Civilisation. Fantômes & Revenants. I Fantômes & Revenants TEVANE maelle

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1 Civilisation Fantômes & Revenants I

2 Au programme de Seconde, cette année, nous sommes amenés à étudier une certaine facette de la civilisation romaine plus ou moins fascinante : les fantômes et les revenants. Nous allons remonter le temps et voir comment sont nées certaines croyances surnaturelles qui sont encore présentes dans les sociétés actuelles. SOMMAIRE DIIS MANIBVS LE VAMPIRE ROMAIN «LAMIA» UNE HISTOIRE DE MAISON HANTÉE II

3 1. DIIS MANIBVS Dans la mythologie étrusque, les dieux mânes sont bienveillants car le mot «mânes» vient du latin ancien : manus (= bon) qui s'oppose à immanis (= mauvais). Pour les Romains, les dieux mânes sont les âmes de défunts ( souvent des ancêtres ) qui ont reçus une sépulture convenable et le culte de cette croyance surnaturelle ( très prégnantes dans leur culture ) par les descendants témoigne de leur respect et la peur que celles ci reviennent se venger. Pour cela, on leur dédicaçait presque toujours une inscription funéraire sur les épitaphes : DIIS MANIBVS, ou, en abrégé D.M. Rien que le fait d'évoquer ces dieux prouve à quel point le surnaturel était important au sein de la vie des latins. III

4 2. «LAMIA», ÉQUIVALENT DU VAMPIRE ROMAIN Dans la mythologie grecque, c était une enfant Poséidon et de la nymphe Lybie, séduite pas le dieu Zeus, ils auront une relation puis des enfants ensemble avant qu'héra ne se venge. Elle maudit la nymphe en l'empêchant de fermer ses paupières. Celle ci en devient folle et va jusqu'à dévorer ses propres enfants avant de se métamorphoser en monstre. Ce n'est que plus tard que «lamia» fût employé pour désigner les monstres suceurs de sang. Qualifiées de «goules nécrophages» ( = vampires féminins se nourrissant de cadavres ), les lamies sont donc des démons. Lamie ; mi-femme, mi-dragon Elles s'apparentent aux striges ( = être chimérique, sorte de vampire, à la fois femme et chienne ) qui dévoraient les fœtus et effrayant les enfants la nuit. Elles pouvaient aussi s'attaquer aux hommes en suçant leur sang et consommant leur chair. Mais au fil du temps et des superstitions, les lamies deviennent de véritables démons féminins, dotés d ailes et armés de serres qui s'en prennent au sang et entrailles des enfants et parfois aux hommes, les possédant lors d'ébats amoureux et les vidaient de leur énergie vitale. Rome reprit ces légendes et Horace (poète latin, 65 avant JC 8 avant JC) et Apulée (écrivain latin , L Ane d or) en parleront dans leur IV

5 3. UNE HISTOIRE DE MAISON HANTÉE Pline le Jeune, dans ses lettres VII,27., raconte une histoire de fantôme. L'histoire se passe à Athènes dans une maison hantée. Celle ci terrifie la population au point de la faire mourir de peur. Un philosophe nommé Athénodore achète la maison et s'y installe. Pline raconte la rencontre entre le spectre et le philosophe. Cette apparition aurait, selon Pline, indiqué à Athénodore l'emplacement de sa sépulture, authentifiée le lendemain par des magistrats. V

6 Texte latin Erat Athenis spatiosa et capax domus, sed infamis et pestilens. Per silentium noctis sonus ferri et, si attenderes acrius, strepitus vinculorum longius primo, deinde e proximo reddebatur : Mox apparebat idolon, senex macie et squalore confectus, promissa barba, horrenti capillo; cruribus compedes, manibus catenas gerebat quatiebatque. Traduction française Il existait à Athènes une maison spacieuse et commode, mais de mauvaise réputation et maudite. Dans le silence de la nuit, on entendait un son métallique et, si on tendait l'oreille, on percevait un bruit de chaînes, d'assez loin d'abord, puis de très près : Bientôt apparaissait un spectre, un vieillard épuisé par la maigreur, en haillons, la barbe longue et les cheveux hérissés; il portait, aux pieds, des entraves et, aux mains, des chaînes qu'il agitait. A la tombée du jour, le philosophe Athénodore se fait Venit Athenas philosophus placer un lit dans l'entrée, Athenodorus [ ] conducit. réclame des tablettes, un stylet, Ubi coepit advesperascere, de la lumière; il renvoie tous iubet sterni sibi in prima ses gens à l'intérieur et luidomus parte, poscit pugillares, même concentre son attention, ses stilum, lumen; suos omnes in yeux, sa main, sur sa rédaction, interiora dimittit, ipse ad de crainte que son esprit, livré scribendum animum, oculos, à lui-même, n'entende des bruits manum intendit, ne vacua mens imaginaires et ne se crée audita simulacra et inanes sibi d'inutiles frayeurs. metus fingeret. [ ] Respicit rursus idem quod [ ] Il se retourne, voit prius innuentem nec moratus qu'elle lui fait le même signe tollit lumen et sequitur. Ibat qu'auparavant et, sans attendre, il prend la lumière et la suit. illa lento gradu, quasi gravis Elle marchait d'un pas lent, vinculis. Postquam deflexit in comme alourdie par les chaînes. aream domus, repente dilapsa Après avoir obliqué vers la cour, deserit comitem. Desertus tout à coup, elle disparut, herbas et folia concerpta abandonnant son compagnon. Laissé signum loco ponit. seul, celui-ci marque la place avec un tas d'herbes et de feuilles. Postero die adit magistratus, monet ut illum locum effodi iubeant. Inveniuntur ossa inserta catenis et implicita, quae corpus aevo terraque putrefactum nuda et exesa reliquerat vinculis; collecta publice sepeliuntur. Le lendemain, il va trouver les magistrats et leur conseille de faire creuser l'endroit. On découvre, au milieu des chaînes, des os emmêlés que le corps en décomposition par l'action du temps et du sol, avait laissés décharnés et rongés par les liens. Rassemblés, ils sont enterrés aux frais de l'état. VI

7 Idolon : mot grec : l'image, le spectre Mens, mentis,f. : l'esprit A l'époque de la Rome antique, la croyance des Latins était forte en ces légendes surnaturelles. Elles faisaient réellement partie de leur culture, puisque même les auteurs latins les plus connus comme Juvénal, Suétone, Apulée ou encore Horace en ont parlé dans leurs récits. Vampires, revenants, esprits errants ou même loup-garous existaient déjà à l'époque et ont perduraient dans le temps puisque ces mythes populaires sont toujours, peut-être un peu moins, présents au sein de notre société. D'après : etrange.over blog.com/ VII