BAROMÈTRE 2014 DE LA SOCIÉTÉ DE L INFORMATION EN RHÔNE-ALPES / JUIN 2014

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3 sommaire Sommaire... 1 Édito... 2 Synthèse... 3 Ménages... 4 focus LE SMARTPHONE, OBJET DU QUOTIDIEN... 8 focus LE TÉLÉTRAVAIL ENTRE CONTRAINTES ET VOLONTÉ D ASSOUPLISSEMENT... 9 Entreprises...1 Filière numérique...14 focus FILIÈRE NUMÉRIQUE : ANTICIPER POUR IDENTIFIER ET FORMER AUX BONS PROFILS focus UNE FILIÈRE ET DES MÉTIERS ENCORE TROP MÉCONNUS.. 19 Collectivités... 2 Méthodologie BAROMÈTRE DE LA SOCIÉTÉ DE L INFORMATION EN JUIN intro_214.indd 1 3/6/214 18:19

4 éditorial Le numérique est une révolution permanente. Il renouvelle sans cesse et en profondeur les pratiques individuelles et collectives d expression, d information, de consommation et de production. Sa pénétration dans tous les domaines de la société irrigue nos vies en même temps qu elle ouvre une «nouvelle frontière», celle d un champ des possibles inédit dans l histoire des civilisations. Rhône-Alpes a fait du développement numérique une priorité forte de son action à travers deux axes majeurs : équiper le territoire en très haut débit via la fibre optique à l abonné ; développer et promouvoir les usages numériques de demain, à la maison comme dans l entreprise. Le numérique est un fortifiant puissant pour Rhône-Alpes en même temps qu il est un antidote évident contre la crise et le sentiment d abandon qui frappe certains territoires de notre Région. Le numérique pour tous est notre objectif. En adoptant un soutien exceptionnel de 3 millions d euros pour permettre à tous les rhônalpins d être raccordés à la fibre optique d ici 225, le conseil régional Rhône-Alpes a posé un acte politique fort contre toute forme de fracture numérique. Dans le même temps, l accélération numérique suscite des besoins nouveaux, des appétits croissants, des pratiques renouvelées. Cette situation rend donc impérieuse de mieux connaître le numérique, de mesurer finement l évolution des pratiques, de quantifier le niveau des attentes, de porter un regard lucide et conscient sur la réalité numérique aujourd hui. C est l esprit du Baromètre régional TIC créé par la Région Rhône-Alpes en 28. Consciente qu en plus de travailler sur l usage, il est aussi nécessaire de travailler sur l offre, la Région a souhaité orienter l édition 214 du baromètre régional TIC sur l étude de la filière numérique. Grâce à une étude dédiée, réalisée sur 7 entreprises du secteur et de nombreux échanges qualitatifs, nous avons pu établir une photographie des besoins et des enjeux de la filière numérique en Rhône-Alpes. Ces données sont particulièrement précieuses pour détecter les attentes particulières d un secteur qui représente plus de 15 entreprises sur l ensemble de la Région. Jean-Jack Queyranne Président du Conseil Régional Rhône-Alpes Ancien Ministre 2 JUIN 214 BAROMÈTRE DE LA SOCIÉTÉ DE L INFORMATION EN intro_214.indd 2 3/6/214 18:19

5 synthèse L année 214 confirme l essor des nouveaux terminaux mobiles : Smartphones, netbook et tablettes tactiles (3% des foyers en sont aujourd hui équipés) font désormais le quotidien des rhônalpins mais aussi des entreprises (deux PME sur trois en sont équipées) qui équipent de plus en plus leurs salariés en outils de mobilité. Au-delà, l ensemble des entreprises se tourne vers les tablettes tactiles, avec une accélération de cette pratique particulièrement significative au sein des TPE (19% en 214 contre 1% en 213) : véritable outil de travail pour certains corps de métiers, la tablette tactile se montre un partenaire précieux sur les chantiers, chez les clients ou même chez certains fournisseurs. Du côté des collectivités, le phénomène en est à ses balbutiements et concerne surtout les collectivités urbaines, notamment dans le Rhône et la Haute-Savoie. Cette édition du Baromètre TIC est également marquée par une attention particulière sur la filière numérique en Rhône-Alpes. L étude de cette filière permet d évaluer à 15. le nombre d entreprises relevant du numérique en Rhône-Alpes. Ces entreprises affichent cependant, un chiffre d affaires relativement modeste : 8% d entre elles génèrent moins de 25. Euros par an. La filière numérique est aujourd hui à la croisée des chemins : si près des deux tiers des entreprises ont plus de 3 ans (et près de la moitié plus de 5 ans), il est dorénavant nécessaire de consolider l écosystème numérique rhônalpin. En effet, selon l étude, 66% des entreprises de la filière n ont pas noué de relations avec d autres acteurs de l écosystème régional et les relations entre entreprises numériques et pôles de compétitivité concernent moins de 1% des entreprises. Enfin, cette étude sur la filière numérique a été complétée par des focus groups. Cette approche plus qualitative met en évidence la nécessité de mieux informer et mieux former les jeunes aux métiers du numérique de demain. De cette manière, les différents acteurs rhônalpins qu ils soient publics, de la formation, de la recherche ou du monde de l entreprise pourront répondre aux grand défis posés par l économie numérique en Rhône-Alpes. BAROMÈTRE DE LA SOCIÉTÉ DE L INFORMATION EN JUIN intro_214.indd 3 3/6/214 18:19

6 ménages UN RHÔNALPIN ÉQUIPÉ ET MOBILE L informatisation des foyers tirée par les terminaux nomades Un tiers des foyers rhônalpins est désormais exclusivement équipé de terminaux informatiques nomades et ne possède plus d ordinateur fixe. Alors que le nombre de foyers rhônalpins équipés d un micro-ordinateur fixe recule (44 % contre 5 % en 213 et 53% en 212), l équipement en Netbook (ordinateurs portables et ultraportables), mais surtout en tablettes tactiles ne cesse de progresser. En Rhône-Alpes, près de 3 % des foyers possèdent une tablette tactile, soit deux fois plus que l année précédente et trois fois plus que 212. Évolution des taux d équipement des foyers en PC fixes, en PC portables ou netbook et en tablettes tactiles 59 % 53 % 56 % 5 % 15 % 6 % 44 % 29 % Les Smartphones poursuivent leur croissance dynamique Près de la moitié des Rhônalpins possèdent désormais un Smartphone (48 % contre 41 % en 213), qui devient le mode de communication mobile majoritaire. Nature du téléphone mobile personnel 48 % Smartphone personnel Base : Ensemble des individus (1 %) 37 % Téléphone personnel classique 15 % Pas de téléphone personnel Un phénomène de rattrapage est amorcé puisque ce sont les ouvriers (58%, 1pts), les employés (61%, 6pts) et les personnes sans activité (48%,5pts) qui se sont le plus équipées en 214. Les disparités selon l âge demeurent et ce sont les 3-44 ans qui se sont le plus équipés (65%, 5pts) restant tout de même loin des ans (82%). 7 % Netbook ou PC portable PC fixe Tablette tactile Base : Ensemble des foyers (1%) Taux d équipement en Smartphone personnel des individus en fonction de leur âge ans 82 % 3-44 ans 63 % ans 34% Plus de 6 ans 9 % Région 48 % Base : Ensemble des individus (1%) 4 JUIN 214 BAROMÈTRE DE LA SOCIÉTÉ DE L INFORMATION EN menages_214.indd 4 3/6/214 18:24

7 ÉQUIPEMENT DES MÉNAGES EN RHÔNE-ALPES EN 214 Rhône-Alpes (214) 78+Q France (213 Credoc) 83+Q Bretagne (213 Marsouin) 81+Q Ordinateur 78 % % 9% % 72+Q +3 9+Q Q % % % % Q +3 8+Q Q 81 % % % % 79+Q 75+Q 18+Q Connexion Internet haut débit et très haut débit Mobile Smartphone (Base totale des individus de 15 ans et plus) +x Évolution / 213 Pas de donnée Ain % % % % 8+Q 74+Q Q -2 5+Q +9 Ardèche % % % % 74+Q 68+Q 87+Q Q -2 Drôme % % % % 71+Q Q 87+Q 45+Q Isère % % % 48% 81+Q Q Q Q +7 Loire % % % 36% 71+Q 63+Q Q Q -2 Rhône % % % 52% 8+Q Q Q 52+Q +7 Savoie % % % 46% 8+Q 73+Q Q 46+Q Haute-Savoie % % % 56% 8+Q 73+Q +3 9+Q Q 7 6 % +9pts taux d équipement en ordinateur portable ou netbook 48 % +8pts Taux d équipement Smartphone 29 % 4pts Taux d équipement tablette Les Rhônalpins plébiscitent de plus en plus les outils leur permettant d être continuellement connectés à Internet. La tablette s impose comme une alternative aux ordinateurs et les concurrence directement dans les salons. BAROMÈTRE DE LA SOCIÉTÉ DE L INFORMATION EN JUIN menages_214.indd 5 3/6/214 18:24

8 INTERNET PARTOUT, TOUT LE TEMPS La connexion à Internet continue sa progression 73 % des foyers rhônalpins sont connectés à Internet (+2 pts/213). 8 % 6 % 4 % Évolution de la la pénétration Internet des foyers sur la période % Base : Ensemble des foyers (1 %) L ADSL reste largement majoritaire (84 %, +3pts/213), mais la fibre optique progresse (7 %, +3pts/213). Répartition des technologies d accès à Internet 84 % ADSL 62 % 66 % 71 % 71 % Base : Foyers équipés Internet (73 %) 3 % Cable (Numéricable) 7 % Fibre optique.3 % WiMAX 1 % Satellite 3 % NSP 2 % Bas débit (RTC) 73 % L utilisation d Internet s intensifie Si la part d internautes se stabilise (8 %, -1pt/213), l usage s intensifie. 8 % des internautes déclarent s y connecter tous les jours (+3pts/213), 15 % plusieurs fois par semaine. 8 % 6 % 4 % Evolution du taux d internautes de 15 ans et plus sur la période % 65 % 68 % Base : Ensemble des individus (1 %) 8 % 81 % 8 % La différence d usage entre le rural (81%) et l urbain (8%) a disparu. Les départements de l Ardèche, la Drôme et la Loire (75 %) restent un peu en retrait. Taux d internautes de plus de 15 ans selon le département 8 % 75 % 75 % 81 % 75 % 83 % 78 % 79 % 8 % Ain Ardèche Drôme Isère Loire Rhône Savoie Haute Savoie Région Les usages en mobilité convainquent les plus jeunes 69 % des internautes déclarent se connecter en dehors de leur domicile via smartphones ou PC portables. L âge est fortement discrimant. Pratique de la connexion Internet hors du domicile via Smartphone ou PC portable en fonction de l âge des individus ans 86 % 3-44 ans 74 % ans 53 % Plus de 6 ans 42 % Région 69 % Base : Internautes (8%) La fréquence d utilisation des outils de mobilité (Smartphone, tablette ou PC portable) n apparaît pas très intense. Seuls 54 % des mobinautes se connectent tous les jours à Internet. Fréquence de connexion hors du domicile via smartphone ou PC portable 24 % Plusieurs fois par semaine 54 % Tous les jours 13 % Plusieurs fois par mois 9 % Moins souvent Base : Internautes se connectant hors du domicile via Smartphone ou PC portable (55%) Base : Ensemble des individus (1 %) 6 JUIN 214 BAROMÈTRE DE LA SOCIÉTÉ DE L INFORMATION EN menages_214.indd 6 3/6/214 18:24

9 DES USAGES EN HAUSSE, PRAGMATIQUES ET CITOYENS Forte progression des usages facilitant la vie quotidienne 82 % des Rhônalpins commandent et paient en ligne leurs achats (+7pts/213). Les usages en lien direct avec la vie courante arrivent en tête devant les fonctionnalités liées au divertissement. L âge demeure un critère discriminant en matière d usages d Internet même si ces derniers se diffusent progressivement dans les tranches d âge supérieures de la population. À titre d exemple, 8 % des ans visionnent des films ou écoutent de la musique en ligne contre 6 % pour l ensemble des internautes. Les écarts sont moins importants pour le téléchargement (52 % contre 36 %) ou les jeux en réseaux (31 % contre 21 %). Principaux usages d Internet Rechercher des itinéraires ou des localisations Réserver ou commander en ligne avec paiement en ligne Utiliser les services administratifs en ligne Base : Internautes (8 %) Gérer les comptes bancaires en ligne Visionner des films, des vidéos/ écouter de la musique ou la radio 6 % Aller sur les réseaux sociaux 55 % 82 % 75 % 75 % 92 % Les réseaux sociaux en perte de vitesse? Si 55 % des internautes surfent sur les réseaux sociaux, ce chiffre est en recul par rapport à 213 (-5pts). Ce résultat conforte les études internationales sur le sujet qui notent une baisse significative de la fréquentation des réseaux sociaux. Niveau d usage des réseaux sociaux selon l âge (en 213 et 214) ans 83 % 84 % 3-44 ans 62 % 65 % ans 32 % 43 % Plus de 6 ans 23 % 26 % Région 55 % 6 % Base : Internautes (8%) Si ces études mettent en avant la désaffection des plus jeunes, en Rhône-Alpes ce sont surtout les ans qui ont contribué au recul de la pénétration. Facebook reste, de loin, le réseau social préféré des Rhônalpins avec un taux de pénétration de 95 % contre seulement 17 % pour Twitter qui arrive en seconde position. Une forte attente en matière de services publics en ligne 75 % des internautes utilisent des services d e-administration. 39 % des internautes rhônalpins portent un intérêt au développement d espaces publics numériques, principalement lorsqu ils offrent un accompagnement par des animateurs. La mise en place de la vidéosurveillance dans la commune est également une attente forte des Rhônalpins (36 %). Par ailleurs, les internautes rhônalpins montrent un réel intérêt pour l information publique en ligne. L état de la circulation (55 %) et l état des transports publics (54 %) arrivant en tête loin devant des informations sur la consommation énergétique des bâtiments publics (31 %). Utilisation des services administratifs en ligne selon l âge ans 72 % 3-44 ans 82% ans 74 % Plus de 6 ans 66 % Région 75 % Base : Internautes (8 %) BAROMÈTRE DE LA SOCIÉTÉ DE L INFORMATION EN JUIN menages_214.indd 7 3/6/214 18:24

10 focus LE SMARTPHONE, OBJET DU QUOTIDIEN La mobilité et la géolocalisation au cœur des usages actuels du smartphone pour faciliter les déplacements urbains Un outil nomade du quotidien «Je consulte très régulièrement les applications de gestion du trafic, plusieurs fois par jour quand je vais chez des clients. En cas de saturation d un itinéraire, je peux être amené à changer l organisation de mon travail. Ces applications sont très importantes pour moi professionnellement dans la gestion du temps» «J utilise mon smartphone dès que je prends la voiture pour vérifier l état des routes, et vérifier qu une route n est pas barrée par exemple.» «Il existait une application géolocalisée très pratique pour louer une voiture à Lyon : Car to go. Elle fonctionnait sur la base d un abonnement et permettait de savoir où il y avait une voiture disponible. Ces voitures ne pouvaient être utilisées que dans Lyon et le premier quart d heure était gratuit.» Des attentes en matière de billettique «Ce serait pratique de pouvoir recharger sa carte de transport TCL avec le smartphone, mais ce n est pas possible aujourd hui.» Des attentes autour de la géolocalisation «Une application sur le stationnement serait vraiment utile, indiquant les places de libre dans les rues à proximité. On tourne souvent longtemps dans les rues avant de trouver une place où se garer.» Des réserves sur l intérêt d une application liée à la gestion de la ville au quotidien «Les services publics seraient inondés par les plaintes avec ce type d application.» «C est la porte ouverte à tout. S il faut tout signaler à tout le monde!...» Les intérêts diffèrent selon les applications «Il me semble que peu de services sont aujourd hui disponibles.» «Je suis un peu sceptique sur ce type d applications qui relèvent de la domotique. Un programmateur installé sur la chaudière, ça n est pas plus compliqué!» «Je n ai pas l habitude de me soucier de ma gestion de l énergie.» La sensibilité aux applications de Santé est liée aux besoins «Le smartphone me permet de gérer la prise de médicaments via l alarme. Je la programme pour me rappeler quand je dois les prendre.» «Mon mari souffre d une maladie génétique. Lorsqu il a une crise et que nous appelons SOS Médecins avec le smartphone, les médecins identifient aussitôt le patient et accèdent à son dossier médical. Nous n avons ainsi pas besoin de donner des explications en panique. Les médecins savent tout de suite le traitement qu il faut lui donner. Ils ont même accès à l historique de la cadence des crises.» Les applications liées au Tourisme sont notamment consultées pour les publications d avis sur les restaurants «J utilise beaucoup ce type d applications pour les avis. Les avis sont très intéressants quand on ne connait pas la ville, mais également quand on connait, mais qu on ne sait pas où manger.» Les applications relatives à la culture sont primées «Une application pour savoir que faire le week-end dans Lyon et les villages voisins, connaitre toutes les animations proposées serait vraiment utile. Il n est pas évident d avoir cette information quand on ne lit pas le journal. On n est pas au courant.» Des avis très réservés sur les applications de sécurité publique mettant en avant des craintes sur les abus «Je ne vois pas l intérêt d être renseigné en permanence sur les dangers potentiels via le smartphone, sinon on ne sortirait plus!» «Il parait difficile de décider quel quartier est dangereux ou pas.» Le commerce connecté et les services associés attendus Le smartphone pour conforter un acte d achat «Quand je fais du shopping seule, j envoie souvent une photographie via le téléphone pour demander l avis des copines.» «Je prends des photographies des étiquettes des articles qui m intéressent. Je peux ensuite les comparer avec d autres quand je vais dans d autres magasins.» Comment bénéficier des apports du smartphone en évitant les contraintes de la publicité? «Il faudrait moins de publicité. Les nouvelles applications gratuites en sont pleines. Mais je ne suis pas prête à payer l application pour autant.» «Il est très difficile d enlever des fenêtres publicitaires, de trouver le bouton pour les fermer.» «J utilise mon smartphone pour bénéficier de bons de réduction.» Des réserves fortes par rapport au m-paiement liées à la sécurité «Je ne paierai pas directement via le mobile. Je n ai pas confiance.» «Il ne serait plus possible de payer si le smartphone n avait plus de batterie ou tombait en panne.» 8 JUIN 214 BAROMÈTRE DE LA SOCIÉTÉ DE L INFORMATION EN focus_group_final.indd 8 1/7/214 18:31

11 LE TÉLÉTRAVAIL ENTRE CONTRAINTES ET VOLONTÉ D ASSOUPLISSEMENT Un premier retour d expériences sur la mise en place du télétravail par les entreprises Essentiellement «du télétravail gris» mis en place au cas par cas et non généralisé à l entreprise «Nous n avons pas de convention avec les représentations syndicales ou les représentants du personnel.» «Trois salariés-cadres pratiquent du télétravail 1 à 3 fois par mois, mais ce n est pas formalisé. Pour des questions juridiques et la nécessité du travail de groupe, il n est pas généralisé ou plus fréquent.» Quelques rares formalisations du télétravail «Tous nos collaborateurs sont équipés d un PC portable pour la mobilité et bénéficient de 5 EUR/mois pour la connexion. L entreprise a un VPN sécurisé. On ne s occupe pas de savoir où sont nos collaborateurs quand ils travaillent.» «Le travail collaboratif est compliqué, en particulier avec les associés les plus âgés, bien que nous ayons les moyens techniques pour le mettre en œuvre.» «Dès qu il y a une notion d objectif et que le nombre de jours est facturé au client, on peut facilement vérifier le travail des collaborateurs.» Comment développer le télétravail en tiers lieux? «Le télétravail peut permettre à l entreprise d être plus réactive, plus souple.» «Le télétravail est un levier de motivation et un outil managérial. Il peut servir à améliorer la fidélité des collaborateurs et diminuer l absentéisme pour les non-cadres.» «Les tiers lieux peuvent être plus intéressants pour les itinérants.» Des freins importants à la mise en place du télétravail demeurent, en particulier le manque de confiance Le télétravail considéré comme un facteur de risque pour l entreprise «Il existe un vrai blocage pour les entreprises qui n ont pas réfléchi sur le sujet. Comme le dit la maxime : Loin des yeux loin du cœur.» «La mise en œuvre du télétravail pose des problèmes de gestion des salariés non cadres.» «La mise en œuvre du télétravail est trop risquée d un point de vue du droit social. Quelqu un qui se connecte à 4 h du matin et envoie ou relève des mails pourrait ensuite, dans le cadre d un différend aux prudhommes notamment, déclarer que l entreprise l a poussé à faire des heures supplémentaires depuis chez lui.» «Le télétravail représente trop de difficultés techniques, managériales et organisationnelles pour l entreprise.» La difficulté à généraliser le télétravail à l ensemble des salariés «Il est difficile de se résoudre à proposer cette nouvelle organisation du travail à l ensemble des salariés sans distinction.» «Tout le monde n a pas le même profil et on ne peut pas choisir les salariés à qui on accorde le télétravail.» «Il peut être difficile pour les personnes travaillant depuis leur domicile de dissocier vie personnelle et vie professionnelle. Les jeunes salariés interconnectent plus facilement ces deux univers et font les choses dans le temps qui les arrangent.» Comment encourager le développement du télétravail? Les leviers de développement du télétravail «Sans contrainte, rares sont les entreprises qui promeuvent le télétravail de façon très active.» «L équité entre les salariés est très importante dans la mise en place du télétravail : la personne en télétravail peut être considérée comme avantagée.» «Il faudrait que les entreprises soient mieux informées sur le télétravail : informations légales, benchmarks de bonnes pratiques dans des secteurs d activité divers, plusieurs expériences de profils de salariés, etc.» «Il faudrait prouver que le télétravail fait faire des économies à l entreprise.» Des bénéfices pour les salariés «Le télétravail peut apporter de nombreux bénéfices pour les salariés : la confiance et l autonomie, la réduction du temps de transport, moins de fatigue, une meilleure intégration de la vie personnelle et professionnelle.» «Le télétravail permet aux salariés qui en bénéficient d être plus libres et plus autonomes.» Et des bénéfices pour l entreprise «Le télétravail peut permettre à l entreprise d être plus réactive, plus souple.» «Le télétravail est un levier de motivation et un outil managérial. Il peut servir à améliorer la fidélité des collaborateurs et diminuer l absentéisme pour les non-cadres.» «La mise en place du télétravail avec des horaires décalés selon les salariés peut permettre de mieux servir les clients, sur de plus grandes amplitudes horaires. Cela peut être un moyen d assouplir la contrainte des 35 h.» BAROMÈTRE DE LA SOCIÉTÉ DE L INFORMATION EN JUIN focus_group_final.indd 9 1/7/214 18:31

12 entreprises LES ENTREPRISES MISENT DE PLUS EN PLUS SUR LA MOBILITE Une entreprise sur deux a une flotte exclusivement composée de Smartphones 47 % des entreprises de la région possèdent au moins un Smartphone. Même si la vitesse de pénétration est plus rapide dans les TPE l écart reste significatif entre TPE (7pts/213) et PME (+6pts/213). Présence d au moins un Smartphone selon la taille : TPE vs PME 47 % Région 46 % TPE Base : Ensemble des TPE/PME (1 %) 65 % PME La migration vers le tout Smartphone continue dans les entreprises rhônalpines. 49 % des entreprises (TPE et PME confondues) ont une flotte exclusivement composée de Smartphones (l immobilier (74 %) et le secteur de la finance et des assurances (72 %) arrivant en tête). Une nomadisation du parc informatique grâce aux tablettes Après 6 ans de croissance régulière, le PC portable marque le pas (53 %, +2pts/213) tandis que l équipement en tablette poursuit sa progression : 6 % en 212, 11 % en 213, 19 % en 214. Ce sont surtout les TPE (19 %, +9pts/213) qui ont investi dans les tablettes rattrapant ainsi leur retard sur des PME beaucoup plus frileuses (2 %, +2pts/213). Pénétration des tablettes tactiles dans les entreprises 1 % TPE % TPE 214 Base : Ensemble des TPE/PME (1 %) 18 % PME % PME 214 Le commerce/transport et l éducation/social sont les secteurs qui ont le plus opté pour le nomadisme exclusif (PC portable + tablette, 31 %) loin devant l information/communication (17 %) qui privilégient les solutions mixtes pour leur parc informatique. 1 JUIN 214 BAROMÈTRE DE LA SOCIÉTÉ DE L INFORMATION EN entreprises_214.indd 1 3/6/214 18:41

13 ÉQUIPEMENT DES ENTREPRISES EN RHÔNE-ALPES EN 214 Rhône-Alpes (214) 84+Q TPE (214) 84+Q PME (214) 1+Q Ordinateur Connexion Internet Mobile Smartphone Tablettes tactiles Site Web +x Évolution/ % % % % % % Q Q Q 5 19+Q +8 4+Q % % 73% % % % Q 73+Q 46+Q 5 19+Q Q +6 1 % % % % % % 84+Q 86+Q 65+Q +6 2+Q Q +2 Ain 82% 75% 73% 46% 14% 35% 82+Q Q Q 46+Q 3 14+Q 35+Q +5 Ardèche % % % 42% % % 82+Q 74+Q 72+Q Q 2 1+Q 35+Q +5 Drôme % % % 45% % 37% 86+Q Q Q 45+Q 3 17+Q Q Isère % % % 45% % % 82+Q Q Q 1 45+Q 3 18+Q 1 32+Q Loire % % % 35% % % 8+Q Q 72+Q Q Q Q Rhône % % % 54% % % 87+Q Q Q Q 7 25+Q 3 48+Q +8 Savoie % % % 47% % % 8+Q Q Q Q 4 17+Q Q +7 Haute-Savoie % % % 45% % % 86+Q 8+Q 76+Q Q 3 21+Q Q % 5pts Taux d équipement Smartphone 19 % +8pts Taux d équipement tablette 4 % +4pts Taux d équipement en site Web Pas de donnée Principaux usages d Internet TPE PME Formalités administratives 61% 86% Achat en ligne avec paiement 65% 7% Téléphoner via une box 69% 34% Réponses à des appels d offre en ligne 35% 5% Accéder à des applications en mode Cloud ou SaaS 18% 24% On constate que les PME ont des usages plus intenses d Internet à l exception du téléphone via une box deux fois plus présent dans les TPE que dans les PME, certainement pour des raisons de coûts d abonnement plus faibles. BAROMÈTRE DE LA SOCIÉTÉ DE L INFORMATION EN JUIN entreprises_214.indd 11 3/6/214 18:41

14 INTERNET PROGRESSE LENTEMENT DANS LES TPE 1 TPE sur 5 n est toujours pas connectée à Internet Si 99 % des PME sont aujourd hui connectées à Internet fixe, les TPE ne sont que 78 % à être connectées (+6pts/213). Peu d entreprises déclarent avoir des problèmes de couverture Internet 2 % des entreprises ne semblent pas satisfaites de leur connexion à Internet haut débit principalement situées en zone rurale. Des projets significatifs en matière de migration vers la Fibre 6 % des entreprises de la région sont aujourd hui connectées à Internet par fibre optique, 91 % à l Internet haut débit. Niveau de connexion à Internet fixe selon la taille : TPE vs PME Problèmes de couverture Internet haut débit fixe Les technologies d accès à Internet fixe* dans les entreprises Bas débit 1 % ADSL/SDSL/VDSL 91 % Câble 2 % Fibre optique 6 % Base : TPE/PME connectées à Internet (79%) *Les accès WiMax, satellite ou ligne louée, comptant pour moins de 1 % des accès pris individuellement, ne sont pas restitués ici. 78 % TPE Base : Ensemble des TPE/PME (1 %) 99 % PME Au global, le niveau de connexion des entreprises régionales progresse de 3 points pour atteindre 79 %. Le déficit de connexion en milieu rural (73 % contre 81 % en milieu urbain) persiste cette année encore et découle d un effet de taille et d un effet secteur cumulés : les TPE et les secteurs les moins connectés étant très présents sur ces territoires. 31 % Rural Base : TPE/PME connectées à Internet (79%) 18 % Urbain La couverture 3G/4G est plutôt satisfaisante même si 3 % des entreprises équipées en Smartphones en milieu rural et 18 % en milieu urbain déclarent souffrir de problèmes de connexion en mobilité. Au total, plus de la moitié des entreprises équipées en Smartphones se déclarent satisfaites du débit 3G/4G. Si la progression est faible comparée à 213, 12 % des entreprises connectées déclarent être très intéressées par un passage à la fibre dans les mois à venir. Ce sont les entreprises rurales qui montrent un intérêt particulier pour la fibre optique puisque 18 % déclarent vouloir s y raccorder à un an contre 11 % des entreprises situées en zone urbaine. 12 JUIN 214 BAROMÈTRE DE LA SOCIÉTÉ DE L INFORMATION EN entreprises_214.indd 12 3/6/214 18:41

15 DES SITES WEB EN PROGRESSION, MAIS LA VENTE EN LIGNE PEINE À PERCER Les sites Web progressent, mais la vente en ligne stagne La diffusion des sites Web se poursuit, avec une croissance quasi identique depuis % des entreprises possèdent un site Web. 4 % 2 % % Évolution du niveau d équipement des entreprises en site Web % 22 % 26 % 33 % Base : Ensemble des TPE/PME (1 %) 36 % 4 % Le différentiel entre PME et TPE est toujours marqué puisque 75 % des PME et 38 % des TPE sont équipées d un site Web. Le site Internet reste principalement un site vitrine puisque seules 18 % des entreprises dotées d un site Web pratiquent la vente en ligne. Parmi les PME et TPE dont le site ne permet pas la vente en ligne, seules 3 % projettent d adopter ce service dans l année qui vient. Une appétence pour les nouveaux services publics par Internet Parmi les services les plus attendus, les aides pour développer le commerce en ligne ou pour monter des projets avec d autres partenaires récoltent plus de 15 % des souhaits. Appétence pour de nouveaux services publics par Internet Des lieux pour permettre le télétravail Des aides pour développer le commerce en ligne Des aides pour monter des projets avec d autres partenaires industriels Des aides pour le recrutement de profils compétents autour de l Internet et des nouvelles technologies Une offre de formations TIC de proximité pour les salariés 9 % 8 % 8 % 9 % 1 % PME / TPE / Région Base : TPE/PME connectées à Internet fixe et/ou mobile (8%) 16 % 2 % 2 % 16 % 19 % 18 % 16 % 17 % 14 % 14 % Les PME plébiscitent également les aides pour le recrutement de profils compétents en TIC (16 %) et une offre de formation TIC de proximité (17 %). La mise en place de lieux pour le télétravail est soutenue par moins de 1 % des entreprises interrogées, (17 % des entreprises déclarent cependant offrir à leurs salariés la possibilité de télétravailler). Des salariés connectés Dans 8 entreprises connectées sur 1, l ensemble de salariés utilisent Internet. Tous les secteurs sont concernés puisque même dans le secteur de la construction, 65% des entreprises permettent à l ensemble de leurs employés d utiliser Internet. Part des entreprises où l ensemble des employés utilisent Internet Finances & assurances 99 % Information & communication 98 % ACTI SPE, TECH & ADM 94% Éducation & social 85% Immobilier 83% Industrie 79 % Commerce, transport & hôtels, cafés, restaurants 76 % Autres services aux particuliers 73 % Agriculture 73% Construction 66 % Base : TPE/PME connectées à Internet fixe et/ou mobile (8 %) Même si ce chiffre est beaucoup plus faible dans les PME (35 %) par rapport aux TPE (84 %), il révèle l omniprésence d Internet dans le monde du travail actuel. 92% des entreprises connectées déclarent ne pas avoir recours au bridage de la connexion Internet des salariés afin de «rationaliser» la bande passante et éviter les saturations. BAROMÈTRE DE LA SOCIÉTÉ DE L INFORMATION EN JUIN entreprises_214.indd 13 3/6/214 18:41

16 filière numérique UNE FILIÈRE SOLIDE SE DESSINE Une filière riche de 15. entreprises Dans son recensement de 213, l INSEE identifie entreprises relevant de la filière numérique soit 3,7 % de l effectif global, pour plus de 4. emplois occupés. Le Rhône concentre la plus grande part de ces entreprises (41 %), devant l Isère (19 %) et la Haute-Savoie (11 %), les trois départements au tissu urbain le plus dense. Répartition par domaine d activité de la filière TIC Effectif % Fabrication TIC % Commerce de gros TIC % Commerce de détail TIC % Vente à distance % Services informatiques et développement logiciel % Média % Télécommunications % Agence de pub* % Réparation TIC % Région % Base : Ensemble des entreprises de la filière TIC (1 %) Source : IDATE sur données primaires INSEE * Les agences de publicité ont une division médias et sont donc considérées comme des producteurs de contenu Des entreprises qui se pérennisent 64 % des entreprises ont franchi le cap des trois ans d ancienneté et 47 % celui des 5 ans, signe d une pérennisation du secteur. Répartition des établissements selon leur ancienneté 47 % Plus de 5 ans Base : Ensemble des entreprises de la filière TIC (1 %) 15 % Moins d un an 1 % De 1 à 2 ans 12 % De 2 à 3 ans 17 % De 3 à 5 ans Cette pérennisation des entreprises se vérifie en particulier dans le département de l Isère, où la part des entreprises de plus de 3 ans est supérieure de plus de 1 points à la moyenne régionale. 53 % Entreprises de plus de 3 ans selon les départements 58 % 59 % 75 % 67 % 68 % 61 % 64 % 64 % Les société de services en ingénierie informatique (SSII) représentent 5 % des entreprises de la filière, loin devant la vente à distance (13 %) et les agences de publicité (11 %). Ain Ardèche Drôme Isère Loire Rhône Savoie Base : Ensemble des entreprises de la filière TIC (1 %) Haute Savoie Région 14 JUIN 214 BAROMÈTRE DE LA SOCIÉTÉ DE L INFORMATION EN filieres_214.indd 14 1/7/214 18:5

17 DE BONNES PERSPECTIVES POUR UNE FILIÈRE EN DEVENIR Des activités générant un faible chiffre d affaires 8 % des entreprises de la filière ont un chiffre d affaires annuel inférieur à 25.. Ce résultat reflète la taille relativement modeste d une majorité des structures. Seul 1 % des entreprises génère un CA supérieur à 5 M. Répartition par tranche de chiffres d affaires des entreprises de la filière TIC 8 % < 25 euros 4 % Refus de répondre Base : Ensemble des entreprises de la filière TIC (1 %) 15 % De 25 à 5 millions d Euros 1 % Plus de 5 millions d Euros Ces entreprises, dont le CA est supérieur à 5 M, se retrouvent principalement dans le secteur de la fabrication (33 % des entreprises de ce secteur ont un CA supérieur à 5 M ) et dans une moindre mesure dans les secteurs du commerce de gros et des télécoms (4% des effectifs de chaque secteur). qui pourtant évolue positivement Près de 4 % des entreprises déclarent avoir vu leur chiffre d affaires progresser entre 212 et % ont cependant enregistré une baisse de leur CA sur la même période. En ce qui concerne les prévisions, environ la moitié des entreprises envisagent une hausse de leur CA dans les mois à venir. Prévisions d évolution du chiffre d affaires 46 % En progression 38 % Stable Base : Ensemble des entreprises de la filière TIC (1 %) 16 % À la baisse Les secteurs du commerce de détail et de la fabrication semblent avoir subi davantage de difficultés en % des entreprises du commerce de détail ont ainsi déclaré un CA en baisse. À l inverse, les entreprises des télécoms, des médias et les agences de publicité affichent une meilleure santé. Les entreprises, principales clientes de la filière numérique 78 % des entreprises réalisent leur chiffre d affaires en BtoB (business to business, c est-à-dire d une entreprise vers une autre entreprise), principalement auprès d une clientèle TPE/PME. Le grand public constitue une cible pour près d une société sur deux (49 %). Types de clientèle des entreprises de la filière TIC Entreprises 78 % Grand public 49 % Associations 37 % Établissements publics 31 % Base : Ensemble des entreprises de la filière (1%) L essentiel du chiffre d affaires des entreprises du secteur est réalisé localement (63 %) et en Rhône-Alpes (59 %). Environ 1 entreprise sur 6 génère de l activité à l échelle internationale (12 %). BAROMÈTRE DE LA SOCIÉTÉ DE L INFORMATION EN JUIN filieres_214.indd 15 1/7/214 18:5

18 LE NUMÉRIQUE RESTE UN MILIEU TRÈS MASCULIN Une filière très masculine 25 % des salariés de la filière sont des femmes contre 49 % tous secteurs d activités confondus dans la région Rhône-Alpes. Répartition des salariés par sexe 25 % Femme 75 % Homme et vieillissante 56 % des professionnels de la filière (chefs d entreprise et salariés confondus) ont plus de 4 ans, ce qui confirme les tendances observées ailleurs en France. Répartition des salariés par âge 56 % Plus de 4 ans 7 % 2 à 25 ans 37 % 25 à 4 ans Base : Ensemble des entreprises de la filière TIC (1 %) La sous-traitance préférée au recrutement 36 % des entreprises de la filière déclarent avoir recours à la sous-traitance plutôt qu au recrutement. Ce phénomène est caractéristique de petites entreprises pour lesquelles le besoin de recruter ne constitue pas une option viable sur le long terme ou d entreprises utilisant la sous-traitance pour résoudre des problèmes de détection des profils pouvant être recrutés. 14 % des entreprises déclarent disposer de postes non encore pourvus confirmant ainsi l existence d un gisement d emplois dans la filière. Pratiques et difficultés des entreprises de la filière en matière de recrutement Base : Ensemble des entreprises de la filière TIC (1 %) Source : INSEE données sur l emploi salarié en Rhône-Alpes décembre 212 La parité homme-femme apparaît néanmoins davantage respectée dans la vente à distance (53%), les agences de publicité (44%) et le secteur de la fabrication (41 %). En revanche, les secteurs des Télécoms (7 % de femmes), la réparation TIC (11 %) et le commerce de détail (13%) sont les moins paritaires de la filière. Les secteurs du commerce de détail et des télécommunications sont les secteurs qui disposent des effectifs les plus jeunes. La fabrication TIC, la vente à distance et les médias sont les secteurs qui possèdent la plus forte part de plus de 4 ans dans leurs effectifs. Privilégie la sous-traitance plutôt que l embauche Il reste des postes non pourvus 14 % Déficit de visibilité dans ses recrutements 9 % Les difficultés de recrutement brident le développement à l international 7 % Base : Ensemble des entreprises de la filière TIC (1 %) 36 % 16 JUIN 214 BAROMÈTRE DE LA SOCIÉTÉ DE L INFORMATION EN filieres_214.indd 16 1/7/214 18:5

19 UNE FILIÈRE INNOVANTE QUI CONSOLIDE SON DÉVELOPPEMENT Une filière fortement tournée vers l innovation La filière TIC se caractérise par une propension forte à l innovation. Ainsi, 46 % des entreprises ont mis en place un projet innovant au cours de ces deux dernières années. Dans la majorité des cas, l action a consisté à créer un nouveau produit ou service (4 % des entreprises concernées au global). Types de projets innovants menés au cours des deux dernières années Création d un produit ou d un service 4 % Mise en place d un procédé de fabrication - distribution - commercialisation 15 % Mise en place en interne des outils d organisation innovants 15 % Base : Ensemble des entreprises de la filière TIC (1 %) Les secteurs ayant le plus innové au cours des deux dernières années sont la fabrication (68%), le commerce de gros (63%) et les télécoms (6 %). en proie à de multiples freins En dépit d un taux élevé de concrétisation de projets innovants, les établissements TIC régionaux butent sur de nombreux obstacles : pour 5 % des entreprises, le manque de temps est le principal frein à l innovation. Freins perçus à l innovation Manque de temps à consacrer à l innovation 5 % Complexité d accès au financement 46 % Méconnaissance des possibilités de soutien et de financement 42 % Difficulté à trouver des partenaires 36 % Manque de personnel qualifié dédié à l innovation 24 % Base : Ensemble des entreprises de la filière TIC (1 %) Ce motif, au même titre que le manque de personnel qualifié (24 %), relève de modalités organisationnelles internes à l entreprise. Les établissements TIC régionaux sont également ralentis dans leurs projets d innovation par la complexité et la méconnaissance des possibilités de soutien et de financement (42 %). Des partenariats internes à la filière à développer Plus des 2/3 des entreprises innovantes (entreprises ayant mis en place un projet innovant ou envisageant un projet sous deux ans) n ont pas noué de relations avec d autres acteurs de l écosystème de la filière numérique. Pour celles ayant développé des partenariats (32%), c est logiquement vers les autres acteurs de la filière qu elles se tournent en majorité. Les relations avec les autres acteurs de l écosystème comme les Pôles de compétitivité et les laboratoires de recherche ne concernent qu une entreprise sur dix. Niveau de relation avec les acteurs de l écosystème 12 % 6 % Autres entreprises de la filière TIC (partenariat industriel) 1 % 4 % Autres entreprises en dehors de la filière TIC (partenariat industriel) 7 % 3 % Pôles de compétitivité 7 % 4 % Laboratoires R&D En région Hors région Base : Entreprises ayant mis en place un projet innovant ou envisageant un projet sous deux ans (64%) BAROMÈTRE DE LA SOCIÉTÉ DE L INFORMATION EN JUIN filieres_214.indd 17 1/7/214 18:5

20 focus FILIÈRE NUMÉRIQUE : ANTICIPER POUR IDENTIFIER ET FORMER AUX BONS PROFILS Les besoins de recrutement des entreprises de la filière numérique Une pénurie sur les métiers d ingénieurs «Il manque 4 ingénieurs informatiques en France. Notre pays est très reconnu sur ces métiers.» «Plus on cherche un expert avec une expertise particulière, plus c est difficile : ils sont peu nombreux, surpayés, très courtisés et difficilement mobiles.» Une dévalorisation du métier de commercial «Les commerciaux ont eu mauvaise presse pendant longtemps. Ils sont globalement très peu reconnus et peu valorisés par les écoles. Il y a donc aujourd hui une pénurie de profils commerciaux, en particulier une pénurie de femmes.» «Le métier de commercial est dévalorisé : un vendeur ne se dit plus vendeur, mais business développeur ou ingénieur commercial. Prospecter n est pas noble aux yeux des gens» Des formations inadaptées aux besoins des recruteurs «Il existe un problème de formation. On n apprend pas à faire du commerce à l école. Les écoles de commerce forment l élite, mais pas des commerciaux.» «En Amérique du Nord, l élite ce sont les vendeurs, le marketing vient ensuite. En France, c est l inverse.» «Suivre un master en alternance est très formateur, car cela permet de connaitre tôt le monde de l entreprise.» «Un cabinet de recrutement dans l IT a créé son école pour former en alternance des commerciaux dans l IT qui du coup trouvent du travail chez ses clients.» Les freins au recrutement dans la filière numérique La mobilité géographique est un leurre! «Les candidats semblent de moins en moins mobiles depuis septembre 212 et le nombre de candidats a été divisé par 2 ou par 3.» «L approche des candidats est complexe : quand ils sont en poste, ils bougent moins, y compris les profils commerciaux qui étaient jusqu alors très volatiles.» Des liens quasi inexistants entre les cabinets de recrutement et les écoles et universités «Les cabinets de recrutement n ont généralement pas de liens avec les écoles.» «Les écoles sont très curieuses du monde professionnel : certaines demandent parfois des interventions de certains cabinets de recrutement. Mais cela reste très ponctuel.» Des canaux de recrutement variés avec des retours hétérogènes «Sur 1 candidats présentés à une entreprise qui souhaite en recruter 3 ou 4 : 4 à 5 proviennent de la base interne du cabinet, 1 a répondu à une annonce et 4 à 5 sont issus de bases externes ou de réseaux sociaux.» Une évolution de la relation au travail et à l entreprise induite par une importance croissante de la qualité de vie «Les candidats sont plus soucieux qu avant de trouver du plaisir au travail. Certains négocient une rupture conventionnelle afin de prendre le temps pour trouver un travail qui leur convienne mieux» «Il n existe pas de culture de l entreprise chez les jeunes. Depuis les crises de 1993 et 28, ils savent que l entreprise peut les licencier. Ils se disent qu eux aussi peuvent jeter l entreprise et ne souhaitent pas tout lui donner.» Des difficultés à attirer les jeunes vers les métiers du numérique «On constate une méconnaissance des jeunes au lycée sur les métiers du numérique. Ils n ont aucune idée de ce que fait un ingénieur en informatique! Ils ignorent la richesse et la variété des métiers de l informatique.» «Il est très compliqué d attirer les jeunes filles dans les filières du numérique : nous constatons 1 % de filles les bonnes années, 7 % en moyenne. C était la même proportion dans les années 7 déjà!» et à recruter certaines compétences «La filière du numérique est globalement en croissance et se trouve freinée par les problèmes à recruter des profils.» «3 compétences sont plus particulièrement difficiles à recruter : développeur Java, chef de projet haut niveau capable de déployer les logiciels chez les clients et gérer des projets avec des cadres dirigeants (DRH, DAF, directeurs opérationnels ) pour des ERP, et Web marketing (comment porter les produits sur le Web).» Le recours à l offshore ne semble pas une solution fiable «Le recours à l offshore pose des problèmes quand l installation et la conception finale ne se font pas sur le terrain. Beaucoup d entreprises ont relocalisé leurs développeurs en France, notamment celles qui avaient recours à de la sous-traitance en Inde.» Comment conserver les talents en Rhône-Alpes? «Nous n avons aucune difficulté à placer nos étudiants issus du cursus informatique. Cette option a des effectifs plus restreints que les autres. Les entreprises se battent pourtant pour les récupérer. Mais au final, ils sont peu nombreux à rester en région Rhône-Alpes.» 18 JUIN 214 BAROMÈTRE DE LA SOCIÉTÉ DE L INFORMATION EN focus_group_final.indd 18 1/7/214 18:31

21 UNE FILIÈRE ET DES MÉTIERS ENCORE TROP MÉCONNUS Les pistes de solution possibles pour pallier les problèmes de recrutement de la filière numérique Recruter en local «La distance envisagée par un candidat pour aller travailler est de 5 km maximum : un Lyonnais ne travaille pas à Villefranche ou à Grenoble!» «Nous procédons à une centaine de recrutements par an : nous ne faisons bouger qu une personne par an.» Inciter les femmes à suivre les filières techniques «Les candidatures de femmes représentent moins de 1 %.» «La pénurie de femmes est due à un conditionnement intellectuel : on ne dit pas aux filles qu elles pourraient être ingénieur. Il s agit d un manque de formation, pas d intellect.» Des grandes entreprises reconnues continuent de rassurer les recruteurs et les candidats «L image de marque de l entreprise reste importante dans une phase de recrutement, en particulier depuis 2 ou 3 ans. Il y a 7 ou 8 ans, l important était le projet d entreprise.» «Les étudiants ratent beaucoup d opportunités s ils ne connaissent pas les PME et ne candidatent qu auprès des grands groupes.» Informer les jeunes sur les filières techniques pour pallier aux problèmes d orientation «Il est nécessaire de communiquer auprès des plus jeunes : ils ne connaissent pas les métiers de la filière numérique.» «Il faudrait informer les jeunes dès le lycée. Ils sont mal guidés.» La nécessité de promouvoir la filière numérique auprès des jeunes Une méconnaissance des métiers du numérique «Les jeunes ne sont pas au courant de ce qui se fait en région.» «Les jeunes voient à peu près ce qu est l informatique, mais ont plus de mal à appréhender ce qu est le numérique.» Un problème de visibilité et d attractivité de la filière «La filière des contenus et usages numériques en Rhône-Alpes n a pas de problème d attractivité. Les jeunes ont envie de travailler pour des entreprises des secteurs du jeu vidéo, de l animation» «Une image forte de la filière numérique doit être créée, à l instar de la Silicon Valley. Il faut communiquer sur les parcours de réussite. Cela manque à la filière aujourd hui.» «Les jeunes rêvent d aller travailler chez Google, Facebook Les jeunes qui font du marketing peuvent se projeter dans des entreprises françaises qui font rêver (l Oréal, Boiron ). Ça n est pas le cas dans le numérique. On a les entreprises, mais on ne sait pas les mettre en valeur.» L ensemble de l écosystème, y compris les partenaires publics, doit être partie prenante dans la promotion de la filière au niveau régional «Nous avons une vraie responsabilité dans l information des jeunes sur la filière. Il faudrait aller aussi dans les collèges et lycées pour expliquer les possibilités dans la filière au niveau régional.» «Il parait important d organiser le marketing du territoire à travers les acteurs de la filière. La Région doit imaginer des actions de communication ciblées sur le sujet.» «Il n y a pas aujourd hui de mise en avant des champions de la filière.» Des solutions pour renforcer les passerelles/ partenariats entre les jeunes et la filière numérique Intégrer l apprentissage du Web très tôt dans la formation initiale pour démocratiser le Web «Le Web est le support transversal de diffusion des contenus.» «Le Web se banalise et doit être intégré dans toutes les filières.» «Il faudrait arriver à une démocratisation du Web, au même titre que la lecture et l écriture.» Rendre les formations plus attrayantes «Il faut articuler des technologies et des compétences sur des métiers particuliers : architecte de l information, Web designer Ces nouveaux métiers intéressent les jeunes. Ils sont plus attractifs!» Renforcer la proximité des entreprises avec les écoles et les universités «Les clusters et pôles d entreprises doivent être présents dans les écoles qui forment à leurs métiers et y expliquer les nouveaux métiers et filières. Les formations sont souvent très verticalisées, ce qui n est pas forcément le cas ensuite dans le monde du travail.» Des évènements plus visibles visant à communiquer sur la filière et attirer les jeunes «Nous croyons beaucoup au pouvoir d attraction des jeunes entre eux. Nos étudiants sont incités à retourner dans leur lycée d origine pour parler de la formation qu ils sont en train de suivre.» «Les Talent Day organisés par Imaginove (en décembre 214) vont ouvrir une journée aux étudiants des écoles de ses filières pour la première fois cette année.» BAROMÈTRE DE LA SOCIÉTÉ DE L INFORMATION EN JUIN focus_group_final.indd 19 1/7/214 18:31

22 collectivités UNE FORTE PROGRESSION DES OUTILS DE MOBILITÉ L équipement en téléphone mobile se stabilise... 69% des communes équipent au moins un de leurs élus/salariés d un téléphone mobile, chiffre en stagnation par rapport à 213. Ce taux monte à 94% pour les EPCI. 8 % 6 % 4 % Evolution de la diffusion mobile globale dans les communes de 28 à 214* 55 % 59 % 6 % Base : Ensemble des communes (1%) * Téléphones classiques et smartphones confondus 69 % 69 % Les Smartphones peinent à se démocratiser dans les communes (17%) à l inverse des EPCI où 5% d entre eux équipent au moins l un de leurs élus/salariés. La migration vers les Smartphones est particulièrement faible dans les communes rurales pouvant en partie être expliquée par un accès 3G/4G plus difficile. Et la nomadisation des terminaux se confirme Le niveau d équipement en PC portable a doublé entre 28 et 214 passant de 29% à 61%, dans des communes quasiment toutes informatisées. Cette rapide diffusion est due au renouvellement du parc informatique de plus en plus tourné vers les outils nomades. 12 % 1 % 8 % 6 % 4 % 2 % % Evolution de l informatisation dans les communes de % 29 % 99% 35 % 99 % 42 % PC Fixe / PC Portable / Tablette Base : Ensemble des communes (1%) 98 % 58 % 4 % 98 % 61 % 6 % 6% des communes sont aujourd hui équipées de tablettes, contre 4% en 213. Ce chiffre reste en deçà des niveaux atteints dans les entreprises et ménages rhônalpins. Le Rhône fait néanmoins figure d exception avec près de 15% de communes équipées. 2 JUIN 214 BAROMÈTRE DE LA SOCIÉTÉ DE L INFORMATION EN collectivites_214.indd 2 2/7/214 16:45