Regards sur les dispositifs nationaux d intelligence stratégique

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1 Séminaire d intelligence BNDES Chambre de Commerce France-Brésil Cultures et pratiques nationales d intelligence Approche comparée: Etats-unis, Chine, Europe, pays émergents Philippe CLERC Assemblée des Chambres Françaises de Commerce et d Industrie Association française pour le développement de l intelligence économique RIO DE JANEIRO 17 octobre 2007

2 If you don t plan for the future, you won t have one! Wayne Rosenkrans Responsable IE, Astra Zeneca «Si tu n as pas de stratégie pour le futur, tu n auras aucun avenir»

3 J ai choisi cette phrase pour introduire nos échanges. Elle me paraît emblématique de notre propos. En effet, elle souligne, que sans anticipation et sans vision, aucune progression, aucun avenir, aucun destin ne sont possible. Dans cette construction, et pour ne pas subir Dans cette construction, et pour ne pas subir la maîtrise de l information et de la connaissance sont devenues les nouvelles armes de la stratégie.

4 PLAN 1 - Montée en puissance des systèmes nationaux d intelligence économique 2 - États-unis: domination et puissance 3 - La Chine: une autre pensée 4 Europe 5 Pays émergents

5 1- Montée en puissance des systèmes nationaux d intelligence - «fin de la mondialisation»? Des indépendances nationales? - Intelligence : capacité de mobilisation de l information, des connaissances et des compétences comme source d avantage.

6 Définition d un système national d intelligence Combinaison des pratiques et des savoir-faire de production, d interprétation, de protection et de diffusion des connaissances développés à l échelle d un pays, entre ses différentes institutions et réseaux pour servir les stratégies individuelles et collectives.

7 - Finalités Produire la connaissance nécessaire à la stratégie des acteurs économiques et sociaux nationaux dans un environnement de globalisation des échanges et de la concurrence. Développer des enseignements d intelligence économique, afin d accroître la capacité collective d interprétation des dynamiques de l environnement, d interprétation de la complexité.

8 Organiser la sécurité du patrimoine des entreprises et des systèmes d information (sécurité économique) Développer des stratégies d influence basées sur l avantage culturel et compétitif du pays pour mieux négocier, coopérer et influencer.

9 Comment s orientent aujourd hui les capacités nationales d intelligence? L intelligence économique dans chaque pays se nourrit d une culture spécifique (latine, asiatique, anglo-saxonne) qui détermine des savoir-faire concurrentiels, partenariaux spécifiques. (Ecole américaine, école suédoise, école française d intelligence...) Un nouveau phénomène apparaît avec la mondialisation: le croisement des cultures s et culture d intelligence économique. Ex. Chine, Canada, France Il existe donc dans les pays ou des groupes de pays des communautés d intelligence.

10 2- Etats-Unis: domination et puissance Les Américains formalisent et pratiquent l intelligence économique moderne dès les années 60. A l origine la culture de la concurrence se diffuse dans et entre les entreprises: competitor intelligence, market intelligence, business intelligence, competitive intelligence. 1980: Michael PORTER publie «avantage concurrentiel» 1986: création de SCIP US, association des professionnels de l intelligence concurrentielle (IBM, Motorola, 3M, Mariott, HP, Chrysler, Boeing ) 1995: Richard d Aveni publie «hypercompetition»

11 Au début des années 1990, les Américains constatent que cette démarche du «business, Competitive, marketing intelligence» des grands groupes qui reste la référence - ne suffit plus pour affronter les stratégies d influence et les affrontement concurrentiels globalisés. Le gouvernement Clinton engage dès 1993 la bataille de l Advocacy Policy et crée une «war room» nationale au sein de l Advocacy center reliée au National Economic Council.

12 Doctrine d intelligence économique ou la stratégie de l intérêt national Messianisme américain «L Amérique est devenue la seule nation indispensable ( ) La plus grande démocratie du monde doit prendre la tête des démocraties ( ) de sorte à poursuivre la mission éternelle de l Amérique» - Clinton (second mandat) «L Amérique doit conduire le monde» - George Bush (Discours sur l état de l Union) 1er février 2006

13 Stratégie de domination technologique par le contrôle des réseaux - Domination des infrastructures technologique nationales et mondiales d information (contrôle des réseaux SSI) -«Shaping the world» - Contrôle de la terre et de l espace par l espace Rapport de la Rand Corporation «Noosphere» et réseau Echelon GPS versus Galileo

14 Stratégie de domination économique L arsenal Réaffirmation du dispositif de compétitivité et de sécurité économique (Exon Florio Act 1988 et Advocacy Act) - Bureau of Industry and Security- Office of Strategic Industries and Economic Security. - Homeland security Policy (Patriot Act, FBI à Cherbourg) Vers «Big Brother»

15 Strategies - L advocacy Policy subsiste, mais depuis 2004 intégré à International Trade Administration. L advocacy Center change de métier: fonction d anticipation(marchés, menaces ) - Affaires civilo-militaires (Ex.Yougoslavie, Irak Halyburton) - Stratégie des fonds d investissement (In-Q-Tel, TPG, KKR, Carlyle )

16 Stratégie de domination culturelle - par les standards éducatifs (économie, management, marketing, gestion, droit des affaires ) - par la tentative de contrôle du secteur desindustries culturelles, vecteurs essentiels des stratégies d influence, qui jouent un rôle central dans les affrontements économiques. Social learning et perception management

17 Stratégie de domination par influence juridique et normative Contrôle du système de régulation de l économie: - normes du droit, éthique et modes de management; - gouvernance de l économie (notation, audit, contrôle de gestion)

18 3- La Chine: une autre pensée a) La Chine dispose d une histoire longue en matière d intelligence économique: recueil systématique d informations et surtout culture (Sun Tze) Les Chinois croisent la culture traditionnelle de «l art de la guerre» et ses nouvelles formes à travers l intelligence économique comme vecteur d accès à l économie de marché. - SCIC, Society of Competitive Intelligence Professionals China (relation France, école suédoise et américaine) - Professeur Qihao Miao, Vice président de SCIC et directeur de l institut des sciences et des techniques de Shanghai. - Enquêtes et publication sur l intelligence concurrentielle (pratiques des entreprises) Chine. Réalité: des concurrents développant des«mix s»

19 b) La politique d innovation en Chine Comment passer du paradigme de l imitation au paradigme de la création? «Les Chinois partagent la croissance, leurs partenaires ne partagent pas suffisamment la technologie» Wu Jianmin, président de l université des affaires étrangères. Le système national d innovation chinois repose sur les investissements étrangers qui contrôlent exportations et importations. Les centres de R&D adaptent les produits aux besoins locaux. Les produits sophistiquées sont importés en Chine et assemblés sur place. Les Chinois sont en dépendance: cerveaux captés par les investisseurs étrangers, standards de production contrôlés par les firmes étrangères, prix des licences sur les brevets très élevés.

20 Riposte Par «l intelligence économique et concurrentielle», accéder à un modèle de développement tiré par l innovation et la créativité (R&D) Par des campagnes de rachat: - le Chinois LENOVO rachète la division PC d IBM - CNOOC (pétrole) tente de racheter UNOCAL (Etats-unis) Où les Chinois découvrent le patriotisme économique américain Par le patriotisme économique: liste des secteurs s

21 c) Province du Hunan: innovation et intelligence économique Lancement d une politique d intelligence territoriale - Le Centre pour les échanges internationaux du département pour la science et la technologie de la province du Hunan; - l Institut de a province du Hunan pour l information scientifique et technologique. Organismes basés sur la Zone nationale de développement industrielle de haute technologie de Changsha. 14 secteurs d activités clés :métallurgie, matériels électriques, ferrovière, chimie, automobile, nouveaux matériaux, biomédical, services aux entreprises, bois et papier, agro-alimentaire.

22 Priorités des dirigeants et plan d action L innovation et l intelligence compétitive pour le développement des entreprises. Mise en oeuvre d une politique publique d intelligence et territoriale. Stimulation et formation des entreprises et des fonctionnaires à l intelligence compétitive. Décision d établir un dispositif d intelligence compétitive en réseaur confié au département pour la science et la technologie de la Province composé par, - le Centre d intelligence compétitive de la Province, - des Centres industriels, - des centres d entreprises.

23 Lancement à travers trois forums sur l intelligence : - un forum institutionnel pour travailler sur les méthodes d appui i et sur la gouvernance; - un forum d entreprises pour débattre des modalités de mise en place d un centre d intelligence compétitive d entreprise; - un forum d experts d intelligence industrielle et compétitive pour p débattre de la mise en place d un Centre d intelligence compétitive tive industrielle ; comment développer les usages de l intelligence compétitive de façon plus efficace?

24 Débat avec des décideurs publics, des experts consultants et des chefs d entreprises - Questionnements - Modalités de mise en place de plateformes dématérialisées de services d intelligence concurrentielle? - comment mobiliser les chefs d entreprises pour qu ils pratiquent l intelligence économique? - méthodes d évaluation des performances des actions d intelligence économique des individus dans les entreprises? - comment améliorer les prestations de service en matière d intelligence économique des «brookers» d information? - constat du rôle majeur du gouvernement dans la promotion de l intelligence économique au niveau national et territorial.

25 4- Europe: stratégie commune, quelle synergie? Des «intelligence s» fondées sur des cultures et des pratiques publiques-privées bien ancrées: école suédoise, britannique, française. Des partenaires concurrents? La Commission européenne et le gouvernement de l Europe entre stratégie industrielle et politique de la concurrence? Quelle stratégie de puissance? Exemple de Galiléo. Penser la synergie: modèle Euréka, modèle Airbus, Eurocopter. Stratégie nationale d intelligence économique: la coopération France- Espagne.

26 5 Pays émergents: développement par l intelligence économique Colloque de Tétouan en novembre 2004: «Intelligence économique et veille : défis et stratégies pour les économies émergentes» Mohamed MBARKI, ancien ministre du Royaume du Maroc, ancien Wali de Tétouan, aujourd hui directeur général de l Agence de développement de la Région de l Oriental posait la question en ces termes: «Comment réussir le développement en situation de déficit de moyens, de faiblesses de ressources, à laquelle s ajoute le caractère désuet des systèmes d information la rareté des relations de partenariat entre l administration, le monde de l entreprise et l université?» Je rajouterais: «comment réussir le développement en situation de relation du faible au fort?»

27 Repenser la coopération internationale par l intelligence économique: l expérience de l Assemblée des chambres françaises de commerce et d industrie. Ecole suédoise et française et pays émergents: coopération par l intelligence économique et sociale versus aide au développement Construire un réseau international d intelligence économique (coopération vertueuse et influence) Quelques laboratoires

28 Colombie: partager les capacités d analyse sur les enjeux de la zone caraïbe. Indonésie: veille et clusters. Création de l institut indonésien d Intelligence compétitive. Maroc: expérience pilote d intelligence économique régionale (L Oriental) Association marocaine d intelligence économique (AMIE)

29 Bibliography - Henry Mintzberg, Strategy Safary, The FreePress, NY, Chung Wei Choo, Information Management for the Intelligence Organization, ASIS, Medford NJ, Unesco, World Information Report, Ph.Clerc, «Business Intelligence», Herring, Jan P. Business intelligence in Japan and Sweden: lessons for the United States, Journal of Business Strategy, v.13, n.2, March/April Richard D Aveni, Strategic supremacy: how Industry Leaders create growth, wealth and power through spheres of influence, Free Press, Qiao Liang & W.Xiangsui, La guerre hors limites, Payot, Paris, Suzanne Berger, How we compete, Doubleday Broadway, Random House Inc Henri Dou, Sri Damayanty Manullang, Competitive Intelligence, CI WorldWide Organization, 2006

30 Thank You for Your warm welcome and for your attention The site of our CI international cooperation network buildt by Professor Henri DOU: