Visite du musée Carnavalet et du quartier du Marais

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1 Association Amicale des Anciens d Entreprises Saunier Duval. - Voyages et Sorties - Compte-rendu de notre sortie du 3 Mai 2012 Visite du musée Carnavalet et du quartier du Marais Une passionnante journée dans le Marais, sous le soleil, avec notre guide Myriam Doncœur! 23 personnes étaient présentes : - Mmes : Chauvin - Dupont - Etinzon - Maillard - Maltère - Mareix Perron - Rello - Sedenio - Thomas - Mmes et MM : De Cockborne - Grandin - Noé - Perrot - Seillier - MM. Béchère - Chollet - Debeuré Le musée Carnavalet par Eliane Etinzon Situé dans deux superbes hôtels particuliers, le musée Carnavalet a pour vocation de faire connaître l histoire de Paris, depuis ses plus lointaines origines jusqu à nos jours et sous ses aspects les plus divers. Historique par essence, il n en demeure pas moins un musée d art, présentant des œuvres originales (dans tous les sens du terme). Myriam nous rappelle brièvement l histoire du lieu : l hôtel Carnavalet est l un des rares témoins de l architecture Renaissance à Paris avec la cour carrée du Louvre. Construit au milieu du XVIe siècle, il fait partie des plus anciens hôtels du Marais. Jusqu'à la fin du XIXe siècle, la Ville de Paris ne possédait aucun musée : c est sous le Second empire, à l'époque des travaux du Baron Haussmann, que l'administration parisienne conçut le projet d'un musée consacré à l'histoire de la ville. Ainsi naquit le musée Carnavalet inauguré en 1880 ; c'est le plus ancien musée municipal de la capitale. En 1989, l hôtel Le Peletier de Saint-Fargeau et son orangerie attenante furent rattachés au musée afin de pouvoir déployer ses riches collections. Préhistoire : Nous entrons et commençons notre visite par les pirogues préhistoriques remontant jusqu à 4600 avant J.-C. découvertes lors des fouilles de Bercy, en Elles sont constituées d'une seule pièce de bois de forme très allongée et mesurent jusqu'à plus de 8 m de long sur seulement 50 à 60 cm de large. Nous parcourons ensuite l histoire de France à travers les salles du musée et, bien entendu, vu l ampleur des collections 1/ nous sommes loin d avoir tout vu, et 2/ il est impossible de décrire ici dans leur intégralité les salles que nous avons visitées. Je me bornerai donc à quelques exemples. Le Moyen âge est très peu représenté. XVI e siècle : Illustré par une salle Marie de Médicis et une salle Henri IV

2 XVIIe siècle : L incontournable Mme de Sévigné puisque nous sommes chez elle. Le musée Carnavalet est situé dans la rue qui porte son nom car c était au XVIIe siècle l hôtel de Mme de Sévigné, qui y a résidé après la mort de son mari entre 1677 et 1696 (lorsqu elle n était pas chez sa fille à Grignan). Une salle lui est consacrée : son salon. XVIIe siècle encore : On ne peut passer sous silence Louis XIV dont nous avons vu la statue en bronze par Antoine Coysevox au milieu de la cour. XVIIIe siècle : Le très spectaculaire escalier de Luynes. Les peintures en trompe-l œil exécutées en 1748 pour l'escalier de l'hôtel de Luynes - construit au XVIIe siècle et démoli en décorent le grand escalier du musée Carnavalet depuis XIX e siècle : un tableau reflétant un élément de la vie de l époque, un bateau-lavoir près du Pont Neuf. On connait le terme de bateau-lavoir par l immeuble rappelant cette forme où résidèrent successivement Picasso, Max Jacob, Van Dongen, Constantin Brancusi, Modigliani, et quelques autres, mais je n en avais jamais VU. En voici un. XIXe /XXe siècles : La Bijouterie Georges Fouquet de style Art Nouveau La fin du XIXe siècle voit un profond changement dans les arts décoratifs. Courbes, asymétrie, motifs végétaux stylisés et entrelacés, et autres enroulements de longues chevelures féminines, caractérisent l Art Nouveau. Souhaitant renouveler l'art de la joaillerie, le bijoutier Georges Fouquet fait appel vers 1900 au tchèque Mucha qui s'est fait un nom à Paris en réalisant une série d'affiches pour Sarah Bernhardt et lui confie la décoration de son nouveau magasin, 6, rue Royale. XXe siècle : la salle de bal de l hôtel Wendel. C est sous Napoléon III que Charles de Wendel, d une famille de riches industriels, se fait construire une somptueuse demeure à Paris, dans le quartier très à la mode de la Trinité, derrière l Opéra. Celleci reflète l exubérance du style Second Empire. La saisissante et extravagante salle de bal fut conçue et réalisée entre 1923et 1925 par le peintre décorateur espagnol José-Maria Sert. Les peintures couvrent entièrement les murs et le plafond. Les scènes en camaïeu beige-marron sont bordées de draperies rouges. La scène principale représente la Reine de Saba se rendant auprès du roi Salomon. 2

3 A la sortie, avant d aller déjeuner, nous admirons les jardins puis prenons la traditionnelle «photo de famille». Le Déjeuner Adresse historique du quartier, le restaurant «Le Dôme du Marais» est situé dans l ancienne salle des ventes du Mont de Piété, construite en Cet établissement mérite le coup d'œil pour son esthétique et sa magnifique coupole qui surplombe la salle. Dans ce cadre élégant et raffiné, nous fîmes un excellent déjeuner entre amis. Le quartier du Marais par Jean-Louis Perrot Notre après-midi fut consacré, sous le soleil et par une température agréable à la visite du quartier du Marais, quartier parisien situé en partie dans les 3 ème et le 4 ème arrondissements sur la rive droite de la Seine. Le Marais est une ancienne zone de marécages (d où son nom) occupée à compter du XII ème siècle, d abord par des ordres religieux puis au début du XVII ème siècle par la noblesse parisienne. De nombreux hôtels particuliers y sont construits ; nous en verrons plusieurs car beaucoup subsistent encore. Au milieu du XVIII ème siècle, le Marais est déserté par l élite parisienne au profit d autres quartiers parisiens qui offrent plus d espace et la révolution française chasse les derniers propriétaires fortunés. Il est alors occupé par une population d artisans et d ouvriers autour d ateliers de confection, de joaillerie, et de créations artistiques dans des rues étroites et très animées jusqu à ce qu en 1969, André Malraux lance un grand programme de sauvegarde et de préservation qui se poursuit encore aujourd hui. Le Marais est très fréquenté par les touristes qui apprécient ses beaux immeubles et l architecture caractéristique des XVII ème et XVIII ème siècles. 3

4 Notre découverture du Marais commence par la visite des extérieurs des hôtels de Soubise et de Rohan, un site d exception chargé d histoire. Olivier de Clisson, successeur du connétable de France, Bertrand du Guesclin, fit construire un Hôtel particulier à partir de 1371, à l extérieur des remparts de Philippe-Auguste. Seul subsiste la parte d entrée cantonnée de deux échauguettes qui donne sur la rue des Archives. L hôtel de Clisson fut acquis par François de Lorraine, duc de Guise, et sa femme Anne d Este. C est probablement en ces lieux que fut décidée la Saint- Barthélémy (1572) et que débuta la journée des Barricades (1588) qui contraint le roi Henry III à fuir Paris. Hôtel de Clisson Sous Marie de Guise, l Hôtel devint le théâtre d une brillante Cour où l on a vu Corneille, Tristan Lhermitte et Gaignères. Marie étant morte sans enfant en 1688, l hôtel devint la propriété en 1700 de François de Rohan- Soubise et d Anne de Rohan-Chabot, sa femme. Un jeune architecte nommé Pierre-Alexis Delamaire changea l orientation de l hôtel et organisa une cour d honneur avec colonnades ouvrant sur la rue des Francs-Bourgeois. Il fut également chargé de construire l hôtel de Rohan dont la façade monumentale se dresse sur les jardins communs aux deux hôtels. Les losanges dorés apposés sur les appuis de fenêtres sont la marque des Rohan. Les hôtels de Soubise et de Rohan furent acquis par l Etat par décret impérial du 6 mars 1808 et Napoléon affecta l hôtel de Soubise aux archives nationales et l hôtel de Rohan à l imprimerie nationale qui y demeura jusqu en Façade de l Hôtel de Rohan Cour et colonnade de l Hôtel de Soubise Le musée des archives nationales fut installé dans l hôtel de Soubise par Napoléon III en 1867 ; ce musée a vocation de présenter au public les documents originaux les plus importants de notre histoire. L hôtel de Rohan accueille de grandes expositions historiques. Puis notre visite nous conduira successivement rue des Quatre Fils, rue Vieille du Temple, rue des Francs-Bourgeois, impasse des Arbalétriers encastrée entre deux hôtels du XVII ème qui menait à l ancien hôtel Barbette et au terrain d exercice des arbalétriers. A proximité, l hôtel d Alméras achevé en 1612 appartenait à D Alméras, devenu en 1615 Général des Postes et Relais de France. 4

5 Au 26 de la rue des Francs-Bourgeois se dresse l hôtel de Sandreville construit au XVI ème siècle dont la façade sur rue, bien visible de l hôtel de Coulanges situé en face, témoigne des surélévations successives de l immeuble jusqu à nos jours. Au 31, l hôtel d Albret fut construit au milieu du XVI ème siècle par Anne de Montmorency. On dit que la future Mme de Maintenon y est venue. Un balcon sur rue permettait en particulier de voir le passage du roi Louis XV. Rue Elzévir se trouve le musée Cognacq-Jay consacré à l art du XVIII ème siècle, musée qui a ouvert ses portes en La structure du bâtiment est assez stricte ; on voit l emplacement des anciennes écuries. C est en fait l ancien hôtel de Donon construit au XVI ème sur un terrain acquis en 1575 par Médéric de Donon, contrôleur des bâtiments du roi et familier de Catherine de Médicis. A quelques pas se trouve l hôtel de Marles qui abrite de nos jours le centre culturel suédois. Notre promenade historique se prolonge rue du Parc Royal, puis Payenne pour apercevoir l hôtel de Marle construit entre 1560 et En fait on se situe derrière le musée Carnavalet que l on a visité le matin même et face au square George Cain. A l angle de la rue Payenne et de la rue des Francs-Bourgeois est érigé l hôtel Lamoignon ou hôtel d Angoulème. De style renaissance, il fut édifié à partir de 1584 par Diane de France, fille illégitime de Henry II. Une échauguette reposant sur trois trompes, elles-mêmes soutenues par deux encorbellements surplombe le croisement des rues Pavée et des Francs-Bourgeois. Il fut habité par les Lamoignon jusqu en 1750 puis racheté par l architecte Jean-Baptiste Louis Elisabeth le Boursier qui en fit sa résidence. Il fut acquis en 1928 par la mairie de Paris puis restauré de 1940 à C est maintenant la bibliothèque historique de la ville de Paris tout comme le musée Carnavalet qui lui fait face est également consacré à l histoire de Paris. La visite se poursuit par la célèbre Place des Vosges, symbole fort du quartier du Marais, une place conçue sur un plan quasi carré de 127 sur 140 mètres de côté, occupée par le square Louis XIII bordé de deux rangées d arbres. Au centre, on y voit la statue équestre de Louis XIII, œuvre de Charles Dupaty et terminée par Jean-Pierre Cortot. La place est bordée d immeubles d habitation de deux étages en briques rouges à chaînage de pierre calcaire blanche, avec des toits d ardoise bleue très pentus et avec des fenêtres à petits carreaux d une grande unité d ensemble. C est l une des plus ancienne place de Paris après la place dauphine. Elle est réputée pour être le lieu de résidence de personnalités du monde politique, artistique ou médiatique. 5

6 La " place royale ", dont la construction débute en 1605 sous le règne d Henri IV sur l emplacement de l hôtel des Tournelles, est inaugurée en 1612.Le centre de la place, plat, sablé, dégagé, sert alors de terrain aux cavalcades, aux tournois, aux jeux et parfois aux duels dont certains sont restés célèbres, comme celui qui a coûté la vie à François de Montmorency- Bouteville en Lors de la révolution française, elle est successivement rebaptisée place des Fédérés, place du Parc d Artillerie En 1800, elle est renommée Place des Vosges en l honneur du département des Vosges, le premier à s être acquitté de l impôt sous la révolution française. Pour clore notre parcours dans le Marais, notre très passionnante guide Myriam Doncœur nous conduit à l hôtel de Sully qui jouxte la place des Vosges et s ouvre sur la rue Saint- Antoine. Il se distingue par les tonalités jaunes de la pierre et l allure monumentale donnée par les deux pavillons qui encadrent son portail surmonté d une terrasse. C est en 1624 que le contrôleur des finances Mesme Gallet fit construire un hôtel particulier avec jardin et orangerie donnant accès à la" place Royale " décrite précédemment. Maximilien de Béthune, premier duc de Sully, ancien ministre des finances et surintendant des bâtiments du roi Henry IV, le racheta en L hôtel de Sully porte encore le nom de cette famille qui l a possédé jusqu au XVIII ème siècle. Devenu immeuble de rapport au XIX ème siècle, il reçut de multiples adjonctions et transformations pour abriter commerces, artisans et autres locataires. Il fut classé monument historique en 1862 et devint la propriété de l Etat en Il abrite depuis 1967 le siège de la Caisse nationale des monuments historiques et des sites, devenue en 2000 le Centre des monuments nationaux. Sa façade est rythmée par cinq travées, dont celle du milieu qui est la plus décorée et qui correspond à l escalier desservant les deux étages. Deux allégories sculptées représentent l Automne, un homme portant des grappes de raisin, et l hiver sous les traits d un vieillard appuyé sur une canne. L usage à profusion du décor sculpté sur les façades contraste avec la rigueur de la composition. 6

7 Hôtel de Sully, côté cour Les motifs ornementaux sont représentatifs de la fin de la Renaissance : motifs végétaux, allégories des éléments et des saisons traitées en fort relief dans des niches. Ainsi nous avons passé une journée très riche à visiter un quartier de la capitale dont les monuments exceptionnels retracent tout un pan de notre histoire. En quelques heures, il y a matière à se reporter plusieurs centaines d années en arrière pour découvrir plusieurs siècles de savoir-faire en matière de constructions et de modes de vie des habitants d alors qui permettent de mieux cerner l évolution de la ville de Paris jusqu à nos jours. Autres photos : Petit jardin caché que nous découvrons avec délice Le groupe au restaurant, vu de la coupole. 7