Ateliers d'écriture créative

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Lucie Laroche
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1 Ateliers d'écriture créative Les Passeurs d'arts Vallée Verte (France)

2 Ateliers animés par Francine Collet Avec la participation de : Anne-Marie Erik Françoise B Françoise C Ghislaine Gilles Ginette Herman Jocelyne Marie Philippe G Philippe M

3 Rue du Port Au numéro 2 de la rue du Port, Monsieur Freynet ramasse, sur le perron de sa maison, le journal que vient de déposer le facteur. Au numéro 6, le vieux Jean Marin, pêcheur à la retraite, rassemble sur son établi les allumettes numérotées de 1112 à Au numéro 3, Mademoiselle Michon ouvre le robinet de sa baignoire. Au numéro 5, une mouche se fait prendre dans un ruban attrape mouches. Au numéro 3, la baignoire de Mademoiselle Michon est à moitié pleine. Au numéro 6, le vieux Jean Marin saisit une allumette au bout de sa pince N 12 et l'enduit de colle spécial maquette. Au numéro 1, il n'y a plus de numéro 1, la maison a explosé avant hier, on ignore encore l'origine de cette explosion. Au numéro 5, la mouche dégage une de ses pattes arrière du ruban collant, mais la patte avant droite se prend un peu plus dans la glue. Au numéro 2, Monsieur Freynet se sert une tasse de café et déplie son journal sur la table de la cuisine. Au numéro 6, Jean Marin colle l'allumette numéro 1123 à l'extrémité de la bôme du clipper. Travail minutieux surtout si l'on sait qu'il doit être exécuté à l'intérieur d'une bouteille. Au numéro 2, Monsieur Freynet renverse son café sur la page trois de son journal. Au numéro 3, Mademoiselle Michon immerge sa tortue dans la baignoire. Au numéro 5, la mouche vrombit, de plus en plus fort. Son aile droite s'est à son tour engluée.

Au numéro 5, une mouche se fait prendre dans un ruban attrape mouches. Au numéro 3, la baignoire de Mademoiselle Michon est à moitié pleine.

4 Au numéro 1, le vent glisse à travers les ruines. Au numéro 4, Madame Arnaud, mère de famille, sort le martinet du placard à balai. Au numéro 1, Monsieur Freynet fait sécher la page 3 de son journal sur le radiateur du salon. Au numéro 6, le vieux Jean Marin a le nez qui le chatouille, il se retient d'éternuer. Au numéro 4, le petit Pierre Arnaud s'est enfermé dans le placard sous l' évier. Au numéro 3, Mademoiselle Michon savonne sa tortue. Au numéro 4, Madame Arnaud a découvert le petit Pierre dans sa cachette. Au numéro 2, la page 3 du journal de Monsieur Freynet s'est enflammée, le feu se propage dans les rideaux. Au numéro 5, la mouche ne vrombit plus. Au loin, on entend la sirène des pompiers. Au numéro 6, le vieux Jean Marin éternue. Au numéro 4, Madame Arnaud frappe petit Pierre avec le martinet. Au numéro 3, Mademoiselle Michon vide sa baignoire. Au numéro 4, le petit Pierre hurle. Au numéro 2, les pompiers évacuent Monsieur Freynet sur une civière. Au numéro 6, l'étrave du clipper s'effondre. L'allumette numéro1026 n'a pas tenu et le vieux Jean Marin a éternué trop fort. Au numéro 6, le vieux Jean Marin jette la bouteille par sa fenêtre et le clipper avec. Au numéro 3, la tortue de Mademoiselle Michon s'en va avec l'eau du bain. Au numéro 4, Madame Arnaud n'entend ni la bouteille briser la vitre de sa cuisine,ni la sirène des pompiers, le petit Pierre

Au numéro 4, le petit Pierre Arnaud s'est enfermé dans le placard sous l' évier. Au numéro 3, Mademoiselle Michon savonne sa tortue.

5 hurle trop fort. Au numéro 1, un pan de mur s'écroule. Au numéro 3, Mademoiselle Michon pleure sa tortue disparue. Au numéro 5, le ruban jaune et gluant se balance doucement au vent de le fenêtre ouverte. Marie Qui vit là? 26 septembre 2015

Au numéro 5, le ruban jaune et gluant se balance doucement

6 Chemin des Girouettes Au n 6, la famille Torbier est en pleine effervescence autour de la voiture sortie du garage. Au n 2, Mme Latouche est sortie sur le perron et regarde l agitation au n 6. Au n 1, les volets des Castagno sont encore fermés. Au n 4, M Jouillon donne des coups de pieds dans sa tondeuse. Au n 2, Mme Latouche sort de son jardin et traverse le chemin. Au n 3, John Smith fait des pompes au rythme des Blues Brothers. Au n 3, John Smith transpire à grosses gouttes. Au n 1, les volets des Castagno sont toujours fermés, mais un filet de lumière filtre au premier étage. Au n 4, M Jouillon met de l essence dans sa tondeuse. Au n 3, John Smith va chercher une bouteille d eau dans son frigo. Au n 3, M Jouillon redonne des coups de pieds dans sa tondeuse sans que celle-ci ne frémisse ni ne gémisse. Au n 5, je ne sais pas ce qui se passe et je ne veux pas le savoir. Au n 6, M Torbier a claqué la portière de la voiture sur les doigts de Jacquou qui se met à hurler. Depuis le n 2, Mme Latouche arrive enfin devant le jardin des Torbier. Au n 3, John Smith prend une douche. Le n 5 me flanque encore plus les pétoches avec le hurlement de Jacquou. Au n 1, les volets s ouvrent sur M Castagno qui grille sa première cigarette, les cheveux en bataille.

Au n 3, John Smith fait des pompes au rythme des Blues Brothers. Au n 3, John Smith transpire à grosses gouttes.

7 Au n 1, Madame enfile son déshabillé transparent et fait claquer ses petites mules à pompons. Au n 5, la porte en fer de la cave grince sans arrêt au moindre courant d air. Au n 6, M Torbier fait crisser les pneus de sa voiture en faisant gicler les gravillons de l allée : il emmène Jacquou aux urgences. Mme Torbier rentre les valises dans la maison. Mme Latouche retourne vers le n 2. Au n 4, M Jouillon s assoit désespéré devant sa tondeuse. Au n 1, une bonne odeur de café s échappe, tandis qu au n 3, John Smith fait jouer ses biceps devant la glace. Françoise C Qui vit là? 26 septembre 2015

Au n 6, M Torbier fait crisser les pneus de sa voiture en faisant gicler les gravillons de l allée : il emmène Jacquou aux urgences.

8 Point sur le «I» Le 14 novembre 1985 en soirée, le seul analphabète du village de Cormon-les-Bruyères a été empoisonné par une poésie douteuse écrite sur un minuscule bout de papier introduit dans un camembert crémeux fabriqué dans la laiterie d Isigny, laiterie où travaillait précisément l auteur des vers, le prénommé Jules le boiteux. On ne sait pas où Arthur avait déniché cette antique lorgnette, mais on suppose qu il l aavait volée dans le grenier de l école, sans doute poussé par la haine qu il portait à Mme Latouche, son ancienne institutrice. Toujours est-il que, tirant son wapiti par la laisse, Arthur s enfila sournoisement dans la ruelle en mâchouillant nerveusement un bâton de réglisse qui ne quittait pas sa bouche édentée. Obnubilé par les points sur les «i» dont il n avait jamais compris à quoi ils servaient, il attacha la laisse de son wapiti à un de ces anneaux qu utilisaient jadis les paysans pour parquer les vaches le jour de la foire, tira la lorgnette de sa poche et décrocha de son épaule la vieille pétoire de son grand père. Alors, il visa, successivement avec sa lorgnette puis avec sa pétoire, et tira en direction du cadran solaire de l église Saint- Antoine du Mouron. C est précisément à cet instant qu une remontée acide de poésie empoisonnée le fit se tordre de convulsions. Il tomba en arrière en bavant, écrasant et empoisonnant en même temps son wapiti.

On ne sait pas où Arthur avait déniché cette antique lorgnette, mais on suppose qu il l aavait volée dans le grenier de l école, sans doute poussé par la haine qu il portait à Mme Latouche, son

9 C est donc depuis cette fameuse soirée du 14 novembre 1985, que le IV du cadran solaire de Saint-Antoine du Mouron à un point sur le «I». Françoise C Logorallye 14 novembre 2015

10 C est ici que toutes les trois semaines, on fait joujou avec Francine. Qu est-ce que vous diriez, si on les attachait à des arbres? Qu est-ce que vous croyez, ils sont morts depuis longtemps Ce sera du bonheur pour tous! Ne faites pas ceux qui ne comprennent pas. Pourquoi ne pas l avoir demandé plus tôt? Si vous ne vous en sortez pas tout seul, appelez un collègue en renfort. Vous allez me suivre au poste, et de suite. Ce sera Noël tous les jours! Ne faites pas semblant de vous tromper, outrage à agent, ça va chercher loin. On verra, on verra Françoise C Générateur de dialogues aléatoires 12 décembre 2015

Pourquoi ne pas l avoir demandé plus tôt? Si vous ne vous en sortez pas tout seul, appelez un collègue en renfort.

11 Allo, c est moi, t es libre ce soir? Ce soir, j aimerai bien, mais Ah, te fais pas de souci, il passera te prendre. Oui, mais est-ce qu à cette heure là? Et pourquoi pas? Parce que le garagiste a dit que Ah, mais c est réglé, il a dit que Ah super! Je croyais qu il lui manquait Oui mais il s est arrangé avec Ah tant mieux, je suis contente, ça m aurait embêtée Tu te fais toujours du souci à l avance. Ba, tu m connais! Bon, alors c est OK. Alors à, et n oublie pas la Non, non, je la mets tout de suite dans le Oui bien frais, c est meilleur. Ça roule! Françoise C Finissez vos phrases! 12 décembre 2015

Je croyais qu il lui manquait Oui mais il s est arrangé avec Ah tant mieux, je suis contente, ça m aurait embêtée Tu te fais toujours du souci à l

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