Gandhi. XXI e festival international du film d'histoire classe Passeport Philo. de Richard Attenborough

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1 XXI e festival international du film d'histoire classe Passeport Philo Gandhi de Richard Attenborough un dossier conçu par Boris Barbiéri et Jean-François Cazeaux En partenariat avec la Ville de Pessac, le SCEREN/CRDP/CDDP, le Rectorat de l'académie de Bordeaux, l'association des cinémas de proximité (Aquitaine et Gironde)

2 Gandhi de Richard Attenborough classe Passeport Philo Sommaire Fiche technique du film / 3 1 Le modèle Gandhi Gandhi et l'inde(pendance) / 4 Petit glossaire gandhien / 22 Index les noms de la galaxie gandhienne / 24 2 Le réalisateur de Gandhi : Richard Attenborough Le tempérament d'un classique / 27 L envers des décors / 31 3 Gandhi : une approche philosophique La non-violence selon Gandhi / 34 Violence et non-violence dans Gandhi le film / 38 4 Autour du film Quit India! L indépendance indienne au cinéma / 42

3 Gandhi Richard Attenborough Grande-Bretagne/Inde, 1982, 189 mn, coul. Tournage 26 nov mai 1981 Sortie française 23 mars 1983 Sortie en Inde 30 novembre 1982 Sortie en Angleterre 3 décembre 1982 Format de la copie DVD 2.35 : 1 pour le 35 mm ; 2.20 : 1 pour les copies 70 mm Budget 22 millions de dollars Récompenses Oscars 1983 : prix du meilleur film, du meilleur scénario original, du meilleur réalisateur, du meilleur acteur (Ben Kingsley), du meilleur montage, de la meilleure direction artistique, de la meilleure photographie et des meilleurs costumes. Scénario John Briley Image Billy Williams et Ronnie Taylor Production Designer Stuart Craig Direction artistique Bob Laing, Ram Yedekar et Norman Dorme Décorateur de plateau Michael Seirton Costumes John Mollo et Bhanu Athaiya Effets spéciaux David Watkins Ingénieur du son Simon Kaye Montage John Bloom Montage son Jonathan Bates Musique originale Ravi Shankar Musique additionnelle George Fenton Cies de production Columbia Pictures/International Film Investors/National Film Development Corporation of India/Goldcrest Films International/Indo-British Films Producteur Richard Attenborough Coproducteur Rani Dubé Producteur associé Suresh Jindal Producteur exécutif Michael Stanley-Evans Avec Ben Kingsley (le Mahatma Gandhi), Candice Bergen (Margaret Bourke-White), Edward Fox (le général Dyer), John Gielgud (Lord Irwin), Trevor Howard (le juge Broomfield), John Mills (le Vice-Roi), Martin Sheen (Walker), Ian Charleson (Charlie Andrews), Athol Fugard (le général Smuts), Gunter Maria Halmer (Herman Kallenbach), Saeed Jaffrey (Sardar Patel), Geraldine James (Mirabehn), Alyque Padamsee (Mohamed Ali Jinnah), Amrish Puri (Khan), Roshan Seth (le Pandit Nehru), Rohini Hattandagy (Kasturbai Gandhi) 3

4 1. Le modèle Gandhi Gandhi et l'inde(pendance) un parcours croisé Bien qu elle soit relativement fournie, cette chronologie ne saurait avoir d autre ambition, vu la complexité du sujet, qu une succession de repères sur le parcours foisonnant de Gandhi, relié à l accession de l Inde à l indépendance. Elle s appuie pour l essentiel sur le livre de Gianni Sofri, Gandhi et l Inde, éd. Casterman/ Giunti, coll. «XXe siècle», Paris, Ouvrage simple, mais intelligemment conçu (de nombreux encadrés thématiques). L iconographie et la cartographie sont riches et bien pensées. Ouvrages complémentaires : Robert Deliège : Gandhi, sa vie et sa pensée. Un modèle pour le XXI e siècle, Presses Universitaires du Septentrion, coll. «Les Savoirs mieux», Robert Deliège est l un des meilleurs connaisseurs francophones de l Inde, en particulier de la question des intouchables. Il a consacré de nombreux ouvrages à ces sujets et celui-ci est à la fois synthétique, clair (la vie et la pensée de Gandhi font l objet de deux parties distinctes) et tend à nuancer la personnalité de Gandhi complexe, cohérente et, pourtant, souvent paradoxale dans la perspective d une appréciation dépassionnée et sereine de son action et de son influence. Bernard Droz : Histoire de la décolonisation au XX e siècle, Éditions du Seuil, coll. «Points Histoire», Paris, 2009, pp Ouvrage de synthèse et de référence, par l un des meilleurs historiens de la décolonisation. Aussi succinct soit-il, le chapitre sur l Inde, concentré sur les années , est très dense et riche de réflexions pertinentes. Wikipédia : article «Mohandas Karamchand Gandhi», dernière mise à jour : 7 octobre 2007, texte en français, auteur inconnu. Url : Bien que Wikipédia ne soit pas une source infaillible, le texte en question est très substantiel, tant sur le parcours que sur la pensée du Mahatma, et s appuie sur de nombreuses 4

5 sources écrites dûment citées. Il m a permis de recouper ou de préciser certaines informations. Trois références, pour une approche plus détaillée : Claude Markovits : Gandhi, Presses de Sciences Po, Paris, À la fois biographie et essai sur le parcours et la personnalité de Gandhi. Claude Markovits [dir.] : Histoire de l Inde moderne, , Fayard, Paris, Christophe Jaffrelot [dir.] : L Inde contemporaine de 1950 à nos jours, Fayard, Paris, Deux ouvrages de référence, touffus mais parfaitement complémentaires. Mohandas Karamchand Gandhi naît à Porbandar (dans la province du Gujarat) en L Inde est alors le joyau de l Empire britannique. Pendant plus d un demi-siècle, l histoire de cet homme et celle de la colonisation anglaise vont s enchevêtrer. D abord en Afrique du Sud [théâtre de la première partie du film de Richard Attenborough], où le jeune avocat, éduqué à Londres, redécouvre ses propres racines en luttant pour la dignité des Indiens immigrés. Puis en Inde où, dans la bataille contre la domination britannique, Gandhi affine ses propres choix : la non-violence comme alternative au mirage du terrorisme ; le refus de l intolérance ou de la division au nom de la race ou de la religion ; le rêve d un pays libre et uni, où vivrait en harmonie une mosaïque de peuples. Contrairement à tant d autres exemples de «décolonisation», si le chemin de l Inde vers son indépendance a pu être relativement pacifique, c est à Gandhi qu elle le doit : même si, par la suite, le Mahatma assiste impuissant au conflit hindou-musulman, à la partition du pays, au retour de cette intolérance qu il a combattue toute sa vie. Un an après l indépendance, en janvier 1948, Gandhi lui-même tombe sous les coups d un extrémiste hindou. [Gianni Sofri] 1 Les premières années [ ] 1869 [2 octobre] Naissance de Mohandas Karamchand Gandhi à Porbandar, petite ville de l État du Gujarat, sur la côte Est de l Inde. C est le dernier des cinq fils de la famille. Son père, Karamchand, est diwan (l équivalent de Premier ministre) du maharadjah local poste dont il faut relativiser l importance, vu l exiguïté du royaume. La famille n est pas riche, mais aisée. Elle est de confession hindoue et appartient à un sous-groupe de la troisième des grandes castes indiennes, celle des marchands (les Modh Bania). La mère de Gandhi, Putlibai, s inspire dans une certaine mesure du jaïnisme. Les Jaïns sont alors très présents au Gujarat, où ils occupent souvent des emplois liés au commerce ou à l usure ; à ce titre, ils n ont pas toujours bonne réputation et ne sont certainement pas considérés comme des modèles de vertu ou de spiritualité par la plupart des hindous. Toutefois, leur philosophie encourage l ascèse et le strict respect de l ahimsa : le respect absolu de tout forme vivante. Ce sont ces deux points qui rencontrent l assentiment de Putlibai Gandhi, dans une maisonnée où toutes les communautés religieuses sont tolérées et accueillies Conformément à la tradition des mariages arrangés entre enfants, Mohandas épouse Kasturbai, également âgée de treize ans. Elle est illettrée, et le restera toute sa vie. Elle donnera quatre fils à Gandhi : Harilal, Manilal, Ramdas et Devadas Création du Congrès national indien. Décès du père de Gandhi, suite à une longue maladie. Mohandas ne se trouve pas au chevet de son père à l heure de sa mort, il est avec sa femme ; il en conservera un profond sentiment de culpabilité. Conformément à la coutume, ce sont désormais ses oncles et ses frères aînés qui président à la destinée du jeune Mohandas : il poursuivra donc ses études de droit à Londres (de lui-même, il 5

6 aurait plutôt opté pour la profession de médecin). Ce qui suppose de lourds sacrifices financiers pour la famille, dans l espoir que le futur métier de Mohandas, lui garantissant un salaire confortable, profitera en retour à ses «bienfaiteurs». Gandhi achève ses études secondaires en [4 septembre 1988] Gandhi s embarque pour Southampton. Une fois arrivé à Londres, il loge dans le (luxueux) hôtel Victoria, et trouve rapidement ses marques dans la société anglaise. D une manière générale, il entend profiter de la nouvelle vie qui s offre à lui. Dans le cadre de ses études de droit, il s inscrit à l Inner Temple, la plus coûteuse des quatre maisons traditionnelles de Londres (une des exigences des études de droit de l époque est d assister à au moins dix dîners par semestre dans le grand réfectoire de l Inner Temple. Outre le droit, il suit des cours de français, de latin et de chimie. S il échoue au premier examen de latin, il le réussit à la seconde session, et remplace la chimie par la physique, qui lui semble plus accessible. Il réussit ses examens de droit sans problème majeur et devient membre du barreau de l Inner Temple le 11 juin Durant son séjour, il devient végétarien, dont il rencontre de fervents partisans. Sa vie en est transformée, et il collabore à plusieurs reprises au journal The Vegetarian. Il rencontre également des théosophes, membres d une société qui s efforce d intensifier les rapports entre Orient et Occident. L occasion pour lui de redécouvrir la Bhagavad Gita, l un des textes essentiels de l hindouisme qui deviendra son livre de prédilection. Gandhi revient métamorphosé de son séjour londonien À son retour en Inde, il apprend le décès de sa mère durant son absence ; il lui était très attaché. Ses premières tentatives pour trouver du travail en tant qu avocat sont un échec. 2 L Afrique du Sud [ ] 1893 [mai] Une firme indienne commerçant en Afrique du Sud, la Dada Abdullah & Co, lui demande de la représenter dans un procès qui l oppose à une autre société indienne installée sur place. Gandhi accepte, décision lourde de conséquences et véritable tournant dans son parcours. Une semaine après son arrivée en Afrique du Sud, il est expulsé d un train pour avoir voyagé en première classe privilège réservé aux Blancs. Il se rend compte à quel point ses compatriotes sont opprimés par les Blancs, privés de leurs droits de citoyens, marginalisés et soumis à des vexations de toutes sortes Le travail pour lequel Gandhi s est rendu en Afrique du Sud est achevé : le jeune avocat a négocié un compromis qui satisfait les deux parties. Quelques amis l incitent alors à rester pour défendre la cause des cent mille Indiens immigrés dans le pays. Première victoire : Gandhi obtient des autorités le droit pour les Indiens de voyager en première classe. Il entame un intense travail d organisation de la communauté en vue de s opposer à la tyrannie anglaise par des moyens pacifiques. Ses premiers efforts se concentrent sur un projet de loi : au Natal, les Indiens risquent d être privé d un droit de vote dont ils jouissent au titre de citoyens de l Empire britannique ; Gandhi fait circuler plusieurs pétitions contre la loi, adressées à la fois au gouver- 6

7 neur de la province et au gouvernement britannique. Bien qu incapable d empêcher le vote de cette loi, sa campagne permet d attirer l attention sur les difficultés des Indiens en Afrique du Sud. Il fonde à cette occasion le Congrès indien du Natal, qui dote la communauté indienne d une force politique homogène. Il en devient le secrétaire. Un ami offre à Gandhi un exemplaire du Règne de Dieu est en vous de Tolstoï. C est une révélation. Gandhi y voit l invitation à ne pas s opposer au mal par la violence, l exhortation au pacifisme et à l amour du prochain, la confirmation de l ancien commandement indien (surtout jaïniste) de l ahimsa Gandhi se rend brièvement en Inde et revient en Afrique du Sud avec sa femme, ses deux enfants et l un de ses neveux. Durant son séjour, il prend contact avec les leaders du Congrès, notamment Tilak et, surtout, Gokhale, qu il vénère. L écho des luttes qu il a menées en Afrique du Sud est parvenu en Inde, et on l écoute avec beaucoup d attention. De retour à Durban [janvier 1897], il est à peine descendu du paquebot qu il est victime d une tentative de lynchage. Il ne doit son salut qu à l intervention de l épouse du chef de la police, qui lui sert de bouclier en brandissant son ombrelle. Il se refuse à porter plainte, ne souhaitant pas «résoudre des problèmes personnels devant une cour de justice» Bien qu il lutte pied à pied contre la négation croissante des droits des Indiens, Gandhi n en manifeste pas moins sa loyauté envers l Empire britannique. Durant la seconde Guerre des Boers, il organise un corps spécial de brancardiers et d infirmiers indiens (300 Indiens libres et 800 coolies indiens), le Indian Ambulance Corps. «Si nous demandons que soient reconnus nos droits de citoyens, soutient-il, nous ne pouvons faire moins que de remplir nos devoirs.» Principe qu il réaffirme lors de la guerre contre les Zoulous, en Nouveau séjour en Inde, où il participe à une session du Congrès. Gandhi, jeune avocat en Afrique du Sud 1903 Il fonde le journal Indian Opinion, dont il rédige l essentiel des articles La lecture de Unto this last de John Ruskin l influence durablement et l amène à infléchir radicalement son mode de vie. Avec son ami l architecte Hermann Kallenbach, il rachète un vaste terrain près de Phoenix, à quelques kilomètres de Durban et fonde une première communauté qu il baptise Tolstoï Farm. Tous les rédacteurs de Indian Opinion participent aux travaux agricoles et reçoivent le même salaire sans distinction de métier, de nationalité ou de couleur de peau. Il commence la pratique du jeûne, cesse de consommer du lait, coupe ses cheveux lui-même et nettoie ses latrines (travail traditionnellement réservé aux intouchables). Il incite sa femme et ses amis à faire de même. [Inde] Les autorités anglaises entérinent la partition du Bengale, qui vise la séparation des communautés hindoue et musulmane La réputation de compétence et d intégrité de Gandhi en font l homme de loi privilégié des marchands indiens aisés, ce qui assure une activité soutenue au prospère cabinet d avocat qu il dirige. Cela lui permet de disposer de confortables revenus de l ordre de livres par an, et démontre que son mépris ultérieur du confort matériel, plus qu une attitude «naturelle», est un choix délibéré [Inde] Fondation de la Ligue musulmane. [Afrique du Sud] Gandhi 7

8 fait vœu de brahmacharya : non seulement de chasteté, mais aussi de continence et d autorégulation de sa nourriture, de ses émotions et de son langage. Derrière ce vœu, il y a la volonté de se libérer de tout lien avec l argent, la douleur, le plaisir et les biens naturels, afin de consacrer toute son énergie à la cause à laquelle il s est voué. Il se rend en Angleterre pour plaider la cause des Indiens sud-africains. Cette même année, le gouvernement du Transvaal impose aux Indiens un sévère contrôle administratif et policier : ils doivent se faire enregistrer à partir de l âge de 8 ans et fournir leurs empreintes digitales. Une seconde loi établit que seul les mariages chrétiens sont valables ; les mariages des hindous, musulmans et parsis sont annulés du jour au lendemain, et les enfants qui en sont issus déclarés illégitimes Après un long cycle de pétitions contre les abus du pouvoir britannique à l égard des Indiens, Gandhi élabore une théorie et une méthode de lutte qu il baptise satyagraha, ou «force de la vérité». «En appliquant le satyagraha», affirme-t-il, «j ai découvert dès les premiers moments que la recherche de la vérité n admet pas que l on utilise la force contre l adversaire, mais que celui-ci doit être détourné de l erreur grâce à la patience et à la compréhension. En effet, ce qui semble la vérité pour l un peut sembler une erreur pour l autre. Et patience signifie disposition à souffrir. Donc, le sens de la doctrine est la défense de la vérité mise en acte tout en n infligeant pas de souffrances à l adversaire, mais à soi-même». Gandhi est victime d une violente agression de la part de deux Pathans (population originaire du Nord-Est de l Inde) qui lui reprochent une attitude trop tiède vis-à-vis des autorités. Il lit Le Devoir de désobéissance civile de Henry Thoreau, adhérant à sa thèse de fond : le devoir de l individu de ne pas obéir aux lois de l État qui semblent iniques à sa conscience C est en suivant ces principes que les Indiens sud-africains vont lutter des années durant, sous l impulsion de Gandhi, pour défendre leurs droits. Ils déclenchent des grèves et organisent des marches pacifiques destinées à contourner l interdiction de rassemblement, entraînant violences et arrestations massives. Pour sa part, Gandhi est emprisonné pour la première fois cette année Plus tard, il encourage les Indiens à brûler publiquement leurs certificats d enregistrement et entre illégalement au Transvaal, où il est à nouveau arrêté Nouveau séjour en Angleterre, alors que la capitale est sous le choc d un assassinat politique : un haut fonctionnaire britannique a été tué par un jeune Indien. Gandhi se trouve directement exposé aux thèses extrémistes par l intermédiaire d un partisan charismatique de ces méthodes : Vinayak Damodar Savarkar, dont il constate l influence. À Londres, Gandhi lit Civilisation, it s cause and cure du socialiste Edward Carpenter. Partisan d une vie simple et en harmonie avec la nature, Carpenter condamne la civilisation moderne comme dégradante et corruptrice. Il exalte le plaisir du travail manuel, progressivement détruit par l industrialisation. Gandhi traduit La Lettre à un hindou de Léon Tolstoï. En réponse à un nationaliste extrémiste indien, l écrivain russe y expose un point de vue qui ne pouvait que séduire Gandhi : la critique de la civilisation moderne comme purement matérielle ; celle de l action violente et du terrorisme comme méthodes de lutte ; l accent mis sur la responsabilité des Indiens eux-mêmes dans leur soumission aux Anglais ; la nécessité pour eux de faire précéder leur lutte d un intense effort de rénovation spirituelle. Gandhi, enfin, écrit Hind Swaraj (Indian Home Rule, qu on peut traduire par «L indépendance de l Inde»), ouvrage qui radicalise encore les convictions de Tolstoï. Il s agit d un réquisitoire très sévère contre la civilisation moderne, irréligieuse et purement matérielle ; contre les machines, la science qui ont réduit l homme en esclavage, l ont déshumanisé 8

9 et éloigné des valeurs spirituelles. S il y a conflit de civilisation, soutient-il, ce n est point entre des races ou des peuples, mais entre deux formes de civilisation, l une patriarcale, l autre moderne. Le livre est ouvertement désapprouvé par des leaders indiens modérés tels que G. P. Gokhale. L un des postulats du livre est la nécessité de transformer la lutte pour l indépendance de l Inde (et donc le Parti du Congrès) en véritable mouvement de masse, et non plus en mouvement élitaire Gandhi envoie à Tolstoï un exemplaire de Hind Swaraj, initiant une brève correspondance avec l écrivain ce dernier meurt la même année Gandhi abandonne le port des vêtements européens Il conduit une grande marche de Newcastle à Volkrust. Il est arrêté et condamné à plusieurs reprises [18 juillet] Gandhi traite avec le général Jan Christiaan Smuts, le plus haut représentant des autorités britanniques en Afrique du Sud. Interdits depuis plusieurs années, les mariages non chrétiens redeviennent légaux, et une taxe exorbitante de 25 imposée aux Indiens qui souhaitent devenir des travailleurs libres, est substantiellement diminuée à 3. Gandhi suspend donc le satyagraha. [automne] Alors que la Première Guerre mondiale vient d éclater, Gandhi met sur pieds un corps d ambulanciers formé d étudiants indiens. La Grande Guerre est pour lui la dernière occasion de pousser très loin son loyalisme à l égard de l Empire. [décembre] Pour des raisons de santé, il part pour Londres, quittant définitivement l Afrique du Sud où il aura finalement résidé plus de vingt ans. Il s installe définitivement en Inde. 3. L affirmation d un leader nationaliste [ ] 1915 À Ahmedabad, il fonde l ashram Sabarmati, qui va devenir la plus importante et la plus célèbre de ses communautés. Très vite, il y admet une famille d intouchables, geste symbolique par lequel il défie l hostilité de quelques uns de ses propres fidèles. L ashram est à la fois une communauté religieuse, une expérience de vie collective et une école de cadres où l on apprend et pratique le satyagraha, le brahmacharya, l aversion envers toute forme de violence, la maîtrise de la peur, la pauvreté, le travail manuel et la prière en commun. Gokhale, qui va mourir la même année, donne un dernier conseil à son jeune disciple : parcourir l Inde, la vraie, celle des multiples villages, afin de mieux la connaître, d y parachever sa pensée, et d associer étroitement le peuple au mouvement pour l indépendance Gandhi parcourt de long en large l Inde et la Birmanie dans des wagons de troisième classe, vêtu du costume traditionnel indien. Il rend visite au poète Rabindranath Tagore, récent prix Nobel de littérature, qui, le premier, appelle Gandhi Mahatma («Grande âme») Gandhi rencontre Mahadev Desai, avocat et écrivain gujarati alors âgé de 25 ans. Il en fait son secrétaire ; Desai restera à ses côtés jusqu à sa mort, en Gandhi organise et conduit la lutte des paysans du district de Champaran, dans le Bihar, scandaleusement exploités par les planteurs d indigo. [Angleterre] Le secrétaire d État pour l Inde, Lord Montagu, lit devant la Chambre des Communes une déclaration annonçant le développement futur de certaines formes d autonomie en Inde. 9

10 1918 Rencontre avec Vallabhai Patel, lui aussi gujarati, qui abandonne une brillante carrière d avocat pour suivre Gandhi et devenir, par la suite, l un des plus importants dirigeants du Congrès. Gandhi soutient les revendications salariales des ouvriers du textile d Ahmedabad, avec lesquels il fonde un syndicat non violent. Gandhi fait à la fois office de leader syndical et de médiateur entre les ouvriers et les industriels du textile, position assez inconfortable en soi, d autant plus que l industriel le plus puissant de la région est l un des principaux contributeurs de l ashram Sabarmati. Peu après, Gandhi se rend dans le district de Kheda, dans le Gujarat, où les paysans sont opprimés et littéralement affamés par un impôt vexatoire. Il a comme interlocuteur et adversaire direct la très puissante administration britannique. Grâce à cette lutte, qui vient s ajouter à celles du Champaran et d Ahmedabad, à sa mobilisation et son retentissement, la vie politique indienne et la lutte pour l indépendance sortent du milieu fermé et restreint qui avaient été le leur jusqu à présent. [Angleterre] Lord Montagu et le vice-roi Chelmsford, présentent un rapport qui forme la base du Government of India Act, promulgué l année suivante. Il établit que les gouvernements des provinces seront formés de personnalités nommées par les Anglais et (c est une nouveauté) de membres élus, responsables devant les assemblées qui les ont désignées. Ces ministres indiens représentatifs se verront confier la gestion de quelques secteurs tels que l éducation, la santé, les travaux publics, l agriculture et l industrie. Ces concessions notables sont accueillies avec un mélange d intérêt de scepticisme ; elles ne satisfont pas ceux qui avaient espéré des mesures plus consistantes en contrepartie de la massive contribution indienne à la Grande Guerre. Vallabhai Patel 1919 [Angleterre] Validation des Rowlatt Acts, série de lois qui prolongent en temps de paix les mesures d exception prises en Inde durant la guerre : restriction des libertés individuelles, tribunaux spéciaux pour les cas de délits politiques, arrestations sur la base d une simple suspicion, détention sans procès de tout individu suspecté d activités «subversives». En réponse aux lois Rowlatt, déception majeure pour l ensemble des nationalistes indiens, Gandhi fonde un Satyagraha Sabha (une assemblée du satyagraha) dont le quartier général, à Bombay, voit affluer les volontaires prêts à se muer en activistes. [6 avril] Début d une campagne de non-collaboration non violente, qui s ouvre par un hartal (journée nationale de cessation de toute activité, consacrée au jeûne et à la prière). C est un vrai succès, en dépit de l absence de mot d ordre du Congrès, miné par des divisions internes et toujours aussi peu orienté vers le peuple. Malgré les vœux de Gandhi, des violences entachent le déroulement du hartal. Les troubles se concentrent finalement dans le Pendjab, à Amritsar, la cité sacrée des Sikhs, et font des victimes de part et d autre. Alors qu il fait route vers le Pendjab dans l espoir d apaiser les troubles, Gandhi est contraint de rebrousser chemin par les soldats britanniques. [13 avril] En réponse à un rassemblement pacifique, les troupes du général Dyer ouvrent le feu sans sommation sur une foule de vingt mille personnes rassemblées sur la Jiallianwala Bagh d Amritsar, une place enserrée de tous côtés par des murs et des immeubles. Le bilan est très lourd : plus de 400 morts et environ blessés. Bien que Lord Montagu contraigne le général Dyer à la démission, aucune sanction n est prise contre lui ou le gouverneur du Pendjab, Sir Michael O Dwyer. [18 avril] Gandhi annonce la suspension temporaire de la campagne de non-collaboration. Il se sent responsable du drame, pour avoir sous-évalué la violence des masses indiennes et leur impréparation à répondre par la non-violence aux provocations de l adversaire. La commission d enquête sur le massacre d Amritsar rend des conclusions pour le moins légères, humiliantes aux 10

11 yeux de nombreux Indiens. Gandhi s engage pour la défense du Califat il s agit de maintenir l intégrité du territoire turc et du titre, purement honorifique, de Calife (c est-à-dire de successeur de Mahomet et de chef suprême de la communauté islamique tout entière), réservé au sultan de Constantinople. Le Califat est menacé par la Grande-Bretagne suite à l engagement des Turcs contre l Angleterre durant la guerre. C est finalement un musulman, Mustapha Kemal, qui l abolira (sans trop de protestations) après avoir repris d une main de fer le pouvoir en Turquie. Mais pour l heure, le Califat est rien moins qu un symbole, incitant Gandhi à s engager auprès des musulmans. Il associe le Congrès à ce nouveau combat, alors même que ses leaders, hindous pour la plupart, sont plutôt réticents [août] Gandhi publie dans Young India un article qui fait grand bruit, «La loi de l épée», en raison d un passage controversé : «Je crois que si le seul choix était entre la lâcheté et la violence, je conseillerais la violence. Je préférerais que l Inde recoure aux armes pour défendre son honneur plutôt que de devenir, ou de rester, par lâcheté, une immense victime de son déshonneur. Je crois pourtant que la non-violence est infiniment supérieure à la violence.» Au cours d une session très animée du Congrès, Gandhi demande «réparation pour les torts du Pendjab» et la défense du Califat. C est le signal d une seconde grande campagne antibritannique de non-coopération qui va durer jusqu en Les méthodes de lutte de Gandhi entraînent la défiance ou l hostilité de certains leaders du Congrès : le musulman Mohamed Ali Jinnah (adversaire de Gandhi durant des années), le Bengali Chittaranjan Das (représentant de l extrémisme), Lala Lajpat Rai et Annie Besant (exmembre de la Société de Théosophie et sympathisante de la cause indépendantiste indienne au point de présider le Congrès en 1917). Néanmoins, Gandhi remporte l adhésion d une large majorité de militants. [novembre] Lors des élections, près des deux tiers des électeurs indiens désertent les urnes. [décembre] Au Congrès de Nagpur, Gandhi devient le leader incontesté du mouvement, qu il commence à transformer en véritable parti s appuyant sur une base populaire et doté d organismes permanents. Parmi ceux-ci, la structuration par comités de village, de district et de province. Avec, au sommet, un comité panindien de 350 membres et un comité d action de 15 membres, organe exécutif qui épaule en permanence le président nommé chaque année. Premier objectif affiché : le swaraj (l autodétermination) «par tout moyen légitime et pacifique». Également inscrits au programme, l unité d action entre hindous et musulmans, l abolition de l intouchabilité et la diffusion du khadi, tissu local obtenu en filant le coton à la main. Gandhi remporte un véritable plébiscite ; seul Jinnah quitte pour plusieurs années le Congrès. Le mouvement de non-collaboration entraîne une nouvelle vague de manifestations dans tout le pays. Par milliers, les Indiens démissionnent des emplois publics qu ils occupaient, et restituent leurs insignes honorifiques ou leurs décorations c est le cas de Gandhi, qui renvoie au vice-roi les décorations obtenues en Afrique du Sud pour son action durant la Guerre des Boers et la Guerre contre les Zoulous. Les écoles, l administration publique, les tribunaux et les conseils législatifs sont paralysés. Le boycott touche également les produits anglais, en particulier le textile. Désormais, la tenue de Gandhi ne variera plus, et s appuie sur le khadi : un dhoti (linge noué autour des hanches formant comme des pantalons courts) et une sorte de drap, blancs tous les deux ; aux pieds, des sandales Gandhi fait le vœu de consacrer chaque jour un peu de temps à filer le coton à la main. Le charkha (rouet artisanal dont l usage était alors quasi-abandonné) dont il se sert devient l un des symboles du Congrès et plus tard du drapeau national indien. [juillet] Le boycott des produits anglais atteint son point culminant, alors que Gandhi préside à Bombay une manifestation où des tissus britanniques sont brûlés en public. [novembre] 11

12 Lors de la visite du Prince de Galles à Bombay est organisé un grand hartal de protestation, auquel succèdent des troubles violents [janvier] Les prisons indiennes abritent pas moins de «non-collaborateurs», parmi lesquels Motilal et Jawaharlal Nehru (le père et le fils), ainsi que les frères Ali et Chittaranjan Das. Un peu à contrecœur, Gandhi envisage le passage à la «désobéissance totale», y compris le refus de payer l impôt. Les explosions de violence se multiplient ; [4 février] À Chauri Chaura, dans les Provinces unies, un cortège de paysans, furieux d avoir été agressés par des policiers, prend d assaut et met le feu à la caserne locale : 22 policiers sont massacrés. Moins d une semaine plus tard, contre l avis de nombreux leaders du Congrès, Gandhi décide de mettre un terme au mouvement de non-collaboration. Arrêté en mars, Gandhi est condamné à six ans de réclusion. La longue campagne de non-collaboration s achève sans résultat tangible, mais son ampleur et sa durée, le rassemblement des masses indiennes sous un mot d ordre commun (le swaraj) et la coopération entre hindous et musulmans ont créé un précédent qui fait date [février] Opéré d urgence de l appendicite, Gandhi fait l objet d une libération anticipée. Les heurts entre hindous et musulmans ont repris durant sa détention. [septembre] Gandhi entreprend un jeûne de 21 jours, dans la maison de son ami musulman Mohammed Ali, pour inciter les deux communauté à la réconciliation. Avec un résultat modeste, essentiellement symbolique. Le Congrès se déchire entre swarajistes (Das, Motilal Nehru), tenants de la participation aux élections et aux assemblées électives, et no-changers (Patel et Jawaharlal Nehru), restés fidèles aux consignes de non-collaboration de Gandhi. Les premiers obtiennent finalement gain de cause. Gandhi commence à rédiger son autobiographie (Autobiographie, ou l histoire de mes expériences avec la vérité), qu il terminera en Les années d attente [ ] 1925 Gandhi abandonne toute politique active pour se consacrer aux problèmes sociaux de l Inde. Il reprend ses voyages à travers le pays, appuie le combat des intouchables, encourage le port du khadi et fonde une association panindienne de fileurs, apporte son soutien aux expériences éducatives, incite les villageois à adopter de nouvelles habitudes hygiéniques et sanitaires, combat l alcoolisme, organise des campagnes contre les mariages précoces et en faveur des droits des femmes. Il réunit tous ces objectifs en un «programme constructif» qui sera finalement adopté par le Congrès. Pour Gandhi, la lutte pour l indépendance suppose une profonde transformation à la base, culturelle et sociale, du peuple indien. Il se consacre également à la consolidation matérielle et spirituelle de son ashram, qui voit affluer toujours plus d adeptes. Parmi ceux-ci, Madeleine Slade, une jeune Anglaise, que Gandhi rebaptise Mirabehn. Elle sera, jusqu à la mort du Mahatma, une précieuse collaboratrice Gandhi décide de consacrer toute l année au recueillement, dans un silence rarement interrompu. À partir de ce moment, il prend l habitude de passer un jour par semaine (le lundi) dans un silence total Arrivée en Inde de la commission Simon (du nom de son président, le libéral Sir John Simon). Elle est exclusivement constituée d Anglais. Sa mission : étudier la future évolution constitutionnelle du pays. Boycottée par les Indiens, la commission déclenche 12

13 une série de grèves, de manifestations de protestation et d attentats terroristes. La répression britannique est à la mesure des troubles. Lala Lajpat Rai, l un des plus prestigieux dirigeants du Congrès, est battu à mort par les forces de l ordre Les nationalistes voient s évanouir les derniers espoirs d obtenir les garanties d une accession prochaine au statut de dominion. [décembre] À Lahore (Pendjab), lors de sa réunion annuelle, le Congrès élit pour la première fois Jawarharlal Nehru, âgé de 40 ans. Le Congrès vote un texte appelant à la lutte pour l indépendance totale (puma swaraj) et annonce le début d une nouvelle campagne de désobéissance civile. 5 De la marche du sel à la guerre [ ] La marche du sel : les photos d'époque et le film de Richard Attenborough 13

14 1930 [31 janvier] Dans son journal Young India, Gandhi présente une liste de revendications rassemblées en «onze points», aptes à entraîner l adhésion du plus grand nombre possible de groupes sociaux : ils vont de la réduction de l impôt sur la terre à celle des dépenses militaires, de l abolition de la taxe sur le sel à la libération des prisonniers politiques et à une taxation des tissus étrangers. Cherchant le moyen le plus efficace et le plus juste pour relancer la désobéissance civile, Gandhi s oriente vers le droit d extraction du sel, alors placé sous monopole gouvernemental. Dans un premier temps, sa proposition est accueillie avec scepticisme. [12 mars] Gandhi quitte son ashram de Sabarmati avec 78 satyagrahi en direction de la localité côtière de Dandi, située à 380 km. Des foules immenses se pressent sur le passage du cortège. [6 avril] Parvenu à Dandi, Gandhi entre dans la mer et en sort avec une poignée de sel. La date coïncide avec l anniversaire du massacre d Amritsar, onze ans plus tôt. Des millions d Indiens, par tout le pays, se mettent à imiter le Mahatma, à recueillir le sel et à le distribuer. Le boycott des produits britanniques et des charges administratives redouble. [mars-mai] Entre 60 et Indiens sont arrêtés, parmi lesquels Nehru, Patel, le secrétaire de Gandhi, Mahadev Desai, ainsi que l un de ses fils, Devadas ; une centaine de manifestants sont abattus par la police et des milliers sont blessés. Gandhi est jeté en prison le 5 mai. La Ligue musulmane interrompt provisoirement le lent déclin amorcé dans les années Muhammad Iqbal, un poète du Pendjab, propose la création d un État à majorité musulmane, le Pakistan (qui se traduit par «Terre des Purs», mais qui est également un acronyme formé des initiales de plusieurs provinces à majorité musulmane Pendjab, Province afghane, Cachemire, Sindh auquel s ajoutent les lettres finales de Belouchistan) [25 janvier] Afin de rouvrir le dialogue, le vice-roi (Lord Irwin) libère Gandhi et les membres du Comité exécutif du Congrès. [17 février/4 mars] Gandhi et Lord Irwin se rencontrent à huit reprises. Leur dialogue aboutit au pacte de Delhi, ou pacte Gandhi-Irwin. Il prévoit l arrêt de la désobéissance civile, en échange de la libération des prisonniers politiques, de l autorisation pour les Indiens d extraire le sel pour leur consommation personnelle et de boycotter les produits anglais. Par ailleurs, le pacte remet entre les mains de la Grande-Bretagne, «dans l intérêt de l Inde», la défense, les affaires étrangères, le problème des minorités et les finances. Aucune enquête sur les répressions policières à l égard des manifestants indiens (revendication majeure du Congrès) n est prévue. Comme d autres leaders, Nehru se montre consterné par l ampleur des concessions consenties, en net recul par rapport aux délibérations du Congrès de Lahore et aux «onze points» définis par Gandhi. Le pacte aura bien du mal à être appliqué. Les tensions et les désordres gagnent partout et des actes terroristes sont commis au Bengale et à Bombay. Un nouveau pacte est conclu avec le successeur d Irwin, Lord Willingdon, moins conciliant que son prédécesseur. Gandhi est désigné par le Congrès comme unique représentant à la deuxième conférence de la Table ronde sur l avenir de l Inde (la première s était tenue plus tôt cette année-là, en l absence de tout représentant indien!). [29 août] Gandhi quitte Bombay sur le paquebot Rajputana à destination de Londres. Il est accompagné par son fils Devadas, ses deux secrétaires (Mahadev Desai et Pyarelal) et Mirabehn. D autres disciples sont du voyage : la poétesse Sarojini Naidu, Mohan Madan Malaviya, G. D. Birla. Gandhi voyage en seconde classe et poursuit ses activités habituelles (filage du coton, prières et études) sans mener une vie de reclus, passant l essentiel de ses journées et de ses nuits sur le pont! [12 septembre] Arrivé à Londres, Gandhi s installe chez une philanthrope qui lui a rendu visite en 1926 et s occupe de déshérités dans le Bow, le quartier populaire de l East End. La conférence de la Table ronde s ouvre quelques jours plus tard, mais c est un échec. Les Anglais profitent des divergences de la délégation indienne : à Gandhi lui-même s ajoutent en effet de multiples représentants 14

15 de maharadjahs, de la minorité musulmane, des intouchables, des chrétiens indiens et du monde économique. Autant d intérêts divergents. À plusieurs reprises, les Indiens livrent l affligeant spectacle de leurs divisions et de leurs altercations, à la satisfaction des britanniques qui s arrangent pour que la discussion sorte du domaine des principes, cher à Gandhi, pour se focaliser sur des thèmes secondaires comme celui des autonomies locales. En pleine conférence, le gouvernement britannique entre en crise, débouchant sur un nouveau cabinet de coalition où les conservateurs disposent d une influence plus importante. Ce changement politique renforce la position de ceux qui estiment que perdre l Inde revient à affaiblir définitivement l Empire. La «question indienne» est renvoyée à des réunions ultérieures de commissions ad hoc. Gandhi profite néanmoins de son séjour londonien «pour régler le vrai travail de la Table ronde, c est-à-dire faire la connaissance des Anglais.» Il rencontre donc des centaines de personnes de toutes conditions : le roi George V, de nombreux parlementaires, des évêques, des professeurs d université, des étudiants et quelques célébrités comme George Bernard Shaw ou Charles Chaplin. Il déambule longuement dans les plus pauvres quartiers de Londres et se rend dans le Lancashire afin de rencontrer les ouvriers du coton qui, plus que les autres, ont eu à souffrir du boycott des tissus anglais voté par le Congrès indien. Ces derniers lui réservent une véritable ovation. [Inde] Le Bengale, les Provinces unies et la frontière du Nord-Ouest sont en proie aux plus vives tensions. L échec de la conférence, faisant suite à celui du pacte Gandhi-Irwin, a provoqué de nouvelles manifestations, émeutes et attentats terroristes. En réponse, Lord Willingdon déclenche une vaste répression, avec l arrestation de nombreux dirigeants nationalistes. [5 décembre] Gandhi quitte Londres. Il fait une première étape à Paris, où il s adresse à une foule immense réunie dans un cinéma. Le 6, il part pour Villeneuve, en Suisse, pour un séjour chez Romain Rolland, qui a mieux que quiconque contribué à faire connaître la pensée de Gandhi en Europe en publiant des recueils de ses écrits ainsi qu une biographie. Là encore, il anime plusieurs réunions publiques. Le 11, il part pour Milan et Rome, où il s entretient une dizaine de minutes avec Benito Mussolini. Il répond à l invitation du consul italien à Calcutta, Gino Scarpa, alors que l opportunité de sa visite divise la classe politique italien. Le 14, il s embarque à Brindisi pour Bombay. [28 décembre] Gandhi débarque en Inde, alors que la situation est explosive et difficilement contrôlable [4 janvier] Gandhi est arrêté pour la onzième fois. Il est incarcéré à la prison de Yeravda, où il reste quinze mois. Ce «séjour», comme les précédents, est consacré à une lecture tous azimuts des ouvrages les plus divers, indiens ou occidentaux, écrits religieux, essais politiques et historiques, romans Le gouvernement anglais annonce une réforme électorale prévoyant des sièges électoraux séparés pour les minorités : musulmans (qui en disposaient déjà), mais aussi Sikhs, chrétiens indiens, Anglo-Indiens, Européens et «classes sous-développées» (les intouchables). Fermement opposé à la constitution d électorats séparés, et convaincu que l Inde est un pays où tous peuvent vivre en paix en tant que membres d une seule et même nation, Gandhi entreprend un jeûne «jusqu à la mort». B.R. Ambedkar, porte-parole et leader des intouchables, après avoir vivement critiqué la position de Gandhi, se rend à la prison de Yeravda, où les deux hommes négocient âprement durant une semaine. Il parviennent à un accord, accepté par le vice-roi, selon lequel il n y aura pas de sièges séparés. Les intouchables participeront au vote, comme tous les électeurs avec, d ailleurs, un nombre de sièges largement supérieur à celui initialement prévu. Gandhi obtient que des représentants autorisés des castes supérieures viennent à Yeravda pour souscrire l accord conclu avec Ambedkar. En même temps, il demande à ses disciples de faire en sorte que des milliers de temples s ouvrent aux harijan. Il fonde également une Société d assistance aux intouchables et un hebdomadaire, Harijan, imprimé en anglais et en 15

16 hindi, dans lequel il publiera par la suite une large part de ses écrits. Le pacte de Yeravda (qui interrompt le jeûne de Gandhi) se veut un manifeste contre l intouchabilité et le début de son démantèlement. Le statut ne sera aboli qu à l indépendance de l Inde, alors que la condition d infériorité des hors-castes va se perpétuer longtemps encore (et dans une certaine mesure, jusqu à aujourd hui) [août] Gandhi est relâché. Il se montre moins actif sur le terrain politique et se consacre plus volontiers au «programme constructif» et aux problèmes intérieurs de l Inde. Il parcourt à nouveau le pays et se nourrit de multiples rencontres avec le peuple indien. Gandhi abandonne son Satyagraha ashram de Sabarmati Nouveau Government of India Act : c est la dernière des Constitutions de l Inde exclusivement pensée et décidée par les Anglais. Elle élargit l autonomie des provinces, dont les ministres deviennent responsables (à l exception des questions de défense et de finance) face aux assemblées d élus, tout en conservant aux gouverneurs de province d importants pouvoirs d intervention et de contrôle. Extension du droit de vote, mais préservation du suffrage censitaire : les électeurs indiens passent de 6,5 à près de 35 millions, dont 6 millions de femmes ; 10% sont des intouchables. En outre, la nouvelle Constitution prévoit la formation d une fédération (qui ne verra jamais le jour) regroupant les provinces et les États princiers. La réaction du Congrès est très critique : en raison du caractère restreint des pouvoirs accordés aux Indiens et du pied d égalité sur lequel sont placés les provinces et les maharajahs. Mohamed Ali Jinnah, décide de reprendre en main l avenir de la Ligue musulmane. Il s appuie sur la crainte de nombreux musulmans de se retrouver, une fois acquise l indépendance, sous le joug de la majorité hindoue. Désormais, la Ligue prétend être considérée par les Anglais comme l unique représentant de l ensemble, pourtant très diversifié, de l islam indien position totalement irrecevable aux yeux du Congrès Gandhi s installe dans le village de Segaon, au cœur de l Inde. Il rebaptise son nouveau quartier général Sevagram («village de service»). C est une véritable communauté villageoise organisée sur la base du «programme constructif» Remise en liberté de l extrémiste hindou Vinayak Damodar Savarkar, qui s est déjà opposé maintes fois à Gandhi. Savarkar s installe à Pune, la ville ancestrale des brahmanes chitpavan. Il y accède à la présidence de l Hindu Mahasabha, parti intégriste hindouiste. Il fonde également une «Secte de la nation hindoue», mouvement clandestin et militarisé dont les membres doivent à Savarkar une soumission totale. Malgré ses réticences de principe, le Congrès décide de participer aux élections. À la surprise générale (dont celle des Anglais), il remporte 70% des votes populaires. Des membres du Congrès se trouvent en position de former des gouvernements locaux dans sept provinces. La Ligue musulmane, quant à elle, obtient moins d un quart des sièges réservés aux musulmans dans toute l Inde c est pour elle un échec retentissant. Dans les rares provinces où les musulmans sont majoritaires, l échec de la Ligue ne profite pas, ou très peu, au Congrès : la plupart des suffrages se sont reportés sur les partis et les regroupements régionaux. Suite aux élections, le Congrès et la Ligue reprennent officiellement contact ; mais la rencontre est un échec. Les gouvernements provinciaux du Congrès affrontent de lourds conflits sociaux opposant paysans et ouvriers. Parmi les leaders émergents du Congrès, certains tels que Subhas Chandra Bose s opposent ouvertement à Gandhi. Bose est élu président du Congrès, mais face à l hostilité des fidèles du Mahatma, il démissionne de son poste et quitte le mouvement. Face à l imminence de la guerre, les Anglais raidissent leurs 16

17 positions dans la crainte de ne plus pouvoir compter sur l Inde, le plus solide pilier dans la défense de l Empire. 6 Vers l indépendance et la partition [ ] 1939 [3 septembre] Linlithgow, l actuel vice-roi, décide de l entrée en guerre de l Inde sans consulter aucun représentant politique indien. En conformité avec l Indian Act de 1935, la décision n a rien d illégal, mais elle est maladroite et déclenche une vague de protestations des dirigeants indiens. Gandhi exprime tout de suite son opposition de principe à la guerre au nom de la non-violence. La campagne dans laquelle il s engage, aux effets d abord limités, entraîne pourtant une vive réaction des autorités britanniques : Nehru ainsi que des milliers d autres satyagrahi sont emprisonnés. Tous les ministres du Congrès se démettent de leurs postes dans les gouvernements de province, à la satisfaction de Jinnah et de la Ligue musulmane, qui voient là une occasion de revenir sur le devant de la scène. Bose fonde au Bengale un mouvement extrémiste, le Forward Block Party. Arrêté, il parvient à s enfuir en se rendant à Moscou, puis en Allemagne [ ] [Mars] La Ligue musulmane adopte à Lahore une résolution en faveur de la partition de l Inde et de la création du Pakistan (dont le nom n est pas encore définitivement adopté) après le départ des Britanniques. Gandhi parle de «vivisection de l Inde». Des ministres de la Ligue entrent dans quelques-uns des gouvernements provinciaux abandonnés par le Congrès, tandis que les Anglais apprécient la prudence et la modération de Jinnah à leur égard. Face aux prétentions de représentation exclusive de l islam indien formulées par la Ligue, le Congrès réaffirme son droit de représenter tous les Indiens. Il élit à la présidence un musulman, Maulana Azad, titulaire du poste tout au long de la Seconde Guerre mondiale [24 décembre] Gandhi adresse une lettre à Hitler bloquée par le gouvernement anglais, elle ne lui parviendra jamais : «Vous ne laissez pas à votre peuple un héritage dont il aura lieu d être fier. Il ne pourra s énorgueillir du récit d actes cruels, même habilement préparés. Je vous demande donc au nom de l humanité de cesser la guerre» 1942 Une mission conduite par un ministre travailliste, Sir Stafford Cripps, arrive en Inde. Elle propose qu à l issue de la guerre soit créée une Union indienne, dotée d autonomie, à laquelle chaque État ou province serait libre d adhérer. Rejetant toute évolution du statut indien à l après-guerre, la proposition est fermement repoussée par le Congrès, qui lance peu après une nouvelle campagne contre les Anglais sous le mot d ordre Quit India («Quittez l Inde»). Partout, éclatent de grandes manifestations, qui dégénèrent en véritables soulèvements populaires dans certaines provinces. Des groupes de jeunes prennent d assaut des postes de police et sabotent des lignes ferroviaires et télégraphiques. [9 août] Après tous les autres leaders du Congrès, Gandhi est à son tour arrêté. Il est détenu pendant près de deux dans le palais de l Aga Khan à Pune [Grande-Bretagne] Lors de son congrès annuel, le Labour Party (le Parti travailliste) évoque au sujet de l Inde une emprise coloniale «devenue dommageable aussi bien pour la Grande-Bretagne que pour l Inde et pour la cause des Nations Unies». [Inde] Suite aux émeutes provoquées par le mouvement Quit India!, on estime à le nombre d arrestations, et l on déplore la mort de plus de manifestants et d une soixantaine de policiers. 17

18 [Singapour] Sous le nom de Netaji [«Guide», «Chef»], Bose lève, avec l appui des Japonais, une armée d anciens prisonniers de guerre indiens, l INA ou Indian National Army. À sa tête, il attaque avec les Japonais la Birmanie et le Nord-Est de l Inde Mort de Kasturbai, l épouse de Gandhi, en détention avec lui à Pune. Ils étaient mariés depuis 62 ans. À sa libération, Gandhi entame de nouvelles négociations avec Jinnah, mais sans résultat. Le divorce entre la Ligue et le Congrès semble consommé [Birmanie] L armée de Bose se rend à Rangoon. Son leader meurt peu de temps après à Formose, lors d un mystérieux accident d avion. [Inde] La fin de la guerre laisse deux millions de soldats indiens démobilisés, ayant combattu sur tous les fronts, et notamment en Afrique et au Moyen-Orient. Des régiments entiers se mutinent dans l aviation et la marine. En Inde, le mouvement national a pris de l ampleur durant la guerre et ses leaders emprisonnés sont considérés comme des héros. Procès des soldats qui ont suivi Bose. L opinion indienne prend fait et cause pour les accusés, et la solidarité avec ceux qui ont pris les armes contre les colonialistes britanniques prend le pas sur le loyalisme d autrefois. [25 juin] Conférence de Simla, convoquée par le vice-roi Sir Archibald Wavell. Jinnah réitère les revendications de la Ligue musulmane, auxquelles il ajoute une exigence supplémentaire : que tous les ministres musulmans soient nommés par la Ligue. Le tollé est général, et Wavell préfère dissoudre la conférence, à la grande satisfaction des fonctionnaires du Civil Service, hostiles à toute évolution rapide de la situation. [21-23 novembre] L agitation populaire culmine avec les émeutes de Calcutta. Lors des nouvelles élections provinciales, la Ligue musulmane confirme son retour sur le devant de la scène et obtient 90% des sièges réservés à l électorat musulman. Elle obtient la majorité absolue au Bengale et au Sind, et la majorité relative au Pendjab [Angleterre/15 mars] Dans un discours à la Chambre des Communes, le successeur de Winston Churchill (viscéralement opposé au Indian Home Rule et à Gandhi), Clement Attlee se rallie à une indépendance de l Inde qu il juge désormais inéluctable. Encore souhaite-t-il que la transition s effectue dans l ordre et le maintien de l unité du sous-continent, ne serait-ce que pour garantir l unité de l armée indienne : Attlee redoute en effet que son éclatement ne crée un vide politique favorable à une pression soviétique, à l instar de la situation en Iran au même moment. [Inde/août] La Ligue décide de «dire adieu aux méthodes constitutionnelles» et de passer à l «action directe». C est le début d une longue série d affrontement sanglants et de massacres intra-communautaires. D abord à Calcutta [16-18 août] : le National Action Day décrété par Jinnah dégénère, faisant plusieurs milliers de victimes. C est le Great Calcutta Killing, prolongé par d autres affrontement sanglants dans la province voisine du Bihar. Tout laisse à penser que le leader de la Ligue musulmane au Bengale, Suhrawardy, ait visé, avec l accord tacite de Jinnah, à provoquer l exode des hindous de Calcutta, de façon à rattacher la ville à un futur Bengale pakistanais. Wavell préconise le retrait graduel des forces britanniques qui laisserait les adversaires (Congrès et Ligue, hindous et musulmans) en découdre à leur guise. Mais Attlee et son secrétaire aux Affaires 18

19 étrangères, Ernest Bevin, jugent préférable d annoncer un retrait total, mais suffisamment éloigné la date retenue étant le 30 juin 1948 pour laisser à Londres quelques possibilités d arbitrage. Nehru est chargé de former un gouvernement par intérim : des représentants de la Ligue acceptent d y participer, avant de se rétracter [Angleterre/20 février] Le gouvernement Attlee annonce qu avant l année suivante, le pouvoir sera transféré «entre des mains indiennes responsables», c est-à-dire d un gouvernement qui se montrera capable de faire régner l ordre. [Inde/24 mars] Cousin du Roi et ex-commandant suprême des forces stationnées dans le Sud-Est asiatique, Lord Louis Mountbatten arrive à Delhi en qualité de dernier vice-roi des Indes, alors que le pays sombre dans la guerre civile. Sikhs, hindous et musulmans s affrontent dans le Pendjab, hindous et musulmans s entretuent dans d autres régions de l Inde. Violences, viols et conversions forcées sont devenus quotidiens. [2 juin] Adoption par le Congrès et la Ligue de la proposition de Mountbatten, à savoir une bipartition, les provinces du Pendjab et du Bangale devant elles-mêmes être scindées en deux. Le sort de l État princier du Cachemire serait réglé par référendum. Gandhi échappe à un attentat visant le train dans lequel il voyage. [14 août/minuit] Deux dominions indépendants voient le jour, l Inde et le Pakistan. De vice-roi, Lord Moutbatten devient premier gouverneur général de l Inde ; Jinnah se réserve cette charge pour le Pakistan. Nehru prononce devant l Assemblée constituante de Delhi un discours resté célèbre : «Il y a longtemps, nous avons donné rendez-vous au destin, et l heure de tenir notre parole est arrivée. À minuit, alors que les gens dormiront, l Inde s éveillera à la vie et à la liberté.» Gandhi, pour sa part, déclare : «Dès demain, nous serons libérés du joug anglais. Mais à partir de minuit, l Inde sera démembrée. Demain sera donc un jour de joie, mais ce sera également un jour de deuil.» Une commission présidée par un magistrat anglais, le juge Radcliffe, a été préalablement chargée de délimiter les frontières. Exercice délicat, dans la mesure où les nouvelles frontières coupent souvent des districts, des villages et des familles qui se sont côtoyés pendant des siècles. Le Pendjab et le Bengale sont divisés en deux : le Bengale oriental devient la partie Est du Pakistan (elle gagnera son indépendance en 1971 et prendra le nom de Bangladesh) ; les États princiers se rallient à l un ou à l autre des deux États, à l exception provisoire du Cachemire, d Hyderabad et de Junagadh, où la population est divisée sur le plan religieux et où le souverain pratique ne confession différente de celle de la majorité de ses sujets. [été-automne] La partition lance sur les route dix à quinze millions de réfugiés qui gagnent le pays qu ils ont finalement choisis. Ce chassé-croisé s effectue dans un climat de violence et de cruauté attentats, massacres collectifs, viols, enlèvements et pillages qui a longtemps hanté la mémoire des hindous et des musulmans. Le bilan est effroyable : entre et morts. Pourtant, plus d un tiers des musulmans (35 millions) vont rester en Inde. La violence qui accompagne l indépendance n est que l un des aspects de la partition. D autres raisons ont concouru à empoisonner d emblée les relations entre les deux États. Sous la direction du musulman Chaudhuri et de l Indien Patel, un conseil de partition travaille au partage et à la dévolution du patrimoine impérial, dans la proportion de 80% à l Inde et de 20% au Pakistan, grosso modo conforme à leur population respective. La négociation achoppe sur de nombreux points : les dettes de l Empire, que l Angleterre a obligeamment abandonnées aux deux États successeurs,, mais surtout les services de renseignement, l armée et les armements pour lesquels le Pakistan se plaint (à bon droit) de la mauvaise volonté de son voisin. Outre le handicap de deux entités territoriales distinctes de km, on a aussi relevé que les transferts de population ont dans l ensemble plus pénalisé le Pakistan que l Inde, le départ des hindous et des Sikhs du Pendjab et du Sind ayant privé le Pakistan d une élite économique irremplaçable. Reste le cas du Cachemire. État princier, musulman aux trois quarts de sa population, 19

20 mais gouverné par un rajah hindou qui ne veut pas opter pour l Inde par peur de représailles pakistanaises. [octobre] La crise est ouverte lorsque des milices venues du Pakistan pénètrent au Cachemire et intronisent un gouvernement du «Cachemire libre». À l appel du rajah, l Inde intervient militairement, à condition sur le Cachemire s intègre définitivement à elle après le référendum. Troublé par la décision du tout nouveau gouvernement indien de refuser aux Pakistanais les 550 millions de roupies prévus dans les négociations de la partition (des dirigeants comme Sardar Patel craignent que le Pakistan n utilise l argent pour financer la guerre contre l Inde), Gandhi est également choqué quand des demandes sont faites de déporter tous les musulmans au Pakistan, et quand les dirigeants de chaque communauté expriment leur frustration et l inaptitude à s entendre entre eux raison d être d un nouveau jeûne, à Calcutta. Le salut et la violence : les deux facettes de l'inde réunies dans le film de Richard Attenborough [13 janvier] Gandhi lance son dernier jeûne il en mourra presque à Delhi à l âge de 78 ans, demandant que toute violence communautaire cesse définitivement, que le Pakistan et l Inde garantissent l égalité dans la sécurité et les droits pour les pratiquants de toutes les religions, et que le paiement des 550 millions de roupies dûs par le gouvernement indien soit fait au Pakistan. Gandhi craint que l instabilité et l insécurité au Pakistan n augmente leur colère envers l Inde, que la violence ne passe la frontière et qu une guerre civile éclate en Inde à cause de nouvelles tensions. «La mort serait une glorieuse délivrance pour moi plutôt que d être le témoin impuissant de la destruction de l Inde, de l hindouisme, du sikhisme et de l islam.» Après de longs débats passionnés avec ses collègues les plus proches, Gandhi refuse 20

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