Travaux de Capitalisation sur l appui à la structuration des filières. (Partie A) Agriculteurs français et développement international

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1 Agriculteurs français et développement international Travaux de Capitalisation sur l appui à la structuration des filières (Partie A) Marché autogéré au Tchad. 11, rue de la Baume Paris T F afdi@afdi-opa.org

2 Note : ce document est un extrait d un document original de l AFDI comprenant 4 parties organisées comme suit : SOMMAIRE... ERREUR! SIGNET NON DEFINI. INTRODUCTION....4 A. CAPITALISATION SUR L APPUI A LA STRUCTURATION DES FILIERES Justification Objectifs Capitalisation des expériences d accompagnement au SUD Le regard de professionnels sur leurs filières Questions à creuser sur la démarche en terme d appui à la structuration des filières...13 B. CAPITALISATION SUR LA GESTION DE L EXPLOITATION FAMILIALE... ERREUR! SIGNET NON DEFINI. 1. Au Burkina, un appui très fort à la mise en place d actions de gestion gérées par des paysans... Erreur! Signet non défini. 2. A Madagascar, dans un pays désorganisé, et en ruine économique, des actions variées et une réflexion collective nouvelle...erreur! Signet non défini. 3. Questions aujourd hui et propositions pour demain...erreur! Signet non défini. C. ANALYSE PROSPECTIVE SUR L APPUI AU RENFORCEMENT DES CAPACITES DES ORGANISATIONS PROFESSIONNELLES PAYSANNES... ERREUR! SIGNET NON DEFINI. 1. Introduction... Erreur! Signet non défini. 2. Quels sont les besoins des OP en matière de développement institutionnel?... Erreur! Signet non défini. 3. Quelles approches et quelles capacités des Afdi à appuyer les OP?... Erreur! Signet non défini. D. REFLEXION SUR L ENGAGEMENT AFDI AUPRES DES ORGANISATIONS DES PRODUCTEURS DE COTON.ERREUR! SIGNET NON DEFINI. Introduction.... Erreur! Signet non défini. 1- La culture du coton, un enjeu de développement en Afrique de l'ouest.... Erreur! Signet non défini. 2- Historique et évolution de la filière coton.... Erreur! Signet non défini. 3- Les défis/enjeux des OP dans les zones cotonnières...erreur! Signet non défini. Conclusion... Erreur! Signet non défini. Travaux Afdi 2

3 Pour faciliter le classement de ce document par thème, le document original de l AFDI a été décomposé en 4 sous-documents : A. Capitalisation sur l appui a la structuration des filières B. Capitalisation sur la gestion de l exploitation familiale C. Analyse prospective sur l appui au renforcement des capacités des organisations professionnelles paysannes D. Réflexion sur l engagement Afdi auprès des organisations des producteurs de coton. Travaux Afdi 3

4 Introduction. La convention d objectifs Afdi a facilité la création et l animation d un certain nombre d outils d échanges, de réflexions et de mise en commun d expériences, tels que les groupes pays, les commissions thématiques, les cellules de coordination Afdi dans différents pays du Sud. Ces lieux de débat ont permis au mouvement Afdi de réfléchir sur ses valeurs, de préciser ses compétences, de définir des objectifs communs déclinés dans un plan d actions. Autour de plusieurs thématiques, les expériences développées au Nord et au Sud ont été, ou sont actuellement évaluées et capitalisées. Les travaux ci-joints sont les documents préparatoires à des groupes de travail composés de professionnels au Nord et au Sud. Des ateliers sur chaque thème ont eu lieu lors des Journées Nationales. Ces ateliers ont été l occasion de partager nos réflexions avec nos partenaires, de valider certaines de nos approches ou d aborder un repositionnement. Un document reprenant l ensemble des résultats des groupes de travail préparatoires et des ateliers sera diffusé au dernier trimestre Travaux Afdi 4

5 A. Capitalisation sur l appui à la structuration des filières Travaux Afdi 5

6 1. Justification Les organisations professionnelles agricoles du Sud engagées dans des partenariats avec Afdi interpellent fortement notre association sur des questions liées à la structuration des filières agricoles (fonctionnement des filières, mise en place de l interprofession ). La volonté des agriculteurs du Sud de s impliquer davantage dans la mise en marché de leurs produits est d autant plus forte que les Etats se sont désengagés de la commercialisation de ces produits dans le cadre du processus de libéralisation du secteur agricole initié dans la décennie 80 et accentué depuis les Accords de l OMC de Les actions plus anciennes concernent l appui à la filière Haricot Vert au Burkina Faso et l appui aux producteurs d ananas au Cameroun et au Bénin. Aujourd hui, les actions se sont multipliées et sont en phase d être renforcées avec des demandes de cofinancement européen portant sur le développement des filières. L expérience des professionnels agricoles français en matière de structuration des filières est importante. Afdi a entrepris la création d une commission filière au niveau national visant à enrichir les expériences des Afdi locales par l échange sur l organisation filière en France et dans les pays en développement. Afdi a entamé une démarche de capitalisation sur le sujet afin de préciser notre positionnement sur l appui aux filières. Nous considérons dans ce travail de capitalisation, les activités d accompagnement qui ont été prévues sur l ensemble de la filière et non pas les expériences qui concernent seulement la commercialisation. En effet, nous choisissons la définition de la filière de Stern et El Ansary (1996) la filière est «un ensemble d organisations interdépendantes impliquées dans la mise à disposition d un bien ou service à un consommateur final». 2. Objectifs Les objectifs de cette capitalisation sont de permettre à Afdi de : Préciser la démarche d AFDI quand elle intervient sur le thème filière : Connaître les conditions de réussites ou non pour décider l accompagnement ou non d un partenaire sur le thème filière. S assurer que des réponses peuvent être apportées par AFDI ou d autres partenaires à toutes les étapes qui matérialisent une filière (approvisionnement, conseil, production, transport, stockage, transformation, exportation ) pour éviter au maximum les désillusions notamment des producteurs. o Définir les intérêts communs ou non aux producteurs du Sud et du Nord liés à l organisation des filières. Travaux Afdi 6

7 3. Capitalisation des expériences d accompagnement au SUD Au Sud, nous avons pris deux exemples de l engagement d Afdi sur la structuration de filières. 3.1 Actions d Afdi sur la filière HARICOT VERT au Burkina Faso. La cellule Afrique de l Ouest a réalisé un travail de capitalisation. Nous présentons ici un résumé. Origine Il y a eu tout d abord un atelier sur la commercialisation des produits agricoles au Burkina Faso en 1993, à partir duquel des groupes de réflexion par filière ont été mis en place. Les producteurs de Haricot vert se sont de nouveau rencontrés et ont demandé à Afdi de les aider à se rencontrer pour définir un prix de vente qui pourrait être négocié par la suite avec les exportateurs, puis ils ont demandé un appui sur des formations. Un partenariat entre l ANPHV 1 et le groupe Afdi Burkina s est alors réellement mis en place en Accompagnement 1. Toute une série de missions et de formations ont alors été effectuées pour répondre à des demandes à différents niveaux de la filière : Sur la production, au niveau de l appui technique et sur la qualité ; Sur la gestion des groupements ; Connaissance des différents acteurs de la filière jusqu au consommateur par un voyage en France ; concertation entre acteurs ; Sur la contractualisation avec les opérateurs commerciaux ; Diffusion hebdomadaire des prix des haricots verts sur le marché de rungis. Ces missions ont été relayées par Afdi Burkina, tant au niveau de l accompagnement institutionnel qu au niveau technique (confection d un montage diapo, diffusion de fiches techniques). 2. Afdi a accompagné ses partenaires pour la réalisation d une étude filière. Suite à cette étude, des ateliers régionaux et un atelier national ont été organisés avec les producteurs pour rédiger un plan d action. 3. Ensuite, Afdi a accompagné son partenaire lors de ces rencontres institutionnelles et dans la mise en œuvre des décisions (définitions des priorités, recherche de financement et suivi des actions). Ainsi, l ANPHV a pu employer des animateurs chargés du suivi technique, des contrats, de l appui à la gestion des périmètres, et faire des tournées de sensibilisation aux contrats. Ainsi, l appui d Afdi a été double : Des actions classiques d échanges (mission SN, NS, SS) Un appui de la cellule Afdi Burkina à l ANPHV pour le montage de dossiers et la mise en relation avec des partenaires financiers ainsi qu un appui/conseil sur l organisation d ateliers ou de bilan de fin de campagne. Les impacts Positifs en terme de maîtrise de la filière Technique Les producteurs ont amélioré leurs pratiques culturales notamment sur la fertilité des sols. Concertation et Contractualisation Les producteurs sont conscients de leur rôle au sein de la filière. Ils osent négocier avec les exportateurs et comprennent l intérêt des contrats. Mise en relation avec des acteurs locaux 1 Association Nationale des Producteurs de Haricots Verts Travaux Afdi 7

8 L élaboration de leur plan d action leur a permis d avoir un outil opérationnel pour engager des négociations avec des partenaires économiques, financiers ou institutionnels. Points faibles Insuffisance du dispositif local de formation des producteurs aux techniques de production et de collecte pour obtenir un produit de qualité, absence de supports pédagogiques ; Les contrats sont encore peu utilisés et peu respectés, tant par les producteurs que par les exportateurs ; Absence de stratégie de négociation avec les autres acteurs de la filière ; Faiblesse du dispositif de diffusion de l information à tous les niveaux de l ANPHV ; ANPHV a une vie associative faible. Par conséquent, l information et la formation n a pas suffisamment touché la base. L ANPHV a du mal à mobiliser les ressources propres des producteurs (engagements de tous les membres pour une action collective d amélioration, donc aussi difficultés au niveau des cotisations) ; ANPHV attribue le mauvais fonctionnement de la filière aux autres acteurs. Certains de ses leaders manquent d engagement ; Financement du fonctionnement de l ANPHV. Stratégie d accompagnement d Afdi Points forts de cet accompagnement : définition d un plan d action : les producteurs se considèrent comme des acteurs à part entière dans le développement de la filière ; connaissance de la filière de la production à la consommation ; intervention sur les différents niveaux de la filière. Les POINTS d attention à retirer de cette expérience en terme d APPUI : Si on ne peut pas parler d échec, il apparaît un certain dysfonctionnement de la filière et un manque d engagement des producteurs dans la résolution des problèmes. Si nous devons attribuer cela à un défaut dans l appui, on pourrait évoquer principalement : Le choix des interlocuteurs : Afdi a privilégié une collaboration forte avec le bureau de l ANPHV. Celui ci était chargé de relayer les actions et les informations à la base. Or, celui-ci n a pas véritablement joué ce rôle. Par conséquent les actions ne se sont pas assez appuyées sur des initiatives locales qui existaient, et les membres du bureau ont eu tendance à s approprier les actions. De même, les relations entre l ANPHV et la structure faîtière FENOP auraient pu être approfondies. Cela pourrait se résumer à une insuffisance d appui institutionnel au niveau de l ANPHV. Celui-ci se matérialise par un manque de moyen humain et financier pour assurer un bon fonctionnement de l OP. Il faut en effet veiller à la décentralisation des actions d appui et de la diffusion d information. Les membres de la base doivent pouvoir participer au processus de décision et doivent pouvoir mesurer l impact des actions engagées par les responsables. Afdi et les autres partenaires n ont peut être pas veillé suffisamment à aider l ANPHV sur la mobilisation interne de ressources humaines et financières. L évaluation d une limite forte : la capacité de fret aérien. Aujourd hui, il représente une des difficultés qui peut bloquer toute la filière Quel pouvoir de négociation pouvons nous avoir? Comment peut on accompagner nos partenaires sur ce sujet?? Travaux Afdi 8

9 3.2 Actions d accompagnement de la filière Pois du Cap à Madagascar Problématique La dégradation de la qualité du pois du Cap malgache, due entre autres à l apparition du menamaso ou tache rouge au niveau du hile et à la politique mal adaptée des exportateurs (nonrespect des engagements commerciaux, faible prospection commerciale, etc.), a entraîné la fermeture des marchés occidentaux, notamment les marchés européens les plus rémunérateurs et plus particulièrement la Grande Bretagne,. Actuellement, le marché local consomme environ 1800 tonnes par an et est ravitaillé essentiellement par les mpanao kinanga, collecteurs fonctionnant avec un fonds de roulement modeste à 3600 tonnes sont vendues sur le marché de l océan indien et le marché européen n absorbe plus que 500 tonnes par an. Les producteurs, quant à eux, font face à différents problèmes sur le plan cultural (faible rendement obtenu sur les parcelles, attaques de ravageurs sur les graines entraînant une mauvaise qualité) mais aussi au niveau de l organisation (faible pouvoir de négociation face aux autres acteurs de la filière, etc.) Actions d appui 1. Premières opérations menées par le Projet Sud-Ouest 2 En 1995, un travail d amélioration de la qualité du pois du Cap a été mené dans le Sud-Ouest malgache par le Projet Sud-Ouest. L amélioration de la qualité des semences utilisées par les producteurs dans les principaux bassins de production : la zone de Manoy et Morondava, constituait l axe prioritaire des actions menées en Résultats de ces premières interventions : La mobilisation des opérateurs a été inégale, seuls quelques exportateurs se sont engagés en vue de reconquérir de nouveaux marchés à l exportation du fait d un manque de confiance entre certains exportateurs, du besoin d appui pour toucher des marchés de qualité, etc.; Les producteurs se sont investis totalement dans l opération dans l espoir de bénéficier d une meilleure rémunération de leur produit ; 25 tonnes de semences améliorées ont été distribuées sur les deux zones ; Il n y a pas eu de valorisation du prix des produits au moment de la collecte. 2. Travail d animation des producteurs et une implication d autres acteurs de la filière. En 2000, les producteurs, le Projet Sud-Ouest, la Maison des Paysans, l Observatoire sur les Filières dans le Sud-Ouest Malgache, l Etablissement Semencier Tahirisoa (EST), Toky ny Tantsaha (une société de courtage), le PAEA (Programme d Appui aux Exportations Agricoles du MAE) et AFDI se sont organisés pour intervenir ensemble au niveau de la filière à Befandriana et Ambahikily. Les axes d intervention ont été nombreux : Vente de semences sélectionnées ; Suivi et animation des groupements MdP, producteurs de pois du Cap, dans la région de Befandriana ; Mis en place d essais diversification de légumineuses en milieu paysan et réalisation d essais de traitements phytosanitaires à Befandriana et Ambahikily ; 2 Projet Sud-Ouest : Programme financé par la coopération française. Ce programme a principalement appuyé la mise en place de la Maison des Paysans, de l Etablissement Semencier Tahirisoa et de l APEL (organisme d alphabétisation fonctionnelle des producteurs) Travaux Afdi 9

10 Suivi de la campagne de commercialisation à Befandriana. Une convention a été établie entre l organisme de production de semences et le PSFH (Programme de Soutien aux Filières Horticoles) pour le recrutement d agents dans les zones de Befandriana et d Ambahikily qui ont assuré la distribution des semences, la mise en place des essais, le suivi des expériences et éventuellement les traitements au champ. 3. Un accompagnement des groupements paysans par AFDI depuis 2001 Un travail d analyse socio-organisationnelle et économique de la filière a été effectué en collaboration avec le PSFH, AFDI et le PPdA 3. Suite à ce travail d analyse, un Service d Appui aux Organisations Paysannes (SAOP), a été crée en juillet Afdi a appuyé cette mise en place par la mise à disposition d un JAC et des moyens pour le financement de certaines activités. Les objectifs de ce SAOP sont principalement : L appui à la commercialisation : L appui à la structuration des paysans autour de la filière. L objectif d Afdi est de favoriser la mise en place de structures paysannes fortes afin que les paysans puissent avoir un poids sur le marché et à terme avoir un rôle à jouer sur les prix. Concrètement, Afdi apporte au travers de ce service : Des offres de produits (prix, conditions d achat, lieu de livraison) La mise en relation entre producteurs et opérateurs économiques Des formations sur la filière (formation des prix au sein de la filière, connaissance des acteurs de la filière, prix FOB, CAF ) Un suivi des opérations de commercialisation de la récolte au paiement final (formation au pesage, formation des responsables commerciaux, contrôle de qualité) Impacts de cet appui : Points forts : Les exportateurs- collecteurs ont pris en charge la distribution des semences améliorées. Les producteurs ont amélioré leurs techniques de production : ils suivent mieux les itinéraires techniques, etc. Des producteurs conscients et engagés fermement sur une politique de qualité des produits sur le long terme. Un pouvoir de négociation avec les opérateurs économiques renforcé et des opérateurs qu ils connaissent bien. (Ex. : dans certains villages, ils ne veulent même plus vendre leur produit aux peseurs qui sont obligés de partir du village sous la pression des paysans car ils connaissent leurs «magouilles», i.e. les coups de balance ;) Une connaissance accrue de la filière (de la production à la commercialisation) ; La vente groupée est acquise aux vues des expériences passées ; Certains opérateurs économiques appellent désormais la MdP pour connaître la disponibilité en produits des groupements membres ; Les paysans sont vigilants sur les termes de contractualisation. D autres producteurs de la MdP ont eu connaissance des ces expériences (visiteéchange) et souhaitent faire de même sur d autres productions (haricot et oignons notamment). Points faibles : 3 Programme de Professionnalisation de l Agriculture Travaux Afdi 10

11 Analphabétisme ; Contractualisation. L engagement fort (à travers une signature) reste encore mal compris et même risqué ; Sur la négociation des prix : les paysans ne se basent pas sur les coûts de production et demandent des prix déconnectés de la réalité du marché ; Manque de débouchés sûrs pour les exportateurs ce qui les freinent dans un politique de rémunération de la qualité ; Manque certain de solidarité et de cohésion entre les membres d un même groupement ; Certains leaders (ou propriétaires foncier qui emploient bon nombre de métayers) font passer leurs intérêts personnels au détriment du groupe ; Manque de cohérence entre les différents intervenants sur cette filière. Le Programme de Soutien à la Filière Horticole ne voit que le côté technique (amélioration de la production) alors qu Afdi travaille essentiellement sur la commercialisation et la structuration sur le terrain ; L appui institutionnel aux groupements de base a été fait et refait mais demande peut-être à être reconsidéré. Accompagnement d Afdi Points forts : Appui institutionnel aux groupements de base au plus proche des paysans sur le terrain ; Appui sur le rôle des paysans au sein de la filière. Ils ne souhaitent plus être simples producteurs à qui on achète les produits mais ils veulent les vendre (la nuance est de taille) et au meilleur prix et ce à travers une meilleure connaissance de la filière par les paysans eux-mêmes (diagnostic filière participatif) ; Accompagnement sur la reconnaissance des autres acteurs de la filière et sur la capacité de négocier avec eux. Mise en relation avec les organismes d appui, institutions de crédit et prestataires de services de la zone. Appui sur des demandes de financement pour l amélioration du fonctionnement de la filière. Appui à la mise en place du Service d Appui aux Organisations Paysannes qui permet un soutien non seulement sur la filière Pois du Cap mais sur toutes les filières. Points faibles : Manque d appui au niveau des animateurs de la Maison des Paysans sur la commercialisation : (formation sur la définition d un prix, la définition de l offre et de la demande de produits, quelles structures les mieux adaptées pour mieux commercialiser? Quel est le coût d une organisation de type vente groupée par rapport à un système classique de commercialisation?). L Afdi ne peut faire tout seul d autant plus que la MdP représente près de producteurs (et un seul Jac travaille sur commercialisation / structuration) ; Manque de cohésion avec les autres intervenants ou organismes d appui à la filière (notamment le PSFH). 3.3 Informations sur d autres actions. Afdi Massif Central travaille sur l accompagnement de la filière Ananas au Cameroun et au Bénin. Travaux Afdi 11

12 Afdi Lot et Garonne accompagne des OP Béninoises sur la filière Anacarde. Afdi BFC et Afdi Haute Normandie travaillent sur la filière laitière au Sénégal et au Vietnam. Afdi Lorraine travaille en Colombie sur le café Plusieurs Afdi travaillent sur l oignon à Madagascar Un gros travail sur la filière MIEL est en cours de réalisation à Madagascar. Des dossiers de financement ont été déposés à l UE sur l accompagnement des filières maraîchage et Niebé au Burkina Faso, sur les filières céréales et légumineuses à Madagascar, sur les filières Ananas et Elevage au Bénin, ainsi que sur l élevage au Sénégal. Afdi a participé à une étude filière sur les légumes au Rwanda avec AGRITERRA 4. Le regard de professionnels sur leurs filières. Un travail d analyse de trois filières a été réalisé par Elie Leroy. Un diaporama a été réalisé pour chaque filière. Nous reprendrons ici quelques points : Sur les filières étudiées, les producteurs sont responsables de l organisation de la filière. Ils ont mis en place des organisations aux services de leurs membres qui permettent la mise en œuvre d une stratégie de développement de la filière. Les différents niveaux de la filière sont concernés par cette stratégie, non seulement les acteurs de la production à la commercialisation du produit mais aussi les acteurs des «services» comme la recherche, la vulgarisation, l appui technique, la promotion. Ce sont des ORGANISATIONS PROFESSIONNELLES FORTES (UNICOQUE, Val Nantais et GPMN ) qui ont mis en œuvre ces stratégies. Elles assument différentes fonctions et se regroupent avec d autres organisations pour mener des actions transversales comme la promotion ou la démarche qualité sur un territoire (promotion de la mâche et IGP commune à toutes les OPA de la région nantaise). La stratégie commerciale définit la stratégie d organisation de la filière. Les maraîchers du PAYS NANTAIS ont décidé de développer la consommation d un produit peu connu et de s imposer en leader sur le marché français et allemand. Les producteurs de Noisette ont décidé d investir un marché «niche» de qualité et de se positionner en tant que leader européen sur ce marché. Les éleveurs de chèvres de la NIEVRE ont voulu développer le potentiel de la production par un projet collectif qui vise à atteindre le marché à l exportation. Cela permettait à chaque membre de la coopérative de continuer parallèlement à vendre sur d autres circuits courts de commercialisation. Sur les filières mâche et Noisette, ils ont présenté un projet commun à l ensemble des producteurs d amélioration de la qualité du produit. Cela engage TOUS les acteurs de la filière sur le respect d un cahier des charges et sur le service aux CLIENTS. Le regroupement de l OFFRE. Les producteurs de noisette ont misé sur un regroupement quasi-total de l Offre par une structure (cas d UNICOQUE). Alors que pour la mâche, les producteurs ont conservé différents circuits de regroupement de l offre. (Val Nantais regroupe toutes les fonctions de l aval de la Travaux Afdi 12

13 production alors que le GPMN travaille avec des opérateurs commerciaux conventionnés). Dans ce cas, le comité économique, regroupant toutes les OP sur le bassin de production, centralise l information sur l état de l Offre dans la région. Pour Caprinièvre, ils avaient choisi un regroupement de l offre par la mise en place d une gamme de fromages mais la commercialisation aurait été assurée via des opérateurs privés. Une intervention des producteurs à tous les échelons de la filière soit par une intégration de différentes fonctions par une OP (UNICOQUE), par une concertation entre OPA qui assurent chacune des fonctions précises au sein de la filière (coopératives d approvisionnement d intrants, centre technique, coopérative de collecte et de transformation, comité économique qui gère la promotion et le contrôle de qualité, etc..), par une maîtrise de la production au travers du regroupement de l offre et un espace de négociation au sein des INTERPROFESSIONS avec des opérateurs privés en amont et en aval Le choix de l organisation de la filière est fonction des caractéristiques de celle-ci. L innovation technique et commerciale a joué un rôle capital. Tous ont su innover sur les techniques de production, de transformation, et de commercialisation. Les acteurs de la filière ont été les fers de lance, ceci étant possible grâce à de bons binômes Equipe politique / Technique. Les acteurs ont su s entourer de personnes compétentes à tous les niveaux. L importance des échanges et des visites. Les producteurs de noisette sont allés visiter les principales zones de production Turquie, USA et Espagne avant de définir leurs stratégies. Les éleveurs de chèvre ont visité les chevriers de Rocamadour avant de définir leur projet. La circulation de l information La circulation de l information reste pour tous une condition de réussite au sein d une filière. Il semble nécessaire de réajuster régulièrement les niveaux d information des uns et des autres pour encourager les efforts communs. Le financement Le financement des activités de structuration sont conséquents. Les investissements sont financés en partie par les acteurs de la filière (% de prix de vente consacré à la recherche, à la promotion du produit, sans compter le fonctionnement). Des financements publics sont recherchés en général. Ceux-ci sont accordés sous conditions de regroupement de l Offre, sont accordés à une OPA sur présentation d un plan d action et exigent une gestion transparente de l OP. Les collectivités territoriales peuvent participer à ces efforts de structuration de filière car ces initiatives sont génératrices de revenus pour une zone. Dans le cadre des OCM, l Union Européenne a contribué au financement des Plans d Amélioration de la Qualité. La PERIODE de mise en œuvre de la stratégie est LONGUE. Il ne s agit pas d une durée «projet» de 3 ans mais bien d une période de 10 ans avant d obtenir une certaine force de structuration de la filière. 5.Questions à creuser sur la démarche en terme d appui à la structuration des filières Travaux Afdi 13

14 Qui appuie-t-on? Une OP forte OU qui doit le devenir? Afdi a pour objectif d accompagner ses partenaires dans la définition d un projet professionnel. La condition pour répondre favorablement à une demande sur les filières n est pas forcément que l OP soit déjà forte mais que l OP s investisse pleinement dans son projet. L appui institutionnel semble primordial quelque soit ensuite le choix de structuration de la filière (intégration des différentes fonctions OU négociations avec les autres acteurs). Les échecs sont nombreux là où les OP n ont pas pu fédérer leurs membres autour des enjeux négociés auprès des autres acteurs de la filière ( regroupement de l Offre, contractualisation non respectée par une majorité, etc..). Notre partenaire connaît il la filière et a- t- il un projet concret de développement? En effet, le préalable à un travail durable est que l OP et les intervenants aient bien compris l organisation de la filière au départ. Pour l analyse ou le diagnostic de la filière de nombreux outils existent, ils aboutissent souvent à une proposition de stratégie de développement de la filière. Nous l avons vu au travers des expériences françaises sus-citées, ce sont les producteurs qui ont engagé une démarche d analyse de la filière ou d investigation de potentiels nouveaux. Là, où Afdi peut accompagner son partenaire, c est dans la définition des termes de référence de ces études. En effet, l objectif final est de comprendre la place de chacun dans la filière, sa capacité d action, les opportunités et les menaces afin de définir une stratégie d acteurs. Si chaque type d acteur n a pas identifié ses forces et ses faiblesses, défini sa propre stratégie et confronté celle-ci aux autres acteurs, peut on imaginer accompagner une dynamique interne et durable? Afdi peut elle accompagner l OP partenaire dans la prise en compte des autres acteurs de la filière? Ainsi, les témoignages des fonctionnements des uns et des autres en France permet d éveiller l attention sur des modes d interaction différents. Une description fonctionnelle de la filière semble intéressante pour mieux appréhender les relations et les possibilités des différents acteurs. Elle peut être complétée par une description spatiale quand les bassins de production ou les jeux d acteurs sont bien différenciés. Le cœur de bien des blocages entre les acteurs d une même filière est le refus de considérer l intérêt commun. Afdi peut insister sur l interdépendance entre les acteurs d une même filière par les témoignages d agriculteurs investis dans des filières structurées en France. L objectif commun à tous, en général, est d obtenir un revenu monétaire de son activité. Il faut pouvoir sortir de cette contradiction «bien vendu et bien acheté», la finalité est la même. Cependant, une analyse qui se bornerait à la formation des prix dans la filière peut être restrictive. Est-ce qu encourager la structuration de la filière, c est permettre une amélioration des revenus? Ainsi, est ce que les rendements sont accrus? Est-ce que la production est valorisée par ces efforts? A-ton agit sur l amélioration de la concentration de l offre? l amélioration de la qualité? Une meilleure répartition de la valeur ajoutée? La question de la circulation d un bien au sein d une filière n est pas seulement une question de prix du produit à l achat/ revente de différents acteurs. L idée d éliminer des acteurs afin d améliorer la valeur ajoutée aux producteurs n est pas toujours vraie. Tout un ensemble de ressources peuvent être prises en compte pour faciliter l échange (Hoff, Braverman et Stiglitz, 93). Ainsi, la disponibilité financière d un acteur à un moment donné (la dépendance vis à vis des commerçants pour la trésorerie en cas de coup dur est fréquente et se répercute sur le prix d achat). La main d œuvre et le temps disponible, ainsi en fonction de la pression démographique ou de l organisation sociale, on ne valorise pas de la même façon la main d œuvre. Tous les services accompagnant le produit interviennent dans la formation des prix, (ex. la noisette française est beaucoup plus chère mais Unicoque garantit une disponibilité du produit en un temps record et l assurance- qualité). Afdi se doit d être vigilent dans son partage d expérience. Il ne faut pas donner une explication partielle des facteurs qui nous ont amenés à prendre telle et telle décision. Travaux Afdi 14

15 A- t-on travaillé à partir d un plan d action? Afdi au travers des échanges paysans peut favoriser le questionnement sur les ressources internes aux OP pour améliorer la filière. L intérêt est bien ici de favoriser un dialogue au sein de l OP sur son rôle actuel au sein de la filière, sur les ressources qu elles possèdent et ce qu elle ambitionne. Afdi au travers des échanges peut interroger et faciliter la maîtrise d œuvre par les OP de ce plan d action. Cela peut se faire à court terme à l occasion d une mission, et dans la durée en accompagnant l OP dans la recherche de moyens locaux pour accompagner et cofinancer des activités nécessaires au fonctionnement de la filière. Ainsi, les membres doivent pouvoir se rencontrer, certains élus doivent pouvoir se spécialiser pour réfléchir sur les problèmes soulevés par les OP membres. Il faut cependant veiller à ce que ce plan d action soit réalisable. Est-ce que l information circule au sein de l OP? La contractualisation est elle comprise par tous? Les capacités de négociation des partenaires sont elles suffisantes? Est-ce que les responsables maîtrisent les enjeux de filière? Afdi doit aider son partenaire à garder ses grandes orientations quelques soient les «spécialités des bailleurs». Un accompagnement de la structuration de la filière sert il au renforcement de l OP existante et / ou de l OP faîtière? Est-ce que le développement de la filière est associé à un territoire? Si oui, comment facilite-t-on le lien avec les autres acteurs du territoire? Le rythme de travail d analyse et de structuration doit être celui des producteurs. Travaux Afdi 15

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