DIVERSITE, DISCRIMINATION ET EGALITE DES CHANCES DANS LE VAL D OISE. - Présentation - Mai 2006
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- Denise Dussault
- il y a 8 ans
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1 LA PREFECTURE DU VAL D OISE DIVERSITE, DISCRIMINATION ET EGALITE DES CHANCES DANS LE VAL D OISE - Présentation - Mai
2 Sommaire Fiche Technique I. La diversité II. Les discriminations III. L égalité des chances 2
3 Fiche technique Sondage exclusif CSA / LA PREFECTURE DU VAL D OISE réalisé par téléphone du 03 au 06 mai Echantillon départemental représentatif de 1002 personnes âgées de 15 ans et plus, habitants en Zone Urbaine Sensible et hors Zone Urbaine Sensible, constitué d'après la méthode des quotas (sexe, âge, profession du chef de ménage), après stratification par canton. Les comparatifs sont établis sur la base 1. (1) d un sondage CSA/CNCDH/SIG réalisé en face-à-face du 17 au 22 novembre 2005 auprès d un échantillon national représentatif de 1011 personnes agées de 18 ans et plus. 2. (2) d un sondage CSA/HALDE réalisé par téléphone les 16 et 17 décembre 2005 auprès d un échantillon national représentatif de 1001 personnes agées de 18 ans et plus. 3
4 I. La diversité 4
5 LES PRIORITES D ACTION QUESTION - Parmi les différents sujets suivants, dites-moi ceux pour lesquels vous estimez qu il est le plus urgent d agir dans le Val d Oise? - Le chômage La sécurité - Le logement - Les transports Si l ensemble des Français place l urgence de l action sur le chômage, les inégalités sociales ou la santé, les Valdoisiens sont davantage sensibles à des sujets liés au quotidien dans le département et notamment la sécurité, le logement ou les transports. -L éducation Les inégalités sociales - Les discriminations % chez les jeunes de moins de 24 ans habitant en ZUS - L environnement La santé - La culture Ensemble des Valdoisiens Comparatif ensemble des Français 2005 (2) 5
6 - Les gens du voyage QUESTION Pour chacune des catégories suivantes, dites-moi si elle constitue pour vous actuellement dans le Val d Oise? Un Groupe à part Un Groupe ouvert aux autres Des personnes ne formant pas un groupe 73 LE STATUT DES DIFFERENTES CATEGORIES (Gitans, Tziganes, Roms) Les musulmans Les juifs Les homosexuels Les noirs Les catholiques Ensemble des Valdoisiens Comparatif ensemble des Français 2005 (1) 6
7 VIVRE ENSEMBLE COMMENT QUESTION Aujourd hui diriez-vous que les personnes de différentes origines qui composent le département du Val d Oise? 38% chez les jeunes de moins de 24 ans habitant en ZUS - vivent ensemble, en bonne entente vivent ensemble, avec des tensions % chez les jeunes de moins de 24 ans habitant en dehors des ZUS - vivent séparées, en bonne entente vivent séparées, avec des tensions - Ne se prononcent pas Les Valdoisiens soulignent principalement leur capacité à vivre ensemble en bonne entente mais aussi à vivre séparés en bonne entente, reléguant les tensions à des niveaux très inférieurs à l ensemble des Français. 2 Ensemble des Valdoisiens Comparatif ensemble des Français 2005 (1) 7
8 APPRECIATION DE LA DIVERSITE QUESTION Dans votre vie quotidienne, la diversité de la population dans le département du Val d Oise est selon vous? La diversité s impose très largement comme une bonne chose, notamment sous l impulsion des actifs et des plus diplômés, mais aussi des jeunes habitants en ZUS 20 Très bonne chose 20% Bonne chose 69% Plutôt une bonne chose 49% 83% chez les jeunes de moins de 24 ans habitant en ZUS 49 Ne se prononcent pas 1% 23 Sans importance / influence 23% 2 Très mauvaise chose 2% 5 Plutôt une mauvaise chose 5% Mauvaise chose 7% 8
9 LES RAISONS DE REJET DE LA DIVERSITE QUESTION Vous m avez dit que la diversité de la population dans le Val d Oise était une mauvaise chose, pouvez-vous me dire pourquoi? Sur 100 personnes ayant répondu que la diversité de la population dans le département du Val d Oise est une mauvaise chose, soit 7% de l échantillon (Question ouverte réponses spontanées) - Leur culture est différente de la nôtre / ils n ont pas la même façon de vivre / Chacun s accroche à sa culture - Ils vivent à part, séparés / Ils se regroupent entre eux Cela crée un sentiment d insécurité - La cohabitation est impossible / Les populations ne se mélangent pas - Ils ne veulent pas s intégrer - Cela crée une atmosphère de violence (racket, bagarres, vols) Chacun impose son mode de vie à l autre - Quand ils sont ensemble, ils sont en force, ils se sentent dominants, audessus des autres - On ne se sent plus chez nous / Ils sont trop nombreux - Manque de communication, de dialogue - On se sent entourés / Trop de concentration d étrangers dans certains quartiers - Il y a déjà beaucoup de chômage / Il y a de plus en plus de chômage - Manque de respect envers les Français - Ils n arrivent pas à s intégrer Autres 14 - Ne se prononcent pas 2 9
10 3 LA CAPACITE D INTEGRATION DES ETRANGERS QUESTION D après-vous la plupart des étrangers peuvent-ils s intégrer à la vie dans le département du Val d Oise très facilement, assez facilement, assez difficilement ou très difficilement? Très facilement Assez facilement Assez difficilement Très difficilement Ne se prononcent pas Ensemble des Valdoisiens % chez les jeunes de moins de 24 ans habitant en ZUS 75% chez ceux vivant hors ZUS 4 Les Valdoisiens mettent l accent sur la capacité des étrangers à s intégrer facilement dans le département, sentiment porté principalement par les jeunes (à l exception notable de ceux vivant en ZUS qui sont en retrait sur cette question) mais sensiblement moins par les personnes au delà de 50 ans. Comparatif ensemble des Français 2005 (1)
11 LES RAISONS EXPLIQUANT LES DIFFICULTES D INTEGRATION QUESTION Quelles sont selon vous les principales raisons qui rendent l intégration des étrangers dans le Val d Oise assez difficile / très difficile? Sur 100 personnes ayant répondu que la diversité de la population dans le département du Val d Ose est assez ou très difficile, soit 32% de l échantillon (Question ouverte réponses spontanées) - Les différences de culture, de mode de vie 14 - Ils ne veulent pas s intégrer 11 - Problèmes d alphabétisation / Illettrisme /Ne parlent pas le français - Difficulté à trouver un emploi - Le racisme / Discrimination raciale - Ghettoïsation / On les regroupe, on les parque, on les met tous ensemble - Problème du chômage - Discrimination face au logement / Logement - Le regard des autres / Les a priori - Le manque de communication, d ouverture vers l autre - La barrière de l instruction - Leur appartenance religieuse - Ils restent entre eux / Ne se mélangent pas - Discrimination à l embauche / Inégalités des chances face à l emploi - La discrimination -Autres - Ne se prononcent pas
12 LES FONDAMENTAUX DE L INTEGRATION QUESTION Pour chacune des questions suivantes, dites-moi si vous êtes tout à fait d accord, plutôt d accord, plutôt pas d accord ou pas d accord du tout? - La connaissance de la langue française est indispensable pour la réussite de l intégration - La volonté d intégration des étrangers est essentielle à la réussite de leur intégration - La compétence professionnelle des étrangers est une source d intégration - On juge une démocratie à sa capacité d intégrer les étrangers - Le mode de vie de certains étrangers constitue un obstacle à leur intégration Les fondamentaux de l Intégration sont en premier lieu la maîtrise de la langue mais aussi la volonté. En revanche la question du mode de vie reste vive avec près de deux tiers des Valdoisiens considérant que cela peut constituer un obstacle à leur intégration, obstacle qui semble pouvoir être levé en référence aux deux premiers items. Tout à fait d'accord Plutôt pas d'accord Ne se prononcent pas Plutôt d'accord Pas d'accord du tout 12
13 II. Les discriminations 13
14 6 2 IMPORTANCE PERCUE DES DISCRIMINATIONS QUESTION Diriez-vous qu en ce moment les discriminations dans le département du Val d Oise sont une chose très répandue, plutôt répandue, plutôt rare ou très rare? Très répandue Plutôt répandue Plutôt rare Très rare Ne se prononcent pas Ensemble des Valdoisiens Comparatif ensemble des Français 2005 (1) % chez les sans diplôme 66% des répondants disposant d un diplôme supérieur à bac +2 64% des ans Les Valdoisiens soulignent très sensiblement moins que l ensemble des Français le caractère répandu des discriminations. Les plus inquiets sur ce point étant les ans, les actifs et les plus diplômés, populations qui, on le verra, rencontrent plus fréquemment les situations dans lesquelles la discrimination s incarne (notamment l emploi et le logement). 14
15 LES VICTIMES DE DISCRIMINATIONS QUESTION Quelles sont, à votre avis, les principales victimes de discriminations aujourd hui dans le département du Val d Oise? (Question ouverte réponses spontanées) - Les «musulmans» 38 - Les «noirs» 33 - Les «Tziganes», les «Roms», les «gens du voyage» 12 45% chez les jeunes de moins de 24 ans habitant en ZUS - Les «juifs» 9 - Les jeunes 9 - Les «maghrébins» 6 - Les «étrangers, personnes d origine étrangère» 5 - Les «Français» 3 - Les homosexuels 3 15
16 EVOLUTION PERCUE DES DISCRIMINATIONS QUESTION Diriez-vous que les discriminations dans le département du Val d Oise, dans la vie quotidienne sont depuis ces cinq dernières années? Les jeunes sont les plus nombreux à insister sur la baisse des discriminations à la différence de leurs aînés et notamment des plus de 65 ans qui sont 55% à constater une augmentation de celles-ci. En augmentation 39% Stables 44% 44 55% chez les plus de 65 ans Ne se prononcent 7 pas 7% 10 En diminution 10% 19% chez les jeunes de moins de 24 ans habitant en ou hors ZUS 24% chez les ans 16
17 L EXPRESSION PERCUE DES DISCRIMINATIONS QUESTION Selon vous, dans le Val d Oise, les discriminations s expriment fréquemment, de temps en temps ou jamais? 58% chez les jeunes de moins de 24 ans habitant en ZUS dans l accès à l emploi % chez les ans dans l accès au logement dans l accès aux loisirs (boites de nuit, compétitions sportives ) 26% chez les jeunes de moins de 24 ans habitant en ZUS dans l accès au administrations et services publics 28% chez les jeunes de moins de 24 ans habitant en ZUS dans l accès aux commerces Les discriminations s expriment avant tout dans l emploi et le logement et sont pointés du doigt à la fois par les jeunes habitants en ZUS et les ans pour lesquels ces deux domaines sont particulièrement liés à leurs étapes de vie. Fréquemment Jamais De temps en temps Ne se prononcent pas 17
18 LES DISCRIMINATIONS VECUES QUESTION Avez-vous personnellement déjà été victime d une discrimination? Oui Non Ne se prononcent pas Ensemble des Valdoisiens 23 35% chez les jeunes de moins de 24 ans habitant en ZUS 45% chez les personnes de religion musulmane 77 Si les Valdoisiens étaient très en retrait sur la perception du caractère répandu des discriminations, ils sont dans le vécu plus nombreux à en avoir subi. Ceci souligne leur approche positive et objective de ce problème, mais aussi sa réalité dans leur quotidien. Comparatif ensemble des Français 2005 (2)
19 LES RAISONS PERCUES DES DISCRIMINATIONS QUESTION S agissait-il, selon vous, de discriminations liées? Question posée aux personnes ayant déjà été victime d une discrimination, soit 23% de l échantillon (Question ouverte réponses spontanées) à la couleur de votre peau 41 à votre origine nationale ou ethnique 38 à la consonance de votre nom 15 à vos convictions religieuses 12 à votre lieu de résidence 11 à votre âge 10 à votre sexe 10 à un handicap 6 -Autre 14 - Ne se prononcent pas 2 19
20 LES DISCRIMINATIONS VECUES QUESTION Cette discrimination dont vous avez été l objet s est manifestée dans? Question posée aux personnes ayant déjà été victime d une discrimination, soit 23% de l échantillon (Question ouverte réponses spontanées) la recherche d un emploi 32 l accès aux administrations et services publics 21 la recherche d un logement 18 l accès à un lieu de loisir (boites de nuit, compétitions sportives ) 14 l accès aux commerces 10 -Autre 35 - Ne se prononcent pas 1 20
21 L IMPORTANCE DU PROBLEME DES DISCRIMINATIONS QUESTION Selon vous, dans le département du Val d Oise aujourd hui, les discriminations sont un problème? Important 78% 83% chez les jeunes de moins de 24 ans habitant en ZUS 82% chez les répondants ayant un diplôme supérieur à Bac +2 Très important 23% Plutôt important 55% 23 Ne se prononcent pas 2% 4 2 Pas du tout important 4% Pas important 20% 16 Plutôt pas important 16% L importance du problème est soulignée par l ensemble des Valdoisiens sans qu aucune catégorie ne se distingue réellement de façon très uniforme. Les discriminations sont dès lors l affaire de tous comme nous le confirmerons plus tard. 21
22 III. L égalité des chances 22
23 LA CAPACITE DE LA FRANCE A ASSURER L EGALITE DES CHANCES QUESTION Diriez-vous qu actuellement, en France, l égalité des chances entre les différentes catégories de population est? Bien assurée 31% Assez bien assurée 27% 42% chez les jeunes les ans 24% chez les personnes habitants en ZUS 16% chez les personnes ayant un diplôme supérieur à Bac +2 Très bien assurée 4% 27 Ne se prononcent pas 3% Très mal assurée 16% Plutôt mal assurée 50% Mal assurée 66% L égalité des chances paraît d autant moins assurée que l on est diplômé, soulignant le caractère particulier de l appréciation sur ce point, principalement marqué par le niveau d instruction. 23
24 LES ACTEURS DE L EGALITE DES CHANCES QUESTION Selon vous, la promotion de l égalité des chances dans le Val d Oise doit être avant tout l affaire de? (Réponses données à l aide d une liste) de tous les citoyens 52 64% des plus diplômés 43% chez les jeunes de moins de 24 ans habitant en ZUS de l Etat des collectivités locales (Mairie, Conseil général, Conseil régional) % chez les jeunes de moins de 24 ans habitant en ZUS de l école 27 des entreprises 20 des associations 7 de personne en particulier 1 ne se prononcent pas 1 L égalité des chances est l affaire de tous, surtout pour les plus diplômés, mais c est aussi l affaire de l Etat, notamment pour les jeunes issus d une ZUS. Ceux-ci considèrent l Etat comme premier acteur de cette promotion de l égalité. 24
25 LES DIFFICULTES DES JEUNES FACE A L EMPLOI QUESTION Selon vous, les problèmes que certains jeunes de quartiers rencontrent dans la recherche d un emploi sont avant tout dus au fait que...? (Réponses données à l aide d une liste) - Ils n ont pas le niveau de formation ou de diplôme suffisant 47 59% chez les jeunes de moins de 24 ans habitant en ZUS - Ils ne veulent pas vraiment travailler 37 - Ils sont victimes de discriminations 34 51% chez les jeunes de moins de 24 ans habitant en ZUS - Il n y a pas assez d offres d emploi 31 - Ils ne veulent pas s adapter aux règles de l entreprise 28 15% chez les jeunes de moins de 24 ans habitant en ZUS - Rien de cela - Ne se prononcent pas 1 2 Les jeunes issus des ZUS font du niveau de diplôme insuffisant le premier facteur expliquant les difficultés rencontrées dans la recherche d emploi, suivi des discriminations. L idée qu ils ne veuillent pas travailler trouve un écho assez fort, notamment auprès des moins diplômés et des ouvriers et employés 25
26 APPRECIATION DES DISPOSITFS D AIDE A LA PROMOTION DE L EGALITE DES CHANCES QUESTION Certains pensent que pour promouvoir l égalité des chances, Il faut prendre les mesures suivantes. Êtes-vous tout à fait d accord, plutôt d accord, plutôt pas d accord ou pas d accord du tout? 87% chez les jeunes de moins de 24 ans habitant en ZUS 65% de ceux habitants hors ZUS - Il faut réserver des places aux jeunes des quartiers / banlieues difficiles dans les grandes écoles et les classes préparatoires - Il faut réserver des places aux jeunes des quartiers / banlieues difficiles dans les entreprises - Il faut réserver des places aux jeunes des quartiers / banlieues difficiles dans l administration % chez les jeunes de moins de 24 ans habitant en ZUS 64% des jeunes habitants hors ZUS 70 78% chez les jeunes de moins de 24 ans habitant en ZUS 65% de ceux habitants hors ZUS Le mise en place de ces mesures trouve un soutien nettement plus fort parmi les jeunes les moins diplômés et ceux habitants en ZUS. Cela traduit les différences d appréciation qui peuvent traverser la jeunesse selon l environnement propre à chaque situation. Tout à fait d'accord Plutôt pas d'accord Ne se prononcent pas Plutôt d'accord Pas du tout d'accord 26
27 APPRECIATION CONCERNANT LES PISTES D ACTIONS DE LUTTE CONTRE LES DISCRIMATIONS DANS LE VAL D OISE QUESTION Chacune des mesures suivantes vous paraîtrait-elle très efficace, plutôt efficace, pas vraiment efficace ou pas efficace du tout pour lutter contre les discriminations dans le Val d Oise? - Mettre en place un soutien scolaire individuel à tous les enfants en difficulté - Créer une épreuve obligatoire d éducation civique dans tous les examens scolaires - Instaurer un tarif unique sur l ensemble d un réseau de transports collectifs - Avoir une police à l image de la population Mettre en place un traitement anonyme de l attribution des logements sociaux - Créer un service civil national obligatoire - Mettre en place un CV anonyme Très efficace Pas vraiment efficace Ne se prononcent pas Plutôt efficace Pas efficace du tout 27
28 SYNTHESE Le sondage réalisé par CSA pour la Préfecture du Val d Oise sur la perception de la diversité, des discriminations et de l égalité des chances dans le département permet de saisir quelle définition et quelle expérience des discriminations sont en jeu dans les perceptions des Valdoisiens. I. La diversité, caractère positif du département Les discriminations ne constituent pas le domaine d action le plus urgent dans le département du Val d Oise, le chômage (44%), la sécurité (42%), le logement (37%) ou encore les transports (33%) étant prioritaires face à la question des discriminations (22%) aux yeux des habitants du Val d Oise. Notons qu à l échelle nationale[1], l ordre des priorités différaient mais peu pour ce qui est notre objet, les discriminations restant en retrait en terme d urgence à agir. La perception de la diversité des populations du département est assez positive. Les personnes interrogées étant davantage enclines à considérer que c est une bonne chose et étant assez peu portées à voir dans les différentes catégories de populations des groupes exclusifs les uns des autres. «Les gens du voyage» apparaissent comme le seul véritable groupe à part, 73% des Valdoisiens les désignant comme tel. 31% d entre eux considèrent de même que les «Musulmans» constituent un groupe à part, mais ils sont plus nombreux à les décrire comme un groupe ouvert aux autres (32%) ou même comme ne formant pas spécialement un groupe (33%). Observons que la perception des «Musulmans» comme un groupe à part est beaucoup plus marquée à l échelle nationale[2] (63%), de même que pour les autres catégories de populations, traduisant l ouverture des Valdoisiens à la diversité. «Les Noirs» sont majoritairement perçus comme ne constituant pas un groupe à part, 43% des répondants estimant qu ils ne forment pas un groupe et 39% les qualifient de groupe ouvert aux autres. Notons que «les homosexuels» (21%) sont davantage apparentés à un groupe à part que les Noirs. Il apparaît donc que le fait de constituer un groupe n est pas synonyme d une exclusion subie ou choisie, que ce n est pas un obstacle à l intégration mais est plutôt valorisé autour de la notion d ouverture aux autres. Illustration d une diversité bien vécue, la perception des Valdoisiens de la pluralité des origines de la population apparaît moins problématique en terme de vivre ensemble qu à l échelle de l ensemble de la France. On perçoit davantage l idée d une coexistence que celle d une cohabitation auprès des Valdoisiens qui sont moins nombreux (34%) que l ensemble des Français (51%) à dire que les personnes de différentes origines vivent ensemble avec des tensions et moins enclins également à dire qu elles vivent séparées et avec des tensions (15% contre 31% pour l ensemble des Français). Près d un tiers (29%) des répondants estime que les personnes de différentes origines vivent ensemble et en bonne entente et 69% jugent que la diversité de la population dans la vie quotidienne du département est une bonne chose là où seuls 7% voient cette diversité comme une mauvaise chose. [1] Sondage exclusif CSA / CNCDH / SIG du 17 au 22 novembre 2005 auprès d un échantillon national représentatif de 1011 personnes âgées de 18 ans et plus. [2] Ibid. 28
29 En terme d intégration, si une majorité confortable (65%) de Valdoisiens pense que la plupart des étrangers peut s intégrer facilement, seuls 9% d entre eux disent très facilement et à l opposé 32% jugent cette capacité d intégration plus difficile (dont 28% assez difficilement). Soulignons cependant une fois encore que les Valdoisiens font preuve d optimisme sur cette question par rapport à l ensemble des Français qui étaient 49% en 2005 à juger l intégration des étrangers difficile. Deux éléments apparaissent comme des conditions essentielles à la réussite de cette intégration aux yeux des habitants du département : la connaissance de la langue française (96% dont 71% tout à fait) et la volonté d intégration (94% dont 59% tout à fait) des personnes et 79% pensent que la compétence professionnelle est aussi une source importante de réussite de l intégration. Le mode de vie de certains étrangers apparaît cependant comme un obstacle aux yeux de 69% des Valdoisiens, tout en restant légèrement en retrait par rapport aux préalables précédemment cités. Enfin la capacité d intégrer les étrangers s impose pour 74% des répondants comme un critère de jugement de la santé démocratique du pays. II. Des discriminations plus vécues que perçues Sur la question de la perception de l intensité des discriminations, il est remarquable que si la majorité (55%) des répondants estime que les discriminations sont une chose répandue, ils ne sont que 8% à les qualifier de très répandues. Surtout, cette majorité apparaît assez faible au regard des 88% de Français de cet avis en novembre Alors que ces derniers étaient 10% à juger les discriminations comme une chose rare, les Valdoisiens sont 39% dans ce cas. Une majorité (44%) considère que les discriminations sont stables dans le département depuis ces cinq dernières années. Ils sont 39% à juger qu elles ont augmenté. Seuls 10% estiment qu elles sont en baisse, pourcentage qui s élève à 24% chez les jeunes de ans. Se confirme dès lors le caractère spécifique des Valdoisiens pour lesquels les discriminations, bien qu identifiées, prennent une place plus réduite que pour l ensemble des Français. Discriminations qui doivent cependant être surveillées, la tendance penchant très nettement en faveur d un sentiment de hausse. Ces discriminations se manifestent le plus en termes d accès à l emploi et au logement (dont on a pu voir l importance en terme d urgence dans l appréciation de Valdoisiens), 44% des personnes interrogées déclarant qu elles s y expriment fréquemment. Dans l accès aux loisirs (46%), aux administrations et services publics (44%) et aux commerces (44%), les discriminations paraissent moins fréquentes, une majorité estimant qu elles s y expriment de temps en temps. Si elles sont au final moins répandues, les discriminations touchent à des sujets qui sont au cœur des préoccupations des Valdoisiens, elles s expriment donc là où l intégration s exprime le mieux et leur plus faible importance en nombre ne doit pas masquer le caractère particulier de leur nature et de leur intensité. Les principales victimes de ces discriminations sont les Musulmans cités par 38% des répondants, ainsi que les Africains et les Noirs cités par 32% d entre eux. La discrimination apparaît donc avant tout liée à l origine ethnique, voire à l appartenance confessionnelle des personnes avant que d être sociale. En terme d exposition personnelle, la grande majorité des Valdoisiens déclare n avoir jamais été victime de discrimination. Observons qu ils sont tout de même légèrement plus nombreux que les Français à l avoir été (23% contre 19%) et que les uns comme les autres sont plus nombreux à en avoir été victimes à plusieurs reprises qu une seule fois (respectivement 14 et 13%). S exprime là le décalage entre la perception, les Français considérant davantage que les Valdoisiens que les discriminations sont répandues, et la réalité, les Valdoisiens étant plus nombreux à déclarer avoir été discriminés. S exprime aussi l approche positive de ce problème par les habitants du Val d Oise qui, bien que davantage discriminés, marquent plus leur ouverture aux autres. Au final que les discriminations ne constituent pas le domaine prioritaire d action pour les Valdoisiens ne signifie pas cependant qu elles ne constituent pas un problème important dans le département : 78% d entre eux pensent qu il est nécessaire d agir. 29
30 III. L égalité des chances, l affaire de tous Comme en écho à ce dernier constat, 66% des répondants jugent que l égalité des chances en France entre les différentes catégories de population est mal assurée. Le premier acteur à qui il appartient de promouvoir l égalité des chances au sein du département n est autre que l ensemble des citoyens. La promotion de l égalité des chances, bien qu elle soit fortement associée à certaines institutions telles que l Etat en premier lieu (41%) et les collectivités locales (30%) ainsi que l école (27%), apparaît devoir être comprise comme une problématique collective qui doit être prise en charge par tous et à tous les niveaux. Au-delà de la dimension citoyenne individuelle, les entreprises (20%) et les associations (7%) ont un rôle à jouer. En ce qui concerne les problèmes plus spécifiques que rencontrent les jeunes des quartiers difficiles dans la recherche d un emploi, une proportion non négligeable de personnes considère que la responsabilité des jeunes est plus engagée, 37% estimant qu ils ne veulent pas vraiment travailler et 28% qu ils ne veulent pas s adapter aux règles de l entreprise. Par ailleurs, des conditions objectives sont également identifiées comme la source de leurs difficultés à trouver un emploi et notamment le fait qu ils n aient pas le niveau de formation ou de diplôme suffisant (47%), le fait qu ils subissent des discriminations (34%) et qu il n y ait pas assez d offres d emploi (31%). En regard à ces dernières considérations, certaines mesures de «discrimination positive» ou s en approchant apparaissent comme les plus pertinentes aux yeux des habitants du département pour promouvoir l égalité des chances. Ainsi, 75% estiment qu il faut réserver des places aux jeunes des quartiers difficiles dans les grandes écoles et classes préparatoires, 70% pensent qu il faut faire de même dans les entreprises et 68% dans l administration. La lutte contre les discriminations semble passer essentiellement par l institution scolaire ou du moins par des mesures telles que la mise en place d un soutien scolaire individuel à tous les enfants, efficace pour 92% des Valdoisiens et très efficace pour 55%, et la création d une épreuve obligatoire d éducation civique dans tous les examens scolaires, efficace pour 78%. La mixité, ou du moins garantir la mixité, constitue le second pilier de la lutte contre les discriminations. Ainsi, avoir une police à l image de la population (75%), instaurer un tarif unique sur l ensemble d un réseau de transports collectifs (75%) et mettre en place un traitement anonyme de l attribution des logements sociaux (72%) sont autant de mesures jugées efficaces voire très efficaces par une majorité de Valdoisiens. Dans la suite de celles-ci, la création d un service civil national obligatoire (69%) et la mise en place d un CV anonyme (61%) sont àleur tour qualifiées d efficaces par une large partie des répondants. Assurer le brassage et la mixité par des dispositifs au sein de l institution scolaire et l anonymat doit s accompagner de l assurance d une meilleure représentativité de la diversité, ainsi mieux acceptée. 30
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