Etude appliquée à la vallée de l Orb et du Jaur (nord ouest du département de l Hérault), avril 2005.

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1 DEMARCHE ENQUETE SUR LA PLURIACTIVITE ET LE FONCTIONNEMENT DES TPE DES DOMAINES DE L AGRICULTURE, DU TOURISME, DE L ENVIRONNEMENT ET DU PATRIMOINE. Etude appliquée à la vallée de l Orb et du Jaur (nord ouest du département de l Hérault), avril Analyse de l enquête

2 I CONTEXTUALISATION DE LA DEMARCHE ENQUETE... 5 I.1 LE TERRITOIRE D ETUDE DU DAATEP2 : LE PAYS HAUT LANGUEDOC ET VIGNOBLES... 5 I.1.1 UN TERRITOIRE ADMINISTRATIF EN CONSTRUCTION... 7 I.2 UN TERRITOIRE ECONOMIQUEMENT FRAGILE AUX MUTATIONS PROFONDES... 8 I.3 PROBLEME DE CHOMAGE DU HAUT LANGUEDOC ET TAUX DE RMI... 9 II LES DONNEES DE L ENQUETE AUPRES DES TPE DES DOMAINES DE L AGRICULTURE, DU TOURISME, DE L ENVIRONNEMENT ET DU PATRIMOINE...14 II.1 PRESENTATION DE LA DEMARCHE ENQUETE...14 II.2 LE CHOIX DE LA ZONE ENQUETEE...14 II.3 LA CONSTRUCTION DE LA BASE DE DONNEES...15 II.4 LE TRAITEMENT DE L ENQUETE...17 III L ANALYSE DE L ENQUETE : LE FONCTIONNEMENT DE LA PLURIACTIVITE SUR LE TERRITOIRE...18 III.1 LE FONCTIONNEMENT GENERAL DES STRUCTURES ATEP ENQUETEES...18 III.1.1 LES STRUCTURES DANS LEUR TERRITOIRE...18 III.1.2 LES ACTIVITES PRATIQUEES DANS LES STRUCTURES...24 III.1.3 LES PROBLEMES RENCONTRES PAR LES STRUCTURES...27 III.1.4 LES PROJETS ET PERSPECTIVES D AVENIR DES STRUCTURES...31 III.2 L EMPLOI, L ACTIVITE ET LA GESTION DU TRAVAIL DANS LES STRUCTURES ATEP DU TERRITOIRE...36 III.2.1 LES PERMANENTS...37 III.2.2 LES SAISONNIERS...40 III.2.3 LES PROBLEMES LIES A LA GESTION DU TRAVAIL...41 III.2.4 LE GENRE DANS LE TRAVAIL ET LES COMPETENCES DEMANDEES...42 III.3 LA FORMATION CONTINUE DANS LES STRUCTURES ATEP ENQUETEES...44 III.4 LES FORMES DE PLURIACTIVITE OBSERVEES DANS LES STRUCTURES...47 III.4.1 LES TROIS FORMES DE PLURIACTIVITE OBSERVEES...47 III ER TYPE DE PLURIACTIVITE : L ENTREPRISE PLURIACTIVE...48 III EME TYPE DE PLURIACTIVITE : LA DIVERSIFICATION OU LA COMBINAISON D ACTIVITES 50 III EME TYPE DE PLURIACTIVITE : LA PLURIACTIVITE INDIVIDUELLE DANS LA STRUCTURE52 III.4.5 LES STRUCTURES MONOACTIVES NON DIVERSIFIEES...54 III.4.6 LA GESTION DE LA PLURIACTIVITE ET DE LA DIVERSIFICATION...56 IV COMPARAISON DES PLURIACTIVITES DU TERRITOIRE...58 V CONCLUSION : PRES DE 70% DES TPE DIVERSIFIEES OU PLURIACTIVES...67

3 Ce travail d enquête et d analyse a été réalisé de juin 2003 à décembre 2004 sur 20 communes de la vallée de l Orb et du Jaur (Haut Languedoc, Hérault). Il a été réalisé par l équipe du DAATEP2, Dispositif d Appui dans les domaines de l Agriculture, du Tourisme, de l Environnement, du Patrimoine et de la Pluriactivité, projet porté par le Gr.Eta des Hauts Cantons de l Hérault à Bédarieux. Cette enquête a fait en outre l objet d un mémoire de recherche en économie du développement rural (master of science, IAM de Montpellier). Une extension géographique de l enquête va être réalisée au cours de l année 2005, pour pouvoir appliquer les résultats à l ensemble du Pays Haut Languedoc et Vignobles. L analyse présentée a été soumise à un groupe de partenaires travaillant dans chacun des domaines traités, qui ont pu ajouter certains commentaires ou réflexions. Introduction C est dans le cadre d un projet Equal visant à améliorer la situation de l emploi du territoire rural du Haut Languedoc héraultais que s est déroulée cette étude. Ce projet bénéficie de financements européens (FSE) et de financements du Conseil Général de l Hérault, qui pilote un vaste projet Equal, «e-dentités solidaires». L Europe, à travers entre autres ces projets Equal, met à disposition des opérateurs locaux des fonds dont le but est d aider à corriger les disparités observées dans l accès à l emploi. Les territoires ruraux sont d emblée éligibles à ces fonds, dans la mesure où leur enclavement les laisse à la marge du dynamisme économique des pôles urbains, et qu ils ne bénéficient pas de la même offre de formation et d accompagnement vers l emploi ou l activité que les territoires urbains. Les projets Equal sont des projets expérimentaux : ils permettent d inventer des solutions innovantes et localement adaptées, ce qui nécessite pour cela de bousculer un certain nombre d à priori et de pratiques. La réflexion sur la pluriactivité conduite dans le cadre de ce dispositif est une des pistes de réflexion innovantes menées sur ce territoire. La pluriactivité dans le secteur agricole n est pas un sujet nouveau. De nombreuses données existent sur ce sujet, des lois ont été adaptées pour lui laisser un vrai espace dans la pratique de l activité agricole. Mais la pluriactivité agricole n est pas la pluriactivité de l espace rural. D autre part, dans de nombreuses pratiques de pluriactivité est sous entendue la volonté de travailler autrement, de mettre en place de nouvelles organisations du travail. Cette volonté fait bouger notre droit du travail actuel et place les collectivités locales en acteurs incontournables du développement économique local. Nous voulions donc vérifier, à travers cette enquête, qu il existe bien une pluriactivité des activités liées à l espace rural (activités influencées directement par l espace naturel du territoire) et que celle-ci dynamise l emploi du territoire, comme nous le pressentions. Spécificité de la pluriactivité étudiée : la pluriactivité de l espace rural : Cette enquête cherche à repérer les caractéristiques de l emploi et de l activité dans quatre domaines : l agriculture, le tourisme, l environnement et le patrimoine. Ces quatre domaines sont liés dans leur rapport à l espace et au territoire : sans le support géographique physique du territoire ces métiers ne peuvent pas se concevoir et une modification interne de l un de ces domaines d activité aura des conséquences sur les trois autres. Ces quatre domaines sont particulièrement liés en zone rurale touristique, ce tourisme étant basé sur l idée d une nature entretenue mais non artificielle. Cette conception est très bien exprimée dans la notion de multifonctionnalité de l agriculture, mais domine encore aujourd hui une vision sectorielle de ces activités. Le concept de pluriactivité pose problème et laisse la porte ouverte à de nombreuses définitions et interprétations. Le terme de pluriactivité sur lequel se base la démarche du Daatep2 est plus large que la définition classique de la pluriactivité qui désigne une activité non agricole couplée à l activité agricole. Pour le Daatep2, nous parlons de pluriactivité dès lors que les activités peuvent se pratiquer de manière indépendante et/ou qu elles correspondent à des filières, des formations ou des métiers distincts. Cette pratique consiste à exercer des activités différentes ou complémentaires, au cours d une année ou simultanément, en vue d assurer un revenu suffisant à l entreprise ou au ménage. Cette pluriactivité englobe l ensemble des secteurs économiques liés à l espace rural. Nous considérons ainsi que la diversification ou la combinaison d activité répondent aux mêmes stratégies de pluriactivités. Quel peut être l intérêt de la pluriactivité pour un espace rural? L espace rural n échappe pas à la déstructuration de l emploi et aux difficultés économiques actuelles. Il y est à a fois plus sensible et plus résistant : plus sensible car une pauvreté structurelle peu visible et peu prise en considération peut s installer durablement, mais aussi plus résistant car les espaces ruraux, véritables laboratoires de développement, sont capables d apporter des réponses originales et spécifiques à leurs problèmes, à condition que celles-ci puissent s exprimer. Que ce soit donc dans le domaine agricole, encore totalement structurant de l espace rural, dans le domaine touristique dont l essor est le corollaire de la demande de nature de plus en plus exprimée par les populations urbaines ou dans les secteurs émergents de l environnement et du patrimoine, les espaces à dominante rurale ont de nombreuses formes d activité à explorer,

4 4 et la pluriactivité, vieille compagne de ces territoire, est certainement une des mieux repérée. L emploi pluriactif peut apparaître comme une condition du dynamisme de ces zones.

5 5 CONTEXTUALISATION DE LA DEMARCHE ENQUETE I.1 Le territoire d étude du DAATEP2 : Le Pays Haut Languedoc et Vignobles Le territoire «Haut Languedoc héraultais et vignobles» correspond au territoire du Pays en construction. Situé au nord ouest du département de l Hérault, dans la région Languedoc-Roussillon, Il est entouré par la frange littorale au sud-est, la Montagne Noire à l ouest et le Somail, le Caroux et l Espinouse au nord (contreforts méridionaux du Massif Central). Il s arrête aux abords de la ville de Béziers, non insérée dans le territoire. l Orb, site natura 2000 de l étang de Capestang, etc ). Ce territoire rural est géographiquement structuré en deux ensembles bien distincts : la plaine viticole et la zone de piémont au sud et la moyenne montagne, méditerranéenne en basse altitude, atlantique sur le Somail ou l Espinouse (point culminant à 1100 m). Sur ce territoire de 2450 km2, alternent des milieux écologiques très diversifiés, dus à la transition climatique marquée du nord au sud de la zone (on trouve à la fois des forêts naturelles de hêtres à La Salvetat et des orangers et des oliviers à Roquebrun) et à la géologie variée et complexe de la zone. D autre part ce territoire est situé sur la ligne de partage des eaux méditerranée / atlantique, ce qui lui confère des spécificités hydrologiques remarquables. Ce territoire est réellement marqué par l empreinte de l eau : lacs et tourbières sur les plateaux d altitude, eaux vives du fleuve Orb qui irrigue le territoire du nord au sud, en creusant une vallée alluviale de Bédarieux à Mons, eaux souterraines et résurgences des karsts, eaux du canal du midi dans le sud de la zone et de l étang de Capestang. De nombreux espaces sont protégés (site classé du Caroux, villages classés d Olargues et de Minerve, Réserve Nationale de Chasse, arrêté de biotope des gorges de La Cesse, ZNIEFF paysagère des gorges de Dans ce territoire peu peuplé, la forêt occupe la plus grande partie de l espace : forêts de hêtre et reboisements de résineux au nord (ce sont les principales forêts de production de l Hérault), forêts de chêne pubescent et de chêne verts sur les versants sud, maquis et garrigues dans les zones de piémont. La forêt est relayée par la vigne, monoculture quasi exclusive de la partie sud du territoire (AOC St Chinian, Faugère, Minervois, Coteaux du Languedoc). Ce territoire est constitué de communes fortement rurales et de quelques bourgs et villes de petite taille (Bédarieux qui est la ville la plus peuplée de la zone ne compte que 6000 habitants). Le Haut Languedoc est historiquement un lieu de passage et une terre d accueil. De tous temps des populations d origines différentes se sont intégrées, participant à la composition actuelle de la culture et de l économie. Les migrants permettent actuellement de contrebalancer la tendance à la dépopulation de ces zones. Malgré un solde naturel des cantons partout négatif, la démographie progresse grâce au solde migratoire positif sur l ensemble des cantons, à l exception de celui de St Pons. Cette variation est légèrement plus forte que celle de la France (+ 0,5% par an contre + 0,4%), mais elle est très inférieure à celle du département de l Hérault (+ 1,35% / an pour la période 90/99) (Conseil Général, Observatoire du territoire, 2000). Cette zone est fortement marquée par l agriculture, même si celle-ci ne concerne qu une partie de la population. Dans la zone de montagne l espace non boisé est consacré en grande partie à l élevage bovin principalement et ovin et caprin en second plan. Pour les ovins et les caprins la production est orientée vers la qualité, grâce à la filière Roquefort et la démarche AOC Pélardon. Dans les vallées les cerisiers et les châtaigniers sont nombreux, et ils sont remplacés par la vigne dans les zones plus planes. La viticulture s oriente elle aussi vers la qualité. Le secteur secondaire est très peu développé mais le tertiaire prend une place grandissante. Les secteurs en développement sont les services (encore en proportion inférieure par rapport au département) et le commerce. C est également autour du tourisme que se développe une économie qui génère davantage de développement économique et d emplois de façon indirecte (cas du bâtiment par exemple).

6 60,00% 50,00% 40,00% 30,00% 20,00% 10,00% 0,00% -10,00% -20,00% -30,00% CAMPLONG PEZENES-LES-MINES OUPIA VIEUSSAN SAINT-JEAN-DE-MINERVOIS CASSAGNOLES LE BOUSQUET-D'ORB SAINT-PONS-DE-THOMIERES BRENAS SAINT-ETIENNE-ESTRECHOUX CEILHES-ET-ROCOZELS VAILHAN CEBAZAN SAINT-NAZAIRE-DE-LADAREZ GRAISSESSAC CABREROLLES LAURENS BERLOU QUARANTE BEAUFORT CAUSSINIOJOULS LA SALVETAT-SUR-AGOUT SAINT-GERVAIS-SUR-MARE BABEAU-BOULDOUX MONS POILHES LAMALOU-LES-BAINS LE POUJOL-SUR-ORB FELINES-MINERVOIS VERRERIES-DE-MOUSSANS BEDARIEUX SAINT-JULIEN PREMIAN OLONZAC MONTESQUIEU ROQUESSELS AGEL SAINT-GENIES-DE-VARENSAL LA TOUR-SUR-ORB CARLENCAS-ET-LEVAS GABIAN LES AIRES DIO-ET-VALQUIERES ROSIS VILLESPASSANS LE SOULIE COURNIOU PIERRERUE AIGUES-VIVES PUISSERGUIER ALIGNAN-DU-VENT AVENE JONCELS POUZOLLES THEZAN-LES-BEZIERS CAPESTANG CRUZY SAINT-CHINIAN SIRAN RIOLS LA CAUNETTE AUTIGNAC SAINT-GENIES-DE-FONTEDIT CESSERAS ROQUEBRUN COLOMBIERES-SUR-ORB MURVIEL-LES-BEZIERS TAUSSAC-LA-BILLIERE MINERVE ABEILHAN PUIMISSON SAINT-ETIENNE-D'ALBAGNAN CAMBON-ET-SALVERGUES LE PRADAL SAINT-VINCENT-D'OLARGUES MAGALAS LUNAS CESSENON-SUR-ORB MONTOULIERS FOUZILHON CAUSSES-ET-VEYRAN ROUJAN CREISSAN PAILHES HEREPIAN VALROS évolution de la population du Pays Haut Languedoc et Vignobles (RGP 90/99) OLARGUES AZILLANET PRADES-SUR-VERNAZOBRE AIGNE NEFFIES CASTANET-LE-HAUT COULOBRES PUISSALICON SAINT-MARTIN-DE-L'ARCON MONTBLANC ASSIGNAN LA LIVINIERE MARGON VILLEMAGNE-L'ARGENTIERE CAZEDARNES FOS FAUGERES FERRIERES-POUSSAROU TOURBES FERRALS-LES-MONTAGNES MONTELS FRAISSE-SUR-AGOUT PARDAILHAN BOISSET RIEUSSEC 6 VELIEUX COMBES

7 7 I.1.1 Un territoire administratif en construction Le Pays Haut Languedoc et vignobles est en cours de création. Il regroupe 106 communes rurales du nord ouest de l Hérault, pour une population d environs personnes. Carte du Pays Haut-Languedoc et Vignobles Liste des communes du pays «Haut Languedoc-Vignobles», année 2003 (liste soumise à variation) Canton de Lunas (7 communes sur 11) Avène, Brenas, Ceilhes et Rocozels, Dio et Valquières, Joncels, Le Bousquet d Orb, Lunas Canton de St Gervais sur Mare (totalité du canton) Castanet le Haut, Combes, Hérépian, Lamalou-les-Bains, Le Poujol-sur-Orb, Le Pradal, Les Aires, Rosis, Saint Génies de Varensal, Saint Gervais sur Mare, Taussac La Billière, Villemagne l Argentière Canton de Bédarieux (totalité du canton) Bédarieux, Camplong, Carlencas et Levas, Faugères, Graissessac, La Tour-sur-Orb, Pézènes-les-Mines, Saint Etienne d Estréchoux Canton de Roujan (totalité du canton) Fos, Fouzilhon, Magalas, Margon, Gabian, Montesquieu, Neffiès, Pouzolles, Roquessels, Roujan, Vailhan Canton de Servian (6 communes sur 8) Abeilhan, Alignan du Vent, Coulobres, Montblanc, Puissalicon, Valros Canton de Pézenas (1 commune sur 5) Tourbes Canton de Murviel les Béziers (totalité du canton) Autignac, Cabrerolles, Causses et Veyran, Caussiniojouls, Laurens, Murviel les Béziers, Pailhès, Puimisson, Saint Génies de Fontedit, Saint Nazaire de Ladarez, Thézan lès Béziers Canton d Olargues (totalité du canton) Berlou, Colombières sur Orb, Cambon et Salvergues, Ferrières Poussarou, Mons la Trivalle, Olargues, Prémian, Roquebrun, Saint Etiennne d Albagnan, Saint Julien d Olargues, Saint Martin de l Arçon, Saint Vincent d Olargues, Vieussan Canton de St Chinian (totalité du canton) Agel, Aigues-Vives, Assignan, Babeau-Bouldoux, Cazedarnes, Cébazan, Cessenon, Cruzy, Montouliers, Pierrerue, Prades sur Vernazobres, Saint-Chinian, Villespassans Canton de Capestang (6 communes sur 9) Capestang, Creissan, Montels, Poilhes, Puisserguier, Quarante Canton de La Salvetat (totalité du canton + 2 communes du Tarn)

8 8 Fraisse sur Agout, La Salvetat-sur-Agout, Le Soulié, Anglès (Tarn), Lamontélarié (Tarn) Communes hors canton mais incluses dans le communauté de communes Canton de St Pons de Thomières (totalité du canton) Boisset, Courniou, Pardailhan, Rieussec, Riols, Saint Jean de Minervois, Saint Pons de Thomières, Vélieux, Verreries de Moussans Canton d Olonzac (totalité du canton) Aigne, Azillanet, Beaufort, Cassagnoles, Cesseras, Félines Minervois, Ferrals les Montagnes, La Caunette, La Livinière, Minerve, Olonzac, Oupia, Siran Un Pays est une nouvelle forme d intercommunalité mise en place par la loi d orientation pour l aménagement et le développement durable du territoire (LOADDT ou loi Voynet) du 25 juin Son échelle d action est intermédiaire entre une charte intercommunale et un département. Le Pays Haut-Languedoc et Vignobles regroupe 5 chartes intercommunales : charte de la Haute vallée de l Orb, Charte du St Ponais, Charte des coteaux de l Ob et du Vernazobres, Charte Thongue-Libron-Peyne, Charte Intercommunale du Minervois. Les compétences des chartes ainsi que les animateurs sont entièrement transférés au Pays. Toute la moitié nord du Pays est située dans le Parc Naturel Régional du Haut Languedoc. Une convention lie le Pays et le Parc afin d organiser le partage des compétences entre ces deux structures de développement territorial. D autre part toute la moitié sud du pays (zone viticole) est intégrée dans le zonage Leader+ et toute la zone montagneuse est éligible à l Objectif 2. I.2 Un territoire économiquement fragile aux mutations profondes D autre part rappelons sans entrer dans le détail que le contexte économique global du Languedoc-Roussillon génère des situations très contradictoires en terme d emploi et de création d activité : cette région bien que bénéficiant d une croissance et d un dynamisme très forts arrive quasiment en tête des régions françaises par son taux de chômage. L Hérault, malgré le bassin d emploi très actif de Montpellier, a un taux de chômage supérieur d un point à celui de la Région, aggravé par l arrivée importante de nouvelles populations. Taux de chômage selon la définition du bureau international du travail, corrigé des variations saisonnières Année France (%) LR (%) Hérault (%) , , ,6 15,3 16, , ,3 8,9 14, ,8 13,8 14, ,1 13,7 15,0 13,8 Mars ,3 13,7 14,9 Février ,6 13,4 Source INSEE-DARES 2004 Le Pays Haut Languedoc et Vignoble, même s il possède ses propres spécificités, va réagir aux évolutions économiques et aux politiques économiques Régionales et Départementales. Cependant, comme dans toutes les zones rurales, les évolutions économiques ont été considérables sur ce territoire ; jusqu aux années 60, les différents espaces ruraux composant le Pays sont complémentaires et sont structurés selon un axe nord-ouest / sud-est ou haut (montagne, vallée, coteaux) et bas (Béziers), les villes et leurs bourgeoisies apportant capitaux et marchés. Depuis les relations se sont modifiées, Béziers a perdu une part importante de sa fonction de négoce, Montpellier a capté les fonctions régionales et les liens verticaux ont été peu à peu remplacés par des liens nouveaux suivants le vieil axe routier de la Domitienne : réseau de villes structurant l arc méditerranéen, aménagement balnéaire du littoral, liens commerciaux directs (vins, tourisme, immobilier ) entre les terroirs et les marchés régionaux, nationaux ou internationaux. Les liens de complémentarité se sont défaits et les structures géographiques nord-est/sudouest se recomposent dans un espace très élargi, européen (Charte du Pays HLV, 2002).

9 9 Aujourd hui le contexte économique régional et les changements de société sont globalement favorables au territoire. L arc méditerranéen génère des flux importants entre Marseille et la Catalogne que la région doit capter. Le soleil et le climat attirent fortement les migrants (100 postes d enseignants du 1 er degré créés en 2001 pour faire face à l augmentation des effectifs scolaires), mais leur répartition est inégale et bénéficie moins au secteur du Haut Languedoc. Le problème des zones rurales est de pouvoir capter ces populations nouvelles, à l emploi et au mode de vie citadin. Si l essor touristique de toute la partie nord du territoire est facteur de développement, celui-ci est peu structuré. D autre part les mentalités des habitants du territoire, marquées par cette vie rurale, sont peu ouvertes à l innovation et aux projets. I.3 Problème de chômage du Haut Languedoc et taux de RMI Sur le territoire les mutations économiques du territoire se traduisent par un taux de chômage globalement plus faible que celui de l Hérault (qui est cependant beaucoup plus important que celui de la France), mais un taux de RMI important pour certains cantons. Parmi les personnes à la recherche d un emploi, il existe une précarité importante. Les histogrammes et les tableaux suivants ont été réalisés pour le territoire d étude à partir des données de l INSEE (recensement 1999) et de données de cadrage «Précarité» de la CAF et de l INSEE. INDICATEURS Pays HLV Hérault Superficie en km² 2299, ,01 Population sans doubles comptes Population sans doubles comptes Evolution de la population (de 90 à 99) 3,05% 12,8% Densité de population (hab/km2) 31,87 146,9 Population active totale 1 RP ,57% ,06% Total personnes sans activité prof 2 RP ,98% ,53% Total des chômeurs RP ,57% ,02% Nombre total de chômeurs de moins d'un an RP ,92% ,64% Nombre total de chômeurs de plus d'un an RP ,64% ,95% Total emplois RP Total emplois salariés (expl princ) RP ,86% ,77% Total emplois salariés à temps complet RP ,56% ,50% Total emplois salariés à temps partiel RP ,44% ,50% Total emplois non-salariés (expl princ) RP ,14% ,23% Source INSEE RGP 1999

10 10 Situation de l'emploi dans le territoire de l'étude Cantons population totale (RP 99) Populatio n active (RP 99) nbre de chômeurs (RP 99) 3 nbre de chômeurs (ANPE 2000) 16 nbre de chômeurs (ANPE 2001) 16 taux de chômage (RP 99) allocataire s du RMI en 2001 (nbre) allocataire s du RMI (taux / pop active) en 2001 Bédarieux ,1% 296 8,7% La Salvetat ,1% 30 4,5% Lunas ,4% 90 6,7% Murviel ,6% 179 4,7% Olargues ,4% ,9% Olonzac ,5% 143 7,8% Roujan ,0% 139 6,2% St Chinian ,0% 113 4,5% St Gervais ,1% 145 4,9% St Pons ,0% 125 7,6% total Pays ,5% ,5% Hérault ,0% ,7% source INSEE RP 99 et documents de cadrage 2001 CAF et ASSEDIC On observe en France de 98 à 2002 une baisse régulière du chômage. Cependant l emploi recommence à se dégrader au niveau national depuis Selon l Insee, l emploi salarié a baissé de 0,3% au premier trimestre 2003, du fait de l important ralentissement industriel observé depuis 2 ans (- 0,7% dans l emploi industriel) Le secteur tertiaire est lui aussi concerné : -0,2% (seule la production progresse). Mais dans le même temps la population active augmente de 0,6% par an. L'activité des personnes dans le Pays HLV (RP 1999) 83,46% 57,42% 59,64% 37,57% 42,58% 36,92% 20,98% 16,57% Population active totale Total personnes sans act prof Population active occupée totale Population active occupée femme Population active occupée homme Total des chômeurs Nombre total de chômeurs de moins d'un an Nombre total de chômeurs de plus d'un an! "#####$!%&'( )$ $ *++,'++ $!%&'(- )!./++##0# ) ++)

11 11 Chômage et RMI dans le Pays HLV (1999) 20,00% 15,00% 10,00% 5,00% 0,00% Bédarieux 18,10% 18,40% 17,40% 16,60% 16,50% 16,00% 19,00% 13,10% 11,10% 17,00% 10,90% 8,70% 7,80% 7,60% 6,70% 4,50% 4,70% 6,20% 4,50% 4,90% La Salvetat Lunas Murviel Olargues Olonzac Roujan St Chinian St Gervais St Pons total Pays 16,50% 6,50% Hérault 19,00% 8,70% allocataires du RMI (taux / pop active) en 2001 taux de chômage (RP 99) Le taux de chômage du Haut Languedoc est fort (proche de la moyenne départementale, une des plus forte de France) et surtout le taux de RMI (Revenu Minimum d Insertion) est lui aussi très important. Il varie beaucoup d une commune à l autre, mais il peut atteindre plus de 50% du taux de chômage (Olargues taux de RMI : 11%, taux de chômage : 17%). Ce rapport montre la fragilité et la précarité de la population active de certaines communes du Haut Languedoc. Il montre aussi que face à cette population active non occupée, les réponses doivent être originales et quasiment individualisée, l insertion se situant à mi chemin entre l action sociale et l action économique. Face à cette question importante toutes les pistes d emploi que peut offrir le Haut Languedoc doivent être explorées. L auto emploi et la pluriactivité sont deux réponses possibles adaptées aux zones rurales. Les disparités dans l emploi des hommes et des femmes dans le Haut Languedoc : emplois homme/femme dans le Pays HLV (1999) % population chômeur homme femme Chômeur de plus d'un an emplois salariés à temps partiel emplois salariés à temps complet Comme au niveau national les femmes ne sont pas à égalité avec les hommes face à l emploi. Plus nombreuses à être au chômage et à y rester, elles occupent la majeure partie des emplois à temps partiel proposés sur le territoire, déjà particulièrement importants sur le territoire (on compte 28,44% d emplois à temps partiel dans le Haut Languedoc en 1999 contre 16,4% à l échelle nationale en 2001 ; sur ces 28% de temps partiels, 78,73% sont occupés par des femmes ). Elles se retrouvent dans une situation de précarité qui peut entraîner des situations inquiétantes. Cette part d emploi à temps partiel chez les femmes traduit la présence encore significative de structures familiales traditionnelles dans lesquelles la femme, lorsqu elle travaille, apporte un revenu complémentaire au ménage. Mais elle traduit aussi sur le territoire une activité économique peu importante, fluctuante, saisonnière, qui offre peu de place à un emploi féminin durable à temps plein. La part importante de l emploi non salarié sur le territoire (30%) indique la persistance d un secteur agricole très présent bien que faiblement dynamique, peu ouvert aux femmes, et d activités artisanales qui entretiennent une tradition de travail indépendant. Enfin, pour expliquer en partie cette part importante d emploi à temps partiel, on ne peut pas exclure sur ce territoire le choix de vie des habitants qui privilégie la relation à la famille et l épanouissement personnel et refuse le

12 12 modèle destructeur du travail à plein temps 4. Ce déséquilibre important dans l accès au travail est un point majeur à prendre en compte dans le développement économique de ce territoire. La relation entre le chômage et le niveau d études dans le Haut Languedoc Que ce soit au niveau national ou au niveau du territoire, il existe une vraie différence dans l accès à l emploi selon le niveau de qualification. Le diplôme devient même aujourd hui une véritable clef, qui conditionne non seulement l accès à l emploi mais aussi le type d emploi occupé et le type de contrat. Un petit zoom sur la situation de l emploi au vu des diplômes au niveau national permet de mieux appréhender le problème de la formation sur le territoire du Haut Languedoc. Taux de chômage selon l âge et le diplôme en France Taux de chômage en France selon l'âge (% pop française) Taux de chômage selon le diplôme 15,3% 20,2% 8,3% 6,3% 9,4% 9,5% 6,4% 8,3% ans ans 50 ans et plus sans diplôme BEPC, CAP, BEP bac bac+2 bac+3 et plus Source Insee, enquête emploi, 4 ème trimestre 2003 Un suivi des jeunes sortis du système éducatif depuis 1998, réalisé par le CEREQ, permet de préciser leur devenir face à l emploi : Il est intéressant de remarquer qu au bout de trois ans la moitié des jeunes sortis du système éducatif accède à un emploi durable, et un autre quart y accède après une période de chômage ou d intérim plus ou moins longue. Par contre près d 1/5éme de ces jeunes n ont après trois ans pas eu de véritable accès à l emploi. Quels parcours de formation se cachent derrière ces chiffres? La réponse est absolument sans équivoque : les diplômés (bac pro, BTS, écoles supérieures, universités) accèdent à l emploi de façon plus ou moins rapide, alors que les jeunes sans diplômes (y compris ceux ayant suivi une formation supérieure sans arriver au diplôme correspondant) alternent chômage, phases d emploi plus ou moins longues, emplois précaires, stages ou formations rémunérées. Dans un système d emploi qui survalorise le diplôme au détriment de l expérience personnelle cela ne surprend pas. Dans une situation de chômage important, la concurrence est forte et déloyale, mais ce n est sans doute pas la seule explication : 1 ( )

13 13 on observe en France et en Europe une baisse des emplois peu qualifiés, le changement technique créant des postes nécessitant un niveau de diplôme accru. 42 non précisé chômage et niveau d'étude dans le territoire HLV Bac + 3 ou 4 (I et II) Bac + 2 ans (III) 493 Bac BTN BT BP (IV) 1207 BEP CAP (V) 238 BIS CEP SES (V) 312 1er cycle 2ème degré (VI) Sur le territoire du Pays HLV les tendances nationales sont accentuées : plus de 84% des chômeurs du territoire ont un diplôme inférieur ou égal au bac et 66% un diplôme inférieur ou égal au BEP. Le territoire est-il en mesure de proposer un si grand nombre d emplois peu qualifiés? Le niveau d étude faible et l accès difficile à la formation qui caractérisent les zones rurales enclavées sont un des freins majeurs à l emploi. Source ANPE/INSEE novembre 2003 La formation initiale est une chose, la formation continue en est une autre. La formation continue porte en elle l idée d une «seconde chance» ainsi que la proposition d une adaptation continuelle aux exigences de l emploi. Elle est particulièrement importante sur les territoires ruraux où l offre de formation initiale est réduite. Le tableau suivant montre la dynamique d accès à la formation professionnelle au niveau national : L accès à la formation professionnelle Taux d accès à la formation continue : Taux d accès Part dans la population Selon le niveau d étude Bac + 3 et plus 51,3% 9,6% Bac ,8% 10,9% Bac 36,8% 13,2% CAP, BEP 25% 28,6% BEPC 25,9% 7,2% Certificat d étude ou aucun diplôme 12,9% 30,3% Non réponse 19,3% Ns Ensemble 27,8% 100% Selon les catégories socio-professionnelles Agriculteurs exploitants 12,4% 2,8% Artisans, commerçants, chefs d entreprise 16,3% 6,8% Cadres, professions intel. supérieures 53,8% 12,5% Professions intermédiaires 48,8% 21,5% Employés 32,3% 28,9% Ouvriers 21,3% 27,5% Total 33,8% 100% Source Céreq, période janvier 1999 à février 2000 Il est important de noter que ce sont les agriculteurs exploitants qui accèdent le moins à la formation continue au niveau national. Cela peut être une des causes du manque de dynamisme de l emploi sur le secteur.

14 14 LES DONNEES DE L ENQUETE AUPRES DES TPE DES DOMAINES DE L AGRICULTURE, DU TOURISME, DE L ENVIRONNEMENT ET DU PATRIMOINE II.1 Présentation de la démarche enquête Il était impossible de repérer directement les entreprises ou individus pluriactifs en passant par les documents statistiques ou bases de données préexistants. Une démarche d enquête a donc été réalisée auprès des chefs d entreprise (TPE rurales), ce qui permettait d avoir une idée plus juste du volume de l emploi offert par ces secteurs à un instant donné, mais ce qui a exclu du champ de l étude le multisalariat. L étude s intéresse à la pluriactivité dans les secteurs de l agriculture, du tourisme, de l environnement et du patrimoine. Dans la mesure où nous sommes dans des secteurs cloisonnées, il est nécessaire d étudier l activité de chaque secteur et l emploi généré. Cette enquête donne le poids de chaque secteur d activité en terme d emploi et cerne le poids de la pluriactivité dans les TPE du Haut Languedoc. Cette démarche enquête menée dans le cadre du DAATEP2 a consisté à repérer et à rencontrer les responsables des structures liées à l agriculture, au tourisme, à l environnement et au patrimoine. Elle s intéresse plus spécifiquement à la pluriactivité et tente de voir si celle-ci est source de dynamisme de l activité et de l emploi dans cette zone. Les objectifs de l enquête étaient de: 1 repérer l importance des quatre secteurs étudiés (agriculture, tourisme, environnement et patrimoine) en terme d emploi sur le territoire 2 repérer précisément les dynamiques mises en œuvre sur le territoire pour faire vivre les activités agricoles, touristiques, environnementales et patrimoniales, ainsi que la nature même de ces activités. 3 repérer quelle pluriactivité existe sur ce territoire. Les questions visent à faire ressortir l organisation du travail à la fois du chef d entreprise (pluriactivité et polyvalence éventuelles) et des salariés, les principaux problèmes rencontrés, les projets, la manière d appréhender la formation continue. L enquête est anonyme (pour permettre d avoir des réponses plus proches de la réalité sur l emploi saisonnier en particulier). Aucune question directe n a été posée sur le revenu. L enquête contient 129 questions, dont 116 ont été traitées. Elle a été réalisée de juillet 2003 à octobre 2003 sur 20 communes. La démarche enquête s est déroulée en 5 phases principales : la définition et la caractérisation de la zone d étude. Le territoire sur lequel s applique cette étude étant trop vaste, un sous territoire a du être défini la construction de la base de données des TPE des quatre domaines étudiés et l échantillonnage l enquête proprement dite le recueil d expériences similaires sur d autres territoires le traitement et l analyse des données II.2 Le choix de la zone enquêtée Compte tenu de la dimension très importante du Pays HVL, la démarche enquête a porté sur les 20 communes du sillon Orb/Jaur : Bédarieux, Colombières sur Orb, Hérépian, Lamalou les Bains, Le Poujol sur Orb, Le Pradal, Les Aires, Mons la Trivalle, Olargues, Prémian, Riols, Roquebrun, St Etienne d Albagnan, St Julien d Olargues, St Martin de l Arçon, St Pons de Thomières, St Vincent d Olargues, Taussac La Billière, Vieussan, Villemagne l Argentière. Pour choisir ces communes parmi les 115 communes du Pays Haut Languedoc Vignobles, des espaces cohérents ont été délimités au sein de ce territoire. Cette cohérence devait se retrouver à travers deux critères principaux : Un critère lié à la géographie physique et à l environnement : les milieux naturels devaient être les mêmes Un critère lié à l occupation de l espace : des liens et des réseaux forts devaient exister et fonctionner Des espaces à l identité forte et sur lesquels les activités liées à l espace (agriculture, tourisme, environnement) sont semblables se sont alors dégagés. Trois grandes zones pouvaient alors se prêter au travail d enquête : le plateau du Somail, plateau d altitude ponctué de lacs très touristiques, à l agriculture structurant fortement le paysage et tournée vers l élevage extensif le Minervois et ses villages très typés, entre lesquels s étendent vignes et forêts de chêne vert. L agriculture est presque exclusivement de la vigne. Entre ces deux entités s étend d est en ouest la vallée de l Orb et du Jaur, vallée concentrant la plupart des villages et hameaux, à l agriculture moins structurante mais plus variée. Une quatrième zone, moins homogène, correspond au Biterrois et au Piscenois (Pézenas). L agriculture est essentiellement tournée vers la viticulture, mais la présence de pôles urbains importants (Pézenas, Béziers) conditionne fortement l activité économique. C est la vallée de l Orb et du Jaur qui a été choisie, car c est dans cet espace que nous avions le plus de chance de trouver une plus grande variété d activités. D autre part une vallée est un espace de circulation, des hommes mais aussi

15 15 des idées et des innovations. Nous avons donc pensé que, s il y avait des démarches originales en matière de conduite d activité, et en particulier de pluriactivité, c est dans cet espace que nous avions le plus de chance de les trouver. II.3 La construction de la base de données Pour réaliser la base de données deux fichiers principaux ont été utilisés : - Achat à l INSEE de leur base de données agriculture et sylviculture (4444 entreprises pour l ensemble du Pays). Base de données peu fiable car il manque de nombreuses mises à jour. Les retraités apparaissent ainsi que toutes les personnes inscrites à la MSA. De plus ne donne pas les n de tel. - Achat à la CCI de leur fichier ATEP (700 entreprises). Base de donnée plus facile à utiliser car fournit les n de tel et donne des informations mises à jour sauf pour le domaine de l agriculture (agri ne s inscrivent pas à la CCI sauf s ils font de la vente). Des fichiers locaux ont permis d actualiser les fichiers CCI et INSEE : base de donnée d AOD (Association Orb Développement) et du PAT (Pays d Accueil Touristique). De même l analyse de l ensemble des dépliants touristiques de la saison 2003 (repérage des structures touristiques actives), la rencontre avec les conseillers agricoles de Bédarieux et de St Pons, et l analyse des fichiers avec les responsables des caves coopératives ont permis de construire un document en phase avec la réalité. Le repérage des structures agricoles a été l étape la plus difficile car la Chambre d Agriculture ne communique pas ses fichiers et seule l aide amicale des professionnels du secteur agricole a permis d éviter de tâtonner inutilement. La vallée de l Orb et du Jaur n a pas un secteur agricole très porteur et fédéré. Il n est pas perçu comme porteur en terme de développement rural, d où l absence d informations précises et de fichiers qui auraient pu être construits par des communautés de communes par exemple. L échantillonnage : L idée initiale était, en limitant le territoire enquêté, d arriver à réaliser une enquête exhaustive. Cependant le nombre de structures travaillant dans les trois domaines de l étude (agriculture, tourisme, environnement et patrimoine) s est avéré être plus important que prévu. Un échantillonnage a été réalisé de manière aléatoire (contact des structures repérées au fur et à mesure de la construction de la base de donnée).

16 16 Nombre de structures enquêtées par communes Bédarieux Lamalou Olargues Campagne d enquête Daatep juin à septembre 2003 Roquebrun Mons Riols St Pons Hérépian Vieussan Villemagne St Etienne Colombières Les Aires Prémian Le Pradal St Martin St Vincent St Julien Taussac Le Poujol Vallée de L'Orb et du Jaur : bilan des structures enquêtées par domaine d'activité (bilan de l enquête octobre 2003) Agriculture (activité principale) : structures repérées enquêtées % enquêté Agriculture ,0% Agri Environnement ,8% Agri Patrimoine 0 Agri Tourisme ,6% Agri Tourisme Envir. 1 0,0% Agri Tourisme Envir. Patr ,0% Total ,2% Environnement (activité principale) : structures repérées enquêtées Envir ,1% Envir. Agri Envir. Patrimoine Envir. Tourisme Total ,1% Patrimoine (activité principale) : structures repérées enquêtées Patrimoine ,0% Patr. Agri Patri. Envir Patri. Tourisme ,0% Total ,5% Tourisme (activité principale) : structures repérées enquêtées Tourisme ,4% Tourisme Agri Tourisme Envir ,0% Tourisme Patri Tourisme Envir. Patr. 1 Total ,9% Total des structures (sans double compte) ,6%

17 17 II.4 Le traitement de l enquête Le traitement a été réalisé de décembre 2003 à Juin Certaines données, voire certains questionnaires se sont trouvés inutilisables au moment du traitement, d où les pertes inévitables et l intérêt d avoir un échantillon conséquent. Sur 220 structures enquêtées, 213 ont pu être traitées. De même, sur 123 questions de départ, 116 ont été traitées. Le nombre de structure ayant une activité dans l environnement et le patrimoine se trouve être trop faible par rapport aux structures agricoles et touristiques, ce qui rend très délicate toute comparaison. Enfin, compte tenu du nombre de questions, de très nombreuses données peuvent être étudiées et croisées. Nous nous sommes limités à une analyse globale de l enquête, en insistant dans un premier temps sur les aspects liés à la pluriactivité et à la formation. Cela n empêche pas d analyser d autres points dans un deuxième temps.

18 18 L ANALYSE DE L ENQUETE : LE FONCTIONNEMENT DE LA PLURIACTIVITE SUR LE TERRITOIRE Préambule : 220 TPE des domaines de l agriculture, du tourisme, de l environnement et du patrimoine ont été enquêtées sur les 20 communes de la vallée de l Orb et du Jaur, de juin 2003 à septembre questionnaires ont pu être traités statistiquement. L effectif des structures travaillant dans les domaines de l environnement et du patrimoine étant faible, il n a pas toujours été possible de prendre en compte ces domaines dans le traitement de l information (risque de résultats non fiables ou non comparables). L analyse de l enquête permet de dégager le poids de la pluriactivité sur le territoire et de comprendre son fonctionnement. Mais avant cela elle permet de mieux cerner le fonctionnement des TPE des quatre domaines étudiés et l emploi qu elles génèrent. La première partie du chapitre apportera des éléments généraux sur les TPE enquêtées, les activités pratiquées et les problèmes rencontrés dans la gestion annuelle de la structure. La deuxième partie analysera plus spécifiquement les aspects liés à l emploi. La troisième partie observera les formes de pluriactivités se dégageant sur le terrain. Enfin les deux dernières parties permettront d analyser l apport de cette pluriactivité pour le territoire. Le tableau suivant fait le bilan des structures enquêtées, par domaines : Mise en garde : l effectif des structures travaillant dans les domaines de l environnement et du patrimoine étant faible, il n a pas toujours été possible de prendre en compte ces domaines dans le traitement de l information (risque de résultats non fiables ou non comparables) La répartition des structures enquêtées par domaines et pluriactivité : #"#" ##$! "!! III.1 Le fonctionnement général des structures ATEP enquêtées III.1.1 Les structures dans leur territoire La vallée du Jaur et de l Orb La vallée de l Orb et du Jaur, ou le sillon Orb/Jaur, est une vallée qui réunit deux cours d eau autour desquels villages, réseaux et activités économiques se sont développés. Cette zone est située dans l espace à dominante rurale selon la

19 19 nomenclature de l INSEE. Elle est encadrée de paysages particulièrement attractifs et d un environnement préservé grâce aux nombreuses mesures de protection des milieux et au phénomène de désertification ayant touché les zones rurales à l écart du développement économique de l après guerre. Ce phénomène a été particulièrement marqué dans cette région, et le relais du développement touristique n est apparu que tardivement (fin des années 80), contrairement à ce qu on a pu observer dans de nombreuses régions méridionales de moyenne montagne. Ce «retard» de développement a eu des conséquences diverses et parfois singulières : Départ massif des jeunes actifs et quasi abandon des formes les plus traditionnelles d agriculture d autosubsistance (petit élevage, petit maraîchage, castaneïculture). Contrairement à l ensemble du Pays Haut Languedoc et Vignobles, la vallée Orb/Jaur n a pas encore inversé sa tendance à la dépopulation. Le solde migratoire était toujours, en 1999, négatif. Installation dès la fin des années 60 de populations citadines venues principalement du nord de la France ou du nord de l Europe, à la recherche d une vie proche de la nature. Ces migrations vont s amplifier en changeant progressivement de nature : à ces personnes rejetant le mode de vie urbain vont succéder des personnes cherchant à adapter le monde rural à leur mode de vie urbain. Dans tous les cas, ces nouvelles populations vont transformer fondamentalement les réseaux relationnels de cet espace rural, en créant même des réseaux parallèles éloignés des réseaux économiques traditionnels. Environnement préservé et infrastructures peu développées, donnant l image d un territoire «naturel», très porteur touristiquement parlant à l heure actuelle. Tourisme diffus basé principalement sur l accueil et la relation entre le touriste et l habitant. Les micro-structures touristiques sont très majoritaires. Cet ensemble de caractéristiques doit être prises en compte dans les politiques de développement local. Elles vont de fait entraîner des besoins et des réponses ciblées et originales. La vallée du Jaur et de l Orb est un espace en mutation, ce qui se traduit par une évolution de la population très variable d une commune à l autre. La tendance de la zone, comme de celle des espaces ruraux actuellement, est à la repopulation, même si globalement on observe encore en 99 une évolution négative de 3,25%. En effet dans une majorité de communes la population augmente. Cependant les plus grosses communes continuent à en perdre, d où le bilan négatif de la zone. Pour la plupart des communes concernées (Bédarieux, Lamalou, Le Poujol ) il s agit simplement d un retard dans l effet migratoire de l urbain vers le rural. Des chiffres plus récents reflèteraient mieux la réalité de Par contre certaines communes continuent à se dépeupler de façon très marquée : c est le cas de Vieussan et de St Pons. Les raisons de ce dépeuplement sont pourtant radicalement opposées : St Pons n a pas réussi à se développer en pôle d attraction ni pour les migrants actifs ni pour les retraités. Vieussan par contre subit le contre coup de sa notoriété : ce village est investit par des étrangers à fort pouvoir d achat qui viennent passer des vacances sur la commune. La majorité des maisons sont des résidences secondaires, ce qui bloque les possibilités d installation de résidents permanents. Evolution de la population (RGP 90/99) 20,00% 15,00% 10,00% 5,00% 0,00% -5,00% -10,00% -15,00% -20,00%

20 20 Comparatif vallée Orb et Jaur et ensemble du Pays HVL INDICATEURS Pays HLV Vallée de l Orb et du Jaur Hérault Superficie en km² 2299,48 387, ,01 Population sans doubles comptes Population sans doubles comptes Evolution de la population (de 90 à 99) +3,05% -3,25% +12,8% Densité de population (hab/km2) 31,87 47,69 146,9 Population active totale 5 RP ,57% ,43% ,06% Total personnes sans activité prof 6 RP ,98% ,43% ,53% Total des chômeurs RP ,57% ,04% ,02% Nombre total de chômeurs de moins d'un an RP99 Nombre total de chômeurs de plus d'un an RP ,92% ,97% ,64% ,64% ,22% ,95% Total emplois RP Total emplois salariés (expl princ) RP ,86% ,20% ,77% Total emplois salariés à temps complet RP99 Total emplois salariés à temps partiel RP99 Total emplois non-salariés (expl princ) RP ,56% ,50% ,50% ,44% ,50% ,50% ,14% ,80% ,23% Source INSEE, RGP 1999 Excepté en ce qui concerne l évolution de la population, les indicateurs de la vallée de l Orb et du Jaur suivent ceux du Pays. Une différence concerne cependant l emploi non salarié, plus important lorsqu on prend en compte l ensemble du Pays car l activité agricole (viticulture au sud, élevage au nord) est plus importante dans d autres secteurs du Pays. Les années de création des structures enquêtées 7

21 21 années de création des structures en fonctionnement en envir/patr tourisme agriculture Il s agit des structures toujours en fonctionnement en La majorité d entre-elles ont été créées à partir des années 1980, avec une création d activités agricoles soutenue de 1982 à A partir de cette date les créations de structures touristiques sont importantes, et de 1998 à 2003 le rythme ne faiblit pas (6 à 7 créations par an). Les créations touristiques très anciennes (reprises par la famille ou des gérants successifs) que l on peut observer sur le graphique attestent d un passé touristique de la région important. La vallée de l Orb et du Jaur, avec ses eaux thermales, était une destination prisée des bourgeoisies citadines avant la deuxième guerre mondiale. Les structures agricoles du territoire sont caractéristiques de l agriculture des vallées méditerranéennes du Massif Central : les petites surfaces accueillant des productions végétales variées sont dominantes. Les structures touristiques sont, elles aussi, nombreuses et de petite taille. Le tourisme est principalement basé sur un accueil de proximité, souvent chez l habitant. Un certain nombre de ces petites structures privées ont développé des activités de sport de pleine nature. Sur ce territoire ce sont les collectivités locales qui ont géré, depuis 30 ans (par le biais du Parc Naturel Régional en particulier), le développement des structures collectives d accueil ou d animation, laissant le secteur privé s occuper du tourisme diffus. Les capacités des structures d accueil collectif sont ainsi toujours restées limitées. On trouve ainsi sur le territoire une dizaine de structures publiques d hébergement collectif (campotels, campings, villages vacance), ainsi que quelques offices du tourisme, dont l activité est en progression constante. Le cas de Lamalou les bains est très particulier dans ce contexte : village thermal et pôle de rééducation, il accueille toute l année des personnes venant se faire soigner, qu il faut loger et qui sont en demande d animation. En période de cure Lamalou fonctionne réellement comme une station balnéaire côtière, à une moindre échelle bien sûr : les nombreux hôtels, résidences hôtelières et restaurants font le plein et réalisent leur chiffre d affaire annuel en quelques mois. De Lamalou aux autres communes de la vallée Orb/Jaur coexistent deux formes de tourisme à l intérieur desquelles il existe peu d interrelations. Les structures liées à l environnement ou au patrimoine sont beaucoup moins nombreuses mais plus variées. Elles comprennent en majorité des structures publiques ou para publiques : associations d étude et de découverte, musées du patrimoine (qui seront traités en tant que structures touristiques dans l enquête), Office National des Forêt ou Office National de la Chasse et de la Faune sauvage, qui jouent un rôle important d animation du territoire (visites guidées, tourisme lié à la chasse ), structures portées par les collectivités locale assurant la gestion de l espace. Les structures privées sont elles tournées vers des activités de bureau d étude (2 sur le territoire), d espace vert ou de d artisanat lié au patrimoine (taille de pierre). Ce sont principalement ces structures privées qui ont été enquêtées.