Le modèle du gaz parfait
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- Roland Guillaume Clermont
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1 Table des matières 1 : énergie interne, équation d état 1.1 Hypothèses Énergie interne d un GPM Équation d état du GPM Cas du GPP En résumé Capacité thermique 5.1 Définition Cas du gaz parfait Variations de U Cas du gaz parfait monoatomique Cas du gaz parfait polyatomique /7
2 La physique est une science dont le but principal est d expliquer, de comprendre le monde qui nous entoure. Pour y parvenir, nous faisons des expériences, et tentons d en expliquer les résultats théoriquement. Pour cela, le physicien utilise des modèles, c est-à-dire un ensemble d hypothèses simplifiant la réalité et permettant de bâtir une théorie confortant des résultats expérimentaux. Si un modèle, aussi simple soit-il, permet d expliquer l expérience, il est satisfaisant. Un modèle n existe donc que dans les limites de ce qu il permet d expliquer. fait des hypothèses simplificatrices qui peuvent paraître violentes, cependant, tant que l on reste dans "conditions raisonnables", il permet d appréhender nombre de phénomènes. 1 : énergie interne, équation d état 1.1 Hypothèses Les hypothèses du modèle du gaz parfait sont les suivantes : Les molécules sont ponctuelles. Il n y a aucune interaction entre les molécules. Ce modèle est usuellement subdivisé en deux "sous-modèles", celui des gaz parfaits monoatomiques (GPM : les gaz sont monoatomiques (gaz rares comme l hélium,... )), et polyatomiques (GPP : les gaz sont polyatomiques). 1. Énergie interne d un GPM L énergie interne (notée généralement U ) est l énergie totale du système d origine microscopique. C est donc la somme de toutes les énergies de chacune des molécules composant le système : énergie sous forme cinétique et sous forme d énergie potentielle a. Dans le cas du gaz parfait qui nous intéresse ici il n y a par hypothèse pas d interactions entre molécules et pas de mouvement propre des molécules car le gaz est monoatomique, donc pas d énergie potentielle d origine microscopique : la seule forme d énergie est l énergie cinétique. En admettant que l énergie du système est la somme des énergies de toutes les molécules on a : U = 1 mv Or les molécules sont très nombreuses, donc on va prendre la moyenne de cette expression : U = 1 mv où v =< v >. On peut sortir la vitesse quadratique moyenne de la somme et pour n moles on obtient : U = n 1 M v où M est la masse molaire du gaz. Or on a défini au chapitre précédent la température cinétique de telle sorte que RT = N amv. 3 On en déduit donc l expression de l énergie interne du gaz parfait monoatomique : a D origine microscopique uniquement : si le système a une énergie cinétique ou potentielle macroscopique (par exemple une bonbonne de gaz en chute libre soumise au champ de pesanteur) cette énergie ne rentre pas en compte dans l énergie interne. /7
3 U = 3 nrt pour n moles Conséquences : U m = 3 RT pour 1 mole L énergie interne du GPM ne dépend que de la température. On a donc défini une nouvelle grandeur macroscopique, et on a une relation entre cette grandeur et le paramètre d état T. On en déduit donc que l énergie interne est une fonction d état. En outre, U est une grandeur extensive (on a vu que U = nu m ) et U m est donc intensive b. Ordre de grandeur : pour 1 mole de GPM à 0 C, on obtient U m = 340J (notez que c est très grand, cela correspond à l énergie cinétique qu aurait une masse de 1 kg après une chute dans le vide de 340m!). U m est donc l énergie cinétique totale d une mole de gaz. On en déduit que l énergie cinétique moléculaire moyenne est < E c >= 3 R T. La grandeur R est la constante de Boltzman notée k B (k B = 1, J.K 1 ). L énergie cinétique moyenne d une molécule de GPM N a N a à la température T est donc < E c >= 3 k B T Pour résumer : U m = 1 M v = 3 RT Énergie interne d une mole de GPM < E c >= 1 mv = 3 k B T Énergie cinétique moyenne d une molécule de GPM Dans la suite du cours de thermodynamique, c est évidemment l expression de U faisant intervenir T que l on utilisera le plus. 1.3 Équation d état du GPM On l a déjà vu plusieurs fois donc on rappelle juste l équation d état du GPM : 1.4 Cas du GPP PV = nrt On garde l hypothèse majeure d absence d interactions entre les molécules, mais on ne suppose plus les molécules ponctuelles car le gaz est polyatomique. Cela implique qu outre son mouvement de translation dans l enceinte, une molécule va avoir un mouvement propre (rotation, vibration : voir figure 1). En outre, ce modèle suppose que les mouvements propres ne perturbent pas le mouvement de translation. b De manière générale, à partir d une grandeur extensive Z, on définit généralement des grandeurs intensives en en faisant le rapport par la quantité de matière (grandeur molaire Z m = Z n ), la masse (grandeur massique z = Z ), ou le m volume (grandeur volumique). 3/7
4 v v (a) Mouvement propre de vibration (b) Mouvement propre de rotation FIG. 1 : Exemple des mouvements propres possibles dans le cas d une molécule diatomique : mouvements de vibrations (cas (a) : on modélise la liaison entre les atomes par un ressort de raideur k) et mouvements de rotation (cas (b) : la molécule peut tourner autour de son centre de gravité suivant 3 axes de l espace). Dans tout les cas, les mouvements propres ne modifient pas le mouvement de translation. On peut en déduire les résultats suivants : Le mouvement de translation n étant pas perturbé, cela veut dire que la valeur de v n est pas modifiée par rapport au GPM. Les calculs effectué au premier chapitre restent donc valables : cela signifie que les gaz parfaits polyatomiques vérifient l équation d état du gaz parfait PV = nrt. En revanche, les mouvements propres ajoutent des termes à l énergie microscopique de chaque molécule (termes d énergie cinétique propre, d énergie potentielle propre ( 1 kx par exemple)). Ces termes d énergie propre sont positifs donc on peut écrire : U GPP = 3 nrt +U pr opr e > 3 nrt = U GP M Ne connaissant pas l expression des termes d énergie propres, le seul résultat que l on peut donner est : U GPP > U GP M On admet en outre que U pr opr e ne dépend que de T. 1.5 En résumé L énergie interne d un gaz parfait, quelquesoit son atomicité, ne dépend que de la température T : U = U (T ). On dit que le gaz parfait obéit à la première loi de Joule. Un gaz parfait vérifie l équation d état PV = nrt quelquesoit son atomicité. L énergie interne de n moles de GPM est U = 3 nrt. U GPP > U GP M 4/7
5 Capacité thermique.1 Définition Pour décrire un gaz (dans un système fermé) on peut utiliser les couples de variables (P,V ), (P,T ) ou (T,V ). Pour l étude de l énergie interne on choisit généralement le couple c (T,V ). Dans le cas d un fluide quelconque l énergie interne dépend a priori des variables T et V. Il est difficile de mesurer l énergie interne, par contre il est plus aiser de mesurer ses variations : comment varie U quand je fais varier V? comment varie U quand je fais varier T? Cela revient à étudier la dérivée de U par rapport à V et la dérivée de U par rapport à T d. On les note : ) ) U U et V T T Ce sont les dérivées partielles de U par rapport à T et V. La première dérivée partielle signifie donc : «je dérive la fonction U (T,V ) par rapport à la variable V en considérant T comme une constante e» ; et la seconde : «je dérive la fonction U (T,V ) par rapport à la variable T en considérant V comme une constante». Notons qu à priori chacune de ces dérivées partielles est elle-même une fonction des deux variable T et V (voir note précédente). V On appelle capacité thermique à volume constant la grandeur : C V (T,V ) = U ) T V en J.K 1 Autres définitions : U étant une grandeur extensive, C V l est également. Par conséquent il sera particulièrement utilise de définir des grandeurs intensives associées. On définit les grandeurs intensives suivantes : La capacité thermique molaire à volume constant : C V m = U ) m = C V T V n en J.K 1.mol 1 (rappelons qu on est en système fermé et que donc n est une constante). La capacité thermique massique à volume constant masse totale de gaz. : c V = C V m en J.K 1.kg 1, où m est la On a évidemment m = nm où M est la masse molaire du gaz ce qui entraîne les relations suivantes : C V = nc V m = mc V = nmc V c C est ce qu on appelle les variables naturelles de l énergie interne. d Ici, U (T,V ) est une fonction de variables. e Soit par exemple la fonction f (x, y) = x y 3 3y. On a les dérivées partielles suivantes : f ) x y = y 3 et f ) = 3x y 3. y x 5/7
6 . Cas du gaz parfait On vient de voir que le gaz parfait obéissait à la première loi de Joule. Cela signifie que U n est une fonction que de T dans le cas du gaz parfait. On a donc dans ce cas :..1 Variations de U C V (T ) = du dt Une autre de manière d écrire l expression précédente est de le faire sous la forme d une différentielle : du = C V (T )dt = nc V m dt qui signifie : «quand la température passe de T à T + dt (T varie donc de dt : transformation infinitésimale ou élémentaire), alors l énergie interne varie de C V dt». Quand la température du système passe d une température T 1 à la température T (transformation finie), il suffit de sommer toutes les variations élémentaires : T T U = U U 1 = du = T 1 C V (T )dt T 1 On voit donc ici que même si on ne connaît pas l expression de l énergie interne en fonction de T (ce qui sera le cas pour les GPP), la connaissance de la capacité thermique permet de calculer des variations d énergie interne. C est important car il se trouve que les capacités thermiques sont des grandeurs assez facilement mesurables expérimentalement... Cas du gaz parfait monoatomique On a vu que dans ce cas U = n 3 RT. On a donc pour le GPM : C V = 3 nr C V m = 3 R C est cette dernière expression que l on utilisera le plus souvent, préférant travailler sur des grandeurs intensives. Remarques : La capacité thermique du gaz parfait monoatomique est une constante. Numériquement on a C V m 1,5J.K 1.mol 1 Du paragraphe précédent on déduit donc : U m = 3 RdT, soit quand T passe de T 1 à T : U m = C V m (T T 1 ) = 3 R(T T 1 ) Pour n moles, U = C V (T T 1 ) = 3 nr(t T 1 ). 6/7
7 ..3 Cas du gaz parfait polyatomique Dans ce cas, on a vu que U ne dépend toujours que de T, mais on ne sait pas comment. Le calcul théorique des capacités thermiques devient alors très compliqué. La seule chose que l on sait c est que U m = 3 RT +U pr opr e où U pr opr e dépend de T uniquement. Donc a priori, contrairement au cas du GPM : la capacité thermique à volume constant dépend de la température. Expérimentalement, on constate cependant pour l hydrogène (gaz diatomique) : C V m 3 R pour T < 60K C V m 5 R pour 60K < T < 7000K C V m 7 R pour T > 7000K C est logique que C V augmente avec la température : plus T croît, plus les molécules s agitent et donc plus la molécule a de mouvements propres f On constate que pour une large plage de températures C V m 5 R. C est cette expression que l on utilisera le plus souvent dans le cas des gaz parfaits diatomiques. f Ces résultats peuvent être interprétés rigoureusement grâce au théorème d équipartition de l énergie (hors programme) qui dit pour résumer qu un degré de liberté de mouvement contribue à l énergie interne à hauteur de 1 RT (pour le GPM par exemple on a 3 degrés de liberté de translation et on retrouve donc le U = 3 RT ). Pour le GPP, quand T augmente, on a successivement des degrés de liberté de mouvement propres qui se débloquent. 7/7
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