Dr Dorothée Lécallier SFA - IPPSA. Saint-Brieuc 18 octobre 2011
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- Marie-Paule Adélaïde Leroy
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1 Dr Dorothée Lécallier SFA - IPPSA Saint-Brieuc 18 octobre 2011
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6 Les seniors consomment de l alcool Surtout les hommes La quantité bue est moindre qu aux autres âges de la vie L ivresse est rare (ne pas sous-estimer les binges 14 %, 3 % ) Blazer. 2009; Am J Psychiatry La population des plus de 65 ans est très hétérogène Peu de données sur les 75 ans et + (conso, risques, efficacité des interventions)
7 Les 65 + sont encore peu rencontrés dans le réseau addictologique et pourtant les interventions sont reconnues comme efficaces Où les rencontre-t-on? soins primaires (des MG aux urgences) consultations spécialisées (mémoire, douleur ) domicile, pharmacies, institutions Identifier des situations jusqu à présent peu prises en compte par les sujets âgés ET par les soignants Pour des bénéfices attendus à distinguer de ceux attendus chez les adultes plus jeunes Amélioration de la qualité de vie Maintien à domicile Espérance de vie en France Femmes Hommes à 65 ans 22,4 17,9 à 75 ans 13,9 11 à 80 ans 10,3 8,1 Espérance de vie sans incapacité
8 Soins Dommages sévères ou dépendance Prévention secondaire Risque élevé ou dommages débutants Prévention primaire Pas de risque ou risque faible
9 pour les hommes : pas plus de 21 verres par semaine pour les femmes (hors grossesse) : pas plus de 14 verres par semaine pas plus de 4 verres par occasion pas d alcool dans l enfance pas d alcool en cas de... maladie chronique traitement responsabilités qui nécessitent une parfaite vigilance conduite d une machine pas d alcool pendant la grossesse au moins un jour par semaine sans aucune boisson alcoolisée
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11 Les interactions entre l alcool et le vieillissement peuvent avoir des conséquences sérieuses Augmentation des risques de Chutes Accidents de la voie publique avec risques plus élevés de handicaps et de décès que chez les sujets plus jeunes Dépression Confusion (risques d'erreurs diagnostiques)
12 Apparition ou aggravation de symptômes troubles digestifs, incontinence, insomnie Augmentation du risque de certains cancers cavité buccale, colorectal, sein Réduction de l efficacité de certains traitements antihypertenseurs par ex Augmentation des effets de certains traitements aspirine, antidépresseurs Mauvaise observance médicamenteuse Diminution possible de la capacité à accomplir les activités quotidiennes, et diminution de l «état fonctionnel»
13 L'alcoolodépendance ancienne ou de survenue tardive des critères diagnostiques parfois difficiles (DSM) des critères spécifiques chez la PA chutes et accidents «incohérence alimentaire» problèmes familiaux, maltraitance conséquences organiques une tolérance moindre mal reconnue ou minimisée par les soignants elle doit être traitée de façon spécifique
14 Les complications sont pluri-organiques - Digestives, cardio-vasculaires, nutritionnelles - Neurologiques (encéphalopathies, Sd déficitaire, HSD, comitialité) - ORL et orthopédiques -. Les effets psychologiques - Anxiété : Alcool apaise puis génère des tensions - Alcool à visée antidépressive - Risques suicidaires (+++) Les conséquences sociales - Désinvestissement, retrait, isolement - Incurie - Détresse vitale L'attitude des soignants
15 Quand ça paraît évident... Mais aussi et surtout dans les situations peu spécifiques "puce à l oreille" troubles du caractère, irritabilité, tendance à l'isolement, troubles de l'humeur, anxiété, troubles du sommeil, troubles mnésiques, propos incohérents, troubles du comportement, confusion, agressivité, incurie, dénutrition, chutes, accidents, fractures répétées, réaction inattendue à un médicament (psychotrope)
16 Les moyens du repérage ne manquent pas: formels (questionnaires) ou informels (entretiens) Et pourtant les réticences ne manquent pas... Place de l'alcool dans la relation Stratégies de soin peu connues ou jugées inefficaces Représentations de l'alcool, du vieillissement, de la mort À quoi bon?? On ne va pas aussi lui retirer "ça" Sujet intime Peur de blesser Jugement des proches, des autres soignants
17 La biologie La CDA Les questionnaires Berks J. et McCormick R Screening for alcohol misuse in elderly primary care patients : a systematic literature review. International Psychogeriatrics (20): DETA (CAGE) + T-ACE AUDIT + AUDIT-C + AUDIT-5 FACE * MAST, MAST-G, SMAST, SMAST-G ARPS, sharps, CARPS
18 en grammes d alcool pur ou en verres standard Description d une journée type Question ouverte? Que consommezvous comme boissons contenant de l alcool? Que buvez-vous pendant les repas? Le vin et la bière sont rarement considérés comme de l alcool par les personnes âgées
19 > 12 Dep Faible risque > 12 Risque 7 élevé 6 1/ A q u e l l e f r é q u e n c e v o u s a r r i v e - t - i l d e c o n s o m m e r d e s b o i s s o n s c o n t e n a n t d e l ' a l c o o l? Jamais 1 fois par mois 2 à 4 fois 2 à 3 fois 4 fois ou plus ou moins par mois par semaine par semaine 2/ C o m b i e n d e v e r r e s s t a n d a r d b u v e z - v o u s a u c o u r s d u n e j o u r n é e o r d i n a i r e o ù v o u s b u v e z d e l ' a l c o o l? un ou deux trois ou quatre cinq ou six sept à neuf dix ou plus 3/ Au cours d une même occasion, à quelle fréquen ce vous arrive -t-il d e boire six verres standard ou plus? jamais moins d une fois une fois par mois une fois par chaque jour par mois semaine ou presque 4/ Dans les douze d erniers mois, à quelle fréquen ce avez -vous observé que vous n étiez plus cap able d e vous arrêter d e boire après avoir co mmencé? jamais moins d une fois une fois par mois une fois par chaque jour par mois semaine ou presque 5/ Dans les douze d erniers mois, à quelle fréquen ce le fait d 'av oir bu de l'alcool vous a -t-il emp êché(e) d e faire ce qu 'on attend ait no rmalement de vous? jamais moins d une fois une fois par mois une fois par chaque jour par mois semaine ou presque 6/ Dans les douze d erniers mois, à quelle fréqu ence, après un e période de fo rte conso mmation, avez -vous dû boire de l alcool d ès le ma tin pour vous remettre en forme? jamais moins d une fois une fois par mois une fois par chaque jour par mois semaine ou presque 7/ Dans les douze dern iers mois, à qu elle fréquen ce avez -vous eu un sentiment de culp abilité ou d e regret après avoir bu? jamais moins d une fois une fois par mois une fois par chaque jour par mois semaine ou presque 8/ Dans les douze d erniers mois, à quelle fréquence avez -vous été incapable d e vous souvenir de ce qui s'était passé la nuit précéd ente p arce qu e vou s aviez bu? jamais moins d une fois une fois par mois une fois par chaque jour par mois semaine ou presque 9/ V o u s ê t e s - v o u s b l e s s é ( e ) o u a v e z - v o u s b l e s s é q u e l q u u n p a r c e q u e v o u s a v i e z b u? non oui mais pas dans les douze derniers mois oui au cours des 12 derniers mois 10/ Est-ce qu un ami ou un méd ecin ou un autre pro fessionnel d e santé s est d éjà préoccupé d e votre conso mmation d alcool et vous a con seillé de la diminuer? non oui mais pas dans les douze derniers mois oui au cours des 12 derniers mois
20 9 et + Dep 9 et + Risque 5 élevé 4 Faible risque
21 Un questionnaire destiné aux sujets âgés consommant de l alcool (seul ou en face à face) Son objectif est de repérer les sujets à risque ou qui ont déjà des problèmes liés à leur consommation, du fait de : La quantité ou la fréquence L interaction entre la consommation et l état de santé, la prise de médicaments ou l état fonctionnel Leurs comportements (comme la conduite en état d alcoolisation ou les consommations aiguës épisodiques) Le questionnaire est complété en 10 minutes maximum Une cotation par algorithme détermine si la personne doit être considérée comme à risque ou à problèmes Mise à disposition par internet
22 Savoir évoquer la dépendance et le mésusage en milieu hospitalier et à domicile AUDIT (ou FACE) en repérage ciblé en soins primaires, aux urgences, en consultations spécialisées (neuro, bilan mémoire, psy, douleur ) Au minimum, se poser (et poser!) la question de l alcool
23 Alcoolodépendance les publications font référence à l abstinence elles ne concernent que rarement les plus âgés quid d un objectif de réduction? Mésusage sans dépendance redescendre en dessous des seuils de risque (lesquels?) réduire les dommages (ou l accumulation de risques?) USA : 1 verre standard / j et < 3 verres pas occasion (14 g) Australie : moins que les recommandations adultes Italie : 1 verre standard / j (12 g) Grande-Bretagne, France : pas de recommandations différentes
24 Alcoolodépendance le sevrage : plus facilement hospitalier une offre ambulatoire adaptée l approche multidisciplinaire (psychogériatrie) des groupes d âge homogènes lutte contre l isolement traitements réducteurs de l appétence : pas d études spécifiques (une étude pilote chez des hommes de moins de 70 ans : bonne tolérance et bonne réponse de la naltrexone (Revia ) des résultats globalement positifs dans la littérature facteurs prédictifs : femmes, début récent, durée du traitement, entourage soutenant
25 Mésusage sans dépendance efficacité des interventions brèves sur la réduction de la consommation (Flemming et al. J Fam Pract 99) développement d interventions ajustées à cette population programmes intégrés spécifiques en médecine générale (Etude PRISM-E :Oslin et al. Psychiatr Serv 2006) conseils individualisés délivrés par informatique (Fink et al. J Am Geriatr Soc 2005) Réponses en attente : coût-efficacité (étude en cours) efficacité sur l amélioration perçue de l état de santé
26 L'enjeu est certes de développer des outils de repérage spécifiques et les connaissances des soignants Mais surtout de développer le savoir-faire et le savoir-être ( oser ) Place des intervenants de "premier recours" Le MG Les travailleurs sociaux, infirmier(e)s Les visites à domicile +++
27 L'alcoolodépendance est peu fréquente, grave et curable Les conséquences de l'alcoolisation des personnes âgées sont sérieuses et souvent minimisées Elles apparaissent parfois pour des consommations jugées faibles Une intervention est efficace pour aider à la réduction ou à l'arrêt Il n'est jamais trop tard pour diminuer ou arrêter! Des outils de repérage existent mais ne remplacent pas le dialogue Sensibilisation indispensable des intervenants ayant une responsabilité dans la santé des plus âgés Signes non spécifiques Notion de risque Outils de repérage Moyens d intervention Bénéfices à attendre
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