Bulletin de Santé du Végétal

Transcription

1 Bulletin de Santé du Végétal Arboriculture - LORRAINE Bilan 2013 : Tous arbres fruitiers Acariens / phytoptes : les conditions climatiques fraîches n ont pas été favorables au développement des populations. Par la suite les populations ont été maîtrisées par la présence des typhlodromes. Drosophila suzukii : les captures ont commencé au début du mois de septembre sous les Côtes de Meuse et sont en augmentation. Pas de capture sur les autres postes de piégeage. Cochenille rouge du poirier : une forte présence est notée sur quelques vergers avec souvent des dégâts importants. Xylébores : vol plus faible et plus tardif cette année. Prunes Carpocapse du prunier : nombre de capture moins important cette année, mais certaines parcelles ont eu un vol de seconde génération important. Pucerons : la pression était élevée mais leur arrivée tardive a permis une maitrise du risque. Criblure : dégâts sur feuilles importants mais tardifs cette année en cerise, mirabelle et prunes. Cerises Mouche de la cerise : les captures étaient très faibles et le vol a eu lieu tard ce qui a empêché les dégâts. Mirabelles Tavelure : de nombreuses périodes à risque ont localement engendré des dégâts sur fruits à conséquences économiques non négligeables. Pommes-poires Carpocapse du pommier : les captures ont été plus faibles que l an passé mais les seuils de nuisibilité ont tout de même été dépassés toute la saison. Tavelure : situation globalement maitrisée mais dégâts importants sur parcelles témoins. Oïdium : pression globalement faible cette année. Pucerons : développement des populations plus tardif mais parfois important.

2 Tous arbres fruitiers Acariens phytophages / Acariens auxiliaires / Phytoptes : bilan 2013 Courbe de tendance de l évolution des populations d acariens et phytoptes pour l année 2013 (en pourcentage de feuilles occupées par au moins un individu : moyenne régionale) Cette année, les populations d acariens phytophages et de phytoptes sont restées modérées. L activité de ces ravageurs dépend essentiellement des conditions climatiques (chaleur) qui ont été favorables à partir de la fin du mois de juillet. Mais les acariens prédateurs étaient présents très tôt et en quantité importante. Ils ont limité l installation des populations d acariens ravageurs au printemps et ont permis durant l été de maintenir les populations sous les seuils de nuisibilités dans la majorité des cas. Drosophila suzukii : Le ravageur a été détecté pour la troisième année consécutive. Il avait d abord été observé en 2011 dans la Meuse puis en 2012 sa présence a été confirmée dans la Meuse et en Meurthe et Moselle. En 2013 la drosophile n a pour le moment été détectée que sous les Côtes de Meuse, sur 3 lieux de piégeage. Les captures restent faibles pour le moment (une vingtaine par piège et par semaine), mais elles sont en augmentation. Aucun dégât n a été identifié en Lorraine sur les 3 années de suivi. Rappel : Une note nationale complète, rédigée en mai 2012 est actuellement disponible sur le site internet de la DRAAF Lorraine et de la FREDON Lorraine.

3 Cochenille rouge du poirier Cette cochenille est présente sur plusieurs vergers dans toute la région. Si les dégâts ont été globalement moins importants cette année, les populations restent importantes et des dessèchements de branches apparaissent régulièrement sur les vergers touchés Xylébores (Anisandrus Dispar / Xyleborus saxeseni) scolytes : Bilan 2013 Tendance du vol de xylébores sur le réseau BSV depuis 2011 De manière générale, le vol de xylébore dispar a été plus faible et plus tardif cette année par rapport aux années précédentes. En effet, le printemps froid et pluvieux n a pas été favorable à l activité du ravageur (moyenne de température maximales égale à 7,2 C pour le mois de mars et de 14 C pour le mois d avril en Lorraine). Nous observons tout de même un pic de vol aux alentours du 23 avril (145 captures en moyenne sur les 10 pièges), puis un petit pic le 11 juin (24 captures en moyenne sur 10 pièges). Globalement, les captures de xylébores de saxeseni sont moins importantes que les captures de xylébores disparates. Nous avons également observé deux pics de vol à aux mêmes dates (moyenne de 32 et de 28 captures respectivement pour le premier et pour le second pic). Cette présence tardive semble avoir permis de diminuer la nuisibilité de ces ravageurs puisqu aucun dégât n a été signalé cette année.

4 Prunes Carpocapses (Grapholitha funebrana) : Bilan 2013 Tendance du vol de carpocapses du prunier sur le réseau BSV Cette année, les captures ont été moins importantes que les deux précédentes années.comme en 2011 et 2012, les dates des pics de vol ont été évaluées à l avance : le premier pic a eu lieu le 6 juin, soit la veille de la prévision, et le second a eu lieu au 5 août, soit 10 jours après la prévision. Cette année, le vol de seconde génération était important sur certaines parcelles où les captures sont restées nombreuses (aux alentours de 100 captures sur 7 jours) tout le mois d août. Les dégâts, variables selon les parcelles, ont parfois été non négligeables. On note en effet un maximum de 10 % de fruits véreux sur un verger. Toutefois, le risque a globalement pu être maîtrisé sur les parcelles protégées. Corynéum sur feuille (criblure) : Bilan 2013 Les dégâts de criblure sur feuille (Coryneum beyerinckii) ont été importants cette année (jusqu à 90% de feuilles touchées dans certains cas avec parfois de fortes intensités) dans la majorité des vergers (mirabelles, prunes, cerises). Rouille Les symptômes de rouille sont arrivés tardivement dans les vergers cette année (début septembre). En général, les dégâts ont été plus faibles que les années précédentes. Les quetschiers sont les plus touchés par la maladie.

5 Pucerons verts Fréquence de présence du puceron vert sur prunier (réseau BSV) La pression de pucerons verts a été plus importante cette année qu en 2012, surtout en parcelles non ou peu traitées. Cependant, ceux-ci sont arrivés plus tardivement, ce qui a permis un impact moindre sur les vergers (temps passé sur les arbres, volume foliaire important au moment des attaques, auxiliaires). Hoplocampes Tendance du vol d hoplocampes sur le réseau BSV Le suivi des hoplocampes se fait à l aide de pièges chromatiques blancs posés au printemps. Le vol d hoplocampes a été trois fois moins important qu en 2012 et également plus tardif à cause notamment des mois de mars et d avril froid et pluvieux. Le pic de vol, qui avait été prévu entre le 11 et le 16 mai, a eu lieu le 13 mai, avec une moyenne de 14 captures d hoplocampes noirs et de 46 captures d hoplocampes jaunes. Les hoplocampes jaunes (Hoplocampa flava) sont toujours plus nombreux que les hoplocampes noirs (Hoplocampa minuta). Les dégâts occasionnés ont été globalement faibles (maximum de 5% de fruits atteints).

6 Prunes Cerises Monilia : Bilan 2013 Monilia fleur : Quelques vergers de mirabelles dont la floraison était décalée (qui coïncidait avec des épisodes pluvieux) ont été parfois touchés par le monilia cette année, ainsi que certains cerisiers pour lesquels les dégâts étaient dans certains cas importants. Monilia fruits : Globalement, l apparition tardive de la maladie sur fruit a permis de limiter les dégâts à la récolte. Une pluviométrie importante suivie d un éclatement des fruits a tout de même favorisé le développement du champignon en fin de saison. Cerises Mouche de la cerise : Bilan 2013 Les captures étaient très faibles cette année (64 captures cumulées au total sur l ensemble du réseau, contre 755 l an passé) et le vol a eu lieu tard, ce qui a empêché les dégâts. Mirabelles Tavelure : Bilan 2013 Nombre de périodes à risque entre le 15 mai et le 15 août Risque moyen Risque élevé Total Coyviller (54) Lucey (54) Malzeville (54) Crantenoy (54) Hattonville (55) Les périodes à risque ont été assez nombreuses cette année. L inoculum de début d année était relativement faible (très peu de captures de spores au printemps). Les premiers symptômes ont été observés le 8 juillet sur les parcelles du réseau (présence de symptômes plus précoces dans d autres parcelles). Cela correspond à une apparition assez précoce en somme de températures. La fréquence et l intensité des dégâts ont augmenté fin juillet - début août sur certaines parcelles (20% de fruits touchés). Sur une parcelle du réseau en Meuse, le taux de fruit tavelé est monté jusqu à 50% au moment de la récolte. Comme en 2012, les périodes à risque des deux premières semaines de juillet semblent être à l origine d une partie des contaminations 2013, mais cette année, les risques de fin mai semblent également avoir entraîné des contaminations alors que le stade sensible du mirabellier était à peine atteint. Taches de tavelure sur mirabelles, 28 août 2013 Photo : FREDON Lorraine

7 Chancre à corynéum : Bilan 2013 Les dégâts de Coryneum microstictum sur bourgeon et sur rameau au printemps (dus aux contaminations de l été 2012) ont été observés sur quelques parcelles du réseau cette année, mais ont été plus faibles que l an passé. La dissémination des spores est intervenue entre le 30 juillet et le 10 août. Les prochains symptômes n apparaitront qu à partir de mars Pommes-Poires Carpocapses (Cydia pomonella) : Bilan 2013 Tendance du vol de carpocapses du pommier sur le réseau BSV en 2011, 2012 et 2013 En 2013, nous avons eu un vol moins important de carpocapse par rapport à 2012 et Les captures sont moins nombreuses, plus tardives et plus étalées dans la saison. Comme les années précédentes, le seuil de capture de 5 papillons pour une parcelle de 3 hectares a été atteint durant la majeure partie de la saison. Les niveaux de dégâts ont été globalement faibles (entre 1 et 3%) et sont apparus à partir du 15 juillet. Nous avons toutefois observé une parcelle avec des pourcentages de fruits piqués allant jusqu à 11% au 19 août. Dégâts de ver de carpocapse dans une jeune pomme Photo : FREDON Lorraine, 14 août 2013 L évaluation des dégâts à la récolte est un élément essentiel dans la stratégie de lutte intégrée. Les résultats permettent d adapter le choix de la stratégie à adopter la saison suivante. Il s agit d observer 1000 fruits peu de temps avant la récolte et de compter le nombre de fruits piqués. Une parcelle est considérée à forte pression si l on observe plus de 20 fruits piqués sur les 1000 fruits observés.

8 Tavelure : Bilan 2013 Cette année, les spores du champignon sont arrivées à maturité à la mi-mars (le 11 mars), date à laquelle les premières contaminations ont pu avoir lieu (si les conditions climatiques y ont été favorables). Les premières tâches de tavelure sur feuilles sont apparues à la mi-mai. Sur ces mêmes parcelles s en sont suivies des contaminations secondaires sur feuilles et sur fruits. Sur parcelle sensible et peu traitée, au 24 juin, environ 20% des fruits présentent des taches et déformations liées au champignon. Deux mois plus tard, ce sont 90% des fruits qui sont contaminés. Globalement, les conditions climatiques de juin et juillet plus sèches que l an passé ont facilité la maitrise du risque de la maladie sur les parcelles protégées du réseau. Oïdium : Bilan 2013 En 2013 la pression en oïdium à globalement été faible. Peu de dégâts et de repiquages ont été observés au cours de cette saison. Les conditions climatiques fraiches au printemps puis sèches en juin n ont pas été favorables au développement du champignon au cours du stade de sensibilité du pommier (pousse active). Pucerons : Bilan 2013 Les populations de pucerons cendrés et de pucerons verts ont été relativement importantes cette année sur parcelles témoins. Sur parcelles protégées la situation a été facilement maitrisée. Quelques colonies de pucerons lanigères ont également été observées sur certaines parcelles du réseau. Sésie du pommier Les captures de sésies adultes ont été légèrement moins importantes cette année par rapport à Tordeuse de la pelure Le nombre total cumulé de captures de tordeuses de la pelure (Pandemis heparana) a été quatre fois plus important que l année dernière. Cependant, les seuils n ont jamais été dépassés et aucun dégât n a été observé.

9 Poires Psylles La présence de psylle (œufs, larves et adultes) s est étalée de fin mars à fin août sur les parcelles de poires suivies. Globalement, le ravageur était moins présent qu en 2012 sur les parcelles suivies. Cécidomyies des feuilles (Dasineura pyri) Sur certaines parcelles, les ravageurs ont engendrés des dégâts importants sur les jeunes pousses (enroulement des feuilles). L'entrave qui peut en résulter pour la nouvelle végétation et la maturation des jeunes rameaux peut être importante, surtout dans les jeunes cultures. Erinose L erinose du poirier due aux phytoptes a été fréquemment observée sur poiriers cette année. Les feuilles se nécrosent et tombent. Les fruits peuvent également tomber prématurément lors de fortes attaques. Rouille grillagée La rouille grillagée du poirier a également été fréquemment observée cette année en vergers peu traités. En général, les protections contre la tavelure sont efficaces contre la rouille grillagée également. La rouille grillagée du poirier est provoquée par un champignon pathogène nécessitant la présence de deux hôtes afin d effectuer son cycle. L hôte principal est le genévrier, Juniperus spp, et l hôte secondaire est le poirier. Ce bulletin est disponible sur le site internet de la CRAL et le site de la DRAAF Lorraine Action pilotée par le ministère en charge de l'agriculture, avec l'appui financier de l'office national de l'eau et des milieux aquatiques, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto 2018 Bulletin rédigé par la Fredon et l Arefe et édité sous la responsabilité de la Chambre d Agriculture de Lorraine, avec la participation de producteurs et de l Alpa, l Arefe, la Chambre d Agriculture de Meurthe-et-Moselle, la Chambre d Agriculture de la Meuse, la Chambre d Agriculture des Vosges, la Fredon Lorraine, le Sral Lorraine (DRAAF). Ce bulletin est produit à partir d observations ponctuelles d un réseau de parcelles suivies par ces partenaires : il donne une tendance de la situation sanitaire dans la région, mais celle-ci ne peut être transposée telle quelle à la parcelle. La Chambre Régionale d Agriculture de Lorraine dégage donc toute responsabilité quant aux décisions prises par les agriculteurs pour la protection de leurs cultures. Pour tous renseignements, contacter : Thomas COUTAL Animateur Filière Arboriculture Fredon Lorraine Rémy SEGARD Animateur Filière Arboriculture AREFE Nathael LECLECH Animateur Inter-Filières Chambre Régionale d Agriculture de Lorraine