PORTRAITS CROISES : De Fallières à un personnage du XIXème siècle

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1 PORTRAITS CROISES : De Fallières à un personnage du XIXème siècle Elèves de Quatrième du collège André Crochepierre de Villeneuvesur-Lot Itinéraire de Découverte : Histoire / Français sous la direction de Valérie Messenguiral, enseignante de Lettres et Nathalie Casas-Dessagne, enseignante d histoire avec le partenariat de Florent Boudet, professeur d Histoire, au service éducatif des Archives départementales d Agen et Sophie Gayet, animatrice culturelle du musée du liège et du bouchon de Mézin. Dans le cadre de la Convention éducative du Conseil général. 1

2 Plan de l activité : I) les personnages : décrire pour dresser un portrait II) les lieux de vies : mettre le personnage dans son contexte III) Mettre en scène les personnages créés par les groupes 1ère sortie : (4 décembre 2007) Sorties pédagogiques L observation et l analyse au Musée de Mézin et dans la ville de Mézin visite du musée + patrimoine urbain sur 19e siècle : pré-industrialisation - support de l'exposition Fallières 1. Présenter le monde ouvrier et l atelier artisanal : transition entre le monde pré-industriel et l usine 2. Montrer le patrimoine bâti de Mézin lié à l activité bouchonnière 3. Présenter FALLIERES, témoin de l ascension politique de la bourgeoisie provinciale à partir de l Exposition du Musée 2 ème sortie : (14 janvier 2008) Ateliers pédagogiques aux Archives départementales: La République au temps de Fallières 3ème sortie : (31 janvier 2008) - lectures de Florant sur A. Fallières et son époque - échanges et discussions sur les recherches, l'écriture, la mise en scène, comment rendre un personnage vivant... Assister à un atelier théâtral animé par le comédien Florant au théâtre de Mézin, créé en 1900 et restauré en conservant le style Belle époque : lecture sur Fallières et son temps Puis discussion sur la construction des personnages, l appropriation des sources des Archives au service de la création théâtrale. 2

3 Un président, une république, la «Belle Epoque» Sur les chemins du droit Armand Fallières Photographie du grand père d Armand Fallières sur le mur de l église de Mézin, Archives départementales Liste des avocats de Nérac, collection privée Tableau de la maison natale de Fallières Tableau de Fallières à 17 ans, lycéen à Angoulême, réalisé par son oncle Lurarey ; collection privée Lettre d Armand Fallières à ses parents : «je me mets au dessus de l Homme, qui, dans l indépendance de sa conscience, éclaire la Justice, ou fait tomber de la tribune politique les leçons que les gouvernements recueillent en silence et que les peuples couvrent d applaudissements.» Fallières est né le 6 novembre 1841 à Mézin. Son père était géomètre arpenteur. Sa mère est fille d un greffier de justice de paix. A 13 ans, il est envoyé au lycée d Angoulême. Il obtient son bac de lettres en 1860 puis à Bordeaux, il a son bac de Sciences. Il arrive à Paris dans une pension. Il fréquente peu la faculté mais beaucoup les cafés républicains et les cercles clandestins. Echouant à ses examens, il est rappelé en Gascogne. Son projet de jeunesse est : «j abattrai l empire et dresserai ma fortune publique sur les ruines du régime abhorré». En 1866, il s inscrit au tableau des avocats de Nérac où il gagne une réputation de défenseur du peuple et de la République. Armand Fallières entre en politique : en 1868, il fait sa première candidature aux élections municipales de Nérac pour les Républicains. La guerre contre la Prusse détruit le Second Empire en Au service du principe républicain Caricature : Fallières, ministre de l Instruction publique et des Beaux-arts, Archives départementales du Lot-et-Garonne Courrier des Grands électeurs, collection privée Lettre : placard électoral d Armand Fallières, collection privée Tract politique, Archives départementales. En 1890, Armand Fallières est élu sénateur. Il devient président du Sénat en 1899, succédant à Emile Loubet. 3

4 Armand Fallières n est pas un président célèbre de la IIIème République, pourtant, il a permis sa restauration avec Gambetta, Ferry, Waldeck Rousseau et Clemenceau. Il est l héritier du message révolutionnaire qui a ouvert la voie à un projet de société nouvelle fondée sur le droit, l éducation et les libertés. La présidence vue par Armand Fallières Photographie officielle : Portrait d Armand Fallières lors de l investiture avec l insigne de la Légion d honneur: couverture du Petit Journal, Archives départementales Dessin, Congrès de Versailles pendant le scrutin, Fallières préside l Assemblée nationale qui vient de l élire président, Archives départementales. Couverture du Petit journal, 4 portraits des candidats : Bourgeois, Doumer, président de la chambre des députés, Fallières, président du sénat et Rouvier, Archives départementales. En janvier 1906, Armand Fallières, président du Sénat affronte le candidat des droites, Paul Doumer pour l élection présidentielle. Elu président, il répond à une interview. Le journaliste lui demande ses impressions : Il lui répond qu il était beaucoup trop fatigué pour en avoir mais s il avait perdu sa déception aurait été grande. Il lui demande s il est pour le renouvellement du mandat présidentiel. Il répond qu il est contre, il ne se représentera pas devant le congrès en 1913 car il aura 71 ans. Se jugeant trop vieux, il dit vouloir se retirer comme un vieillard qui après avoir connu les honneurs, sait conserver son indépendance et sa simplicité comme simple citoyen. A la question : «Quels sont, dans votre vie politique les faits qui ont, selon vous, déterminé le choix de l Assemblée nationale?». Il répond : «il va de soi, c est tout mon passé, je suis resté fidèle à l idée républicaine et à la démocratie.» 1906, l évènement, le président à Nérac Document utilisé : Compte-rendu de la «Dépêche du 30 septembre 1906, Archives départementales. Sa progression politique est avocat, conseiller municipal, maire, conseiller général,député, ministre, président du conseil, président du Sénat et Président de la République. Il a été ministre de l Intérieur, de l Education nationale. Ces ministères sont essentiels dans la IIIème République 4

5 Son image de gascon est celle d un gros mangeur, bon vivant : c est positif en Lot-et-Garonne mais c est celle d un fainéant, incompétent, ivrogne, francmaçon, anti-clérical à Paris. Pourtant, c est le premier magistrat de l Etat et de la République. Fallières participe à la fête républicaine, l hymne de la Marseillaise et le banquet républicain sont très importants. 1913, Fallières et «son cher Loupillon». Documents utilisés Photographie : Monsieur et Madame Fallières à Loupillon, Archives départementales Caricature : La retraite d Armand Fallières, Archives départementales Photographie, Le président Armand Fallières dans ses vignes, Archives départementales Carte postale, la façade du Loupillon, Archives départementales En 1913, c est la fin de son septennat. Il se retire des affaires publiques. Il retrouve son goût pour la viticulture dans le domaine du Loupillon. Il se consacre alors à sa famille et à ses vignes. Armand Fallières a une femme : Jeanne, un fils aîné André et une fille, Anne. Le château de Fallières a été vendu à son père. Il est composé de 29 hectares de terres en 1844, un parc arboré audelà duquel s étendent les champs et les vignes. Son père était donc riche. Les vignes de Fallières ont été détruites par le phylloxéra. Il meurt en juin La France et la République au temps d Armand Fallières Un long cheminement : de la monarchie à la République : Avant 1875, 3 monarchies entre 2 empires et 2 révolutions ont eu lieu. En1879 : c est le vote républicain majoritaire dans toute la France contre les Monarchistes, les bonapartistes et les Nationalistes La IIIème République et ses institutions : L organisation des pouvoirs est faite par les lois constitutionnelles et l amendement Wallon de 1875 Un président du Conseil gouverne, une Chambre des députés: c est l Assemblée nationale et le Sénat sont très importantes. 5

6 La IIIème République s affirme et s affiche : Des principes, des valeurs et des symboles. Par ses symboles, la République s inscrit dans le quotidien des Français, dans les paysages et contribue à l unification de la Nation. Le mérite, le progrès, le travail, l ascension sociale, les élections, le service militaire, le drapeau tricolore, la Marianne dans les mairies, les écoles sont très importants. Un bulletin de vote républicain en 1881, Archives départementales. Les symboles de la République sont Marianne et le drapeau tricolore. La devise républicaine reprend les grands idéaux : l éducation par l école et l armée, la liberté de la presse et la fraternité. Le modèle républicain est la démocratie parlementaire, l unité nationale, le suffrage universel masculin. Le projet républicain est la prospérité : le bonheur pour tous. Une série de lois enracine le régime républicain Des lois émancipatrices : 1880 : liberté de réunion 1881 : liberté de presse et d affichage 1882 : loi sur l école publique, gratuite, laïque et obligatoire 1884 : autorisation des syndicats ; liberté de conscience, rétablissement du divorce 1901 : loi sur les associations 1905 : séparation des Eglises et de l Etat. malgré les crises : l agitation anarchiste (attentats) le boulangisme le débat de la peine de mort les scandales financiers l affaire Dreyfus la question sociale La France est au cœur du concert des nations avec le pacifisme et l alliance avec l Angleterre et la Russie à la veille de la première Guerre mondiale. 6

7 L Eglise au cœur du projet républicain? Photographie de l église paroissiale Saint-Anoine de fumel en 1865 construite d après les plans de Verdier en stylle néo-gothique. Photographie de Roger Viollet : manifestation contre l inventaire de l église Sainte Clotilde à Paris. Carte postale d une scène de procession à Bon Encontre. Peinture de Fernanad Solretté ( ) originaire d Aiguillon, montrant des fidèles majoritairement des femmes à la confession. Ces documents rappellent l importance de l Eglise et le développement des pèlerinages. L école pour les enfants de la République Photographie de l école Saint-Pierre de Buzet, Archives départementales Carte postale de l éducation physique de l école de garçons, Archives départementales. Carte postale de l école des filles de Monflanquin, Archives départementales. L éducation civique et morale est un pilier des programmes scolaires de la IIIème République. L éducation physique pour les garçons sert d entraînement militaire. Les écoles qui accueillent les filles sont construites sur le même modèle à partir de les villages La mairie : clé de voûte de la République dans les villes et Plan de la mairie de Sainte-Livrade construite en par l architecte Gaston Rapin, Archives départementales. Photographie de la mairie de Mézin reconstruite en 1904 suite à un incendie, Archives départementales. La mairie possède un buste de Marianne souvent en terre cuite. Les conseillers municipaux commandent ces bustes volontairement et obligatoirement car ils soulignent l attachement à la France Républicaine. L architecture des mairies est solennelle. Les citoyens se rendent à la mairie pour voter : c est le lieu de la citoyenneté. L isoloir ne devient obligatoire qu en

8 Mézin, la ville natale d Armand Fallières au temps de la République et de l âge industriel. C est une ville de 3000 habitants vers 1900 (1500 aujourd hui).dont 1500 ouvriers qui parlaient le gascon Elle est située à la frontière des Landes. Ses activités étaient la vigne et le liège. C est à l origine un village médiéval. L église en est le centre. Sous la IIIème République, la mairie y est construite à côté et les maisons sont détruites, y compris celle de Fallières Elle compte 30 à 40 usines de bouchonneries. Une bouchonnerie pouvait employer jusqu à 50 ouvriers. Elles sont construites au centre du village. Les maisons ouvrières et celles des patrons sont d un côté et de l autre d une rue mais dans le même quartier. La maison ouvrière est composée d un étage avec 2 fenêtres, une porte simple, avec 2 pièces : une pièce de vie et une chambre commune à toute la famille à l étage. Les ouvriers avaient un jardin potager qui permettait d améliorer leur condition de vie, de se nourrir mieux. Ils étaient loués peu chers. Un bain public servait à se laver parce qu il n y avait pas de salle de bain. La douche était une fois par semaine souvent le samedi car le dimanche matin, c était la messe. L ouvrier était payé à la semaine en argent liquide. Les femmes étaient moins bien payées que les hommes. Ils avaient souvent des accidents. Le travail était dangereux. Les ouvriers se sont regroupés pour revendiquer plus d argent grâce aux syndicats. Ils ont les premiers congés payés en 1936 seulement. Dans l industrie, ils font grève contre des conditions de travail misérables. Les piquets de grève empêchent d aller au travail. Une dame âgée du village qui a travaillé dans la bouchonnerie a dit : «c était la misère plus que la misère.» 8