La somme des carržs de ces AIS fournit un score allant de 1 ˆ 75. Par convention si une lžsion est cotže AIS 6 (fatale) le score ISS est arbitrairement fixž ˆ 75. LÕISS est sans aucun doute le plus connu et le plus utilisž des scores anatomiques de gravitž. La littžrature sõy rapportant est abondante. Une bonne corržlation existe entre ce score et la mortalitž, la morbiditž, la durže dõhospitalisation, le taux de cortisol plasmatique (2, 19). Cependant, lõiss m me sõil est validž internationalement pržsente certains inconvžnients. LÕISS est tr s džpendant et majore toute erreur dans lõžvaluation lžsionnelle par lõais. LÕŽchelle dõais nõžtant pas linžaire, lõiss ne lõest pas aussi, et la distribution des patients nõest pas ržguli re : ainsi les scores 14 et 22 sont rares, et, 7 et 15 impossibles. Le m me score peut dõapr s son mode de calcul correspondre ˆ des associations lžsionnelles tr s diffžrentes dont la morbiditž nõest pas ˆ lõžvidence la m me. De 159
6 Textes des Communications m me, les territoires lžsžs ne sont pas affectžs dõun coefficient de pondžration tenant compte de la gravitž relative des lžsions (19). Le score se limite aux 3 lžsions les plus graves dans 3 des territoires: il ne prend pas en compte les autres lžsions moins graves ou plusieurs lžsions dans le m me territoire. Leur influence sur le pronostic nõest souvent pas nžgligeable (4, 6). De m me la possibilitž de fixer une limite infžrieure d Ô ISS ˆ 10 pour analyser les sžries de blessžs graves a ŽtŽ ŽvoquŽe (8) Enfin, si on consid re que comme tous les scores anatomiques lõiss exclut les param tres cliniques, ne tient pas compte de lõage du blessž et que son calcul souvent fastidieux nõa lieu quõˆ posteriori, il reste un outil intžressant. Cependant son domaine dõutilisation reste principalement limitž ˆ la comparaison de sžrie de patients. 5.3 LÕAnatomic Profile RŽcemment introduit par Copes et Col (18), ce score anatomique a ŽtŽ cržž pour palier aux limites de lõiss. Il additionne 4 composantes repržsentant non seulement les lžsions les plus graves, mais aussi les lžsions secondaires AIS au moins Žgal ˆ 3 affectžes de coefficient pondžrž. 6) Les méthodes d analyse de la qualité 6.1 La mžthode TRISS Cette mžthode combine des param tres physiologiques du RTS, anatomiques de lõiss, lõage du patient et le mžcanisme des lžsions, pour fournir une probabilitž de survie (Ps) (7, 13). Son mode de calcul figure sur le tableau VI. Il faut bien comprendre quõil sõagit dõun calcul statistique de probabilitž. Ainsi, si la PS est de 80% cela veut dire que 4 patients sur 5 survivront mais quõun peut mourir, et, il peut sõagir du patient quõon est en train dõžtudier. La ržalisation de diagramme PRE (Preliminary Outcome Evaluation) en portant en abscisse lõiss et le RTS en ordonnže et un isobare de Ps 50% permet dõun seul coup dõoeil de distinguer les patients qui ont une survie inespžrže ou un džc s inattendu. Les dossiers de tels patients sont dans un audit de qualitž soumis ˆ une analyse džtaillže par une commission dõexperts pour rechercher si le džcžs inattendu pouvait tre Žvitable. Ces calculs permettent, dans un h pital un contr le de qualitž interne patient par patient. Pour permettre en plus de comparer les ržsultats de cet h pital avec une norme, un autre calcul statistique est utilisž(11). Le DEF (Definitive Outcome Based Evaluation) comprend plusieurs statistiques en particulier le ÇZÈ qui mesure la diffžrence entre le pourcentage des survivants et des morts, pržvu statistiquement et ržellement observžs. Le ÇMÈ analyse la compatibilitž de la sžrie ŽtudiŽe avec celle de la banque de donnžes. Ceci permet dõžviter quõun centre qui traite des blessžs plus graves soient pžnalisž par leur mortalitž, de fait ŽlevŽe. La mžthode TRISS a ŽtŽ la base de lõžtude MTOS (Major Trauma Outcome Study). CommencŽe dans les annžes 80 aux USA dans le but dõžtablir des normes de prise en charge des blessžs (12), elle a inclu plus de patients provenant de 150 h pitaux Anglo-Saxons. Dans cette Žtude 160
7 Polytraumatisme : évaluation et scores de gravité - P. CARLI chaque centre re oit pžriodiquement un diagramme PRE de patients inclus permettant lõanalyse par un comitž dõexperts locaux des patients de pronostic inattendu. Chaque centre re oit aussi sous forme codže sa ÇpositionÈ comparative par rapport aux performances des autres h pitaux. Une telle Žtude est en cours au royaume Uni, son centre de recueil de donnžes est ˆ Manchester. On con oit intžr t de cette mžthode pour diriger lõamžlioration de la qualitž de la prise en charge. Elle a depuis ŽtŽ utilisže dans plusieurs autres Žtudes cliniques pour džmontrer lõefficacitž de la stratžgie de la prise en charge (28). Cependant, malgrž son džveloppement international, cette mžthode a encore quelques inconvžnients. Elle nõest quõincompl tement validž et dans certains cas, elle nõest pas assez pržcise. Ainsi, il a ŽtŽ observž que certaines associations lžsionnelles sont ˆ lõorigine de džc s inattendus qui ne sont jamais, ensuites entžrinžs par lõanalyse en džtail du dossier par le comitž dõaudit. CÕest le cas par exemple en cas de blessures multiples ˆ la t te (13). Cela tient principalement aux limites de lõiss vues plus haut, de m me quõˆ la fa on dõintroduire lõage dans le calcul des TRISS (par convention seulement c tž comme supžrieur ou infžrieur ˆ 55 ans). 6.2 LÕASCOT : LÕASCOT (A Severity Characterization of Trauma). Cette mžthode est basže sur des ŽlŽments du RTS et de lõanatomic Profile, ainsi que sur lõage ržparti en 5 classes. Le score ainsi obtenu tient mieux compte de toutes les lžsions du blessž (13). 6.3 Le TRISS en France Le TRISS peut trouver en France des applications originales. Ainsi si on le modifie lžg rement pour lõappliquer ˆ la ržanimation pržhospitali re, en utilisant par exemple les paramžtres vitaux mesuržs sur le terrain, et en incluant les patients intubžs avant lõ arrivže ˆ lõhopital, le TRISS peut tre utilisž dans le cadre dõun SAMU. A titre dõexemple nous avons comparž la prise en charge de blessžs graves Žquivalents en Angleterre et en France. Nous avons observž que la mždicalisation pržhospitali re souvent critiquže par les anglo saxons parce quõelle fait perdre du temps, en fait, pour les blessžs graves nõallonge pas le temps ŽcoulŽ jusquõau traitement chirurgical (30). 7) En conclusion : Tous les composants nžcessaires ˆ lõžvaluation des blessžs graves et de la qualitž de leur prise charge, existent en France. Un registre des polytraumatisžs et la pratique systžmatique dõautopsie seraient aussi tr s utiles. De m me des mžthodes dõžvaluation telle que le TRISS peuvent tre transposžes au contexte Francais. Cependant, en dehors de publications scientifiques, lõžvaluation de la gravitž et du pronostic nõa pas encore trouvž sa place dans la pratique quotidienne. 161
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