INSTITUT. RAPPORT de 2 ème PHASE. 55 ème SESSION NATIONALE COMITÉ 4 PROBLEMATIQUE DE L EAU DANS LE PROCESSUS DE PAIX AU MOYEN-ORIENT

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1 INSTITUT des HAUTESH ETUDES de DEFENSE NATIONALE de RAPPORT de 2 ème PHASE 55 ème SESSION NATIONALE COMITÉ 4 PROBLEMATIQUE DE L EAU DANS LE PROCESSUS DE PAIX AU MOYEN-ORIENT Les opinions exprimées dans ce rapport sont celles des auditeurs et ne doivent pas être considérées comme une position officielle de l IHEDN Mai 2003

2 SOMMAIRE PROBLÉMATIQUE DE L EAU DANS LE PROCESSUS DE PAIX DU MOYEN-ORIENT INTRODUCTION 3 PAGES 1 ÈRE PARTIE L IMPORTANCE DE L EAU A L ECHELLE MONDIALE 5 1. La symbolique de l eau La répartition des ressources mondiales d eau douce La population mondiale et les pénuries d eau douce 2. L utilisation de l eau et ses évolutions L eau et l agriculture Evolutions technologiques, économiques et financières Des situations conflictuelles Une réponse internationale limitée 8 3. Une saine gestion de l eau 8 Annexe : LE DROIT INTERNATIONAL ET L EAU 9 2 ÈME PARTIE LE BASSIN DU TIGRE ET DE L EUPHRATE, TURQUIE, IRAK, SYRIE Données géographiques, régimes hydrologiques Données économiques, politiques, les tensions relatives à l eau Le point de vue turc Le point de vue syrien Le point de vue irakien Les perspectives 16 3 ÈME PARTIE LE BASSIN DU JOURDAIN ISRAËL PALESTINE LIBAN JORDANIE, SYRIE Situation, bilan des ressources Le Jourdain Les nappes souterraines et la Cisjordanie Le problème de Gaza Gestion de l eau Exploitation Les canaux d acheminement Les techniques modernes Les problèmes et les enjeux Consommation d eau : un enjeu majeur Pollution et surexploitation L eau et les conflits L eau dans la situation de belligérance israëlo-syrienne Le partage de l eau entre israéliens et palestiniens : un casus belli Entre la Jordanie et Israël : quels bénéfices pour un accord de paix Les solutions Les espoirs 34 CONCLUSION35

3 INTRODUCTION «La prochaine guerre au Moyen-Orient aura l'eau pour cause», déclarait Boutros Boutros-Ghali. «Les hommes d'isaac creusèrent dans le lit sec du wadi et y trouvèrent un puits d'eau vive. Le berger de Gerar se prit de querelle avec le berger d'isaac en disant : «Cette eau nous appartient». Isaac appela le nouveau puits Eshek (querelle) puisqu'il s'était querellé avec le berger. Puis il creusa un nouveau puits ailleurs et ils ne se querellèrent pas à son sujet. Aussi l'appela-t-il Rehovot (spacieux). Il dit : «Il est sûr que l'eternel a fait de l'espace pour nous maintenant, ainsi pourrons- nous tous prospérer sur cette terre» (Genèse 26) Il existe dans le monde plus de 261 fleuves et rivières partagés par au moins deux pays. Ces bassins représentent environ 60% de l eau douce disponible et alimentent 40% de la population mondiale! En cas de différents liés à l eau, comme au Proche et au Moyen Orient, l arbitrage ne pourrait venir du droit international de l eau car ce dernier ne repose que sur des principes de droit coutumier et sur une multitude de textes bilatéraux. On recense traites internationaux réglementant l utilisation en eaux des bassins transfrontaliers. Le plus vieux datant de 805, date à laquelle l Empereur Charlemagne octroie à un monastère la liberté de naviguer sur le Rhin. La Banque mondiale classe la région Moyen-Orient/Afrique du Nord comme étant la plus pauvre du monde en ressources naturelles renouvelables.

4 Concernant l'eau au moyen Orient, il faut distinguer trois types de pays : 1 - Les pays qui disposent de ressources renouvelables et peuvent subvenir aux besoins de leur développement économique. Il s'agit de la Turquie et dans une moindre mesure du Liban. 2 - Les pays qui disposent d'une disponibilité hydraulique assez satisfaisante mais qui dépendent surtout de ressources renouvelables externes provenant de pays voisins. C'est le cas de l Egypte, de la Syrie et de l Irak. 3 - Enfin, les pays où la situation paraît véritablement dramatique, c'est le cas d'israël, de la Jordanie, et des territoires Palestiniens : de la Cisjordanie et de Gaza, qui souffrent d'un déficit permanent en eau de plus de 30 %.

5 1 ERE PARTIE : L'IMPORTANCE DE L'EAU À L'ÉCHELLE MONDIALE 1. - LA SYMBOLIQUE DE L'EAU «La vie, c'est l'eau organisée», Claude Bernard. Depuis l'origine des temps, l'homme a conscience de l'importance essentielle de cet élément naturel, au point que toutes les civilisations l'ont divinisé. L'eau est, dans les traditions les plus anciennes, source de vie, de purification, de régénérescence du corps et de l'esprit. Nul enfin ne peut oublier qu elle constitue l essentiel du corps humain. Il serait trop long et fastidieux d évoquer avec précision les références symboliques de l eau dans les cultures les plus présentes au Moyen Orient. On peut retenir néanmoins que les peuples arabes du désert lui accordaient une importance éminente, confiant à leur noblesse le soin d accueillir tout voyageur avec l eau conçue comme un don à partager. Chez les juifs, la Bible est riche en références tant dans les mythes de la Genèse (séparation des eaux, fleuves de vie, rite du baptême) portant plus à une relation à la vie et à Dieu, qu à une dimension collective. En revanche l évolution du christianisme tout en laissant à l eau la symbolique de l ouverture d un chemin spirituel avec son Dieu (par le baptême), ouvre un nouveau champ collectif par le lien de l eau et du sang, signe de la communion des hommes. Tant de forces d évocation suffisent déjà à rappeler combien l eau est un enjeu majeur de vie, de relations sociales, de rapports de forces éventuels pour soutenir un développement économique, sans parler ensuite d une qualité de vie ou de confort. Des régions aussi défavorisées en eau potable que le sont les pays du Moyen-Orient sont nécessairement sujettes à des tensions quant à l allocation de cette ressource rare, et à des difficultés grandissantes au sujet de sa répartition dans un contexte de consommation croissante. Les enjeux mondiaux de l'eau La répartition des ressources mondiales d'eau douce L eau recouvre 71 % du globe, mais l eau douce ne représente que 2,5 % des ressources hydrauliques de la planète. Soixante-dix pour cent de cette eau douce se présente sous forme de calottes glaciaires et la quasi-totalité du reste réside dans le sol sous forme d humidité ou sous forme de nappes phréatiques profondes. 0,007 % seulement de l eau douce de la planète est accessible à l usage domestique. Le débit annuel total des cours d eau de surface et des nappes souterraines est de km 3 par an, dont km 3 sont aisément accessibles pour l usage humain. Ce débit est caractérisé par une variabilité saisonnière considérable, plus de 60 % du débit annuel mondial étant généré lors de périodes d inondations suivies de sécheresses pouvant s étendre sur plusieurs années. Outre ces variations saisonnières, le débit mondial se caractérise par une importante variation géographique. En effet, 9 pays se partagent 60 % du débit annuel mondial. Inversement, les zones arides et semi-arides, qui représentent 40 % des terres émergées de la planète, ne bénéficient que de 2 % du débit mondial La population mondiale et les pénuries d'eau douce L humanité utilise actuellement 54 % des ressources accessibles en eau, soit environ 6000 km 3 par année. Cette proportion pourrait s élever à 70 % en Or, les nouvelles sources d approvisionnement sont de plus en plus coûteuses à exploiter en raison de leur

6 éloignement, de leur inaccessibilité (nappes phréatiques profondes, sources montagneuses, etc.) ou des impacts environnementaux impliqués. Cette contrainte laisse entrevoir des pénuries grandissantes dans plusieurs régions du globe. La consommation d eau potable a été multipliée par 7 au 20ème siècle. Le phénomène s intensifie à partir de 1950 et la consommation a encore doublé au cours des 20 dernières années. La croissance de la population mondiale est à la base de cette augmentation, puisqu elle a été multipliée par 4 au 20 ème siècle, passant de 1,6 milliard d individus en 1900, à 6 milliards en Cette croissance de la population a pour corollaire l intensification de la production agricole, notamment de l agriculture irriguée. Et l industrialisation a entraîné une augmentation des prélèvements d eau douce et des rejets polluants dans la plupart des régions du monde. Les Nations unies estiment qu un tiers de la population mondiale, soit 2 milliards de personnes dans 80 pays, sont actuellement en situation de contrainte hydrique modérée à grave. Les besoins en eau sont si considérables qu en plusieurs endroits le débit des cours d eau diminue vers l aval, plusieurs cours d eau n atteignant plus la mer pour des périodes variables durant l année. Quant aux nappes phréatiques, elles sont en déclin sur tous les continents et plusieurs nappes fossiles, créées par la fonte de glaciers il y a plusieurs milliers d années, s épuisent rapidement. Le Moyen-Orient est parmi les régions les plus touchées. 2.- L'UTILISATION DE L'EAU ET SES ÉVOLUTIONS La quantité totale d'eau de la planète n'augmente ni ne diminue, et les ressources hydriques naturelles se présentent sous la forme d'un flux constamment renouvelé par le cycle de l'eau. Partant de ce principe, l'offre d'eau est pratiquement une variable fixe. La demande, par contre, a augmenté considérablement au cours des cinquante dernières années, à un rythme deux fois plus élevé que la croissance démographique. Si cela continuait au rythme actuel, en vingt-cinq ans, la quantité d'eau réellement disponible par tête d'habitant serait réduite de moitié L'eau et l'agriculture La révolution verte, qui s est déroulée à partir de 1950, a permis à la production alimentaire de surpasser la croissance de la population mondiale. Huit cent quarante millions de personnes souffrent cependant de la faim dans le monde et l Organisation pour l alimentation et l agriculture (FAO) estime que la production alimentaire mondiale devra être multipliée par 2 d ici l an 2050 pour satisfaire les besoins d une population grandissante. La production alimentaire devra notamment être quintuplée en Afrique et au Moyen-Orient, 2 régions où la rareté des ressources en eau douce constitue déjà de sérieuses contraintes à la production agricole. Une grande partie des progrès réalisés depuis 50 ans provient d une augmentation de 1 % par année de la superficie des terres irriguées dans le monde. L agriculture irriguée contribue pour près de 40 % à la production mondiale, alors qu elle n est appliquée que sur 17 % des terres cultivées. Les prélèvements d eau à cette fin ont augmenté de 60 % depuis Globalement, on estime que l agriculture est responsable de 70 % des prélèvements d eau dans le monde et de 93 % de la consommation mondiale d eau douce.

7 Entre 40 % et 50 % de l eau prélevée est perdue en raison de techniques d irrigation inefficaces. La superficie des terres irriguées dans le monde croît actuellement moins rapidement que la population mondiale. Les Nations unies estiment que 80 % de l augmentation de la production alimentaire mondiale requise pour faire face à la croissance démographique devra provenir de l agriculture à irrigation intensive. Cela signifie que les prélèvements d eau douce à des fins d irrigation devraient augmenter de 50 % à 100 % d ici 25 ans pour rencontrer les besoins alimentaires mondiaux, ce qui représente pratiquement toute l eau économiquement disponible sur la planète. L intensification agricole des 50 dernières années a considérablement affecté les sols et les ressources en eau douce à travers le monde. Plusieurs des nappes souterraines utilisées pour l irrigation sont en voie d épuisement, tandis que l usage intensif d engrais chimiques et de pesticides entraîne une contamination des cours d eau. De plus, l irrigation intensive entraîne une salinisation des sols. La FAO estime que 20 % des 250 millions d hectares des terres irriguées dans le monde sont affectées par le sel. L'eau potable et les besoins de l'industrie. En 1995, la Terre comptait 321 villes de plus d un million d habitants et 15 mégapoles de plus de 10 millions d habitants. Ces chiffres doubleront au cours des 30 prochaines années. Cette croissance effrénée entraînera des pressions énormes sur les ressources en eau, tant sur le plan des retraits qu en ce qui concerne les rejets polluants. Un milliard quatre cents millions d individus, soit 25 % de la population mondiale, n ont pas accès à une eau potable de qualité, or on estime que la consommation d eau des populations urbaines doublera au cours des 30 prochaines années et que la consommation industrielle quadruplera pendant la même période Evolutions technologiques, économiques, et financières Sur un plan technique, de grands progrès ont été faits tant dans le traitement des eaux usées que dans les technologies de dessalement qui concernent particulièrement les pays du Moyen-Orient. On peut noter ainsi que le coût d 1 m3 produit par osmose inverse (technologie qui repose essentiellement sur la qualité des membranes filtrant l eau) est de l ordre de 1 USD, les industriels espérant arriver assez vite à un coût de 0,75 USD. Dans les pays disposant de ressources en gaz, les usines de dessalement reposant sur une centrale au gaz peuvent produire à moins de 1 USD le m3. En règle générale, transport compris sur un rayon de 200 kms, cela donne un prix à la consommation de l ordre de 2 USD le m3. A titre de comparaison le prix du m3 à Paris est de 3 EUR, dont 1,20 Euro de production d eau potable et 1,8 EUR de coût de la dépollution à assurer sur le bassin. Sur un plan strictement économique le vrai problème provient non des coûts de production mais plus des capacités financières des populations à alimenter, surtout en Jordanie/ Palestine où l on estime ne pas pouvoir envisager un prix de vente de plus de 0,30 USD / m3.

8 Cette situation ne permet pas de voir des projets d usine de dessalement lancés par le seul secteur privé : ni les opérateurs industriels, ni les banques ne peuvent s engager sur des bases non rentables. Il faut s appuyer soit sur une intervention des organismes multilatéraux (Banque Mondiale, BEI, ou fonds de développement islamiques par ex.) soit sur une prise en charge du risque par les budgets d Etat (quasi impossible actuellement pour les pays concernés). Les conflits de l'eau 2.3. Des situations conflictuelles Dans ce contexte de ressources limitées, la concurrence des différentes utilisations possibles de l'eau sera toujours génératrice de conflits. La courbe de l'emploi saisonnier de l'eau varie suivant les utilisations. Sur un bassin fluvial où ont été établis des barrages à double fin hydroélectrique et agricole, les électriciens vont vouloir décharger les barrages en hiver, période de besoins maximaux en énergie, alors que les agriculteurs souhaiteront attendre l'été. Le prélèvement de quantités importantes d'eau dans la partie supérieure d'un bassin ou le déversement massif d'eaux polluées dans le lit du cours d'eau peut provoquer conflits et procès avec les habitants en aval. Dans le cas d'un fleuve international ou d'une nappe phréatique transfrontalière, ces conflits peuvent prendre un caractère particulièrement aigu. C est particulièrement le cas au Moyen-Orient 2.4. Une réponse internationale limitée Le droit international de l eau est caractérisé par un grand éclatement. Il repose, en fait, sur quelques principes de droit coutumier, sur quelques instruments et conventions internationales d application générale, et sur une multitude de traités et d ententes bilatérales et multilatérales réglementant l utilisation des ressources en eau dans les bassins transfrontaliers. Les principes généraux sont décrits en annexe. 3.- UNE SAINE GESTION DE L'EAU La FAO affirme que la sécurité alimentaire mondiale devra passer par l adoption de nouvelles techniques d irrigation plus efficaces. On estime que des mesures d efficacité dans l irrigation pourraient mener à des économies d eau douce de l ordre de 60 % à 70 %, libérant ainsi des ressources essentielles à la croissance de la production. Déjà, dans plusieurs pays, on utilise des eaux usées légèrement traitées dans l irrigation pour compenser la rareté grandissante de la ressource. On fonde beaucoup d espoir en une nouvelle révolution verte qui, cette fois, serait centrée sur la durabilité. La moitié de la population du globe ne dispose pas d infrastructures d assainissement. Dans l ensemble, 90 % des eaux usées des pays en développement sont rejetées sans traitement, ce qui entraîne des conséquences dramatiques pour la santé, les écosystèmes et l économie des régions touchées. Le gaspillage est également à combattre, du à des réseaux de distribution vétustes et à un comportement du public à l'égard de la conservation et de l'utilisation de l'eau mal maîtrisé. De grands progrès doivent donc être réalisés en ce qui concerne la gestion des ressources en eau potable et des services urbains.

9 Annexe 1 ÈRE PARTIE LE DROIT INTERNATIONAL ET L EAU 1.- LES PRINCIPES ET LES ENTENTES DE PORTÉE MONDIALE 1.1. Les doctrines classiques Le droit international moderne relatif à l eau est né à la fin du 19ème siècle et est fondé sur le concept de la souveraineté territoriale. Deux doctrines s affrontent depuis lors. La doctrine Harmon, du nom du procureur général des États-Unis à la fin du XIX e siècle, fondée sur le principe de la souveraineté territoriale illimitée, tandis qu une seconde doctrine s appuie sur l intégrité territoriale illimitée. Une troisième doctrine, celle de l usage antérieur, soutenait que les habitants riverains qui avaient été historiquement les premiers à exploiter la ressource, étaient en droit d exiger le maintien des quantités d eau traversant la frontière. Ces doctrines continuent d être évoquées par des pays riverains lors de conflits d usage internationaux, selon les situations propres à chaque pays. Cependant, elles ont été largement discréditées et remplacées par des principes de droit qui tentent d établir un compromis entre ces positions inconciliables Les principes de droit coutumier Le droit coutumier relatif à l eau s est considérablement développé au XX ème siècle, élaborant une série de principes permettant d atténuer les doctrines basées sur la souveraineté illimitée. Les principes de communauté d intérêt, de souveraineté territoriale limitée et d utilisation équitable et raisonnable ont été introduits et ont permis de résoudre plusieurs conflits internationaux. Une première tentative de systématisation du droit international de l eau a été réalisée, en 1966, avec l adoption par l International Law Association des Règles d Helsinki, qui introduisent pour la première fois la notion d équité dans l allocation des ressources en eau partagées. La Déclaration de Stockholm sur l environnement et le développement, adoptée en 1972 lors de la première conférence internationale sur l environnement et le développement, énonce une série de principes repris, par la suite, dans de nombreuses conventions internationales, de même que dans la déclaration de Rio sur l environnement et le développement en Le principe 21 1 de la Déclaration de Stockholm établit un équilibre entre la souveraineté sur les ressources et la protection des ressources partagées. Le principe 24 2 de la Déclaration de Stockholm invite les États à coopérer afin d assurer 1 Principe 21 Déclaration de Stockholm les États ont le droit souverain d exploiter leurs propres ressources selon leur politique nationale. d environnement et ils ont le devoir de faire en sorte que les activités exercées dans les limites de leur juridiction ou sous leur contrôle ne causent pas de dommage à l environnement dans d autres États ou dans des régions ne relevant d aucune juridiction 2 Principe 24 Déclaration de Stockholm Les questions internationales se rapportant à la protection et à l amélioration de l environnement devraient être abordées dans un esprit de coopération par tous les pays, grands ou petits sur un pied d égalité. Une coopération par voie d accords multilatéraux ou bilatéraux ou par d autres moyens appropriés est indispensable pour limiter efficacement, prévenir, réduire et éliminer les atteintes à l environnement résultant d activités exercées dans tous les domaines, et ce, dans le respect de la souveraineté et des intérêts de tous les États.

10 la protection de l environnement. Dans le domaine de l eau, il reprend la notion d utilisation équitable et durable des ressources en eau partagées. Cette coopération doit être basée sur le respect de la souveraineté des États, sur l égalité des entités souveraines et sur la protection de l environnement. Le principe 24 invite les États à conclure des accords bilatéraux ou multilatéraux afin de prévenir les différends ou de les résoudre de façon pacifique. Le principe de notification, lorsque des activités réalisées sur le territoire d un pays sont susceptibles de causer des impacts significatifs sur le territoire de pays voisins, est un autre principe dont l application est fondamentale dans le domaine de l eau. Ce concept, repris dans le principe 19 de la Déclaration de Rio sur l environnement et le développement 3, est intimement lié aux deux autres puisqu il implique une obligation de communiquer aux États situés en aval les conséquences probables de projets de détournement ou de retenue, par exemple. Le devoir de notification constitue la base essentielle de la prévention des préjudices pour les États situés en aval et peut favoriser l établissement d un dialogue sur l allocation des ressources Les ententes et les traités internationaux Plusieurs ententes et traités internationaux portent spécifiquement sur l eau ou comprennent des dispositions relatives aux ressources en eau. La Convention sur les utilisations des cours d eau internationaux à des fins autres que la navigation a été adoptée par l Assemblée générale des Nations unies en Elle codifie les principes et les règles de droit coutumier qui doivent guider les États dans la négociation d ententes futures sur les cours d eau transfrontaliers. Cent trois pays ont soutenu l adoption de cette convention qui doit maintenant être ratifiée par 35 pays pour entrer en vigueur. La Turquie a néanmoins refusé de la signer. La convention reprend pour l essentiel le principe 21 de la Déclaration de Stockholm en obligeant les États à prendre les mesures appropriées pour prévenir les dommages qui peuvent être infligés aux autres États par leur utilisation des ressources en eau. Elle reprend également le principe 24 en exigeant que les États d un bassin versant coopèrent sur une base d égalité, d intégrité, de bénéfices mutuels et de bonne foi afin d assurer une utilisation optimale des ressources en eau et une protection appropriée des cours d eau internationaux. La convention comporte également des dispositions visant à assurer un échange régulier d informations, ainsi que des exigences en matière de notification et de consultation entre les États. Elle établit des obligations en matière de prévention des catastrophes et de mesures d urgence. L entente favorise une utilisation équitable et rationnelle des ressources en eau en fonction des critères suivants : population, climat, hydrologie, écologie, besoins socioéconomiques et conservation. Elle favorise également la gestion commune des cours d eau et comporte plusieurs dispositions environnementales. Enfin, elle définit un cadre de règlement pacifique des différends. 3 Principe 19 Déclaration de Rio: Les États doivent notifier suffisamment à l avance les États pouvant être affectés et leur communiquer toute information pertinente sur les activités qui peuvent avoir des effets transfrontières sérieusement négatifs sur l environnement et mener des consultations avec ces États rapidement et en toute bonne foi

11 La Convention sur la protection et l utilisation des cours d eau transfrontaliers et des lacs internationaux, adoptée dans le cadre de la Commission économique pour l Europe des Nations unies, reprend le principe d usage raisonnable et équitable, de même que les principes de coopération et de concertation. Les principes de précaution, de pollueurpayeur et de gestion patrimoniale visant à préserver les usages des générations futures s ajoutent à une obligation d information du public. Cette convention, bien qu elle ait une portée géographique limitée, n en énonce pas moins une série de principes et d obligations qui dépasse largement le cadre des ententes classiques relatives à l eau. Bien qu il s agisse essentiellement de conventions cadres établissant des principes généraux qui doivent trouver leur application concrète dans des ententes bilatérales ou régionales, ces ententes constituent des avancées significatives dans la codification du droit international relatif à l eau avec l objectif ultime d assurer une utilisation durable des ressources et de prévenir les conflits d usage Les traités et les ententes de nature régionale 1. Des centaines d ententes bilatérales et multilatérales régissent les ressources en eau à l échelle des bassins transfrontaliers ou des cours d eau partagés. Ces ententes constituent l épine dorsale du droit international de l eau et son principal véhicule de mise en oeuvre. Elles régissent généralement l allocation des ressources, la réglementation de la navigation et de la production d énergie, la surveillance et le contrôle de la qualité de l eau, ainsi que les principes de gestion conjointe à appliquer. 2. Les bassins partagés sont de plus en plus assujettis à des traités internationaux. La plupart de ces traités sont de nature bilatérale mais un nombre croissant d ententes multilatérales sont conclues. 3. Plusieurs traités bilatéraux majeurs ont été signés au cours des dernières années. Le traité de paix entre Israël et la Jordanie, en 1994, comportait des dispositions spécifiques en termes d allocation des ressources en eau qui garantissaient un débit minimal à la Jordanie en provenance d Israël.

12 2 ÈME PARTIE : LE BASSIN DU TIGRE ET DE L EUPHRATE TURQUIE, IRAK, SYRIE 1.- DONNÉES GÉOGRAPHIQUES, RÉGIMES HYDROLOGIQUES Population globale de la région: Turquie : 65 millions, Irak: 24 millions, Syrie: 16 millions Total : 105 millions d' habitants ( dont 25% de Kurdes qui représentent au total à près 25 millions d habitants) Ces trois pays connaissent un essor démographique considérable. A titre d'exemple, l'irak est passé de un million d'habitants en 1920 à 24 millions aujourd'hui. La Syrie reçoit l'essentiel de son eau de la Turquie L'Irak reçoit son eau de la Turquie, de la Syrie et de l'iran Géographiquement, on voit bien sur cette carte que la Turquie a une position de premier plan pour le contrôle des eaux 2.- DONNÉES ÉCONOMIQUES/POLITIQUES, LES TENSIONS RELATIVES À L'EAU La question de l'eau pour ces trois pays prend une dimension conflictuelle géopolitique forte depuis que la Turquie a décidé la construction de toute une série de barrages sur ces fleuves dans la partie sud-est de son territoire, une région à dominante kurde, les monts de la chaîne Taurus. Ce grand projet d'ankara porte le nom de GAP (Gunayde Anadolou Progeti), a débuté dans les années 1980 et doit se poursuivre jusqu'en 2015.

13 2.1. Le point de vue turc Cet ensemble d'ouvrages est perçu à Ankara comme fondamental pour l'avenir de la Turquie car il est destiné à servir plusieurs logiques : Il doit permettre d'atteindre une capacité hydrologique destinée à renforcer sa puissance économique. En accroissant les surfaces irriguées des régions sous-développées du pays, il permet d'envisager d'attirer et d'y installer des populations turques de façon à noyer l'agitation kurde endémique de ces provinces éloignées de la capitale. Enfin il correspond à des objectifs géopolitiques en imposant un contrôle de la fourniture en eau à la Syrie et l'irak, deux pays avec lesquels il existe un lourd contentieux historique né à l'époque de l'empire ottoman et renforcé par les aléas géopolitiques de la destruction de cet empire en A cet égard, il semble que l'objectif d'ankara soit de contraindre ses voisins arabes à une coopération plus ou moins forcée, pour ne pas dire une dépendance de fait. D'ores et déjà, la mise en eau de ces barrages a eu des conséquences majeures sur les débits du Tigre et de l'euphrate, préjudiciables pour l'irak et la Syrie. Avec la construction de 23 barrages et de 19 centrales électriques, la Turquie "contrôle" 95% de l'eau de l'euphrate et 50% de l'eau du Tigre. Les ouvrages les plus significatifs sont les barrages Atatürk qui fertilise à lui seul ha et de Birecik (voir carte). Ce dernier nécessite des déplacements de population et l'immersion de nombreux sites historiques. La Turquie dispose aussi de deux fleuves qui se jettent en Méditerranée, le Seylan et le Seyhan, dont Ankara aimerait bien récupérer l'eau avant de la vendre à l'ensemble des pays de la zone (Syrie, Liban, Irak, Israël, Jordanie,...) De même, la Turquie envisage de détourner une partie du débit du fleuve Kizilizmak, ainsi que celui du fleuve Coruh, Yezilimak qui se jettent dans la mer Noire, pour ren

14 flouer le débit déjà déficitaire de l'euphrate et augmenter sa capacité à vendre de l'eau aux pays arabes. La Turquie n'est donc pas seulement tributaire du Tigre et de l'euphrate. Dans le domaine pluviométrique, à noter que la Turquie reçoit plus d'eau que l'allemagne. La Turquie veut être le château d'eau de la région et inaugurer ainsi un nouveau type de pouvoir géopolitique, le pouvoir de l'eau Compte tenu de l'importance géopolitique du projet GAP, la Turquie protège les chantiers énormes sur l'euphrate et le Tigre par des missiles sol-air. Ce projet colossal met en position de faiblesse la Syrie et l'irak Le point de vue syrien La question hydrologique de la Syrie gravite autour de trois fleuves principaux: l'euphrate, le Tigre et le fleuve Oronte, venu du Liban. Même si la Syrie se considère comme une " victime " de la Turquie, elle même est "rétentrice" d'eau vis-à-vis de l'irak et de la Turquie. En effet, Damas a aménagé le cours supérieur de l'euphrate en créant, avec le barrage de Taqba un important lac de retenue, le lac Assad. Cet ouvrage, malgré des difficultés techniques, a permis l'irrigation de 6500 km²de terres aidant ainsi l'agriculture à se développer, tant pour des cultures vivrières que des cultures industrielles comme le coton. En ce qui concerne l'oronte, les autorités de Damas contrôlent indirectement les sources de ce fleuve situé au Liban. La Syrie joue à front renversé avec la Turquie puisque c'est elle qui retient par plusieurs systèmes de barrages les eaux du fleuve Oronte. En outre, les syriens ont aménagé les 30 km du Tigre qui font frontière avec la Turquie pour irriguer cette zone qui fut l'une des plus riches régions agricoles de l'antiquité. Aujourd'hui, malgré ces aménagements, le grand problème de l'eau pour la Syrie est celui de la fourniture aux grandes villes et notamment Damas. Celle-ci ne cesse de se développer et a épuisé, semble-t-il les réserves des nappes phréatiques.

15 La Syrie connaît aujourd'hui des problèmes importants en matière d'approvisionnement d'eau. Ce phénomène est aggravé par une pluviométrie faible: les 2/3 du pays sont en zone de sécheresse permanente) 2.3. Le point de vue Irakien Construit autour du bassin fluvial du Tigre et de l'euphrate, l'irak se considère comme une victime de la Syrie et de la Turquie qui ont construit de nombreux et importants barrages en amont. Par ailleurs la guerre Iran-Irak avait pour motif la récupération de la province iranienne du Khouzistan et la libre disposition des eaux du Chott-el-arab. Le traité de paix de cette guerre qui a coûté 1,5 millions de morts a maintenu le statut quo qui date de l'indépendance. La situation hydrologique de l'irak est perçue par les dirigeants actuels, indépendamment des deux crises (guerre Iran-Irak et guerre du Golfe), comme faisant de l Irak un Etat encerclé, non seulement politiquement et militairement, mais aussi géographiquement dans la mesure où l'iran, la Syrie et la Turquie sont à même d'amenuiser considérablement les capacités en eaux de l'irak L'Irak se considère ainsi comme la victime de l'expansionnisme turc et de l'autoritarisme syrien. S'ajoute à ces considérations le fait que les source des deux fleuves et notamment du Tigre, se situent dans des zones peuplées de Kurdes en Anatolie et que leur cours traversent le Kurdistan irakien. Le seul point où Ankara, Téhéran et Bagdad sont par conséquent susceptibles de s accorder est qu'il n'est pas question d'un Kurdistan indépendant. Si celui-ci voyait le jour il serait maître des eaux du Moyen-Orient. L'alliance récente de la Turquie et d'israël et l'appartenance déjà ancienne de la Turquie à l'otan, font apparaître cette dernière aux yeux des dirigeants irakiens comme l'un de leurs pires ennemis.

16 3.- LES PERSPECTIVES Pour Bagdad, le Tigre et l'euphrate sont des fleuves internationaux, alors que pour Ankara, il s'agit de fleuves transnationaux. Ankara considère en effet que ni l'euphrate, ni le Tigre ne sont navigables donc qu ils ne peuvent être considérés comme des fleuves internationaux et que les pays riverains sont libres d'utiliser l'eau comme ils l'entendent. Cependant Damas et Ankara considèrent que le Tigre et l'euphrate constituent deux branches d'un même système hydrographique et qu'ils forment un seul bassin. Ainsi, en globalisant le bassin et en répartissant la ressource, ils obligent l'irak à se contenter de la gestion des eaux du Tigre, plus difficilement aménageable. Bagdad considère qu'il y a deux fleuves distincts qui doivent faire l'objet d'un partage spécifique entre les trois pays du bassin. L'enjeu est considérable. Si Ankara maintient sa position d'unité du bassin formé par les deux fleuves, cela lui donne la possibilité de conserver toute l'eau pour sa propre utilisation et de proposer à titre de dédommagement un accord à Bagdad. On aboutirait à une division internationale du travail : La Turquie en irriguant ses terres par son système de barrages mettrait suffisamment en valeur ses parcelles pour nourrir l'ensemble des pays arabes situés en aval ainsi que pour leur fournir de l'énergie hydroélectrique. L'Irak assurerait à l'économie turque le pétrole. Il est inutile de dire que l'irak n'entend pas accepter ce genre de plan. Si la Turquie doit rentrer dans l'europe, elle devra, au nom des principes coopératifs européens, limiter ses ambitions.

17 3 ÈME PARTIE LE BASSIN DU JOURDAIN ISRAËL, PALESTINE, LIBAN, JORDANIE, SYRIE L eau est un facteur déterminant de la vie individuelle et collective et est indiscutablement au cœur des relations entre Israël et ses voisins arabes, le Liban, la Syrie, la Jordanie mais aussi bien sur, les Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza. Dans la région, cette précieuse richesse devient de plus en plus rare. Un traité de paix, comme celui signé entre Israël et la Jordanie, s il pose les bases d un règlement, n a pour autant rien réglé. L eau reste un objet de graves discordes. La guerre de l eau aura-t-elle lieu demain sur les bords du Jourdain?. Une région aride Le climat général du proche Orient se caractérise par une aridité grandissante. L'eau y est rare et les pluies y sont à peu près inexistantes d avril à septembre.. Et lorsqu'elles surviennent l'évaporation peut atteindre 95 % comme dans les Emirats arabes unis. En Egypte, les pertes dues à l'évaporation du lac Nasser s'élèvent à elles seules à 10 milliards de m3/an tandis que 47 % des précipitations que reçoit le Liban se perdent par évaporation... A ce contexte climatique vient s'ajouter le problème de l'érosion des sols. Aux courtes et violentes averses de la fin de la saison sèche succède un ruissellement important dont les effets dévastateurs sont amplifiés par l'absence de couverture végétale. Malgré la rareté de l'eau au Moyen-Orient, son utilisation est devenue aussi dispendieuse et imprévoyante que dans les régions les mieux dotées. Les populations la considère comme une denrée infiniment renouvelable. Les autorités n'arrivent pas à se résoudre à fixer un prix à l'eau, sinon élevé, du moins économiquement rationnel, notamment en Israël. On gère en termes de distribution et non en termes de conservation et d'économie.

18 Non seulement l'eau devient rare mais sa qualité ne cesse de se dégrader. L'agriculture, l'expansion anarchique des villes, l'industrie, en sont les premières responsables. Aucun système d'assainissement, utilisation abusive des engrais et pesticides, des méthodes d'irrigation mal adaptées, accentuent à terme la salinité et la stérilisation des sols... Enfin et au-delà des réalités climatologiques locales, la situation dans laquelle se trouve la population de Gaza est aussi le produit de plus de trente ans de politique israélienne de gestion de ressources hydrauliques. Les ressources en eau douce au Moyen Orient Turquie Irak Liban Syrie Egypte Isael Jordanie Palestine en m3 par personne et par an Tranche d eaux abondantes : 2000 Tranche critique : 500 D après Maghreb-Machreck n 138 Ressources et prévision de croissance La région, pour aride qu elle soit, offre cependant différentes sources d approvisionnement. Outre la récupération des eaux de pluies qui alimentent cours d eau (le Jourdain et ses affluents), lacs d eau douce (comme Tibériade) ou encore fleuves côtiers (comme le Litani au Liban), il est aussi possible d utiliser des nappes phréatiques (celles de la plaine côtière d Israël et de Cisjordanie). Des barrages permettent de réguler les rivières et des canaux peuvent approvisionner les zones les plus arides. D autres ressources sont encore disponibles comme le dessalement d eau de mer, le recyclage des eaux usées ou l importation d eau par bateau citernes. Le bassin du Jourdain couvre partiellement les territoires de cinq Etats : Liban, Syrie, Israël et les Territoires Palestiniens et la Jordanie.

19 Les ressources disponibles Population en 1995/ millions hab Population en 2025/ millions hab Potentiel des ressources en eau en 1995/ millions m3/an Eau disponible par pers/ par an en m3 en 1995 Israel avec Golan Jordanie Cisjordanie Gaza Syrie Liban Turquie Egypte NB : le seuil minimal d eau nécessaire est estimé à 125m3 / pers / par an Eau disponible par pers/ par an en m3 en 2025 Consommation et usages de l eau Dans les trois territoires où le problème de l eau se pose avec le plus d acuité, Jordanie, Israël et les Territoires palestiniens, on constate que pour satisfaire à la demande actuelle, élevée et croissante, l exploitation des ressources est bien supérieure à ce qui est disponible. En Jordanie et en Israël, sans parler des territoires ou la situation est bien pire, le déficit d eau ne cesse d augmenter. Le surpompage des nappes a d importantes conséquences tant sur la qualité de l eau extraite que sur le risque d assèchement des nappes, dont beaucoup ne se renouvellent déjà plus. Les nappes phréatiques Israéliennes sont largement surexploitées(plus de 110%) tandis que dans la bande de Gaza l exploitation atteint 220% des ressources en eau renouvelables. L usage extensif de l agriculture aggrave encore ces déséquilibres. L agriculture représentant plus de 70% de la consommation en Israël comme en Jordanie. NB : Jusqu'à maintenant, les informations concernant le bassin du Jourdain sont considérées comme des informations stratégiques et sensibles devant rester confidentielles. Ainsi toutes données chiffrés doit être analysée avec beaucoup de prudence.

20 1.- SITUATION, BILAN DES RESSOURCES 1.1. Le Jourdain Le Jourdain, long de presque 360 kilomètres et qui prend sa source à mètres dans le Jabal el-cheijh (mont Hermon) au Liban, constitue le seul fleuve important dans cette partie du Moyen Orient. Ses trois affluents principaux : le Hasbani (138 millions m3/an), le Dan (245 millions m3 /an) et le Baniyas (121 millions m3/an) prennent leur source respectivement au Liban, en Israël et en Syrie au regard des frontières internationales, avant de se jeter dans le fleuve. Ces affluents sont aussi alimentés par l Oronte et le Litani. 150 millions m3 d eau/an supplémentaires lui sont apportés par les cours d eau mineurs et les nappes phréatiques. Le Jourdain se jette dans le lac de Tibériade avec un débit annuel de 650 millions de m3 d eau, puis longe la frontière israélo-jordanienne jusqu à la Mer Morte, en empruntant la dépression de Ghor. En aval du Lac de Tibériade, le Yarmouk (450 millions m3/an), qui prend sa source en Syrie, suit la frontière syro-jordanienne et se jette dans le Jourdain.

21 En Israël Les ressources principales sont localisées au nord et au nord-est du pays alors que les grandes agglomérations urbaines et industrielles, ainsi que les zones cultivées s étendent au centre et tout le long de la pleine côtière.le Lac de Tibériade représente le principal point de stockage du pays mais reste insuffisant par rapport à l augmentation de la demande intérieure. Un récent rapport des Nations Unies indique que 67% de la consommation d Israël en eau proviennent de l extérieur de ses frontières de 1948 (35% de la Cisjordanie et des affluents du Jourdain, et 22% du plateau du Golan. Les deux tiers des besoins en eau d'israël sont assurés par les eaux souterraines, qui sont de plus en plus exposées à la pollution et à l'exploitation excessive. L'épuisement des réserves combinée à l'arrivée de nouveaux immigrants, surtout ces dernières années, ne font qu'accentuer le problème. Pour son approvisionnement en eau Israël prélève du Lac de Tibériade jusqu'à 450 millions de m3/an via le pipeline national le "National water carrier" (8 000 km de long) qui représente la ligne de vie du pays (cf carte page X). Ce prélèvement a pour conséquence une baisse dramatique de son niveau : environ 15 mètres en près de 60 ans! Israël et les territoires palestiniens ont consommé environ 2,1 milliards m3 en 2000 (63% pour l agriculture, 31% pour les communes et les familles et 6% pour l industrie) mais

22 seulement 1,67 milliards de m3 sont issus de sources renouvelables. Pour limiter la pression qui en résulte, l'etat hébreu devrait d'ores et déjà repenser sa politique agricole en limitant ses surfaces et en accordant un moindre intérêt aux cultures grandes consommatrices d'eau (comme le coton ou les agrumes).

23 Au Liban Quatre fleuves principaux assurent l'approvisionnement du pays : le Litani, qui longe toute la plaine de la Bekaa, l'assi (l'oronte), qui prend sa source dans l'anti-liban et coule ensuite vers la Syrie, le Hasbani qui descend vers Israël, enfin le Nahr Al-Kelb, qui coule de la Syrie au Liban, et auxquels s'ajoutent une multitude de petits cours d'eau d'intérêt local.des projets avaient été élaborés dans les années 50 et 60 sur le Litani pour améliorer le niveau de vie de la population du Sud-Liban dans les domaines de l'irrigation et de l'énergie hydroélectrique. Seule la première partie du projet, couvrant le barrage de Qiraoun et un tun-nel de dérivation entre le Litani et l'awali, a pu être achevée. Depuis mars 1978 (date de l'"opération Litani" engagée par Israël), le fleuve est considéré par l'etat hébreu comme une ligne rouge en deçà de laquelle il estime sa sécurité menacée. On a beaucoup parlé d'un projet de tunnel élaboré par Israël pour dévier l'eau du fleuve vers la vallée du Hasbani, au nord du lac de Tibériade. Il n'existe aucune preuve à ce jour de l existence d un tel ouvrage.

24 En Syrie La Syrie dépend en grande partie de l'eau turque (cf partie 2) et a construit plusieurs barrages sur l'euphrate dont le barrage Al-Thawra, à Tabqa, qui constitue la pièce maîtresse de l'aménagement de la vallée de l'euphrate avec l'irrigation de 640 has. Par ailleurs, la Syrie contrôle les sources du Yarmouk et les exploite aussi de plus en plus, ne laissant à la Jordanie que des quantités d'eau très limitées. L'importance des détournements ont déjà sapé le projet de barrage commun syro-jordanien El-Wadha (l'unité), en ravivant les tensions.

25 En Jordanie La Jordanie est située dans sa presque totalité dans une zone semi-aride. Seuls 6 % de sa superficie reçoivent des précipitations supérieures à 300 mm/an, quantité minimum requise pour la culture du blé. Les ressources de surface du pays sont : le bas cours du Jourdain, le Zarqua et le Yarmouk, deux affluents du Jourdain. Le débit du Jourdain est limité, car surexploité par Israël au niveau du Lac de Tibériade. Outre son débit minimum, son taux de salinité élevé le rend impropre pour l agriculture. Le Yarmouk est utilisable même s il est lui aussi fortement exploité par Israël et la Syrie. Les eaux disponibles proviennent à l'heure actuelle pour près de moitié de ces eaux de surface et pour le reste de réserves souterraines dont beaucoup ne sont pas renouvelables. La consommation actuelle de la Jordanie correspond à 115% des ressources renouvelables. En effet la Jordanie a consommé en 2000, 1,35 milliards de m3 (85% pour l agriculture, 10% pour les communes et les familles et 5% pour l industrie) pour 980 millions seulement de ressources renouvelables. Malgré une consommation per capita très faible, les nappes aquifères jordaniennes ont été exploitées au-delà de leur capacité critique. Le problème est accentué par le fait que l'arabie Saoudite a aussi commencé à puiser dans une nappe que se partagent les deux pays. Avec une population de l'ordre de 5,3 millions d'habitants en l'an 2000, le déficit en eau de la Jordanie risque d'atteindre 370 mm/an

26 1.2. Les nappes souterraines et la Cisjordanie Le potentiel en eau de la Cisjordanie est constitué de l'eau de surface du Jourdain et de petits cours d'eau, plus de l'eau souterraine de trois nappes phréatiques régulièrement générées grâce aux pluies. L autre ressource hydrique est l aquifère montagneux Cisjordanien qui s'étend de la vallée de Jézréel au nord à la vallée de Beersheva au sud et du piémont des montagnes de Judée à l'ouest jusqu'au Jourdain à l'est. Il comprend trois zones : le bassin Ouest, le bassin Nord-est et le bassin Est. Les aquifères sont alimentés par les pluies qui se concentrent sur les collines de Cisjordanie. L'eau s'écoulant ensuite en direction de la côte méditerranéenne. Le bassin Ouest est exploité par environ 300 puits, ce qui représente une capacité de pompage de 362 millions de m3/an, soit plus que la limite de renouvellement de cette ressource. Le bassin Nord-Est qui commence à Naplouse a une capacité renouvelable d environ 140 millions de m3/an. Sur ce total, Israël utilise 100 millions de m3/an. Il fournit par ailleurs aux habitants des implantations juives de la vallée du Jourdain 5 millions de m3/an prélevés par le biais de puits creusés en Cisjordanie, tandis que 27 millions de m3/an,- soit moins de 20% de ces ressources totales - sont utilisées par les Palestiniens. Le bassin Est dans sa quasi-totalité, contrairement aux deux autres bassins, se situe en Cisjordanie. Cette ressource partiellement saumâtre a une capacité renouvelable de 150 millions de m3/an. La grande sécheresse de l'a encore appauvrie. Il n'y a pas de chiffres officiels sur l'exploitation par Israël de cette ressource (chiffres classés secret) mais des experts estiment qu'israël exploite la majeure partie de l eau de ce bassin.

27 L'occupation des territoires durant la guerre de 1967 a donné à Israël l'accès à de nouvelles et importantes ressources hydrauliques. Des décrets réglementent tous les domaines qui s'appliquent à l'eau : son extraction, son transfert, ses utilisations, sa vente. Cela a créé une situation de déséquilibre non seulement entre Israël et la Cisjordanie, mais aussi à l'intérieur des territoires entre palestiniens et colons juifs. Les quelques 1,2 millions de Palestiniens de Cisjordanie ne profitent que de 15 % environ des eaux des nappes phréatiques de la région. Après plus de trente années d occupation, quelques 180 villages Palestiniens de Cisjordanie sont toujours sans eau courante! Notons que la consommation moyenne et annuelle d un Israélien (347m3) est quatre fois plus élevée que celle d un Palestinien de Cisjordanie (84,6m3). En conclusion, la Banque Mondiale estime que près de 90% de l eau de Cisjordanie est utilisée au profit d Israël Le problème de Gaza La bande de Gaza est de tous les territoires palestiniens celui qui souffre le plus du manque d'eau. Cette zone a l'une des plus fortes densités de population au monde : 1,1 millions d'habitants environ sur 363kms2 ( plus de 3000 habitants/km²). Elle est entièrement tributaire des pluies (entre 200 et 400mm/an) et ne bénéficie d'aucun cours d'eau permanent. Elle s'approvisionne donc par les wadis, cours d'eau temporaires entretenus par les pluies d'hiver et par des forages dans la nappe phréatique. L'aquifère souterrain offre un volume d'eau annuel variant entre 50 et 70 millions de m3. Insuffisant pour répondre à une demande de l'ordre de 100 à 110 millions de m3/an. Ce déficit est une source de tension très grave entre Israéliens et Palestiniens. C'est surtout la répartition de l'eau entre la population palestinienne et les colons israéliens des implantations qui pose un problème humanitaire et politique. Près de colons juifs absorbent ici plus de 20 % de la consommation totale de la région. Cette situation est encore aggravée par des pompages obliques dans les nappes, effectués à partir du territoire israélien et par la construction de barrages sur les wadis avant leur entrée dans la bande de Gaza. Un Israélien consomme 375 mètres cubes d eau par an, un palestinien doit se contenter de 107 à 156 mètres cubes en Cisjordanie ou Gaza, et enfin un colon de 640 à mètres cubes par an. Les colons exploitent 83% des eaux de Cisjordanie et Gaza contre 17% seulement pour les Palestiniens!. Le prix de l eau n est pas non plus le même pour tous. Il est fixé par la compagnie israélienne de l eau (Mekorot) et varie de 0,50 US$ le m3 pour les Israéliens à plus de 2 US$ pour les palestiniens. Un autre problème aggrave encore cette situation. L eau de près de 60% des puits présente une teneur en sel de 400mg/l (valeur limite de WHO 250mg/l Chloris) la rendant inexploitable pour l irrigation des champs d agrume et de fleurs.

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