REPUBLIQUE DU BURUNDI. Ministère des Télécommunications, de l Information, de la Communication et des Relations avec le Parlement ENQUETE SUR

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1 REPUBLIQUE DU BURUNDI Ministère des Télécommunications, de l Information, de la Communication et des Relations avec le Parlement ENQUETE SUR LES CONNAISSANCES, LES ATTITUDES ET LES PRATIQUES (CAP), LES SOURCES ET LES PREFERENCES EN MATIERE DE COMMUNICATION POUR LA SURVIE ET LE DEVELOPPEMENT DE L ENFANT

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3 RAPPORT FINAL Mars 2011 ii

4 Carte n 1 : Régions constituées pour l étude CAP Kirundo Muyinga Cibitoke Ngozi Kayanza Bubanza Karuzi Cankuzo Muramvya Bujumbura- Mairie Bujumbura Mwaro Gitega Ruyigi Bururi Rutana Makamba Km Légende iii

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7 TABLE DES MATIERES PREFACE... 1 SIGLES ET ABREVIATIONS UTILISES...13 RESUME ANALYTIQUE Source de revenus des ménages Paludisme Eau, hygiène et assainissement Alimentation exclusif au sein jusqu âge de 6 mois L alimentation de complément Poursuite de l allaitement jusqu à l âge 2 ans Prise en charge de la diarrhée, des IRA et du choléra Transmission du VIH de la mère à l enfant. 16 CHAPITRE 1: INTRODUCTION Contexte Justification Objectifs de l étude.. 18 CHAPITRE 2: METHODOLOGIE Approche méthodologique Organisation de la collecte Présentation des instruments de collecte Domaine géographique de l étude et populations cibles Domaine géographique de l étude Populations cibles Echantillonnage Base de sondage Cadre de l échantillonnage Calcul de la taille de l échantillon Répartition de l échantillon Pondération Taux de réponse Domaine d étude Phase préparatoire Recherche documentaire Elaboration des documents de collecte Recrutement et formation des enquêteurs et des contrôleurs Enquête pilote et finalisation des outils de collecte Phase de terrain : Déroulement de la collecte sur le terrain Organisation de l équipe de collecte Collecte des données sur le terrain Collecte des données quantitatives Collecte des données qualitatives Codification, saisie et traitement des données 29 3

8 Codification des données Saisie et traitement des données Analyse des données et rédaction du rapport Difficultés rencontrées CHAPITRE 3 : CARACTERISTIQUES SOCIODEMOGRAPHIQUES ET CULTURELLES DES MENAGES ET DE LA POPULATION ENQUETEE Introduction Caractéristiques sociodémographiques du ménage Sexe et âge du chef de ménage Etat matrimonial du chef de ménage Statut d occupation du logement Religion et nationalité du chef de ménage Instruction du chef de ménage Taille du ménage et effectifs des ménages avec des sous-populations particulières Caractéristiques des logements des ménages Types d habitation Matériaux de construction Les chambres à coucher Caractéristiques économiques du ménage Les équipements et biens possédés par le ménage Sources principales de revenu des ménages Incidence des maladies dans les ménages Fréquence du handicap au sein des ménages Fréquence des maladies dans les quatre dernières semaines dans les ménages Connaissances sur la grippe H1N Caractéristiques sociodémographiques et culturelles des enquêtés Effectifs et répartition spatiale Structure par âge et par sexe Caractéristiques sociales de la population Situation matrimoniale L instruction Activité exercée Caractéristiques des enfants des moins de 5 ans Caractéristiques des femmes de 15 à 49 ans.. 45 CHAPITRE 4: MOUSTIQUE, PALUDISME ET UTILISATION DE MOUSTIQUAIRES Introduction Les conditions favorables au développement des moustiques et leurs conséquences Les précautions pour se protéger contre les moustiques à l intérieur des logements Les connaissances sur les personnes les plus exposées aux conséquences des piqûres de moustiques Connaissances et attitudes sur le paludisme et les moyens de lutte. 50 4

9 La reconnaissance des symptômes du paludisme La prévalence du paludisme/fièvre et les comportements des mères en cas du paludisme/fièvre Les sources d information et de conseil sur le paludisme Prévention du paludisme Connaissances et pratiques sur l usage des moustiquaires Connaissances sur les moustiquaires Possession des moustiquaires au sein des ménages L utilisation des moustiquaires Utilisation de la moustiquaire chez les enfants de moins de 5 ans Préférences de la couleur et de la forme de MII Lieu d acquisition de la moustiquaire et le type de moustiquaire utilisé Conclusion 60 CHAPITRE 5: EAU, HYGIENE CORPORELLE ET ASSAINISSEMENT Introduction L accès à l eau potable L assainissement L existence des toilettes dans les ménages L évacuation des ordures ménagères L environnement immédiat des logements L importance accordée aux infrastructures d assainissement Hygiène corporelle/lavage des mains Le lavage des mains à l eau seulement Lavage des mains au savon L hygiène des aliments Conclusion 69 CHAPITRE 6 : ALIMENTATION DU NOURRISSON ET DU JEUNE ENFANT Introduction Connaissance de l allaitement et de l alimentation complémentaire Les avantages du colostrum Période idéale pour l allaitement exclusif La nécessité et les avantages de l allaitement exclusif pendant les six premiers mois de la vie L âge idéal pour le sevrage et le début des aliments de complément Les avantages d un allaitement au sein jusqu à deux ans Les sources d informations sur l allaitement Les causes principales de la malnutrition et sa prise en charge Attitudes et pratiques de l alimentation du nourrisson et du jeune enfant L allaitement dans l heure qui suit l accouchement L allaitement au colostrum Moments d allaitement Fréquence de l allaitement par jour Les pratiques pour stimuler le lait maternel après l accouchement. 82 5

10 L allaitement exclusif jusqu à 6 mois Les pratiques en cas de problèmes d allaitement Le sevrage et l alimentation complémentaire à partir de 6 mois Le nombre/fréquence des repas donnés aux enfants par groupe d âge L allaitement en complément jusqu à 24 mois Les pratiques des parents quand l enfant refuse de manger Diversification des aliments complémentaires Conclusion 94 CHAPITRE 7: PRISE EN CHARGE DU CHOLERA, DE LA DIARRHEE ET DES INFECTIONS RESPIRATOIRES AIGUES (IRA) CHEZ L ENFANT Introduction Choléra Connaissances sur les symptômes et les causes du choléra Attitude des femmes en cas de choléra Moyens de prévention du choléra Diarrhée Connaissances et attitudes des femmes sur la diarrhée Les symptômes et les causes de la diarrhée L attitude des femmes en cas de diarrhée et connaissances des moyens de prévention de la diarrhée Prise en charge de la diarrhée chez l enfant de moins de 5 ans Prévalence de la diarrhée Prise en charge de la diarrhée IRA Fréquence des IRA Les symptômes des IRA Les causes des IRA Réaction des femmes en cas d IRA Conclusion 108 CHAPITRE 8 : SANTE MATERNELLE ET INFANTILE, TRANSMISSION DU VIH DE LA MERE A L ENFANT Introduction Prise en charge de la grossesse et de l accouchement Les consultations prénatales Accouchement Parité moyenne à différents âges Survie des naissances Supplément de vitamines et de minéraux pendant la grossesse et après l accouchement Vaccination des enfants Connaissances des avantages de la vaccination des enfants Pratiques en matière de vaccination des enfants Connaissances sur le VIH/SIDA et les moyens de prévention

11 8.8. Connaissance sur la transmission du VIH/SIDA Connaissance sur la transmission mère-enfant du VIH Opinion des femmes sur le dépistage du VIH pendant la grossesse Opinion sur l allaitement maternel en cas de VIH/SIDA Conclusion.122 CHAPITRE 9 : PROTECTION ET DEVELOPPEMENT DE L ENFANT Introduction Enregistrement des naissances à l Etat Civil Connaissances sur les violences faites aux enfants et les mécanismes communautaires de protection contre ces violences Connaissance sur les violences sexuelles à l égard des enfants L opinion des femmes sur les punitions physiques des enfants Le développement de l enfant Le jeu L existence des places de jeux dans les habitations La pratique des jeux et la place des adultes dans les activités des enfants La formation préscolaire Connaissance des centres d encadrement préscolaire et leur importance Encadrement préscolaire Conclusion CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS BIBLIOGRAPHIE.141 ANNEXES..142 ANNEXE 1: Méthodologie de construction de l indicateur du niveau de vie des ménages 143 ANNEXE 2 : Synthèse des principaux indicateurs de l étude CAP par thème..145 ANNEXE 3 : Les outils de collecte 149 LISTE DES GRAPHIQUES Graphique 1 : Répartition des ménages selon l âge du CM Graphique 2 : Répartition des ménages selon le statut d occupation Graphique 3 : Répartition des ménages selon le niveau d instruction du CM Graphique 4 : Répartition des ménages selon le nombre de pièces par milieu de résidence. 38 Graphique 5 : Répartition de la population en % par grand groupe d âge.. 42 Graphique 6 : Pyramide des âges de la population enquêtée dans l Etude CAP Graphique 7 : Situation des activités de la population enquêtée Graphique 8 : Structure par âge des enfants de moins de 5 ans 45 Graphique 9 : Proportion des ménages qui prennent des précautions pour éviter les 48 7

12 piqûres de moustiques et les principaux moyens utilisés... Graphique 10 : Pourcentage des femmes selon les principales personnes citées comme vulnérables aux piqûres de moustiques, selon les caractéristiques de la femme. 49 Graphique 11 : Prévalence du paludisme/fièvre chez l enfant de moins de 5 ans dans les deux dernières semaines précédant l enquête (en %). 50 Graphique 12 : Réaction des mères en cas de paludisme/fièvre chez l enfant selon les caractéristiques de la mère (en %).. 51 Graphique 13 : Proportion d enfants de moins de 5 ans (en %) selon le traitement reçu lors du dernier épisode de fièvre/paludisme Graphique 14 : Pourcentage des femmes selon la personne qui a prescrit le traitement de l enfant lors du dernier épisode de fièvre/paludisme.. 52 Graphique 15 : Répartition des femmes en % selon les principaux conseillers en cas de paludisme/fièvre. 53 Graphique 16 : Pourcentage des femmes selon les méthodes connues de prévention contre le paludisme. 53 Graphique 17 : Taux d utilisation en % des moustiquaires chez les enfants de moins de 5 ans selon les caractéristiques de la mère et de l enfant Graphique 18 : Graphique:18 Pourcentage des enfants selon le type de moustiquaire utilisé Graphique 19 : Pourcentage des ménages utilisant des toilettes en commun.. 64 Graphique 20 : Répartition des femmes (en %) selon les principales mesures prises pour l hygiène des aliments 68 Graphique 21 : Répartition des femmes (en %) selon leurs connaissances sur l importance du colostrum Graphique 22 : Proportion des femmes qui ne connaissent pas les avantages du colostrum selon la région de résidence Graphique 23 : Proportion des femmes (en %) qui ne connaissent pas les avantages du colostrum selon les caractéristiques de la mère.. 72 Graphique 24 : Proportion des femmes (en %) selon l âge idéal déclaré d allaitement exclusif 73 Graphique 25 : Pourcentage de femmes qui ont donné l âge de 6 mois comme période idéale d allaitement exclusif selon les caractéristiques de la femme. 73 Graphique 26 : Pourcentage des femmes selon l âge idéal d introduction des compléments alimentaires chez l enfant suivant les caractéristiques de la femme. 75 Graphique 27 : Pourcentage des femmes selon leurs opinions sur l allaitement jusqu à deux ans.. 76 Graphique 28 : Les causes de la malnutrition citées par les femmes en % Graphique 29 : Pourcentage des femmes ayant allaité l enfant dans l heure après l accouchement selon certaines caractéristiques de la femme Graphique 30 : Pourcentage des enfants de moins de deux ans ayant reçu le colostrum 80 8

13 par milieu Graphique 31 : Fréquence d allaitement de l enfant selon les caractéristiques de la femme. 81 Graphique 32 : Fréquence d allaitement par jour des enfants (en %) de moins de 6 mois selon les caractéristiques de la mère Graphique 33 : Pourcentage des femmes selon les pratiques faites pour stimuler le lait après l accouchement.. 82 Graphique 34 : Pourcentage des enfants de 0-5 mois exclusivement nourris au sein selon les caractéristiques de la mère 83 Graphique 35 : Types de produits alimentaires donnés aux enfants (en %) de moins de 6 mois dans les 24 heures précédant l enquête.. 84 Graphique 36 : Pourcentage des mères selon l âge déclaré d introduction des compléments alimentaires dans l alimentation de l enfant 86 Graphique 37 : Pourcentage des femmes selon l âge déclaré d introduction des compléments alimentaires dans l alimentation de l enfant selon les caractéristiques de la mère et le sexe de l enfant 87 Graphique 38 : Fréquence des repas journaliers donnés aux enfants de 6-23 mois 88 Graphique 39 : Pourcentage des femmes qui ont cessé d allaiter l enfant selon différentes raisons.. 89 Graphique 40 : Pourcentage des femmes selon leurs réactions quand l enfant refuse de manger Graphique 41 : Proportion des enfants (en %) par types d aliments reçus dans les 24 heures précédant l enquête selon l âge de l enfant. 91 Graphique 42 : Types d aliments donnés aux enfants (en %) selon le milieu de résidence 92 Graphique 43 : Types de repas donnés aux enfants (en %) selon l âge de l enfant 92 Graphique 44 : Types de produits donnés aux enfants (en %) selon l instruction de la mère 93 Graphique 45 : Diversification alimentaire chez les enfants (en %) de 6-11 mois selon le milieu de résidence. 93 Graphique 46 : Diversification alimentaire chez les enfants (en %) de mois selon le milieu de résidence 94 Graphique 47 : Pourcentage des femmes selon les principaux symptômes du choléra connus. 96 Graphique 48 : Pourcentage des femmes selon les principales causes du choléra citées 96 Graphique 49 : Pourcentage des femmes selon la quantité de boisson à donner aux malades en cas de choléra selon les caractéristiques de la femme. 97 Graphique 50 : Pourcentage des femmes selon les principales causes de la diarrhée citées Graphique 51 : Pourcentage des femmes selon les bonnes pratiques à adopter en cas de diarrhée Graphique 52 : Prévalence en % de la diarrhée chez l enfant de moins de 5 ans selon les 101 9

14 caractéristiques de la mère.. Graphique 53 : Pourcentage des enfants pour qui on a augmenté la quantité de boisson lors du dernier épisode de diarrhée selon les caractéristiques de la mère Graphique 54 : Pourcentage des enfants selon les principales boissons reçues durant le dernier épisode de diarrhée selon les caractéristiques de la mère Graphique 55 : Proportion d enfants (en %) pour qui les mères ont diminué la quantité de la nourriture lors du dernier épisode de diarrhée selon les caractéristiques de la mère Graphique 56 : Pourcentage des femmes connaissant l existence des violences sexuelles à l égard des enfants dans leur communauté par région. 126 Graphique 57 : Proportion des femmes (en %) qui ont connu une victime de violences sexuelles dans leur entourage. 127 Graphique 58 : Perception des femmes (en %) sur le sexe de l enfant le plus victimes des violences sexuelles Graphique 59 : Pourcentage des femmes connaissant les mécanismes communautaires de protection contre les violences sexuelles faites aux enfants par région 128 Graphique 60 : Opinion des femmes (en %) sur les punitions physiques dans l éducation de l enfant Graphique 61 : Pourcentage des femmes connaissant l existence d un centre d encadrement préscolaire dans leur communauté selon les différentes caractéristiques Graphique 62 : Opinion des femmes (en %) sur l importance des centres d encadrement préscolaire LISTE DES TABLEAUX Tableau HH.1: Résultats interview / ménages et individuel Tableau 1 : Répartition des ménages selon certaines caractéristiques du CM. 34 Tableau 2 : Distribution des ménages selon le type d habitat par milieu de résidence (en %). 35 Tableau 3 : Distribution des ménages selon le type d habitat par région de résidence (en%). 36 Tableau 4 : Distribution des ménages selon les matériaux de construction et par milieu de résidence (en %) Tableau 5 : Distribution des ménages selon les équipements et biens possédés par le ménage par milieu de résidence (en %) 38 Tableau 6 : Répartition des sources de revenu des ménages selon certaines caractéristiques du CM Tableau 7 : Répartition des ménages possédant un membre qui souffre d un handicap par milieu de résidence 39 10

15 Tableau 8 : Répartition des ménages ayant souffert d une maladie dans les quatre dernières semaines selon certaines caractéristiques du CM Tableau 9 : Distribution des CM en % selon leurs connaissances sur la grippe H1N Tableau 10 : Pourcentage des ménages possédant des moustiquaires 55 Tableau 11 : Nombre moyen de moustiquaires par ménage Tableau 12 : Les principales sources d eau de boisson des ménages. 62 Tableau 13 : Proportion des ménages par type de toilette utilisé 63 Tableau 14 : Mode d évacuation des ordures ménagères Tableau 15 : Pourcentage des femmes se lavant régulièrement les mains à l eau seulement à différentes occasions Tableau 16 : Répartition des femmes en % selon les occasions de lavage des mains au savon Tableau 17 : Les principales sources d information sur l allaitement exclusif pendant 6 mois. 77 Tableau 18 : Les réactions des femmes en cas de problèmes d allaitement chez la mère. 85 Tableau 19 : Age idéal et âge moyen au sevrage des enfants. 88 Tableau 20 : Proportion des mères des enfants de moins de deux ans qui allaitaient encore au moment de l enquête. 89 Tableau 21 : Opinion des femmes sur la quantité de boisson à donner à l enfant en cas de diarrhée Tableau 22 : Règles d hygiènes observées par les femmes pour prévenir la diarrhée chez l enfant de moins de 5 ans 100 Tableau 23 : Pourcentage des femmes selon les principaux symptômes des IRA cités. 104 Tableau 24 : Pourcentage des femmes selon les principales causes des IRA citées Tableau 25 : Les réactions des femmes en cas d IRA. 106 Tableau 26 : Pourcentage des femmes selon les signaux d alerte pour emmener l enfant à l hôpital en cas d IRA 106 Tableau 27 : Répartition des femmes en % selon les principales sources de conseil en cas d IRA chez l enfant 107 Tableau 28 : Distribution des personnes consultées par les femmes pour la prise en charge de leur grossesse selon certaines caractéristiques de la femme. 110 Tableau 29 : Proportion des femmes selon la personne qui les a assistées au dernier accouchement selon certaines caractéristiques Tableau 30 : Nombre moyen des naissances vivantes par âge de la mère Tableau 31 : Nombre moyenne d enfants décédés selon le sexe et certaines caractéristiques de la mère. 113 Tableau 32 : Pourcentage des femmes ayant reçu des suppléments de vitamine A et des minéraux pendant la grossesse ou après l accouchement et lieu de réception, selon certaines caractéristiques Tableau 33 : Distribution des perceptions des femmes sur l importance de la vaccination

16 et les maladies pouvant être évitées par la vaccination selon certaines caractéristiques de la mère/gardienne Tableau 34 : Distribution des femmes selon la vaccination des enfants et certaines caractéristiques de la mère. 116 Tableau 35 : Distribution des femmes ayant la connaissance de l existence du SIDA et les sources d information Tableau 36 : Proportion des femmes ayant déclaré les voies de transmission du VIH/SIDA selon certaines caractéristiques Tableau 37 : Proportion des femmes ayant déclaré les voies de transmission mère/enfant du VIH/SIDA selon certaines caractéristiques Tableau 38 : Distribution des avis des femmes sur le dépistage du VIH/SIDA en cas de grossesse selon certaines caractéristiques Tableau 39 : Distribution des femmes selon leur perception de continuer l allaitement maternel en cas de contamination par le VIH/SIDA selon certaines caractéristiques Tableau 40 : Existence des places de jeux dans les habitations Tableau 41 : Place des adultes dans les activités de l enfant Tableau 42 : Proportion des enfants suivant un programme de formation préscolaire LISTE DES CARTES Carte n 1 : Régions constituées pour l étude CAP... ii Carte n 2 : Pourcentage des ménages possédant au moins une moustiquaire par région 56 Carte n 3 : Situation de l enregistrement des naissances par région au Burundi

17 SIGLES ET ABREVIATIONS UTILISES CAP Connaissances, Attitudes, Pratiques CDS Centre de Santé CEFORMI Centre de Formation et de Recherche en Médecine et Maladies Infectieuses CIEP Centre d Information et d Education en matière de Population et Développement CM Chef de Ménage CSLP Cadre Stratégique de croissance économique et de Lutte contre la Pauvreté FGD Focus Group de Discussion IDH Indicateur de Développement Humain IRA Infections Respiratoires Aigües MICS Multiple Indicators Cluster Survey (Enquête par grappes à Indicateurs Multiples) MII Moustiquaire Imprégnée d Insecticide MSPLS Ministère de la Santé Publique et de Lutte contre le SIDA ND Non déterminé OMD Objectifs du Millénaire pour le Développement OMS Organisation Mondiale de la Santé ONG Organisation Non Gouvernementale ONUSIDA Programme Commun des Nations Unies sur le VIH/SIDA PMS Paquet Minimum des services de Santé PPA Parité de Pouvoir d Achat PTME Prévention de la Transmission Mère-Enfant PVVIH Personne vivant avec le VIH QUIBB Questionnaire Unifié des Indicateurs de Base du Bien-être RGPH Recensement Général de la Population et de l Habitation SETEMU Services des Techniques Municipaux SIDA Syndrome d Immunodéficience Acquis SRO Sachet/Solution de Réhydratation Orale TME Transmission Mère-Enfant du VIH UNICEF Fonds des Nations Unies pour l Enfance (United Nations of International Children s Emergency Fund) USLS/Santé Unité Sectorielle de Lutte contre le SIDA du Ministère de la Santé Publique VIH Virus de l Immunodéficience Humaine ZD Zone de Dénombrement 13

18 RESUME ANALYTIQUE 1. Source de revenus des ménages L enquête CAP montre que 85,4% des ménages vivent principalement de l agriculture, soit 90% dans la campagne et 39,3% en ville où les sources sont plus diversifiées. L agriculture est la première source de revenus dans toutes les autres régions et fait vivre 82,2% (au Nord- Ouest) à 91,4% (Centre-Ouest) des ménages. Cependant, à Bujumbura Mairie, la principale source de revenu est le salaire du chef de ménage (29,5%) suivi du commerce (26,8%). 2. Paludisme La prévalence du paludisme/fièvre est de 36,4% dans les deux dernières semaines précédant l enquête. Le symptôme le plus cité (29,5% des enquêtées) pour reconnaître le paludisme est la montée de la température corporelle. Pour prévenir le paludisme, 66% des ménages enquêtés prennent des précautions pour éviter les piqûres de moustiques. Au sein de cette population qui se protège contre les piqûres de moustiques, seuls 72,9% recourent à des moyens efficaces à savoir l usage des MII. L étude montre que le taux de possession des moustiquaires dans les ménages est de 54,7%. La proportion d enfants de moins de 5 ans ayant dormi sous une moustiquaire la nuit précédant le passage de l enquêteur est de 52,6%. Sept femmes sur dix ne sont pas indifférentes à la forme ou à la couleur de la MII, respectivement pour la facilité d installation et des raisons de salubrité. La radio est apparue comme la principale source d information sur le paludisme et l utilisation des MII (41%). 3. Eau, hygiène et assainissement Dans trois quarts (75,7%) des ménages burundais, l eau de boisson consommée provient d une source d eau potable. Cette proportion est de 89,6% en milieu urbain et de 67,3% en milieu rural. Environ 73,5% des ménages, ont un accès à cette eau de boisson à moins de 30 minutes de distance. Selon l origine de cette eau, 28,8% des ménages consomment l eau des sources aménagées, 34,1% utilisent l eau des robinets publics et 12,8% disposent d un robinet dans le logement ou sur la parcelle. En outre, 7,4% des ménages traitent l eau avant de la boire. Dans un tiers des ménages (35,5%), l environnement immédiat des logements est salubre. Les hautes herbes et les champs autour des habitations (55,9%) restent la principale cause d insalubrité de l environnement immédiat des logements. Les ménages qui utilisent une toilette représentent 97,3%. Les types de toilettes utilisées sont constitués par des toilettes traditionnelles à 53,6%, les trous ou fosses à 31,6%, les latrines améliorées et les toilettes à chasse à 6,3% pour chacun des deux types. Pour mesurer les priorités de la population en matière d ouvrages d assainissement prioritaires, 80% des femmes accordent la première priorité aux latrines aménagées, 9,7% aux fosses à ordures et 11,1% aux caniveaux/fosses septiques (eaux usées). La proportion des femmes se lavant les mains au savon à différents moments critiques se présente comme suit : 46,5% avant de manger, 50,2% après être allées aux toilettes, 43,1% après avoir changé les couches du bébé, 40,4% avant de s occuper du bébé et 38,3% avant de faire la cuisine. 14

19 4. Alimentation exclusif au sein jusqu âge de 6 mois Un peu plus de la moitié (56,5%) des enfants de moins de 6 mois sont exclusivement nourris au sein. Cependant, la connaissance des avantages sur l allaitement exclusif et sur l âge idéal pour l allaitement exclusif (66,4% des femmes donnent 6 mois comme l âge idéal pour un allaitement exclusif) montre qu il y a une différence entre la connaissance et la pratique. C est beaucoup plus chez les jeunes mères, chez les femmes vivant en milieu urbain et chez les femmes de niveau d instruction élevé (secondaire et plus) que les connaissances sur l allaitement exclusif sont bonnes mais avec un faible niveau de pratique (57,9% de femmes en milieu rural allaitent exclusivement les enfants contre 40,5% en milieu urbain). La fréquence de l allaitement montre que 83,4% des enfants de moins de 6 mois tètent au moins 8 fois dans 24 heures et les mères qui allaitent à la demande représentent 83,5%. Pour stimuler le lait maternel après l accouchement, les mères prennent principalement des bouillies (28,6%), boivent de la bière (17,6%) ou allaitent simplement l enfant (15,3%). 5. L alimentation de complément En complément au lait maternel, 37% des mères introduisent des aliments avant 6 mois, 16% à partir de 6 mois et 47% à 7 mois et plus. Les compléments alimentaires sont précocement introduits dans le régime alimentaire de l enfant en milieu urbain, alors que les femmes qui introduisent les compléments au-delà de six mois sont en proportions élevées en milieu rural. La fréquence des repas chez l enfant montre que 44,6% des enfants de moins de deux ans ont moins de 3 repas par jour et 32,9% seulement arrivent à manger 3 fois par jour. Les repas donnés sont composés essentiellement de graines, tubercules et racines (45,5%), des fruits et légumes (37,7%), des aliments cuits dans l huile (27,9%) et des légumineuses (22,9%). La viande (7%), les œufs (4,8%) et les produits laitiers (6 %) entrent en très faible proportion dans l alimentation des enfants. 6. Poursuite de l allaitement jusqu à l âge 2 ans Au moment de l enquête, 95,5% des enfants de moins de deux ans tétaient encore. L âge moyen au sevrage définitif est de 28,14 mois. Cependant, cet âge cache des différences selon le milieu, car les enfants des milieux urbains sont totalement sevrés en moyenne à 18 mois et ceux du milieu rural à 31 mois. La principale raison donnée par les femmes pour arrêter l allaitement de l enfant est la grossesse (parmi les femmes qui ont cessé d allaiter l enfant, 65% l ont fait après avoir constaté qu elles étaient enceintes). 7. Prise en charge de la diarrhée, des IRA et du choléra La prévalence de la diarrhée chez les enfants de moins de 5 ans est de 21,7% dans les deux dernières semaines précédant l enquête. Seuls 54% des enfants qui ont eu la diarrhée ont reçu un traitement approprié. Au sein des enfants qui ont souffert de la diarrhée, les parents ont augmenté la quantité de boisson consommée chez seulement 52,6% d entre eux. Pour le cas du choléra, une proportion relativement importante (35,7%) des femmes ne sait pas reconnaître les symptômes de cette maladie. Concernant les IRA, 45,2% des enfants ont souffert de la toux dans les deux dernières semaines précédant l enquête. La moitié des femmes enquêtées (50,6%) pensent que les IRA sont dues au froid ou aux courants d air et 18% l attribuent à une mauvaise hygiène. Pour protéger les enfants contre les IRA, 49,8% des enquêtées pensent qu il faut couvrir l enfant. 15

20 8. Transmission du VIH de la mère à l enfant - Connaissances Au niveau national 98,4% des femmes ont déjà entendu parler du VIH/SIDA. Le mode de transmission par voie sexuelle, suivi du mode de transmission par injection sont les plus connus (respectivement 94,9% et 93%). Cependant, on remarque que près d une femme sur quatre croit qu on peut contracter le VIH par des piqûres de moustiques (27,7%), une femme sur cinq par la sorcellerie (19,42%), et 7% en partageant la nourriture avec une personne infectée par le VIH. La proportion des femmes disposant d une bonne connaissance sur les différents moments où le VIH peut être transmis de la mère à l enfant (pendant la grossesse, l accouchement ou pendant l allaitement) est de 63, 3%. - Dépistage volontaire au moment de la grossesse Presque toutes les femmes sont d accord pour faire un test de dépistage du VIH/SIDA pendant leur grossesse (96,1%). Cette proportion varie peu entre les deux milieux de résidence. Elle est de 98,2% en milieu urbain et 95,9% en milieu rural. En d autres mots, moins de 2 femmes sur 100 refuseraient encore de se faire dépister pendant leur grossesse en milieu urbain (1,8%) et 4 femmes sur 100 en milieu rural (4,1%). - Opinion sur l allaitement maternel en cas de VIH Seulement une femme sur cinq continuerait à allaiter son enfant en cas de VIH (20,5%). Parmi les raisons évoquées pour arrêter l allaitement maternel, 93,8% des femmes le feraient pour éviter de contaminer l enfant. - Prise en charge de la grossesse et vaccination des enfants Pendant la dernière grossesse, 97,7% des femmes ont consulté au moins une fois un personnel de santé qualifié dont 18,8% des médecins et 78,9% des infirmiers/sages-femmes. Le taux d assistance par un personnel qualifié pendant l accouchement est de 73%. Les femmes qui ont eu des suppléments en vitamine A et en minéraux pendant la grossesse ou après l accouchement représentent 63,8% et le taux de vaccination des enfants est de 96,3%. - Protection et développement de l enfant L enregistrement des enfants à l Etat civil est de 79,5% chez les moins de 5 ans. Une faible proportion des femmes est informée sur l existence des violences sexuelles à l égard des enfants (29,5%) avec 24,4% qui ont connu au moins une victime dans leur entourage. Seules 18,7% des femmes sont informées sur les mécanismes communautaires de lutte contre ces violences et 77,4% pensent que ce sont les enfants de sexe féminin qui sont plus victimes de ces violences que les garçons. En demandant aux femmes burundaises leurs opinions sur l importance des punitions physiques dans l éducation de l enfant, 73,4% des femmes n y sont pas favorables. Seules 24,7% approuvent ces punitions avec une grande proportion des femmes qui se trouvent en milieu rural (25,3%). Peu de femmes (33,9%) sont informées sur l existence des centres d encadrement préscolaire et 3,2% seulement des enfants de moins de 5 ans fréquentent ces centres. 16

21 CHAPITRE 1 : INTRODUCTION 1.1. Contexte Classé 166 ème sur 169 pays sur la base de l Indicateur de Développement Humain (IDH = 0,282 en 2010), le Burundi fait partie des 8 pays les plus pauvres du monde. Le produit intérieur brut par habitant est de 380 $USA en PPA (2009). La guerre que le pays a connue pendant plus de dix-sept ans a compromis les quelques résultats atteints en matière de développement. Ainsi, aujourd hui, il compte 67% de la population qui vit en dessous du seuil de pauvreté contre 36% en Cette pauvreté touche différemment la population selon le milieu de résidence avec une incidence de 34% en milieu urbain contre 68,9% en milieu rural. Ainsi, le milieu rural qui abrite près de 90% de la population (RGPH 2008) compte près de 97% de pauvres alors que le milieu urbain, avec 10 % de la population n en compte que 3%. La profondeur de la pauvreté revêt les mêmes contours que son incidence. Elle est de 23,4% au niveau national avec 10% en milieu urbain contre 24% dans les campagnes (QUIBB 2006). Cette situation d extrême pauvreté s explique essentiellement par une croissance économique insuffisante dans un contexte de croissance démographique soutenue (2,4% par an d après les données du RGPH 2008). A l exception de la scolarisation où on enregistre une évolution significative (le taux net de scolarisation est estimé à 79,1% en 2009/2010 avec un ratio garçon/fille de 0,97 selon le CSLPI ), les autres indicateurs sociaux sont encore faibles. Le taux d alphabétisation des adultes est estimé à 44,7% pour les deux sexes avec un taux respectivement de 34,9% et 57% pour les femmes et les hommes. Malgré l amélioration produite par la déclaration du Gouvernement en 2006 relative à la gratuité des soins de santé pour les mères qui accouchent dans les structures de santé publiques ainsi que pour les enfants de moins de 5 ans, les taux de mortalité infantile (101 d après les statistiques de l UNICEF publiés en 2011 et 103 selon le RGPH 2008) et maternelle (entre 615 d après MICS 2005 et 869 selon l Enquête PMS 2009 pour naissances vivantes) restent élevés. Au rang des facteurs responsables de cette situation précaire de la survie des enfants et des femmes, on peut citer les maladies infectieuses, les pratiques inadéquates en matière d alimentation des enfants (45,1% de taux d enfants souffrant d insuffisance pondérale) ; le non accès universel à l eau potable et à l assainissement de base, le taux relativement élevé de la transmission du VIH de la mère à l enfant (couverture générale de la PTME estimée à 9,9% selon USLS/Santé de 2008) et le faible accès aux services de santé de qualité. Ainsi, le pays se classe au 9 ème rang des pays à haut risque par rapport au niveau de ses indicateurs de mortalité des enfants de moins de 5 ans. On déplore que les pratiques inadéquates d allaitement maternel, le manque d eau potable, les conditions défectueuses d hygiène et d assainissement, la non utilisation des moustiquaires imprégnées d insecticide, affectent directement les conditions de vie de l enfant et de la femme. Parallèlement, la mortalité chez les jeunes enfants est largement tributaire de la prise en charge inadéquate des maladies infectieuses et parasitaires telles que le paludisme, la diarrhée, les infections respiratoires et la transmission du VIH de la mère à l enfant. 17

22 1.2. Justification Face au risque que court le Burundi de ne pas pouvoir atteindre les Objectifs 4, 5 et 6 du Millénaire pour le Développement (OMD), le gouvernement du Burundi et l UNICEF se sont engagés à promouvoir, dans ces importants domaines, des actions de communication et de mobilisation pour le changement de comportement des populations, pouvant garantir les bonnes pratiques liées à la survie et au développement de l enfant. A ce titre, le programme de coopération Burundi-UNICEF insiste sur les interventions de communication appropriées, la mise en place d un partenariat et des alliances entre les leaders et les bénéficiaires, pour faciliter le changement de comportements au niveau individuel, ménage et communautaire. Pour y arriver, il faut cerner les croyances, les attitudes et les pratiques de la population sur les maladies qui frappent beaucoup plus les enfants, leurs causes et le recours thérapeutique en cas de ces maladies ainsi que d autres comportements à risque pour la survie des enfants. Cette programmation est en droite ligne de l appel lancé par l Union Africaine en 2007 pour une action accélérée en faveur de la mise sur pied d un Plan d action vers une Afrique digne des enfants ( ). Cette étude est réalisée dans le but de disposer des indicateurs de connaissances, d attitudes et de pratiques des familles, des communautés et des autorités locales en vue de l adoption des pratiques favorables à la réalisation des droits de l enfant. Elle permet également d avoir des données sur les principaux canaux d information préférés et souhaités par la population pour faciliter l éducation et la sensibilisation afin de promouvoir des comportements favorables à une bonne prise en charge des enfants. A terme, une stratégie de communication pour le changement de comportement adaptée au contexte de chaque localité où l étude a été réalisée et à chaque groupe de population, sera développée pour apporter des réponses efficaces aux besoins des groupes de population vulnérable (enfants de moins de 5 ans, femmes enceintes et allaitantes, etc.). Elle facilitera la mise sur pied d interventions à haut impact pour la survie et le développement de l enfant au Burundi par la promotion d un dialogue national sur les questions qui affectent les enfants et les gardiens d enfants. Ainsi, cette étude constitue une étape importante dans le processus d élaboration des messages plus adaptés destinés au changement de comportements à risque de certaines communautés. Aussi, il a été nécessaire d écouter les populations en charge d enfants de moins de 5 ans (mère ou gardienne) pour mieux apprécier leurs connaissances et leurs comportements individuels et communautaires face à des situations de santé Objectifs de l étude De façon générale, cette étude vise à mettre à disposition, des données de base sur le niveau de connaissances, d attitudes et de pratiques ainsi qu à identifier les sources d informations et de communication utilisées et préférées par les populations en charge des enfants, en vue de revisiter la stratégie de communication pour la survie et le développement de l enfant. Plus spécifiquement, il s agit dans le cadre de cette étude de : Contribuer à l amélioration des systèmes de collecte et de suivi-évaluation en produisant des données qualitatives et quantitatives de base et en calculant les principaux indicateurs de suivi-évaluation sur les connaissances, attitudes et pratiques en rapport avec la survie du nourrisson, du jeune enfant et de la femme; 18

23 Identifier les connaissances, attitudes et pratiques au niveau de la communauté et de la famille, favorables au développement et à l éveil du jeune enfant; Cerner les connaissances, attitudes et pratiques au niveau de la communauté et de la famille relatives à l alimentation du nourrisson et du jeune enfant; Relever les connaissances, attitudes et pratiques au niveau de la communauté et de la famille relatives à l hygiène et à la prise en charge des maladies chez les jeunes enfants; Mesurer les connaissances, attitudes et pratiques au niveau de la communauté et de la famille par rapport à l enregistrement des naissances et aux violences sexuelles à l égard des enfants; Mettre en évidence les fondements socioculturels qui caractérisent les populations des différentes régions et les disparités qui existeraient entre celles-ci en matière de prise en charge de l enfant ; Inventorier et analyser les principales sources d information des communautés et évaluer les pratiques en cours, en matière d information et de communication (type de sources, de canaux d informations utilisés et préférés par les populations); Mettre en évidence les disparités entre les différentes régions du pays, en rapport avec les thématiques abordées ; L étude s articule autour de 8 chapitres : Le premier chapitre éclaire le contexte et les objectifs de l étude et décrit la méthodologie utilisée ; Le deuxième chapitre étudie les caractéristiques sociodémographiques des ménages et de la population enquêtée ; Les six derniers chapitres présentent les principaux résultats relatifs aux six thématiques de l étude (eau hygiène et assainissement, moustique-paludisme et utilisation de moustiquaire, alimentation du nourrisson et du jeune enfant, prise en charge de la diarrhée, des IRA et du choléra chez l enfant, santé maternelle et infantile, transmission du VIH de la mère-enfant, la protection et le développement de l enfant) ; La conclusion chapote l étude en dégageant les principales recommandations d ordre programmatique. 19

24 CHAPITRE 2: METHODOLOGIE Pour faciliter la compréhension des résultats de cette étude, ce chapitre présente la démarche méthodologique utilisée pour l organisation de la collecte et le traitement des données ainsi que les problèmes rencontrés Approche méthodologique Organisation de la collecte L étude comprend deux volets complémentaires : un volet quantitatif et un autre qualitatif. La collecte des données quantitatives a permis de mobiliser des informations sur le niveau de base des indicateurs sur les connaissances, attitudes et pratiques relatives à la survie du nourrisson et du jeune enfant et à la santé maternelle ainsi que sur les principales sources d information des communautés sur les bonnes pratiques de santé et d hygiène. En complément de ces données quantitatives, une enquête qualitative s est avérée nécessaire, sous forme de consultations participatives, entreprises parmi les principales couches de la population responsables des soins des enfants à différents niveaux. Cette approche qui saisit le vécu quotidien des acteurs permet la mise en évidence des significations et leur hiérarchisation. Elle vise à atteindre par des entretiens approfondis ou par des discussions de groupes, une saturation des représentations d une population cible donnée. A travers un croisement des informations données par les informateurs, l on organise ainsi les perceptions des acteurs interrogés de façon à faire ressortir les noyaux durs et cohérents de leurs propos. Cette approche a ainsi permis de mieux documenter le milieu socio-culturel et de dégager la diversité des pratiques courantes relatives aux différentes thématiques, en vue de l élaboration de messages plus adaptés destinés au changement de comportements à risque de certaines communautés. L'objectif recherché de ces interviews à caractères socio-anthropologiques, n a donc pas été d'extrapoler à l'ensemble de la population les informations ainsi recueillies, mais de permettre d'avoir des explications pertinentes des faits relevés par l approche quantitative. Par ailleurs, l UNICEF ayant fourni ces dernières années des efforts appréciables dans tous ses domaines d intervention prioritaires, cette étude permettra à l organisation de suivre l évolution des indicateurs sociaux dans ces domaines afin de mieux articuler et planifier ses interventions futures pour plus d impact sur les populations, notamment les enfants et les femmes enceintes. Un certain nombre de thèmes ont été abordés, d une part sous l angle quantitatif à travers un questionnaire dont la structuration a été dictée par la logique du questionnement ou de l orchestration de l interview, d autre part, sous des aspects qualitatifs au travers des guides d entretien. Les questionnements ont ainsi porté sur les thèmes prioritaires suivants : Eau, hygiène et assainissement ; Alimentation du nourrisson, des jeunes enfants et des femmes ; VIH/SIDA et TME ; Moustique, utilisation de moustiquaire ; Prise en charge des maladies (paludisme, diarrhée, IRA, choléra) ; Santé maternelle et infantile; Développement du jeune enfant; 20

25 Protection (Enregistrement des naissances et violences sexuelles) ; Grippe H1N1. Les questions dans l approche qualitative devaient permettre de cerner au niveau de chaque thème, les croyances des populations et leurs représentations des origines et des causes des maladies, leurs perceptions, leurs opinions et leurs attitudes par rapport aux liens entre certaines pratiques inadéquates et la morbidité ou les risques encourus, le recours thérapeutique, ainsi que les types de blocages que la population cible évoque pour justifier la non adoption des pratiques adéquates pour chacune de nos thématiques Présentation des instruments de collecte Dans l approche quantitative, trois types de questionnaires ont été conçus : Questionnaire ménage ; Questionnaire femme (15-49 ans) ; Questionnaire enfant de moins de cinq ans. En ce qui concerne l approche qualitative, il s agit des grilles d entretien (FGD et entretien individuel), conçues sur les mêmes thèmes, comportant certains aspects des questions insuffisamment abordées dans les aspects quantitatifs ou plus indiqués dans ce type d'approche (causes, raisons, pesanteurs, sources d'information, préférences, etc.) Domaine géographique de l étude et populations cibles Domaine géographique de l étude Cette étude a été menée sur toute l étendue du territoire national que nous avons subdivisé en six «régions» qui sont des domaines d étude. Ce découpage reprend celui du Ministère de la Santé publique et de Lutte contre le Sida (MSPLS) qui catégorise les provinces du pays en régions sanitaires. La mairie de Bujumbura, compte tenu de sa spécificité de métropole et eu égard à certaines de ses caractéristiques particulières, a été considérée comme un groupe à part pouvant bénéficier des analyses spécifiques. Les six régions d étude sont les suivantes : Bujumbura Mairie; Région Nord-Ouest regroupant les provinces de Bujumbura Rural, Bubanza, Cibitoke ; Région Centre-Ouest composée des provinces de Mwaro, Muramvya, Kayanza ; Région Nord-Est réunissant les provinces de Ngozi, Kirundo, Muyinga ; Région Sud rassemblant les provinces de Bururi, Makamba, Rutana ; Région Centre-Est constituée des provinces de Gitega, Karusi, Ruyigi, Cankuzo. 21

26 Populations cibles Les indicateurs clés à mettre en œuvre se focalisent sur les connaissances, les attitudes et les pratiques ainsi que les sources d informations et de communication utilisées et préférées, pour éviter les maladies liées à la mauvaise pratique de l allaitement maternel, à la non utilisation adéquate des moustiquaires imprégnées d insecticide, au non respect des règles élémentaires d hygiène, à la transmission du VIH mère-enfant et à la protection et au développement de l enfant. Par conséquent, les populations cibles de l enquête sont composées de membres des ménages de l échantillon, répartis en 3 catégories, à savoir : i) Les membres du ménage pour les caractéristiques générales (informations sociodémographiques, survie des parents des enfants de moins de 5 ans, alphabétisation et éducation pour les plus de 3 ans pour tenir compte de l éducation préscolaire, activité pour les plus de 15 ans, ainsi que des questions sur les caractéristiques du logement ou de l habitat). ii) Les enfants âgés de moins de 5 ans pour les questions de santé, d hygiène, d utilisation de moustiquaires imprégnées et d alimentation spécifiquement pour le groupe des enfants de moins de 2 ans dans cette catégorie. iii) Les femmes de ans pour les questions de connaissances, d attitudes et de pratiques en matière d hygiène, d assainissement, d utilisation de moustiquaires imprégnées, d alimentation du nourrisson et du jeune enfant, de prise en charge de la maladie de l enfant, de la santé maternelle, de la protection et du développement de l enfant. La collecte qualitative a touché les informateurs clés pouvant servir de vecteurs de changement dans ces principaux domaines et thématiques. Il s agit essentiellement des mères des enfants, des responsables administratifs à la base, des personnels de santé, des responsables religieux, des jeunes et différents leaders d opinion Echantillonnage Base de sondage La base de sondage (population et ménages par Zone de dénombrement) est celle issue de la cartographie censitaire mise à jour à partir des données du 3ème Recensement Général de la Population et de l'habitation de 2008 (RGPH 2008). L échantillon a été constitué de façon à produire des estimations et des calculs d erreurs de sondage, basés sur les principaux indicateurs liés essentiellement à la survie des enfants au niveau des régions d études préalablement constituées et par milieu de résidence. Ces zones sont considérées comme des domaines d étude et peuvent être reconstituées à partir d autres études Cadre de l échantillonnage Il n existe pas pour l instant au Burundi, un découpage administratif en termes de régions. Aussi chaque étude, en fonction de ses spécificités, opère un découpage conséquent. 22

27 L objectif est de concevoir un échantillon pouvant fournir des estimations statistiquement fiables : au niveau national, pour chaque milieu de résidence (urbain et rural), et aussi produire les résultats pour chacune des six régions constituées et correspondant aux régions sanitaires. Il convient de noter qu autant pour les besoins de mesure des indicateurs (de niveau) dans la perspective de l évaluation d impact, il est nécessaire de disposer d une taille d échantillon assurant la représentativité, autant la compréhension des attitudes et des comportements peut se passer d une telle exigence. Ainsi, s agissant de l approche qualitative, la mesure des connaissances, d attitudes et de pratiques, en vue de comprendre certaines pesanteurs socioculturelles, ne requiert pas nécessairement un échantillon représentatif de tout le territoire, mais plutôt un échantillon représentatif de toutes les aires géographiques constituées par choix raisonné en six régions, recouvrant l ensemble des habitudes socioculturelles, traditionnelles, religieuses, etc., pouvant déterminer le comportement d un individu, notamment en matière de prise en charge de la santé du nourrisson et du jeune enfant Calcul de la taille de l échantillon La taille de l'échantillon a été déterminé par référence au nombre d'enfants, de femmes ou de ménages à inclure dans l'enquête (population cible). Trois facteurs ont déterminé essentiellement la taille de l'échantillon : i) La prévalence estimative de la variable ou phénomène étudiés (proportion utilisant la moustiquaire) ; ii) Le niveau de confiance visé (en général 95% pour une valeur de Z d à peu près 2) ; iii) La marge d'erreur acceptable (en général moins de 15%). Pour un modèle d'enquête fondé sur un échantillon aléatoire simple, on peut calculer la taille d'échantillon requise en appliquant la formule suivante portant sur le nombre de ménages (n): n = [Z² (r) (1 - r) (D) (NR)] / [(r*k) 2 (p*n h )], où n est la taille de l échantillon, en nombre de ménages, nécessaire pour l indicateur clé. Z² = 4 est la valeur de Z pour arriver à un niveau de confiance de 95 pourcent, r est la prévalence estimée (couverture) pour l indicateur clé, NR=1.05 est le facteur pour augmenter la taille de l échantillon à cause des non réponses potentielles. On ajoute donc 5% à l'échantillon pour tenir compte d impondérables comme les non-réponses ou les erreurs d'enregistrement (Ce taux dérive des estimations fournies par les précédentes consultations). D est le symbole pour «effet de sondage». L'enquête reposant sur sélection représentative des zones de dénombrement, et non pas sur un échantillon aléatoire simple, pour corriger la différence, on multiplie la taille de l'échantillon par l'effet du plan d échantillonnage (D). On suppose généralement que cet effet est autour de 1,2 pour les enquêtes portant sur ce genre de phénomène. k est la marge d erreur tolérée et est définie ici égale à 15% de r ; p est la proportion de la population cible dans la population totale ; n h est la taille moyenne des ménages. Nous avons ainsi eu besoin pour le calcul de la taille de l échantillon, d estimer à partir des bases existantes et validées, le nombre moyen d enfants de moins de 5 ans par ménage et le 23

28 nombre de femmes de 15 à 49 ans par ménage, ainsi que la taille moyenne des ménages. N ayant pas reçu, au moment de la rédaction de la méthodologie de l étude et du démarrage des activités, les données par tranches d âge issues du RGPH 2008, les estimations issues de la MICS2005 ont été utilisées et nous donnaient 1,16 femmes de ans, 0,85 enfant de moins de cinq ans et environ 5 personnes par ménages. Ces chiffres, qui n ont pas du reste beaucoup varié, puisque le RGPH 2008 affiche respectivement 1,1 ; 0,84 et 4,7 (résultats provisoires), nous ont permis également de prévoir le nombre de questionnaires femmes et enfants mobilisés. Ayant retenu comme indicateur clé, la proportion des enfants dormant sous moustiquaires (environ 25%, estimations au moment de l enquête), le résultat du calcul de la taille de l échantillon nous donne environ 800 ménages correspondant à la taille de l échantillon requise dans chaque région plus Bujumbura Mairie, soit environ 4800 ménages retenus au total Répartition de l échantillon L échantillon de l enquête CAP est basé sur un tirage aréolaire, stratifié à 2 degrés. Au premier degré, les zones de dénombrement, unités primaires de sondage telles que définies par le dernier RGPH du Burundi, ont été tirées dans les régions à probabilité proportionnelle à la taille (en nombre de ménages). Au second degré, on a tiré le même nombre de ménages dans chaque zone de dénombrement. La taille moyenne d une grappe (zone de dénombrement) dans cette étude a été estimée à environ 25 ménages, en raison de plusieurs considérations, dont le budget disponible et le temps nécessaire pour une équipe pour accomplir son travail auprès d une grappe (coût de déplacement). Il fallait ainsi environ 182 grappes au total, réparties proportionnellement à la taille de chaque région. Un dénombrement des ménages dans chacune de ces zones de dénombrement a fourni une liste de ménages à partir de laquelle a été tiré, au second degré, un échantillon de ménages. Tous les membres de ces ménages ont été identifiés à l aide d un questionnaire ménage et chaque femme âgée de 15 à 49 ans a également été enquêtée avec un questionnaire individuel femme portant les questions relatives à l enfant de moins de 5 ans dont elle est mère ou gardienne (personne en charge). De même, un questionnaire individuel enfant a été utilisé pour recueillir des informations sur les enfants de moins de 5 ans Pondération Des coefficients de pondération ont été calculés et ajoutés à chaque fichier de données. Ceux pour les données sur les ménages ont été calculés comme étant l'inverse de la probabilité de sélection du ménage, calculée au niveau du domaine d'échantillonnage. Les pondérations des ménages ont été ajustées pour tenir compte des non-réponses au niveau de chaque domaine. Les coefficients de pondérations ont ensuite été normalisés par un facteur constant de façon à ce que le nombre total extrapolé de ménages soit égal au nombre total de ménages nonpondéré (taille de l échantillon de ménages). Les coefficients de pondération pour les données sur les femmes utilisent les pondérations non-normalisées des ménages, ajustés pour tenir compte des non-réponses au questionnaire sur les femmes. Ils ont ensuite été normalisés de façon à ce que le nombre total extrapolé de femmes égale le nombre total de femmes non-pondéré. Il en est de même des coefficients de pondération pour les données sur les enfants qui suivent la même approche que pour les femmes, et utilisent les pondérations non-normalisées des 24

29 ménages, ajustés pour tenir compte des non-réponses au questionnaire sur les enfants. Ces coefficients ont ensuite été normalisés afin que le nombre total extrapolé d'enfants soit le même que le nombre total d'enfants non-pondéré Taux de réponse Tous les 4832 ménages qui ont été dénombrés lors de l enquête CAP 2010 ont été enquêtés avec succès, ce qui donne un taux de réponse de 100% pour les ménages. Au sein de ces ménages enquêtés, 4922 femmes éligibles âgées de 15 à 49 ans ont été identifiées dont 4591 enquêtées avec succès, soit un taux de réponse de 93,3%. Par ailleurs, 4184 enfants âgés de moins de cinq ans ont été dénombrés à partir du questionnaire-ménage. Parmi ceux-ci, les questionnaires ont été remplis avec succès pour 3873 enfants, soit un taux de réponse de 92,6% (Tableau HH.1). Dans l'ensemble, on note que les taux de réponse obtenus à partir de cette enquête CAP sont satisfaisants, compte tenu des réticences observées pour des opérations similaires. La réticence atteint des niveaux relativement élevés dans Bujumbura Mairie comme il est traditionnellement observé dans les milieux urbains (taux de réponse de 85,9% pour les femmes et 86,2% pour les enfants). Tableau :HH.1 : Résultats interview ménages et individuel Nombre de ménages, de femmes et d enfant de moins de 5 ans, et taux de réponse des ménages, femmes et enfants de moins de 5 ans, BURUNDI, Domaine d étude Un domaine d étude est une partie de l univers sondé pour laquelle sont recherchées des estimations et significations. Dans le cas de cette enquête CAP, six domaines ont été retenus. Comme nous l avons souligné, dans chaque région, les grappes qui sont des unités primaires ont été réparties entre les domaines urbain et rural et cela proportionnellement à la taille des populations en milieux urbain et rural. La province n a pas été retenue comme domaine d étude compte tenu de la dimension de la taille de l échantillon et/ou erreurs de sondage, et par conséquent des coûts prohibitifs que cette option aurait engendrés. Néanmoins, afin d assurer une bonne représentativité des ZD et donc des différentes composantes géographiques dans l échantillon national, les unités primaires ont été stratifiées. 25

30 La distinction urbain/rural a suivi la cartographie du RGPH L estimation des paramètres va ainsi distinguer le niveau national, le milieu (urbain et rural) et la région. Il convient de noter que le plan d échantillonnage utilisé dans cette étude surestime l effectif des ménages et de la population en Mairie de Bujumbura et évidemment en milieu urbain, afin de permettre des analyses différentielles dans ces milieux sans courir le problème de petits effectifs. Ainsi, l étude n a pas pour objectif de mesurer les effectifs de la population dans chaque milieu ou dans chaque domaine de l étude. Cependant, pour garder le même sens de l indicateur au niveau global, un coefficient de pondération ramenant les réponses issues des milieux urbains et des milieux ruraux à leur proportion a été appliqué aux données de l enquête Phase préparatoire Recherche documentaire Pour appuyer la conception des outils de collecte et la phase d analyse des données, une recherche documentaire a été faite sur la situation de la survie de l enfant, notamment en ce qui concerne l alimentation, le lavage des mains, l utilisation de la moustiquaire imprégnée d insecticide, la prise en charge des maladies de l enfant, ainsi que sur la politique sanitaire et de santé publique en matière de lutte et de prévention contre les maladies infectieuses. De même, il a été passé en revue les interventions en matière de communication en cours ou menées jusqu ici en vue de promouvoir et d impulser les changements de comportement pour le développement dans les thématiques retenues Elaboration des documents de collecte Les documents à élaborer comprenaient : les questionnaires ménages et individuels (femmes et enfants) et les manuels de l agent enquêteur et du contrôleur, ainsi que les guides d entretiens pour l enquête qualitative Recrutement et formation des enquêteurs et des contrôleurs Une fois la méthodologie et les outils de collecte adoptés, on a procédé au recrutement des enquêteurs et des contrôleurs et à leur formation. La formation des agents enquêteurs a eu lieu du 1 er au 3 avril 2010, et a porté sur le remplissage des questionnaires basé sur des simulations d entretiens favorisant la familiarisation avec le contenu des questionnaires et les techniques d entretien. A l issue de la formation, un test de sélection a été organisé pour recruter le personnel de collecte dont 8 chefs d équipe, 16 contrôleurs et 64 agents de terrain. La formation a été complétée par une sortie sur le terrain pendant l enquête pilote afin de tester les outils et l organisation de la collecte, dans chacun des 2 types de zone (urbain et rural). Les agents de la codification ont également été formés pendant deux jours sur le dépouillement des questionnaires issus du terrain et la vérification de l exhaustivité du remplissage, du respect des sauts, ainsi que l attribution des codes aux modalités «autres». Après la formation, un test de sélection a été organisé pour retenir 10 agents de codification et deux contrôleurs de codification. De même, la formation spécifique des agents de l enquête qualitative a eu lieu au CIEP pendant deux jours sur les guides d entretien élaborés à ce propos. Il avait été préalablement 26

31 procédé au recrutement de 16 agents ayant au moins le niveau de la Licence en sociologie ou en psychologie, lesquels ont été encadrés principalement par deux socio-psychologues de l équipe de consultation. Leur formation portait sur les techniques de conduite des entretiens. Elle a permis de sélectionner 12 candidats sur les 16 en compétition sur la base de leur maitrise des outils. La dernière formation mettant en jeux les agents de saisie a également eu lieu quelques jours avant le début de la phase de codification, pendant deux jours, et a permis de retenir 10 agents de saisie et deux contrôleurs de saisies parmi les plus méritants Enquête pilote et finalisation des outils de collecte La formation des enquêteurs a été complétée lors de la phase de test du questionnaire pendant deux jours (le 4 et le 5 avril 2010) à travers une enquête pilote effectuée à Mubimbi dans Bujumbura Rural et en Mairie de Bujumbura dans les communes de Bwiza et Gihosha. Ce test pilote a mobilisé 2 chefs d équipe, 4 contrôleurs et 16 enquêteurs. Arrivés dans la zone de dénombrement (ZD) et guidés par l autorité administrative (chef de colline), la 1 ère activité a été la reconnaissance et la délimitation de la ZD à l aide de la carte de cette ZD. Cela a été l occasion pour les enquêteurs, contrôleurs et chef d équipe de passer à la pratique de la consultance d une carte géographique. Après l opération de la délimitation de la ZD, on a laissé le soin aux enquêteurs, contrôleurs et chef d équipe de procéder au dénombrement de la ZD, par numérotation des habitations et ménages et finalement au tirage des 20 ou 30 ménages à enquêter selon le milieu de résidence. S agissant de la collecte qualitative, le premier travail lors de l enquête pilote a été de localiser les informateurs potentiels, et ensuite d organiser et de conduire les entretiens et les Focus Group. D une manière générale, les deux jours de pré-enquête se sont bien déroulés et les objectifs visés, à savoir tester les outils de collecte des données qualitatives et quantitatives ainsi que l organisation de l étude, ont été positivement atteints. C est ainsi qu également, des recommandations ont été formulées en vue de la prise en compte des difficultés rencontrées sur le terrain lors de cette phase pilote, afin d améliorer les conditions de travail pour la suite de l étude. A titre d illustration, s agissant du milieu rural, l expérience a permis d apprécier la pénibilité de la tâche de numérotation, à cause des conditions géographiques rendant certaines zones difficiles d accès, et l absolue nécessité de recourir aux NYUMBAKUMI (chef de colline), qui fournissaient, chacun dans sa circonscription, la liste exhaustive des ménages et des habitations de sa ZD. Cette procédure permettait de gagner un temps précieux, bien qu elle rende les équipes dépendantes du NYUMBAKUMI, dans le repérage des ménages pour l administration des questionnaires, contrairement à celle de numérotation Phase de terrain : Déroulement de la collecte sur le terrain Organisation de l équipe de collecte Il a été retenu une organisation selon laquelle deux sous équipes de 4 enquêteurs chacune couvriraient 2 provinces sur les 16, la province de Bujumbura Mairie constituée de populations généralement plus réticentes devant être couverte par toutes les équipes après la fin de la collecte dans les autres provinces. Chaque sous équipe de quatre enquêteurs était encadrée par un contrôleur. Deux contrôleurs des sous équipes étaient coiffés par un chef d équipe. Les équipes étaient encadrées à leur tour 27

32 par une équipe de supervision constituée des consultants nationaux et des cadres du Comité de pilotage. Parallèlement, les agents de collecte qualitative se sont déployés à raison de six pour chacun des deux groupes de région devant être ciblées (soit 12 au total), sous la supervision des deux consultants nationaux retenus dans le cadre de cette étude. Le chef d équipe, les deux contrôleurs et les 8 enquêteurs constituant deux sous équipes avaient deux véhicules à leur disposition. Les superviseurs avaient un véhicule chacun pour la supervision dans la région. Les deux consultants nationaux, socio-psychologues, avaient également chacun un véhicule pour couvrir leur zone avec 6 agents de la collecte qualitative chacun. Ainsi l étude a mobilisé pour la collecte 64 enquêteurs, 16 contrôleurs, 8 chefs d équipe et 12 agents pour la collecte qualitative, superviseurs non compris Collecte des données sur le terrain Collecte des données quantitatives La réalisation de la collecte des données dans les provinces intérieures a eu lieu du 22 avril au 11 mai 2010, et à Bujumbura Mairie du 15 mai au 18 mai Avant la collecte proprement dite, un dénombrement a été effectué par des agents recrutés et formés sur la mise à jour des zones de dénombrement ou sous-collines issues du RGPH Ce dénombrement a permis de trier les ménages échantillon de façon systématique en vue d identifier les femmes et enfants éligibles pour l enquête. Une mission de sensibilisation et de prise de contact avec les autorités administratives, religieuses et sanitaires a été effectuée au préalable par les membres du Comité de pilotage et les superviseurs de l étude en vue de faciliter le travail de terrain. Cette sensibilisation s est poursuivie tout au long de la phase de collecte sur le terrain par l équipe de supervision et le comité de pilotage ainsi que le comité de suivi mis sur pied à l UNICEF. Il ressort que dans l ensemble, la collecte s est assez bien déroulée. Les indices de captage de la population cible sont comparables au niveau des enfants avec les autres enquêtes (0,84 enfant enquêté par ménage contre 0,84 pour la MICS 2005 et 0,85 pour le RGPH 2008). En revanche, pour ce qui est de la proportion des femmes éligibles enquêtées, on peut relever une légère sous-estimation des femmes lors de l enquête CAP 2010 (0,87 femme éligible enquêtée par ménage contre 1,13 pour la MICS 2005 et 1,11 pour le RGPH 2008), attribuable en partie au phénomène classique de vieillissement ou de rajeunissement des personnes éligibles par les enquêteurs pour alléger leur charge de travail. Il convient également de souligner aussi dans ce cadre, le délai assez court de l enquête qui n a pas permis de capter tous les rendez-vous et les absences récupérables. Enfin, les périodes d enquête (période scolaire avec l absence de certaines jeunes filles à la campagne) sont aussi à l origine de ces quelques écarts observés. La période d intense activité agricole en milieu rural, avec l absence durant la journée des personnes adultes peut aussi expliquer cette sous-estimation des femmes. Toutefois, ces légers écarts ne sont pas de nature à entacher la qualité des données collectées. 28

33 Collecte des données qualitatives La collecte des données qualitatives s est faite à travers des groupes de discussion (FGD) et des entretiens approfondis, au même moment que l enquête quantitative, mais pour une période de 3 semaines uniquement. Afin de mettre en évidence la spécificité sociale/régionale, les participants aux groupes de discussion étaient constitués de femmes/mères ou gardiennes, des leaders d opinion, des autorités administratives, pour chaque zone d étude retenue. Ces groupes de discussion ont été menés séparément pour les deux sexes. L équipe de collecte a organisé 75 FGD dans tout le pays dont 25 à Bujumbura. Chaque groupe de discussion réunissait un minimum de 6 personnes et un maximum de 8 participants. Quant aux entretiens approfondis, la collecte a permis de recueillir 315 entretiens individuels dans tout le pays dont 60 en Mairie de Bujumbura Codification, saisie et traitement des données Codification des données La codification a commencé le 25 mai La première phase de cette activité a été le dépouillement des questions qui avaient la modalité «autre à préciser». Cette opération consistait à donner de nouveaux codes qui n ont pas été prévus lors de l élaboration des différents questionnaires. Cette phase a duré deux jours, c est à dire du 25 au 26 mai 2010 et a été menée de front avec le responsable de traitement informatique. La deuxième phase a concerné la codification proprement dite des questionnaires rentrés du terrain et s est déroulée du 27 mai au 8 juin Tous les questionnaires de l enquête CAP remplis sur le terrain ont été dépouillés et ont systématiquement fait l objet d un contrôle préalable lors de la codification Saisie et traitement des données Après la codification qui a eu lieu du 10 juin au 15 septembre 2010, la phase de saisie et de double saisie des données a mobilisé 20 agents de saisie et 2 contrôleurs de saisie, choisis parmi les meilleurs agents de saisie du Recensement Général de la Population et de l Habitation de Les agents de saisie ont travaillé en demi-journée (une équipe dans la matinée et une autre dans l après-midi). Chaque équipe était dirigée par un contrôleur de saisie sous la responsabilité des 2 consultants en charge du traitement des données qui coordonnaient les activités des équipes en collaboration avec le consultant international. Les logiciels CSPRO et SPSS ont été utilisés dans cette activité Analyse des données et rédaction du rapport Préalablement aux analyses menées dans le cadre de l étude CAP et afin de s assurer que les objectifs de l étude seront atteints tout en harmonisant également autant que possible, le format de présentation des thèmes affectés aux différents consultants nationaux, un guide d analyse a été élaboré à titre indicatif et partagé avec toutes les parties prenantes. Le document a par la suite été enrichi par chaque consultant lors des analyses, en l adaptant à la spécificité du thème analysé. Les thèmes ont été développés à travers plusieurs chapitres, sous-chapitres, sections et soussections. L analyse part du global au particulier et porte sur la population des zones de l étude. Les variables sexe, âge et milieu (Urbain/Rural) et région de résidence ainsi que les différentes 29

34 caractéristiques sociales des enquêtées ont permis de catégoriser les populations cibles tout au long de l analyse. L analyse est essentiellement descriptive et s appuie sur des tableaux statistiques et graphiques nécessaires, utilisant des indicateurs ou indices (effectifs globaux, proportions, autres indicateurs). Il s agit des analyses des évolutions du phénomène, des variations géographiques ou des variations selon d autres caractéristiques. Elles sont également comparatives, faisant intervenir les résultats des opérations nationales précédentes. L interprétation des résultats permet de dégager la signification statistique et les implications des résultats par rapport au contexte sociopolitique, programmatique et par rapport à l environnement physique, etc. Les résultats de l enquête qualitative, intégrés dans les thèmes d analyse quantitative comme complément d information, viennent étayer les données quantitatives en fournissant des pistes d explications pertinentes des faits relevés par l approche quantitative Difficultés rencontrées Compte tenu de la période de la collecte caractérisée par la fièvre de la campagne électorale et, afin d éviter de reporter incessamment l étude à une date ultérieure après les élections, il a fallu comprimer au maximum la durée du dénombrement et de la collecte sur terrain (21 jours) de telle sorte que les équipes quittent le terrain intérieur dès le début de la campagne électorale. La circulation à l intérieur des communes, sur des routes glissantes pendant la saison pluvieuse a rendu difficile le travail de collecte. Aussi, au-delà de la forte densité que laissent apparaître les statistiques démographiques, le milieu rural burundais se caractérise par des habitations assez éparses, juchées sur des collines qu il faut arpenter parfois pendant trois heures et à pied de surcroît. C est au prix de beaucoup de courage, de détermination et d abnégation que les enquêteurs ont réussi à boucler la collecte dans les délais. On peut comprendre que compte tenu de ces efforts physiques déployés en journée, les questionnaires n ont pas pu être vérifiés de manière systématique par les chefs d équipe, pour réduire les problèmes de cohérences qui ont heureusement été identifiés et résolus lors de la phase de l apurement. La collecte a eu lieu pendant la saison d intenses activités agricoles. Dans certains ménages sélectionnés, les personnes à enquêter étaient absentes, ce qui compliquait la collecte dans une courte période. Malgré les messages et les communiqués diffusés pour préparer la population sur les activités de collecte, il a été constaté que les personnels administratifs à la base n avaient pas eu l information et le travail de sensibilisation s est fait en même temps que celui de collecte. Durant les travaux de saisie et de traitement, les pannes des machines et les coupures de courant électrique n ont pas rendu la tâche facile. 30

35 CHAPITRE 3 : CARACTERISTIQUES SOCIODEMOGRAPHIQUES ET CULTURELLES DES MENAGES ET DE LA POPULATION ENQUETEES 3.1 Introduction Ce chapitre permet de caractériser la population cible et les ménages, sur les plans socioéconomique, culturel et démographique, afin de mieux comprendre leur niveau de connaissance et leurs comportements dans toutes les dimensions de la survie et du développement de l enfant. L analyse du présent thème offre l opportunité de disposer d un certain nombre d indicateurs afin d évaluer les progrès réalisés dans la mise en œuvre des Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD). Les concepts et variables retenus par rapport au thème ont été définis dans le manuel de l agent recenseur. Cependant, il est important que certains soient clairement définis ici. - Ménage : un ménage est une personne ou un groupe de personnes apparentées ou non, vivant dans une même unité d habitation, prenant le plus souvent leur repas en commun et subvenant ensemble à leurs autres besoins essentiels. Ce groupe reconnaît généralement l autorité d une seule personne qui est appelée chef de ménage (CM). - Habitation : elle est définie comme étant le logement, la maison. Elle est différente de l habitat. Compte tenu de l évolution de la définition de ce vocable, l habitat n est plus une habitation, ni un logement, ni une maison. C est un ensemble plus vaste et plus complexe. Il est défini par le dictionnaire Petit Robert comme étant «le mode d organisation et de peuplement par l homme du milieu où il vit». Quant à l Environnement, ce vocable est difficile à définir. Sa définition varie suivant les personnes qui l analysent. Dans le cadre de ce travail, la définition appropriée est celle adoptée par les architectes et les urbanistes qui voient davantage dans l environnement «un cadre de vie, un habitat, une zone de contact entre les résidences des hommes et la nature. L aspect esthétique prédomine souvent et donne lieu à une appréciation qualitative du paysage». - Environnement immédiat : c est tout ce qui entoure l habitation (point d eau, latrines, cuisine, etc.). - Maison isolée : il s agit ici d un seul logement dans la concession qu occupe généralement un ménage. - Immeuble à plusieurs appartements : c est un seul bâtiment subdivisé en plusieurs parties qu occupent plusieurs ménages. 31

36 3.2. Caractéristiques sociodémographiques du ménage Les différents résultats qui sont présentés ici s articulent sur les caractéristiques suivantes : démographiques (le sexe, l âge du CM, l état matrimonial du CM et la taille du ménage). socioculturelles (telles que la religion du CM, la nationalité du CM, l alphabétisation et l instruction du CM), Sexe et âge du chef de ménage Parmi les 4832 ménages enquêtés, 1189 sont dirigés par les femmes, soit 24,6% du total des ménages. La proportion des ménages augmente d abord avec l âge pour atteindre son maximum dans le groupe d âge ans et diminue ensuite progressivement. L augmentation constatée s expliquerait probablement par la maturité physiologique qui conduit au phénomène de nuptialité précoce observé au Burundi, et donc à la formation de son propre foyer. Inversement, la diminution observée par la suite serait alors imputable au phénomène de mortalité et dans une moindre mesure, au phénomène de retraite ou de vieillissement qui conduit à la dépendance et donc au statut d hébergé. Graphique 1 : Répartition des ménages selon l âge du CM Proportion des ménages en % Classe d'âge du chef de ménage Etat matrimonial du chef de ménage Dans l ensemble, sept chefs de ménages sur dix sont mariés (70,9% des CM des ménages enquêtés), 4,3% sont célibataires, 18,5% ne sont plus en union (divorcés ou veufs) et 6,2% vivent en union libre/concubinage Statut d occupation du logement Au niveau national, l enquête révèle que sept ménages sur dix (69,9%) vivent dans leurs logements mais sans titre foncier. Les ménages vivant dans leurs logements et possédant un titre foncier ne représentent que 14,8% alors que les locataires représentent 11,9%. 32

37 Graphique 2 : Répartition des ménages selon le statut d occupation Statut d'occupation Proportion des ménages (%) PROPRIETAIRE AVEC TITRE FONCIER PROPRIETAIRE SANS TITRE FONCIER LOCATION SIMPLE LOCATION VENTE LOGEMENT DE FONCTION LOGE GRATUITEMENT AUTRES ND Religion et nationalité du chef de ménage Le Burundi est un pays à prédominance chrétienne. Au sein de la population des chefs de ménage, la religion catholique est la plus représentée avec 64,3%, suivie de loin par la religion protestante (18%). Les musulmans ne représentent que 4,7% et 2,9% n ont aucune religion. La quasi-totalité de la population des chefs de ménage est de nationalité burundaise (98,7%). Parmi les 1,3% de chefs de ménages de nationalité étrangère, les Congolais représentent 1% et les Rwandais 0,3%. Les autres nationalités sont en proportions négligeables Instruction du chef de ménage Près de six chefs de ménages sur dix sont sans niveau d instruction (59,3%) tandis que moins d un chef de ménage sur dix a au moins le niveau secondaire (6,0%). Les ménages dont le chef a un niveau primaire représentent 34,7%, soit à peu près un tiers. Graphique 3 : Répartition des ménages selon le niveau d instruction du CM 33

38 Taille du ménage et effectifs des ménages avec des sous-populations particulières Au niveau national, la taille moyenne des ménages est de 4,9 personnes. Cette taille varie peu selon le milieu de résidence (5,1 personnes par ménage en milieu urbain contre 4,9 en milieu rural). Ces résultats sont comparables à ceux du recensement 2008 qui donnaient comme taille moyenne du ménage 4,7 personnes. Remarquons que dans la majorité des ménages, la taille du ménage est comprise entre 2 et 7 personnes, soit 83% de l ensemble. Les ménages de 4 à 5 personnes sont les plus fréquents (33,7%) alors que très peu de ménages dépassent neuf personnes (3,2%). Les ménages avec un enfant de moins de 18 ans représentent 84% dont 58,3% ont un enfant de moins de 5 ans. Les ménages avec au moins une femme de ans représentent 83,4% de tous les ménages. Tableau 1: Répartition des ménages selon certaines caractéristiques du CM Caractéristiques démographiques Proportion en % Nombre de ménages Sexe du CM Masculin 76, Féminin 23, Taille du ménage 1 3, , , , , ,2 153 Religion du CM Pas croyant 2,9 142 Statut matrimonial du CM Catholique 64, Protestante Musulmane 4,7 228 Adventiste/Pentecôtiste/Témoin de Jéhovah 8,9 430 Autre 1,2 56 Célibataire 4,3 201 Mariée 70, Union libre /Concubinage 6,2 290 Veuve/Divorcée/Séparée 18,5 865 Propriétaire avec titre foncier 14,8 711 Propriétaire sans titre foncier 69, Location simple 11,9 569 Location-vente 0,1 4 Logement de fonction 0 2 Loge gratuitement 2 98 Statut d occupation Autres (à préciser) 1 46 du logement ND 0,3 12 Ménages ayant au moins un enfant de moins de 18 ans 86, un enfant de moins de 5 ans une femme de 15 à 49 ans 82, Total

39 3.3. Caractéristiques des logements des ménages Dans cette partie, l accent sera mis sur les différents types d habitations et les matériaux de construction utilisés, le mode d approvisionnement en eau, les sources d énergie utilisées et le statut d occupation de la maison Types d habitation Au cours de l opération de la collecte sur le terrain, des informations suivantes sur les types d habitation ont été recueillies : rugo 1, maison isolée, bâtiment à plusieurs logements, immeuble à plusieurs appartements, et autres types d habitations. Ces caractéristiques permettent d étudier les conditions dans lesquelles vivent les ménages. Globalement, (Cfr tableau ci-dessous) la majeure partie des ménages au Burundi habite des maisons isolées (71,4%). En deuxième position vient le rugo qui concerne environ deux ménages sur dix (23,4%). Le type d habitation le plus rare est l immeuble à plusieurs appartements qui ne représente que 0,2% de l ensemble des logements des ménages. Ventilée selon le milieu de résidence, la maison isolée reste le principal type d habitation quel que soit le milieu considéré, bien qu elle soit plus fréquente en milieu rural (74,0%) qu en milieu urbain (45,4%). Remarquons cependant que contrairement au milieu rural, le rugo n est plus le deuxième type d habitation le plus fréquent en milieu urbain mais plutôt le «bâtiment à plusieurs logements» avec respectivement 22,4% pour le rugo contre 28,7% pour le bâtiment à plusieurs niveaux. Ainsi, le tableau ci-dessous montre clairement une très grande différence dans la distribution des types d habitation selon le milieu de résidence. Au niveau des habitations modernes comme le bâtiment à plusieurs logements, la proportion passe de 1,3% pour le milieu rural à 28,7% en milieu urbain. Tableau 2: Distribution (%) des ménages selon le type d'habitat par milieu de résidence Type d'habitation Milieu de résidence Urbain Rural Ensemble % % Effectif % Rugo 22,4 23, ,4 Maison isolée 45,4 74, ,4 Bâtiment à plusieurs logements 28,7 1, ,9 Immeuble à plusieurs appartements 1,4 0,0 8 0,2 Autre type d habitation 0,5 0,2 13 0,3 ND 1,6 0,8 42 0,9 Total Une analyse différentielle selon la région montre que dans les régions Nord-Ouest et Nord- Est, la proportion de maisons isolées est de 85,3% alors qu à Bujumbura, elle n est que de 28,1%. Excepté Bujumbura Mairie, où le bâtiment à plusieurs logements vient en première place avec 42,1%, le type de maison isolée reste le principal type d habitation dans les cinq autres régions. 1 Parcelle familiale avec plusieurs maisons d habitation 35

40 Tableau 3 : Distribution (%) des ménages selon le type d'habitat par région de résidence Type d'habitation Région de résidence Nord-Ouest Centre- Ouest Nord- Est Centre- Est Sud Bujumbura Ensemble Rugo 11 28,6 16,7 21, ,3 23,4 Maison isolée 85,3 67,6 80,4 76,1 56,9 28,1 71,4 Bâtiment à plusieurs logements 3,2 1,1 1,9 1,7 0,6 42,1 3,9 Immeuble à plusieurs appartements 0,1 0 0, ,4 0,2 Autre type d habitation 0 1, ,7 0,3 ND 0,4 1,6 0,9 0,6 0,5 2,4 0,9 Total Matériaux de construction Dans plus de huit maisons sur dix, la terre ou le sable est utilisé (e) comme matériaux dominant du pavement (83,7%). Le ciment vient en deuxième position avec 7,5% et la bouse avec 4,7%. Ces proportions varient énormément quand on passe du milieu rural au milieu urbain. Ainsi, la proportion des maisons dans lesquelles la terre ou le sable est utilisé (e) comme matériau dominant du pavement est de 87,3% en milieu rural contre 48,1% en milieu urbain. En ce qui concerne l utilisation du ciment, cette proportion est respectivement de 4,1% et 41%, soit dix fois plus fréquent en milieu urbain qu en milieu rural. Concernant le principal matériau de toit, le métal/tôle est, dans l ensemble, le plus utilisé avec 45% des maisons. Cette proportion est de 30% en milieu rural et de 71% en milieu urbain. Le deuxième type de matériau utilisé est la chaume/paille/feuille de palmier/herbe (26%) et la tuile locale (24%) vient en troisième position. Analysé selon le milieu, le matériau le plus utilisé est la chaume/paille/feuille de palmier/herbe (34%) suivi de la tuile locale (32%) et du métal/tôle (30%) en milieu rural alors qu en milieu urbain vient en première position le métal/tôle (71%), suivi de chaume/paille/feuille de palmier/herbe (13%) et de la tuile locale (9,6%). La préférence pour la paille comme matériau pour les toits en milieu rural refléterait le coût très élevé du matériel utilisé pour la confection de la toiture, à savoir les pointes, chevrons, lattes et notamment les tôles ainsi que sa disponibilité immédiate. Dans l ensemble, le tableau ci-dessous montre que le principal type de matériaux de construction des murs pour les logements des ménages est le brique adobe non recouverte avec 36% du total des ménages. Les briques adobe recouvertes viennent en deuxième position (29%). En milieu urbain 27% des logements sont en briques adobes recouvertes, contre 42 % en milieu rural. Si en milieu rural, le pourcentage de la construction des murs en brique adobe recouverte est faible (26 %), il s élève à 35 % en milieu urbain. La brique cuite est faiblement utilisée (7,2%) mais la proportion est relativement élevée en milieu urbain avec 19% des logements des ménages. Les pierres et les blocs de ciment/bétons sont utilisés dans des proportions insignifiantes. 36

41 Tableau 4: Distribution des ménages selon les matériaux de construction et par milieu de résidence (en %) Milieu de résidence Urbain Rural Ensemble Type de matériaux dominant Terre/sable 48,1 87,3 83,7 du pavement de cette Bouse 6,7 4,5 4,7 maison? Planche en bois 0,4 0,3 0,3 Palmes/bambou 0,1 0,1 0,1 Parquet ou bois/cire 0 0,1 0,1 Pierres taillées 0,5 0,4 0,4 Carrelage 1,3 0,1 0,2 Ciment 41 4,1 7,5 Brique cuite 2 1,5 1,5 Brique non cuite 0 1,1 1 Autre 0 0,3 0,3 Principal matériau du toit Pas de toit 0,2 0,3 0,3 Carton/sheeting 0,4 1 1 Chaume/feuille de palmier/ herbe/paille ,2 Natte/palmes/bambou 0,2 0,1 0,1 Planches en bois 0,5 0,7 0,7 Métal/tôle ,8 Tuile locale 9, ,1 Tuile/ardoise industrielle 4,8 1,3 1,6 Béton 0,2 0 0 Autre 0 0,2 0,2 Principal matériau des murs Pas de murs 0,2 1 0,9 Canne/palmes/troncs/carton/plastique 0,4 0,9 0,9 Bambou ou planche avec/sans boue 3, ,8 Bois/pise non cimente 3,6 9,9 9,3 Brique adobe non recouvert ,5 Bois/pise cimente 1,4 1,1 1,2 Brique adobe recouvert ,8 Ciment 8,5 0,9 1,6 Pierre 0,5 0,2 0,2 Brique cuite 19 5,9 7,2 Blocs de ciment/béton 0,9 0 0,1 Autre 0,2 0,6 0,6 Total 9,3 90, Les chambres à coucher La répartition des ménages selon le nombre de chambres à coucher révèle qu au Burundi, près de la moitié des ménages occupent des logements à une ou deux chambres (47,1%). Selon le nombre de chambres à coucher, 16,3% n ont qu une seule chambre, 30,8% des logements disposent de deux chambres, 27,3% ont trois chambres et 17,4% ont 4 chambres. La quasitotalité des ménages habitent dans des logements de moins de cinq chambres, quelque soit le milieu : 91,8% pour l ensemble, 91,3% pour le milieu rural et 96,5% en milieu urbain. 37

42 Graphique 4: Répartition des ménages selon le nombre de pièces par milieu de résidence chambre 2 chambres 3 chambres 4 chambres 5 chambres et + Nombre de chambres à coucher Urbain Rural Ensemble Caractéristiques économiques du ménage Les équipements et biens possédés par le ménage Il ressort de l étude que les animaux domestiques (45,8%) apparaissent comme les biens les plus possédés, suivis de la radio (44,3%), de la bicyclette/vélo (15,3%) et du téléphone mobile (14,9%) (Tableau ci-dessous). Ventilé selon le milieu de résidence, la radio est possédée par six ménages sur dix (60,0%) en milieu urbain contre deux ménages sur cinq seulement en milieu rural (42,7%). Les animaux domestiques viennent en première position parmi les biens les plus possédés (48,2%) en milieu rural, suivis par la radio et le vélo/bicyclette (15,4%) tandis qu en milieu urbain, c est plutôt la radio, suivi du téléphone mobile (52,4%) et de la télévision (25,5%). Signalons en passant le fait que la télévision est presque inexistante en milieu rural (0,6%), malgré sa forte présence en milieu urbain. Il en est de même du téléphone mobile qui est possédé par un peu plus d un ménage sur dix (11,0%) contre plus de la moitié en milieu urbain. Cela montre une fracture numérique en ce qui concerne cette nouvelle technologie de communication entre les deux milieux. Tableau 5: Distribution des ménages selon les équipements et biens possédés par le ménage par milieu de résidence (en %) Milieu de résidence Urbain Radio 60,0 42,7 44,3 Rural Télévision 25,9 0,6 2,9 Ordinateur 5,9 0,1 0,6 Magnétoscope/Lecteur DVD 13,9 0,3 1,5 Lecteur de cassette/cd-rom 11,2 0,3 1,3 Journaux 6,5 0,2 0,8 Autre moyen d'information 50,3 4,0 9,1 Téléphone mobile 52,8 11,0 14,9 Téléphone fixe 8,0 0,1 0,9 Connexion Internet 2,2 0,1 0,3 Autre moyen de communication 24,6 7,9 10,7 Bicyclette/Vélo 14,5 15,4 15,3 Motocyclette/Scooter 3,1 0,2 0,5 Voiture 6,9 0,1 0,7 Pousse-Pousse 0,3 0,0 0,0 Animaux domestiques 22,5 48,2 45,8 Ensemble 38

43 Sources principales de revenu des ménages L agriculture est la principale source de revenu des ménages. Au niveau national, sept ménages sur dix (85,4%) recourent principalement à cette source pour subvenir à leurs besoins. Selon le milieu de résidence, neuf ménages sur dix en milieu rural (90,0%) contre quatre ménages sur dix en milieu urbain (39,3%) tirent principalement leur revenu de l agriculture. Elle reste également la première source de revenu pour les chefs de ménage n ayant pas dépassés le niveau primaire (91,1% pour les sans niveau et 85,5% pour les CM de niveau primaire) tandis que chez les chefs de ménages de niveau secondaire et plus, la principale source de revenu est le salaire du CM (34,1%), suivi de l agriculture (26,9%) et du commerce (10,8%). Tableau 6 : Répartition des sources de revenu des ménages selon certaines caractéristiques du CM Source principale de revenus du ménage Caractéristiques du Chef de Ménage Rien Le cm est salarie Le conjoint est salarie Agriculture Elevage Produits artisanaux Commerce Revenus des enfants Pension retraite Revenus locatifs D'autres personnes du ménage Charité des gens/aides des ONG CM et son conjoint sont salaries Autre Nombre de ménages Milieu de Urbain 1,4 19,1 3,4 39,3 1,3 4,4 17,2 1,3 0,7 1,2 0,4 2 3,9 4,4 445 résidence Rural 1, ,5 0,6 1,5 1,1 0,1 0 0,3 0,6 0,2 0, Niveau d'instruction du CM Sans instruction 1,2 1 0,4 91,1 0,6 0,6 1,6 1,5 0,1 0,1 0,3 1 0,1 0, Primaire 1,1 2,8 1,6 85,5 0,7 1,2 3,9 0,6 0,2 0 0,2 0,3 0,4 1, Secondaire ou + 1,8 34,1 6,8 26,9 0,2 2,9 10,8 0,2 0,8 1,5 1,7 1,5 6,5 4,3 287 Ensemble 1,2 3,6 1,2 85,4 0,6 1 2,9 1,1 0,2 0,1 0,3 0,8 0,6 1, Incidence des maladies dans les ménages Fréquence du handicap au sein des ménages Un ménage sur dix en moyenne a au moins un membre souffrant d un handicap majeur. Cette proportion est presque la même dans les deux milieux de résidence (9,1% et 10,8% en milieu urbain et en milieu rural respectivement). Parmi ces ménages possédant un membre souffrant de handicap majeur, ceux ayant un membre souffrant d infirmité des membres sont les plus nombreux quelques soit le milieu, 4,6% par rapport à l ensemble des ménages, 4,2% et 4,8% respectivement pour le milieu urbain et le milieu rural. Le deuxième type de handicap le plus fréquent est la déficience mentale (1,7% dans l ensemble, 1,3% en milieu urbain et 1,9% en milieu rural), suivie de la déficience visuelle. Les sourds-muets sont presque inexistants en ville. Tableau 7 : Répartition des ménages possédant un membre qui souffre d'un handicap par milieu de résidence Urbain Rural Ensemble Effectif % Effectif % Effectif % Type de handicap Sans handicap majeur , , ,8 Aveugle 20 1,1 42 1,4 62 1,3 Sourd 15 0,8 21 0,7 36 0,7 Muet 1 0,1 8 0,3 9 0,2 Sourd-muet 0 0,0 6 0,2 6 0,1 Infirme des membres 76 4, , ,6 Déficience mentale 23 1,3 58 1,9 80 1,7 Autre handicap 28 1,6 49 1,6 76 1,6 Total , ,

44 Fréquence des maladies dans les quatre dernières semaines dans les ménages Dans l ensemble, la fièvre/ paludisme est la maladie qui a le plus frappé les membres des ménages au cours des quatre dernières semaines précédant l enquête (28,1%), loin devant la diarrhée (4,7%) et les infections respiratoires (3,8%). 51,9% des ménages n ont pas enregistré de cas de maladie de leurs membres. La fréquence des maladies est légèrement plus élevée en milieu rural qu en milieu urbain (51,4% contre 57,5% des ménages qui n ont enregistré aucun cas de maladie). Le Nord-Ouest semble le plus touché par la maladie avec 47,7% qui n ont pas eu de cas de maladie. Bujumbura enregistre une situation meilleure que toutes les autres régions avec 61,3% n ayant pas connu de cas de maladie. La maladie est moins fréquente dans les ménages dirigés par les CM de niveau d instruction secondaire ou plus (59,1% n ont pas connu de cas de maladie contre 52,8% dans les ménages dirigés par un CM sans instruction et 49,4% dans ceux dirigés par un CM ayant le niveau primaire). Tableau 8 : Répartition des ménages ayant souffert d'une maladie au cours des quatre dernières semaines selon certaines caractéristiques du CM Type de maladie dont un membre a souffert au cours des quatre dernières semaines Aucune maladie Fièvre /Maladie Diarrhée Infection respiratoire Problèmes de peaux Problèmes de nez /Gorge/ Oreilles Autre maladie Milieu de Urbain 57,5 23,7 4,2 3,7 1,1 3,0 6,7 445 résidence Rural 51,4 30,4 4,9 3,9 1,6 2,4 5, Nord-Ouest 47,7 30,4 6,8 4,9 1,9 2,5 5,8 931 Région de Centre-Ouest 53,2 33,8 2,3 2,6 1,3 2,5 4,2 901 résidence Nord-Est 51,3 30,3 5,5 3,5 1,5 2,8 5, Niveau d'instruction du CM Centre-Est 52,5 31,4 3,8 3,2 1,2 2,1 5,8 833 Sud 53,2 24,9 6,0 5,4 1,8 2,1 6,8 824 Bujumbura 61,3 20,8 2,9 4,0 1,2 3,2 6,7 255 Sans instruction 52,8 30,1 4,6 3,8 1,4 2,1 5, Primaire 49,4 30,6 5,4 4,0 1,7 3,0 5, Secondaire ou plus 59,1 21,7 3,6 5,0 1,8 2,6 6,4 286 Ensemble 51,9 29,8 4,8 3,9 1,5 2,4 5, Nombre de ménages Connaissances sur la grippe H1N1 Près de trois CM sur quatre déclarent avoir entendu parler de la grippe H1N1 (71,3%). Cette proportion est plus importante en milieu urbain qu en milieu rural (79,0% contre 70,5%). Interrogé sur la provenance de la maladie, moins d un CM sur deux (47,9%) pense que celle-ci provient du porc. Cette proportion est plus élevée en milieu urbain (56,6%) qu en milieu rural (46,9%). Une faible proportion de 2,5% dont 2,6% en milieu rural et 1,4% en milieu urbain pense qu elle provient de l homme. Signalons également une très forte proportion de ceux qui déclarent ne pas connaitre la provenance de la maladie (42,4% dont 43,2% en milieu rural et 34,6% en milieu urbain) et 4,7% dont 4,5% en ville et 4,7% en zones rurales pensent que la grippe H1N1 proviendrait de certains oiseaux. Plus de neuf CM sur dix (91,5%) savent que la maladie se transmet «de l homme à l homme» avec 96,5% en zones urbaines et 90,8% en milieu rural. La transmission «animal à homme» suit les mêmes ordres de grandeur avec 90,8% dans l ensemble, 92,8% en milieu urbain contre 90,6% en milieu rural. 40

45 Tableau 9: Distribution des chefs de ménage en % selon leurs connaissances sur la grippe H1N1 Distribution des CM en % selon leurs connaissances sur la grippe H1N1 Caractéristiques du chef Entendu Maladie Provenance du virus de la grippe H1N1 de ménage parler respiratoire, virale, infectieuse Porc Homme Oiseaux Autre NSP Transmission Transmission d'homme à animal /homme homme Milieu de Urbain 79 6,3 56,6 1,4 4,5 2,8 34,6 96,5 92,8 250 résidence Rural 70,5 7,5 46,9 2,6 4,7 2,5 43,2 90,8 90, Sexe du CM Masculin 74,8 9 48,4 2,5 5 2,6 41,5 91,4 90, Féminin 60,4 4,4 45,7 2,4 3,3 2, ,7 91,3 447 Nombre de ménages 3.6. Caractéristiques sociodémographiques et culturelles des enquêtés Effectifs et répartition spatiale Lors de l enquête CAP, personnes dont hommes (49,6%) et femmes (50,4%) ont été dénombrées. Elles se répartissent en milieu urbain et en milieu rural. Dans cet échantillon, la population rurale représente 61,7% et la population des villes représente 38,3% (rappelons que la population urbaine représente 10% à l échelle nationale et que cette surestimation de la population urbaine dans l échantillon ne s est faite que dans le souci de travailler sur un échantillon représentatif en milieu urbain). Selon les régions, la distribution spatiale de la population enquêtée se présente comme suit : 21,3% dans le Nord-Est, 14% dans le Centre-Ouest, 13,8% dans le Nord-Ouest, 14,7% dans le Centre-Est, 14,4% dans le Sud et 21,7% à Bujumbura. Plus de la moitié de la population urbaine se trouve à Bujumbura (56,7%) et le reste se distribue dans les différentes régions dans les proportions suivantes : Nord-Ouest (21,6%), Centre-Est (10,5%), Sud (7,3%), Centre-Ouest (3,8%) Structure par âge et par sexe La connaissance de la distribution par âge et par sexe revêt une importance capitale en démographie et dans d autres études socio-économiques. Elle permet d envisager les évolutions futures de cette population et éveille la conscience des responsables de la planification dans divers domaines. Sur l ensemble de la population enquêtée, celle à prendre en charge se trouve dans les mêmes proportions que la population en âge de travailler. Les dépendants jeunes sont plus nombreux que les dépendants âgés. Les données montrent qu une personne sur deux (49,7%) est âgée de moins de 15 ans, la même fraction a un âge compris entre 15 et 64 ans (48%) et 2,3% sont âgés de 65 ans et plus. En comparant les grands groupes d âges, on constate que le milieu urbain concentre beaucoup plus d adultes que la campagne (54,3% en ville contre 47,3% en milieu rural sont âgés de 15 à 64 ans). La tendance est inversée chez les jeunes (43,9% en ville contre 50,4% en milieu rural des moins de 15 ans). Les personnes les plus âgées se répartissent de la manière suivante : 1,9% des 65 ans et plus en ville contre 2,3% en zones rurales. 41

46 Graphique 5 : Répartition de la population en % par grand groupe d âge 2, ,7 <15 ans ans 65 ans + En regroupant la population par âges quinquennaux, la pyramide des âges de cette population reste caractéristique des populations à forte fécondité, avec une base très large et un sommet effilé. Graphique 6 : Pyramide des âges de la population enquêtée dans l étude CAP 2010 Homme Femme Cette pyramide est comparable à d autres pyramides issues des autres sources (MICS 2005, RGPH 2008). Chez les femmes, on observe pour la tranche d âge ans, un vieillissement de ces femmes au profit de la tranche supérieure (50-54 ans). Dans la tranche ans, il s agit plutôt du rajeunissement de ces femmes au profit des ans. Cela s explique par le fait qu il y a des enquêteurs qui, parfois, pour éviter le remplissage de plusieurs questionnaires femmes ont tendance à rajeunir les femmes de 15 ans et à augmenter l âge des femmes de 49 ans. Dans la population enquêtée, les enfants de moins de 18 ans représentent 55,6%, ceux de moins de 5 ans représentent 17,7% dont 48,6% de sexe masculin et 51,4% de filles. Un tiers d entre eux vit en milieu urbain (35,3%) et deux tiers vivent en milieu rural (64,7%). Parmi cette population des moins de 5 ans, les moins de 2 ans représentent 39,1% chez les garçons et 39,5% chez les filles. 42

47 La population féminine âgée de 15 ans à 49 ans représente 39,8% des femmes enquêtées et 20% de l ensemble de la population. Dans notre échantillon, la distribution par sexe se fait dans presque les mêmes proportions avec 49,6% chez les hommes et 50,4% chez les femmes Caractéristiques sociales de la population Situation matrimoniale Plus de la moitié de la population enquêtée de 15 ans et plus vit en union dont 58,6% mariées ; 4,9% en union libre/concubinage ; 27,1% sont des célibataires et 9,4% sont séparées ou divorcées. Selon le milieu de résidence, la population vivant en union est en plus faible proportion en ville qu à la campagne, avec 40,1% de célibataires contre 25,5% à la campagne, 46,7% de personnes mariées contre 60,1% en zones rurales, 5,7% d union libres contre 4,8% en zones rurales et 7,5% de divorcées et séparées contre 9,6% en milieu rural. La forte population de célibataires en ville se justifierait par l exode rural d une grande partie des jeunes adultes encore célibataires qui viennent en ville à la recherche d un travail ou des jeunes élèves qui viennent en ville pour y poursuivre leur scolarité. Les situations des femmes divorcées ou en unions libres représentent de faibles proportions, ce qui est tout à fait normal dans le contexte burundais où la société attache une grande importance au mariage. Cependant, en raison du contexte plus libéral en milieu urbain que dans la campagne, le nombre de couples en unions libres est relativement plus élevé en ville que dans la campagne. A l inverse, il y a légèrement plus de divorcés dans la campagne qu en ville L instruction L étude CAP a révélé un faible niveau d instruction de la population. En effet, la moitié de la population est sans instruction (49,3%), près de 4 personnes sur 10 ont un niveau primaire (39,9%) et une personne seulement sur dix à un niveau secondaire ou plus (10,8%). Dans ce domaine, la situation est relativement meilleure en milieu urbain car la population sans instruction est de 37,9% contre 56,4% en milieu rural, ceux ayant un niveau primaire représentent 41,3% en ville contre 39% dans la campagne, tandis que la population ayant un niveau secondaire ou plus est de 20,8% en ville contre 4,6% dans la campagne Activité exercée L essentiel de la population burundaise est agricole. En demandant aux personnes âgées de 15 ans et plus leurs activités, on a constaté que 61,8% sont des cultivateurs, 15% sont des élèves, 2,9% sont des femmes au foyer, 6,4% sont dans la vente et les services et 3,5% travaillent dans l enseignement ou dans les administrations. La population de la campagne exerce en grande majorité dans l agriculture car, sur la population enquêtée, les cultivateurs représentent 81,9%. La population scolaire représente, quant elle, 11,3% de la population active tandis que le commerce occupe 1% de la population active et les autres activités sont exercées par des proportions insignifiantes (moins de 1%). Cependant, en milieu urbain, 32,5% s occupent de l agriculture, 20,5% sont élèves et les femmes au foyer représentent 6,4%. Les activités des secteurs secondaire et tertiaire sont relativement importantes en milieu urbain (14,2% de la population sont dans la commerce/vente et service, 6,7% dans l enseignement et l administration, 5,9% dans 43

48 l artisanat et le transport). Notons aussi que les personnes à la recherche du travail sont plus nombreuses en ville (3,4%). Graphique 7 : Situation des activités de la population enquêtée Caractéristiques des enfants de moins de 5 ans Les enfants de moins de 5 ans occupent des proportions importantes dans la population, aussi bien en milieu rural (17,8%) qu en milieu urbain (16,8%). Près de 40% de ces enfants sont âgés de moins de 2 ans (39,1% en ville et 39,5% dans la campagne). Selon l âge de la mère, 52,4% des enfants sont issus de mères de moins de 30 ans dont 6,9% sont issus de très jeunes mères de ans. Le reste, c'est-à-dire 47,6% est issu de mères de 30 à 49 ans dont 16,4% sont issus de mères de 40 ans et plus. Près de la moitié (48,4%) des enfants sont issus de mères sans instruction, 40% ont des mères avec un niveau d éducation primaire et 11,6% ont des mères avec un niveau de formation secondaire ou plus. Selon la situation matrimoniale de la mère, 6,4% des enfants ont des mères célibataires, 78,2% ont des mères mariées, 8,7% ont des mères vivant en union libre alors que 6,7% ont des parents divorcés. Parmi ces enfants de moins de 5 ans, 21,5% ont moins d un an (10,5% de moins de 6 mois et 11% de 6 à 11 mois), 25,4% ont entre un et deux ans, 18,3% ont entre 2 et 3 ans, 21,7% entre 3 et 4 ans et 13,1% entre 4 et 5 ans. 44

49 Graphique 8 : Structure par âge des enfants de moins de 5 ans mois 22% mois 13% Moins de 6 mois 11% 6-11 mois 11% mois 18% mois 25% Caractéristiques des femmes de 15 à 49 ans Les femmes de 15 à 49 ans représentent un cinquième de toute la population enquêtée et près de 40% de la population féminine. En fonction de la région de résidence, elles représentent une proportion relativement élevée de la population à Bujumbura (24,8%) et dans le Nord- Ouest (20,8%) et des proportions faibles dans les autres régions (entre 12% et 14,5% de la population enquêtée). Près de 60% de ces femmes se trouvent en milieu rural (59,7%). On constate qu une grande partie d entre elles est jeune. Près de 60 % d entre elles (exactement 58,2%) sont âgées de moins de trente ans et près de 40% ont entre 30 et 50 ans avec des proportions faibles entre 40 et 50 ans (9,6% pour ans et 6,5% pour ans). Elles sont faiblement instruites. Plus de 40% (43,6%) d entre elles n ont aucun niveau, 39,9% ont un niveau primaire et seulement 16,5% ont un niveau secondaire ou plus. La majorité d entre elles vit en union dont 63,3% sont mariées et 7,1% vivent en union libre. Les célibataires représentent 21,4% et les divorcées représentent 8,2%. Dans cette sous-population, 10,9% sont des élèves, 5,5% sont des femmes au foyer, 68,2% sont dans l agriculture, 5,7% sont dans le commerce, la vente et les services et 2,9% sont dans l enseignement et l administration. 45

50 CHAPITRE 4: MOUSTIQUE, PALUDISME ET UTILISATION DE MOUSTIQUAIRES 4.1 Introduction Au Burundi, selon les informations du Ministère de la Santé Publique et de la Lutte contre le SIDA, le paludisme reste l une des causes majeures de la mortalité et constitue l un des problèmes majeurs de santé publique. Il est responsable de 48% des cas de décès chez les enfants de moins de 5 ans dans les hôpitaux et de 40 % des motifs de consultation enregistrés dans les centres de santé. Il est par conséquent la première cause de mortalité et de morbidité et occasionne d importantes pertes directes liées aux coûts importants de la prise en charge des malades, mais aussi des coûts indirects liés à l'absentéisme des adultes actifs. Compte tenu de ses conséquences, le Gouvernement du Burundi, via des ministères sectoriels, a pris des engagements pour lutter contre cette maladie, afin d atteindre les OMD, spécifiquement les objectifs 4 (visant la réduction de la mortalité des enfants de moins de 5 ans), 5 (visant la réduction de la mortalité maternelle) et 6 (combattre le VIH/SIDA, le paludisme et les autres maladies). Ainsi, dans son document de Plan National de Développement Sanitaire , le Ministère de la Santé Publique s était engagé à réduire jusqu à 25% le taux d incidence du paludisme jusqu en Pour y arriver, il devait veiller à: - promouvoir, en collaboration avec les partenaires, l utilisation correcte de la MII surtout pour les groupes les plus vulnérables ; - promouvoir des mesures d hygiène et de salubrité de l environnement en collaboration avec d autres secteurs dans la lutte anti-vectorielle par l amélioration de l assainissement du milieu (Ministère de l agriculture, les SETEMU, les Administrations municipales, le Ministère de l intérieur etc.) ; - promouvoir les activités de recherche opérationnelle sur l efficacité des insecticides pour la prévention et sur la chimio-prophylaxie chez la femme enceinte. Toujours en matière de politique, le Burundi a élaboré un Plan stratégique de lutte contre le paludisme dans lequel l utilisation de MII et la promotion des pratiques d assainissement de base apparaissent comme les principales stratégies de prévention du paludisme. En vue de contribuer à la lutte contre cette maladie, cette enquête a intégré dans son questionnaire des questions se rapportant aux connaissances, attitudes et pratiques de la population sur le moustique, le paludisme et l utilisation des moustiquaires. Les questions étaient centrées sur la connaissance du vecteur du paludisme, la connaissance des signaux d alerte permettant le diagnostic précoce et le traitement du paludisme. En cas de maladie, l enjeu est d arriver à opérer un diagnostic rapide des symptômes de la maladie pour une prise en charge précoce et efficace. L objectif spécifique de l enquête est de contribuer à la mise en place d une stratégie de communication pour sensibiliser la population sur la lutte contre les maladies les plus meurtrières chez les enfants en l occurrence le paludisme. Les résultats de l enquête donnent des indicateurs de connaissances, d attitudes et de pratiques sur le paludisme/fièvre, ses causes et les précautions prises pour se prévenir contre cette maladie. Notons que pour la prévalence du paludisme/fièvre, les réponses traitées sont celles d une population qui n est pas spécialisée pour reconnaître avec exactitude s il s agit bien du 46

51 paludisme. Ainsi, la proportion de personnes atteintes de la maladie diffère de celle qui est mesurée dans les structures de santé où on reconnaît avec précision s il s agit bien du paludisme Les conditions favorables au développement des moustiques et leurs conséquences L ignorance des maladies et de leur vecteur peut s avérer être un obstacle pour les prévenir. Ainsi, connaître le lien entre les piqûres de moustiques et le paludisme ainsi que les conditions écologiques qui favorisent le développement des vecteurs du paludisme est déjà un pas pour envisager la lutte contre cette maladie. Au niveau des connaissances, la quasi-totalité des femmes interrogées connaît les conditions favorables au développement et à la prolifération des moustiques. La forêt et la broussaille (39,7%), les flaques d eau (27,3%) et les puits et les fosses (10,2%) sont les plus citées. Aussi, presque toutes les femmes interrogées savent que les piqûres de moustiques peuvent occasionner une maladie (96,5%) et parmi elles, 81,9% citent le paludisme et 11,5% citent la fièvre. Cependant, même si les femmes établissent un lien entre les piqûres de moustiques et la maladie, la proportion des ménages qui ne prennent aucune précaution pour se protéger contre les moustiques reste relativement élevée (34%) Les précautions pour se protéger contre les moustiques à l intérieur des logements Dans 66% des ménages, l enquête montre qu on a pris des précautions pour se protéger contre les piqûres de moustiques. La proportion des ménages est plus élevée en ville (76,8%) que dans la campagne (64,9%). La ville de Bujumbura (81,6%) enregistre une forte proportion de ménages prenant des précautions pour se protéger contre les moustiques par rapport aux autres régions. C est dans le Centre-Ouest que cette proportion est la plus faible (55,9% de ménages). Cela peut se comprendre car une grande partie de cette région se trouve dans la zone de haute altitude, avec des températures relativement basses et aussi avec une faible prévalence du paludisme. Cependant, il convient de relever que dans certaines provinces comme Kayanza, le développement des rizicultures et des briqueteries s est accompagné de l apparition de flaques d eau qui favorisent le développement des moustiques. Les ménages dont le chef a un niveau d instruction secondaire ou plus sont beaucoup plus nombreux à prendre des précautions pour prévenir les piqûres des moustiques (78,9%) que les ménages dirigés par une personne sans instruction (62,5%) ou avec un niveau primaire (70%). On constate que dans les ménages dirigés par des femmes, on prend moins de précautions pour éviter les piqûres de moustiques (60,6% pour les ménages dirigés par une femme contre 67,8% pour les ménages dirigés par un homme). Dans les ménages où on prend des précautions pour éviter les piqûres de moustiques, les MII sont utilisées à 72,9%. Dans 15,2% des ménages, la population s enroule dans un drap et les ménages qui utilisent une moustiquaire simple représentent 5,5%. La pulvérisation d insecticide pour chasser les moustiquaires n est utilisée que par 4% des ménages. 47

52 Graphique 9 : Proportion des ménages qui prennent des précautions pour éviter les piqûres de moustiques et les principaux moyens utilisés 4.4. Les connaissances sur les personnes les plus exposées aux conséquences des piqûres de moustiques Les études faites sur le paludisme montrent que les femmes enceintes et les enfants sont plus victimes du paludisme que les autres catégories de personnes. Aussi, l existence de cette information dans les communautés et dans les familles peut-elle contribuer à la protection de ces groupes très vulnérables au paludisme. En demandant aux enquêtées qui est la personne la plus exposée aux conséquences des piqûres de moustiques, les enfants viennent en premier lieu (cités par 46,8% des femmes), suivis par les femmes enceintes avec une fréquence de 25,3%. Un cinquième des femmes (20%) pense que les femmes enceintes et les enfants sont exposés de la même manière que les autres personnes. En fonction du milieu de résidence de la femme enquêtée, on constate que chez les femmes vivant en ville, les enfants de moins de 5 ans (48,9% en milieu urbain et 45,3% en milieu 48

53 rural) et les femmes enceintes (26,8% en milieu urbain et 24,3% en milieu rural) sont plus cités comme les personnes les plus exposées aux conséquences des piqûres des moustiques que chez les femmes de la campagne. En tenant compte de la variable instruction de la femme, on se rend compte aussi que les enfants de moins de 5 ans et les femmes enceintes sont plus cités chez les femmes d instruction élevée (51,4% des femmes de niveau secondaire et plus, contre 44,4% des femmes sans instruction, disent que l enfant de moins de 5 ans est plus exposé). De même, 28% des femmes de niveau secondaire et plus contre 23,2% sans instruction pensent que les femmes enceintes sont plus exposées aux conséquences des piqûres de moustiques que les autres catégories de personnes). Graphique 10: Pourcentage des femmes selon les principales personnes citées comme vulnérables aux piqûres de moustiques, selon les caractéristiques de la femme 49

54 4.5. Connaissances et attitudes sur le paludisme et les moyens de lutte La reconnaissance des symptômes du paludisme Reconnaître très rapidement les symptômes du paludisme est indispensable pour un traitement précoce de cette maladie. Au sein de la population faisant l objet de l enquête, on constate que les symptômes du paludisme sont largement connus. Dans toutes les régions, tant en milieu rural qu en milieu urbain, les symptômes les plus cités sont la montée de la température corporelle (29,5%), les maux de tête (21,6%), le tremblement du corps/frissons (15,9%), le goût amer (8,1%), les vomissements (7,6%) et la fatigue générale (7,4%) La prévalence du paludisme/fièvre et les comportements des mères en cas de paludisme/fièvre La prévalence du paludisme/fièvre durant les deux dernières semaines qui ont précédé l enquête est de 36,4% chez les enfants de moins de 5 ans. Ce taux était de 30,5% en 2005 si on se réfère aux résultats de l enquête MICS Cette prévalence élevée du paludisme dans l étude CAP pourrait s expliquer aussi par la période de collecte (mois d avril) qui est considérée comme le mois où l incidence du paludisme est élevée (UNICEF-BURUNDI, Analyse de la situation de l enfant et de la femme, 2009). Elle est prononcée au Nord en général (40,8% au Nord-Ouest et 40,9% au Nord-Est) tandis que son taux est assez bas en mairie de Bujumbura (19,2%). Elle est plus élevée en milieu rural (37,7%) qu en milieu urbain (26,6%). Cette prévalence varie en fonction du niveau d instruction de la mère : 37% chez les enfants des mères sans niveau et 18,8% chez les mères ayant un niveau secondaire ou plus. En cas de fièvre ou de paludisme, 92,5% des mères des enfants les amènent dans une structure de soins et 4,1% leur donnent directement des médicaments. C est en milieu urbain (7,6%) et chez les femmes instruites avec un niveau secondaire ou plus (8,3%) que l automédication est plus pratiquée en cas de fièvre/paludisme. Graphique 11: Prévalence du paludisme/fièvre chez l enfant de moins de 5 ans au cours des deux dernières semaines précédant l enquête (en %)

55 Graphique 12 : Réaction des mères en cas de paludisme/fièvre chez l enfant selon les caractéristiques de la mère (en %). Donne des médicaments Amène l'enfant dans un CDS Seuls 3% des enfants qui ont souffert de la fièvre/paludisme n ont pas eu de traitement. Les médicaments pris pour guérir la fièvre/paludisme sont constitués par les antipaludéens sans les spécifier (23%), la combinaison artesunate-amodiaquine (31%), la quinine (16%), et l aspirine/paracétamol (21%). Notons que pour 11% des enfants, on n a pas pu spécifier le traitement reçu. Graphique 13: Proportion d enfants de moins de 5 ans (en %) selon le traitement reçu lors du dernier épisode de fièvre/paludisme PAS DE MEDICAMENTS ANTIPALUDEENS 15% 3% 31% QUININE 29% AUTRE (ASPIRINE/PARACETAMOL, ETC.) 22% NE SAIT PAS En demandant aux parents des enfants qui ont pris un médicament, la personne qui a prescrit ce médicament, les infirmières sont citées par 77,4% et les médecins par 14,7%. 51

56 Graphique 14: Pourcentage des femmes selon la personne qui a prescrit le traitement de l enfant lors du dernier épisode de fièvre/paludisme Moi-même/Parent/Voisine Infirmier Médecin Agent de santé communautaire sage femme Autre personne 1% 3% 4% 0% 15% 77% Les sources d informations et de conseils sur le paludisme Concernant l accès à l information sur le paludisme, 64,4% des femmes ont entendu parler du paludisme durant les campagnes de lutte contre cette maladie. De ces dernières, plus de la moitié (54,6%) ont entendu parler de cette campagne moins de 6 mois avant l enquête, 20,7% dans une période allant de 6 à 12 mois avant l enquête et 23,8% avaient entendu parler de ces campagnes une année ou plus avant l enquête CAP Notons que parmi les femmes qui ont entendu parler de campagne de lutte contre le paludisme, 72,1% ont été informées par la radio (44,8%) et par les établissements de santé (27,3%). En cas de paludisme/fièvre, la majorité des femmes (70%) demandent des conseils aux structures de santé. Les agents de santé communautaire (7%), la famille (5,7%) et les voisins et amis (4,6%) font rarement l objet de recours en cas du paludisme/fièvre. Une partie non moins négligeable (11,3%) ne demande pas de conseils. En milieu urbain et chez les femmes de niveau d instruction secondaire et plus, le recours aux établissements sanitaires est plus élevé que chez les autres femmes. 52

57 Graphique 15 : Répartition des femmes en % selon les principaux conseillers en cas de paludisme/fièvre ETABLISSEMENT DE SANTE AGENT DE SANTE COMMUNAUTAIRE NE DEMANDE PAS CONSEILS Ensemble Secondaire ou plus Primaire Sans instruction Rural Urbain Bujumbura Sud Centre-Est Nord-Est Centre-Ouest Nord-Ouest Prévention du paludisme Les principales méthodes de prévention contre le paludisme connues par les femmes sont principalement l utilisation des MII (41%). Les autres méthodes citées sont notamment l évacuation des eaux stagnantes dans les habitations (17,7%) et le débroussaillage autour des habitations (12,9%). On constate également que 19,8% des femmes disent qu il faut éviter les piqûres de moustiques sans préciser comment. Graphique 16 : Pourcentage des femmes selon les méthodes connues de prévention contre le paludisme ÉVITER LES PIQURES DES MOUSTIQUES EVACUER LES EAUX STAGNANTES 8% 20% DEBROUSSAILLER AUTOUR DES HABITATIONS UTILISER DES MII 41% 18% AUTRES 13% 53

58 4.6. Connaissances et pratiques sur l utilisation des moustiquaires L utilisation des moustiquaires imprégnées longue durée reste le principal moyen efficace de protection individuelle contre le paludisme Connaissances sur les moustiquaires Les femmes interrogées ont déjà entendu parler de MII (90,5%). La connaissance est élevée chez les femmes vivant en milieu urbain (92,7%) par rapport aux femmes du milieu rural (89,6%). Aussi, les femmes d instruction secondaire et plus sont plus nombreuses à avoir entendu parler de MII (94,3%) que les femmes sans instruction (88%). S agissant de l installation, 85,9% des femmes affirment savoir installer une moustiquaire sur un lit et 66% sur une natte Possession de moustiquaires au sein des ménages Au niveau national, 54,7% des ménages possèdent au moins une moustiquaire. L enquête PMS 2009 avait trouvé une proportion comparable avec une proportion de 55,8% des ménages possédant au moins une moustiquaire. Une grande proportion de ménages possédant une moustiquaire est enregistrée à Bujumbura (65,7%) et dans la région Nord-Ouest (73,6%). Les régions où le taux de possession des moustiquaires dans les ménages est faible sont le Centre- Ouest (23,9%) et dans une moindre mesure le Sud (45,2%). Selon les caractéristiques du chef de ménage, la possession des moustiquaires est plus élevée en milieu urbain (65,7% en milieu urbain contre 48,3% en milieu rural). On observe également une différence du taux de possession de moustiquaire selon le sexe du chef du ménage, avec une fréquence de possession de moustiquaire plus élevée chez les chefs de ménage de sexe masculin (57,4% de chefs de ménages hommes et 46,2% chez les chefs de ménage femmes). Les ménages dirigés par une personne ayant un niveau de formation élevé possèdent des moustiquaires dans des proportions plus élevées que dans les ménages avec un chef sans niveau ou avec un faible niveau d instruction (75% chez les chefs de ménage avec un niveau secondaire ou plus, 60,3% chez ceux ayant un niveau primaire et 45,8% chez les sans niveau). Les moustiquaires se trouvant dans les ménages sont en général des MII, même si on trouve une proportion relativement importante (près de 10%) de ménages qui possèdent des moustiquaires simples en milieu urbain ou dans les ménages dirigés par des personnes avec un niveau d instruction élevé. 54

59 Tableau 10 : Pourcentage des ménages possédant des moustiquaires Caractéristiques du ménage Moustiquaire simple MII Les deux types de moustiquaires % des ménages possédant au moins une moustiquaire Région de résidence Nord-Ouest 2,5 68 3,1 73,6 Centre-Ouest 1,7 21,7 0,5 23,9 Nord-Est 8 41,5 0,9 50,4 Centre-Est 6,9 49,5 1,1 57,5 Sud 4,2 40,4 0,6 45,2 Bujumbura 16,1 46,6 3 65,7 Milieu de résidence Urbain 10,4 52 3,3 65,7 Rural 5 42,5 0,8 48,3 Sexe du CM Masculin 7,9 47,8 1,7 57,4 Féminin 4,4 40,1 1,7 46,2 Niveau d'instrution du CM Sans instruction 4,8 39,6 1,4 45,8 Primaire 8,3 50,3 1,7 60,3 Secondaire ou 12,5 59,4 3,1 75 Ensemble ,7 54,7 Au niveau national, le nombre moyen de moustiquaires par ménage est de 1,15. Cette moyenne est à nuancer, étant donné que le tableau ci-dessus montre que plus de 40% des ménages ne possèdent pas de moustiquaire. Par contre, en calculant le nombre moyen de moustiquaires au sein des ménages possédant une moustiquaire, on peut se faire une idée du degré de couverture en moustiquaires dans les ménages. En moyenne, chaque ménage possède plus de deux moustiquaires (l objectif du Gouvernement est de 3 moustiquaires par ménage, par rapport à la couverture universelle qui est d une moustiquaire pour deux, dans un ménage). La région où l on possède plus de moustiquaires par ménage est le Nord-Ouest suivie par le Centre-Est. C est dans ces régions qu avait eu lieu la dernière campagne de distribution de masse avant l enquête. Cela apparaît d ailleurs dans la région Nord-Ouest où plus de 90% (92,2%) avait reçu une moustiquaire moins de 6 mois auparavant. 55

60 Carte n 2 : Pourcentage des ménages possédant au moins une moustiquaire par région Nord-Ouest 50,4% Nord-Est 73,6% 23,9% Centre- Bujumbura 65,7% 65,7% Ouest 65,7% Centre-Est 57,5% 45,2% Sud kilometres 56

61 Tableau 11 : Nombre moyen de moustiquaires par ménage Nombre moyen de moustiquaire par Nombre moyen de moustiquaires par Caractéristiques du ménage Moustiquaire MII Ensemble MII Moustiquaire Ensemble Région de résidence Nord-Ouest simple 0,1 1,68 1,79 2,25 simple 0,13 2,37 Centre-Ouest 0,03 0,41 0,44 1,69 0,12 1,82 Nord-Est 0,11 0,88 0,99 1,74 0,21 1,95 Centre-Est 0,13 1,05 1,18 1,81 0,23 2,04 Sud 0,06 0,84 0,91 1,85 0,14 1,99 Bujumbura 0,31 0,97 1,28 1,47 0,46 1,93 Milieu de résidence Urbain 0,22 1,17 1,39 1,76 0,33 2,09 Rural 0,09 0,92 1 1,87 0,17 2,05 Sexe du CM Masculin 0,15 1,07 1,22 1,84 0,26 2,11 Féminin 0,08 0,82 0,91 1,75 0,16 1,91 Niveau d'instruction Sans instruction 0,09 0,85 0,94 1,84 0,2 2,03 du CM Primaire 0,15 1,08 1,23 1,77 0,23 2 Secondaire ou plus 0,28 1,44 1,72 1,91 0,36 2,27 Ensemble 0,14 1,01 1,15 1,82 0,24 2, L utilisation des moustiquaires L enquête a montré que le taux de possession de moustiquaires dans les ménages est de 54,7%. Quant à l utilisation de ces moustiquaires, on constate que 7% des femmes possédant une moustiquaire ne l utilisent pas. Par ailleurs, les données tirées des entretiens individualisés et des FG ont montré que certaines personnes vendent les moustiquaires reçues. D autres les réservent pour ceux de leur famille qui, d après elles, en ont le plus besoin (soit parce ces membres de la famille vivent dans les zones réputées abriter beaucoup de moustiques, soit parce que les populations estiment que ces membres sont plus vulnérables). Les régions avec un fort taux d utilisation de moustiquaire dans la population qui en possède sont le Nord- Ouest (98,3%) et Bujumbura (93%). C est dans la région Sud (86,3%) et dans le Centre-Est (89,4%) où le taux d utilisation des moustiquaires dans les ménages qui en possèdent reste faible Utilisation de la moustiquaire chez les enfants de moins de 5 ans Le taux d utilisation des moustiquaires est au niveau global de 52,6%. La région du Centre Ouest, qui regroupe Kayanza, Muramvya et Mwaro présente le taux le plus faible (26,6%) d utilisation de moustiquaire chez les enfants de moins de 5 ans. Ce taux est plus élevé dans la région Nord-Ouest (66 %) et à Bujumbura (70,2%). De même, en milieu urbain, les enfants sont plus nombreux à dormir sous une moustiquaire qu en milieu rural. On constate que le niveau d instruction de la mère favorise la protection de l enfant par l utilisation de moustiquaire. Notons cependant qu il y a une amélioration dans l utilisation des moustiquaires chez les enfants. En 2005, l enquête MICS avait montré que seuls 13,3% des enfants de moins de 5 ans avaient dormi sous une moustiquaire la nuit précédant le passage de l enquêteur. Une autre enquête réalisée par le PSI en 2007 avait révélé que le taux d utilisation de moustiquaire chez les enfants de moins de 5 ans était de 31,8%. Les résultats de l enquête CAP sont comparables à ceux de l enquête PMS 2009 avec 53,2% d enfants de moins de 5 ans dormant sous une moustiquaire même si on s attendait à une amélioration avec les dernières campagnes de distribution des moustiquaires. 57

62 Graphique 17: Taux d utilisation en % des moustiquaires chez les enfants de moins de 5 ans selon les caractéristiques de la mère et de l enfant Graphique 18 : Pourcentage des enfants selon le type de moustiquaire utilisé Non déterminée MII MOUSTIQUAIRE SIMPLE Ensemble Secondaire ou plus Primaire Sans instruction Féminin Masculin Rural Urbain Bujumbura Sud Centre-Est Nord-Est Centre-Ouest Nord-Ouest 29% 8% 16% 19% 29% 9% 28% 9% 29% 9% 28% 8% 29% 7% 26% 16% 10% 23% 39% 3% 24% 9% 24% 10% 23% 8% 35% 6% 63% 64% 63% 64% 62% 64% 64% 57% 65% 58% 66% 66% 68% 59% Selon le type de moustiquaire utilisé, il ressort de l enquête que 63% des moustiquaires sous lesquelles ont dormi les enfants de moins de cinq ans sont des MII. Une faible proportion des enfants dorment sous moustiquaires simples (8%). Notons que pour 29% des enfants qui dorment sous une moustiquaire, il a été difficile aux mères de déterminer si c est une MII ou une moustiquaire non imprégnée. Les moustiquaires simples sont plus utilisées à Bujumbura 58

63 (23%) et dans le milieu urbain en général (16%), et chez les enfants dont les mères ont un niveau d instruction secondaire (19%). De cette situation, on pourrait déduire qu en dehors de moustiquaires distribuées gratuitement par le gouvernement et ses partenaires lors des différentes campagnes, la probabilité de s acheter une moustiquaire dans des boutiques ou les pharmacies est élevée en milieu urbain et chez les parents d un niveau d instruction élevé, car toutes les moustiquaires distribuées à travers les ONGs et les structures de soins sont des MII Préférences de la couleur et de la forme de MII En demandant aux femmes si elles ont une préférence pour la couleur de la moustiquaire, plus de deux tiers d entre elles (69,8%) répondent par l affirmative. Les préférences portent essentiellement sur la couleur blanche (50%) et sur la couleur bleue (35%). Les principales raisons qui guident les préférences sur une couleur quelconque de la MII sont notamment le fait qu une moustiquaire ayant telle couleur ne se salit pas vite (30,9%). Environ 27% de femmes aiment une couleur sans raison et pour 10% de femmes, la préférence pour une couleur tient au fait qu elle ne se délave pas. Par rapport à la forme, 66,4% de femmes déclarent avoir une préférence pour la forme de la MII (76,9% préfèrent la forme rectangulaire et 21,1% préfèrent la moustiquaire conique/ronde). Parmi celles qui ont des préférences de forme en MII, la principale raison (74,1%) évoquée est que la forme facilite la suspension/repli de la moustiquaire Lieu d acquisition de la moustiquaire et type de moustiquaire utilisé Les moustiquaires que les ménages possèdent sont données en grande partie par les centres de santé et les ONG. On constate dans l enquête que 35,6% des ménages possédant une moustiquaire l ont eue par le biais des ONG, 34% dans les centre de santé et hôpitaux gouvernementaux et seulement 15,3% par achat. Les autres sources sont faiblement citées. Selon les régions, la majorité des moustiquaires viennent des ONG dans la région Nord-Ouest (80%) et dans le Centre-Ouest (40%) alors que dans les autres régions, les centres de santé restent la source principale des moustiquaires. A Bujumbura par contre, une grande proportion de ceux qui possèdent les moustiquaires (57,4%) les ont eues par achat. De façon générale, les moustiquaires utilisées en milieu urbain proviennent principalement de l achat (31,3%), des ONGs (31,3%) et des CDS et hôpitaux publics (23,3%). En milieu rural, les CDS et les hôpitaux publics (42,2%), et les ONGs (38,9%) restent les principaux fournisseurs de MII et les moustiquaires achetées ne représentent qu une infime proportion (2,9%). Aussi, la part des ménages qui possèdent une MII achetée augmente avec l instruction du chef de ménage. Dans les ménages dirigés par une personne de niveau secondaire ou plus, 43,2% des moustiquaires possédées ont été achetées contre 6,5% chez les ménages dirigés par une personne sans instruction. Les moustiquaires possédées par les ménages ont été acquises moins de 6 mois avant l enquête pour 51,3% des ménages, entre 6 mois et une année pour 25,7% et plus d une année pour 21,1%. C est dans la région Nord-Ouest que l acquisition des moustiquaires était la plus récente avec 92,2% des MII reçues il y a moins de 6 mois. 59

64 4.7. Conclusion L étude CAP montre une proportion élevée de cas de paludisme/fièvre chez les enfants de moins de 5 ans. Cette prévalence s explique par l insuffisance de la mise en œuvre de mesures efficaces pour prévenir le paludisme notamment en dormant sous une MII. Même si la population connaît les vecteurs de la maladie et les conditions écologiques favorables à leur développement, on constate qu une proportion non négligeable de la population ne fait rien pour rendre l environnement salubre. Aussi, il est connu pour la majorité de la population que la moustiquaire reste le principal moyen efficace de protection individuelle contre le paludisme. Cependant, malgré les multiples efforts du gouvernement dans la distribution des moustiquaires, près de la moitié des ménages ne possèdent pas de moustiquaire et même ceux qui en possèdent ne l utilisent pas tous. Les enfants qui dorment sous moustiquaire sont en faible proportion même si on enregistre une évolution du nombre d enfants dormant sous une moustiquaire. Cette faible protection des enfants reste préjudiciable à la réalisation des objectifs visés par le gouvernement pour réduire la morbidité et la mortalité causées par le paludisme. L utilisation des moustiquaires n est donc pas seulement une question de moyens mais également un problème de comportement où dans certains ménages, on ne voit pas réellement l intérêt de dormir sous une MII. Les entretiens individualisés ont montré que parmi la population qui obtient des moustiquaires durant les campagnes de distribution, certains préfèrent les vendre à d autres, qui ont certainement compris son importance (informations recueillies dans les provinces de l Est). Ainsi, pour vaincre le paludisme, un travail pour le changement d attitude et de comportement de la population face à cette maladie et aux moyens de lutte reste nécessaire. Cela est d autant plus nécessaire qu on assiste actuellement au développement des activités génératrices de revenus mais qui peuvent favoriser le développement des moustiques dans des zones qui, auparavant n étaient pas exposées à cette maladie, ainsi que l effet des changements climatiques. On peut citer à titre d exemple, les rizicultures ou le développement des briqueteries et tuileries qui s accompagnent de l apparition de flaques d eau dans la zone des plateaux centraux. En plus de l utilisation des moustiquaires qui protègent à l intérieur des habitations, il faut également penser aux autres moyens de protection à l extérieur des habitations et cela passera par la conscientisation de la population sur les dangers de cette maladie. 60

65 CHAPITRE 5 : EAU, HYGIENE CORPORELLE ET ASSAINISSEMENT 5.1 Introduction L eau est indispensable à la vie. Elle est nécessaire non seulement comme boisson mais aussi pour la préparation des aliments, l hygiène corporelle, les soins aux malades, le lavage et l élimination des déchets. L eau insalubre et le manque d assainissement de base et d hygiène entraînent chaque année le décès de plus de 1,5 million d enfants de moins de 5 ans par la diarrhée (Eau, Hygiène et Assainissement : quel impact pour l enfant, quel impact pour le développement?, UNICEF, 2006). Aussi, plusieurs millions d autres enfants frappés par des maladies diarrhéiques ou liées à l eau, souffrent de problèmes de santé et d un retard de développement. Ainsi, les gouvernements du monde à travers les OMD se sont engagés à réduire de moitié entre 1990 et 2015, le pourcentage de la population qui n a pas accès de façon durable à une source d eau potable et à un assainissement de base (OMD 7). L eau et l assainissement sont vitaux en soi, mais ils sont aussi les conditions préalables à la réduction de la mortalité infantile et maternelle (OMD 4 et 5) et à la lutte contre la maladie (OMD 6), tout en jouant également un rôle prépondérant dans la réduction de la malnutrition chez l enfant (OMD 1). Une bonne hygiène, voire le simple fait de se laver les mains, permet de faire reculer la morbidité et la mortalité liées à la diarrhée, à la pneumonie et autres maladies infectieuses. A lui seul, l assainissement amélioré peut faire reculer de plus d un tiers, la morbidité liée à la diarrhée. Combiné avec la promotion de l hygiène, il peut la faire reculer de deux tiers (UNICEF, 2006). Dans ce chapitre, l objectif de l enquête est de mesurer les connaissances et les pratiques en matière d hygiène afin d élaborer des stratégies de communication visant à faire évoluer ou changer les comportements relatifs au propre et au sale. Aussi, l enquête saisit les moyens de communication et les sources d informations utilisées et souhaitées par les enquêtés afin de trouver les canaux d informations efficaces en faveur de la promotion de bonnes pratiques en matières d hygiène. Il est important d approfondir les connaissances de la population sur l eau et l hygiène afin de compléter les projets d adduction d eau potable et d assainissement par un important volet d éducation sanitaire L accès à l eau potable Au Burundi, l enquête menée sur le taux actuel de desserte en eau montre que trois quarts des ménages, soient 75,7%, consomment de l eau potable. Dans cette proportion, 34,1% des ménages s approvisionnent aux bornes fontaines publiques, 28,8% aux sources aménagées, 12,8% aux robinets des branchements privés dans la parcelle ou chez les voisins. On note cependant une population de 13,2 % qui consomme l eau des sources non aménagées et de 6,4% qui utilisent l eau de surface. En comparant les résultats de l enquête CAP aux données issues des études antérieures, on constate qu il y a une amélioration dans l accès à l eau potable. En effet, les enquêtes MICS 2005 et l enquête QUIBB 2006 donnent respectivement les proportions de 64,3% et 66% de ménages utilisant une source d eau potable. D après le RGPH 2008 et l enquête PMS, ce taux est respectivement de 71% et 72,3%. 61

66 Tableau 12 : Les principales sources d eau de boisson des ménages Caractéristiques du chef de ménage Région de résidence Milieu de résidence Sexe CM du Niveau d'instrution du CM La principale source d'eau de boisson des ménages Robinet dans le logement ou dans la parcelle Robinet public Source aménagée Source non aménagée Eau de surface Autres sources Nord-Ouest 5,1 50,1 14,4 17,9 6,5 6,1 100 Centre-Ouest 0,3 23,7 54,3 16,1 3, Nord-Est 3,7 22,3 45, ,3 5,9 100 Centre-Est 2,7 30,7 43,2 12,9 4,8 5,7 100 Sud 1,3 23,1 29,4 26,7 13,7 5,9 100 Bujumbura 49,4 44,3 2,5 0,4 0,4 3,1 100 Urbain 31,2 49,5 8,9 4,3 2,6 3,3 100 Rural 1,8 24,8 40,7 18,5 8,7 5,5 100 Masculin 13,3 33,7 28,3 13,1 6,7 4,8 100 Féminin 11,2 35,3 30,4 13,3 5,5 4,3 100 Sans instruction ,4 16,4 8,4 5,8 100 Primaire 10,3 34, ,6 5,8 4,4 100 Secondaire ou plus 56 32,5 7,5 2,3 0,5 1,1 100 Ensemble 12,8 34,1 28,8 13,2 6,4 4,7 100 Total Selon les régions, l accès à l eau potable reste faible dans le Sud (53,8%), dans le Nord-Ouest (69,6%) et dans une moindre mesure dans le Nord-Est (71,8%). La Mairie de Bujumbura enregistre des taux élevés d accès à l eau potable avec 96,2% des ménages. Les ménages des milieux urbains en général consomment de l eau potable dans des proportions élevées (89,6%) par rapport aux ménages vivant en milieu rural (67,3%). L accès à l eau potable est également très élevé chez la population dont le chef de ménage dispose d un niveau d instruction secondaire ou plus avec le taux de 96% contre 69,4% dans les ménages dirigés par ceux sans instruction. Durant l enquête, des informations relatives au traitement de l eau de boisson avant de la consommer ont été collectées. Il ressort de l étude qu une faible proportion des ménages traite l eau de boisson (7,4%). Dans 90% des ménages, on ne fait rien pour rendre propre l eau de boisson. Au sein de ces ménages où l on traite l eau, la technique consiste à bouillir l eau (57,4%) ou à laisser l eau se reposer pour sédimentation des particules solides (18,4%) mais cette dernière n est pas une bonne technique capable de purifier l eau. Parmi les 90% qui ne font rien pour traiter l eau, 82,2% trouvent que l eau consommée est propre et 12,6% avouent avoir toujours consommé cette eau sans la traiter. L amélioration de l accès à l eau potable passe par la disponibilité des sources d eau à une distance proche des ménages mais également en nombre suffisant pour que ceux qui cherchent l eau puisse l avoir dans un temps acceptable. L objectif du gouvernement dans sa politique d adduction d eau potable est qu aucun ménage ne soit à plus de 500 mètres d un point d eau. La distance moyenne entre le point d eau et les usagers est de moins de 500m pour 40,8% des ménages enquêtés. Elle est comprise entre 500m et 1000m pour 39,8% et plus de 1000 m pour 17,7% des ménages. En milieu urbain, le taux est de 57,5% pour une distance moyenne de moins de 500m contre 39,6% en milieu rural. L enquête menée a révélé que 72,9% des ménages puisent et transportent de l eau dans des bidons ou des récipients qu ils ferment pour éviter la contamination. 62

67 5.3. L assainissement Au Burundi, même si des efforts sont fournis dans l adduction d eau potable, on constate qu un pas important reste à franchir dans l assainissement de base. Quoique les ménages qui ne disposent pas de toilettes soient quasiment inexistants, l accès aux latrines hygiéniques reste un grand problème pour une grande partie des ménages. Aussi, l évacuation des ordures ménagères et la salubrité de l environnement des logements accusent des manquements graves L existence des toilettes dans les ménages La quasi-totalité des ménages enquêtés utilise une toilette. Selon le type de toilette utilisé, avec un taux de 53,1%, les latrines traditionnelles représentent le principal moyen utilisé pour évacuer les excrétas, suivies par les latrines à fosse ou à trou ouvert avec 31,6%. Les latrines améliorées (la définition retenue dans l enquête CAP pour une latrine améliorée est celle d une latrine auto-aérée, c est-à-dire une latrine avec une fosse, qui a une route pour l évacuation, généralement un tuyau, autre que le trou lui-même) et les toilettes à chasse ne représentent que de faibles proportions, respectivement de 6,3% pour chacun des deux types. A Bujumbura et en milieu urbain en général, les latrines améliorées (18,2% à Bujumbura et 13,3% en milieu urbain en général) et les toilettes à chasse (25,4% à Bujumbura et 15,7% en milieu urbain) représentent des proportions significatives alors qu elles sont quasiment inexistantes en milieu rural. Ces infrastructures sont en proportions élevées chez les chefs de ménages ayant un niveau d instruction élevé avec un taux de possession de 34% pour les toilettes à chasse et de 19,1% pour les latrines améliorées. Tableau 13 : Proportion des ménages par type de toilette utilisé Caractéristique du Chef de ménage Types de toilettes utilisés dans les ménages (en %) Pas de Latrine à Latrine Latrine Toilette à toilette fosse/trou ouvert traditionnelle améliorée chasse Région de résidence Nord-Ouest 5, ,2 4 1,6 Centre-Ouest 1, ,4 1,3 0,2 Nord-Est 2,9 35,9 56,6 3,4 1,2 Centre-Est 2,2 22,6 69,2 4,6 1,5 Sud 1,8 37,6 59,1 1,4 0 Bujumbura 2, ,2 18,2 26,2 Milieu de résidence Urbain 3,7 30,9 35,9 13,3 16,1 Rural 2, ,3 2,2 0,5 Sexe du CM Masculin 2,3 31,7 53,1 6,5 6,5 Niveau du CM d'instrution Féminin 4,2 31,3 52,8 5,8 6 Sans instruction 3,1 35,3 58,7 2,1 0,9 Primaire 2,4 30,5 56,5 7,5 3,1 Secondaire ou plus 2,5 20,3 23,3 19,1 34,9 Ensemble 2,6 31,6 53,1 6,3 6,3 Les données collectées montrent que 72,5% des ménages disposent chacun de sa propre toilette et 25,2% la partagent avec d autres ménages. Pour les ménages se partageant une toilette, 31,5% de ces toilettes sont utilisées par deux ménages, 17,5% par 3 ménages et 51% par quatre ménages et plus. En milieu rural, les ménages qui se partagent les toilettes sont estimés à 13,4% ; par contre à Bujumbura, les ménages qui partagent les sanitaires avec 63

68 d autres sont estimés à 60,6% et de manière générale, à 45,2% en milieu urbain. Cela se justifie par les habitations types «rupangu» très fréquentes en milieu urbain. Graphique 19 : Pourcentage des ménages utilisant des toilettes en commun L assainissement dans les ménages concerne aussi la façon dont les excréments des enfants sont évacués. Parmi les réponses données par les mères des enfants, 83,2% d entre elles les évacuent dans une toilette L évacuation des ordures ménagères L essentiel des ordures ménagères sont évacuées dans des compostières (47,2%) et dans les champs (21%). Les autres modes d évacuation sont les poubelles individuelles (10,7%), les poubelles collectives (6,9%) et l enfouissement (7,8%). En milieu urbain (6,7%) et particulièrement à Bujumbura (8,5%), certains ménages déposent les ordures sur le bord des routes (2,9%). En milieu rural, les déchets sont évacués dans des compostières (59,5%) ou sont répandus dans les champs (26,7%) principalement. En milieu urbain par contre, les poubelles collectives (17,7%) et individuelles (23,1%) ainsi que les compostières (26,5%) représentent les principaux moyens d évacuation des ordures ménagères. Il faut nuancer l utilisation des compostières en ville car dans beaucoup de ménages, il s agit tout simplement des trous aménagés dans les habitations pour contenir les déchets ménagers alors que dans les campagnes, l objectif recherché est de transformer les déchets en fertilisants. A Bujumbura, les déchets sont évacués principalement par les poubelles collectives (27,6%) et individuelles (36%). 64

69 Tableau 14 : Mode d évacuation des ordures ménagères Le mode d'évacuation des déchets ménagers Caractéristique du Chef de ménage Compostière Enfouissement Poubelle individuelle Poubelle collective Au bord des rues Dans les champs Autres Total Région de résidence Milieu de résidence Nord-Ouest 39,7 17,8 4,6 2,3 2,4 30, Centre-Ouest 74,6 7 1,5 0,2 0 14,5 2,2 100 Nord-Est 54,3 10,7 4,9 0,6 0,7 26,5 2,2 100 Centre-Est 61,3 1,8 6,3 1,7 1,5 25,3 2,1 100 Sud 62,7 2,2 0,7 0,9 1,9 29,9 1,6 100 Bujumbura 10,4 5, ,6 8,5 4,1 7,9 100 Urbain 26,5 8,6 23,1 17,7 6,7 11,5 5,9 100 Rural 59,5 7,4 3,3 0,5 0,7 26,7 1,9 100 Sexe du CM Masculin 46,1 8,1 11 7,6 3 20,4 3,8 100 Niveau d'instruction du CM Féminin 50,4 6,9 9,8 4,6 2,5 23 2,9 100 Sans instruction 53,7 7,1 6,1 2,8 2,3 25,1 2,9 100 Primaire 49,4 8,1 8,9 5,4 3,5 21,4 3,4 100 Secondaire ou plus 17,2 9,8 32,5 26 3,9 4, Ensemble 47,2 7,8 10,7 6,9 2,9 21 3, L environnement immédiat des logements L environnement immédiat des logements au Burundi n est pas salubre. Seuls, 35,2% des ménages affirment que l environnement immédiat des logements est salubre et qu il n y a rien à signaler qui pourrait rendre impropre cet environnement. Cette proportion est de 26% en milieu rural contre 50,6% en milieu urbain. Parmi ceux qui jugent leur environnement insalubre, 55,5% citent la broussaille/champ comme cause d insalubrité. Les autres objets qui dégradent les conditions d hygiène autour du logement ne représentent qu une part négligeable avec 8,6%. Parmi ceux-ci, les plus importants sont, par ordre d importance, les eaux stagnantes (3,2%), les dépotoirs (2,1%) et les animaux domestiques (1%) L importance accordée aux infrastructures d assainissement Pour mesurer les préoccupations de la population sur l assainissement, une question concernant les ouvrages d assainissement qui semblent prioritaires a été posée aux femmes. Selon les différentes réponses obtenues, 80% des femmes accordent la première priorité aux latrines aménagées, 9,7% aux fosses à ordures et 11,1% aux caniveaux/fosses septiques (eaux usées) Hygiène corporelle/lavage des mains L hygiène corporelle revêt une importance capitale dans la prévention des maladies. Les gestes simples de lavage des mains qui permettent d éviter les maladies dites des mains sales sont malheureusement méconnues ou négligées dans des proportions non négligeables de la population. Aussi, le lavage hygiénique consiste-t-il à utiliser l eau et le savon ou d autres produits capables d éviter les microbes. Les informations concernant le lavage des mains sont collectées auprès de femmes en âge de procréer, car l hygiène des mères influent beaucoup plus sur la prise en charge de l enfant et sur sa protection contre les maladies. 65

70 Le lavage des mains à l eau seulement Dans l enquête, cinq moments importants de lavage des mains sont cités : après être allé aux toilettes, avant de manger, avant de faire la cuisine, avant de s occuper du bébé et après avoir changé les couches du bébé. Les occasions où la fréquence du lavage régulier des mains est élevée sont par ordre d importance : avant de manger (87,3%), après être allé aux toilettes (71,6%), avant de faire la cuisine (60,4%), après avoir changé les couches du bébé (54,8%) et avant de s occuper du bébé (48,7%). A toutes ces occasions, la fréquence est plus élevée chez les femmes du milieu urbain et chez celles dont le niveau d instruction est élevé. Tableau 15 : Pourcentage des femmes se lavant régulièrement les mains à l eau seulement à différentes occasions Caractéristiques de la femme Milieu de résidence Fréquence du lavage des mains à l'eau selon différentes occasions Après être allé aux toilettes Avant de manger Avant de faire la cuisine Avant de s'occuper de votre bébé? Urbain 83,3 90,0 71,7 62,8 68,4 Rural 63,7 85,5 52,8 39,3 45,8 Nord-Ouest 56,9 77,6 46,8 40,3 43,6 Centre-Ouest 75,0 85,7 60,4 47,4 49,3 Après avoir changé les couches de bébé Région de résidence Nord-Est 68,6 88,2 56,0 36,8 45,9 Centre-Est 62,6 92,1 58,3 41,2 47,9 Sud 64,7 85,3 50,1 40,9 51,5 Bujumbura 92,3 94,3 80,6 71,7 78,5 Niveau d'instruction de la mère Sans instruction 66,3 85,7 54,8 45,4 50,5 Primaire 70,8 87,4 58,9 45,2 52,2 Secondaire ou plus 86,2 90,8 78,7 67,3 73,9 Ensemble 71,6 87,3 60,4 48,7 54, Lavage des mains au savon En considérant les cinq moments de lavage évoqués dans l enquête, l analyse des résultats montre que 46,5% des femmes enquêtées se lavent les mains au savon avant de manger et 50,2% seulement après être allé aux toilettes. Pour d autres occasions, 43,1% se lavent les mains au savon après avoir changé les couches du bébé, 40,4% avant de s occuper du bébé et 38,3% avant de faire la cuisine. A ces différentes occasions, la fréquence du lavage est nettement plus élevée en milieu urbain qu en milieu rural ainsi que chez les femmes de niveau d études secondaire et plus. Toutefois, en terme de connaissances, la quasi-totalité des femmes, soit 96,7%, sait qu il y a une différence entre le lavage des mains à l eau seulement et le lavage des mains au savon. 66

71 Tableau 16 : Répartition des femmes en % selon les occasions de lavage des mains au savon Caractéristiques de la femme Milieu de résidence Région de résidence Niveau d'instruction de la mère Fréquence du lavage des mains à l'eau et au savon selon différentes occasions Après être allé aux toilettes Avant de manger Avant de faire la cuisine Avant de s'occuper du bébé Urbain 65,8 62,1 54,3 57,4 59,5 Rural 38,1 35,8 26,4 26,6 29,8 Nord-Ouest 47,0 44,1 38,8 45,5 42,7 Centre-Ouest 40,3 36,1 26,4 23,8 26,1 Nord-Est 36,7 35,7 23,3 20,5 24,9 Centre-Est 42,2 37,2 31,5 32,4 32,7 Sud 40,8 40,3 25,7 26,7 33,9 Bujumbura 71,6 68,7 60,4 63,2 68,4 Sans instruction 40,2 38,8 27,6 33,2 34,9 Primaire 49,8 44,3 36,5 34,6 39,4 Secondaire ou plus 73,3 71,4 63,6 64,4 66,6 Ensemble 50,2 46,5 38,3 40,4 43,1 Après avoir changé les couches du bébé En s intéressant à la population qui ne se lave pas les mains au savon, la principale raison est le manque de savon. Parmi les femmes qui ne se lavent pas les mains au savon, 47,6% ne trouvent pas de savon et 32,5% disent que le savon coûte cher. Les femmes savent établir un lien entre le non lavage des mains et les maladies (91,3%). Les principaux avantages du lavage des mains cités sont : éviter les microbes (36,3%), éviter les impuretés (20,2%), éviter la diarrhée (15,7%) et la dysenterie (7,5%) L hygiène des aliments En matière d hygiène des aliments, les principales règles observées sont : se laver les mains avec du savon ou autres produits (50%), laver les aliments crus avant de les manger (23,5%), ne pas laisser la nourriture à découvert des heures avant de manger (10%), couvrir les récipients contenant l eau de boisson (8%) et chauffer la nourriture avant de la manger (6%). 67

72 Graphique 20 : Répartition des femmes (%) selon les principales mesures prises pour l hygiène des aliments 8% 2% 24% 50% 7% 10% Se laver les mains à l'eau avec le savon ou autres produits adaptés Ne pas laisser la nourriture a à decouvert é des heures avant d' en manger Chauffer la nourriture avant de manger Laver les aliments crus avant de manger Couvrir les recipients contenant de l'eau a boire Autre L attitude des femmes face aux vendeurs de nourriture qui manifestent de mauvaises pratiques d hygiène est la suivante : 61,6% des femmes interrogées n achèteraient pas leurs produits, 18,9% achèteraient si elles avaient vraiment faim et 15,8% les achèteraient dans tous les cas. Les femmes ayant un niveau d études élevé sont plus nombreuses à avoir une attitude défavorable à ce genre de pratiques avec 79,6% qui refuseraient d acheter les produits en cas d hygiène précaire. La situation est similaire pour les femmes de Bujumbura (75,6%). 68

73 5.5. Conclusion Bien que l accès à l eau potable soit un besoin vital, on constate qu un quart de la population burundaise consomme encore l eau des rivières et des sources non aménagées. Or, cette eau peut être la source des maladies diarrhéiques et parasitaires. Les enfants sont plus exposés que quiconque à une consommation d eau de mauvaise qualité. Des efforts restent à fournir pour assurer une couverture totale dans l accès à l eau potable. Notons qu en l absence même de l eau potable, au Burundi, des techniques simples de purification de l eau comme bouillir l eau peuvent aider la population à disposer de l eau de boisson propre. Malheureusement, peu de Burundais s efforcent à rendre propre l eau de boisson. L eau puisée à partir des sources potables peut être contaminée durant le transport inapproprié ou dans le stockage notamment par l usage de récipients sales ou non couverts ou la conservation de l eau dans des endroits non propres. La sensibilisation de la population sur la conservation, le transport de l eau et surtout son traitement en cas de provenance de sources non potables est un important moyen de combattre les maladies causées par la consommation de l eau sale. Concernant l assainissement, les populations utilisent en général des toilettes traditionnelles qui ne respectent pas les normes d hygiène, d où l importance d une sensibilisation de la population à disposer d ouvrages adéquats d assainissement dans les ménages. En milieu rural, les ordures ménagères sont évacuées principalement dans les champs et dans les compostières. L important est comme pour les latrines, d arriver à promouvoir la mise en place des compostières qui respectent les normes d hygiène. Il est à déplorer, en matière d hygiène corporelle, la négligence des gestes simples mais qui ont des conséquences positives importantes sur la santé comme le lavage des mains au savon. Une grande proportion de la population sait que se laver les mains au savon reste important mais ne le pratique pas en évoquant le coût ou la rareté du savon. Cependant, cette réalité traduit d une certaine manière un problème de priorité qu on accorde à ce geste, car, même si la population est pauvre, c est l importance qu elle attachera à ce geste qui conditionnera le niveau de pratique. 69

74 CHAPITRE 6 : ALIMENTATION DU NOURRISSON ET DU JEUNE ENFANT 6.1 Introduction La mauvaise alimentation et la sous-alimentation sont responsables de plus d un tiers des décès d enfants âgés de moins de cinq ans dans le monde (UNICEF, 2009). Un enfant souffrant de sous nutrition doit lutter pour résister aux infections et autres maladies susceptibles d handicaper sa croissance normale et son développement psycho-physique et intellectuel. Les indicateurs de nutrition chez les enfants présentent le Burundi comme un pays où l alimentation des enfants n est pas correctement assurée. En dépit de la régression significative de la malnutrition aiguë globale (5,6% selon l enquête nationale de base de 2007), les prévalences d insuffisance pondérale et de retard de croissance restent très préoccupantes dans la plupart des provinces du Burundi avec des taux supérieurs à 46% pour le retard de croissance et 35% pour l insuffisance pondérale (enquêtes nutritionnelles de 2007). Les carences en micro nutriments sont très fréquentes. La prévalence du goitre endémique atteint 42 % dans certaines provinces. L anémie est régulièrement observée, avec une prévalence d'environ 56% chez le jeune enfant et la femme enceinte. L avitaminose A reste très répandue nonobstant la distribution à grande échelle lors des campagnes semestrielles de la Semaine Santé Mère Enfant (SSME). La proportion des naissances vivantes avec un poids inférieur à 2500g est de 15,1%. Parmi les multiples facteurs étiologiques figurent un allaitement maternel insuffisant et de mauvaises pratiques de sevrage (Plan National de Développement Sanitaire ). Selon les recommandations de l OMS, une bonne alimentation du nourrissons et du jeune enfant suppose une initiation précoce à l allaitement maternel dans l heure suivant la naissance, un allaitement maternel exclusif pendant les six premiers mois de vie de l enfant, suivi d une alimentation sûre et adaptée à l âge de l enfant, à base d aliments solides, semisolides et mous, à partir de l âge de 6 mois, parallèlement à la poursuite de l allaitement maternel pendant au moins deux ans. L allaitement maternel exclusif au cours des six premiers mois de vie et la poursuite de l allaitement associée à une alimentation adaptée, ont un impact majeur sur la survie, la croissance et le développement des enfants. Le lait maternel est le premier aliment que doit recevoir le bébé. Il est recommandé aux mères des enfants de les nourrir par l allaitement exclusif depuis la naissance jusqu à l âge de 6 mois. Un allaitement maternel exclusif signifie qu aucun autre aliment, ni liquide, ni solide, n est ajouté (sauf les médicaments) y compris l eau, même en saison chaude, puisque le lait maternel est un aliment complet et répond aux besoins du nourrisson aussi bien en nutriments qu en eau. Malheureusement, des études récentes effectuées dans les pays en développement montrent qu une grande proportion des nourrissons et des jeunes enfants ne jouissent pas des bienfaits de l initiation précoce à l allaitement maternel, de l allaitement maternel exclusif jusqu à 6 mois et de l allaitement avec compléments alimentaires adaptés au-delà de 6 mois. On déplore souvent la qualité inadaptée des aliments de complément au lait maternel, avec des insuffisances en protéines, en graisses ou en micronutriments pour assurer une croissance et un bon développement de l enfant. 70

75 L enquête CAP effectuée en avril-mai 2010 a recueilli des informations essentielles sur le niveau de connaissances et des pratiques liées à l alimentation du nourrisson et du jeune enfant et à la santé de la mère et de l enfant, auprès des femmes de 15 à 49 ans. Ces informations ont permis de relever et d analyser les raisons pour lesquelles certaines mères n adoptent pas de bonnes pratiques favorables à la survie du nourrisson et du jeune enfant Connaissance de l allaitement et de l alimentation complémentaire Les avantages du colostrum L allaitement au colostrum permet à l enfant de profiter de ce premier lait maternel riche en nutriments et en anticorps pour la protection de l enfant dans les premiers moments de la vie. Des réponses aux questions sur les avantages du colostrum nous permettent de mesurer le niveau de connaissance des femmes en âge de procréer sur son importance. Au Burundi, 37% des femmes disent que le colostrum protège l enfant contre les maladies et les différentes infections, 10,1% le considèrent comme source de vitamine pour l enfant. Cependant, plus d un tiers des femmes (34,9%) ne connaissent pas son importance. Graphique 21 : Répartition des femmes en % selon leurs connaissances sur l importance du colostrum. N'en connaît pas 5% 3% 8% 10% 2% 35% Protège l'enfant contre les maladies Nétoie l'estomac de l'enfant Signe d'amour 37% Donne force et inteligence à l'enfant Source Autres Les connaissances s améliorent avec le niveau d instruction de la femme. Pour une moyenne de 35,4% de femmes ne connaissant pas les avantages du colostrum, les femmes sans instruction représentent 36,7% alors que la proportion est de 22,3% chez les femmes ayant le niveau secondaire ou plus. La proportion des femmes qui ignorent l importance du colostrum est plus élevée en milieu rural (35,4%) par rapport au milieu urbain (30,3%). Selon les régions, la connaissance de l importance du colostrum est faible au Nord-Ouest (44,9% des femmes ignorent la valeur du colostrum) et forte dans la région du Sud, où seulement 22% des femmes enquêtées ignorent l importance du colostrum. 71

76 Graphique 22 : Proportion des femmes qui ne connaissent pas les avantages du colostrum selon la région de résidence Graphique 23 : Proportion des femmes qui ne connaissent pas les avantages du colostrum selon les caractéristiques de la mère 30.30% 35.40% 36.70% 34.50% 34.90% 22.30% Urbain Rural Sans instruction Primaire Secondaire ou plus Ensemble Période idéale pour l allaitement exclusif Une proportion relativement élevée de femmes dispose d une bonne connaissance sur la période recommandée pour un allaitement exclusif. Sur l ensemble des femmes interrogées, deux tiers d entre elles (66,4%) disent qu il faut donner exclusivement le sein à l enfant depuis la naissance jusqu à 6 mois. Les 33,6% restantes disposent d une mauvaise connaissance (17,6% donnent un âge de moins de 6 mois et 16% donnent un âge au-delà de 6 mois, pour l allaitement exclusif). 72

77 Graphique 24 : Pourcentage des femmes selon l âge idéal déclaré d allaitement exclusif 0 à 3 mois 4 mois 5 mois 6 mois Plus de 6 mois 2% 16% 7% 8% 67% Selon les caractéristiques de la femme, les femmes du milieu urbain (69,6%) disposent de bonnes connaissances par rapport à celles du milieu rural (66,1%). En fonction des régions, le niveau de connaissance se situe dans des proportions comparables à l exception de la Municipalité de Bujumbura où le niveau de connaissance est élevé (75,4% contre 66,4% à l échelle nationale). Les bonnes connaissances augmentent avec le niveau d instruction de la mère (75,1% des femmes ayant le niveau secondaire) et diminuent chez les mères plus âgées (54,7% seulement des femmes de ans disposent d une bonne connaissance). Graphique 25 : Pourcentage des femmes qui ont donné l âge de 6 mois comme période idéale d allaitement exclusif selon les caractéristiques de la femme Ensemble Secondaire ou plus Primaire Sans instruction Bujumbura Sud Centre-Est Nord-Est Centre-Ouest Nord-Ouest Rural Urbain 66.40% 75.10% 68.40% 62.60% 75.40% 66.90% 63.90% 66.60% 66.30% 65.50% 66.10% 69.60% 73

78 La nécessité et les avantages de l allaitement exclusif pendant les six premiers mois de la vie Le lait maternel répond entièrement à tous les besoins du bébé sur le plan alimentaire et liquide pendant les six premiers mois de la vie. Des bébés nourris exclusivement au sein courent un risque nettement moindre de souffrir de la diarrhée et des infections respiratoires aiguës que les bébés qui reçoivent d autres aliments. Le fait même de donner des aliments aux bébés avant l âge de six mois diminue l apport de lait maternel et interfère avec l absorption complète des nutriments dans le lait maternel. Rappelons aussi que l allaitement exclusif aide à retarder le retour de la fécondité dans les populations à faible niveau de contraception. Ces avantages du lait maternel et de l allaitement exclusif durant les premiers mois de l enfant sont méconnus par un grand nombre de femmes qui introduisent précocement d autres aliments liquides et parfois solides dans le régime alimentaire de l enfant. D après l étude CAP, les femmes sont informées en grande majorité sur l importance de l allaitement exclusif jusqu à 6 mois. Les réponses issues de l enquête montrent que 85,9% des femmes trouvent cette pratique nécessaire (cette proportion combine les réponses «très nécessaire» et «nécessaire»). Cependant, 8% trouvent que cette pratique n est pas nécessaire et 6.1% sont sans opinion. Les femmes qui trouvent que l allaitement exclusif jusqu à 6 mois est nécessaire sont en faible proportion chez les femmes jeunes de ans (77,3%). C est aussi parmi les jeunes femmes qu on a une proportion élevée des femmes qui n avaient pas d opinion sur cette pratique lors de l enquête (15%). Il se peut que beaucoup de ces femmes ne soient pas encore mères et qu elles attachent, à tort, moins d intérêts aux questions se rapportant à la prise en charge de l enfant L âge idéal pour le sevrage et le début des aliments de complément Après l âge de six mois, le lait maternel continue d être un aliment essentiel pour l enfant jusqu'à l âge de deux ans. Il couvre 50% des besoins énergétiques du nourrisson de 6 à 12 mois et 33% de ces besoins au cours de la 2ème année de vie. Cependant à l âge de 6 mois, les besoins de l enfant en énergie comme pour les autres nutriments (protéines, lipides, fer, vitamines ) augmentent et le lait maternel à lui seul devient insuffisant pour les couvrir. D où la nécessité d ajouter des aliments de complément parallèlement à la poursuite de l allaitement maternel jusqu à l âge de 2 ans. Autant qu il est essentiel d indiquer un allaitement maternel exclusif au cours des 6 premiers mois de la vie, autant il est primordial d ajouter des aliments de complément à partir de l âge de 6 mois tout en poursuivant l allaitement maternel jusqu à l âge de 2ans. Selon l enquête, près de la moitié des femmes (46,4%) au Burundi savent qu il faut introduire les aliments de complément au lait maternel dans l alimentation de l enfant à 6 mois. Environ 36% des femmes ayant une mauvaise connaissance croient qu il faut introduire les compléments à partir de 7 mois ou plus ou avant 6 mois (16,3%). On observe des connaissances relativement améliorées en milieu urbain (48,2%) par rapport au milieu rural (46,3%). Le niveau d instruction des femmes améliore aussi les connaissances. Les femmes instruites avec un niveau secondaire et plus (52,6%) ont de très bonnes connaissances sur l âge du début des compléments alimentaires solides chez le nourrisson, par rapport aux femmes sans instruction (43,3%) ou ayant un niveau primaire (48,3%). 74

79 Graphique 26 : Pourcentage des femmes selon l âge idéal d introduction des compléments alimentaires chez l enfant suivant les caractéristiques de la femme 7 mois et plus 6 mois 0 à 5 mois Ensemble Secondaire ou plus Primaire Sans instruction Bujumbura Sud Centre-Est Nord-Est Centre-Ouest Nord-Ouest Rural Urbain 37.3% 46.4% 16.3% 34.7% 52.6% 12.6% 39.0% 48.3% 12.6% 37.7% 43.3% 19.0% 29.1% 56.0% 14.9% 53.0% 34.7% 12.3% 20.7% 58.1% 21.3% 17.3% 62.2% 20.5% 37.6% 43.5% 18.9% 58.3% 32.2% 9.6% 37.2% 46.3% 16.6% 39.1% 48.2% 12.8% Les avantages d un allaitement au sein jusqu à l âge de deux ans Dans la population enquêtée, les femmes trouvent que l allaitement jusqu à l âge de 2 ans améliore la santé de l enfant à 83,1% et 9,1% des femmes disent qu il empêche les femmes de tomber enceinte. Les principaux avantages cités par les femmes sont par d ordre d importance : - Donne une bonne santé à l enfant (44%) ; - Rend l enfant plus fort (32%) ; - Evite à la femme de tomber enceinte (9%) ; - Rend l enfant intelligent (7%). 75

80 Graphique 27 : Pourcentage des femmes selon leurs opinions sur l allaitement jusqu à l âge de deux ans 7% 9% 8% 32% REND L'ENFANT PLUS FORT BONNE SANTE DE L'ENFANT REND L'ENFANT INTELLIGENT 44% ÉVITE A LA FEMME DE TOMBER ENCEINTE AUTRES PERCEPTIONS* * Dans «autres perceptions» sont regroupées les opinions suivantes : - Rend l enfant fainéant ; - Fatigue la femme ; - Nuit à la santé de la femme ; - Empêche la femme de vaquer à ses occupations. Ces perceptions regroupées dans «autres» et qui sont généralement de mauvaises perceptions, sont plus enregistrées chez les femmes du milieu rural ayant un faible niveau d instruction et chez les jeunes femmes (15-19 ans). Notons que parmi les femmes qui pensent que l allaitement prolongé peut empêcher aux femmes de tomber enceintes les proportions obtenues chez les jeunes femmes, chez les femmes instruites et dans une moindre mesure chez les femmes du milieu urbain sont en dessous de la moyenne. Peut-être que la connaissance d autres moyens contraceptifs très efficaces peut expliquer cette perception faiblement enregistrée dans ces catégories de femmes. On n observe pas de différences sensibles dans les perceptions sur l allaitement continu jusqu à 2 ans selon les autres caractéristiques Les sources d informations sur l allaitement En matière de communication et des canaux souhaités par les femmes pour recevoir des informations sur l allaitement, l enquête CAP montre que la majorité des femmes reçoivent et préfèrent recevoir les informations concernant l allaitement exclusif à travers les radios ou un établissement de santé. Les réponses données par les femmes enquêtées sur la source de l information sur l allaitement exclusif pendant 6 mois montrent que 80% des femmes ont eu l information par la radio et par les structures de soins (31,4% pour la radio et 38,6% par les hôpitaux et centres de santé). Parmi les sources d informations, les amis et les collègues ainsi que les associations sont aussi cités par 10,7% de femmes dont 6,2% pour les amis et collègues et 4,5% pour les associations et réunions. Le personnel de santé est cité comme source d information sur l allaitement par 7,7% des femmes. Les autres sources sont très peu citées avec des proportions insignifiantes. Selon le milieu de résidence, les femmes des villes sont informées beaucoup plus par la radio (39,2% des femmes des villes contre 30,5% en milieu rural) alors que celles de la campagne 76

81 reçoivent plus l information par les établissements de santé (39,3% en milieu rural contre 32,8% en ville). Chez les jeunes femmes (15-19 ans), la radio comme source d information est très citée (39,5%) suivie par les établissements de santé (21,6%), les amis et collègues (8%) et les parents (7,5%). Chez les femmes relativement âgées (au-delà de 30 ans), les femmes accèdent beaucoup plus à l information par les établissements de santé (près de 40%) suivis par les radios (autour de 30%). Selon le niveau d instruction, les femmes sans instruction ou ayant le niveau primaire accèdent à l information par les établissements de santé (près de 40 %) suivis par la radio, le personnel de santé, les amis et collègues. Celles ayant le niveau secondaire ou plus sont beaucoup plus informées par la radio (41,5%) suivi par les établissements de santé, les amis et les collègues, les associations et les établissements scolaires. A l exception des femmes de Bujumbura (41.2%) où une grande proportion de femmes accède à l information par la radio, la source principale d information est constituée par les établissements de santé, la radio étant la deuxième source dans toutes les autres régions du pays. Tableau 17 : Les principales sources d information sur l allaitement exclusif pendant 6 mois Caractéristiques de la femme Milieu de résidence Niveau d'instruction de la mère Source d'information sur l'allaitement exclusif pendant 6 mois Amis/ collègues Personnel de santé Associations/ réunion Radio Etablissement de santé *Autres sources Urbain 6,60 5,50 3,80 39,20 32,80 12, Rural 6,10 8,00 4,50 30,50 39,30 11, Sans instruction 7,40 9,60 4,40 28,20 39,40 11, Primaire 5,40 6,80 4,50 33,90 38,60 10, Secondaire ou plus 5,10 3,90 4,30 41,50 26,60 18, Ensemble 6,20 7,70 4,50 31,40 38,60 11, * Dans «autres sources» sont regroupées les parents, les grands-parents, les autres parents, les pairs éducateurs, les agents communautaires/agronomes, les prédicateurs, les agents communautaires/agronomes, les journalistes, les journaux, les établissements scolaires, les églises et les autres sources non précisées, En demandant aux femmes les canaux souhaités pour recevoir l information sur l allaitement, les sources citées sont conformes aux sources utilisées actuellement comme moyens d accéder à l information. Au niveau national, les établissements de santé sont cités par 34% de femmes, les radios et télévisions par 30%, les associations ou réunions sont citées par 10% et le personnel de santé par 7% des femmes. Ces canaux totalisent 81% des sources d information souhaitées par la population pour accéder à l information sur l allaitement. Total Les causes principales de la malnutrition et sa prise en charge Les femmes qui ont répondu aux questions sur l alimentation du nourrisson savent en général que la mauvaise alimentation de l enfant est responsable des maladies de la malnutrition. En effet, selon les données de l étude CAP, 79,8% des femmes donnent comme cause de la malnutrition, la mauvaise alimentation de l enfant. Une faible proportion l attribue aux 77

82 maladies infectieuses chez l enfant (5,4%), à une alimentation insuffisante et de mauvaise qualité de la mère (4,2%) ou à un arrêt précoce de l allaitement (5,1%). Graphique 28 : Les causes de la malnutrition citées par les femmes en % 5% 4% 2% 5% 4% Alimentation de mauvaise qualité ou insuffisante Maladie infectieuse de l'enfant 80% Alimentation de la mère de mauvaise qualité Alimentation de la femme enceinte de mauvaise qualité Un arrêt précoce de l'allaitement Autres Selon les régions, les femmes qui attribuent la malnutrition à l alimentation insuffisante et de mauvaise qualité représentent 85,3% dans le Nord-Est, 85,7% dans le Sud, 85% à Bujumbura, 79,6% dans le Centre-Ouest, 80 % dans le Centre-Est et 71,3% dans le Nord-Ouest. Plus de la moitié des femmes interrogées pensent qu il faut amener l enfant à l hôpital en cas de malnutrition (53,2%). Celles qui pensent qu il faut une restriction sur le régime alimentaire représentent 24%, et celles qui pensent qu il faut donner plus de nourriture représentent 18,4%. L étude CAP montre que les sujets sur l alimentation des enfants sont moins débattus dans les ménages. En effet, 60,5% des chefs de ménages seulement affirment débattre sur les thèmes relatifs à l alimentation des enfants. Les principaux sujets débattus sont centrés sur l amélioration des menus (26,1%), les ressources (26,6%), les techniques de préparations des repas (8,9%), les pénuries alimentaires (13,6%), les conduites à tenir (6,9%), l hygiène des aliments (6,5%) et la flambée des prix (5,7%). La principale voie souhaitée par les ménages pour communiquer sur l alimentation des enfants est la radio (35,6%), suivie par les établissements de santé (23,3%), les réunions ou les associations (8,3%) et les amis et collègues (6,6%) Attitudes et pratiques de l alimentation du nourrisson et du jeune enfant L allaitement dans l heure qui suit l accouchement Il est recommandé aux mères d allaiter les enfants dans l heure qui suit la naissance, car cet allaitement commencé à temps présente beaucoup d avantages. Il profite du réflexe de succion et de l état d alerte du nourrisson très élevé à ce moment et stimule aussi la production du lait maternel. Il sert en même temps de première immunisation pour le bébé car le nourrisson profite des anticorps présents dans le colostrum. Il minimise également l hémorragie maternelle du post-partum et renforce les liens entre la mère et l enfant. 78

83 Les données de l enquête CAP montrent que 80,4% des mères des enfants de moins de deux ans déclarent les avoir mis au sein dans l heure qui suit la naissance (le résultat s approche de celui trouvé dans l enquête PMS avec 73,7%). Parmi elles, 45,3% ont allaité directement après la naissance de l enfant, 25,1% dans les trente minutes suivantes, et 10% l ont allaité après 30 minutes. 13,6% des femmes ont allaité leur enfant dans les six heures qui ont suivi l accouchement dont 11, 8% après une heure et 1,8% après deux heures. Seules, 5,3% des femmes ont allaité l enfant après une longue période (plus de 6 heures) dont 1,1% après 6 heures, 1,6% après 12 heures et 2,6% après 24 heures. La distribution de l intervalle entre l accouchement et la mise au sein de l enfant selon le milieu ne présente pas de différences entre les femmes du milieu rural et celles du milieu urbain. Les proportions sont comparables dans les deux milieux (82, 3% en urbain et 80,3% en rural). Selon les régions, les proportions de femmes qui ont allaité l enfant dans l heure qui a suivi l accouchement sont aussi comparables à l exception de la région Nord-Est où cette proportion (72,7%) est inférieure à la moyenne nationale de 80,4%. Même si les proportions de femmes qui ont commencé à donner le sein à l enfant à temps sont élevées au niveau national, on observe des disparités selon l âge de la mère. Les jeunes mères ont allaité les enfants dans moins d une heure après l accouchement à des proportions relativement faibles (62,2% chez les mères de moins de 20 ans). Ces proportions avoisinent 80% pour les autres tranches d âge. De même, c est dans cette catégorie de très jeunes mères où on a les proportions relativement élevées de celles qui ont mis au sein l enfant après une longue période. Elles sont à 8% à avoir commencé l allaitement après 6 heures alors que dans les autres tranches d âge, ces proportions n excèdent pas 6%. Graphique 29 : Pourcentage des femmes ayant allaité l enfant dans l heure après l accouchement selon certaines caractéristiques de la femme Ensemble Secondaire ou plus Primaire Sans instruction ans ans ans ans ans ans Bujumbura Sud Centre-Est Nord-Est Centre-Ouest Nord-Ouest Rural Urbain 80.40% 82.60% 80.70% 80.10% 86.60% 79.50% 79.60% 83.00% 83.80% 79.90% 62.00% 78.70% 86.20% 82.50% 72.70% 84.30% 80.80% 80.20% 82.30% 79

84 Il ressort de cette enquête qu une grande proportion de femmes met l enfant au sein dans le temps recommandé. Seulement, dans le contexte burundais, il faut nuancer la signification de cet indicateur. En effet, lors des entretiens individualisés dans l approche qualitative, des pratiques dangereuses ont été signalées par la population. A titre d exemple, en province Mwaro dans le Centre-Ouest, exactement en commune Bisoro, les mères déclarent commencer à donner à l enfant certains médicaments traditionnels (Igicuncu) ou le lait de vache avant de le mettre au sein. D après elles, ces médicaments traditionnels sont utilisés pour prévenir les maux de vendre chez les bébés. Celles qui donnent le lait de vaches disent que c est pour attendre la montée du lait maternel L allaitement au colostrum L allaitement au colostrum reste une pratique généralisée dans tous les zones et dans toutes les catégories sociales des femmes. En faisant une analyse sur les données de l enquête CAP, l allaitement au colostrum est pratiqué par une proportion élevée des mères (94,5%). Les proportions sont comparables dans toutes les régions et dans tous les milieux même si on signale une légère diminution dans la région Nord-Ouest. En considérant les réponses données uniquement par les mères des enfants de moins de deux ans, la proportion diminue légèrement et se situe à 83,5%. Nous pouvons prendre cette proportion comme reflétant le niveau réel de pratique chez les femmes car, elle est issue des mères réellement en charge d un enfant de moins de deux ans. Selon le milieu de résidence, les enfants du milieu rural ont eu le colostrum à des proportions relativement élevées par rapport à celles de la ville (89,2% en rural et 72,9% en urbain). Graphique 30 : Pourcentage des enfants de moins de deux ans ayant reçu le colostrum par milieu. Ont reçu le colostrum N'ont pas reçu le colostrum Ne sait pas 72.90% 89.20% 85.30% 24.20% 2.90% 9.50% 5.00% 5.80% 5.20% Urbain Rural Ensemble Moments d allaitement Pour une bonne prise en charge du nourrisson dans son alimentation, les mères doivent pratiquer un allaitement fréquent sur demande, y compris les tétées de la nuit. Une proportion élevée des femmes déclarent donner le sein à l enfant chaque fois qu il le demande (83,5%). Seules 12% des mères allaitent quand elles sont disponibles. Les femmes du milieu urbain (78,7%) allaitent moins à la demande par rapport aux femmes du milieu rural. Il en est de 80

85 même pour les femmes dont le niveau d instruction est élevé (70,8% chez les femmes avec niveau secondaire et plus) par rapport à celles sans instruction (82,8%) ou qui ont fait uniquement les études primaires (85,5%). Graphique 31 : Fréquence d allaitement de l enfant selon les caractéristiques de la femme A LA DEMANDE SELON MA DISPONIBILITE A DES MOMENTS PRECIS 78.70% 84.00% 83.50% 82.80% 85.80% 70.80% 15.00% 11.30% 11.60% 11.90% 9.90% 5.10% 3.20% 3.40% 3.60% 2.80% 18.90% 8.40% Urbain Rural Ensemble Sans instruction Primaire Secondaire ou plus La population burundaise étant essentiellement rurale et travaillant dans le secteur agricole, beaucoup de mères sont toujours à côté de leurs enfants, ce qui explique des proportions élevées d enfants allaités à la demande. Les quelques différences entre les femmes du milieu urbain et celles ayant le niveau d instruction élevé par rapport aux autres peuvent s expliquer par le travail de la femme loin de sa résidence. Cela se remarque à travers les raisons données pour ne pas allaiter à la demande puisque 72,5% des femmes disent qu elles n ont pas de temps. Cette proportion est élevée chez les femmes vivant en ville (79,8%) et chez celles ayant un niveau d instruction secondaire ou plus (81,8%). On note qu une proportion importante des jeunes femmes de ans (58,9%) n a pas donné de raisons pour lesquelles elles ne donnent pas le sein à l enfant quand il le demande Fréquence d allaitement par jour Selon les recommandations internationales, les nourrissons devraient être allaités 8 à 12 fois par 24 heures, surtout pendant les premiers mois. L estomac d un bébé est petit et doit être rempli souvent. Le lait maternel est parfaitement adapté à la petite taille de l estomac du bébé car il est facilement digéré. Des tétées fréquentes aident à maintenir la réserve du lait de la mère, portent au maximum l effet contraceptif et fournissent des éléments immunitaires à chaque tétée. Elles aident également à prévenir des problèmes tels que l engorgement des seins qui peuvent décourager une mère d allaiter. La fréquence d allaitement en termes de tétée par jour pour les enfants de moins de 6 mois montre que 83,4% des enfants sont allaités au moins 8 fois par jour. Seuls, 14,70% sont allaités 3 à 7 fois par jour. Les femmes instruites enregistrent une fréquence faible de celles qui allaitent au moins 8 fois par jour si on les compare avec les autres femmes d un niveau d instruction bas (79,4% chez les femmes du niveau secondaire pour une moyenne de 83,4%). La variable sexe de l enfant n influence aucunement la fréquence d allaitement chez la mère. 81

86 Graphique 32 : Fréquence d allaitement par jour des enfants (en %) de moins de 6 mois selon les caractéristiques de la mère MOINS DE 3 FOIS 3 A 7 FOIS 8 FOIS OU PLUS Urbain Rural Sans instruction Primaire Secondaire ou plus Ensemble Les pratiques pour stimuler le lait maternel après l accouchement Pour stimuler le lait, 28,6% des mères prennent des bouillies, 15,3% allaitent l enfant, 17,6% consomment de la bière, 5,8% prennent des soupes et bouillons, 5,9% boivent des jus et Fanta, 5,5% consomment du lait sucré et concentré. La proportion de celles qui consomment la bière pour stimuler le lait est très élevée en milieu rural (18,4% contre 9,3% en ville). Elle est également élevée en fonction de l âge de la mère où elle augmente avec l âge de la mère (8,7% chez les moins de 20 ans et 24,4% chez les mères de 44 à 49 ans). Les femmes moins instruites recourent beaucoup plus à la bière pour stimuler le lait que les femmes du niveau secondaire et plus (18,4% chez les femmes sans niveau et 9,8% chez les femmes ayant le niveau secondaire ou plus). Graphique 33 : Pourcentage des femmes selon les pratiques faites pour stimuler le lait après l accouchement Allaite l'enfant Consomme la biere Prend soupe/bouillon Autres Consomme le lait concentré sucré Prend bouillie Boit du the/fanta/jus 6% 6% 21% 29% 15% 5% 18% 82

87 L allaitement exclusif jusqu à 6 mois Selon l étude CAP, l allaitement exclusif jusqu à 6 mois est pratiqué pour 56,5% des enfants. Les données sur la pratique sont inférieures aux connaissances avec une différence de 10% (66,4% des femmes qui situent la période idéal pour un allaitement exclusif est de 0 à 6 mois). Aussi, même si les connaissances sont bonnes en milieu urbain que dans la campagne, le niveau de pratique est au contraire très faible en ville que dans la campagne avec 17% de différence (57,9% en Rural et 40,5% en Urbain). Selon le ministère ayant en charge la santé publique cité dans l étude sur l analyse de la situation de l enfant et de la femme au Burundi (UNICEF, 2009), les enfants exclusivement nourris au sein jusqu à 6 mois représentaient en 2005 une proportion de 44,7% dont 45,4% en milieu rural et 38,5% en milieu urbain. Graphique 34 : Pourcentage des enfants de 0-5 mois exclusivement nourris au sein selon les caractéristiques de la mère. Ensemble Secondaire ou plus Primaire Sans instruction ans ans ans ans ans ans ans Bujumbura Sud Centre-Est Nord-Est Centre-Ouest Nord-Ouest Rural Urbain Selon les régions, les proportions des femmes qui allaitent exclusivement les enfants jusqu à 6 mois sont plus élevées dans les régions Sud (64,7%), Centre-Est (64,8%) et très faibles en Mairie de Bujumbura (37%). Selon certaines femmes fonctionnaires de Bujumbura, interviewées lors des entretiens qualitatifs, «il est difficile de pratiquer l allaitement exclusif jusqu à 6 mois puisqu elles terminent leur congé de maternité avant que l enfant ait cet âge. Aussi, le fait de travailler dans les ONGs a été mentionné comme facteur empêchant les mères à nourrir exclusivement leurs enfants au sein parce que les exigences de l emploi du temps sont contraignantes». 83

88 Il apparaît que les jeunes mères allaitent moins les enfants jusqu à 6 mois (37,5% pour les moins de 20 ans) que les mères relativement âgées (plus de 60% pour les femmes de plus de 35 ans). L étude montre également que les mères sans niveau ou avec un niveau faible allaitent exclusivement leurs enfants jusqu à 6 mois dans des proportions relativement élevées (56,7% chez les sans niveau et 55,1% chez les femmes du niveau primaire) que les femmes ayant le niveau secondaire et plus (39,9% des femmes d un niveau secondaire et plus pour une moyenne nationale de 56,5%). En fonction du statut matrimonial de la mère, les célibataires (47,6%) allaitent moins que les femmes des autres statuts. Même si les femmes déclarent avoir donné exclusivement le lait maternel aux enfants de moins de 6 mois en proportion relativement élevée, l analyse des pratiques dans l alimentation montre une différence entre les déclarations des parents et ce qu ils font. En effet, si on regarde les aliments donnés aux enfant de moins de 2 ans dans les 24 heures précédant l enquête, en filtrant les réponses par l âge de l enfant, on découvre que 68,6% des enfants de moins de 6 mois avaient reçu de l eau, 38,5% avaient eu des aliments solides et semi-solides, 15,7% avaient reçu le lait en boite ou en poudre, 15,8% avaient eu de l eau sucrée ou du jus, 16,9% avaient eu d autres liquides et 10,7% avaient reçu des préparations pour bébé commercialisées. Peut-être que les parents qui ont donné seulement l eau à l enfant pensent qu il s agit toujours d un allaitement exclusif. En filtrant les réponses sur la pratique de l allaitement exclusif chez les femmes qui ont donné comme période idéal d allaitement exclusif l âge de 6 mois, on constate qu au sein de cette catégorie, seules 62,6% des femmes ont allaité jusqu à 6 mois. 14,5% des femmes dans cette catégorie avaient introduit les compléments alimentaires avant 6 mois et 21,3% au-delà de 6 mois. Graphique 35 : Types de produits alimentaires donnés aux enfants (en %) de moins de 6 mois dans les 24 heures précédant l enquête. Proportion des enfants en % Aliments solides ou semi-solides 38.5 Autres liquides Lait en boîte, en poudre ou lait frais Préparation pour bébés vendue commercialement Eau sucrée ou jus Eau 68.6 Supplément de vitamine 15 84

89 Les pratiques en cas de problème d allaitement En cas de problème pour allaiter l enfant, 43,2% des femmes vont consulter dans une structure de soins, 34,1% boivent des liquides comme du lait ou du jus, 16,2% continuent d essayer d allaiter. En ville, une grande proportion de femmes (44,4%) boit des liquides comme du lait ou du jus, 40,9% vont au centre de santé et 10% continuent d essayer. En milieu rural, ils s agit de 33,1% qui boivent du lait, du jus ou d autres liquides, 43,4% vont dans les centres de santé et 16, 8% continuent d essayer. En fonction des régions, on constate qu à Bujumbura (50,4%), les femmes boivent des liquides alors que dans les autres régions, elles vont beaucoup plus au centre de santé ou continuent d essayer. Suivant le niveau d instruction de la mère, les femmes avec un niveau secondaire et plus consomment des jus, du lait et d autres liquides (47,3%) alors que celles du niveau primaire (42,4%) et celles sans instruction (43,8%) vont au centre de santé. Tableau 18: Les réactions des femmes en cas de problèmes d allaitement chez la mère Actions des femmes en cas de problèmes d'allaitement Caractéristiques de la femme Boire autres liquides (lait. jus) Continuer d'essayer Aller centre sante au Aller chez de un voisin ou autre femme Autres Ne sait pas Région de résidence Milieu de résidence Niveau d'instruction de la mère Nord-Ouest 33,1 18,2 37,5 1,1 5,8 4,4 Centre-Ouest 33,6 17,7 46,1 0,2 1,6 0,9 Nord-Est 29,5 11,0 53,9 0,2 2,7 2,7 Centre-Est 34,9 10,7 50,0 1,3,5 2,6 Sud 36,7 28,7 25,6 0,3 4,5 4,2 Bujumbura 50,4 8,8 37,2 0,3 2,3 1,0 Urbain 44,4 10,0 40,9 0,1 3,1 1,6 Rural 33,1 16,8 43,4 0,7 3,1 3,0 Sans instruction 32 18,3 43,8 0,8 2,3 2,7 Primaire 36,4 15,1 42,4 0 3,0 3,2 Secondaire ou plus 47,3 11,9 31,8 1,6 4,3 3,1 Ensemble 34,1 16,2 43,2 0,6 3,1 2, Le sevrage et l alimentation complémentaire à partir de 6 mois Le niveau de pratiques de l alimentation complémentaire à partir de 6 mois est faible avec 16% des femmes qui introduisent les compléments à temps. Près de la moitié des femmes (47%) introduisent tardivement les compléments au lait maternel et 37% les introduisent précocement dans le régime de l enfant. Ce niveau faible de pratique de l alimentation complémentaire à partir de 6 mois, s explique aussi par un niveau faible de pratique de l allaitement exclusif. 85

90 Graphique 36 : Pourcentage des mères selon l âge déclaré d introduction des compléments alimentaires dans l alimentation de l enfant 0-3 mois 4 mois 5 mois 6 mois 7 mois et plus 47% 30% 16% 5% 2% Dans les entretiens avec les femmes rapatriées et les femmes Batwa, ces dernières disent qu en raison de la mauvaise alimentation de la mère, elles ne parviennent pas à avoir le lait suffisant pour l enfant et préfèrent lui donner aussi des aliments de complément précocement. Même si elles ne sont pas quantifiées, l étude qualitative a relevé des pratiques de sevrage précoce chez certaines catégories de femmes. Ainsi, en province Gitega, dans le quartier Yoba, il a été signalé le cas des filles mères qui refusent de nourrir au sein leurs enfants de peur de perdre leur forme (ngo amabere yabo yogwa, pour dire que leurs seins deviendraient flasques)). En province Rutana, on parle de filles mères qui sèvrent précocement leurs enfants parce qu elles ont des problèmes de lait dans la mesure où elles n ont pas de quoi se nourrir et par conséquent elles n ont pas assez de lait. Selon les différentes caractéristiques de la femme, on n observe pas de grandes disparités sur l âge d introduction des compléments alimentaires. 86

91 Graphique 37 : Pourcentage des femmes selon l âge déclaré d introduction des compléments alimentaires dans l alimentation de l enfant selon les caractéristiques de la mère et le sexe de l enfant. 7 mois et plus 6 mois 5 mois 4 mois 0-3 mois Secondaire ou plus Primaire Sans instruction Féminin Masculin Rural Urbain Le nombre/fréquence des repas donnés aux enfants par groupe d âge L étude CAP montre que près de la moitié des enfants de moins de deux ans reçoivent moins de 3 repas par jour. Près d un tiers (32,9%) arrivent à avoir trois repas par jour et un enfant sur dix seulement mange 4 fois ou 5 fois et plus par jour (11,6%pour 4 fois et 8,9% pour 5 fois ou plus). Les mères du milieu urbain (34,5% en milieu urbain et 32,8% en milieu rural) ou instruites (48% pour les femmes d instruction secondaire contre près de 30% pour les femmes sans niveau ou avec le niveau primaire) donnent trois repas par jour aux enfants à des proportions élevées par rapport à celles des femmes de la campagne ou faiblement instruites. Les jeunes mères donnent trois repas aux enfants à des proportions relativement élevées par rapport aux femmes âgées (44,7% pour les moins de 20 ans et 35,2% pour les femmes âgées de ans). La municipalité de Bujumbura enregistre des proportions relativement importantes des enfants qui reçoivent trois repas par jour par rapport aux autres régions (39,1% pour une moyenne nationale de 32,9%) et la région où les enfants mangent peu de fois par jour sont le Nord- Ouest avec 68,7% des enfants qui n arrivent pas à manger trois fois par jour, suivie par le Centre-Ouest (48,2%) et le Centre-Est (46,8%). Le nombre de repas augmente avec l âge de l enfant tout en soulignant que 36,7% des enfants, âgés de 19 à 23 mois ont moins de trois repas par jour. Cette proportion est de 40% chez les enfants de mois et de 54,8% chez les enfants de 6-9 mois. 87

92 Graphique 38 : Fréquence des repas journaliers donnés aux enfants de 6-23 mois Lait maternel seulement 1_2 fois 3 fois 4 fois 5 fois ou plus mois mois mois mois L allaitement en complément jusqu à l âge de 24 mois En demandant aux femmes jusqu à quel âge un enfant devrait être allaité, l âge moyen issu de l enquête est de 28,1 mois. Les femmes de la campagne enregistrent un âge moyen de 28,5 mois contre 24,67 mois pour celles des milieux urbains. Notons que la pratique de l allaitement jusqu à deux ans diffèrent cependant des attitudes des femmes. Les données de l enquête montrent que les enfants ont été allaités jusqu à 28,1 mois en moyenne. Il y a un grand écart entre les femmes du milieu urbain et celles de la campagne car l âge moyen au sevrage total est de 31,1 mois en milieu rural et 18,1 mois en milieu urbain. Les enfants des campagnes sont nourris au sein au-delà de l âge jugé idéal pour le sevrage total et en milieu urbain, même si l âge avancé comme convenable pour le sevrage de l enfant est élevé, la pratique montre qu ils sont sevrés en moyenne à l âge de 18 mois. Tableau 19 : Age idéal et âge moyen au sevrage des enfants. Milieu de résidence Age idéal moyen pour le sevrage total de l'enfant en mois Urbain 24,67 18,09 Rural 28,51 31,08 Total 28,13 28,14 Age moyen au sevrage total des enfants en mois Au moment de l enquête, presque tous les enfants âgés de moins de deux ans (95,9%) étaient encore nourris au sein. Une nuance est qu en milieu urbain, cette proportion est relativement faible avec 8% d écart avec le milieu rural. Cela se traduit aussi par les proportions par régions où, en dehors de la Mairie de Bujumbura (88,8%), partout ailleurs, les valeurs sont au-delà de 90%. En regardant les tranches d âge des enfants, il apparait une légère baisse quand l âge augmente, car au-delà de 18 mois, les proportions des enfants allaités diminuent de 10% par rapport aux enfants des autres groupes d âge. Ce niveau de pratique se confirme aussi dans les entretiens individualisés et les Focus Group. Selon les données de la partie qualitative de l étude, l âge du sevrage total, varie entre 18 mois et 3ans. Cependant les femmes qui habitent la Mairie de Bujumbura disent qu il ne faut pas allaiter l enfant jusqu à l âge de deux ans et qu il faut le sevrer très tôt pour concevoir assez tôt et avoir le nombre d enfants souhaités rapidement pour pouvoir se reposer définitivement avant la vieillesse. 88

93 Tableau 20: Proportion de mères des enfants de moins de deux ans qui allaitaient encore au moment de l enquête. Caractéristiques de la mère ou de l'enfant Milieu de résidence Région de résidence Age de l'enfant en mois groupés Sexe de l'enfant Allaite encore N'allaite pas Effectif et pourcentage des enfants Effectif % Urbain 89,3 10, ,6 Rural 96,6 3, ,4 Nord-Ouest 92,4 7, ,6 Centre-Ouest 97,6 2, Nord-Est 98,7 1, ,9 Centre-Est ,7 Sud 97,3 2, ,8 Bujumbura 88,8 11, Moins de 6 mois 99,7 0, ,9 6-8 mois 96,7 3, , mois 98,3 1, , mois 96,6 3, , mois 86,4 13, ,9 Masculin 95,4 4, ,3 Féminin 96,5 3, ,7 Ensemble 95,9 4, Dans l ensemble, seulement 4,1% des enfants de moins de deux ans ne sont pas allaités. La proportion est plus élevée en milieu urbain (10,7%), particulièrement à Bujumbura avec 11,2% et dans la catégorie des enfants de mois avec 13,6%. En demandant la raison pour laquelle la femme a cessé d allaiter l enfant, une grande majorité de femme cessent d allaiter parce qu elles tombent enceintes (65%) et 10% pour cause de maladie de la mère. Les autres raisons sont citées à de faibles proportions. Aussi la partie qualitative de l étude confirme ce comportement. D après les entretiens menés avec les prestataires des soins de santé, ces derniers soulignent que quand la mère se rend compte qu elle est enceinte, elle va sevrer l enfant parce qu il ya des croyances qui disent que si jamais l enfant continue à téter, il peut tomber malade. Il souffrirait de la maladie appelée «ibere» qui se manifeste par la diarrhée. Graphique 39 : Pourcentage des femmes qui ont cessé d allaiter l enfant selon différentes raisons Maladie de l'enfant Grossesse Pas de lait Maladie de la mère Refus de téter Age de sevrage 2% 1% 1% 4% 10% 7% 10% 65% 89

94 Les pratiques des parents quand l enfant refuse de manger Quand l enfant refuse de manger, 49 % des parents lui donnent la nourriture qu il aime, 16,4% l amènent dans une structure de soins, 11,2% forcent l enfant à manger, 7 % attendent que l enfant aille mieux, 3,6% diminuent la quantité des repas et 3,5% donnent à manger moins souvent. En milieu urbain, 52,5% des parents donnent la nourriture que l enfant préfère contre 48,7% en milieu rural. Près de 60% des femmes de Bujumbura, du Sud et du Centre Ouest donnent à l enfant la nourriture préférée. Les proportions sont relativement faibles dans les autres régions (Nord-Ouest : 38,1%, Nord Est, 45,6% et Centre Est, 45,5%). Cependant, c est dans ces dernières régions que l on amène le plus l enfant au centre de soins. Selon le niveau d instruction de la mère, les femmes sans instruction donnent la nourriture que l enfant préfère à 49,0%, l amènent à l hôpital à 15%. Les femmes ayant un niveau primaire font les mêmes pratiques dans des proportions comparables (47,2% donnent la nourriture que l enfant préfère et 18,3% l amènent au centre de santé). La proportion des femmes qui donnent à l enfant le repas préféré est élevée chez les femmes du niveau secondaire (56,6%). Graphique 40 : Pourcentage des femmes selon leurs réactions quand l enfant refuse de manger 3% Donne la nourriture qu'il aime 16% 7% 49% Diminue la quantité et donne à manger plus souvent Donne à manger moins souvent 11% 7% 3% 4% Ne donne pas à manger et attend que l'enfant aille mieux Force l'enfant à manger Amène l'enfant à l'hôpital Autres Ne sait pas 90

95 6.4. Diversification des aliments complémentaires En demandant aux mères, quels sont les boissons données à l enfant dans les 24 heures précédant le passage de l enquêteur, l eau est citée à 73,1%, vient ensuite l eau sucrée ou les jus. Le lait est cité par 17,3% des mères, les préparations pour bébé citées par 11,5% et les autres liquides cités par 18,1%. Pour les enfants de 6 mois et plus, la situation se présente comme suit : - Pour les enfants de 6-8 mois, 51,2% ont reçu des aliments solides, 70,3% ont eu de l eau, 26, 3% ont eu de l eau sucrée ou du jus, 19,1% ont eu d autres liquides et 12,3% ont eu du lait. Une infime proportion (11,5%) des enfants a eu les préparations pour bébé commercialisées sur le marché. - Pour les autres groupes d âge, à l exception du lait où les proportions des enfants l ayant reçu augmente avec l âge, on constate une faible variation des proportions pour les autres produits. On s attendrait à ce que la fréquence des repas donnés aux enfants augmente avec l âge, mais ici, les données montrent qu entre 9 mois et 23 mois, les proportions des enfants ayant reçu différents aliments sont presque les mêmes. Graphique 41 : Proportion des enfants (en %) par types d aliments reçus dans les 24 heures précédant l enquête selon l âge de l enfant Au niveau de la diversification des aliments solides, les aliments donnés aux enfants se regroupent principalement en graines, en racines et en tubercules (45,5%), en fruits et légumes (37,7%), en aliments cuits dans l huile/matière grasse (27,9%) et en légumineuses (22,9%). Les enfants ayant reçu la viande, le lait et les produits laitiers ou les œufs représentent de très faibles proportions (7% pour la viande, 4,8% pour les œufs et 6% pour les produits laitiers). 91

96 Au sein de la population urbaine, on observe une légère augmentation des enfants qui ont mangé des œufs, des produits laitiers, de la viande ou du poisson et des fruits et légumes. Par contre les proportions de ceux qui ont eu des graines, racines ou tubercules ainsi que les aliments cuits dans l eau sont très élevés en milieu rural. Ce constat est observé aussi en fonction du niveau d instruction de la mère. Chez les mères du niveau secondaire et plus, on donne beaucoup plus aux enfants les œufs, les produits laitiers, la viande ou poisson et les fruits et légumes que chez celles sans instruction ou avec le niveau primaire. Ces femmes de niveau d instruction élevé donnent aussi moins de graines, racines et tubercules aux enfants. Graphique 42 : Types d aliments donnés aux enfants (en %) selon le milieu de résidence Rural Urbain Aliments cuits dans huile/matière grasse Laits et Produits laitiers Légumes à gousses,légumineuses,noix Oeufs Viande, volaille, poisson, fruit de mer Fruits ou légumes Plantes alimentaires riches en vitamine A Grains, racines ou tubercules Il n y a pas de différences en termes d aliments donnés aux enfants selon les différents âges. Graphique 43 : Types de repas donnés aux enfants (en %) selon l âge de l enfant mois mois mois 6-9 mois Aliments cuits dans huile/matière grasse Laits et Produits laitiers Légumes à gousses,légumineuses,noix Oeufs Viande, volaille, poisson, fruit de mer Fruits ou légumes Plantes alimentaires riches en vitamine A Grains, racines ou tubercules

97 Graphique 44 : Types de produits donnés aux enfants (en %) selon l instruction de la mère Secondaire ou plus Primaire Sans instruction Aliments cuits dans huile/matière grasse Laits et Produits laitiers Légumes à gousses,légumineuses,noix Oeufs Viande, volaille, poisson, fruit de mer Fruits ou légumes Plantes alimentaires riches en vitamine A Grains, racines ou tubercules L alimentation accuse de très faibles apports en protéines avec comme conséquence, l augmentation des maladies liées à la malnutrition. Dans la diversification alimentaire, il apparaît que les repas donnés aux enfants ne sont pas suffisamment variés. Une grande proportion des enfants reçoivent un ou deux groupes d aliments seulement. Cependant, la situation des enfants des milieux urbains est relativement bonne par rapport à celle des femmes des milieux ruraux. Les données de l enquête CAP montrent par exemple qu au sein des enfants de 6-11 mois qui ont eu trois groupes d aliments par jour, les enfants des milieux urbains représentent 72,2% et ceux des milieux ruraux représentent 27,8%. La même situation s observe pour le groupe d enfants de mois. Graphique 45 : Diversification alimentaire chez les enfants (en %) de 6-11 mois selon le milieu de résidence 93

98 Graphique 46 : Diversification alimentaire chez les enfants (en %) de mois selon le milieu de résidence Urbain Rural groupes d'aliment 3 groupes 4 groupes 5 groupes et plus 6.5. Conclusion Les données issues de l enquête CAP relatives à l alimentation du nourrisson et du jeune enfant nous permettent de conclure que les enfants ne sont pas correctement nourris. Les niveaux de connaissances sur l allaitement exclusif et sur l alimentation de complément sont relativement bons par rapport aux pratiques. Il faut relever qu en matière d allaitement, la quasi-totalité des mères ont donné le colostrum à leurs enfants. La mise au sein de l enfant après la naissance est aussi pratiquée dans un intervalle acceptable avec plus de 80% des femmes qui donnent le sein à l enfant dans moins d une heure. Malheureusement, même si une grande partie des femmes allaitent dans moins d une heure après la naissance, des pratiques dangereuses sont signalées comme l introduction des médicaments traditionnels sous forme de prévention des maux de ventre chez l enfant. Il est aussi apparu des paramètres de différenciation des pratiques comme le milieu de résidence, l âge de la femme ainsi que le niveau d instruction. Au niveau des connaissances, on enregistre de bonnes connaissances chez les femmes de la ville, chez les femmes instruites et aussi chez les jeunes femmes. Ce sont malheureusement celles-là même qui pratiquent moins l allaitement exclusif. Les raisons peuvent être liées au manque de temps et à l éloignement du lieu de travail, ce qui peut justifier l introduction précoce des compléments alimentaires. Il serait important d aménager sur les lieux de travail des salles d allaitement pour ne pas pénaliser les enfants dont les mères travaillent dans les services où il est difficile de se libérer pour aller donner le sein à l enfant pendant les heures de travail. En ce qui concerne l allaitement avec compléments, peu de femmes introduisent des compléments à l âge recommandé. La fréquence des repas est moindre et les aliments donnés aux enfants sont inadaptés. Les enfants reçoivent beaucoup plus les grains et les tubercules et beaucoup moins les aliments dont ils ont besoin, en l occurrence le lait, la viande et les œufs. C est donc une alimentation faiblement diversifiée et très faible en protéines. L allaitement en association avec les aliments est bien pratiqué car même l âge de sevrage total est en moyenne au de-là de 2 ans. Toutefois, les compléments qu on donne aux enfants posent un réel problème en termes de qualité et de quantité. Les sources d informations citées et souhaitées pour accéder aux connaissances sur l alimentation de l enfant sont principalement la radio et la télévision (exclusivement à Bujumbura) ainsi que les établissements et les personnels sanitaires. Ainsi donc, pour promouvoir les bonnes connaissances et pratiques sur l alimentation de l enfant, un programme visant l éducation à la bonne alimentation des nourrissons et des jeunes enfants s avère très indispensable. 94

99 CHAPITRE 7 : PRISE EN CHARGE DU CHOLERA, DE LA DIARRHEE ET DES INFECTIONS RESPIRATOIRES AIGUES (IRA) CHEZ L ENFANT 7.1 Introduction La prise en charge de la diarrhée, du choléra et des IRA est devenue aujourd hui un sujet de préoccupation des responsables sanitaires, car ces maladies sont responsables de la plupart des décès d enfants de moins de 5 ans. Ces pathologies pourraient être contrôlées si les connaissances, les attitudes et les pratiques de la communauté face à ces maladies sont améliorées. Un questionnaire a été administré aux femmes en général et aux mères des enfants de moins de 5 ans en particulier pour mesurer leurs connaissances sur les maladies et leur prise en charge Choléra Le choléra comme maladie des mains sales fortement contagieuse est bien connue au Burundi. Cette maladie facilement évitable par une hygiène alimentaire et corporelle adéquate continue de faire des victimes au sein de la population burundaise. Des cas de choléra sont souvent enregistrés dans la plaine de l Imbo longeant le Lac Tanganyika, de Cibitoke à Nyanza Lac, y compris la ville de Bujumbura. Cette situation est liée à l insuffisance d eau potable et à une hygiène précaire surtout dans les quartiers périphériques de la capitale. Prévenir le choléra passe par la connaissance des causes de cette maladie, tandis que sa prise en charge efficace dépend de la capacité de la population à reconnaître cette maladie et sa gravité. En cas d épidémie de choléra, les enfants sont rapidement déshydratés par l abondance de la diarrhée avec un grand risque de décès Connaissances sur les symptômes et les causes du choléra Bien que le choléra existe au Burundi, une proportion non négligeable de la population (35,7%) n a aucune connaissance sur les symptômes de cette maladie. Les femmes qui connaissent les symptômes du choléra citent principalement les selles liquides plus de 5 fois par jour (26,7%), les vomissements abondants (15,6%) et la glaire dans les selles (11,5%) ainsi que la déshydratation (6%). La population qui ignore les symptômes du cholera est en proportion élevée dans le Nord Ouest (38,4%), le Centre Ouest (37,8%) et le Nord-Est et dans une moindre mesure dans le Centre-Est (36,9%). Cette proportion est aussi élevée chez les femmes sans instruction (38%). 95

100 Graphique 47 : Pourcentage des femmes selon les principaux symptômes du choléra connus 36% 6% 16% 27% 12% PLUS DE CINQ SELLES LIQUIDES PAR JOUR DE LA GLAIRE DANS LES SELLES VOMISSEMENTS ABONDANTS DESHYDRATATION / SOIF INTENSE AUTRE 4% AUCUNE IDEE Les femmes savent en général que le choléra est causé par le manque d hygiène et d assainissement (71,1%) et des problèmes d accès à l eau potable (12,8%). Graphique 48 : Pourcentage des femmes selon les principales causes du choléra citées Attitude des femmes en cas de choléra Le choléra est une maladie grave et contagieuse, qui ne peut se traiter que dans une structure de soins. Selon l enquête CAP, en cas de choléra, 85,1% des femmes réagiraient en amenant le malade dans un CDS et 10% lui donneraient à boire alors que 3% lui donnerait directement des médicaments. On n observe pas de différences significatives au niveau des réactions selon les différentes caractéristiques des femmes interrogées. 96

101 Avant d atteindre une structure de soins pour traiter le choléra, il est conseillé de donner au malade beaucoup de boisson sauf l alcool. Selon les réponses des femmes interrogées, par rapport à la quantité de boisson à donner au malade en cas de choléra, 65,5% donneraient aux malades beaucoup plus à boire que d habitude, 11,6% diminuerait la quantité et 6,6% maintiendraient la même quantité. Cependant, les femmes avec un niveau d instruction élevé (76,9%), celles des milieux urbains en générale (71%) et celles de Bujumbura en particulier augmenteraient la quantité de boisson chez le malade du choléra. Graphique 49 : Pourcentage des femmes selon la quantité de boisson à donner aux malades en cas de choléra selon les caractéristiques de la femme LA MEME QUANTITE QUE D'HABITUDE MOINS QUE D'HABITUDE Ensemble Secondaire ou plus Primaire Sans instruction Féminin Masculin Rural Urbain Bujumbura Sud Centre-Est Nord-Est Centre-Ouest Nord-Ouest PLUS QUE D'HABITUDE Moyens de prévention du choléra 60,3% des femmes interrogées connaissent les méthodes de préventions du choléra et 37,2% ignorent comment se prévenir contre cette maladie. Celles qui ont une connaissance sur la prévention du choléra citent le lavage des mains au savon (31,8%), la protection des aliments contre les mouches (15,6%) et le lavage des aliments crus avant de les manger (16,3%). Les autres moyens de prévention faiblement cités sont «ne pas laisser la nourriture à découvert» (7,4%), «laver les vêtements souillées» (7,8%), «traiter les eaux usées» (6,5%), «couvrir les récipients contenant l eau de boisson» (4,5%), «traiter l eau de boisson» (4,2%) et «chauffer la nourriture avant de manger» (3,4%). 97

102 7.3. Diarrhée La diarrhée est l une des principales causes de mortalité des enfants de moins de cinq ans dans le monde. La plupart des décès liés à la diarrhée dans l'enfance sont dus à la déshydratation du fait de la perte de grandes quantités d'eau et d'électrolytes du corps sous forme de selles liquides. La prise en charge de la diarrhée, soit par les sels de réhydratation orale (SRO), soit par les fluides recommandés préparés à domicile permet d'éviter un grand nombre de ces décès. Prévenir la déshydratation et la malnutrition par l'augmentation de l'absorption de fluides et la poursuite de l'alimentation de l'enfant constitue également une stratégie importante pour prendre en charge la diarrhée. Le déficit d assainissement et d hygiène, l insuffisance accrue en eau potable, la déficience du système d évacuation des excrétas expliquent, en grande partie, la forte prévalence des maladies diarrhéiques. La prévalence de la diarrhée est nettement plus élevée dans la catégorie des enfants de 6 à 23 mois Connaissances et attitudes des femmes sur la diarrhée Les symptômes et les causes de la diarrhée La quasi-totalité des femmes se déclarent capables de reconnaître la diarrhée (96,3%). Par ordre d importance, les symptômes les plus cités sont trois selles liquides par jour (76,6%) et du sang dans les selles (12,6%). On n observe pas de différence au niveau de la reconnaissance des symptômes de la diarrhée selon les caractéristiques des femmes. Quant aux causes de la diarrhée, les plus citées par les femmes sont les mauvaises conditions d hygiènes (46,1%) et une mauvaise alimentation (29,9%). Les autres causes citées sont la poussée dentaire (8,1%), le non lavage des mains avant de s occuper de l enfant (5,7%) et les vers intestinaux (4,4%). Graphique 50 : Pourcentage des femmes selon les principales causes de la diarrhée citées MAUVAISES CONDITIONS D'HYGIENE S'OCCUPER DE L'ENFANT SANS SE LAVER LES MAINS MAUVAISE ALIMENTATION 4% 8% 6% 46% POUSSEE DENTAIRE VERS INTESTINAUX 30% 6% AUTRE 98

103 L attitude des femmes en cas de diarrhée et connaissances des moyens de prévention de la diarrhée En cas de diarrhée, 82,4% des femmes amènent ou amèneraient l enfant dans un CDS, 10,2% lui donnent à boire et 5% lui donnent directement des médicaments. A l exception de la région Sud où on observe un comportement qui s écarte relativement de celui des autres femmes (% des femmes qui amènent l enfant à l hôpital faible (71,7%) et celui de celles qui donnent à boire élevé avec 18,3%), les comportements sont partout ailleurs presque semblables. Face à la diarrhée, 55,3% des femmes disent connaître les bonnes pratiques à adopter. La proportion de celles connaissant les bonnes pratiques est élevée en fonction de l instruction de la femme (68,8% chez les femmes ayant le niveau secondaire et plus) et chez les femmes des milieux urbains (62,3% contre 54,5% en milieu rural). Les bonnes pratiques connues sont par ordre d importance : amener l enfant au CDS pour les soins appropriés (34,9%), donner le SRO (29,4%), donner à l enfant à boire beaucoup plus que d habitude (23%). Graphique 51 : Pourcentage des femmes selon les bonnes pratiques à adopter en cas de diarrhée Donner a l'enfant beaucoup plus a boire que d'habitude et son repas habituel par jour Amener l enfant dans un CDS pour les soins appropries Donner a à l'enfant le SRO Continuer à allaiter l'enfant s'il tète encore Ne lui donner médicaments que sur prescription de l'agent de santé Donner ecorce/mixture/soins traditionnel. Autre pratique 3% 6% 1% 3% 23% 29% 35% Selon les opinions des femmes par rapport à la quantité de boisson qu il faut donner à l enfant souffrant de la diarrhée, 72,7% augmenteraient la quantité de boisson, 16,6% diminueraient la quantité des boissons et 10,8% maintiendraient la même quantité que d habitude. 99

104 Tableau 21 : Opinion des femmes sur la quantité de boisson à donner à l'enfant en cas de diarrhée Opinion des femmes sur la quantité de boisson à donner à l'enfant en cas de diarrhée Caractéristiques de la femme Plus que d'habitude Moins que La même quantité que d'habitude d'habitude Urbain 82,0 11,6 6,3 Milieu de résidence Rural 71,6 17,1 11,3 Région de résidence Niveau d'instruction de la mère Nord-Ouest 68,2 17,1 14,7 Centre-Ouest 83,1 10,7 6,2 Nord-Est 67,6 17,7 14,7 Centre-Est 72,2 19,5 8,3 Sud 66,1 22,6 11,3 Bujumbura 88,2 6,7 5,0 Sans instruction 68,7 18,3 13,0 Primaire 74,7 16,4 8,9 Secondaire ou plus 81,4 9,9 8,7 Ensemble 72,7 16,6 10,8 Les règles d hygiène citées pour prévenir la diarrhée sont par ordre d importance : se laver les mains à l eau et au savon ou autres produits désinfectants (50,3%), laver les aliments crus avant de les manger (22,7%), couvrir la nourriture (9,5%) et couvrir les récipients contenant l eau de boisson (8,6%). Tableau 22 : Règles d hygiènes observées par les femmes pour prévenir la diarrhée chez l enfant de moins de 5 ans Caractéristiques des femmes Règles d'hygiène observées par les femmes pour prévenir la diarrhée chez l'enfant Laver les mains à l'eau et au savon Laver les mains à l'eau et à d autres produits traditionnels Ne pas laisser la nourriture à découvert des heures avant de manger Chauffer la nourriture avant de manger Laver les aliments crus avant de les manger Couvrir les récipients contenant de l'eau à boire Autres Région de résidence Milieu de résidence Niveau d'instruction de la mère Nord-Ouest 33,9 16,2 8,0 8,8 21,5 9,1 2,6 Centre-Ouest 42,8 9,0 7,9 6,3 23,6 8,1 2,3 Nord-Est 43,0 9,2 9,3 5,8 20,6 9,2 3,0 Centre-Est 41,3 6,9 10,8 5,7 22,1 9,8 3,4 Sud 36,3 13,1 11,5 5,9 25,1 7,3 0,9 Bujumbura 39,5 8,7 11,0 6,2 26,4 6,7 1,6 Urbain 38,4 10,2 11,0 6,6 25,0 7,0 1,9 Rural 39,6 10,9 9,3 6,5 22,5 8,7 2,5 Sans instruction 38,2 11,6 9,9 7,2 21,2 9,1 2,8 Primaire 40,5 9,7 9,0 6,3 23,8 8,7 1,9 Secondaire ou plus 40,1 9,8 12,2 6,3 24,5 6,0 1,2 Ensemble 39,5 10,8 9,5 6,5 22,7 8,6 2,4 100

105 Prise en charge de la diarrhée chez l enfant de moins de 5 ans Prévalence de la diarrhée. La prévalence de la diarrhée chez les enfants de moins de 5 ans dans les deux semaines qui ont précédé l enquête est de 21,7% (L enquête PMS de 2009 avait trouvé une proportion comparable avec 18,5%). Elle est plus élevée dans la région Nord-Ouest (30,3%) et dans le Nord-Est (24,2%). Le taux de prévalence est faible dans les régions Sud (16,5%), Centre- Ouest (17,3%) et à Bujumbura (17,2%). Les enfants dont les mères ont un niveau d instruction secondaire ou plus (16,7%) souffrent moins de la diarrhée que les autres. On constate que le niveau de prévalence de la diarrhée n a pas changé depuis 5 ans car, selon l enquête MICS de 2005, le taux de prévalence était de 20,8% chez les enfants de moins de 5 ans (21,7% chez les garçons et 19,5% chez les filles). Graphique 52 : Prévalence en % de la diarrhée chez l enfant de moins de 5 ans selon les caractéristiques de la mère Prise en charge de la diarrhée En cas de diarrhée, il est recommandé de donner au malade plus de boisson et de maintenir l alimentation. Malheureusement, l enquête montre que durant la dernière phase de la diarrhée, pour 52,6% des enfants seulement, les mères ont augmenté la quantité de boisson. Pour 20,6%, elles ont donné la même quantité que d habitude et chez 16,6% des enfants, elles ont réduit la quantité de boisson. 70% des femmes enquêtées savent qu il faut augmenter les boissons chez l enfant en cas de diarrhée, mais seulement 52,6% de mères ont augmenté la quantité de boisson lors du dernier épisode de diarrhée chez leur enfant. Graphique 53 : Pourcentage des enfants pour qui on a augmenté la quantité de boisson lors du dernier épisode de diarrhée selon les caractéristiques de la mère

106 On observe cependant une différence significative entre les femmes instruites et les autres femmes dans la prise en charge de la diarrhée où dans cette catégorie, 83,2% ont augmenté la quantité de boisson. Aussi, cette réaction est plus observées chez les femmes des milieux urbains (61,9%), particulièrement celles de Bujumbura (73,2%) et dans une moindre mesure chez celles vivant dans la région Centre Ouest (63%). Les principales boissons qu ont eues les enfants sont essentiellement composées de lait maternel pour les enfants nourris au sein, l eau, les bouillies et dans une moindre mesure l eau sucrée et liquides maisons recommandés par le gouvernement. Durant le dernier épisode de diarrhée, plus de 60% des enfants de moins de deux ans ont continué à recevoir le lait maternel (80,4% des enfants âgés de moins de 6 mois, 83,6% pour les enfants de 6 mois à 11 mois et 68,7% pour les enfants de 12 à 23 mois). Les enfants ont reçu également de l eau (73, 3%), de la bouillie (33,9%), de l eau sucrée (14,9%) et des «liquides maison» (eau + sel + sucre) recommandés par le MSPLS (13,3%). Ces «liquides maisons» sont plus utilisés par les femmes vivant en ville (30,9% en milieu urbain contre 11,7% en milieu rural) et chez les femmes ayant un niveau d instruction secondaire et plus (23,2% contre 9,6% chez les femmes sans niveau d instruction secondaire). Graphique 54 : Pourcentage des enfants selon les principales boissons reçues durant le dernier épisode de diarrhée selon les caractéristiques de la mère Liquide maison recommandée par le Gvt Bouillie Eau simple Eau sucrée Secondaire ou plus Primaire Sans instruction Bujumbura Sud Centre-Est Nord-Est Centre-Ouest Nord-Ouest Rural Urbain

107 Concernant la nourriture, les femmes burundaises réduisent la quantité de nourriture à donner aux enfants en cas de diarrhée. En effet, lors du dernier épisode de diarrhée, chez 38,4% d enfants, les mères ont diminué la quantité de nourriture donnée, dans 25,1% de cas, on a donné la même quantité de nourriture et dans 20,8% de cas, les mères ont augmenté la quantité de nourriture. En dehors des femmes instruites qui ont augmenté la quantité de nourriture à donner aux enfants (50,8%), la situation est semblable chez les autres catégories de femmes et selon les différentes caractéristiques. Graphique 55 : Proportion d'enfants en % pour qui les mères ont diminué la quantité de nourriture lors du dernier épisode de diarrhée selon les caractéristiques de la mère Parmi les enfants qui ont eu la diarrhée dans les deux dernières semaines avant l enquête, 54% ont eu un traitement contre 44% qui n ont rien reçu. Même si plus de 80% des femmes déclarent qu en cas de diarrhée, elles amèneraient leurs enfants dans une structure de soins, le niveau de pratiques révèle une autre réalité, avec juste la moitié des enfants qui ont été traités lors du dernier épisode de diarrhée. Le traitement donné était constitué par des comprimés et sirop (89,7%). Seuls 3% des enfants ont eu un traitement à base de plantes médicinales. C est dans la région Nord-Est où ce traitement a été le plus utilisé (9,2%) IRA Les Infections Respiratoires Aiguës sont des causes majeures de morbidité et de mortalité, spécialement chez les enfants de moins de 5 ans. Dans ce groupe d'âge, en moyenne cas sont enregistrés annuellement pour habitants contre cas dans la population générale (Plan National de Développement Sanitaire ) Fréquence des IRA Dans les deux dernières semaines qui ont précédé l enquête, 45,2% des enfants avaient souffert de toux et 64,2% d entre eux respiraient plus vite que d habitude (ce taux s approche de celui trouvé dans l enquête sur la nutrition de 2007 avec 48% des enfants qui avaient souffert d une toux persistante). Dans cette situation, 17,3% des parents n ont rien fait, 69,3% des parents ont amené l enfant à l hôpital, 5,5% ont donné directement des médicaments et 4,9% ont couvert l enfant pour surveiller l évolution de la maladie. Pour les enfants qui ont eu 103

108 un traitement, le principal traitement est constitué par les antibiotiques (52,6%) avec une fréquence élevée chez les mères instruites (60,7%) ; Dans les familles des enquêtées, les femmes reconnaissent également qu au moins un enfant a déjà souffert des difficultés à respirer (33,8%), des problèmes de gorge (32,4%), des problèmes à la poitrine (22,4%), du nez bouché (48,1%) et des autres maladies (59,2%) Les symptômes des IRA Selon les symptômes cités par les femmes enquêtées, les IRA se traduisent principalement par le nez bouché chez l enfant (46,7%), les difficultés de respirer (32,9%), les maux de gorge (31,6%) et les problèmes à la poitrine (21,8%). Tableau 23 : Pourcentage des femmes selon les principaux symptômes des IRA cités. Caractéristiques des femmes Difficultés à respirer Problèmes de gorge Problèmes la poitrine à Nez bouché Autre maladie Milieu de résidence Région de résidence Niveau d'instruction de la mère Urbain 30,2 32,6 18,6 43,6 0,7 Rural 33,2 31,4 22,1 47,1 0,9 Nord-Ouest 33,7 48,1 27,3 48,9 1,2 Centre-Ouest 33,8 26,7 17,9 47,4 1,2 Nord-Est 32,9 24,6 21,5 53,9 0,4 Centre-Est 33,3 30,5 21,2 49,6 1 Sud 33, ,1 32,6 1 Bujumbura 26,1 26,6 14,2 40,9 0,4 Sans instruction 30,2 29,9 20,2 44,4 0,6 Primaire 36,2 32, ,6 1,1 Secondaire ou plus 26,1 30,2 17,7 40,8 1,7 Ensemble 32,9 31,6 21,8 46,7 0,9 104

109 Les causes des IRA Les femmes attribuent principalement la cause des IRA au froid (50,6%) et dans une moindre mesure aux mauvaises conditions d hygiène (18%). Les autres causes citées sont les fumées des cuisines et des usines (9,5%), la mauvaise alimentation (9,4%) et l eau sale (4,4%). Tableau 24 : Pourcentage des femmes selon les principales causes des IRA citées Causes des IRA chez l'enfant de moins de 5 ans Caractéristiques de la femme Froid/courant d'air/laisser l'enfant sous la pluie Fumée des cuisines/ des usines Eau souillée/ salle Mauvaises conditions d'hygiène Mauvaise alimentation Autre Région de résidence Milieu de résidence Niveau d'instruction de la mère Nord-Ouest 41,8 13,8 3,4 19,6 10,6 10,7 Centre-Ouest 51,7 11,3 3,9 18,4 7,9 6,8 Nord-Est 48,6 5,9 4 16,3 11,8 13,4 Centre-Est 55,5 8,2 5,1 16,7 8 6,6 Sud 48,6 10,1 6 20,4 10,9 3,9 Bujumbura 67,1 5,8 3,7 13,3 2,7 7,2 Urbain 59,7 8,7 3,7 16,6 4,8 6,4 Rural 49,3 9,6 4,5 18,2 10 8,4 Sans instruction 48,2 10,1 4,7 18,3 10,5 8,2 Primaire 51,1 8,6 4,9 18 8,9 8,4 Secondaire ou plus 56,9 11,6 4, ,9 Ensemble 50,6 9,5 4,4 18 9,4 8, Réaction des femmes en cas des IRA L enquête a montré que les femmes réagissent ou réagiraient en amenant l enfant à l hôpital à des proportions très importantes (83,7%) et 8,8% couvrent ou couvriraient l enfant tout en continuant de l observer pour voir l évolution de la maladie. Seul 2,3% de femmes ne feraient rien en cas de maladie. A l exception de la région Sud où les femmes qui amèneraient l enfant dans une structure de soins sont en faible proportion par rapport aux autres, on constate que les réactions des femmes sont presque les mêmes selon les différentes caractéristiques des femmes. 105

110 Tableau 25: Les réactions des femmes en cas d IRA Caractéristiques de la femme Région de résidence Milieu de résidence Niveau d'instruction de la mère Réactions des femmes quand leur enfant a les IRA Ne fait rien Couvre l'enfant/observe pour voir l'évolution Donne des médicaments à l'enfant Amène l'enfant dans un centre de santé (CDS) Nord-Ouest 5,5 7,8 3,3 81 2,5 Centre-Ouest 0,9 9,3 1,2 87,4 1,2 Nord-Est 2 4,2 4,1 86,8 2,9 Centre-Est 1,2 4,9 2,1 89,1 2,7 Sud 2,1 17,6 4, Bujumbura 0,3 11,5 2,8 84,2 1,2 Urbain 1,6 11,9 3,4 81,6 1,5 Rural 2,4 8,4 2,9 84 2,3 Sans instruction 2,6 8,6 2,9 83,6 2,3 Primaire 2,4 8,2 3,4 83,5 2,4 Secondaire ou plus 0,6 12,2 2,9 83,1 1,3 Ensemble 2.3 8,8 3 83,7 2,2 Les principaux signaux d alerte pour amener l enfant dans une structure de soins sont par ordre d importance : le soupçon de la maladie (35,9%), si la maladie s aggrave (29,3%), si l enfant ne peut ni boire ni manger (14,9%) ou si l enfant a des problèmes respiratoires (13%). Le soupçon de la maladie et la température comme signaux d alertes pour amener l enfant dans une structure de soins sont plus cités chez les femmes d instruction secondaire ou plus (40,2%) et chez celles vivant en ville (41,8%) et en particulier celles de Bujumbura (44,3%). La proportion de celles qui attendent l aggravation de la maladie (40,4%) est plus élevée dans le Sud. Tableau 26: Pourcentage des femmes selon les signaux d alerte pour emmener l enfant à l hôpital en cas d IRA Autre Symptômes d'alerte pour amener l'enfant de moins de 5 ans dans une structure de soins Caractéristiques des femmes Dès que je soupçonne une maladie/tem pérature Si la maladie s'aggrave Si l'enfant a des problèmes de respiration Si l'enfant a des convulsions Si l'enfant ne peut ni boire ni manger/téter Si l'enfant a du sang dans les selles Autre symptôme Région de résidence Nord-Ouest 38,6 24,9 11,3 4,4 12,9 7,2 0,7 Centre-Ouest 35,1 28,0 12,5 1,3 20,0 2,4 0,7 Nord-Est 36,6 30,2 9,7 0,9 17,6 3,1 1,8 Centre-Est 39,0 26,0 17,8 1,8 10,1 3,6 1,6 Milieu de résidence Niveau d'instruction de la mère Sud 25,2 40,4 16,5 2,1 13,7 1,2 0,8 Bujumbura 44,3 27,9 10,9 1,8 11,5 2,4 1,3 Urbain 41,8 26,4 13,8 2,5 11,3 3,1 1,0 Rural 35,2 29,7 12,9 2,0 15,3 3,7 1,2 Sans instruction 34,8 31,4 12,7 1,8 15,5 3,0 0,8 Primaire 36,9 27,5 12,8 2,2 14,8 4,4 1,3 Secondaire ou 40,2 25,7 13,4 2,8 12,4 3,2 2,3 plus Ensemble 35,9 29,3 13,0 2,1 14,9 3,6 1,2 106

111 En cas d IRA, 10,6% seulement des mères ne demandent pas ou ne demanderaient pas de conseils. Le reste des femmes demandent des conseils principalement dans les établissements de santé (69,7%), auprès des agents de santé communautaire (6,5%), dans leurs familles (6,4%) et chez les voisins ou amis (6%). Les femmes ayant un niveau d instruction secondaire (80,2%) et celles vivant en milieu urbain (76,7%) se confient ou se confieraient beaucoup plus aux structures de soins comme source de conseils en cas d IRA Tableau 27 : Répartition des femmes en % selon les principales sources de conseils en cas d IRA chez l enfant Source de conseils en cas d'ira Caractéristiques de la femme Ne demande pas de conseils Famille Voisine/a mie Agent de santé communautaire Etablissemen t de sante Autre Milieu de résidence Urbain 9,3 5,6 4,3 3,8 76,7 0,3 Rural 10,8 6,5 6,2 6,8 68,9 0,8 Nord-Ouest 16,5 9,5 7,2 4,2 61,6 1,1 Centre-Ouest 10,1 4,7 7,2 4,3 73,3 0,5 Région de résidence Nord-Est 11,0 7,4 3,7 12,2 64,8 1,0 Centre-Est 3,7 6,5 5,3 5,5 78,8 0,3 Niveau d'instruction de la mère Sud 11,9 3,4 7,8 7,9 67,9 1,1 Bujumbura 6,3 4,8 3,3 3,0 82,2 0,5 Sans instruction 11,4 7,1 7,3 6,9 66,7 0,6 Primaire 10,4 6,2 5,2 6,2 70,7 1,3 Secondaire ou plus 5,8 6,3 2,9 4,0 80,2 0,9 Ensemble 10,6 6,4 6,0 6,5 69,7 0,8 107

112 7.5. Conclusion La lutte contre le choléra, les maladies diarrhéiques et IRA est un travail qui demande une implication de tous les acteurs de la vie nationale. Pour la prise en charge des maladies, lorsque les enfants souffrent, certains parents les amènent à l hôpital et/ou au centre de santé, d autres les laissent à la maison. Cependant, une grande proportion des enquêtées savent bien qu en cas de maladie, il faut se soigner dans un centre de santé ou dans un hôpital. En effet, si on analyse les réponses en ce qui concerne les premières réactions en cas de maladie chez l enfant, plus de 70% des parents disent qu il faut aller dans une structure de soins. Malheureusement, quand on se trouve chez les parents en charge des enfants de moins de 5 ans qui sont tombés malades dans les deux dernières semaines avant l enquête, une grande proportion des enfants n ont rien reçu comme traitement, ce qui signifie qu on ne les a pas amené dans un établissement sanitaire (cas de la diarrhée par exemple). Par ailleurs, les données qualitatives nous rapportent des parents qui ne font pas soigner les enfants en donnant comme principales raisons le manque de moyens financiers, l éloignement des structures de santé et les problèmes de déplacements (avis recueillis dans les provinces de Bururi, Mwaro, Ruyigi et Karusi). Aussi, au sein des interviews réalisées auprès de la population de Gitega, Mwaro, Cankuzo, Makamba, Ruyigi, Karuzi et dans Gihosha rural en Mairie de Bujumbura, il a été dit que certains amènent les enfants chez les guérisseurs traditionnels pour certaines maladies. A Mabanda par exemple, en province de Makamba, l itinéraire thérapeutique semble être le suivant : L enfant est hospitalisé pendant la journée. Le soir, on l amène chez un guérisseur pour «compléter le traitement» par un autre type de thérapie. Il est ensuite ramené, très tôt le lendemain matin, sur le lit de l hôpital, afin que le médecin le trouve sur place pendant la tournée habituelle. Les prestataires des soins de santé se plaignent à propos de cette pratique qui fait que les parents amènent l enfant à l hôpital tardivement après avoir été chez les guérisseurs traditionnels. A Gitega, les agents de santé disent que lorsque l enfant est malade et que la température augmente jusqu à ce que l enfant convulse, certains parents croient qu il s agit de l «ihembe», c est-à- dire de la sorcellerie, et ils amènent l enfant plutôt chez les guérisseurs traditionnels. De telles réalités prouvent que même si les populations savent qu en cas de maladie, il faut conduire l enfant au CDS, il n est pas dit qu une grande partie adhère à cette connaissance qui, une fois mise en pratique, réduirait sensiblement les décès chez les enfants. C est pourquoi, le Gouvernement et ses partenaires, via les ministères sectoriels, devraient orienter une partie de ses stratégies dans les actions de communication stratégique pour le changement de comportement. 108

113 CHAPITRE 8 : SANTE MATERNELLE ET INFANTILE, TRANSMISSION DU VIH DE LA MERE A L ENFANT 8.1 Introduction Chaque année, plus d un demi-million de femmes meurent des causes liées à la grossesse et à l accouchement, et près de quatre millions de nouveau-nés meurent dans les 28 jours qui suivent leur naissance. Des millions d autres femmes souffriraient de divers handicaps, maladies, infections et traumatismes (UNICEF, 2009). L essentiel des victimes se trouve en Afrique et dans une moindre mesure en Asie du Sud. Pourtant, des solutions peu coûteuses qui permettraient d améliorer rapidement la situation existent, mais il faudra beaucoup de volonté et un sentiment d urgence pour les mettre en œuvre et atteindre ainsi les Objectifs du Millénaire pour le développement liés à la santé maternelle et infantile. Outre l OMD 5, une amélioration des services de santé maternelle et procréative contribuera directement à la réalisation de l OMD 4, qui est de réduire de deux tiers la mortalité des enfants de moins de 5 ans de 1990 à La prise en charge correcte de la grossesse et de l accouchement, la prévention de la transmission mère- enfant du VIH/SIDA et la vaccination de tous les enfants, sont des mesures indispensables pour la réduction de la mortalité maternelle et infantile dans beaucoup de pays africains y compris le Burundi. Ces mesures, que les femmes en âge de procréer et les enfants sont en droit d attendre, ne sont ni impossibles ni impraticables; ce sont au contraire des méthodes peu coûteuses et qui ont fait la preuve de leur efficacité. Toutefois, la réussite de ces mesures dépend de l engagement politique et financier des Etats, mais également, d un réel travail de changement de comportements dans les familles et dans les communautés pour l adoption des bonnes pratiques garantissant la survie des enfants et des mères. 8.2 Prise en charge de la grossesse et de l accouchement Les consultations prénatales Durant la dernière grossesse, la quasi-totalité des mères des enfants de moins de 5 ans ont suivi une consultation prénatale. Il ressort du tableau VII.1 qu en général, les personnes consultées sont qualifiées (médecin ou infirmier/sages femmes), soit 97,7% dont 18,8% médecins et 78,9% infirmiers/sages femmes. Cette proportion reste toujours élevée quel que soit le milieu de résidence, la région et le niveau d instruction. Remarquons néanmoins que les médecins ne sont pas suffisamment consultés par les femmes (entre 8% au Centre-Ouest et 40,7% à Bujumbura). Ce constat pourrait être lié à leur rareté, et surtout en milieu rural où il faut aller jusqu au grand centre ou au chef lieu de province pour les rencontrer. Cependant, même si la proportion des femmes ayant consulté un médecin reste faible, un progrès considérable a été réalisé car le taux était de 5,3% en 2005 (UNICEF-BURUNDI, 2009, Analyse de la situation de l enfant et de la femme au Burundi). Toutefois, il convient de 109

114 préciser que les médecins ne prennent en charge en principe que les grossesses à risque ou présentant une complication. Tableau 28 : Distribution des personnes consultées par les femmes pour la prise en charge de leur grossesse selon certaines caractéristiques de la femme Personne consultée pour la prise en charge de la grossesse Personne Médecin Infirmière / sage femme Aide accoucheuse Accoucheuse traditionnelle Agent communautaire parente/ amie Autre catégorie de personne Nord-Ouest 0,7 12,7 85,5 0,3 0,1 0,3 0,3 Centre-Ouest 0,7 8,0 89,0 0,7 0,4 0,4 0,8 Région de résidence Nord-Est 0,9 11,1 85,6 0,6 0,6 0,3 0,3 0,6 Centre-Est 20,3 77,9 0,5 0,7 0,3 0,3 Sud 0,4 12,1 83,6 1,7 2,2 Bujumbura 0,4 40,7 58,5 0,5 Milieu de résidence Niveau d'instruction de la mère Urbain 0,2 28,8 69,4 0,5 0,3 0,8 Rural 0,7 12,9 84,6 0,4 0,4 0,3 0,3 0,5 Sans instruction 0,7 13,0 84,7 0,4 0,4 0,4 0,4 Primaire 0,2 16,6 81,3 0,3 0,5 0,6 0,4 Secondaire ou plus 0,8 47,4 51,8 Ensemble 0,5 18,8 78,9 0,4 0,3 0,5 0,2 0, Accouchement La suppression des frais d accouchement dans les structures de soins publiques en 2006 a eu un impact immédiat sur le nombre de naissances assistées par un personnel qualifié. La proportion est passée de 33,6% en 2005 (MICS 2005) à 41% en 2007 (MSPLS) et à 64,4% en 2009 (PMS 2009). Selon l enquête CAP 2010, lors du dernier accouchement, 73,0% des femmes ont été assistées par un personnel qualifié. Selon le milieu de résidence, les proportions varient de 67,5% en milieu rural à 83,0% chez les femmes urbaines. La plupart des femmes qui accouchent se font assister par des infirmiers/sages femmes. En effet, des 73 femmes sur cent ayant été assistées par un personnel qualifié, 62,3% l ont été par des infirmiers/sages-femmes (soit 85,3% des accouchements assistés par une personne qualifiée) contre 10,7% qui ont été assistées par un médecin. Remarquons également que malgré la gratuité de l accouchement, la proportion de femmes qui sont assistées par une accoucheuse traditionnelle reste élevée en milieu rural, 14,4%. Selon la région de résidence, la proportion des femmes ayant bénéficié d une assistance de personnel qualifié lors de leur dernier accouchement est beaucoup plus faible au Nord-Est (58,1%) et plus élevé à Bujumbura (88,9%). Quant au type de personnel ayant assisté les femmes à leur dernier accouchement, seul Bujumbura dépassent 20% pour les médecins alors que dans toutes les autres régions, moins d une femme sur dix se fait assister par un médecin, excepté le Centre-Est, 10,6% (soit une femme sur dix). Cette différence est sûrement due à la disparité dans la présence de médecins selon les régions. 110

115 Le niveau d instruction semble être un facteur de différenciation dans la qualité de la personne qui assiste la femme au moment de l accouchement. La proportion des femmes ayant bénéficié de l assistance d une personne qualifiée lors de leur dernier accouchement augmente avec le niveau d instruction de celles-ci, passant respectivement de 64,2% chez les femmes sans instruction à 77,5% chez les femmes de niveau primaire et à 91,7% chez les femmes de niveau secondaire ou plus. Selon le type de personne qualifiée, le recours au médecin semble être en corrélation positive avec le niveau d instruction de la femme. Trois femmes sur dix, soit 30,5%, de niveau secondaire ou plus se font assister par un médecin contre une femme sur dix pour le niveau primaire (10,4%) et moins d une femme sur seize (6,3%) chez les femmes sans instruction. La plupart de femmes instruites vivraient en milieu urbain où il y a plus de médecin comparativement au milieu rural. Tableau 29 : Proportion des femmes selon la personne qui les a assistées au dernier accouchement selon certaines caractéristiques Proportion des femmes selon la personne qui les a accouchées au dernier accouchement selon certaines caractéristiques Type de personne accoucheuse Personne qualifiée Médecin Infirmier /sage femme Aide accoucheuse Accoucheuse traditionnelle Agents de santé communautaire Autre personne Nd Milieu de résidence Région de résidence Urbain 83,0 17,3 65,7 5,7 6,5 0 1,6 3,3 Rural 67,6 7,5 60,2 7,9 14,4 1,6 4,9 3,6 Nord-Ouest 75,5 9,1 66,4 8,9 11 1,6 1,6 1,4 Centre- Ouest 65,1 5,9 59,2 8,2 16,5 0,6 4,8 4,7 Niveau d'instruction de la mère Nord-Est 58,1 4,6 53,5 10,7 16,5 2,5 7,8 4,5 Centre-Est 70,3 10,6 59,6 4,5 14,1 0,2 6,3 4,6 Sud 75,2 6,7 68,4 8,7 9 1,3 2,1 3,8 Bujumbura 88,9 24,2 64,7 2,7 4,1 0 0,9 3,4 Sans instruction 64,2 6,3 57,9 9,1 16,6 1,2 5,7 3,1 Primaire 77,5 10,4 67,1 7,2 9 0,8 2,3 3,2 Secondaire ou plus 91,7 30,5 61,2 2,1 0,8 0,5 1,4 3,5 Ensemble 73,0 10,7 62,3 7,5 11,5 1 3,8 3, Parité moyenne à différents âges La santé des femmes comme celle des enfants peut être influencée par le nombre de grossesses. En effet, trop de grossesses rapprochées peuvent affecter le capital santé de la mère. Il en est de même pour les grossesses en bas âge et l âge avancé qui portent un risque pour la santé de l enfant et de la mère. Dans un contexte de grande pauvreté comme au Burundi, beaucoup de naissances signifient beaucoup de bouches à nourrir et parfois, les familles peinent pour avoir de quoi manger. Ainsi, la forte fécondité peut compromettre la prise en charge des nourrissons au niveau de l alimentation. Malgré ces risques, la fécondité des femmes burundaises reste à des niveaux élevés. 111

116 Le tableau VII.3 fait ressortir une parité moyenne atteinte de 4,28 enfants/femme en général, et de 6,68 enfants par femme ayant atteint 49 ans. Selon le sexe de l enfant, on constate une petite supériorité des naissances masculines vis-à-vis des naissances féminines (2,18 garçons pour 2,10 filles, soit un rapport de masculinité des naissances vivantes de 103,8%), ce qui est en droite ligne du schéma empirique de la fécondité. Notons aussi la précocité de la fécondité des femmes burundaises pour qui, entre ans, une femme a déjà 1,48 enfants en moyenne. Remarquons également que cette parité augmente régulièrement selon l âge de la femme et ne tend à stagner qu au-delà de 40 ans. Cette fécondité des femmes burundaises, qui commence très tôt et s arrête un peu plus tard vers l âge de la ménopause, traduit un faible usage de la contraception chez les femmes burundaises, particulièrement la contraception d arrêt. Tableau 30: Nombre moyen des naissances vivantes par âge de la mère Groupe d'âge de la femme Groupes d âge de la mère Nombre moyenne d'enfants nés vivants filles Garçons Ensemble ,75 0,73 1, ,92 1,00 1, ,51 1,64 3, ,14 2,23 4, ,80 2,73 5, ,23 3,29 6, ,29 3,39 6,68 Ensemble 2,10 2,18 4, Survie des naissances Les carences dans la prévention et la prise en charge des maladies chez les enfants se traduisent par de nombreux décès. Nous déplorons dans cette étude que la taille de l échantillon ne nous ait pas permis d estimer la mortalité infantile et infanto-juvénile chez les enfants qui restent des indicateurs clé pour mesurer les progrès réalisés en matière de santé de la population. Cependant, les indicateurs trouvés dans d autres études montrent une situation toujours alarmante : selon les différentes sources, le taux de mortalité infantile est de 120 (MICS 2005), de 109 (stat.oms 2006) et 103 (RGPH 2008). Selon les mêmes sources, la mortalité infanto-juvénile est de 176 (MICS 2005), de 175 (stat. OMS 2006) et de 152 (RGPH 2008). En analysant les décès des enfants survenus chez les femmes mères des enfants enquêtées dans l étude CAP, le nombre moyen d enfants décédés par femme est de 0,65 au niveau global. Cela veut dire que pour une femme ayant eu en moyenne 4,28 enfants, il ne lui reste que 3,63 enfants actuellement. Aussi, nous remarquons que le nombre moyen de décès de garçons enregistrés par femme est presque le même que celui des filles (0,30 filles/femme et 0,34 garçons/femme). En comparant le milieu urbain au milieu rural, le nombre de décès est plus élevé en milieu rural qu en milieu urbain (0,42 enfants par femme en milieu urbain contre 0,67 enfants par femme en milieu rural). La comparaison régionale montre de très fortes variations allant de 0,30 décès d enfants par femme à Bujumbura à 0,86 au Nord-Est. Cela s expliquerait par les conditions de vie entre les 112

117 deux régions du fait que Bujumbura est essentiellement urbain mais aussi du fait de la présence des infrastructures socio-sanitaires et économiques. Il faut rappeler aussi la famine et la sécheresse qui ont frappé le Nord du pays depuis les années 2005 avec toutes les conséquences sur la survie des enfants. Concernant le niveau d instruction, on observe une relation négative qui se traduit par une diminution du nombre moyen de décès d enfants par femmes à mesure que le niveau augmente. Chez les femmes sans instruction, une femme a perdu en moyenne 0,75 enfants alors que cette moyenne est de 0,48 enfants pour les femmes de niveau primaire et 0,32 enfants chez les femmes de niveau secondaires ou plus. En d autres mots, le nombre moyen de décès augmente de plus de 50% quand on passe des enfants issus des femmes de niveau secondaire ou plus à ceux issus des femmes de niveau primaire. Ce nombre augmente également dans les mêmes proportions quand on passe aux enfants issus des femmes du niveau primaire à ceux des femmes non-instruites. L autre facteur, qui n est pas le moins important est le niveau de vie. Le tableau ci-dessous montre une décroissance régulière entre le nombre moyen d enfants décédés par femme et le niveau de bienêtre économique. Ce nombre varie de 0,77 enfants décédés /femme chez les plus pauvres et atteint son minimum chez les plus riches (0,40 enfants décédés/femme). Tableau 31 : Nombre moyen d enfants décédés selon le sexe et certaines caractéristiques de la mère. Caractéristiques de la femme Nombre d enfants décédés Filles Garçons Ensemble Milieu de résidence Urbain 0,19 0,23 0,42 Rural 0,31 0,35 0,67 Région de résidence Nord-Ouest 0,34 0,38 0,72 Centre-Ouest 0,25 0,30 0,56 Nord-Est 0,41 0,46 0,86 Centre-Est 0,32 0,32 0,63 Sud 0,21 0,26 0,47 Bujumbura 0,14 0,16 0,30 Niveau d'instruction de la mère Sans instruction 0,35 0,40 0,75 Primaire 0,23 0,24 0,48 Secondaire ou plus 0,12 0,21 0,32 Quintile de bien-être économique Plus pauvre 0,34 0,43 0,77 Pauvre 0,35 0,37 0,72 Moyen 0,31 0,28 0,59 Riche 0,26 0,19 0,45 Plus riche 0,17 0,23 0,40 Ensemble 0,30 0,34 0,65 113

118 8.5. Supplément de vitamines et de minéraux pendant la grossesse et après l accouchement. Les besoins en vitamine A pour des femmes augmentent durant la grossesse et pendant la période d allaitement. C est pour cette raison que les mères allaitantes en ont besoin, non seulement pour reconstituer les réserves, mais aussi pour la protection de leurs enfants durant les premiers mois. Globalement, plus de six femmes sur dix ont reçu des suppléments de vitamines et de minéraux pendant la grossesse, soit 63,8%. Ce taux varie selon la région considérée. Il est de 54,9% au Nord-Ouest, de 71,3% au Centre-Ouest et de 67,9% à Bujumbura. Selon le milieu de résidence, la différence semble être négligeable. Cette proportion est de 63,7% en milieu rural et de 64,4% en milieu urbain. Un peu moins d une femme sur deux de niveau secondaire ou plus prend des suppléments de vitamines et de minéraux pendant la grossesse ou après l accouchement (49,1%) contre 65,3% chez les femmes de niveau primaire et 62,4% chez celles sans niveau d instruction. Alors que pour les autres indicateurs, la situation s améliore avec l instruction, on constate pour le supplément de vitamines A et de minéraux que la situation est inverse. Tableau 32 : Pourcentage des femmes ayant reçu des suppléments de vitamine A et des minéraux pendant la grossesse ou après l'accouchement et lieu de réception, selon certaines caractéristiques Caractéristiques de la femme % des femmes ayant reçu des suppléments de vitamine A et des minéraux pendant la grossesse ou après l'accouchement La supplémentation en vitamines et sels minéraux Lors de la consultation prénatale A l hôpital Pendant les campagnes spéciales voisin ou membre de la famille Achat au marché Autre Région de résidence Milieu de résidence Niveau d'instruction de la mère Nord-Ouest 54,9 61,5 34,6 1,7 0,6 1,4 0,1 Centre-Ouest 71, ,9 2,1 0,0 0,0 0,0 Nord-Est 66,4 41,6 55,5 2,6 0,0 0,0 0,4 Centre-Est 64,7 54,8 41,5 3,5 0,2 0,0 0,0 Sud 61,2 39,2 54 5,9 0,4 0,5 0,0 Bujumbura 67,9 54,9 40 3,7 0,0 0,8 0,7 Urbain 64,4 50,9 44,7 3,2 0,0 0,8 0,4 Rural 63,7 48,8 47,6 3 0,2 0,3 0,1 Sans instruction 62,4 46,4 51,1 1,9 0,0 0,0 0,0 Primaire 65,3 49,4 45,4 4,4 0,3 0,3 0,1 Secondaire ou plus 49,1 50,7 46,8 2,1 0,0 0,4 Ensemble 63, ,3 3 0,2 0,4 0,2 114

119 8.6. Vaccination des enfants Connaissances des avantages de la vaccination des enfants La presque totalité des femmes trouvent important la vaccination des enfants. Parmi les raisons qu elles avancent, le fait de pouvoir éviter les maladies de l enfance (poliomyélite, diphtérie/tétanos/coqueluche, rougeole, tuberculose) représente 97,4% des réponses. Ventilée selon le milieu de résidence, les régions, le groupe d âge de la mère et le niveau d instruction ou la religion pratiquée, ce taux reste supérieur à 95%. Cependant, durant les entretiens et les FGD, il a été constaté que les types de vaccins administrés ne sont pas connus parfaitement car, beaucoup de parents ne peuvent pas donner l ordre correct de l administration de ces vaccins. Toutefois, ils savent à quel période il faut amener l enfant au vaccin et précisent que c est à partir d une semaine jusqu à 9mois. Pour ce qui est du calendrier vaccinal, il est aussi respecté, mais il arrive que certaines mères l oublient. Il y en a même qui avouent amener leurs enfants au vaccin uniquement pendant les campagnes de vaccination (déclarations des mères de Rutana en commune Musongati). Tableau 33: Distribution des perceptions des femmes sur l'importance de la vaccination et les maladies pouvant être évitées par la vaccination selon certaines caractéristiques de la mère/gardienne. Caractéristiques de la femme Pourcentage des femmes qui trouvent la vaccination des enfants très nécessaire/ nécessaire Maladies pouvant être évitées par la vaccination Poliomyélite Diphtérie/ Tétanos/ Coqueluche Tuberculose Rougeole Hépatite Absence de vitamine Autre Malaria Toux Région de résidence Nord- Ouest 98,8 30,6 28, ,6 1,1 0,2 1,2 0,2 0 Centre- Ouest 99,4 30,6 29,1 15,7 22,3 0,4 0,1 1,1 0,7 0,1 Nord-Est 98,9 30,9 28,5 18,3 18,8 0,4 0,1 2 0,9 0,1 Centre-Est 99,3 32,2 28,2 16,9 20,5 0,3 0 1,6 0,3 0 Sud 98,5 32,7 27,5 12,1 25,7 1 0,7 0,3 Bujumbura 99,1 31,6 27,4 17,4 21,8 0,4 0,1 1,2 0,2 0 Milieu de résidence Urbain 99, ,2 15,8 22,9 0,6 0,1 1,1 0,2 0 Rural 98,8 31, ,5 22,2 0,6 0,1 1,4 0,5 0,1 Niveau d'instruction de la mère Sans instruction 98,9 31,3 27,5 15,7 22,5 0,8 0 1,5 0,5 0,1 Primaire 99,4 32,2 28,1 14,8 22,8 0,4 0,1 1,1 0,4 Secondaire ou plus 99,7 30,3 28,5 16,5 22,9 0,4 0,1 1,2 0,1 Ensemble 99 31,4 28,1 15,7 22,5 0,6 0,1 1,3 0,

120 Pratiques en matière de vaccination des enfants Les pratiques en matière de vaccination se sont beaucoup améliorées. Le niveau de vaccination dépasse globalement 90% quel que soit le groupe de femmes considéré. En effet, 96,3%, des femmes disent avoir fait vacciner tous leurs enfants, 2,9% en ont fait vacciner quelques-uns et seulement 0,8% des femmes déclarent n avoir fait vacciner aucun enfant. Tableau 34: Distribution des femmes selon la vaccination des enfants et certaines caractéristiques de la mère. Proportion des enfants vaccinés Caractéristiques de la femme Femmes dont les enfants Femmes dont certains des Femmes dont aucun enfant sont tous vaccinés enfants sont vaccinés n a été vacciné Milieu de Urbain 96,3 2,2 1,6 résidence Rural 96,4 2,9 0,7 Région de résidence Niveau d'instruction de la mère Nord-Ouest 95,3 4,3 0,4 Centre-Ouest 98,7 1,3 0,0 Nord-Est 98,0 1,1 0,9 Centre-Est 94,6 4,2 1,2 Sud 94,7 4,0 1,3 Bujumbura 96,7 1,8 1,6 Sans instruction 95,8 3,4 0,8 Primaire 96,7 2,5 0,7 Secondaire ou plus 96,4 0,8 2,8 Ensemble 96,3 2,9 0, Connaissances sur le VIH/SIDA et les moyens de prévention En 2005, l ONUSIDA estimait que 17,5 millions de femmes en âge de procréer étaient séropositives à l échelle mondiale. Une grande partie de ces femmes vivait en Afrique au sud du Sahara. Sans intervention de la PTME, jusqu à 35% des bébés nés de ces femmes seraient atteints du VIH SIDA (UNICEF-MAROC, 2006). L objectif de la PTME est de prévenir la transmission et l infection au VIH de la mère séropositive aux nouveau-nés et nourrissons pendant la grossesse, le travail et l accouchement, ainsi qu après la naissance à travers l allaitement. On constate malheureusement que le nombre d enfants séropositifs continue d augmenter et l Afrique reste la région la plus touchée. Au Burundi, les indicateurs disponibles montrent aussi une séroprévalence élevée au VIH/SIDA et la TME est responsable de la quasi-totalité du SIDA chez les enfants. Selon une enquête réalisée par le Centre de Formation et de Recherche en Médecine et Maladies Infectieuses (CEFORMI) en 2007, la prévalence du VIH/SIDA est de 2,91% chez la femme et de 2,81% chez l homme. En l absence de mesures de prévention, le risque de transmission du VIH de la mère à l enfant est important allant jusqu à 40%. Aussi, 95% des infections à VIH pédiatriques sont dues à la transmission du VIH de la mère à l enfant (MSPLS, Politique Nationale de Prévention de la Transmission du VIH de la mère à l enfant, 2010). Toutefois, les infections au VIH chez les enfants pourraient être évitées si l on pratique à temps des interventions dont l efficacité est prouvée pour prévenir la TME. Une des stratégies prioritaires pour la prévention de la TME consiste à renforcer la prévention primaire du VIH/SIDA afin de prévenir les infections au VIH parmi les hommes et les femmes 116

121 en âge de procréer. La prévention primaire dépend de la promotion de l utilisation des préservatifs et leur disponibilité, la communication axée sur le changement de comportements et la prévention des autres maladies sexuellement transmissibles. L objectif spécifique de l éducation en matière de TME, introduite sous forme d une composante de l éducation en matière de VIH/SIDA, est de protéger les nourrissons, mais elle peut également servir comme élément de motivation contre les comportements sexuels à risque chez les jeunes et les adultes. Soulignons que le changement de comportement dépend des connaissances que la population a sur la maladie. La quasi-totalité des femmes interrogées déclarent avoir entendu parler du Sida (98,4%). Quelle que soit la catégorie de femmes considérée, ce niveau est toujours supérieur à 97%, le minimum étant de 97,7% au Sud et au Centre-Est du pays. Concernant les sources d informations sur le VIH/Sida, la radio a été incontestablement le meilleur moyen en touchant plus d une femme sur deux (51,2% au niveau national), suivie des «amis/collègues» (17,3%) et de «personnel de santé/établissements de santé» (15,9%). Ces trois sources sont les principales à travers lesquelles les femmes rapportent avoir entendu parler du VIH/SIDA quelle que soit la caractéristique considérée. Les trois canaux totalisent à eux seuls 83,4% des femmes informées. Comme source d information, la radio représente entre 33,1% au Nord-Est et 57,6% à Bujumbura. Elle est suivie de loin par les «amis/collègues» variant entre 11,5% dans le Sud et 25% dans le Nord-Est et de «personnel de santé/établissement de santé» dont les proportions varient entre 9,1% à Bujumbura et 24,4% au Nord-Est. Si on prend ensemble, les trois meilleurs canaux d informations pour chaque région, on remarque qu ils représentent entre 79,4% dans le Sud et 88,2% dans le Nord-Ouest. Pour le niveau d instruction, la proportion des femmes qui ont obtenu l information à la radio augmente avec le niveau d instruction. La tendance inverse s observe chez les femmes ayant obtenu l information auprès du «personnel de santé/établissement de santé». Tableau 35 : Distribution des femmes ayant la connaissance de l existence du SIDA et les sources d information Caractéristiques de la femme Femmes ayant déjà entendu parler du VIH/SIDA Sources d informations sur le VIH/SIDA Radio Amis/ collègues Agents communautaires /associations Personnel de santé /établissement de santé Autres Milieu de résidence Région de résidence Niveau d'instruction de la mère Urbain 98,9 55,5 17,8 7,1 11,9 7,7 Rural 98,2 47,9 17,3 9,2 18,2 7,4 Nord-Ouest 98,4 55,1 16,5 4,3 16,6 7,5 Centre-Ouest 99,2 47,7 20,5 10,5 14,4 7 Nord-Est 98,3 33, ,1 24,4 7,3 Centre-Est 97,7 53, ,9 17,7 5,2 Sud 97,7 51,1 11,5 10,1 16,8 10,4 Bujumbura 99,1 57,6 18,6 6,6 9,1 8 Sans instruction 97,8 46,4 17,2 8,3 21,4 6,7 Primaire 98,6 54,2 17,7 7,9 13,9 6,3 Secondaire ou plus 99,2 56,8 16,8 8,2 5,9 12,3 Ensemble 98,4 51,2 17,3 8,2 15,9 7,5 117

122 8.8. Connaissance sur la transmission du VIH La quasi-totalité des femmes interrogées connaissent les principales voies de la transmission du VIH. Selon le tableau VII.9, il ressort de l enquête que le mode de transmission par voie sexuelle (94,9%), suivi du mode de transmission par injection (93%) sont les plus connus. Cependant, on peut déceler encore des connaissances erronées chez certaines femmes, concernant certaines voies sur la transmission du VIH. En effet, plus d une femme sur quatre estiment encore qu on peut contracter le virus du SIDA par des piqûres de moustiques (27,7%), une femme sur cinq par la sorcière (19,2%), et dans une moindre mesure en partageant la nourriture avec un malade du SIDA (8%). Ces mauvaises connaissances sont détenues essentiellement par les femmes vivant en milieu rural et les femmes sans instruction ou avec un niveau d instruction bas. Tableau 36 : Proportion des femmes ayant déclaré les voies de transmission du VIH selon certaines caractéristiques Caractéristiques de la femme Injection Rapport sexuel non protégé Milieu de résidence Région de résidence Niveau d'instruction de la mère Piqûre moustique de Partager nourriture une PVVIH la Sorcellerie avec Urbain 94,7 96,4 18,9 5,2 19,7 Rural 92,8 94,7 28,6 8,3 19,1 Nord-Ouest 90,9 92,4 26,5 9,6 20,9 Centre-Ouest 93,4 95,6 24,2 5,1 12 Nord-Est 91,6 95,5 32,5 6,3 15,7 Centre-Est 94,3 96,1 32,1 9,7 24,5 Sud 95,1 95,1 27,1 10,8 23,1 Bujumbura 95,8 95,8 15,6 4,8 22,9 Sans instruction 92,4 95,1 32, Primaire 93,9 95,4 25,4 7,1 19,3 Secondaire ou plus 94,1 95,2 14,7 6,2 19,9 Riche 92,2 95,6 27,2 8,3 18,7 Plus riche 95,6 96,3 15,7 4,4 20 Ensemble 93,0 94,9 27,7 8 19, Connaissance sur la transmission mère/enfant du VIH Au Burundi, la transmission du VIH de la mère à l enfant reste la seconde voie de contamination et le principal mode par lequel les enfants s infectent. D après différentes enquêtes de séroprévalence réalisées dans le pays, le sexe féminin reste le plus touché comparé au sexe masculin. En tenant compte de cette séroprévalence du VIH qui est élevée chez les femmes (2,91% chez les femmes contre 2,81% chez les hommes) et si on considère la fécondité élevée des femmes burundaises, le nombre d enfants à risque d être contaminé est élevé. Le manque d information concernant la transmission mère enfant et les moyens de protéger l enfant pendant la grossesse, l accouchement et après la naissance chez les femmes séropositives peut contribuer à l augmentation du nombre d enfants infectés. L enquête CAP montre des niveaux élevés de connaissance des femmes en matière de transmission mère enfant du VIH, à différents moments. En effet, le pourcentage de femmes pour qui, le virus du SIDA peut être transmis d une mère à l enfant pendant la grossesse est de 118

123 76,8%, au moment de l accouchement, 85,6% et durant l allaitement, 80,7%. Cependant, la proportion des femmes qui savent qu à ces trois différents moments, il y a toujours un risque de contamination de l enfant est faible (63,3%). Autrement dit, seuls 6 femmes sur 10 disposent de bonnes connaissances sur la TME. Ces connaissances sont améliorées en milieu urbain (70,4%) qu en milieu rural (62,6%). Selon les régions, les connaissances sont faibles dans la région Nord-Ouest (54,7%) et sont relativement bonnes à Bujumbura (70,9%) Tableau 37 : Proportion des femmes ayant déclaré les voies de transmission mère/enfant du VIH selon certaines caractéristiques Caractéristiques de la femme Milieu résidence Région résidence de de Niveau d'instruction de la mère Quintile de bien-être économique Pendant grossesse la Durant l'accouchement Durant l'allaitement Urbain 78,1 89,7 86,5 70,4 Rural 76,7 85, ,6 Nord-Ouest 71,5 74,4 70,2 54,7 Centre-Ouest 79,8 90,7 82,2 66,7 Nord-Est 77, ,2 64,3 Centre-Est 79,4 85,4 81,2 63,3 Sud 76,6 90,5 87,1 67 Bujumbura 76,2 91,6 90,3 70,9 Sans instruction 77,3 84,8 79,7 62,6 Primaire 78 85,2 80,9 64 Secondaire ou plus 70,4 92,1 89,3 66,3 Plus pauvre 78, ,2 62,3 Pauvre 75,7 82,1 77,2 58,1 Moyen 77,6 87, ,8 Riche 74,9 86,2 82,6 63,1 Plus riche 77,9 91,9 88,3 71,5 Ensemble 76,8 85,6 80,7 63,3 Durant les trois moments Opinion des femmes sur le dépistage du VIH pendant la grossesse Presque toutes les femmes sont d accord pour faire un test de dépistage du VIH pendant la grossesse (96,1%). Cette proportion est de 98,2% en milieu urbain et de 95,9% en milieu rural. Selon la région de résidence, la proportion des femmes qui accepteraient de faire le test de dépistage pendant la grossesse varie entre 93,2% au Sud et 98,3% à Bujumbura. Il ressort même des entretiens et FGD que les femmes reconnaissent l importance du dépistage du VIH. Elles disent que le dépistage du VIH chez une femme enceinte lui permet de connaitre sa sérologie, de protéger le bébé si elle est séropositive, de savoir comment se comporter au niveau alimentaire, sanitaire, etc. Cependant, il a été soulevé une difficulté liée au fait que les femmes ont peur, une fois qu elles sont testées positives, d être chassées par les maris. Certaines disent même que leurs maris peuvent refuser de les accompagner pour faire le dépistage et le feraient par conséquent en cachette. De même, les mères célibataires disent qu elles ne se font pas dépister parce qu elles ont peur d être stigmatisées et discriminées une fois testées positives. A Rutana, les femmes nous ont rapporté qu elles ont peur de se faire dépister croyant que le dépistage aggrave la maladie. 119

124 Cependant, les proportions très élevées des opinions des femmes sur le dépistage sont à prendre avec précaution parce que les entretiens approfondis avec les femmes soulèvent des problèmes liés aux croyances des femmes ou à la stigmatisation orchestrée par leur entourage. Par rapport au dépistage du VIH, les autorités administratives disent que le dépistage se fait dans les grands hôpitaux et quelques centres de santé bien équipés, ce qui peut entraver le dépistage du VIH pendant la grossesse. Même si les opinions restent favorables au dépistage pendant la grossesse, la présence des centres dotés de moyens permettant ces services reste une préoccupation de la population. Tableau 38 : Distribution des avis des femmes sur le dépistage du VIH en cas de grossesse selon certaines caractéristiques. Caractéristiques de la femme Approuve le dépistage pendant la grossesse Effectif de femmes Milieu de résidence Région de résidence OUI NON Urbain 98,2 1,8 396 Rural 95,9 4, Nord-Ouest Centre-Ouest 96,2 3,8 789 Nord-Est 97,3 2,7 816 Centre-Est 97,7 2,3 689 Sud 93,2 6,8 599 Bujumbura 98,3 1,7 243 Niveau d'instruction de la mère Statut matrimonial de la mère Sans instruction 95,5 4, Primaire 96,4 3, Secondaire ou plus 94,8 5,2 300 Célibataire 95,8 4,2 679 Mariée 96,4 3, Quintile de bienêtre économique Union libre/concubinage 95,6 4,4 259 Veuve/Divorcée/Séparée Plus pauvre 96,6 3,4 879 Pauvre 94,8 5,2 888 Moyen 95,7 4,3 906 Riche 96,3 3,7 854 Plus riche 98,3 1,7 444 Ensemble 96,1 3, Opinion sur l allaitement maternel en cas de VIH Le tableau VII.12 met en exergue les opinions des femmes sur l allaitement maternel en cas de VIH. Quatre femmes sur cinq préfèreraient ne pas allaiter l enfant en cas de VIH (79,5%). Parmi les raisons évoquées pour ce choix, la première, «éviter de contaminer l enfant», représente à elle-seule 93,8%. Ventilée selon le milieu de résidence, la proportion des femmes qui acceptent de continuer à allaiter est de 17,1% en milieu urbain et 22,8% en milieu rural. Au niveau des régions de résidence, la proportion des femmes qui continueraient à allaiter en cas de VIH varie de 14,9% à Bujumbura à 27,9 au Nord-Est (presque du simple au double). 120

125 Tenant compte de l instruction de la femme, on observe une relation négative entre celle-ci et les chances d accepter qu elle continue à allaiter son enfant en cas de VIH. Les niveaux sont de 22,3% pour les sans instruction, 19,9% pour celles ayant un niveau primaire et 15,8% pour les femmes de niveau secondaire ou plus. Tableau 39 : Distribution des femmes selon leur perception de continuer l'allaitement maternel en cas de VIH selon certaines caractéristiques Caractéristique de la femme Milieu de résidence Région de résidence Niveau d'instruction de la mère Si vous apprenez que vous avez le SIDA, continueriezvous à allaiter? Sinon, pourquoi? Oui Non Pour éviter de contaminer l'enfant Pour la survie/dévelop pement de l'enfant C'est une recommandation des agents de santé Urbain 17,1 82,9 94,4 3,3 1,8 0,4 Rural 22,8 77,2 93,3 3,4 2,3 1,1 Nord-Ouest 23,3 76,7 94,4 3,4 0,8 1,3 Centre-Ouest 18,3 81,7 91, ,5 Nord-Est 27,9 72,1 93,6 3,5 2,1 0,7 Centre-Est 21,1 78,9 92,5 4 3,3 0,2 Sud 20,6 79,4 98 1,3 0,7 0 Bujumbura 14,9 85,1 93, ,7 Sans instruction 22,3 77,7 94,8 3,1 1,2 0,9 Primaire 19,9 80,1 93,7 3,2 2,4 0,7 Secondaire ou plus 15,8 84,2 93,4 3,8 1,7 1 Ensemble 20,5 79,5 93,8 3,4 2,1 0,8 Autre 121

126 8.12. Conclusion L analyse de ce thème a permis de mettre en évidence les différents comportements sanitaires des mères/gardiennes vis-à-vis de leurs enfants, notamment la vaccination, les consultations prénatales et postnatales, l accouchement ainsi que la transmission mère/enfant du VIH. Les résultats de cette étude montrent que, malgré un taux de consultation prénatale élevé (97,7% contre 96,3% en 2005 d après l enquête MICS2005), l assistance médicale de l accouchement reste faible. Lors du dernier accouchement, 73% seulement des femmes ont été assistées par une personne qualifiée. La mesure gouvernementale de gratuité des soins d accouchement a certes contribué à l augmentation du nombre de mères qui accouchent dans les structures de soins, mais, il reste près d un quart des femmes qui ne se font pas assister par un personnel médical qualifié et cela peut avoir des conséquences négatives sur la survie de l enfant et de la mère. De plus, le taux de supplémentation de vitamines et de minéraux pendant ou après l accouchement reste encore insuffisant (63,8%). Concernant la pratique de la vaccination, la quasi-totalité des femmes disent en avoir pris conscience et affirment faire vacciner leurs enfants (98,8%). Les programmes élargis de vaccination semblent avoir eu beaucoup d effets. La connaissance de l existence du VIH/SIDA (98,3%) et de ses modes de transmissions est également élevée (94,9% par voies sexuels et 93,0% par injection). Le moyen d information le plus utilisé est la radio (49,8%). Concernant la transmission mère/enfant, 63,3% des femmes disposent d une bonne information sur les principales voies de contamination. Toutefois, même si beaucoup de femmes sont favorables à un dépistage du VIH en cas de grossesse, les entretiens individualisés et les Focus Group ont rapporté des attitudes des maris visant à décourager le dépistage au sein des couples, avec pour conséquence, des femmes qui préfèrent aller se faire dépister en cachette. 122

127 CHAPITRE 9: PROTECTION ET DEVELOPPEMENT DE L ENFANT 9.1. Introduction Sous sa forme la plus simple, la protection de l enfant se rapporte au droit de l enfant d être protégé contre tout acte dommageable. Ce droit vient s ajouter à d autres, qui ont notamment pour objet de veiller à ce que l enfant reçoive tout ce dont il a besoin pour survivre, grandir et s épanouir. Les atteintes au droit de l enfant à la protection, outre qu elles sont une violation des droits de l homme, constituent également des obstacles majeurs, mal reconnus et insuffisamment signalés, à la survie et au développement de l enfant. Les enfants soumis à la violence, à l exploitation, à la maltraitance et à l abandon moral encourent plusieurs risques dont: une espérance de vie écourtée ; une médiocre santé physique et mentale ; des difficultés scolaires (pouvant aller jusqu à l abandon scolaire) ; de médiocres aptitudes parentales, une fois parvenus à l âge adulte ; une vie de sans abri, condamné à l errance et à l isolement. Des mesures adéquates de protection, en revanche, multiplient les chances de l enfant de grandir et de se développer harmonieusement sur le plan physique et mental, dans la confiance et l estime de soi, amenuisant ainsi le risque de le voir plus tard maltraiter ou exploiter autrui, notamment ses propres enfants. L incapacité à protéger les enfants sape le développement national; cet échec a un coût élevé et des incidences néfastes qui se prolongent bien au-delà de l enfance, jusqu à l âge adulte des intéressés. L'objet fondamental de la protection de l enfant est de faire en sorte que tous ceux qui en ont la charge soient conscients de la tâche qui leur incombe et soient en mesure de s'en acquitter. Parmi les éléments constitutifs d'un environnement protecteur et permettant aux pays, aux communautés et aux familles de protéger l enfant, de lui donner assez de soins, de prévenir la violence, l'exploitation et la maltraitance, figurent les systèmes nationaux de protection de l'enfant, les pratiques sociales de protection et la participation des enfants eux-mêmes. Comme indiqué dans la déclaration des droits de l'enfant, "l'enfant, en raison de son manque de maturité physique et intellectuelle a besoin d'une protection spéciale et de soins spéciaux, notamment d'une protection juridique appropriée, avant, comme après la naissance". Assurer la protection de l enfant, c est aussi lui accorder tous les droits qui lui sont reconnus notamment en lui accordant un cadre favorable à son développement physique et intellectuel afin que, devenu adulte plus tard, il soit en mesure d affronter la vie étant suffisamment dotés de capacités pour réussir. 123

128 9.2. Enregistrement des naissances à l Etat civil La convention relative aux Droits de l enfant stipule en ses articles 7 et 8 que «chaque enfant a droit à un nom dès la naissance, à une nationalité et, dans la mesure du possible, connaître ses parents, il a également droit à la protection contre la privation de son identité». L enregistrement des naissances est crucial pour la protection du droit de l enfant à une identité et à une personnalité juridique et pour la protection de ses autres droits. Dans le cas d enfants en bas âge, la tenue de registres d état civil aide à combattre la traite des personnes et les enlèvements. Par ailleurs, un extrait d acte de naissance est souvent nécessaire pour s inscrire à l école ou avoir accès à certains services essentiels, notamment aux services de santé. S il s agit d enfants plus âgés, il est indispensable de pouvoir prouver leur âge pour éviter qu ils ne soient prématurément privés de la protection à laquelle ils ont droit, notamment dans les domaines du mariage, de l exploitation sexuelle, du travail, de la mobilisation dans les forces armées et de la justice pénale. Dans l idéal, l enregistrement des naissances s inscrit dans un système d état civil efficace qui reconnaît l existence d un individu devant la loi, précise les liens familiaux de l enfant et consigne les principaux événements intervenus dans sa vie, de la naissance à la mort, en passant par le mariage. Au Burundi, depuis le mois d avril 1980, les parents ont l obligation d enregistrer les enfants dans les livres d état civil, service existant dans chaque commune du pays. Cependant, on a toujours constaté qu une grande partie des enfants ne sont pas enregistrés, ce qui peut être l origine d une privation d un certain nombre de droits. Selon l étude CAP, de réels progrès sont cependant signalés dans l enregistrement des naissances parmi les enfants de moins de 5 ans avec une proportion de 79,5% des enfants enregistrés à l état civil contre 60,2% en 2005 d après l enquête MICS. Des disparités s observent entre les régions avec un taux d enregistrement élevé à Bujumbura, dans le Centre-Ouest et dans le Centre-Est. L évolution de l enregistrement des naissances ces dernières années s explique par la politique de la gratuité des soins pour les enfants de moins de 5 ans. Pour bénéficier de ces soins, les parents doivent présenter un extrait d acte de naissance prouvant que l enfant se trouve dans le groupe d âge spécifié. 124

129 Carte n 3 : Situation de l enregistrement des naissances par région au Burundi Nord-Est Nord-Ouest 70,4% 73,7% Bujumbura 83,6% 85,4 Centre- Ouest Centre-Est 85,4% Sud 79,3% 0 50 kilometres 100 Les enfants des mères instruites (86,9% chez les femmes de niveau secondaire et plus) sont plus enregistrés que ceux des femmes sans instruction (76,3%). En saisissant les raisons qui empêchent les parents d enregistrer les enfants dans les services d état civil, 26% disent que ce service coûte cher, 16,3% disent que le Bureau d Etat Civil se trouve loin, et 10,8% disent qu ils ne voulaient pas payer pour le service. Une grande proportion des parents (24,2%) a évoqué d autres raisons sans les spécifier. Seulement, nous tenons à souligner que l enregistrement des naissances est gratuit s il est fait dans les délais. Toutefois, l amende payée en cas de retard, l exigence de témoins pour enregistrer les enfants et l éloignement des bureaux communaux pour des déplacements en grande partie faits à pieds, peuvent occasionner des coûts malgré la gratuité. Même si les enfants ne sont pas tous enregistrés, la quasi-totalité des femmes juge l enregistrement des enfants important (97,1%). Celles qui trouvent que cet acte est sans intérêt ne sont qu en proportions insignifiantes (1,2%). Les données issues de la collecte qualitative confirment aussi cette opinion. Pendant les entretiens et FGD, les femmes ont souligné que l enregistrement de l enfant est important surtout pour la prévention des conflits fonciers liés à la succession (avis des femmes de Rutana). Le problème souligné ici est celui de l héritage car dans la société burundaise, la femme n héritant pas, elle pourrait bénéficier de l héritage à travers l enfant, à condition 125

130 qu il soit enregistré. En province Cankuzo, les femmes disent que ce sont elles-mêmes qui se préoccupent de faire enregistrer leurs enfants à l état civil, les hommes n y voyant parfois aucun intérêt. La population batwa, en province Karusi, ignore cependant ce service et par conséquent ne fait pas enregistrer ses enfants. Les filles mères en mairie de Bujumbura ont déclaré qu elles ne font pas enregistrer leurs enfants parce que leurs pères biologiques ne les ont pas reconnus Connaissances sur les violences faites aux enfants et les mécanismes communautaires de protection contre ces violences La Convention relative aux droits de l enfant proclame le droit des enfants d être protégés contre «toutes les formes d exploitation sexuelle et de violence sexuelle», dont la prostitution, la pornographie et autres activités sexuelles illégales. Les séquelles de l exploitation et de la violence sexuelles sont dévastatrices. Outre les dommages psychiques, physiques et sociaux subis, les enfants victimes des violences sexuelles sont particulièrement vulnérables au VIH/SIDA et aux autres infections transmises par voie sexuelle, car ils n ont guère les moyens d exiger des rapports protégés. Arriver à garantir la protection des enfants contre ces violences passe par la sensibilisation de la communauté à l existence de ces violences et de leur gravité pour l enfant, mais aussi, par la connaissance des mécanismes existants pour combattre ces violences. Dans la société burundaise, c est avec la crise que le pays a connue, que l on a commencé à parler de ces violences. Aujourd hui, les médias font régulièrement état de jeunes enfants violés. Il est important que la population soit sensibilisée sur les violences et qu il y ait une solidarité communautaire pour décourager ce crime odieux Connaissance sur les violences sexuelles à l égard des enfants A partir des réponses issues des femmes sur la connaissance des violences sexuelles à l égard des enfants, 29,2% des femmes reconnaissent l existence des violences dans leurs communautés. Ces connaissances sont élevées en milieu urbain (35,1% en milieu urbain et 25,2% en milieu rural). Le fait que communiquer sur les violences sexuelles même pour les victimes reste considéré comme un sujet tabou pourrait expliquer le niveau bas de l indicateur. Graphique 56 : Pourcentage des femmes connaissant l'existence des violences sexuelles à l'égard des enfants dans leur communauté par région

131 L étude montre que 24,4% des femmes ont connu au moins une victime de violences sexuelles dans leur entourage. La proportion est plus élevée dans le Nord-Ouest et dans le Sud. Ces régions sont celles qui ont été beaucoup plus touchées par la guerre civile que le pays a connue et peut-être que la guerre serait l élément explicatif de l augmentation de ce phénomène dans ces régions. Graphique 57 : Proportion des femmes en % qui ont connu une victime de violences sexuelles dans leur entourage En demandant aux femmes si les garçons et les filles seraient victimes de la même manière, une grande proportion des femmes (77,4%) disent que les filles sont plus visées que les garçons. 5,9% seulement pensent que les garçons sont plus victimes que les filles et 3,3% pensent que les enfants des deux sexes sont exposés de la même manière. Graphique 58: Perception des femmes en % sur le sexe de l'enfant le plus victime des violences sexuelles Pas de différence entre les deux sexes Plus de victimes chez les filles Plus de victimes chez les garçons Les femmes qui connaissent l existence des mécanismes de protection contre les violences faites aux enfants représentent 18,7%. Une grande proportion se trouve en milieu urbain avec 127

132 22,6% pour 16% en milieu rural. Selon les régions, la Mairie de Bujumbura vient en tête avec 23% et les faibles proportions sont détenues par la région Centre-Ouest. Graphique 59 : Pourcentage des femmes connaissant les mécanismes communautaires de protection contre les violences sexuelles faites aux enfants par région L opinion des femmes sur les punitions physiques des enfants Le recours aux châtiments corporels pour discipliner les enfants est très répandu; il est culturellement admis dans la plupart des régions du monde. Les études réalisées dans différentes cultures indiquent que ce sont principalement les femmes qui infligent les châtiments corporels, sans doute parce que ce sont elles qui portent le gros des responsabilités en matière d éducation. L élimination des types de châtiments corporels traditionnellement admis est importante, mais pas seulement parce que toute violence, quel qu en soit le degré, viole les droits de l enfant. Admettre socialement un certain degré de violence à la maison ouvre la porte à des formes de violence plus graves et tend à accoutumer les enfants à l usage de la violence. En demandant aux femmes burundaises leurs opinions sur l importance des punitions physiques dans l éducation de l enfant, une grande proportion des femmes ne sont pas favorables à ces punitions (73,4%). Seules, 24,7% approuvent ces punitions avec une grande proportion des femmes qui se trouvent en milieu rural (25,3%). Graphique 60 : Opinion des femmes en % sur les punitions physiques dans l'éducation de l'enfant Favorable Non favorable Sans opinion Urbain Rural Ensemble 128

133 9.6. Le développement de l enfant Le jeu Selon les spécialistes de l enfance, à partir de l âge de trois ans, l enfant se détache progressivement de l état de symbiose dans lequel il vit avec la mère. C est l âge d une ambivalence qui s exprime par les manifestations d opposition systématiques alternant avec les manifestations d attachement-passion. Par cette attitude, l enfant exprime le conflit et son désir d autonomie en s affirmant en face du monde environnant. Pendant cette période, il a besoin d espace pour courir, sauter, grimper, respirer à pleins poumons, exercer ses sens, rire de ses rêves et de ses fables. Entre trois et six ans, le jeu est l activité par excellence de l enfant et c est dans cette activité spontanée que s accomplit lentement son évolution intellectuelle. L épanouissement de l enfant et la réalisation de ses jeux suppose l existence d un espace suffisant où il peut se livrer à tous les mouvements, tout en restant dans un espace protégé L existence des places de jeux dans les habitations L existence des places de jeu dans les habitations des ménages permet aux enfants de s épanouir et de se livrer à différents jeux sans se gêner ou sans gêner les autres. Cependant, dans certains logements, on manque de ces places et l enfant peut souffrir du manque de cet espace indispensable pour son épanouissement et son développement. En posant des questions sur l existence des places de jeux au sein des habitations, 37,8% des femmes ont confirmé l existence de ces places dans les habitations et les enquêteurs les ont réellement vues. Dans plus de la moitié des habitations (52,4%), ces places n existent pas. Notons cependant que 9,4% des femmes ont déclaré disposer de ces espaces sans que les enquêteurs les aient vus. Selon le milieu de résidence, les places de jeux sont plus disponibles dans les habitations des villes (46,3%) que dans les campagnes (33,2%). Selon les régions, ces places sont fréquentes à Bujumbura (47,2%), au Centre-Ouest (40,4%) et dans une moindre mesure dans le Sud (38,4%). Les femmes d instructions secondaire et plus habitent en grande proportion (45,3%) dans des habitations disposant de ces places. Tableau 40 : L existence des places de jeux dans les habitations Caractéristiques de la femme Milieu de résidence Région de résidence Niveau d'instruction de la mère Existence des places de jeux dans les habitations Oui vue Oui non vue Non Ne sait pas Urbain 46,3 10,7 42,9 0,1 Rural 33,2 8,7 57,6 0,5 Nord-Ouest 31,3 12,7 55,2 0,9 Centre-Ouest 40, ,7 Nord-Est 34,5 6,9 58 0,6 Centre-Est 35,5 7,3 57,2 Sud 38,4 5,1 55,8 0,7 Bujumbura 47,2 9,3 43,4 Sans instruction 31,1 8,4 60,3 0,2 Primaire 38,9 9,8 50,7 0,6 Secondaire ou plus 45,3 10,8 43,5 0,4 Ensemble 37,8 9,4 52,4 0,4 129

134 La pratique des jeux et la place des adultes dans les activités des enfants En demandant aux parents les principaux jeux auxquels se livrent les enfants, 66,4% des femmes disent que leurs enfants ne pratiquent aucun jeu. Cependant, si on pose la question sur la place des adultes dans les activités avec l enfant, on constate que 47,9% des enfants ont joué avec une personne de 15 ans et plus. Les parents qui disent que les enfants n ont pas joué auraient eu des problèmes pour spécifier le type de jeu auquel se livre l enfant, ce qui les amèneraient à dire que les enfants ne se livrent à aucun jeu. On sait que les mamans s amusent beaucoup avec leur bébé et que beaucoup d enfant, de la ville comme de la campagne se livrent à différents jeux, seuls ou avec les enfants relativement âgés. Cette proportion élevée des femmes déclarant que les enfants ne se sont livrés à aucun jeu traduirait plutôt la méconnaissance même de ce qu on entend par jeu chez l enfant. Par ailleurs, dans les entretiens et les FGD, il est apparu que les enfants se livrent à plusieurs jeux. Les femmes citent notamment l imitation des adultes en jouant des personnages et des situations imaginaires sur le monde (comme s ils étaient docteur, enseignant, vendeur ou vendeuse, militaire ). Aussi, les enfants jouent à la marchande, au docteur, à l infirmière, à la maîtresse, raconte une maman de Kinindo. Les mères du milieu rural affirment que les types de jeux varient selon le sexe de l enfant. Les garçons jouent au ballon, aux hommes en uniforme, à la course alors que les filles jouent à faire la cuisine ou à une marchande. En milieu urbain, les jeux sont variés selon les quartiers. Dans les quartiers dits nantis comme Kinindo, Gihosha, les enfants font de la natation, jouent à la balançoire, alors que les enfants des quartiers dits populaires comme Cibitoke, Kamenge, Kanyosha, Ngagara, jouent aux cache-cache, «NAGE», «HORO» etc. Les jeunes et les parents ayant participé dans les entretiens de l enquête ont souligné que c est entre autre par le jeu qu on peut mieux connaître l enfant et par là détecter s il est en bonne santé ou pas. Chez les jeunes enfants, le jeu est synonyme de décharge d énergie (les garçons qui jouent à la course), exercice et apprentissage empirique des fonctions locomotrices. Toutefois, la place de l adulte dans les activités de l enfant reste petite. L étude CAP a saisi six activités importantes dans le développement de l enfant et la place de l adulte dans ces différentes activités de l enfant. Pour le chant, les enfants qui ont chanté avec un adulte de 15 ans et plus représentent 32,5% dont 36% en milieu urbain et 30,5% en milieu rural. 16,7% (19,4% en milieu urbain et 15,2% en milieu rural) des enfants ont écouté des histoires racontées par une personne de 15 ans et plus. Dans la promenade, 41,6% des enfants (44,8% en milieu urbain, 40% en milieu rural et 48,3% chez les femmes d instruction secondaire et plus) se sont promenés en dehors de la maison avec une personne d au moins 15 ans. Les enfants qui ont compté ou qui ont lu avec une personne de 15 ans et plus représentent une petite proportion (7,9% pour le comptage et 3% pour la lecture). 130

135 Tableau 41: La Place des adultes dans les activités de l enfant Caractéristiques de la mère Pourcentage des enfants qui ont lu ou regardé un livre illustré Pourcentage des enfants qui ont écouté des histoires racontées par un membre âgé d'au moins 15 ans Pourcentage des enfants qui ont chanté avec un membre âgé d'au moins 15 ans Pourcentage des enfants qui se sont promenés en dehors de la maison avec un membre âgé d'au moins 15 ans Pourcentage des enfants qui ont joué avec un membre âgé d'au moins 15 ans Pourcentage des enfants qui ont compté avec un membre âgé d'au moins 15 ans Milieu de résidence Niveau d'instruction de la mère Urbain 5,1 19, ,8 49,6 10,9 Rural 1,8 15,2 30, ,2 Sans instruction 1,2 14, ,2 43,2 5,6 Primaire 2, ,9 42,4 48,7 6,5 Secondaire ou plus 6 15,2 35,8 48,3 48,4 10 Ensemble 3 16,7 32,5 41,6 47,9 7,9 Si la part des adultes dans les activités des enfants est faible, celle des parents reste encore très faible. En effet, parmi les enfants qui ont joué avec une personne de 15 ans et plus, 27,2% ont joué avec leur mère, 17,8% avec leur père et 55% avec une autre personne. Durant les promenades, les enfants sont souvent accompagnés par leur mère (45,7%), rarement par leur père (23,1%) et dans une moindre mesure par une autre personne (31,3%). Aussi, les parents participent moins dans le chant avec l enfant (38,3% des mères, 15,1% des pères contre 46,6% pour les autres personnes). Il en est de même pour les récits des histoires à l enfant où les pères le font à 21,1%, les mères à 37,9% et les autres personnes à 41%. La situation reste semblable dans les activités de lecture et de comptage où les autres personnes participent dans cette activité avec l enfant à plus de 50% (50,6% pour la lecture et 59,6% pour le comptage) La formation préscolaire La formation préscolaire est une éducation destinée aux enfants qui n ont pas encore atteint l âge scolaire et s'effectue hors de la famille, dans un lieu organisé selon les intérêts et les besoins des enfants et qui leur permet de faire une expérience enrichissante. L'objectif général des apprentissages est l'épanouissement du jeune enfant. On entend donc par éducation préscolaire une forme d éducation pour les enfants qui reçoivent les soins que réclame leur développement physique, moral et intellectuel. Les centres d encadrement préscolaire offrent à l enfant un cadre idéal pour la satisfaction de ses besoins physiques et psychologiques ; l acquisition de bonnes habitudes d hygiène et de comportement social; le développement maximal de toutes ses aptitudes motrices, sensorielles, intellectuelles, affectives. Ils revêtent par conséquent une importance capitale dans le développement de l enfant et surtout dans sa réussite à l école. Au Burundi, un projet d introduction de ces centres dans le monde rural a vu le jour et dans beaucoup de régions, ces centres existent. Cependant, leur utilisation dépend de la connaissance de la population avoisinante de leur existence et de l importance qu elle accorde à ces structures Connaissance des centres d encadrement préscolaire et leur importance Une faible proportion des femmes connaissent l existence d un centre de formation préscolaire dans leur entourage. Cette connaissance de 33,9% pour l ensemble du pays varie selon les régions, le milieu de résidence et l instruction de la femme. Les femmes des milieux urbains 131

136 ont une bonne connaissance (56,3%) par rapport à celles du milieu rural. La connaissance s améliore également avec l instruction de la femme avec 61,4% des femmes qui savent où se trouvent un centre d encadrement contre 22,5% chez les femmes sans instructions. Les femmes des régions Sud (8,7%) et Centre-Est (15,8%) disposent de mauvaises connaissances comparées aux femmes des autres régions. La municipalité de Bujumbura vient en tête dans les bonnes connaissances (74,8%) avec 50% d écart avec les autres régions. Les infrastructures nombreuses à Bujumbura expliquent cette connaissance. Graphique 61 : Pourcentage des femmes connaissant l'existence d'un centre d'encadrement préscolaire dans leur communauté selon les différentes caractéristiques Même si une grande proportion des femmes ignore l existence des centres d encadrement préscolaire dans leur communauté, beaucoup de femmes (86%) savent que ces centres sont importants. Seuls 14% des femmes ne les trouvent pas nécessaires. Graphique 62 : Opinion des femmes en % sur l'importance des centres d'encadrement préscolaire Nécessaire Pas nécessaire 14% 86% Encadrement préscolaire Quoique les parents jugent important les centres d encadrement préscolaire, on note que la quasi-totalité des enfants de moins de 5 ans ne fréquentent pas ces centres. Sur l ensemble des enfants enquêtés, seuls 3,2% des enfants suivent un programme de formation préscolaire. En fonction du milieu de résidence, les enfants des milieux urbains sont les plus nombreux à 132

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