Candidat musique. Nom du candidat : Arthur Lavandier Recommandé par: Bruno Messina. À renvoyer avant le 10 mars 2014 par mail à fondation@swisslife.

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1 Dossier de présentation «Swiss Life à 4 mains» Candidat musique Nom du candidat : Arthur Lavandier Recommandé par: Bruno Messina À renvoyer avant le 10 mars 2014 par mail à fondation@swisslife.fr ou par voie postale à l intention de: Anne Pizet Fondation Swiss Life 7 rue Belgrand Levallois-Perret Cedex

2 I. CV du candidat Civilité Prénom : Arthur Nom : Lavandier Date de naissance : 01/05/1987 Adresse arthur.lavandier@gmail.com Formation Nom et lieu de(s) formation(s) suivie(s) : Piano, alto et écriture au CRR de Boulogne-Billancourt Composition à l'école Normale Supérieure de Musique de Paris Écriture et orchestration au CNSM de Paris Diplôme(s) obtenu(s) : Prix de composition de l'école Normale Supérieure de Musique de Paris, avec mention spéciale de la SACEM Prix de la classe d'harmonie du CNSM de Paris (avec Jean-François Zygel) Prix de la classe d'écriture Xxe siècle du CNSM de Paris (avec Alain Mabit) Prix de la classe de polyphonie renaissance du CNSM de Paris (avec Olivier Trachier) Prix de la classe d'orchestration du CNSM de Paris (avec Denis Cohen) Réalisations personnelles Parlez-nous des œuvres, concerts, représentations, expositions, etc. que vous avez déjà réalisés : Je pense qu'il est intéressant que je parle ici de trois pièces, réalisées ces dernières années, et qui représentent bien trois aspects différents de mon travail. En décembre 2010 a été créée par l'ensemble Le Balcon une pièce intitulée Les Six Ministres de l'apocalypse, pour six instrumentistes professionnels jouant de l'alto pour la première fois. L'idée principale de cette pièce, qui serait ensuite un des piliers de

3 mon activité de recherche musicale, était de faire perdre à des musiciens professionnels certains des réflexes musicaux qu'ils avaient acquis lors de leur apprentissage, afin de les amener à interpréter la musique autrement, d'une manière différente et pas entièrement contrôlée. Les six musiciens (quatre pianistes et deux percussionnistes) devaient donc, en l'espace d'une semaine, apprendre par eux-mêmes à gérer un instrument qu'ils ne connaissaient pas, et arriver à jouer la pièce d'une manière qui leur soit musicalement satisfaisante. Cette pièce était programmée à un concert extrêmement sérieux, où Le Balcon jouait aussi des œuvres comme Messgesquisse de Pierre Boulez (Pierre Boulez était venu lui-même faire répéter les musiciens) ; il n'était donc pas question de faire une blague, mais bien de trouver une nouvelle manière d'approcher l'interprétation. La pièce en elle-même, d'une vingtaine de minutes, est une sorte de cérémonie lugubre, lente et violente, où les six instrumentistes, légèrement mis en scène, semblent invoquer quelque chose d'irrémédiablement sombre et chaotique. Le deuxième projet dont je voudrais parler est l'opéra De la terreur des hommes, créé en novembre 2011 par l'ensemble Le Balcon à l'église St Merry à Paris. De la terreur des hommes est un opéra de chambre d'environ une heure et demi, pour cinq chanteurs et treize instrumentistes, qui raconte la dernière nuit d'une prise d'otage, dans une église cernée par la police, et où la réalité glisse peu à peu vers quelque chose de plus étrange et mystique. Ici le travail de collaboration a évidemment été un élément clé de la production. Avec le librettiste bien sûr, mais aussi avec le metteur en scène, toute l'équipe de la scénographie, et le chef d'orchestre. Ce qui est intéressant est que ce travail de collaboration a commencé avant l'écriture, et a donc participé à la création. Ce n'était pas une collaboration par juxtaposition, l'un après l'autre, mais une collaboration par intrication, avec un système d'échanges, d'aller-retours et de développement participatif. Enfin, le troisième projet dont je voudrais parler est l'arrangement que j'ai fait de la Symphonie Fantastique d'hector Berlioz, au festival de la Côte-Saint-André avec l'ensemble Le Balcon et l'ensemble à Vents de l'isère, en septembre L'idée derrière cet arrangement n'était pas de faire une transcription exacte de la partition de Berlioz, mais de faire une sorte de re-création, plus libre, en gardant la symphonie comme cadre, mais en imaginant son aspect spectaculaire (dans le sens de spectacle total) dans un contexte un peu plus contemporain. Il s'agissait donc pour moi de pousser, d'exagérer les gestes musicaux et théâtraux du compositeur, d'en faire quelque chose qui soit spectaculaire d'une autre manière, et surtout d'un autre temps. Il y avait deux ensembles, l'un (Le Balcon) de vingt musiciens professionnels sonorisés, sur scène ; l'autre (l'ensemble à Vents de l'isère) de soixante musiciens amateurs, autour de la scène et du public (le concert était en plein air). L'un des partis pris pour l'écriture était d'avoir une totale liberté autant dans l'instrumentation (d'où la

4 présence d'une guitare électrique, d'un synthé très kitch, d'une énorme fanfare l'ensemble à Vents de l'isère d'un cor des alpes, et même de cloches d'église spécialement fondues pour l'occasion), que dans le style (on pouvait passer d'une partie orchestrée comme une symphonie de Mahler à une partie Big Band, à une partie rock pas beau des années 80...). Tout ça n'était pas uniquement un effet voulu pour «contemporainiser» la symphonie, mais venait de la symphonie elle-même, du livret sur lequel elle s'appuie (un adolescent tombe éperdument amoureux d'une inconnue, il la croise dans un bal, il se dit que peut-être elle ne l'aime pas, alors il se suicide en prenant beaucoup d'opium, il se rate et a des délires hallucinatoires où il se voit guillotiné et tourmenté par des sorcières et des démons), et l'incroyable modernité de son orchestration. Avez-vous un site internet ou des liens pouvant illustrer vos réalisations? Un petit opéra de 20 minutes, au festival d'aix-en-provence, avec des explications qui peuvent aider à comprendre certains aspects de ma démarche : Un petit truc où on voit un peu cette Symphonie Fantastique revisitée : html Mes arrangements des Mirages de Fauré : Prix et/ou bourses obtenus Avez-vous déjà obtenu des prix, bourses ou autres récompenses? Si oui, lesquels (merci d indiquer les années d obtention)? Bourse d'aide à l'écriture de la Fondation Beaumarchais-SACD, pour l'opéra De la terreur des hommes, 2010 Bourse d'aide à la production de la Fondation Beaumarchais-SACD, pour l'opéra De la terreur des hommes, 2011 Projets en cours ou en préparation Deux projets majeurs en préparation :

5 La création du spectacle De quoi j'ai l'air, en tant qu'arrangeur et compositeur. C'est un spectacle autour du récital mettant en scène la soprano Julie Fuchs (victoire de la musique 2014, artiste lyrique de l'année). La création d'un opéra au théâtre de l'athénée en octobre 2015, avec l'ensemble Le Balcon, en collaboration avec l'écrivain Federico Flamminio et le metteur en scène Theodore Huffman. Autres informations Vous pouvez ajouter tout renseignement sur vous ou votre parcours qui vous paraitrait pertinent Je travaille beaucoup avec l'ensemble Le Balcon et son chef Maxime Pascal (qui vient de gagner le concours de direction d'orchestre Nestlé and Salzburg Festival Young Conductors Award). C'est un ensemble qui se place dans une démarche très moderne de création et de sonorisation, mais qui fait aussi beaucoup de répertoire, et notamment d'opéras.

6 II. Lettre d intention Décrivez en quelques lignes (1 page maximum) ce que le thème «Chagall et la musique» vous inspire et la création artistique que vous envisagez sur ce thème? Je pense qu'il pourrait être intéressant, dans le cadre du thème «Chagall et la musique», d'aborder le rapport entre le créateur, ce qu'il perçoit de la réalité et ce qu'il en fait. Ce que je trouve fascinant chez Chagall c'est son inconstance, de style, de construction, de couleurs, et qui pourtant trouve sa place dans une formidable cohérence, celle du «presque normal», de la réalité tronquée, du souvenir déformé et onirique. Ce sont des thèmes qui me tiennent à cœur depuis longtemps et qui occupent une place centrale dans mon travail de recherche. La force de la musique vient de ce qu'elle ne peut rien évoquer de précis et de définitif. L'interprétation, sur plusieurs niveaux (acteurs et récepteurs) empêche la concrétisation totale des idées. Il en est de même pour le travail de composition, où le créateur ne peut qu'évoquer, mais ne peut rien montrer. La musique passe par divers «filtres» lors de son écoute : l'analyse inconsciente du moment où l'on entend, le ressenti, la mémoire, l'association libre d'idées, l'anagogie. Ce sont des éléments sur lesquels j'aime jouer, pour créer une sorte de réalité autre où les souvenirs se mêlent, où le réel se confronte au rêve, où l'on est au croisement entre ce que l'on connaît, ce que l'on reconnaît, ce que l'on croit connaître et ce que l'on ne connaît pas. On peut envisager une pièce, peut-être avec un texte, une mise en scène et des chanteurs, où ce rapport étrange à la réalité sert de trame pour développer une histoire. On peut imaginer une musique pleine d'évocations et de fausses références, volubile et poétique. On peut imaginer que la collaboration avec un photographe soit l'occasion de développer plus encore la déformation contrôlée ou non de ce que l'on perçoit du réel, et de ce que l'on veut en montrer. La photographie ne concrétiserait pas les images évoquées par la musique, mais donnerait des pistes, peut-être tronquées, peut-être fausses, mais en tout cas libres pour l'interprétation. C'est en tout cas ce que m'évoque Chagall, et ce que je pense être intéressant de développer, plus que des aspects très concrets de son rapport à la musique, parce que ce serait l'occasion d'un véritable travail de collaboration avec le photographe autour d'un thème qui englobe musique, photographie et bien sûr peinture, qui est la perception d'une œuvre d'art, et sa place dans le rapport de l'homme au monde.